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09/01/09 – Futsal, saison 3

Dès la semaine prochaine, la troisième saison de futsal se disputera sur les plateaux polyvalents des villages. De nouvelles équipes ont confirmé leurs inscriptions, ce qui devrait apporter un plus à la pratique en plein développement sur l'île. Mise sur pied en 2006 par la ligue de football de Mayotte, les deux premiers championnats se sont déroulés avec quelques difficultés, notamment pour les déplacements des équipes. Cette édition, qui profite aux footballeurs locaux en période de trêve, devrait durer jusque mars, et la reprise du championnat de foot, saison 2009.

09/01/2009 – Comité du tourisme

Fini les locaux exigus ou les emplacements difficiles à trouver, le CDTM a décidé de se montrer. Trois ans après le lancement du projet, le personnel de l'office du tourisme vient enfin d'emménager dans ses nouveaux bureaux. Situé entre le nouveau marché et la barge, mais aussi à proximité des agences de voyages de l'île, le bâtiment se trouve à un endroit stratégique pour l'accueil des touristes. Un emplacement d'autant plus idéal que le nouveau ponton dédié au débarquement des croisiéristes, encore en projet, se situe juste à l'arrière du bâtiment. Les visiteurs pourront ainsi se diriger directement vers l'office du tourisme, puis vers le marché local, sans passer par la case embouteillages. Un plan de circulation qui permettra de désengorger l'autre ponton.

Avec un investissement d'environ 1,5 million d'euros, ce bâtiment illustre un tournant dans la politique du développement touristique de l'île, notamment en matière d'accueil et d'information. Ainsi, à court terme il abritera régulièrement des expositions d'artisanat dans un hall spécialement aménagé pour accueillir une trentaine d'exposants. Les touristes pourront directement y effectuer leurs achats avant de rejoindre leurs bus dans le parking qui sera construit à l'emplacement actuel du marché. Avec ses espaces verts et ses bancs où se reposer, l'architecte a voulu en faire un lieu de vie et de convivialité.

Les responsables du comité souhaitent également y organiser leurs cérémonies. Certains pensent déjà y accueillir l'élection de la nouvelle Miss Mayotte. Mais d'ici là, il reste encore des aménagements à réaliser, comme l'installation des panneaux sur lesquels défilera régulièrement l'agenda culturel de l'île, ou la décoration intérieure du bâtiment. Mais l'inauguration aura bien lieu à la fin du mois prochain, en attendant la nomination du nouveau directeur de l'office du tourisme, dont la date reste encore à déterminer.

Halda Toihiridini


Fiche technique

  • Superficie : 840m²
  • Coût : 1,5 million d'euros
  • Réalisation : Sim
  • Durée des travaux : 3 ans
  • Inauguration : fin février

09/01/2009 – Tam-Tam Jeunes saison 2

Les "je viens de…", la drague, le rap,… mais aussi le viol, le département, les galères de la vie en Métropole… Pour sa deuxième saison, Tam-tam jeunes s'attache encore une fois à traiter aussi bien des sujets sérieux que légers, qui concernent tous la société mahoraise et plus particulièrement sa jeunesse.

Une jeunesse qui a adopté l'émission faite par et pour eux, permettant à la société de production Clap de passer de 12 à 24 épisodes, dont certains tournés en Métropole par la société partenaire "Vu d'ici et d'ailleurs". "A l'origine, les premières émissions ont pu se faire grâce au Cclej de Dembéni qui est un partenaire privilégié", tient à préciser Mickaël Guez, directeur de Clap. "Depuis, de plus en plus de communes travaillent avec nous, c'est très encourageant. L'émission vit uniquement grâce au soutien financier du conseil général et de la préfecture par le biais de la politique de la ville. Ils apprécient notre travail et nous aident à le poursuivre. Cette émission est un véritable service public, c'est la seule qui donne la parole à la jeunesse de Mayotte."

