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28/11/2008 – Entretien avec l’ambassadeur de France aux Comores

Mayotte Hebdo : Quelle est la structure du Groupe de travail de haut niveau (GTHN) ?

Luc Hallade : Le GTHN se compose d’un groupe de tête qui à la fois pilote l’ensemble du dispositif et traite particulièrement des questions de l’architecture institutionnelle qui va être mise en place. Et puis il y a trois sous-groupes de travail : le premier sur la circulation des personnes, le second sur les échanges économiques et la circulation des biens et le dernier sur la coopération régionale.

 

MH : Où en est-on exactement dans l’avancée des travaux sur ces trois volets ?

LH : Le sous-groupe sur la coopération régionale est celui qui est le plus avancé avec par exemple les échanges de jeunes et les échanges sportifs qui ont déjà lieu. On traite également des échanges institutionnels avec les échanges en matière d’archives ou des coopérations possibles sur les questions de cadastre. Il y a aussi la coopération dans le domaine culturel ou dans le secteur éducatif. Par exemple, à l’occasion de la prochaine réunion du GTHN, quatre événements sont prévus pour matérialiser le fait que ce ne sont pas seulement des discussions entre diplomates, mais que cela a aussi un impact et des effets tout à fait concrets.

C’est d’abord la remise des diplômes à l’Ecole nationale des travaux publics (ENTP) d’Anjouan qui a bénéficié de l’appui du vice-rectorat et du Greta de Mayotte pour mettre en place des cursus de formation de CAP dans deux secteurs : la plomberie et la mécanique. Les élèves suivent un cursus français et ont un double diplôme franco-comorien. On aura également la pose de la première pierre pour la construction d’un internat à l’ENTP, dont une partie substantielle du financement est apportée par le fonds de coopération régionale de Mayotte, de façon à permettre à l’ENTP de remplir sa vocation nationale, c’est-à-dire d’accueillir des étudiants de l’ensemble de l’archipel qui pour l’instant ont des problèmes d’hébergement.

Il y aura aussi l’envoi de produits maraîchers des îles de l’Union des Comores, notamment d’Anjouan mais pas seulement, vers Mayotte. Une opération par bateau a lieu ce jeudi pour apporter des pommes de terre, des oignons et des tomates vers Mayotte et proposer des produits des Comores sur le marché mahorais. Ce qui est intéressant a priori des deux côtés puisque cela devrait normalement permettre aux consommateurs mahorais d’avoir accès à des produits à meilleur prix et aussi surtout aux producteurs locaux des Comores de trouver un marché d’exportation intéressant pour eux.

Troisième élément : la signature d’une convention de partenariat entre le Centre hospitalier de Mayotte et ceux d’Anjouan, de Mohéli et de Moroni pour cadrer et poser des règles qui permettront de faciliter les procédures en matière d’évacuation sanitaire vers Mayotte. Plus spécifiquement des modes de prise en charge et de traitement des grands brûlés car c’est malheureusement une pathologie importante ici. Il y aura également des échanges en matière de formations offertes par le CHM et des échanges en matière de fournitures de médicaments, puisqu’il y a déjà depuis quelques années des fournitures de médicaments gracieuses de la part du CHM vers l’hôpital de Hombo à Anjouan : l’idée est d’organiser tout cela pour pérenniser dans le temps ces processus d’échanges.

La quatrième action est la réouverture de l’antenne consulaire d’Anjouan dont on espère qu’elle permettra aux Anjouanais d’éviter de devoir venir à Moroni pour prendre un visa pour Mayotte notamment, mais aussi pour accéder à l’espace Schengen de manière générale. Nous voulons aussi faciliter l’obtention du visa pour permettre aux gens de partir de façon légale à Mayotte. Comme le disait le secrétaire d’Etat à l’Outremer quand il est passé à Moroni au mois de mai, le problème est moins la circulation que le stationnement. En parallèle de la lutte contre l’immigration clandestine, il y a un volet qui est de faciliter le déplacement des Comoriens, de façon à ce que les gens, sachant qu’ils peuvent aller et venir dans des conditions correctes, légales et satisfaisantes, soient moins tentés de partir par voie illégale et de s’établir sur le territoire.

Ce sont quatre actions plus que symboliques qui matérialisent le GTHN et ce à quoi il veut aboutir dans les discussions bilatérales.

 

« Apporter une certaine caution pour s’assurer que le demandeur de visa va effectivement aller et venir et non pas s’installer »

 

MH : Est-ce que la circulation des biens se limitera seulement aux produits maraîchers ?

LH : Non, évidemment. On a associé dans la réflexion les opérateurs économiques côté mahorais et côté comorien, à travers notamment des chambres consulaires, la Chambre d’agriculture et la CCI à Mayotte et la CCIA ici, et l’Opaco, l’Organisation patronale comorienne, de façon à ce qu’eux-mêmes fassent des propositions en matière de facilitation des échanges entre les îles parce qu’il n’y a pas que des échanges de produits agricoles qui peuvent être réalisés. Il y a quand même quelques productions industrielles, même si elles ne sont pas très importantes. Et puis il pourrait éventuellement y avoir des échanges de services qui bénéficieront des deux côtés.

 

MH : Est-ce qu’il n’y a pas de problèmes de normes pour les produits agricoles ?

LH : Oui, bien sûr. Un des soucis est effectivement de faire en sorte que les normes de qualité et sanitaires des produits comoriens soient respectées. La première opération qui a lieu ce jeudi fait l’objet à l’arrivée d’un contrôle par la douane et par les services vétérinaires et phytosanitaires de Mayotte, de manière à s’assurer que toutes les règles ont bien été respectées en la matière. L’idée est d’essayer de faire en sorte qu’on puisse là encore, d’une certaine façon en parallèle avec ce qu’on a l’ambition de faire en termes de circulation des personnes, échapper aux exportations illégales, puisqu’il y en a qui existe, et mettre en place des circuits légaux et pérennes de produits. Mais il faut que les produits soient aux normes : Mayotte est un territoire communautaire, ou en voie de l’être, il va falloir que les producteurs comoriens respectent les normes.

 

MH : Envisagez-vous également d’assouplir les conditions d’obtention du visa ?

LH : Les règles en matière de visa sont en cours de discussion, pour lesquelles on devrait décliner, pour les échanges entre les îles, la fameuse carte « Compétences et talents » évoqué par le ministère de M. Hortefeux. Et aussi prévoir des catégories de demandeurs de visas pour lesquelles l’obtention du visa sera facilité, notamment pour les opérateurs économiques, mais cela peut être aussi des associations culturelles ou sportives locales, des responsables administratifs. Ce qui est en cours de réflexion, c’est le système de garanties, c’est-à-dire que faire en sorte, que ce soit du côté de Mayotte ou du côté des Comores, que les demandeurs d’un visa soient garantis par une institution ou un opérateur local, de façon à apporter une certaine caution pour s’assurer que le demandeur de visa va effectivement aller et venir et non pas s’installer. La partie comorienne souhaite la suppression du visa Balladur mis en place en 1995. Même si c’est un objectif à terme, cela passera par différentes étapes pour pouvoir effectivement valider in fine peut-être un assouplissement progressif. Mais l’idée du GTHN globalement, c’est bien de faire en sorte qu’on puisse aborder des relations inter-îles dans un climat de confiance et de transparence, pour qu’elles puissent vivre ensemble, dans tous les sens du terme, au-delà des problèmes statutaires qui eux restent posés. On ne pourra pas les résoudre simplement au travers du GTHN.

