Accompagner les entreprises de Mayotte à la reprise économique, le nouveau défi de Marjorie Paquet

Nommée commissaire à la vie des entreprises et au développement productif de Mayotte le 15 mars dernier, Marjorie Paquet suit la mise en œuvre des politiques de l’État en faveur des entreprises ultramarines, notamment celles fragilisées par la crise sanitaire qui vont avoir besoin d’un soutien avant de pouvoir redémarrer une activité pérenne. Pour Flash Infos, l’ancienne directrice de la Dieccte revient sur ses différentes missions.

Flash Infos : Vous avez été nommée commissaire à la vie des entreprises et au développement productif de Mayotte en début de semaine dernière. Quelle est votre fiche de poste ?

Marjorie Paquet : Tout d’abord, il faut savoir que ce poste existe dans chaque territoire ultramarin. À Mayotte, il était vacant depuis le départ de mon prédécesseur en octobre 2020. Le commissaire est placé sous l’autorité du préfet et est positionné auprès du secrétaire général pour les affaires régionales. Je travaille avec les chargés de mission en charge du développement économique et avec les services déconcentrés de l’État dans le but de mobiliser les dispositifs de soutien existants mais aussi de conduire à l’émergence de nouveaux mécanismes tant au niveau local que national, avec par exemple la direction générale des entreprises et la direction générale des outre-mer.

FI : De quelles missions allez-vous vous occuper en priorité ?

M. P. : Disons que j’ai trois missions principales. La première est l’accompagnement des entreprises qui rencontrent des difficultés conjoncturelles et structurelles, en partenariat étroit avec le comité départemental d’examen des problèmes de financement des entreprises. Le CODEFI a été réactivé au tout début de la crise et regroupe la direction régionale des finances publiques (Drfip), la caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM), l’institution d’émission des départements d’Outre-mer (Iedom), la direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dieccte) et les douanes pour apporter une réponse coordonnée.

La seconde est l’accompagnement des entreprises sur leurs problématiques de financement liées à leurs projets d’investissement. Pour cela, j’ai un rôle de facilitateur auprès des institutions, bancaires notamment.

La troisième est le soutien à la structuration des filières avec le Département et les services déconcentrés de l’État, avec lesquelles j’ai été amenée à travailler lors de mon passage à la tête de la Dieccte. Prenons l’exemple de la filière agricole : la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) est l’interlocuteur privilégié, mais le commissaire contribue à ces travaux car il a une connaissance des entreprises concernées.

FI : Avec la crise sanitaire, vous avez un rôle d’autant plus important que certains secteurs d’activités souffrent de fermetures partielles ou complètes depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

M. P. : L’objectif avec les partenaires est évidemment d’accompagner les entreprises fragilisées par la crise qui vont avoir besoin d’un soutien avant de pouvoir redémarrer une activité pérenne. Il va falloir créer collectivement des conditions favorables à la reprise économique mais aussi adapter des réponses aux spécificités de chacun pour maintenir l’emploi. Après, certains secteurs ont été moins impactés, à l’image du BTP pour qui les arrêts ont été de courte durée en raison, notamment, de la commande publique. D’autres, comme l’hôtellerie, le tourisme ou encore le commerce, ont rencontré davantage de difficultés. Malgré tout, la dynamique des créations d’entreprise n’a pas fléchi en 2020.

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