"Cela reste difficile de faire parler les jeunes sur certains sujets", reconnait Mickaël Guez, "mais nous avons tout de même réussi à aborder des sujets essentiels, comme le viol, et d'actualité avec les deux émissions sur le département. On y voit d'ailleurs que les jeunes ont un discours différent à la maison et en privé. Chez eux ils ne peuvent pas dire qu'ils sont contre sans provoquer la colère de la famille, mais ils ont leur propre avis sur la question."

Comme lors de la première saison, chaque petit film est suivi d'un débat en plateau avec des jeunes, toujours animé par la jolie Zaïna, mais cette fois-ci en extérieur. Autre changement, des plus positifs, l'émission sera désormais diffusée à 18h50, les premier et troisième lundis de chaque mois, et rediffusée les deuxième et quatrième dimanches à midi.

Première de la série, l'émission sur les "je viens de…", qui traite avec humour le décalage entre jeunes d'ici et de Métropole, a malheureusement été diffusée à 18h lundi dernier, il faut espérer que ce sera l'unique couac de la saison.

Hélène Ferkatadji


Les sujets de la saison 2

Janvier

  • Les "je viens de…"
  • Les associations et personnes ressources en Métropole

Février

  • De génération en génération : Tradition contre modernité, où en est-on ?
  • Mayotte, département 1

Mars

  • Mayotte, département 2
  • La drague

Avril

  • Départ en Métropole : quoi mettre dans sa valise ?
  • Le viol, oser en parler

Mai

  • Le rap et les jeunes mahorais
  • Les jeunes et le téléphone portable

Juin

  • Le sport, pour quoi faire ?
  • Les jeunes et le coran

Juillet

  • Après les études, travailler à Mayotte ou en Métropole ?
  • Les MST (avortements, etc.)

Août

  • Les démarches administratives et le logement
  • Les drogues (alcool, cannabis…)

Septembre

  • La mode à Mayotte (les fringues)
  • Les danses traditionnelles et modernes

Octobre

  • La place des filles dans la société mahoraise
  • La culture shibushi

09/01/2009 – Rapport annuel du CSA sur RFO

Sur les 1.223 heures consacrées à l'information, 36% proviennent de la station, tout le reste provient du réseau des chaines publiques ultramarines (14%), des chaînes nationales (45%) ou de l'international (Euronews ou AITV pour 5%).

Par ailleurs, les documentaires divers ont occupé l'écran durant 709 heures, ce qui place notre chaine très loin devant les autres qui ont une moyenne de 200 heures pour l'année 2007, à part Wallis et Futuna où les téléspectateurs semblent là-bas aussi très amateurs de ce type d'émissions avec 585 heures en 2007.

Dans les programmes culturels, le volume de diffusion de programmes de musique et de variétés a atteint 498 heures pour Télé Mayotte, dans la moyenne du reste de l'Outremer. Conformément à l'article 29 premier alinéa du texte qui régit RFO, "la société veille à illustrer toutes les formes d’expression de la musique en ouvrant largement ses programmes aux retransmissions de spectacles vivants", rapporte le CSA qui précise : "En 2007, le volume de diffusion des programmes de variétés a légèrement diminué par rapport à l’année 2006 (baisse de 5%). La part consacrée aux retransmissions de spectacles vivants a augmenté (hausse de 21 %)". Sur ce plan d'ailleurs, Mayotte s'en sort plutôt bien avec la diffusion de 146 heures de spectacles vivants, en 2ème place, juste derrière la Nouvelle-Calédonie avec 159 heures, mais loin devant le dernier, la Guadeloupe avec 47 heures consacrées aux spectacles vivants en 2007.

Le rapport du CSA fait ensuite état de la publicité. Sur Télé Mayotte, elle a occupé 292 heures sur l'année 2007. Radio Mayotte pour sa part a émis 91 heures et 41 minutes de publicités sur ses ondes, ce qui représente 15 minutes par jour, alors que la moyenne sur l'ensemble des radios ultramarines se situe à 9 minutes par heure.

