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Thani Mohamed Soilihi, sénateur mahorais

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Retrouvez l’intégralité du classement des 30 personnalités les plus influentes de Mayotte dans le Mayotte Hebdo n°1026, paru ce vendredi 13 janvier. Ce jeudi, vous pouvez lire l’interview et le portrait du deuxième du classement, le sénateur Thani Mohamed Soilihi.

https://www.mayottehebdo.com/mayotte_hebdo/

Flash Infos : Centre éducatif fermé, augmentation des forces de l’ordre sur l’île, les idées que vous défendez semblent faire mouche cette année ?

Thani Mohamed Soilihi : C’est une année qui ressemble aux autres, on est enfin revenu à une année normale après la crise du coronavirus.  J’ai continué à me consacrer à mes travaux parlementaires et avancé sur des sujets qui me tiennent à cœur. Ça peut sembler parfois long, car je sais que les citoyens mahorais veulent des résultats tout de suite.

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Plusieurs propositions du sénateur ont été reprises par le gouvernement français. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a ainsi annoncé un futur centre éducatif fermé sur l’île.

F.I. : Vous avez été l’un des acteurs de la loi Mayotte. Mise au placard en 2022, elle pourrait revenir sur la table, comme l’a laissé entendre Gérald Darmanin. Est-ce que ce sera pour cette année ?

T.M.S. : Je vais d’abord revenir sur l’échec de la première tentative. C’est la faute de tout le monde si on n’a pas réussi à y aboutir. Mais comme je le disais en novembre, il y a déjà des mesures qui sont prises sans cette loi. Tout n’est pas réductible à un texte. Les quatre nouvelles unités de gendarmerie, les forces de l’ordre supplémentaires, il n’y a pas eu besoin de loi. Ce que j’espère cependant, c’est qu’avec cette loi, on avance sur les volets social, sanitaire, économique et institutionnel. Sur ce dernier point, on doit passer à un mode de scrutin régional et avoir des élus en quantité suffisante pour assurer toutes les compétences nécessaires.

F.I. : Vous venez d’intervenir au cours d’un colloque consacré au foncier en outre-mer. Le sujet est-il toujours un cheval de bataille ?

T.M.S. : C’était très intéressant puisque ce sont les notaires de métropole qui étaient amenés à s’exprimer sur les indivisions en outre-mer. J’étais triplement réjoui, puisque je travaille sur ce sujet depuis que j’ai intégré la délégation d’outre-mer. C’est une bonne chose que le notariat de France se préoccupe de la question, même si ce n’est pas la première fois. Enfin, la présidente du la commission d’urgence foncière (CUF) est intervenue et celle-ci commence devenir un modèle pour les autres départements. Tous ces échanges pourraient se traduire ensuite en texte de loi.

 F.I. : Justement, seriez-vous prêts à rédiger une nouvelle loi sur le sujet ?

T.M.S. : J’attends d’abord l’état des lieux. Mais oui, je suis prêt à dégainer si besoin. Cependant, j’ai toujours privilégié le véhicule le plus rapide. Je ne cherche pas forcément à voir une loi à mon nom. On peut très bien avancer par des amendements.

 F.I. : Année des sénatoriales oblige, confirmez-vous votre candidature ?

T.M.S. : Je serai candidat. J’ai même commencé ma campagne. Je n’ai pas pour habitude de m’y prendre au dernier moment.

 F.I. : Étant du même bord politique que le gouvernement, vous semblez être l’interlocuteur privilégié sur l’île.

T.M.S. : J’assume de soutenir le président de la République. Je ne fais pas forcément sa campagne à Paris, mais plutôt à Mayotte. J’ai connu deux présidents de la République avant lui [N.D.L.R. Nicolas Sarkozy et François Hollande] et je pense sincèrement qu’Emmanuel Macron met les moyens sur la table pour donner une chance au développement de Mayotte. Ça ne veut pas dire qu’il faut se satisfaire de tout. Mais pour moi, les violences que connaît le territoire sont une conséquence de l’inaction précédente. Je n’oublie pas non plus des problèmes de l’eau et de l’éducation. Mais quand une bombe explose, est-ce que le responsable est celui présent à ce moment-là ou celui qui a allumé la mèche ? Pour ce qui est du rôle d’interlocuteur privilégié, ça me va très bien. J’assume pleinement.

F.I. : Du fait de cette proximité, est-ce que vous pourriez devenir ministre des Outre-mer ?

T.M.S. : Je ne pourrais pas vous répondre, je fais le boulot. Quand j’ai commencé mon premier mandat, et même mon second, je ne pensais pas devenir vice-président du Sénat (de 2017 à 2020). Je suis dorénavant vice-président de la commission des lois et les collègues m’ont fait l’honneur d’intégrer le comité de déontologie du Sénat.

 F.I. : Que souhaitez-vous aux Mahorais pour la nouvelle année ?

T.M.S. : Au-delà des vœux classiques de santé et de prospérité, il y a une chose qui exaspère la population mahoraise, c’est le yoyo des violences. C’est-à-dire qu’elles reviennent de façon incessante. Ça joue sur le moral des autres. Ça serait un soulagement qu’il n’y ait plus d’actes de violence. On sait très bien que qu’elles réapparaissent quand les chefs de bandes sortent de prison, alors que je pense qu’on a les moyens d’anticiper.

Cinquante ans de Sada et onze ans de Sénat

À Sada, la politique n’est jamais loin. Thani Mohamed Soilihi en est l’exemple même. Voilà onze ans que l’avocat originaire du sud est sénateur du territoire mahorais. D’abord socialiste, il a rejoint La République en marche au moment où Emmanuel Macron arrive au pouvoir. Un choix payant puisque, apprécié par le pouvoir en place, il a gravi les échelons et a pu prendre, de 2017 à 2020, un poste de vice-président du Sénat dévolu à son parti. Apprécié du gouvernement, il est souvent loué pour son travail quand les ministres se déplacent sur l’île aux parfums.

L’homme toujours prompt à défendre son île n’a eu de cesse de travailler pour elle. En 2019, il est à l’origine du décret portant sur la limitation du droit du sol aux enfants dont au moins un parent est en situation régulière depuis trois mois sur le territoire. Il a également œuvré pour la loi Mayotte (qui comportait des mesures sur l’immigration, la santé, le social, la sécurité et les institutions) finalement mise au placard, avant l’élection présidentielle de 2022. Regrettant « un manque de communication », il espère que son travail sera repris cette année, comme l’a laissé entendre Gérald Darmanin, lors de sa dernière visite à Mayotte. Autre proposition à mettre à son actif, celle annoncée par Éric Dupond-Moretti sur un centre éducatif fermé en 2024. « Un outil nécessaire pour juguler la flambée de violences sur l’île », défend le Sadois.

À 50 ans, le parlementaire ne compte pas s’arrêter là et envisage de se représenter aux sénatoriales en septembre. « Si elles étaient aujourd’hui, je dirais que je suis candidat », nous a-t-il confié le 3 novembre, au cours de son dernier bilan annuel.

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