 

GTHN : « Sa tenue n’est plus menacée, mais c’est vrai qu’il y a eu une période de crispations »

 

MH : Mais le travail du groupe de tête est justement de mettre en place les structures futures qui chapeauteront ces nouveaux échanges…

LH : Ce troisième volet du GTHN n’a pas encore réellement commencé à être discuté, seulement de manière ponctuelle à l’occasion d’une mission comorienne en France au début du mois de novembre, mais qui devrait être discuté au fond à l’occasion de la prochaine réunion. Ce volet institutionnel vise à mettre en place un cadre institutionnel qui permette, au-delà des travaux du GTHN qui vont aboutir à la signature d’un accord bilatéral, la poursuite des discussions et du travail en commun de façon à s’assurer que tout cela aura une suite logique, intégrant à la fois les aspects économiques à travers un dialogue structurel entre les opérateurs, mais aussi les aspects institutionnels à travers un dialogue tripartite que l’on peut honorer entre l’administration centrale en France, les élus mahorais et l’administration comorienne. Pour l’instant je ne peux pas vous en dire plus, car l’architecture est en cours de définition, mais on espère effectivement réussir à mettre en place, dans le cadre de cet accord bilatéral, un cadre pérenne de discussions qui permettra de prendre le relais de ce GTHN. On n’a pas encore réellement abordé le côté institutionnel et nous allons bien sûr en discuter avec les élus mahorais avant de mettre ça sur la table, mais ça ne sera certainement pas le plus simple car par définition, cela soulève des sensibilités particulières. Mais notre objectif, nous gouvernement français, c’est bien d’arriver à mettre en place une structure de dialogues qui permette qu’ils se poursuivent au-delà du GTHN actuel.

 

MH : Pourquoi la tenue du quatrième round de négociations a-t-elle été reportée ?

LH : Contrairement à ce qu’ont pu écrire certains, ce ne sont pas les manifestations du 12 novembre qui ont eu un impact quelconque là-dessus, c’est un élément très concret : la décision prise par les autorités d’Anjouan de suspendre les reconduites à la frontière de Comoriens en situation irrégulière à Mayotte. Il y a eu des difficultés croissantes avec les autorités d’Anjouan sur ce sujet qui ont abouti le 7 novembre à ce qu’elles prennent la décision unilatérale de suspendre toute admission de Comoriens en situation irrégulière à Mayotte. J’ai appelé, pour le compte du gouvernement français, l’attention des autorités comoriennes sur la difficulté que cela représentait pour nous, à la fois en termes concrets parce qu’effectivement cela veut dire que les gens qui étaient en situation irrégulière à Mayotte ne pouvaient plus être renvoyés au moins sur Anjouan, qui est quand même la principale destination d’origine et de retour. Mais aussi parce que cela remettait en cause en quelque sorte le climat de dialogue évoqué dans le cadre du GTHN sur les conditions d’amélioration et d’assouplissement de la circulation des personnes.

Les deux vont de pair : si on améliore la possibilité pour les gens de circuler entre les îles, cela veut dire que parallèlement on doit pouvoir effectivement canaliser, voire lutter contre l’immigration clandestine à Mayotte. Si on verrouille un volet, on a des difficultés à ouvrir l’autre. C’est ce que l’on a expliqué aux autorités comoriennes et elles ont obtenu finalement de celles d’Anjouan que cette décision soit levée. Elle l’est depuis le lundi 17 novembre, les premières reconduites sur Anjouan ont eu lieu mardi. Depuis, on a remis à l’ordre du jour la réunion du GTHN qui devrait normalement se passer la première ou deuxième semaine de décembre, cela reste encore à déterminer. Donc, dans le contexte actuel, sa tenue n’est plus menacée, mais c’est vrai qu’il y a eu une période de crispations qui a fait que l’on a suggéré qu’on reporte les discussions en attendant que la situation soit réglée.

 

« Ce fameux problème que l’on est censé essayer de gérer de manière pacifique et amicale, du contentieux sur Mayotte »

 

MH : Comment avez-vous vécu le 12 novembre dernier, journée de manifestations organisée par le Comité Maoré réclamant le rattachement de Mayotte à l’Union des Comores ?

LH : Je l’ai vécu tout à fait normalement. Il y a eu effectivement des manifestations. Vous savez que le 12 novembre, cette commémoration au départ a été décidée par l’Assemblée nationale des Comores à l’époque et elle est censée commémorer l’admission des Comores aux Nations-Unies en 1975. A l’époque où les Comores ont été admises aux Nations-Unies, elles l’ont été au titre des quatre îles comoriennes puisqu’il y avait ce fameux débat sur Mayotte restée française et où aux Nations-Unies la position française a été condamnée. Il faut dire les choses comme elles sont, en considérant que, du point de vue de l’Assemblée générale des Nations-Unies et de la majorité des pays qui en faisaient partie, les Comores devaient être une partie entière, une et unique des quatre îles qui composent l’archipel. Donc l’Assemblée nationale comorienne a décidé de fêter cette accession des Comores aux Nations-Unies en 1975. Depuis, cette commémoration peut déraper en ce sens qu’elle est devenue une commémoration du fait que la quatrième île n’est toujours pas comorienne et donc elle a été un peu récupérée, notamment par le Comité Maoré et un certain nombre de gens qui gravitent autour de ce Comité, pour en faire une sorte de symbole de la revendication comorienne sur l’île de Mayotte.

Pour autant, le 12 novembre n’a pas été particulièrement agité ici. Il y a eu diverses manifestations avant et au moment de cette journée. Elle a été ponctuée par le fait que j’ai reçu ici même dans mon bureau une délégation de 4 personnes venues me remettre et transmettre au gouvernement français un mémorandum rappelant la position comorienne sur la revendication de Mayotte. Mais pour moi, l’interlocuteur politique diplomatique, c’est le gouvernement de l’Union des Comores et en aucun cas le Comité Maoré.

On sait pertinemment quelle est la position comorienne de principe sur l’appartenance de Mayotte aux Comores, ce n’est pas nouveau. On sait aussi quelle est la position de la France sur l’appartenance de Mayotte à la République française. Maintenant, l’objet du GTHN c’est de faire en sorte qu’on arrive à dépasser ce débat institutionnel, à dépasser ce que feu le Président Abdallah a appelé « la guerre de la salive ». Il faut qu’il y ait, malgré cette opposition politique de principe, des échanges réels entre les îles et que Mayotte s’intègre quelque part aussi dans son environnement régional naturel, notamment les Comores, mais au-delà des Comores tout le Sud-Ouest de l’océan Indien, pour que Mayotte ne reste pas dans une sorte d’isolat par rapport aux autres îles.

 

MH : Dans quelle mesure la question de Mayotte entrave-t-elle votre travail au quotidien ?

LH : Je ne dirais pas que ça entrave mon travail au quotidien, c’est une complication supplémentaire. Il y a un postulat qui est que l’on a une opposition politique entre l’analyse comorienne qui est que Mayotte est comorienne et doit redevenir comorienne, et la position française qui est que les Mahorais ont choisi de rester Français et que tant qu’ils ne changeront pas d’avis, ils resteront Français. On ne boute pas hors de la République française des gens qui souhaitent y rester. Et donc cette opposition-là, elle fait partie du paysage. Il faut la gérer et le GTHN est notamment là pour ça. C’est effectivement une difficulté particulière dans les relations bilatérales entre les Comores et la France. Pour autant, ces relations sont quand même marquées du sceau d’un partenariat, d’une amitié, il n’y a pas de conflit particulier entre les Comores et la France. Au-delà de cette revendication, nous maintenons des relations amicales, malgré ce contentieux.

 

« On a l’impression, en écoutant certains Mahorais, que le gouvernement français aurait des velléités de rétrocession. Il faut arrêter le fantasme, il n’y a pas d’ambigüité : Mayotte est française et elle le restera »

 

MH : Redoutez-vous que la prochaine consultation sur la départementalisation de Mayotte soit accompagnée de troubles ici, à Moroni ?

