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« J’étais énervé, je n’ai pas pu me contrôler »

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L’homme est accusé de tentative de meurtre et de violences en réunion.

Dans la nuit du 11 septembre 2020, un Burundais est roué de coups au visage à Cavani (Mamoudzou). Ce déchainement de violences provoque un traumatisme crânien grave chez la victime. L’accusé, un homme de 23 ans, comparaît devant les assises ce mercredi et jeudi pour tentative de meurtre et violences en réunion.

La scène s’est passée dans le quartier de Cavani à Mamoudzou le 11 septembre 2020 dans la soirée. Un groupe de cinq jeunes hommes croise deux Burundais. Ils leur balancent des pierres et même des chaises sans raison apparente, les hommes visés s’enfuient en courant, jusqu’à la chute de l’un d’eux. Malgré celle-ci, des pierres continuent à leur être jetées. Alors que l’une des victimes est au sol, l’accusé porte des coups répétés à sa tête et lui écrase le visage avec son talon. L’homme lui aurait crié d’arrêter mais l’auteur des coups âgé de 19 ans au moment des faits aurait continué de le battre. Ce dernier comparaissait donc ce mardi au tribunal accusé de tentative de meurtre et de violences en réunion ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) de moins de huit jours.

Le soir de l’agression, un voisin est interpellé par le vacarme dans la rue, il entend « au secours », dehors il découvre un homme gisant dans une mare de sang. Ce dernier a perdu connaissance. D’abord, transféré au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM), il est finalement évacué en urgence à La Réunion pour être soigné.

Six condamnations

Dès l’interrogatoire, le jeune homme reconnaît les faits. Ce mardi 11 septembre lors du procès, seul lui comparait sur les cinq membres. Deux sont mineurs et seront jugés par le tribunal des enfants. Pour les deux autres, un non-lieu a été décidé en l’absence d’éléments à charge. La victime est également absente, car elle déclare n’avoir aucun souvenir de l’agression car elle était inconsciente.

Ce mardi, le jeune homme au visage rond et juvénile appelé à la barre n’est pas inconnu de la justice. En effet, la présidente du tribunal Nathalie Brun l’a déjà jugé lorsqu’elle était juge des enfants. Son casier compte déjà six condamnations, pour vol avec violences, violences aggravées avec arme, port d’arme illégitime. Mineur lors de ses premières condamnations, il a été accompagné par la Protection judiciaire de la jeunesse.

Les magistrats cherchent donc à déterminer pourquoi l’accusé a causé ces violences gratuites. « Pourquoi cet acharnement sur cet homme ? Pourquoi continuez-vous à le battre ? Les autres avec vous disaient que c’était suffisant », questionne Nathalie Brun. « C’est dommage, ce qui est arrivé, ce n’était pas mon objectif », répond l’intéressé. Tout au long de l’audience, le jeune qui s’exprime en shimaoré se montre taciturne. La présidente le pousse dans ses retranchements pour comprendre ses motivations. « J’étais énervé, je n’ai pas pu me contrôler », concède-t-il, affirmant que les Burundais ont frappé un de ses amis, alors il a « tapé très fort » parce qu’il était « en colère ».

« Des troubles visuels et auditifs irrémédiables »

Ses coups ont provoqué chez la victime une infirmité permanente. Ce dernier a subi un « traumatisme crânien grave et un enfoncement d’une partie du crâne », explique Marius Cardinal, médecin-légiste intervenu au cours de l’audience pour éclairer le jury. Il a perdu un œil, son champ de vision est réduit et son audition a baissé. Il n’est également plus autonome et a besoin d’un accompagnement pour s’habiller et faire sa toilette. « On lui a estimé un déficit fonctionnel permanent entre 70 et 85 %, avec des troubles visuels et auditifs irrémédiables », indique le médecin.

Cette nuit du 11 septembre, l’accusé avait consommé de l’alcool, avec un taux évalué à 2,2 g/litre de sang. Une substance qui s’avère être omniprésente dans sa vie. L’instruction a montré qu’il « boit de manière compulsive pour oublier les problèmes dans sa tête. L’alcool est utilisé comme anxiolytique», rapporte la présidente. Sous son influence, les violences qu’il commet sont renforcées mais l’analyse psychiatrique n’a pas révélé « d’altération du jugement ».

Déscolarisé en CM2

Des problèmes d’alcool à mettre en parallèle avec ses difficultés dans sa vie quotidienne. Né de parents comoriens, ces derniers ont été expulsés lorsqu’il était enfant, il a alors été confié à sa grand-mère qui est décédée quand il a eu 13 ans.  Une femme « identifiée comme l’unique élément stable de sa famille », évoque Nathalie Brun. Il quitte l’école en CM2, sa scolarité est entravée par son bégaiement. A ce moment-là, il se met alors à boire et à fumer. A l’âge de 17 ans, il est arrêté une première fois pour vol de nourriture.

Après quatre ans de détention provisoire à la prison de Majicavo, il affirme lors de l’audience, avoir « grandi mais ne pas avoir d’avenir, je retourne dans mes problèmes à chaque fois », dit-il. S’il exprime des regrets, « ce n’est pas pour la victime mais c’est plutôt pour lui-même », estime une magistrate. Son incarcération était aussi perçue comme un moyen d’éviter les représailles de la communauté burundaise qu’il craignait. A la question de savoir, s’il compte se faire soigner d’un point de vue psychologique pour éviter une nouvelle escalade de violences, l’accusé a répondu qu’il n’en « avait pas l’intention ».

Magnégné news : le nouveau média qui tourne en dérision l’actu mahoraise

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le créateur présente Magnégné news comme : “L'hebdo de merde qui vous ressemble, l'hebdo de merde qui vous rassemble.”

Un hebdo parodique en ligne vient d’être créé par un m’zungu installé à Mayotte. Dans ses articles, il tourne en ridicule les problèmes sur l’île : pénurie de soignants, crise de l’eau etc… Des articles drôles pour rire des galères du quotidien.

