Grèves des enseignants du 1er degré : quelques avancées mais Rivo reste sur ses gardes

La grève lancée mardi par le SNUipp-FSU (syndicat des enseignants du 1er degré) s’est poursuivie ce mercredi 9 février par un piquet de grève et un voulé devant le rectorat. Les grévistes ont obtenu d’être entendus en visio-conférence par le recteur Gilles Halbout, qui se trouve en ce moment à Paris. Il s’est engagé à recevoir les membres du SNUipp ce lundi 14 février. Le mouvement est donc suspendu jusqu’à cette date.

Une trentaine d’enseignants grévistes du 1er degré s’était réunie ce mercredi 9 février devant le rectorat afin de faire valoir leurs revendications. Selon Rivo, le secrétaire général du SNUipp, ils étaient même 80, mais « il y a eu beaucoup d’aller-retour au cours de la journée puisque le piquet de grève s’est tenu de 8h à 16h ». Si le chiffre exact des membres de ce mouvement social est difficile à déterminer, celui des grévistes a été compté par le rectorat : ils étaient 14,51% hier, contre 37% le mardi. « Nous perdons toujours beaucoup de grévistes quand nous reconduisons la grève. C’est normal, mais nous ne lâchons rien ! », s’est exclamé le syndicaliste, déterminé à faire entendre la voix des enseignants du 1er degré dans le département de Mayotte.

La récupération de l’ancienneté générale de service

greves-enseignants-1er-degre-quelques-avancees-mais-rivoEn local, la principale revendication du SNUipp porte sur la récupération de l’ancienneté générale de service pour les anciens instituteurs recrutés par l’ex-collectivité de Mayotte (CDM), qui ont intégré tardivement la fonction publique. Un cheval de bataille qui tient beaucoup à cœur au secrétaire général Rivo, qui crie à l’injustice. Il est vrai que, sans cette récupération, les anciens instituteurs mahorais n’auront qu’une très maigre retraite alors même qu’ils auront travaillé toute leur vie. Mais ce souhait récupération pose de nombreux problèmes administratifs due au changement de statut de Mayotte qui n’est devenu département qu’en 2011 après avoir été successivement collectivité départementale et collectivité territoriale.

Le recteur Gilles Halbout comprend la préoccupation des anciens instituteurs, mais ne peut faire de miracles. « Nous ne pouvons pas effectuer une réintégration complète de ces anciens instituteurs comme s’ils avaient toujours appartenu à la fonction publique », affirme-t-il. Toutefois, il leur propose quelques solutions pour améliorer leurs retraites comme des ruptures conventionnelles, ou une promotion au moment du départ à la retraite. « Mais ça ne pourra se faire qu’au moment de leur départ », précise le responsable de l’académie. C’est sans doute ce qui fait douter Rivo. Ce dernier reste très méfiant quant aux engagements du rectorat sur la question. « Ça bouge un peu, mais cela fait longtemps qu’on nous fait des promesses qui ne sont pas tenues. Cependant, je donne à ce recteur le bénéfice du doute », affirme le syndicaliste.

En revanche, le rectorat et le syndicat se rejoignent sur la nécessité de titulariser les contractuels de longue date. Mais pas sans les former convenablement ! La question d’un concours spécifique réservée aux enseignants contractuels du 1er degré de longue durée est en discussion. « Tout ce qui peut aider à pérenniser le statut de nos enseignants est bienvenu. Mais il faut réfléchir à faire les choses correctement, cela prend du temps », indique Gilles Halbout.

Une réunion prévue ce lundi pour « les revendications au national »

Suite au piquet de grève de ce mercredi, une délégation de trois syndicalistes du SNUipp, dont naturellement Rivo, a été reçue par le rectorat représenté par le recteur Gilles Halbout (en visio depuis Paris), son directeur de cabinet Martin Meyrier ainsi que le directeur général des ressources humaines. L’octroi de tickets restaurants aux enseignants du 1er degré a été acté. « C’est une bonne chose, mais cela ne faisait pas partie de notre plateforme de revendications. C’est une manière de détourner notre attention des choses véritablement importantes », ironise Rivo. Toutefois, les membres du rectorat s’engagent à discuter ce lundi 14 février au matin avec les syndicalistes sur ce que ces derniers appellent « les revendications au national », c’est-à-dire la question de la revalorisation de l’indexation et des différentes allocations. « Ce sont en réalité des mesures spécifiques à Mayotte. Il est vrai qu’elles sont sur la table depuis un moment déjà sans avoir pu être mises en place. Nous en discuterons dès ce lundi », promet Gilles Halbout.

De cette réunion prochaine dépendra la suite du mouvement de grève. Pour le moment, elle est suspendue, mais « si rien ne découle de la réunion de lundi prochain, nous lancerons un nouvel appel à la grève dès le mardi », prévient Rivo.

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