LH : Il y a eu des troubles à Moroni effectivement avant que je n’arrive, en mars dernier, à la suite d’une mauvaise interprétation de l’attitude française dans l’affaire d’Anjouan et de la fuite du colonel Bacar vers Mayotte, puisqu’on nous a accusé d’avoir protégé Bacar alors qu’on avait participé activement à l’opération de l’Union africaine et que l’on a jamais demandé à accueillir Bacar, que ce soit à Mayotte puis à la Réunion. Il y a eu des troubles à cette époque. Maintenant, est-ce que je crains qu’il y ait des troubles au moment de la consultation ? Non, pas particulièrement. En revanche, ce que je crains, c’est que cela puise occasionner un regain de tension, ce qui est déjà plus ou moins le cas d’ailleurs, dans ce fameux problème que l’on est censé essayer de gérer de manière pacifique et amicale, du contentieux sur Mayotte. Effectivement, vu d’un certain nombre d’acteurs comoriens, clairement la consultation électorale sur la départementalisation de Mayotte est vécue comme une volonté française et/ou mahoraise d’augmenter encore la distance qui sépare Mayotte des autres îles de l’archipel, alors que du côté français elle est vécue et présentée comme un problème d’organisation interne qui décide du statut d’une île faisant partie de la République française. Est-ce qu’elle reste Collectivité départementale ? Est-ce qu’elle devient département d’Outremer ? Le problème s’est posé pour d’autres territoires français d’Outremer, dont les statuts ont d’ailleurs évolué dans le temps.

Pour nous c’est un problème d’organisation interne. Pour les Comoriens c’est vécu différemment. Eux estiment que c’est un symbole supplémentaire du rattachement de Mayotte à la République. Donc de ce point de vue-là, il y a une divergence d’interprétation de cette consultation électorale. Cela peut créer des difficultés supplémentaires dans les relations bilatérales à propos de cette consultation électorale. Maintenant, encore une fois, Mayotte en soi fait partie du paysage des relations bilatérales que l’on a et je suis amené à gérer ce problème, comme mes prédécesseurs et vraisemblablement comme mes successeurs, en fonction des aléas de l’actualité. C’est vrai que c’est une source d’incompréhension et de difficultés d’interprétation supplémentaire.

Mon rôle est d’essayer d’expliquer à la partie comorienne que pour nous, Mayotte ne sera pas plus ou moins française en fonction des résultats de la consultation électorale qui aura lieu en mars prochain. L’île est française, elle restera française, simplement son statut aura peut-être évolué de collectivité départementale vers département d’Outremer, mais ça ne changera rien fondamentalement, ni au rattachement français de Mayotte, pour ce qui nous concerne, ni à la revendication comorienne sur Mayotte. On n’est pas plus ou moins Français selon qu’on fait partie d’un Tom, d’un Dom ou d’un département métropolitain. On a l’impression, en écoutant certains Mahorais, que le gouvernement français aurait des velléités de rétrocession. Il faut arrêter le fantasme, il n’y a pas d’ambigüité : Mayotte est française et elle le restera.

Propos recueillis par Julien Perrot et François Macone

 


 

Les programmes financés par l’AFD

Dans le cadre de l’adoption du document cadre de partenariat signé en novembre 2006 entre l’Union des Comores et la France pour 5 ans, la France s’est engagée sur un montant de 88 millions d’euros, dont la moitié doit être portée par l’Agence française de développement (AFD). Les principaux secteurs d’intervention concernés par ces financements sont le développement rural, la santé et la mise à niveau institutionnelle et économique – pour l’éducation et les infrastructures, le plus gros bailleur de fonds est l’Union Européenne.

Le projet d’appui à la gestion de l’eau aux Comores a été signé en 2005 pour un montant d’1,5 million d’euros et prend fin en 2009, avec notamment la création et l’appui des unions des comités de l’eau sur les îles d’Anjouan et de Mohéli pour la gestion des infrastructures hydrauliques en milieu rural.

Dans le secteur du développement rural, 3,675 millions d’euros seront attribués pour un projet de renforcement et de diversification des filières agricoles mis en œuvre au travers du Snac, le Syndicat national des agriculteurs comoriens. Le projet d’appui au secteur de la santé aux Comores, dont la convention a été signée en août 2007 pour une période de 4 à 5 ans, porte sur 10 millions d’euros.

L’appui à la mise à niveau institutionnelle et économique consiste notamment en un projet de relance de l’activité de la Banque de développement des Comores de 2,2 millions d’euros : 1 million destiné à une assistance technique et au redéploiement des logiciels, et 1,2 million accordé pour une nouvelle ligne de crédit. Suite aux événements qui ont eu lieu à Anjouan cette année, un appui d’urgence a été octroyé avec une enveloppe de 300.000 euros pour la réhabilitation de l’administration d’Anjouan à travers la fourniture de matériel informatique et de mobilier de bureau. Le fonds d’expertise et de renforcement des capacités est une enveloppe de 750.000 euros mise à la disposition du ministère des Finances qui peut être sollicitée par les autres ministères pour effectuer des études.

L’AFD a également financé des projets de micro-finances pour la création et le développement des réseaux Sanduk pour les caisses villageoises, et Meck dans les zones urbaines et périurbaines. Des microcrédits de 5.000 francs comoriens (environ 10 euros), mais qui peuvent être plus importants s’il s’agit de micro-entreprises.

« Nous n’attribuons jamais directement les fonds aux maîtres d’ouvrages ou aux ministères », explique Marie Le Gac, chargée de projet à l’AFD des Comores, « cela se fait généralement soit par refinancement, soit par versement à l’opérateur qui va être désigné, c’est très rare que ça soit du financement direct au bénéficiaire principal. Il y a généralement des appels d’offres nationaux ou internationaux restreints qui sont lancés pour recruter les opérateurs, les fournisseurs ou les prestataires de services. En ce qui concerne l’AFD, on assiste en tant qu’observateur aux différentes commissions d’appels d’offres et nous donnons des avis de non objection sur l’opérateur qui va être désigné. Il y a un processus certes un peu long, mais qui permet une transparence et un contrôle de l’utilisation des fonds qui sont mis à disposition. »

 

Les financements français des ONG

La Mission d’appui à l’action internationale des ONG cofinance des projets de développement portés par les ONG françaises aux Comores depuis 1990. Entre 2001 et 2008, le montant des cofinancements accordés s’élève à près de 2 millions d’euros. En 2008, la France soutient 3 ONG qui interviennent dans les domaines de la santé et de l’éducation pour un montant de 300.000 €.

 

Développement rural

Trois projets ont été financés. Les trois projets ont été portés par Initiative Développement : —Projet d’appui aux éleveurs laitier du Nyamakélé de 180.000 € (2003/2006) puis dernier cofinancement de 60.000 € en 2007 pour la pérennisation du projet.

– Appui à la mise en place d’une gestion communautaire de l’eau sur l’Ile d’Anjouan (centre de ressources hydrauliques), financement de 240.000 € sur trois ans (2003/2006).

– Programme de développement agricole du Nuymakélé sur l’île d’Anjouan, financement de 160.000€ sur trois ans (2001/2003).

 

Santé

4 projets ont été financés. Les projets ont été portés par Initiative et Développement, la Croix rouge française, Aide médicale internationale et le CIDR.

– Initiative et Développement : Projet de renforcement des activités de l’association comorienne CAP en direction de la mère et de l’enfant, avec un financement de 270.000 € (2006-2008).