Un hebdomadaire décalé a fait son apparition dans le paysage médiatique mahorais. Magnégné News. “L’hebdo de merde qui vous ressemble, l’hebdo de merde qui vous rassemble”, peut-on lire en préambule sur le site. On est dans l’ambiance. Le créateur et unique rédacteur de ce média parodique – qui souhaite rester anonyme – tourne en ridicule les travers des institutions de Mayotte en maniant avec talent l’humour absurde.

“Quand je suis arrivé à Mayotte il y a trois ans, je me suis retrouvé face à des situations qui me semblaient improbables. Je les racontais à mes amis mais je me suis dit jamais ils ne me croiront”, se souvient le métropolitain. Ses expériences sur l’île l’inspirent, quand une situation l’amuse, « pendant un repas, une réunion… », il prend des notes sur son téléphone avant de lancer le site il y a trois semaines.

“Initiatives de Santé Transversales ou encore IST”

Dans le premier article publié, il dévoile “La médecine autonome à Mayotte, la nouvelle stratégie audacieuse” de l’hôpital pour répondre à la pénurie de soignants. Jean-Marc Defour, le directeur du Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) incarne un défenseur de la médecine autonome. Pour s’y former, les patients doivent s’inscrire en ligne sur le site Jéjébobo.yt, et les cas les plus graves sur le site Jéjégrosbobo.yt.  Ils apprennent lors d’un atelier “à esquiver les coups de machette, à s’enfuir rapidement, puis à préparer un garrot en moins de 10 secondes. C’est un peu comme le triathlon, mais avec plus d’adrénaline et de sang. Je ne désespère pas de voir cette pratique apparaître aux JO lorsque Mamoudzou les accueillera en 2070, insh’Allah” lit-on dans la bouche du directeur parodié. Ce programme s’inscrit dans un projet plus large appelé “Initiatives de Santé Transversales ou encore IST”, inspiré du système de santé malgache, qui rappelle étrangement le sigle des infections sexuellement transmissibles. “J’ai récemment discuté avec des élus de Koungou qui disaient être revenus de leur voyage à Madagascar avec beaucoup d’IST !”, continue le n°1 satirique du CHM.

“Un troisième bras qui pousse” avec l’eau de la SMAE

Dans le second article, le pseudo-journaliste s’attaque à une autre institution et non des moindres, la Société Mahoraise des Eaux, avec une plongée dans ses coulisses en compagnie de la directrice Françoise Fournial, également parodiée. “Je bois de l’eau du robinet tous les jours et avant que vous me posiez la question non, aucun rapport avec le troisième bras qui est en train de pousser“ est-il écrit en référence à des propos qu’elle avait tenus en 2021 : “Je bois l’eau du robinet tous les jours, mes filles aussi”. Dans la société, les salariés jouent au puissance 4 et au coinche, chacun représente un village et lorsque l’un d’entre eux perd, le village subit alors une coupure d’eau inopinée. “Ah, là, vous voyez ? Djamila vient d’être éliminée… C’est Dembeni qui va déguster. C’est une manière de motiver tout le monde et de créer un environnement de travail stimulant”, découvre-t-on.

L’auteur du média qui est un grand fan du Gorafi (journal parodique), compte moquer les différentes institutions de Mayotte, la Cadema, le Conseil départemental etc… Une démarche qui ne vise pas à simplement critiquer avec un regard de métropolitain. “Je rencontre plein de wazungu qui dénoncent le fonctionnement des collectivités mais souvent ils travaillent pour elles. En fait ce que je veux dire, c’est qu’on fait tous partie du problème, à tout niveau chacun fait de la merde, moi aussi”, estime-t-il.

En revanche, à ses yeux, les dysfonctionnements des institutions sont peut-être plus saillants à Mayotte et donnent matière à l’absurde. “Chaque année, de nouveaux scandales éclatent avec la crise de l’eau, la mairie, le conseil départemental. Les têtes changent mais les problèmes restent”. Une chose est sûre selon lui : “Avec tous les problèmes qu’on a à Mayotte, je ne risque pas d’être en manque d’inspiration”.

Magnégné news, un site à suivre donc pour se divertir et rire des problèmes du quotidien à Mayotte. L’auteur y publie un article chaque week-end. Il les poste également sur les groupes Facebook : Mayotte Expat et Infos routes à Mayotte (IRM).

Prison et tatouage peuvent faire bon ménage

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8,9% des détenus se font tatouer durant les trois premiers mois de leur incarcération, selon Gilles Penavayre.

À l’occasion du colloque Mayotte en Santé, une conférence s’est tenue sur la prévention des risques liés au tatouage dans le milieu carcéral. Si cette pratique faite de manière non conventionnelle en prison est dangereuse pour la santé, une expérimentation en métropole pourrait bien offrir des pistes de solution.

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Le docteur Yves Aubry, responsable de l’unité sanitaire en milieu pénitentiaire (USMP) de la prison de Majicavo, et Gilles Penavayre, chargé de mission Halte Soin Addictions (HSA) pour l’association Oppelia, ont animé une conférence sur les risques liés aux tatouages en milieu carcéral au colloque Mayotte en Santé.

“On a toujours marqué les prisonniers. En se tatouant eux-mêmes, c’est une façon de se réapproprier leur corps”, commence Gilles Penavayre, chargé de mission Halte Soin Addictions (HSA) pour l’association Oppelia, basée à Lyon (Rhône). Ce mercredi, une des conférences du colloque Mayotte en Santé, qui se tient jusqu’à jeudi au Pôle d’excellence rurale de Coconi, était consacrée à la prévention des risques liés au tatouage dans les prisons.