Au total, RFO Mayotte a assuré 300 heures de productions locales en interne (contre 314 heures en 2006), 42 heures de coproductions ou sous-traitance (22 h en 2006) et 11 heures en achats et échanges (4 h en 2006). C'est la plus faible quantité de production locale avec Saint-Pierre et Miquelon (214 h de production interne) et Wallis et Futuna (259 h). Des stations plus conséquentes, comme RFO Réunion ont ainsi produit en interne 661 heures de programmes locaux, soit une heure trois quarts par jour.


"Kala oi dala" spécial départementalisation

RFO Mayotte prépare, dans la perspective de la consultation sur la départementalisation, une série d'émissions "Kala oi dala" spécial départementalisation. 6 débats retransmis en direct en radio et télé seront organisés avec des représentants de la presse écrite dans l'hémicycle Younoussa Bamana les mercredis 14 et 21 janvier, 11 et 18 février, 4 et 11 mars, de 20h00 à 22h00.

09/01/2009 – Concours de l’hospitalité – Participation de 9 communes

Pour les participants le suspense est difficile à supporter et déjà les coups de fils s'intensifient… "Depuis la fin des délibérations, de nombreuses rumeurs circulent sur le choix final du jury. Nous avons reçu plusieurs appels de personnes inquiètes ou mécontentes, c'est dire à quel point les gens s'intéressent à cet événement", constate Attoumani Harouna, vice-président du comité de tourisme de Mayotte (CDTM).

Neuf communes se sont inscrites pour cette première édition, parmi lesquelles Tsingoni, Chiconi, Chirongui et Bouéni. Un intérêt qui s'explique en grande partie par le prix mis en jeu. Un plan de promotion d'une valeur de 50.000 euros pour la commune lauréate, mais aussi la possibilité de se faire connaître jusqu'en Métropole. Les organisateurs ont ainsi été agréablement surpris par l'implication de la population. Dans chaque commune les habitants ont mis le paquet pour gagner.

A la mairie de Pamandzi on n'a pas eu besoin de pousser les administrés pour les motiver, comme l'explique un responsable : "Nous avons juste contacté le réseau associatif de la ville et tout de suite tout le monde s'est mobilisé. Nous avons organisé un voulé, des m'biwis ainsi qu'une visite de la ville. Même les écoles coraniques sont venues nous soutenir avec l'organisation d'un débah".

Ce concours d'un nouveau genre est une étape importante dans le plan d'action du développement touristique de l'île. Le conseil général espère ainsi sensibiliser la population et les élus à l'accueil des touristes. Aussi bien par rapport à leur attitude, mais plus particulièrement dans la mise en valeur de leur environnement et des sites touristiques.

Propreté de la commune, aménagements paysagers, floraux, mise en valeur, facilité d'accès, sécurité des sites… Voici quelques uns des critères évalués par un jury composé de socioprofessionnels, d'élus, de la direction de la jeunesse et sport et d'associations.

On notera tout de même l'absence remarquée des agences de tourisme. Sur les quatre réceptifs présents sur l'île, un seul a accepté de participer à l'événement, au grand regret d'Attoumani Harouna : "Ces agences, de par le contact direct qu'elles ont avec les touristes, sont les meilleures interlocutrices pour trouver ce qui ne va pas et aider les municipalités à déterminer les modifications nécessaires pour un meilleur accueil".

Mais les jeux sont faits. Les résultats des délibérations sont désormais entre les mains d'un huissier. Dès la fin du mois de janvier, un compte-rendu sera envoyé à chacune des neuf communes. Les résultats ne seront pas connus avant la fin du mois de février; le jour de l'inauguration des nouveaux locaux du comité du tourisme.

Halda Toihiridini

09/01/2009 – Economie : Fiscalité & Pouvoir d’achat

"L'objectif de ces nouvelles dispositions vise à aller vers la départementalisation", résume le directeur des impôts. Petit à petit, le régime fiscal mahorais s'aligne sur celui en vigueur dans les autres Dom, en attendant les quatre impôts locaux qui ne devraient entrer en vigueur qu'en 2014, selon la feuille de route communiquée par le Président de la République. M. Jean-Baptiste a obtenu des conseillers généraux le vote de toute une série de mesures visant globalement à faire baisser l'imposition sur les contribuables mahorais, encore à un niveau très haut, sans qu'il y ait une baisse des recettes pour le Collectivité. Selon lui, l'impact de ces nouvelles modifications du Code général des impôts de Mayotte sur les finances du conseil général sera faible car les recettes venant de l'imposition sont beaucoup moins importantes que celles relatives aux droits de douane.