– Croix rouge française : Programme de lutte contre les endémies parasitaires dans les 3 îles des Comores, financé à hauteur de 161.500 € (2001-2004). Projet de sensibilisation et d’amélioration de l’hygiène et de l’accès à l’eau potable dans les écoles primaires publiques des 3 îles, financé à hauteur de 400.000 € (2007 -2009).

– Aide médicale internationale : Appui au système de référence médicale des niveaux I et II pour l’amélioration de l’état de santé des populations de Mohéli et Anjouan financé à hauteur de 243.800 € (2002-2003).

– CIDR : appui à la première année du projet d’institutionnalisation de l’Association des mutuelles de santé de Ngazidja pour un financement de 183.000 €.

 

Education

Un projet porté par Initiative et Développement visant l’amélioration de la qualité dans les écoles primaires du Nyumakélé a été financé une première fois de 2003 à 2006 à hauteur de 240.000 €. Ce projet fait l’objet d’un second financement de 298.000€ pour la période 2007-2009.

UNE Mayotte Hebdo N°406 – Vendredi 28 novembre 2008

UNE Mayotte Hebdo N°406 - Vendredi 28 novembre 2008Relation Franco-Comoriennes

Une coopération impossible ?

 > Dossier – Entretiens avec le ministre Comorien des relations extérieures et avec l'ambassadeur de France à Moroni
 > Assemblée Nationale – Un seul député pour Mayotte
 > Départementalisation – Sarkozy à Mayotte en janvier 2009
 > Sport – Football, Pas de miracle pour Foudre 2000
 > Mayotte ECO – Comores, La tentation des pétrodollars (Dossier 3 pages)

27/11/08 – Médiation Familiale : « Déçue, mais pas désespérée »

Contexte Juridique

La médiation familiale organisait une journée portes ouvertes dans son siège à Kavani Mamoudzou. Cette association nationale installée à Mayotte depuis deux ans accompagne les personnes en phase de rupture ou déjà séparées : "la médiation familiale est là pour préserver l'intérêt des enfants, premières victimes d'une séparation.", explique Myrose Masseaux- Caillé, médiateur familial et membre fondateur de l'association Mfoi. Celle-ci travaille un mois sur deux à Mayotte.

L'objectif de la journée portes ouvertes étant d'informer les mahorais des fonctions et avantages de la médiation, le local de l'île n'a malheureusement pas accueilli grand monde; une dizaine grand maximum. "Déçue, mais pas désespérée", Myrose Masseaux-Caillé est consciente de la difficulté à mobiliser la population, la difficulté "à les faire se déplacer. Ce n'est pas pour autant qu'ils n'y s'intéressent pas. Il y a de la demande, mais lorsqu'il s'agit de venir s'informer, c'est plus délicat ". Contactée à Bouéni, Chirongui, Sada ou encore en Petite terre ces dernières semaines, la médiation familiale projette de se décentraliser en installant des agents au sein des mairies.

26/11/08 – La feuille de route presque achevée

Lors des deux dîners offerts au restaurant du Sénat en l'honneur des Maires de Mayotte actuellement à Paris pour assister à l'édition 2008 du Congrès des Maires de France, le sénateur Soibahadine Ibrahim a fait état de certaines informations encore parcellaires relatives à la feuille de route que le gouvernement devrait proposer aux Mahorais. Cette feuille de route devra servir de base aux discussions entre les élus de Mayotte et le Gouvernement sur la départementalisation de l'île. Elle s'articulerait autour de dix points essentiels. Premièrement, la consultation de la population se tiendra au mois de mars prochain, un décret du Président de la République en fixera la date. Tirant les conséquences du vote positif des Mahorais, le gouvernement présentera dans la foulée au Parlement un projet de loi organique érigeant Mayotte en département d'Outre-mer pour une adoption courant 2009, en vue d'une entrée en vigueur au plus tard le 1er janvier 2010.

Le Gouvernement présentera ensuite un projet de loi ordinaire ayant pour objet de définir les modalités d'application des six matières aujourd'hui réservées à la spécialité législative qui pourrait être adopté à la fin de l'année 2010. Quatrième point, Mayotte sera un Département et une Région avec des ressources distinctes. Les conseillers issus du renouvellement de mars 2011 siègeront au sein d'une assemblée unique. Le président élu de cette assemblée exercera à la fois les fonctions de Président de Département et celles de Président de Région. Le nombre de conseillers sera accru. Il sera procédé à un rééquilibrage des pouvoirs et des ressources entre l'Etat, le Département-Région et les communes. La fiscalité directe communale sera mise en place à compter du 1er janvier 2014. Parallèlement, l'Etat encouragera le développement de l'intercommunalité. Le sixième point précise qu'il conviendra de mieux assurer l'intégration républicaine à savoir un état-civil fiable, une seule justice, une meilleure maîtrise du français, respect de l'égalité entre l'homme et la femme, une immigration clandestine contrôlée.

Le septième point annonce qu'il n'y aura pas d'extension des 8 minima sociaux tout de suite. La fiscalité de droit commun entrera en vigueur au 1er janvier 2014 avec l'application du code général des impôts et du code des douanes. D'ici là, il faudra réaliser les préalables indispensables à savoir : l'adressage, l'évaluation des parcelles et des constructions, le calcul du montant de compensation des pertes de recettes du département… le neuvième point prévoit la création d'un fonds de développement économique, social et culturel destiné à favoriser un développement économique autonome. Enfin, à partir de 2014, qui marque la fin de l'actuelle période de programmation des Fonds Structurels Européens, Mayotte pourra prétendre à devenir Rup. L'essentiel des souhaits du Comité pour la départementalisation de Mayotte auraient ainsi été satisfaits hormis la forme de la question qui sera soumise aux Mahorais en mars, qui reste pour le moment non précisée. Après les discussions entre Mayotte et le Gouvernement, le Comité pour la départementalisation devrait se transformer en comité de campagne.

26/11/08 – Philatélie mahoraise : « La nouvelle mairie de Mamoudzou » sort le 6 décembre

Le dernier timbre de cette année 2008 sort le samedi 6 décembre. Dessiné par l'artiste peintre Gil Renaud, ce timbre-poste représente la nouvelle mairie de Mamoudzou et c'est ainsi qu'il s'intitule. A l'occasion de cette sortie, l'association SMPC (Société mahoraise de philatélie et cartophilie) proposerades enveloppes et cartes "Premier jour" le samedi 6 décembre devant la Poste de Mamoudzou, de 8h à 12h. "La nouvelle mairie de Mamoudzou" sera ensuite en vente dans tous les bureaux de poste de l'île à partir du lundi 8 décembre.

26/11/08 – Des écoles de pagaies pour les jeunes

Le comité de Mayotte de canoë kayak, affilié à la Fédération française, organise des écoles de pagaies à destination des jeunes âgés de 12 à 18 ans et sachant nager. Un éducateur sportif encadrera les séances durant lesquelles les jeunes pratiqueront le kayak de mer ou le kayak polo.

Les cours ont lieu tous les samedis matins de 10h à 12h au rond-point de Passamainty (conteneurs oranges); tous les samedis après-midi de 14h à 16h en face du restaurant le Faré en Petite Terre; et tous les lundis après-midi de 14h à 16h à la plage de Hagnoundrou au sud de l'île. Le coût de l'adhésion annuelle est de 10€ par jeune. Rens. : 06 39 60 79 64 (Passamainty et Petite Terre) et 06 39 28 75 25 (Hagnoundrou).