Peu d’infections dans la prison mahoraise

Le docteur Yves Aubry, responsable de l’unité sanitaire en milieu pénitentiaire (USMP) de la prison de Majicavo, qui entamait la rencontre, a fait un état des lieux de la pratique du tatouage dans le milieu carcéral à Mayotte. Ce dernier a réalisé une étude en juin 2024, portant sur 50 nouveaux entrants en détention. Sur cet échantillon, 30 avaient déjà au moins un tatouage, un chiffre important selon le médecin. “Puis ils en font aussi beaucoup en incarcération”, ajoute-t-il. Alors qu’en France les tatoueurs sont soumis à des réglementations notamment au niveau de l’hygiène, les méthodes utilisées par les prisonniers ne sont pas conventionnelles : bétadine séchée, doliprane brûlé ou cendre pour faire l’encre ; lames de rasoir, pots de yaourt brûlés pour faire l’aiguille. Le tout, mal désinfecté.

Si cette pratique mal encadrée peut avoir des conséquences sur la santé, notamment au niveau de la transmission d’infections, de maladies type VIH ou hépatite quand le matériel est partagé, ou des réactions allergiques à l’encre artisanale, la population carcérale de Majicavo est plutôt épargnée par ces complications. “Sur les deux dernières années, on a seulement eu trois ou quatre cas de grosse infection”, constate le médecin, ajoutant que la majeure partie du temps, ces tatouages provoquent surtout des rougeurs. Il déplore néanmoins le peu de conscience des risques des détenus mahorais, dont un tiers imagine seulement le cancer comme conséquence à ces tatouages, quand bien même il n’y a pas de lien véritablement établi entre cette pratique et cette maladie.

Vers une pratique encadré du tatouage carcéral

Gilles Penavayre a poursuivi la conférence en présentant le projet de réduction des risques qu’il a mis en place dans une prison en France hexagonale. Il a ainsi créé un programme de tatouage sécurisé consistant à faire venir un tatoueur professionnel une fois par mois auprès des détenus. “Il y a aussi un aspect d’apprentissage. Les détenus peuvent amener leur propre matériel et apprendre les techniques de dessin et règles d’hygiène avec le tatoueur”, développe le chargé de mission. Les prisonniers ont même l’autorisation de se faire tatouer par leur camarade, sous la supervision du professionnel, et ce dernier est finalement souvent préféré à l’amateur. Une solution qui a permis de réduire les risques pour la santé, mais aussi de créer des vocations, et qui pourrait peut-être servir d’inspiration dans la prison mahoraise.

Des sixièmes du collège K1 ont écrit un livre

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Dans la classe de permanence du collège Kawéni 1 (Mamoudzou), parents et enfants se sont réunis ce mardi 10 septembre pour découvrir le fruit du travail de la classe de sixième 608 parcours excellence. Les regards s’émerveillent et les poitrines se bombent à la distribution du précieux livre « Sauvons Ifara », dessiné et écrit par les jeunes collégiens. C’est la première fois qu’ils le découvrent édité, sous le regard admiratif de Sylvia Randrianjohany, professeur de lettre qui a encadré le projet. Sur 20 pages, les aventures d’Ifara, qui tente de se libérer des griffes d’un monstre, sont racontées en dessins colorés. Ce projet a été réalisé dans le cadre du dispositif « Dessine-moi une histoire » en partenariat avec l’Agence Régionale du Livre et de la Lecture (ARLL). Fiers, les parents le sont tout autant. À la fin de la présentation, qui s’est déroulée en la présence du recteur de l’académie de Mayotte Jacques Mikulovic, une mère d’élève prend la parole. « C’est une surprise ! Je suis très très fière », exprime-t-elle sous un tonnerre d’applaudissements. Un dispositif qui sera reconduit l’année prochaine. Le recteur en a profité pour rappeler l’importance de l’écriture et de l’expression.

Dix sapeurs-pompiers partis en renfort dans l’Hexagone félicités

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A l’aéroport de Mayotte, ce mercredi 11 septembre, les dix sapeurs-pompiers partis dans l’Hexagone récemment ont été chaleureusement accueillis par la direction du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) mahorais. Durant 15 jours, ils ont été détachés dans les différentes équipes de secours du département des Yvelines pour prêter main forte aux équipes durant les Jeux Paralympiques. Le président du Conseil d’administration du SDIS, Abdoul Kamardine, s’est déclaré très satisfait de cette opération et a félicité les sapeurs-pompiers mahorais pour leur travail exemplaire.

Ramassage des déchets à Tsoundzou ce dimanche

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Le rendez-vous est donné ce dimanche 15 septembre de 7h à 13h à Tsoundzou (Point de rendez-vous devant le collège de Kwalé), par la ville de Mamoudzou, en collaboration avec plusieurs associations pour nettoyer le village. L’opération de ramassage des déchets, comme celles qui ont été organisées à Mrowahandra, Hauts-Vallons, Hamaha ou encore Kawéni, a pour but de sensibiliser les citoyens à la propreté urbaine.

La Semaine de l’Innovation 2024 décalée d’un jour

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Si la Semaine de l’Innovation devait commencer lundi 16 septembre, elle débutera finalement mardi 17, en raison de la fête de Maoulida (jour férié), et s’étalera jusqu’au 20 septembre. La deuxième édition de l’événement met l’accent sur la transition écologique à travers la présentation de projets et d’initiatives de la filière énergétique, des tables rondes, des sessions coaching et un concours d’innovations Innov’ACTION976. Cofinancé par le Fonds Européen de Développement Régional, l’évènement est organisé par l’Agence de Développement et d’Innovation de Mayotte (ADIM).