L'impôt sur le revenu passe de 50 à 39 tranches, et l'impôt de solidarité, qui concernait les petits contribuables dont les revenus annuels étaient compris entre 7.000 et 10.000 euros, est supprimé. Selon M. Jean-Baptiste, l'impact de cette réduction de l'imposition est faible pour les finances de la CDM car la progression des revenus imposables est en constante augmentation ces dernières années, passant par exemple de 16,5 millions d'euros en 2007 à 25 millions en 2008. La tranche de revenus la plus élevée passe donc d'une imposition de 50 à 39%, ce qui va profiter aux quelques 500 "gros" contribuables, mais également aux 90% de la population qui ont des revenus moyens ou faibles. "En période de crise, l'effort de l'Etat porte surtout sur les "petits"", tient à souligner le directeur des services fiscaux.

"Le barème n'avait pas évolué depuis 2003, alors que les revenus ont augmenté", explique M. Jean-Baptiste, "c'est pour ça que l'impôt sur le revenu devenait lourd à Mayotte : il y avait par exemple une différence de 35% dans certains cas par rapport à la Réunion". En outre, dans le calcul de l'impôt sur le revenu, la déclaration de plusieurs épouses est désormais impossible. "En droit français, la seconde épouse n'existe pas. C'est seulement une mesure technique", précise le directeur des services fiscaux, "il n'est pas question pour les impôts d'intervenir dans les us et coutumes des Mahorais, mais si on veut aller vers le droit commun, on ne peut pas l'inclure".

La loi Girardin et la loi Tepa désormais applicables

D'autres dispositions du droit commun sont également applicables dans leur intégralité, comme la loi Girardin qui permet désormais aux résidents de Mayotte de défiscaliser leurs investissements ailleurs que sur le territoire mahorais, "dans un souci de réciprocité et d'harmonisation des règles". Là encore, selon M. Jean-Baptiste, l'impact sur les finances de la CDM sera faible car généralement les investisseurs défiscalisent là où ils habitent, et les prix de la construction à Mayotte demeurent plus attractifs que dans les autres Dom. Une réunion sera prochainement organisée avec les professionnels de la défiscalisation et la préfecture pour leur expliquer les nouvelles procédures, avec des dossiers qui seront désormais envoyés directement aux impôts, sans passer par la préfecture.

La loi Tepa (loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat) du 22 août 2007 est désormais applicable et va permettre d'aligner les droits de succession et les droits de donation sur ceux de la Métropole, avec par exemple l'abattement sur la donation entre grands-parents et petits-enfants, qui était jusque-là fortement imposée. Une autre réforme chère au Président Sarkozy, celle de l'exonération sur les intérêts d'emprunt est désormais également applicable. Les intérêts sur les prêts étudiants et les rachats d'entreprises par les salariés seront aussi exonérés. La prestation compensatoire en cas de divorce est désormais déductible, même dans le cas où le conjoint habite en Métropole. Enfin, la plupart des droits de timbre ont été supprimés, tout comme le droit de bail (une taxe de 2,5% sur les loyers).

La référence à la doctrine et à la jurisprudence métropolitaines aujourd'hui possibles

De nouveaux crédits d'impôts sur le revenu sont également possibles pour tout contribuable qui décide d'acheter un équipement qui utilise des énergies renouvelables ou qui favorise l'isolation thermique des bâtiments : 50% du prix d'achat de ces équipements sont déductibles. Une mesure qui vise notamment à inciter les particuliers à s'équiper en chauffe-eau solaires (voir dossier MH n°399).