25/11/08 – Un amendement limite Mayotte à un seul député

Lors de l'examen de la loi organique devant redéfinir les circonscriptions électorales mercredi dernier, les députés ont adopté un amendement présenté par le socialiste René Dosière. Celui-ci a considéré que Mayotte ne devait avoir qu'un seul député puisque seul 20% de la population vote contrairement à 50 à 55% en métropole. D'autre part, il a constaté lors d'une de ses missions parlementaires qu'il y avait entre 40 000 et 60 000 clandestins à Mayotte, ce qui selon lui limiterait le besoin de représentation de Mayotte à Paris. Dans un courrier adressé au député Abdoulatifou Aly, Mansour Kamardine déplore cette situation et estime qu'Abdoulatifou Aly en est partiellement responsable puisqu'il ne s'est pas exprimé sur le sujet avant et pendant les débats au Palais Bourbon. Le député renvoie tous ceux qui doutent de son activité sur le site de l'Assemblée nationale et à ses interventions tant au sein de la commission des lois dont il fait partie avec René Dosière qu'à ceux des débats du 19 novembre 2008. Le texte va partir au sénat, où MM. Giraud et Ibrahim Ramadani devraient s'emparer de la question.

24/11/08 – Le travail des personnes handicapées envisagé à Mayotte

Hubert De Rigaud, le délégué régional de l'association nationale pour la gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH), est venu rendre visite à plusieurs structures de l'île afin d'expliquer ce qu'est l'Agefiph. En effet, une ordonnance du 28 aout 2008 étend la loi du 11 février 2005, loi handicap, à Mayotte. Elle a pour but de créer une égalité des chances et des droits aux personnes handicapées. Auparavant, il n'y avait pas de textes applicables à Mayotte les concernant. "Ce texte suppose des décrets d'application qui interviendront début 2009. Les partenaires locaux m'ont appelé pour avoir des informations", explique M. De Rigaud.

Les partenaires, ce sont la Dass, le conseil général, l'ANPE, la DTEFP, l'agence Opcalia, toutes les structures concernées par l'emploi et la formation et qui devront sans doute rapidement se pencher sur l'intégration des personnes reconnues comme étant handicapées dans les formations et le monde du travail. L'Agefiph a deux missions : l'insertion de personnes handicapées dans le monde du travail et maintenir dans leur emploi des personnes qui deviennent handicapées. "Toutes les structures sont intéressées par nos missions et aimeraient s'en servir pour ne pas avoir à tout refaire. C'est bien que notre expérience puisse leur servir. Je suis très content d'avoir rencontré ces partenaires et d'avoir apporté des informations. Je suis heureux de les voir si mobilisés."

24/11/08 – Tourisme 2007, année record avec 40.672 touristes

L'Insee a publié son enquête sur les flux touristiques sur Mayotte en 2007 et le constat est clair : l'île au lagon et aux parfums a battu son record ! Il y a eu l'an dernier 40.672 touristes, dépassant ainsi les chiffres de 2005, année durant laquelle l'île avait accueilli 38.763 visiteurs. L'Insee, dans son étude, a pris en compte trois types de tourisme : d'agrément, d'affaires et affinitaire. Le premier concerne les voyageurs venus pour découvrir l'île, les vacances et la détente. Le second concerne les voyageurs séjournant pour raisons professionnelles. Le dernier concerne les personnes venues rendre visite à leurs proches.

La hausse la plus impressionnante concerne le tourisme d'agrément qui a fait un bond de 79% entre 2006 et 2007. Cette hausse est attribuée au chikungunya qui avait frappé l'île en 2006, privant le lagon de visiteurs venus découvrir Mayotte. Le tourisme d'affaires et le tourisme affinitaire augmentent également de manière impressionnante, mais la hausse est moindre, respectivement +25% et +18%. Cela met aujourd'hui les trois formes de tourisme sur un pied d'égalité. Il ne s'agit donc pas en réalité d'une très forte hausse puisque si l'on ne tient pas compte des chiffres de 2006 (baisse due au chikungunya), il n'y a jamais eu que 2.000 touristes de plus !

45% des touristes venaient pour la 1ère fois

Un autre constat, relativement alarmant pour le milieu hôtelier, est que près de la moitié des touristes de 2007 ont dit avoir résidé principalement chez des parents ou amis durant leur séjour, privant dans le même temps les hôtels de clients ! Cependant, si les hôtels vivent une faible diminution de fréquentation, ce n'est pas le cas des gîtes et des locations meublées qui ont vu le nombre de clients doubler l'an dernier.

Aussi, il a été noté que 45% des visiteurs sont résidents à la Réunion. Les Métropolitains perdent donc la première place acquise en 2006 avec un pic de 44% des visiteurs. Ils ne sont toutefois pas en reste puisqu'ils constituent 38% des touristes. Les touristes d'origine mahoraise ont également leur place dans l'étude. Ils ont représenté 28% des visiteurs et les deux tiers viennent de la Réunion, le dernier tiers venant de Métropole. Ce qui est notable est que 16% de ces Mahorais reviennent sur leur île pour affaires.

Enfin, il faut souligner que 45% des gens qui ont visité Mayotte en 2007 posaient le pied sur l'île pour la première fois. Ces visiteurs de 2007 sont restés en moyenne une vingtaine de jours, autant qu'en 2006, mais plus qu'en 2005 (16 jours en moyenne).

Il faut par ailleurs souligner les différences de durée du séjour entre les trois types de tourisme puisque les touristes d'agrément et ceux venus visiter leur famille ou amis restent en moyenne une dizaine de jours de plus que ceux venus pour affaires. Notons tout de même que la durée des séjours d'agrément a doublé entre 2005 et 2007. Sans doute le prix du billet qui fait réfléchir au fait de ne rester que deux semaines…

24/11/08 – Plus de 400 acanthasters ramassées

35 sacs contenant entre 10 et 15 étoiles de mer de type acanthaster ont été ramassés sur le récif frangeant de M'liha, dans le nord ouest de l'île, lors de deux sorties de ramassage menées lundi et mardi derniers. A l'origine de cette opération coup de poing rondement menée, il y a le club de plongée Happy Divers. Il constate, le mois dernier, plusieurs centaines de ces étoiles de mer vénéneuses et dévoreuses de corail, bien trop nombreuses par rapport à la normale. Et elles ont déjà eu le temps de ravager ce coin là.

L'opération a donc été montée avec le GSMA, des stagiaires, deux de leurs bateaux et des moyens de la Daf. Plusieurs autres services de l'Etat comme les Affaires maritimes et de la Collectivité, ainsi que les services techniques de la mairie de M'tsangamouji ont été sollicités. Vincent Dinhut, de la Daf, recommande de ne pas les toucher puisqu'elles sont vénéneuses et de ne pas les couper "car elles libèrent leurs œufs et se répandent. C'est encore pire". Il faut donc être bien équipé pour pouvoir éliminer du lagon ces étoiles de mer pourtant jolies. Après le ramassage dans les sacs fournis par la Sodifram, les acanthasters ont été enfouies par les soins du GSMA.

Rappelons que c'est l'homme qui participe à la pullulation de ces étoiles de mer, qui peuvent ravager plusieurs kilomètres de récif par an, en détruisant ses principaux prédateurs dont le triton et le casque rouge, magnifiques coquillages aujourd'hui protégés et interdits de ramassage, et le Napoléon, un gros poisson. La dernière opération de ce type remontait à 2001 et avait permis de ramasser des milliers de ces étoiles de mer qui auraient sinon détruit une bonne partie du récif corallien, et donc toute la vie autour… Une prime avait été mise en place à l'époque qui avait motivé pas mal de plongeurs dans la lutte pour la protection de notre environnement. En attendant une prochaine opération, une partie du récif est sauvé pour l'année à venir.