73.408 touristes venus à Mayotte en 2023

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 A l’occasion du Salon du Tourisme et des Loisirs de Mayotte, l’Agence d’attractivité et de développement du tourisme à Mayotte (AaDTM) a organisé pour la 2ème année un temps consacré aux professionnels du tourisme du territoire. L’observatoire touristique y a présenté les chiffres clefs du tourisme en 2023. Cette année-là, le territoire a comptabilisé 73.408 touristes extérieurs, 1.687.735 nuitées et 88 millions d’euros de retombées économiques. Pour 60 %, venir à Mayotte est un voyage affinitaire, pour 23 % un voyage d’affaires, pour 15 %’un voyage d’agrément. Ces données “montrent le dynamisme du secteur et le potentiel de développement encore disponible”, souligne l’AaDTM. Cette réunion a également été l’opportunité de revenir sur l’évolution de l’organisme depuis sa transition de Comité Départemental du Tourisme (CDT) à Agence d’Attractivité et de Développement Touristique en 2021. L’AaDTM a aussi présenté ses actions à venir en 2024 et 2025.

Une semaine dédiée à la contraception à Bandrélé

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Le 24 et 25 septembre prochain, le CCAS de Bandrélé, dans le cadre de son Contrat Local de Santé, invite la population à la semaine de la contraception. Une matinée sera dédiée à la sensibilisation sur la contraception au marché couvert de Hamouro et un théâtre forum autour des grossesses précoces aura lieu au Centre Social de Nyambadao.

Les inscriptions au Salon de l’étudiant et de l’apprenti sont ouvertes

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Du 14 au 18 octobre, le Département de Mayotte organise le Salon de l’étudiant et de l’apprenti avec pour thème « Construire l’avenir : éducation, innovation et opportunité ». Les entreprises exposantes peuvent à présent s’inscrire. 500 visiteurs par jour sont attendus. Un service de transport gratuit sera alloué. Des rencontres sous forme de speed dating sont prévues, ainsi que des cafés-débats entre professionnels.

Écoles bloquées à Sohoa : les parents lancent une pétition

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Le portail de l’école élémentaire de Sohoa est cadenassé depuis le 2 septembre.

Depuis le 2 septembre, les parents d’élèves de Sohoa bloquent les établissements scolaires en raison de la vétusté du matériel. Ces derniers ont lancé une pétition ce lundi, notamment pour que le mobilier soit renouvelé. Du côté de la mairie, on estime que tout le matériel n’a pas à être remplacé.

Ce mercredi, les écoles de Sohoa et la mairie de Chiconi sont toujours bloquées. Après des discussions infructueuses avec les élus ce week-end, la colère des parents d’élèves continue de gronder. “Depuis le mois de mai on demande à ce que nos enfants en maternelle ne dorment pas par terre. Des engagements ont été pris, pourtant pour à la rentrée, ce ne sont que des tapis de gym qui ont été prévus pour leur sieste”, dénonce Mariama Tomboravo, représentante des parents d’élèves, qui ajoute que de nombreux travaux sont à faire pour réparer des fuites d’eau régulières dans l’établissement. Le maire, Mohamadi Madi Ousseni, estime que la commune fait avec les moyens qu’elle a, et rappelle que dans plusieurs écoles, ce sont les parents qui fournissent les matelas. Certains parents de Sohoa ont pourtant essayé, mais se sont vu refuser cette solution pour des raisons de sécurité. L’édile affirme que ce sont des enseignants qui ont bloqué cette option, alors que cette décision n’était pas de leur ressort.

Du côté de l’école élémentaire, c’est la vétusté du mobilier qui est pointée du doigt : armoire et tables cassées, fenêtres dysfonctionnelles laissant entrer la pluie et les chats qui viennent faire leur besoin dans l’établissement. “Certains parents reconnaissent du mobilier déjà présent quand ils étaient eux-mêmes à l’école”, s’insurge la mère de famille, notamment préoccupée par l’absence d’alarme incendie. “À la place, il y a un sifflet et la consigne de taper du pied sur le sol pour prévenir les classes en dessous.” Du côté du maire de Chiconi, on continue d’assurer que l’absence de ce type de matériel de sécurité n’est pas du fait du manque de volonté de la commune, mais bien de sabotages et de vols. “On ne peut pas remplacer les extincteurs et les alarmes incendies tous les deux jours”, avance Mohamadi Madi Ousseni, qui dénonce des vols récurrents.

“Une différence entre mobilier dégradé et ancien”

Si les blocages ont commencé lundi dernier, à coup de cadenas sur les portails et de mobilier délabré transporté des classes devant la mairie, le mouvement des parents a décidé de passer à la vitesse supérieure en lançant une pétition ce lundi sur change.org. “Il en va de la sécurité de nos enfants”, estime Mariama Tomboravo. Une décision qui survient après des échanges insatisfaisants avec les élus ce dimanche. Selon la mère de famille, le maire avance que des consultations sont nécessaires, et que les améliorations ne seront possibles que l’an prochain. “On n’en peut plus, à chaque fois c’est la même chose, on nous raconte des bobards et on en a marre. Pour les travaux, on comprend qu’il doit y avoir des appels d’offres, que tout ne peut pas être fait tout de suite. Mais pour le mobilier, on ne comprend pas”, développe-t-elle, considérant avec les autres parents que cette dernière revendication doit être satisfaite pour que les blocages cessent et que les cours reprennent. “Moi je fais la différence entre mobilier dégradé et mobilier ancien. Il y a des revendications légitimes et je sais qu’il y a des choses à corriger. On a déjà remplacé ce qui était dégradé, mais on ne va pas mettre du neuf dès qu’un mobilier a quelques années. Aujourd’hui si le danger est imminent, on va remplacer le matériel, mais on ne va pas changer du matériel conforme”, estime l’édile de Chiconi, qui voit ce qu’il considère comme de l’obstination des parents comme une simple volonté de s’opposer à la municipalité.

