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Les pompiers de Kahani repartent en grève

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Sur les réseaux sociaux ou dans la rue, formellement ou spontanément, les initiatives se multiplient pour répondre à la délinquance qui flambe à nouveau sur l’île aux parfums. Au risque, parfois, de voir l’exaspération prendre le pas sur la loi. 

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Dialogue de sourds. Après avoir suspendu leur grève en juillet, les sapeurs-pompiers de Kahani ont ravivé le mouvement depuis plusieurs jours. Ils accusent leur direction de leur faire courir « un risque sanitaire », dans ces locaux qui devraient bientôt être refaits à neuf.

Le torchon brûle entre les sapeurs-pompiers et leur direction. Depuis lundi, les soldats du feu de Kahani ont repris, comme promis, la grève qu’ils avaient entamée en juin pour demander plus de sécurité et d’hygiène dans leur caserne qu’ils estiment à la limite de la vétusté. Après plusieurs semaines, le conseil administratif du Sdis émettait finalement un avis favorable à la plupart des revendications, parmi lesquelles la réfection du plancher et l’installation d’un chauffe-eau. Les grévistes avaient alors suspendu leur mouvement, en assurant que si les travaux les plus urgents n’avaient pas été réalisés au 31 juillet, le service minimum reprendrait pour une durée indéterminée. Et ils ont tenu parole.

 

« Notre direction fait de la langue de bois ! », martèle, exaspéré, le président du syndicat SNSPP-PATS, Abdoul Karim Ahmed Allaoui. « Nous logeons dans des anciens containers du lycée. On n’a pas d’eau chaude, nos lits sont endommagés, et il n’y a qu’une seule toilette qui fonctionne ! On ne peut pas vivre tranquillement dans ces conditions. » Des conditions que la direction du Sdis reconnaît. « Le site de Kahani sera en chantier l’année prochaine et reconstruit avec un niveau de sécurité supérieur. Malgré ça, nous avons accepté toutes leurs demandes, sauf une, à savoir l’installation d’un portail électrique », commente le colonel Fabrice Terrien, directeur du service. Un portail qui a, depuis, pris des airs de pomme de discorde.

« Ce n’est pas ce que nous avions demandé »

« Le portail électrique est prévu dans le chantier, c’est pour ça que la présidente du conseil d’administration a estimé qu’en installer un aujourd’hui reviendrait à jeter l’argent public par les fenêtres, d’autant plus que le portail devra être enlevé au début du chantier », commente encore le Sdis, pendant que les sapeurs-pompiers de Kahani doivent avant chaque intervention, ouvrir et fermer manuellement la grille qui protège les lieux, vandalisée et pillée en mai dernier par une bande d’individus qui s’étaient introduits dans la caserne. « La priorité, c’est la sécurité des sapeur-pompiers », insiste Fabrice Terrien. « Nous avons pris des mesures immédiates pour pouvoir verrouiller le portail actuel, et avons proposé à court terme et en attendant les travaux, l’installation d’un nouveau portail, manuel, mais avec un dispositif anti-escalade. »

Mais lorsque celui-ci est livré à la caserne par l’entreprise chargée de l’installer, les sapeurs-pompiers s’y opposent, estimant y voir une provocation de la part de la direction. « Ce n’est pas ce que nous avions demandé. Les points les plus urgents pour nous concernent nos conditions sanitaires, nos conditions de vie ! », défend de son côté le SNSPP-PATS. Le Sdis quant à lui explique avoir commandé les premiers devis dès le lendemain de sa rencontre avec les représentants du personnel. Un rendez-vous au cours duquel le conseil d’administration avait donc accepté la quasi-totalité des requêtes – à l’exception du tant controversé portail – et avait également proposé d’autres mesures sécuritaires, comme l’amélioration de l’éclairage de la caserne, la consolidation de la clôture et le déploiement d’un système de vidéosurveillance. « Puis cinq jours plus tard, nous avons reçu un préavis de grève », s’étonne le directeur du Sdis. « La situation est aujourd’hui totalement bloquée, un vrai rapport de force s’est installé, pourtant, négocier, c’est concéder, et nous leur avons accordé 99 % de leurs demandes. » Un discours qui ne passe pas du côté de la trentaine de sapeurs-pompiers de Kahani. « On est en train de faire courir un risque sanitaire aux agents, mais la direction elle, y reste sourde », s’inquiète leur représentant syndical. « Notre nouvelle caserne, on se doute qu’elle ne sera jamais construite d’ici l’année prochaine, puisque rien n’a encore été lancé. » En signe de soutien, les sapeurs-pompiers de Longoni ont accroché une banderole devant leur caserne, et ceux de Chirongui, à l’instar des agents du centre de traitement de l’alerte/centre opérationnel de la direction incendie et secours (CTA-Codis) ont cessé le travail ce mardi. Le préavis de grève, lui, ne concerne que Kahani.

Des pompiers attaqués à Combani

Trois mois après les actes de vandalismes qui ont secoué la caserne de Kahani, ce sont cette fois les pompiers de Combani qui ont été attaqués ce week-end, au cours d’une intervention conjointement menée avec les services de gendarmerie et le SMUR. Il est entre minuit et une heure du matin dans la nuit de samedi à dimanche, lorsque 15 à 20 jeunes font irruption dans un restaurant de la commune, et, machette au poing, blessent grièvement le propriétaire des lieux et un client. Mais lorsqu’ils arrivent sur place, les secours sont reçus par une pluie de pierres, lancée par une bande cachée dans l’obscurité. Les tirs explosent le pare-brise d’une ambulance et froissent la tôle de plusieurs véhicules, à tel point que pompiers, gendarmes et soignants doivent à leur tour se réfugier dans le restaurant pour les uns, ou sous le toit du RSMA, à quelques pas de là, pour les autres. Pendant ce temps, les véhicules abandonnés sont saccagés. « C’est un miracle qu’il n’y ait eu aucun blessé parmi nos rangs, les dégâts matériels sont considérables », déplore le Sdis. Une ambulance et un 4×4 du SMUR sont ainsi hors-service, et du matériel médical et de transmission a été dérobé. Alors qu’une plainte a été déposé pour violences, dégradation de biens publics et vol, le service mobile d’urgence et de réanimation a expliqué ne plus pouvoir intervenir, faute de véhicule adapté disponible, dans les endroits les plus difficiles d’accès. « Nous avons mené un retour d’expérience avec tous les effectifs impliqués dans cet évènement afin de définir de nouveaux modes opératoires en collaboration avec la police et la gendarmerie », a fait savoir le Sdis. Une cellule d’écoute a été activée pour les professionnels attaqués. « Psychologiquement, nous sommes tous bouleversés. Les pompiers et les équipes médicales ont été agressés parce qu’ils tentaient de sauver des vies », déplore le SNSPP-PATS.

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