24/11/08 – Le GTHN reporté

Le quatrième round de négociations entre les délégations française, comorienne et mahoraise du Groupe de travail de haut niveau aurait du avoir lieu ces mercredi 19 et jeudi 20 novembre à Moroni. Il a finalement été "reporté" in extremis. "Il n'est pas opportun de travailler ensemble en ce moment, nous attendons un climat plus serein", annonce la préfecture de Mayotte. Les récentes manifestations à Moroni à l'occasion de la Journée Maore, ainsi que les propos du président Sambi enjoignant la France à ne pas tenir de référendum pour la départementalisation constitueraient ce climat pour le moins impropice à la négociation.

24/11/08 – Le travail des personnes handicapées envisagé à Mayotte

Hubert De Rigaud, le délégué régional de l'association nationale pour la gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (AGEFIPH), est venu rendre visite à plusieurs structures de l'île afin d'expliquer ce qu'est l'Agefiph. En effet, une ordonnance du 28 aout 2008 étend la loi du 11 février 2005, loi handicap, à Mayotte. Elle a pour but de créer une égalité des chances et des droits aux personnes handicapées. Auparavant, il n'y avait pas de textes applicables à Mayotte les concernant. "Ce texte suppose des décrets d'application qui interviendront début 2009. Les partenaires locaux m'ont appelé pour avoir des informations", explique M. De Rigaud.

Les partenaires, ce sont la Dass, le conseil général, l'ANPE, la DTEFP, l'agence Opcalia, toutes les structures concernées par l'emploi et la formation et qui devront sans doute rapidement se pencher sur l'intégration des personnes reconnues comme étant handicapées dans les formations et le monde du travail. L'Agefiph a deux missions : l'insertion de personnes handicapées dans le monde du travail et maintenir dans leur emploi des personnes qui deviennent handicapées. "Toutes les structures sont intéressées par nos missions et aimeraient s'en servir pour ne pas avoir à tout refaire. C'est bien que notre expérience puisse leur servir. Je suis très content d'avoir rencontré ces partenaires et d'avoir apporté des informations. Je suis heureux de les voir si mobilisés."

24/11/08 – Tourisme 2007, année record avec 40.672 touristes

L'Insee a publié son enquête sur les flux touristiques sur Mayotte en 2007 et le constat est clair : l'île au lagon et aux parfums a battu son record ! Il y a eu l'an dernier 40.672 touristes, dépassant ainsi les chiffres de 2005, année durant laquelle l'île avait accueilli 38.763 visiteurs. L'Insee, dans son étude, a pris en compte trois types de tourisme : d'agrément, d'affaires et affinitaire. Le premier concerne les voyageurs venus pour découvrir l'île, les vacances et la détente. Le second concerne les voyageurs séjournant pour raisons professionnelles. Le dernier concerne les personnes venues rendre visite à leurs proches.

La hausse la plus impressionnante concerne le tourisme d'agrément qui a fait un bond de 79% entre 2006 et 2007. Cette hausse est attribuée au chikungunya qui avait frappé l'île en 2006, privant le lagon de visiteurs venus découvrir Mayotte. Le tourisme d'affaires et le tourisme affinitaire augmentent également de manière impressionnante, mais la hausse est moindre, respectivement +25% et +18%. Cela met aujourd'hui les trois formes de tourisme sur un pied d'égalité. Il ne s'agit donc pas en réalité d'une très forte hausse puisque si l'on ne tient pas compte des chiffres de 2006 (baisse due au chikungunya), il n'y a jamais eu que 2.000 touristes de plus !

45% des touristes venaient pour la 1ère fois

Un autre constat, relativement alarmant pour le milieu hôtelier, est que près de la moitié des touristes de 2007 ont dit avoir résidé principalement chez des parents ou amis durant leur séjour, privant dans le même temps les hôtels de clients ! Cependant, si les hôtels vivent une faible diminution de fréquentation, ce n'est pas le cas des gîtes et des locations meublées qui ont vu le nombre de clients doubler l'an dernier.

Aussi, il a été noté que 45% des visiteurs sont résidents à la Réunion. Les Métropolitains perdent donc la première place acquise en 2006 avec un pic de 44% des visiteurs. Ils ne sont toutefois pas en reste puisqu'ils constituent 38% des touristes. Les touristes d'origine mahoraise ont également leur place dans l'étude. Ils ont représenté 28% des visiteurs et les deux tiers viennent de la Réunion, le dernier tiers venant de Métropole. Ce qui est notable est que 16% de ces Mahorais reviennent sur leur île pour affaires.

Enfin, il faut souligner que 45% des gens qui ont visité Mayotte en 2007 posaient le pied sur l'île pour la première fois. Ces visiteurs de 2007 sont restés en moyenne une vingtaine de jours, autant qu'en 2006, mais plus qu'en 2005 (16 jours en moyenne).

Il faut par ailleurs souligner les différences de durée du séjour entre les trois types de tourisme puisque les touristes d'agrément et ceux venus visiter leur famille ou amis restent en moyenne une dizaine de jours de plus que ceux venus pour affaires. Notons tout de même que la durée des séjours d'agrément a doublé entre 2005 et 2007. Sans doute le prix du billet qui fait réfléchir au fait de ne rester que deux semaines…

24/11/08 – Plus de 400 acanthasters ramassées

35 sacs contenant entre 10 et 15 étoiles de mer de type acanthaster ont été ramassés sur le récif frangeant de M'liha, dans le nord ouest de l'île, lors de deux sorties de ramassage menées lundi et mardi derniers. A l'origine de cette opération coup de poing rondement menée, il y a le club de plongée Happy Divers. Il constate, le mois dernier, plusieurs centaines de ces étoiles de mer vénéneuses et dévoreuses de corail, bien trop nombreuses par rapport à la normale. Et elles ont déjà eu le temps de ravager ce coin là.

L'opération a donc été montée avec le GSMA, des stagiaires, deux de leurs bateaux et des moyens de la Daf. Plusieurs autres services de l'Etat comme les Affaires maritimes et de la Collectivité, ainsi que les services techniques de la mairie de M'tsangamouji ont été sollicités. Vincent Dinhut, de la Daf, recommande de ne pas les toucher puisqu'elles sont vénéneuses et de ne pas les couper "car elles libèrent leurs œufs et se répandent. C'est encore pire". Il faut donc être bien équipé pour pouvoir éliminer du lagon ces étoiles de mer pourtant jolies. Après le ramassage dans les sacs fournis par la Sodifram, les acanthasters ont été enfouies par les soins du GSMA.

Rappelons que c'est l'homme qui participe à la pullulation de ces étoiles de mer, qui peuvent ravager plusieurs kilomètres de récif par an, en détruisant ses principaux prédateurs dont le triton et le casque rouge, magnifiques coquillages aujourd'hui protégés et interdits de ramassage, et le Napoléon, un gros poisson. La dernière opération de ce type remontait à 2001 et avait permis de ramasser des milliers de ces étoiles de mer qui auraient sinon détruit une bonne partie du récif corallien, et donc toute la vie autour… Une prime avait été mise en place à l'époque qui avait motivé pas mal de plongeurs dans la lutte pour la protection de notre environnement. En attendant une prochaine opération, une partie du récif est sauvé pour l'année à venir.

24/11/08 – Le GTHN reporté

Le quatrième round de négociations entre les délégations française, comorienne et mahoraise du Groupe de travail de haut niveau aurait du avoir lieu ces mercredi 19 et jeudi 20 novembre à Moroni. Il a finalement été "reporté" in extremis. "Il n'est pas opportun de travailler ensemble en ce moment, nous attendons un climat plus serein", annonce la préfecture de Mayotte. Les récentes manifestations à Moroni à l'occasion de la Journée Maore, ainsi que les propos du président Sambi enjoignant la France à ne pas tenir de référendum pour la départementalisation constitueraient ce climat pour le moins impropice à la négociation.