Pour les familles, la situation est d’autant plus incompréhensible que, vendredi dernier, le maire serait venu à l’école de Sohoa et aurait demandé à retirer le mobilier personnel apporté par les enseignants pour pallier les manques. Ce dernier explique que du mobilier dégradé qui a été apporté devant la mairie au début du mouvement n’avait pas été installé par la Ville, mais par des enseignants. “Certains d’entre eux ont apporté du matériel dégradé, alors oui, j’ai demandé à le retirer”, stipule le maire, qui espère que la situation va se débloquer rapidement, ses services étant entravés dans leurs travaux avec le blocage de la mairie.

La médecine traditionnelle vue par un anesthésiste

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La deuxième journée de Mayotte en Santé était consacrée à la médecine traditionnelle.

Lors de la deuxième journée du colloque Mayotte en Santé, au Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, le médecin Philippe Durasnel a donné une conférence sur le lien entre médecine traditionnelle et médecine conventionnelle. Un moyen d’exposer les tensions entre ces deux pratiques.

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Le « vaha pefu » pris en tisane peut s’avérer mortel chez les patients déficitaires de globule rouge.

 « Malgré d’importants progrès dans l’offre de soins depuis 1975, le recours à la médecine traditionnelle reste fréquent. » Philippe Durasnel anesthésiste réanimateur au Centre Hospitalier de Mayotte (CHM) entre 2009 et 2012 amorce ainsi sa conférence ce mardi au Pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi, à l’occasion du colloque Mayotte en Santé. Durant sa pratique, il a constaté des tensions entre sa pratique de la médecine conventionnelle clinicienne et la médecine traditionnelle.

Un recours par faute de soins ?

Au cours de son intervention, le médecin explique le recours des Mahorais à la médecine traditionnelle par le retard de prise en charge par celle conventionnelle. Selon une enquête de l’Institut national  de la statistique et des études économiques (Insee), « en 2019, 45 % des habitants de Mayotte de 15 ans ou plus déclarent avoir renoncé à des soins médicaux nécessaires ou les avoir reportés », argumente le professionnel.

La rencontre avec ses patients lui a également permis de constater un ancrage de la médecine traditionnelle dans le paysage culturel et cultuel de Mayotte. Le médecin a aussi découvert des guérisseurs avec des noms différents : le fundi (maître), ou le mgangi (sorcier) qui ont leurs propres spécificités, comme le recours aux djinns, à la manipulation de textes sacrés ou encore aux offrandes propitiatoires.

Des résultats qui non sans risques

De son expérience, l’anesthésiste-réanimateur a pu observer le cas d’une guérison d’aphtes grâce à des plantes sur une jeune Mahoraise, alors que sa prise en charge clinicienne venait d’échouer. Néanmoins, Philippe Durasnel met en garde : les plantes utilisées pour se soigner ne sont pas sans risques, des accidents peuvent survenir. C’est le cas de l’acalypha indica, « vaha pefu » en shimaoré, utilisée par les Mahorais pour des enfants ayant des problèmes respiratoires. Cette plante a des conséquences mortelles pour les personnes déficitaires de globules rouges. Il y a donc une nécessité de les connaître avant de les administrer. Philippe Durasnel recommande ainsi le travail de Maoulida Mchangama et de Pacale Salaun qui ont répertorié les plantes médicinales de l’île au travers d’un texte scientifique le Recueil d’une pharmacopée à Mayotte.

Peu à peu au cours de sa carrière au CHM, son service a su accepter différentes pratiques non nocives pour les patients tel que le mdzidzano (masque au bois de santal) sur la tête ou encore une feuille de Coran dissimulée sous l’oreiller d’un nouveau-né. « Il faut accepter et comprendre les gens, nous ne pouvons pas soigner sans que les patients puissent nous faire confiance », conclut le médecin.

L’industriel Abbas Jaber devient actionnaire de Corsair

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Abbas Jaber, actionnaire historique de Corsair a pris part à l’acquisition de la compagnie aérienne, via son groupe agro-industriel Advens-Geocoton, en qualité d’actionnaire de la holding OMRP (Outre-mer R-Plane) en 2020. Né au Sénégal, Abbas Jaber est le Président fondateur d’Advens-Geocoton. « Je suis ravi de participer au nouveau tour de table de Corsair, une compagnie emblématique à laquelle je suis profondément attaché. Je tiens à saluer l’évolution positive des deux dernières années, qui ont renforcé la place de Corsair dans les Outre-mer, faisant d’elle un acteur local incontournable. Je crois également au développement que Corsair mène en Afrique, offrant à la compagnie un levier de croissance significatif. », a-t-il souligné. Pour rappel, la compagnie aérienne dessert les Outre-mer (Guadeloupe, Martinique, La Réunion et Mayotte) ainsi que le continent africain (l’île Maurice, Madagascar, Côte d’Ivoire, Mali, Bénin).

Rachadi Saindou dépose différents recours contre son éviction

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L’affaire Rachadi Saindou, ancien président de la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a de nouveau été jugée ce mardi 10 septembre devant le tribunal administratif de Mamoudzou. En effet, ce dernier a déposé trois recours afin de faire annuler la suspension de ses différents mandats de conseiller municipal et communautaire. Il veut aussi faire annuler les élections du 11 juillet 2024 investissant Moudjibou Saidi comme nouveau président de l’intercommunalité. Les délais pour faire recours étant dépassés, c’est le Conseil d’Etat qui statuera sur ces recours.

Un spectacle de conte inspiré d’Afrique et de l’océan Indien

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L’arbre aux griots, un spectacle de contes est joué à Mayotte. Il est le fruit d’une résidence de création entre un artiste mahorais Abdou Ntro et un artiste réunionnais Jean-Pierre Accapandier. Ce projet a pu voir le jour grâce au partenariat entre Hippocampus, une association culturelle de Mayotte et les établissements artistiques du Département de La Réunion (TEAT). Le but ?  Créer des rencontres artistiques entre les deux îles et tendre vers une meilleure cohésion sociale. L’arbre aux griots évoque le vivre-ensemble à travers le merveilleux des contes, en faisant se croiser les racines africaines communes et les univers mahorais et créole. Les représentations ont lieu le 11 septembre à 15 h à la médiathèque de Chirongui, le 12 septembre à 18h la MJC de Kani-Kéli (sortie de résidence) et le 13 septembre à 18h à la MJC de M’gombani à 18h. Elles sont gratuites.

