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Mayotte : une interpellation qui vire au procès

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Quand la population mahoraise prépare la riposte

Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

Mayotte : une naissance dont ils se souviendront

Une naissance dans la rue, ce n’est pas si courant. C’est pourtant ce qu’ont vécu Jonathan et Mouna, lundi 18 mai, date à laquelle Sarah, leur petite fille, a décidé d’arriver. Un évènement auquel ont participé quelques passants, sur les lieux par hasard. Et quand s’improvise une chaîne de soutien, cela donne une belle histoire. Récit. 

À Mayotte, “le confinement a révélé la capacité perverse de certains à faire du mal aux autres sans qu’ils ne s’en rendent compte”

Deux mois de confinement peuvent en dire long sur un individu, mais ils peuvent également dévoiler les pires et les meilleurs aspects d’une société. La crise sanitaire a mis en évidence les failles de la société mahoraise, partagée entre la conscience de certains et l’irresponsabilité des autres. Le sociologue Combo Abdallah Combo nous explique pourquoi il est urgent de tirer les leçons de ce confinement et essayer de changer la donne. 

Camille Miansoni, procureur de Mayotte : “Mon rôle est de protéger la société avant tout”

L’affaire du rapt en Petite-Terre qui suscite l’émoi dans l’ensemble du Département est révélatrice de nombre de maux dont souffre la société mahoraise au sein de laquelle nombre de personnes semblent valider l’idée que l’on puisse se faire justice soi-même à défaut d’une carence supposée de l’État. Le procureur de la République, Camille Miansoni, revient ici sur ces éléments. C’est aussi l’occasion pour lui de rappeler le rôle qu’il occupe et la vision qui l’anime alors que les critiques pleuvent sur sa personne.

Les faits se sont déroulés au mois de novembre 2019, mais le grand public ne les découvrent que maintenant. Il y a un an, le docteur Youssouf Ali se fait interpeller par deux agents de la police nationale alors qu’il commet une infraction routière. Mais l’arrestation vire rapidement au conflit et prend une proportion que le principal concerné n’aurait jamais imaginée.

Novembre 2019. Médecin à Mayotte depuis 20 ans,  le docteur Youssouf Ali se retrouve coincé dans les embouteillages  lors d’une journée de travail habituelle et décide d’emprunter un raccourci. « Je suis passé par la route qui va au rectorat en descendant par les 100 villas pour arriver rapidement au travail. Je n’ai pas fait attention et j’ai pris une voie à contresens », raconte-t-il. Des policiers stationnés devant le lycée Bamana l’interpellent. « L’un d’eux m’a question sur la provenance de mon permis. J’ai trouvé cela déplacée. Je lui ai demandé pourquoi il disait ça, puis il m’a montré le sens interdit. J’ai alors compris mon infraction avant de présenter mes excuses, en expliquant être pressé », continue le médecin. Espérant n’avoir qu’une amende ou dans le pire des cas un retrait de points, tout ne se passe pas comme il l’imagine. L’agent de police en question lui prie d’arrêter le moteur et de présenter son permis.

Le docteur Youssouf Ali obtempère mais une phrase de son interlocuteur vient tout chambouler. « Il m’a traité de sac de merde ! Je lui ai dit que je ne pouvais pas accepter ce manque de respect. Il a alors répété ses propos, ce que j’ai fait également. Il a donc appelé son collègue pour lui dire d’amener des menottes », rembobine-t-il, en avouant s’être rebellé  en raison de ce sentiment d’injustice. N’arrivant pas à le menotter, les forces de l’ordre appellent du renfort. À ce moment-là, le docteur Youssouf Ali décide d’obtempérer et entre dans le véhicule , direction le commissariat. « Pendant le trajet, je l’ai interrogé sur l’image renvoyée aux jeunes qui ont assisté à toute la scène. Il n’a pas supporté ma remarque… Il m’a donné un coup au ventre et m’a dit que si je ne suis pas content je peux aller vivre ailleurs en France. »

Une garde à vue et un procès

Une fois arrivé dans les locaux, le docteur Youssouf Ali est placé en garde à vue pendant 12h. Il doit alors se confronter au policier, qui aurait tenu une version complètement différente de la réalité. « Selon lui, je l’aurais traité de sale blanc et apparemment j’aurais rajouté que s’il n’était pas content il pouvait rentrer chez lui en France. Il a complétement changé de version. Il a voulu me faire passer pour un raciste », s’indigne l’accusé. Au moment de la garde à vue, les deux parties affirment vouloir porter plainte, mais le docteur Youssouf Ali ne prend pas d’initiative car il attendait des images des caméras de surveillance se trouvant sur les lieux des faits. Des images qu’il ne visionnera finalement jamais…

Une année passe. Et tout s’accélère il y a de cela un mois et demi. « J’ai appris que j’étais poursuivi en correctionnel par le procureur. Le procès devait avoir lieu le 4 décembre, mais mon avocat a exigé un report car nous n’avions pas eu le dossier à temps. »  Le médecin a toujours l’intention de porter plainte dans le but de rétablir la vérité. Pour lui, cet évènement reste encore incompréhensible . « Dans le cadre de mon métier, je côtoie des gens qui sont agressifs. Malgré tout, je n’ai jamais eu affaire à ce genre de situation », conclut le docteur Youssouf Ali, qui devra rendre des comptes le 6 avril prochain. Et pouvoir ainsi lever le voile sur cette banale interpellation, qui n’en est plus une.

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