21/11/08 – Indice des prix : +0,5% en octobre

Les prix ont augmentés de 0,5% au mois d'octobre. Cela porte la hausse des prix à la consommation à 4,8% depuis le début de l'année. Les produits alimentaires et boissons n'ont progressé "que" de 1% ce mois-ci, contre 3% le mois dernier. Cela est dû à la diminution des prix des produits céréaliers. Cependant, les produits frais et les viandes et volailles continuent d'augmenter, avec respectivement +2,2% et +2% pour le mois d'octobre. Petite hausse également des prix des produits manufacturés qui ont progressés de 0,7%. Le tabac, quand à lui, a augmenté de 5,9% au mois d'octobre. Seul les prix du poste "audiovisuel, photo et informatique" ont diminué.

21/11/2008 – Politique : Quel indice pour fixer ses indemnités ?

Depuis le 1er janvier 2008, Mayotte a adopté l’identité législative sauf pour 6 matières explicitement citées dans la loi DSIOM du 21 février 2007. Pour les maires nouvellement élus en mars, cela signifie que tous les textes concernant la fonction publique s’appliquent à eux. “Nous nous sommes appuyés sur la réglementation du Code général des collectivités territoriales (CGCT) et notamment sur l’indice brut terminal indiciaire de la fonction publique qui s’appliquent tous les deux à Mayotte”, a indiqué Ibrahim Boinahery, président de l’Association des maires de Mayotte (AMM) avant son envol pour le congrès de l’ACCD’OM en Guyane. D’ailleurs, en vue de l’audience du 4 décembre, l’AMM a consulté le service juridique de l’Association des maires de France pour essayer de contrer l’argumentation de la préfecture.

Les 17 communes sont visées par la requête de la préfecture. Celle-ci, en effet, considère que les maires n’ont pas pris le bon indice pour calculer leurs indemnités. “Ils se sont appuyés sur l’indice de la fonction publique de Métropole. Nous nous basons sur un indice de la fonction publique de Mayotte, ainsi que le prévoit l’article L2570 du CGCT. La loi DSIOM prévoit l’identité législative sauf dans 6 matières et les finances communales font partie de ces 6 spécialités législatives. Le paiement des indemnités des élus relève des finances communales”, argumente Christophe Peyrel, secrétaire général de la préfecture.

Un rattrapage des salaires rapide mais progressif

Ca c’est pour l’argumentation juridique car indirectement vient aussi un argument financier. Pour une commune de moins de 10.000 habitants, le maire toucherait 2.551 € bruts mensuels avec l’indice métropolitain contre 1.438 € bruts mensuels si on se base sur l’indice de Mayotte. “La différence est importante”, reconnaît Christophe Peyrel. Mais pour lui, cette différence de traitement n’est pas faite pour désavantager les élus et par extension les fonctionnaires mahorais. “Nous sommes dans un processus de départementalisation et de rattrapage rapide, mais progressif, y compris dans le secteur privé avec un Smig équivalent”, précise Christophe Peyrel.

Par ailleurs les élus doivent effectuer une bonne gestion de leurs finances et à l’heure actuelle celles-ci ne sont pas au mieux. “Il est normal que les maires et leurs adjoints reçoivent des indemnités vu le temps et les responsabilités énormes qui leur incombent”, reconnaît Christophe Peyrel. Mais il y a une limite qui ne doit pas être dépassée. Le 10 novembre dernier, le préfet Denis Robin s’est entretenu avec les maires à ce sujet. “Tout s’est bien passé, même si nous n’étions pas d’accord sur tout”, a confié le secrétaire général de la préfecture. Reste maintenant à savoir si le tribunal administratif interprétera le litige en faveur des communes ou de la préfecture. Réponse attendue après le 4 décembre.

Faïd Souhaïli

 


 

Des indices très différents

Le salaire d’un fonctionnaire ou l’indemnité des élus sont calculés en fonction d’un indice et des points correspondant à son grade. Ainsi, dans la fonction publique métropolitaine l’indice le plus bas est égal à 290 points. Un point vaut 4,5708 €. Le plus bas salaire est donc de 1.325 € bruts par mois.

Dans la fonction publique de Mayotte, l’indice le plus bas est égal à 1094. Un point vaut 0,8855 €, donc le salaire du fonctionnaire étant à l’échelon le plus bas dans ce cas-là s’élève à 946 €.

L’indemnité du maire s’élève à 55% du montant de l’indice qui lui est appliqué. Les maires mahorais se sont appuyés sur l’indice métropolitain, soit 1015 pour les communes de moins de 10.000 habitants. A 100%, ils toucheraient 4639 €, mais à 55%, cela donne 2551 €.

L’indice mahorais lui est égal à 3022. A 100%, les maires toucheraient 2615 €, mais à 55% cela donne 1438 €.

21/11/2008 – Le diabète, une maladie encore honteuse pour certains

« L’idée reçue à Mayotte est que le diabète est une punition de dieu. On se bat donc pour intégrer ces enfants à l’école et dans une vie professionnelle », explique Joëlle Rastami, présidente du club qui regroupe une vingtaine d’enfants. En effet, le diabète est encore une maladie honteuse à Mayotte. Beaucoup de gens cachent leur maladie pour ne pas subir de railleries, en particulier les enfants qui ne sont pas toujours en mesure de comprendre pourquoi la vie est si injuste avec eux et pas avec les autres.

Pourtant, il suffit de voir cette petite fille de six ans se faire elle-même son injection d’insuline pour comprendre que ces enfants ont grandi plus rapidement que les autres. La maman de la fillette refuse qu’on cite son nom ou qu’on la prenne en photo, de peur qu’on se moque d’elle ou de sa fille. Il n’y a pourtant pas de quoi rire lorsqu’on sait qu’un enfant de moins de huit ans en pleine crise d’hypo ou d’hyperglycémie peut mourir en quelques heures. Il y a encore du chemin à faire à Mayotte !

Pour cette autre maman, Andilati, il a été très difficile d’accepter la maladie de son fils de huit ans, Fayane. « On a découvert sa maladie à l’âge de deux ans, j’ai appris à vivre avec. Au début, je n’ai pas cru les laboratoires de Mayotte. Je suis partie en Métropole et on m’a donné les mêmes résultats. C’était très dur de devoir le piquer pour les contrôles et les injections tous les jours », explique-t-elle. Aujourd’hui, Fayanne part à l’école avec le matériel indispensable à sa vie et sa maman vit beaucoup mieux le fait qu’il soit diabétique.

Comme l’explique Magali Rolin, infirmière, diabétique depuis deux ans, « c’est un coup de masse sur la tête. Il faut apprendre à se réorganiser, à intégrer de nouvelles données. Il faut réapprendre son corps, le comprendre pour pouvoir acquérir une nouvelle liberté ». Mais elle ajoute aussitôt que cela l’empêche de rien faire. « Je suis une diabétique qui ne se prive pas, il n’y a pas d’aliments interdits, il faut juste faire attention. Au début, c’est une contrainte, mais maintenant j’oublie et ça permet à toute la famille de manger équilibré ».

Ne pas faire d’excès, manger varié et faire du sport

Le diabète de type I est celui qui touche les enfants, adolescents et parfois les jeunes adultes comme Magali. On ne connaît pas son origine donc rien ne peut être fait pour le prévenir. Cependant il y a des signes précurseurs qui peuvent mettre la puce à l’oreille. Ainsi, si une personne urine beaucoup, boit beaucoup et ressent de la fatigue, il est plus que conseillé de faire un contrôle de glycémie (une petite piqûre au bout du doigt). Toutefois, il est possible d’éviter les autres types de diabète en respectant les bases de la bonne nutrition. En résumé, il ne faut jamais faire d’excès, manger varié et faire du sport.