Autre innovation : la référence à la doctrine et à la jurisprudence en matière de droit fiscal en Métropole pourra être utilisée à chaque fois qu'une disposition du Code général des impôts de Mayotte fera référence à un texte identique en Métropole. "Les avocats affirmaient qu'à cause de l'autonomie fiscale, on ne pouvait pas utiliser les jugements de Métropole ou les bulletins officiels de l'administration", explique M. Jean-Baptiste.

L'identité législative est donc en train de se faire de manière progressive, et doit s'achever en 2014 au plus tard. "Nous travaillons avec tous les ministères pour que ce qui est possible de passer en identité législative, on le fasse quand techniquement ça ne pose pas de problème législatif, informatique ou d'identification des personnes", souligne M. Jean-Baptiste.

Depuis le 1er janvier 2008, l'impôt sur les sociétés est le même qu'en Métropole, mais les services fiscaux doivent encore évaluer la valeur locative cadastrale de toutes les propriétés, pour que les "4 vieilles" de la fiscalité directe locale (taxe d'habitation, taxe professionnelle et taxes foncières sur le bâti et le non-bâti) puissent être mises en place. Un travail qui devrait prendre encore 2 à 3 années…

Julien Perrot


L'abattement de 20% pour les salariés intégré

Pour les déclarations de revenus de 2008 qui auront lieu au mois d'avril, une mesure de simplification vient d'être adoptée par le conseil général, sur proposition des services fiscaux : désormais, l'abattement de 20% pour les salariés sera directement intégré au barème de l'impôt sur le revenu. "Dans un souci de simplification et de lisibilité, toute l'architecture de l'impôt sur le revenu et tous les seuils comme celui du quotient familial, ont été modifiés pour prendre en compte l'abattement de 20% pour les salariés", explique M. Jean-Baptiste, le directeur des services fiscaux.

Par exemple, pour un salarié qui a 10.000 euros de revenus annuels, une fois l'abattement de 10% pour les frais, puis celui de 20%, le barème s'appliquait pour l'instant sur 7.200 euros de revenus déclarés. Cette année, ce contribuable sera taxé sur 9.000 euros, mais comme le barème a été modifié, il ne paiera pas plus d'impôts. "Ca ne changera rien, et même ça baissera", assure M. Jean-Baptiste. Pour rétablir l'équilibre, les revenus des professions non-salariées seront multipliés par 1,25, mais là aussi cette surtaxe ne changera pas leur imposition. Les déductions supplémentaires pour certaines professions restent en vigueur.


Toutes les plus-values immobilières seront maintenant taxées

Avec la réforme de la publicité foncière, tous les actes portant sur l'immobilier doivent désormais être enregistrés au service de la conservation de la propriété immobilière par l'intermédiaire du notaire (voir dossier MH n°402). L'administration pourra ainsi avoir connaissance de toutes les plus-values réalisées et leur liquidation sera réalisée par les notaires au moment de la rédaction et de la publication des actes. Le directeur des services fiscaux se félicite de cette réforme car avec la disparition et la régularisation progressive des actes sous seings privés et ceux rédigés par les cadis, "maintenant, toutes les plus-values éventuelles seront taxées pour abonder le budget de la Collectivité".

09/01/2009 – La polyandrie mahoraise : Un business inimaginable

Si tout le monde connaît les fâcheuses conséquences de la polygamie (plus de charges, un temps partagé, plus de dépenses d'énergie, plus de chance de rupture, conflit familial…), dieu sait combien sont les Mahorais qui se lancent dans l'aventure, dans ce défi. Et quel défi ! Celui de maintenir l'amour de plusieurs femmes en même temps. Cependant, il existe quelques avantages à mettre en avant. En effet, certains hommes voient en la polygamie l'évanouissement d'une lassitude chez un couple. Aussi, en mettant la main sur deux épouses – ou trois, voire plus pour les plus inébranlables – la plupart d'entre eux se réapproprient un plaisir à la fois sensuel et sexuel, abandonné au cours des années, des mois et parfois même après quelques semaines passées avec une seule et même compagne.