Première édition du forum habitat du Grand Nord ce samedi

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L’intercommunalité du Grand Nord de Mayotte organise son premier Forum Habitat. Il a pour ambition « d’informer la population sur les enjeux majeurs du logement sur leur territoire et de proposer des solutions concrètes aux problématiques rencontrées par les habitants ». Les visiteurs auront l’opportunité de découvrir les dispositifs d’aide disponibles pour faciliter l’accès à un logement décent, qu’il s’agisse de l’achat de terrain, de la location, de l’accession sociale à la propriété, ou encore des différentes aides financières et techniques disponibles. L’événement se déroule samedi 14 septembre de 8h30 à 14h30 au remblai de Bandraboua.

Coupure d’électricité à Tsingoni, ce mercredi, pour maintenance

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Dans le cadre de travaux de maintenance sur le réseau électrique, Electricité de Mayotte (EDM) informe ses clients qu’une coupure d’électricité est programmée ce mercredi 11 septembre, à partir de 12h. Cette interruption concernera le poste 93000 situé dans le secteur de Tsingoni et devrait durer environ 3 heures.

Le Département veut intégrer l’île à la Commission de l’Océan Indien

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Le conseil départemental a tenu sa session plénière ce mardi 10 septembre.

Réunis en session plénière ce mardi matin à Mamoudzou, dans l’hémicycle Younoussa Bamana, les conseillers départementaux ont planché sur douze rapports inscrits à l’ordre du jour. Douze rapports adoptés à l’unanimité, notamment une motion adressée au gouvernement français et à l’Union européenne les invitant à œuvrer en faveur de l’intégration de Mayotte au sein de la Commission de l’Océan Indien (COI).

C’est une session marathon qui s’est tenue ce mardi 10 septembre au conseil départemental de Mayotte, avec douze rapports examinés par les élus en moins de deux heures, et tous adoptés sans opposition aucune. Le fait marquant de cette matinée fut l’adoption d’une motion, à la demande du président Ben Issa Ousseni, visant à faire intégrer prochainement notre île dans la Commission de l’Océan Indien (COI). « Dans le passé, il y a eu sur ce sujet, des notes, des courriers et autres communications médiatiques, mais jamais aucune délibération de notre assemblée. Aujourd’hui c’est officiel, nous saisissons le gouvernement français, et allons faire de même au niveau de l’Europe pour appuyer la demande mahoraise d’intégration à la COI », explique le président du conseil départemental de Mayotte.

Cette session plénière fut aussi l’occasion d’aborder d’autres sujets, notamment quelques-uns en lien direct avec le fonctionnement général de l’institution. Soibahadine Ndaka, actuellement conseiller départemental du canton de Bouéni (en remplacement de l’ancien premier vice président Salime Mdéré), a vu acter son intégration à certains postes dans différentes commissions, de même que le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) a vu sa subvention de fonctionnement validée pour la période 2024/2026 (au titre de la participation du CDM).

Un excédent financier en 2023

Ali Omar (3 ème vice-président en charge de l’administration générale, des transports et de la transition écologique) a présenté un rapport d’activité de l’institution départementale qui fait état d’un excédent financier en 2023 (avec un taux d’épargne de 18 %) et l’espoir d’une amélioration de la situation financière au titre de 2024 de l’ordre de 15 %. « Il est important de faire remarquer qu’il est ici question d’excédent en fonctionnement, lequel nous permet de réaliser des investissements, notamment des équipements publics et des voiries. Notre situation pour 2024 est équilibrée, quand bien même une prudence est de mise, mais nous réfléchissons déjà sur comment allons-nous fonctionner en 2025 », fait remarquer Ben Issa Ousseni, qui s’est voulu rassurant au sujet du devenir du boulevard urbain de Mamoudzou lors d’un entretien avec les journalistes.

Selon lui, ce dossier autrefois porté à bras le corps par Salime Mdéré (son ancien premier vice-président) n’a jamais été délaissé, au même titre que d’autres sujets d’aménagement, un président de commission et un rapporteur ayant été désignés pour assurer leur conduite. Si le président du conseil départemental reconnaît la nécessité de mettre en place une meilleure organisation pour faire aboutir tous ces projets, il estime cependant que cela n’implique pas forcément la désignation, à nouveau, d’un vice-président pour compléter le dispositif. « C’est une situation qui n’était pas attendue, par conséquent notre équipe réfléchit actuellement sur comment procéder pour pallier cela, en attendant tous ces dossiers sont suivis par notre collègue Saïndou Attoumani, et ce, dès le 10 juillet 2024, sachant que la décision de justice déclarant Salime Mdéré inéligible est sortie le 25 juin. Pour le moment le travail continue et il est bien fait », conclut Ben Issa Ousseni.

Huit ans de prison pour avoir agressé sexuellement ses cousines

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Nafouandine a été condamné à 8 ans de prison par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Un trentenaire a été condamné ce mardi pour avoir agressé sexuellement ses trois cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans. Les faits qui se sont étalés sur deux ans ont été révélés par l’aînée de la famille en 2022. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou l’a reconnu coupable, et l’a condamné à huit ans de prison ferme. Il devra indemniser les trois victimes à hauteur de 35.000 par personne, ainsi que la mère de famille.