D’ailleurs, lors de cette journée, plusieurs activités sportives ont été mises en place et animées par cinq sportifs de bon niveau qui ont, à l’issue de cette journée, parrainé chacun deux enfants afin « d’offrir un accompagnement à ces enfants », indique Joëlle Rastami. Ainsi, nombreux sont les enfants qui ont pu faire du saut de haie, du javelot et du foot.

Par ailleurs, un stand proposait de nombreux fascicules d’information sur cette maladie encore trop méconnue et le public pouvait effectuer des contrôles de glycémie à l’aide d’un appareil qui lit les informations contenues dans notre sang.

L’opération prend 30 secondes. On se pique un doigt, on dépose une goutte de sang sur une bandelette qu’on insère dans la machine, et l’on sait si l’on est en hyper ou hypoglycémie.

Cela à l’air anodin, mais c’est à geste que les jeunes diabétiques doivent leur salut car c’est ce taux de glycémie qui leur indique comment réagir. Ils doivent répéter ce geste plutôt désagréable six à huit fois par jour, en plus des quatre injections d’insuline. Ces enfants, du fait de leur maladie, sont obligés d’être plus autonomes, ce qu’ils apprennent auprès de l’association.

Le club espère que cette journée aura contribué à changer les mentalités, à exposer cette maladie aux non-diabétiques et que cela pourra faire changer les choses. Céline Boulineau, infirmière et membre du club, explique qu’en Métropole les traitements ont beaucoup évolué, ce qui n’est pas le cas à Mayotte. « On attend les progrès », soupire-t-elle.

Julie Baron

21/11/2008 – « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir »

« Ahmed avait trop bu, pourtant il a choisi de prendre la route. » Un spot de 30 secondes, deux jeunes qui zigzaguent sur leur scooter, des flash-back d’un voulé où l’on voit le conducteur du scooter vidant une canette de bière, et soudain l’accident, le jeune homme étendu à côté du véhicule renversé, sa copine en pleurs sur le corps. Sous cette dernière image, on peut lire que de 2006 à 2007, le nombre d’accidents de la route causés par l’alcool est passé de 9 à 20%. S’ensuit un constat sans appel : « Arrêtons le massacre. Boire ou conduire, il faut choisir. »

Le spot ressemble en tout point à ceux que l’on peut voir régulièrement sur nos écrans de télévision : rapide, violent, un message clair. La particularité de celui-ci, c’est qu’il est écrit, tourné et réalisé par des élèves du collège de Kani-Kéli. Un spot 100% mahorais destiné aux Mahorais, qui sera diffusé en français, shimaore et kibushi sur RFO, dans le cadre de la Semaine de la prévention routière, en même temps qu’un autre clip du même genre, qui montre comment, victime d’un chauffeur ivre, une petite fille terminera sa vie en fauteuil roulant.

A l’origine de ces créations, un appel à projets lancé par la préfecture en mars dernier, pour sensibiliser les jeunes. Correspondant pour la sécurité routière au collège de Kani-Kéli, Antonio Da Silva Melendo travaille sur le projet avec sa classe de 3e7 qui propose plusieurs idées, dont des clips réalisés par les élèves avec l’objectif, en plus de la sensibilisation, de leur faire découvrir le monde de l’audiovisuel et les métiers existants. La préfecture valide leur projet et les élèves se mettent au travail, sous la houlette de M. Da Silva Melendo et Mlle Valérie Calles, pour aboutir à la rédaction de cinq scénarii.

Avec ce beau projet, ils ont tous gagné en assurance

Les enseignants se mettent à la recherche d’une société de production audiovisuelle qui se chargera de la partie technique. Le choix s’arrête sur Clap, grand spécialiste du travail avec les jeunes. Les collégiens rencontrent donc Mickaël Guez, directeur de Clap, qui les aide à retravailler les scénarii. Il est décidé que d’eux d’entre eux seront réalisés pour la Semaine de la sécurité. Si le travail est concluant, ils tourneront les trois autres.

Enseignants et collégiens ont sacrifié leurs vacances de la Toussaint au tournage des deux spots. Pendant une semaine, ils travaillent tous les jours de 7h à 17h. La voiture du collège permet à Antonio et Valérie d’aller chercher et de ramener les élèves à leur domicile. Vacances ou tournage ? Pour les élèves le choix est unanime : « tournage ! D’habitude pendant les vacances on ne fait rien, on regarde la télé toute la journée, là on a fait plein de choses, c’est nous qui avons travaillé pour la télé ! » Les jeunes sont d’ailleurs impatients de voir leurs créations diffusées sur RFO, pour faire découvrir leur travail à leurs parents, parfois étonnés et méfiants de les voir travailler pour le collège pendant les vacances.

Mardi, à la veille de la grande journée de la sécurité à M’gombani, la 3e7 découvrait ses œuvres avec la réalisatrice de Clap Gaëlle, l’occasion de voir avec elle toute la procédure de réalisation, les métiers liés à l’audiovisuel et les parcours d’études qui y amènent. L’expérience aura peut-être suscité quelques vocations. Certains ont préféré jouer, d’autres manier la caméra, ils sont en tout cas tous impatients de tourner le troisième spot demandé par la préfecture, visiblement satisfaite du résultat.

Le lendemain, la moitié de la classe présentait son travail à la MJC de M’gombani où les spots ont connu un fort succès. Très fières, quelques filles de la classe sont intervenues en direct sur RFO Radio pour expliquer leur démarche. Comme tous l’ont fait remarquer, le tournage aura eu comme premier effet de leur faire gagner en assurance.

Hélène Ferkatadji

 


 

La 3e7 de Kani-Kéli, une classe qui se bouge

Ce n’est pas la première fois que les élèves de la 3e7 du collège de Kani-Kéli font parler d’eux. Il y a un mois, ils recevaient dans leur établissement une écrivain (MH n°399), Véronique Massenot, avec qui ils ont travaillé par correspondance toute l’année précédente, un projet mis en place par leurs professeurs d’espagnol et d’histoire, Valérie Calles et Antonio Da Silva Melendo, déjà eux. « C’est une classe très dynamique », observent les deux enseignants, « et très engagée dans ses projets. Ils sont tous venus tous les jours des vacances pour le tournage. La préparation du projet s’est faite sur des après-midi où ils n’ont pas cours et ils étaient tous toujours présents. »

Avec ce tournage les élèves ont affirmé avoir gagné en assurance, pour preuve la semaine dernière, une élève a téléphoné à l’association des Naturalistes pour demander un transport afin que ses camarades et elle-même puissent se rendre à la conférence de l’historien Jean Martin à Mamoudzou. N’ayant pas la possibilité de les satisfaire, les Naturalistes ont donc importé la conférence au collège afin qu’elle profite à toute la classe. Enfin, pour ne pas rester inactifs entre deux projets, les 3e7 travaillent également à la rédaction d’un article pour le journal réalisé pour la semaine de la presse, Soma.

21/11/08 – Indice des prix : +0,5% en octobre

Les prix ont augmentés de 0,5% au mois d'octobre. Cela porte la hausse des prix à la consommation à 4,8% depuis le début de l'année. Les produits alimentaires et boissons n'ont progressé "que" de 1% ce mois-ci, contre 3% le mois dernier. Cela est dû à la diminution des prix des produits céréaliers. Cependant, les produits frais et les viandes et volailles continuent d'augmenter, avec respectivement +2,2% et +2% pour le mois d'octobre. Petite hausse également des prix des produits manufacturés qui ont progressés de 0,7%. Le tabac, quand à lui, a augmenté de 5,9% au mois d'octobre. Seul les prix du poste "audiovisuel, photo et informatique" ont diminué.

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