Et les femmes dans toute cette histoire ? Que ressentent-elles ? Quelle est leur position à ce sujet ? Si certains hommes n'osent pas l'imaginer, "la polygamie féminine" demeure une chose qui se pratique bel et bien dans les sociétés humaines, et légalement, notamment dans des tribus africaines et sud-américaines; elle porte pour nom exact : la polyandrie. Toutefois, cette expression s'emploie beaucoup plus souvent chez les espèces animales, où ce phénomène n'est pas exceptionnel. On retrouve la polyandrie au sein de certaines espèces animales telles que les chimpanzés, les crapauds, les phoques ou encore des oiseaux. Là, les femelles s'accouplent avec plusieurs mâles. Seulement, nous vivons dans un univers différent où la polyandrie n'est même pas évocable tant elle est mal perçue. Mais ce plaisir perdu des hommes, évoqué dans les précédentes lignes ne peut-il être vécu, ressenti par les femmes ? Nous le demandons !

"Un polygame est un lâche"

Dans cette enquête sur le terrain réalisée par Mayotte Hebdo, les réactions sont irrévocables. A écouter les jeunes demoiselles, dames mariées et "vieilles filles" des quatre coins de l'île, la réponse apparaît d'une seule et unique voix. "Bien sûr que oui, nous pouvons être lassées de notre mari", s'emballe Fatima*, jeune femme de polygame au milieu de ses copines. "Je peux même vous assurer que les femmes ressentent beaucoup plus ce sentiment que les hommes. Souvent c'est nous qui déclarons notre flamme, mais souvent c'est nous qui voulons raccrocher en premier." Alors pourquoi rester, peut-on s'interroger ! Une question qui n'aura pas à être posée, la jeune mariée de Koungou y répondra en poursuivant dans son élan : "Mais si moi je reste auprès de mon époux, c'est par amour pour lui, mais c'est avant tout pour mon amour propre", jure-t-elle.

Victime de la polygamie mais préférant rester dans l'anonymat, une originaire de Dembéni estime qu'"un polygame est un lâche. Comment peut-on aimer deux femmes ? Comment peut-on jouer avec les sentiments d'une personne comme ils le font ?", accable-t-elle. Regards penchés vers l'interlocutrice, visages remués de haut en bas comme pour dire "éwa", les cinq-six amies autour sont d'accord. Beaucoup de Mahorais s'engagent de manière officielle dans la polygamie. Mais plus nombreux encore sont ceux qui préfèrent accaparer des conquêtes sans aucune démarche administrative ni légale, autrement dit avoir une ou plusieurs amantes. Localement, ceux-là sont désignés dans certains villages comme étant des "polygames au black".

"Polygame au black, ils le sont tous"

Des amantes, il y en a partout dans le monde, c'est presque normal. Seulement à Mayotte, c'est comme qui dirait dans le sang pour un homme d'avoir plusieurs copines : "Une ? Non, c'est impossible ! Je ne me vois pas avec une seule femme.", se persuade Abdou. Contrairement à Fatima, le Tsimkouriote de vingt-deux ans ne voit aucun inconvénient à exprimer sa position. D'ailleurs, père d'un petit garçon, il a été clair avec la mère de son petit, dès le départ. "Bien avant qu'elle tombe enceinte, je lui ai dit que je ne pouvais pas être qu'avec elle. Au départ, elle n'avait pas accepté et on n'était plus ensemble, mais au bout d'un moment ma copine est revenue. On n'en a jamais reparlé, mais elle sait bien ce qu'il se passe. Par contre je fais gaffe, j'aime et je respecte ma copine et jamais je me promènerais publiquement avec une autre fille", affirme le basketteur de quelques soirs en achevant sa cigarette.

Abdou rejette sa dernière bouffée de fumée de ses poumons et enchaîne : "Elles ne doivent pas faire ce qu'on fait ! Elles, elles doivent rester fidèles à leurs copains ou à leurs maris. C'est comme ça, ça a toujours été comme ça. Pour moi, une femme qui trompe son mec est une pétasse et elle ne mérite aucun pardon", ne manque-t-il pas de maudire. Problème pour Abdou, c'est que les mentalités changent ! Et si sa femme est toujours fidèle envers lui, et si la polygamie a toujours été comme ça, et si Mayotte musulmane accepte la polygynie tout en condamnant la polyandrie, il n'empêche : la révolution des Mahoraises, après tant d'années de silence – imposé-, veulent à leur tour goûter au plaisir d'une nouvelle chair.