« Je ne me rappelle pas », martèle le prévenu, Nafouandine*, tandis que la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, Ariane Balg, le questionne dans la salle d’audience ce mardi 10 septembre. Alors qu’il était hébergé par sa tante à Bandraboua depuis son départ d’Anjouan, l’homme a commis des agressions sexuelles sur ses trois petites cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans entre 2016 et 2018. Toutes décrivent le même scénario : il profitait de l’absence de sa tante pour frotter son sexe contre le leur, les pénétrer et les forcer à faire des fellations. Pour qu’elles gardent le silence, il menaçait la plus petite, Sarah** 6 ans, de la frapper, disait à Samira**, 8 ans, qu’il faisait la même chose à ses sœurs et que cela ne mènerait à rien de parler tandis qu’il disait à l’aînée, Emma**, 11 ans, qu’il ferait du mal à sa mère. Toutes ont gardé le lourd secret. La mère n’aurait rien vu, même si elle évoquait les voir mal à l’aise en la présence de Nafouandine, « je pensais que c’est parce qu’il les frappait ». Ce que reconnaît l’homme, qui n’a pas voulu d’avocat, est qu’il les « embêtait » parce que, selon lui, elles traînaient après l’école. Emma, qui s’est absentée de cours pour assister au procès, tient à préciser qu’elles rentraient toutes directement après les cours. Pour Emma, le calvaire cesse lorsqu’elle est en cinquième et qu’elle riposte aux énièmes coups que lui assène son cousin. Lui déménage quelque temps plus tard au fond de la cour de la maison, après son mariage.

Un développement psychique compromis

Tout explose le 19 août 2022, lorsque Sarah revient du champ accompagnée de son beau-père avec une somme d’argent. Sa grande sœur la questionne, et la petite confie que son beau-père l’a violée. Emma se livre alors sur les agissements que lui faisait subir son cousin. Nafouandine et le beau-père sont escortés par les membres de la famille au commissariat, en pleine nuit « pour ne pas alerter les voisins », raconte la mère des trois filles. Elles portent toutes plainte et racontent les mêmes faits, qui sont requalifiés en agressions sexuelles. Si le beau-père s’est enfui, le trentenaire est quant à lui interrogé, mis en examen et placé en détention provisoire. Pendant la garde à vue, il ne nie pas les faits « si elles le disent, c’est possible, je ne sais pas » et évoque des trous de mémoire ou de la sorcellerie. A la barre, il nie les faits et maintient être victime de sorcellerie et d’acharnement. Pourtant, les examens médico-légaux corroborent la version des trois sœurs. Les examens psychologiques évoquent des troubles du développement chez la petite Sarah, conséquence possible des agissements de l’homme.

La peur au ventre

Au cours de l’audience, il demande pardon à la famille, et précise : « Je ne suis pas méchant, elles ne doivent pas avoir peur de moi ». La peur, c’est pourtant ce qu’il inspire à la famille, l’une des filles quitte d’ailleurs l’audience et ne reviendra qu’à la fin de celle-ci, insiste Maître Mélanie Trouvé. L’aînée espère « qu’une peine lui permettra de comprendre que ce qu’il a fait est mal et qu’elle sera suffisamment longue pour éviter qu’il reconnaisse les gens à qui il a fait du mal ». La mère déclare avoir enchaîné les hospitalisations depuis les révélations de ses filles. Une autre émotion domine dans la salle, la culpabilité, celle que les trois expriment de ne pas avoir parlé plus tôt, surtout chez Emma, la grande sœur : « Si j’avais parlé plus tôt, il n’aurait peut-être pas fait subir ça à mes sœurs ».

Leur mère et elles, constituées partie civile, ont demandé une indemnisation financière. Le ministère public, en la personne de Stéphanie Pradelle, préconise de le maintenir en détention, le risque de récidive est trop grand. Il est finalement condamné à 8 ans d’emprisonnement avec maintien en détention. Cette peine est assortie de l’interdiction de contact avec les trois victimes pendant 10 ans et l’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant la présence de mineur. Après avoir purgé sa peine de prison, il devra commencer un suivi socio-judiciaire durant cinq ans. Chaque sœur obtient la somme de 35.000 euros de dédommagement et la mère de famille 12.000 euros.

*Habituellement, lorsqu’un prévenu est condamné à plus d’un an de prison ferme, nous déclinons son identité complète. Néanmoins, dans un souci de protection de l’anonymat de ses victimes, appartenant à la même famille, nous avons décidé de ne pas indiquer le nom complet du condamné.

** Nom d’emprunt.

Huit mois de prison ferme pour tentative d’agression sexuelle

Alors que la jeune femme sortait dans sa cour pour se rendre aux toilettes dans la nuit du 16 juin 2022 à Mamoudzou, elle tombe nez à nez avec un homme cagoulé et armé d’une machette. Il la menace, lui plaque l’arme contre la cuisse et tente de la faire taire. Elle se débat et réussit à le désarmer. Lorsqu’il prend la fuite, la mère et la sœur, alertées par les cris de la victime, réussissent à l’immobiliser. Il parvient tout de même à s’échapper en laissant derrière lui l’arme, ses tongs, et le téléphone de la victime, qu’il avait subtilisé. Toutes les trois parviennent à identifier leur voisin, un homme âgé de 23 ans au moment des faits, qui avait fait des avances à la jeune fille, qu’elle aurait déclinées quelque temps auparavant. Déjà condamné pour des faits de vols avec violence, il a été reconnu coupable de tentative d’agression sexuelle et de vol et doit purger une peine de huit mois de prison ferme.

Une fillette de deux ans victime d’attouchement

 Dans la nuit du 29 juillet 2024, les pompiers et la police sont appelés pour une agression sexuelle sur un enfant de 2 ans. Sa mère, qui les a appelés, raconte alors avoir surpris son voisin de palier seul dans sa chambre avec sa fille née en 2022. Plus tard dans la soirée, cette dernière adopte des comportements inhabituels, en évoquant celui qu’elle appelle « tonton ». Il reconnaît avoir frotté son sexe contre la cuisse de la jeune fille, mais nie avoir voulu « aller plus loin ». « Je n’ai pas pénétré », tient à rappeler l’homme à la présidente du tribunal. Il a été condamné à 16 mois de prison, dont 6 de sursis probatoire.

