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À Kawéni Poste, le théâtre met tous les élèves au même niveau

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Les communes mahoraises ouvriront-elles les écoles le 18 mai ?

Au niveau national, les enfants reprennent officiellement le chemin de l’école à partir d’aujourd’hui. Chez nous, la rentrée a été repoussée au 18 mai, date potentielle du déconfinement. Les plus petits seront les premiers à ouvrir le bal si leurs parents acceptent de les envoyer puisque la décision définitive leur revient. Mais l’ouverture des établissements scolaires ne dépend uniquement que du bon vouloir des maires. Pour le moment, une très grande majorité d’entre eux affirme ne pas être capable de recevoir les élèves, principalement par manque de moyens. Votre commune sera-t-elle prête à ouvrir les écoles dans une semaine ? Réponses des 17 maires. 

Transport scolaire à Mayotte : « Si le département ne bouge pas, il n’y aura pas de bus pour la rentrée scolaire »

Les chauffeurs de la société Matis ont déposé un préavis de grève pour le 18 août, après que le conseil départemental a modifié une clause de l'appel d'offre de marché public du transport scolaire. Dans le dernier texte en date, l'entreprise qui remportera la délégation ne sera plus obligée de reprendre les employés du délégataire sortant. 80 emplois pourraient ainsi être menacés, à l'instar des droits des employés, acquis pour certains depuis 2010.

Mayotte : Erasmus +, 6 mois pour changer de vie

Pour la première fois, des Mahorais ont pu bénéficier du programme Erasmus + en partant directement de Mayotte. Entre 2018 et 2020, 22 stagiaires sont partis par petits groupes en Angleterre et à Malte pour une durée de 6 mois. Les derniers sont rentrés il y a quelques jours, les yeux remplis d’étoiles. 

Les néo-contractuels font leur rentrée

Au programme pour la première journée, une conférence sur "l’éducation prioritaire et le contexte plurilinguisme", des interventions de professionnels de l'Éducation nationale et des ateliers destinés aux enseignants débutants. Au cours de la deuxième journée, était proposée une conférence intitulée "Connaître le système éducatif et ses attentes, ce que l’Éducation nationale attend des élèves du 21ème siècle, les gestes professionnels et la posture de l’enseignant".

Les élèves du premier degré ont découvert l’art de la scène et le théâtre au travers d’une action nouvelle, mise en place par la circonscription de Mamoudzou Nord et financée par la cité éducative de Kawéni. Du 7 au 10 décembre ont eu lieu les représentations des pièces jouées par les acteurs en herbe de cinq écoles élémentaires, clôturant plusieurs semaines d’initiation animées par l’association du quartier « Action Coup de Pouce ».  Retour sur la performance de la classe de CM2 E de Kawéni Poste.

Jeudi, 10h. Dans leur classe, les élèves de la classe de CM2 E de Kawéni Poste se préparent à monter sur les planches, ou plutôt à descendre dans la cour de récréation pour se mettre en scène. Quelques minutes pour enfiler les costumes finalisés dans la matinée. Le rythme cardiaque des uns s’accélère, les jambes des autres s’engourdissent. Le stress, lui, est à son paroxysme. « Pour cacher ma peur, je me concentre », confie Ibrahim, avec son regard malicieux. Sa camarade, Zaël, éprouve plus de difficulté à contenir son trac, mais peut compter sur une accolade de sa maîtresse, Marguerite, pour l’encourager. « Ça m’a rassuré ! », murmure-t-elle, un brin impressionnée par la foule assise en arc de cercle.

« Important de montrer l’exemple »

Plus le temps de rebrousser chemin. Pas de « trois coups » pour donner le signal, mais un silence de cathédrale. La première saynète sensibilise à la préservation de l’environnement : un voulé vient mettre à mal la plantation d’un agriculteur. Une image ô combien symbolique de ce qui se trame chaque jour sur l’île aux parfums. Message reçu 5 sur 5 par les acteurs en herbe, vu leurs réactions à la fin de cette représentation. « Tout le monde jette ses déchets par terre », s’indigne Roihamatou, complètement désabusée par la pratique des habitants. À l’instar de la tante et des grands-parents d’Irma, qui « n’ose pas [leur] dire que c’est mal ». Un comportement qui fait tout simplement grincer des dents sa copine Zaël : « L’écologie est importante car sans les arbres, on n’aura plus d’oxygène pour respirer. » Alors pour Diana, il faut que les enfants prennent ce sujet à bras le corps et sensibilisent leur entourage. « Je pense que c’est important de montrer l’exemple », lâche-t-elle d’un ton solennel, comme pour dire « stop, y en a assez ».

Bis repetita avec la deuxième mise en scène, qui aborde cette fois-ci la thématique de la liberté de circulation. Chapeaux vissés sur la tête, deux policiers vérifient les identités des passants, d’un chat et d’un oiseau dans le centre de Mamoudzou. À fond dans son rôle, El-Hadji enchante le public par sa prestance. « Bonjour, contrôle de papiers s’il vous plaît ! » À peine ses interlocuteurs ont-ils le temps de jacasser que le jeune garçon vitupère : « Pas de papier ? Au cachot ! » Une réplique qui fait pouffer de rire les autres classes spectatrices. Même si son ton vilipendeur colle plutôt bien à la politique migratoire menée dans le 101ème département. Une stratégie rejetée totalement par Ilarry. « Il faut faire comprendre que tout le monde peut circuler librement », insiste-t-elle avec son air innocent.

« C’est ça aussi, le théâtre »

Une quinzaine de minutes leur suffit pour convaincre le public et le corps enseignant. Un tonnerre d’applaudissements s’élève instinctivement. Auquel répondent les futurs collégiens par un sobre salut, le sentiment du devoir accompli. « Je suis très satisfait du résultat, je ne m’attendais pas du tout à ça », concède Abacar, animateur salarié de l’association de quartier « Action Coup de Pouce », qui a, pendant cinq semaines, initié la classe de CM2 E à l’art de la scène. « Leur maîtresse les a vraiment portés pour que le rendu soit à la hauteur. »

Conquise, Marguerite accourt vers ses élèves pour les féliciter un par un. « Vous avez improvisé à certains moments, mais c’est ça aussi, le théâtre », leur glisse-t-elle, bluffée par le jeu d’acteur de ses protégés. « Quand j’ai postulé à ces ateliers, ils étaient terrorisés à l’idée de se donner en spectacle devant les autres élèves de l’école. » Pas de regret à la vue du résultat et surtout du vibrant hommage. « Cela a permis à certains de se dévoiler un peu plus ! C’était très bien de découvrir une nouvelle activité dans laquelle tout le monde était au même niveau », souligne-t-elle, en guise de baisser de rideau. Avant de reprendre les répétitions au mois de janvier, au retour des vacances de fin d’année. Pour le plus grand bonheur de Toianti : « On rigole, on s’amuse. C’est mieux d’apprendre en jouant ! »

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