Comores : La condamnation de la Yemenia Airways confirmée par la cour d’appel de Paris

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152 personnes ont péri dans le crash d’un avion de la Yemenia Airways en 2009. Photo d’illustration.

Insatisfaite du verdict prononcé par le tribunal correctionnel en 2022, la compagnie aérienne avait fait appel. Mais sans surprise, elle se fait à nouveau condamnée et est donc reconnue coupable d’homicide et blessures involontaires. La partie civile se dit satisfaite de la décision.

La compagnie yéménite va-t-elle encore se pourvoir en cassation ? Si ses avocats ne se sont pas encore exprimés, l’hypothèse n’est pas à exclure, puisque la loi leur offre cette possibilité. En attendant, les proches des victimes qui ont péri dans le crash du 30 juin 2009, sont soulagés d’apprendre la condamnation de la Yemenia Airways. Ce 10 septembre, la cour d’appel de Paris a en effet confirmé la peine requise le 28 mars. Celle-ci reconnaissait la culpabilité de la compagnie poursuivie pour « homicide et blessures involontaires ». Le verdict de ce mardi intervient six mois après un long procès en appel, qui a duré près de quatre semaines.

Pour la première fois, un responsable de la Yemenia Airways avait été entendu par visioconférence. Mais voilà que la partie civile obtient à nouveau gain de cause quinze ans après la catastrophe qui a emporté 152 personnes, dont 11 membres d’équipage au large des Comores. Une victoire bien accueillie par les proches des victimes. « L’association des familles des victimes de la catastrophe de la Yemenia Airways ne peut qu’exprimer sa satisfaction et son soulagement en ayant pris connaissance de la décision de la Cour d’appel de Paris qui vient reconnaître la totale responsabilité pénale de la compagnie aérienne« , a réagi le président de l’association des familles, Saïd Assoumani. « Cette condamnation est aussi le résultat de quinze années de combat judiciaire des familles de victimes et de l’Association Afvca qui ont su assumer seules les difficultés morales et matérielles découlant de la perte de leurs proches, mais en plus, ont dû surmonter les multiples difficultés causées par cette compagnie aérienne qui a multiplié les initiatives dilatoires« , a-t-il poursuivi, dans un communiqué de presse qui a souligné l’attitude de la compagnie marquée par une constante résistance à l’indemnisation des victimes jusqu’à s’abriter à l’étranger. Yemenia Airways a refusé la présence personnelle de ses représentants légaux à deux reprises devant leurs juges.

“Une satisfaction pour les parents des victimes”

Aujourd’hui, l’arrêt de la Cour ordonne l’affichage du dispositif de la décision dans les locaux des aéroports de Paris Charles De Gaulle et de Marseille aux frais de la compagnie. Engagé lui aussi dans ce combat, l’avocat Saïd Larifou a exprimé sa joie. « La décision rendue ce matin est une satisfaction pour les parents des victimes de ce crash. Malgré toutes les tentatives et les manœuvres employées par la compagnie Yemenia pour échapper à une condamnation pénale, la Cour d’appel, après examen des éléments du dossier et les plaidoiries, a confirmé sa culpabilité et les indemnisations accordées aux victimes de nationalité française ou des étrangers qui ont pris l’avion au départ des aéroports Français« , a déclaré, à Flash Infos, Maître Saïd Larifou, contacté quelques heures après la sortie du jugement. L’avocat franco-comorien reconnaît toutefois que les autres doivent s’armer de patience pour obtenir des réparations, la justice française n’acceptant que les plaintes des victimes binationales.

Le conseil de la partie civile a par ailleurs exprimé sa désolation par rapport à l’attitude des autorités judiciaires comoriennes qui dans ce dossier, malgré les plaintes déposées par les victimes, n’ont rien fait. Le 19 juin 2022, après la condamnation en France de la compagnie yéménite, les familles restées aux Comores ont réclamé un procès à Moroni. Mais force est de constater que leur doléance est restée lettre morte. Pourtant, c’est ce même collectif qui s’est battu jusqu’à obtenir dans le volet civil, des indemnisations des proches comoriens. « Moi-même ainsi que mon confrère Didier Jaubert du barreau de Paris ne baisserons pas les bras, ce déni de justice pour les autres victimes doit et prendra fin« , a promis Maître Saïd Larifou.

Mauvaises décisions des pilotes

Durant le procès en appel tenu devant la Cour d’appel, du 5 au 28 mars 2024, la responsabilité de la Yemenia Airways avait été soulevée. Il a par exemple été démontré que l’accident était causé par une série de manœuvres de l’équipage. Les experts appelés à la barre ont relevé que les pilotes ne s’étaient pas bien préparés avant l’atterrissage. « Ils ont pris des décisions hâtives, et auraient dû utiliser le pilote automatique, mais il y est apparu qu’ils ne le maîtrisaient pas. Les pilotes n’avaient pas non plus suffisamment de formation leur permettant de se poser dans un aéroport comme celui de Moroni« , relatait l’association des familles des victimes de la catastrophe aérienne de la Yemenia Airways (Afvca). Le copilote n’était pas exempté de reproches, lui qui a passé dix-sept ans de sa carrière dans un autre domaine avant de monter à bord des gros avions. Quant au défaut des feux clignotants de l’aérodrome, il n’a à aucun moment joué un rôle dans l’accident, ont conclu les spécialistes. Ces témoignages avaient permis à la procureure de prononcer la condamnation de la Yemenia Airways avec une amende maximale de 225.000 euros. Si l’association estime qu’une telle sanction est insuffisante, comparé au nombre de vies perdues, elle espère tout de même que la compagnie aérienne et ses assureurs assumeront leurs responsabilités en procédant au règlement des indemnisations allouées aux parties civiles et aux ayants droits de victimes non encore indemnisées.

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