Les femmes se révoltent

Pourtant en couple, elles sont de plus en plus à éprouver le désir de tester un autre homme, simplement par attirance sexuelle, pour confirmer un sentiment ou pour raisons strictement financières. Certaines – même si elles sont encore très rares – n'hésitent pas à le montrer ouvertement, quitte à se faire traiter de tous les noms d'oiseaux, y compris ceux qui n'existent pas… Comme la plupart des jeunes habitants de Tsingoni, Ayouba Abdou connaît une villageoise trompant son mari, mais qu'il n'a toutefois pas voulu salir pour leur famille : "Je ne dirais pas son nom, mais elle habite là, tout près", affirme-t-il en pointant du doigt la maison de l'heureuse élue.

"Tout le monde sait ce qu'elle fait, mais son mari ne veut pas ouvrir les yeux et nous traite de menteurs. Ça fait longtemps que nous avons arrêté d'essayer de convaincre le gars, et sa femme continue ses conneries", se désole le lycéen de Coconi. Avoir deux copains, devenir "polyandre au black", cette épidémie – qui se propage à vitesse grand V à Mayotte – atteint les plus jeunes. Faïza*, seize ans, vient d'entrer au lycée à Chirongui, son village. Cette élève de seconde est amoureuse d'un Mahorais, étudiant en Métropole qu'elle fréquente depuis deux ans… mais elle vient de le tromper : "Mon petit copain ne vient que pendant les vacances d'été. Déjà que c'est dur de rester dix mois toute seule, quand en plus un garçon pour qui tu éprouves de l'attirance vient t'avouer ses sentiments… Il fallait que j'accepte, car je doutais de ce que je ressentais, mais maintenant je sais que ce n'est pas lui. Avant je disais qu'il n'y en aurait pas d'autres que mon petit copain, mais là je ne dirai plus rien et laisserai les choses aller, car en vérité on ne peut pas savoir ce qui peut se passer dans son cœur", conclut-elle avec moins d'assurance.

Un réseau fermé, un scandaleux business

À côté d'elle, sa copine Faou*, dix-neuf ans et beaucoup moins sentimentale, détient des positions bien différentes : "Moi j'en ai rien à cirer des mecs. Au début je tenais à mon copain, mais il me faisait trop de mal avec ses autres p…., il y en avait qui étaient mes copines en plus. Aujourd'hui, la roue a tourné, je sors avec celui que j'ai envie. J'en ai un ici (ndlr : au lycée modulaire de Chirongui), un autre au lycée de Kahani et un m'zungu que je viens de rencontrer", avoue sans aucun scrupule la lycéenne avant de lâcher : "Eux, ils s'amusent depuis trop longtemps, à notre tour de nous amuser".

Les collégiennes et lycéennes y vont donc doucement de leur premier pas dans la péripétie. Cependant, celles-ci apparaissent comme on pourrait dire des "amatrices", des débutantes, à côté de la réalité cachée de Mayotte. Car c'est un véritable réseau de femmes mahoraises qui passent par cette alcôve, une pratique scientifiquement calculée car quasi systématiquement liée à des fins matériels.

"Elles s'en parlent, se comparent et en rigolent sans y trouver la moindre gêne", balance une nouvelle anonyme, dans la crainte d'être bannie de toute manifestation en dévoilant son identité… on la nommera Mariame. "C'était lors d'un mariage. J'étais parmi un groupe de femmes quand l'une d'elles nous a demandé ce que nous avions reçu pour la St-Valentin, elle m'a visé en premier. Je lui ai répondu un parfum et là elles se sont mises à rire. Elles étaient une dizaine et toutes avaient reçu des cadeaux hallucinants, devinez par qui ? Leurs amants, souvent des élus".

"La polyandrie à Mayotte existe, mais grave !"

"Une d'elle se vantait d'avoir reçu 10.000 euros, juste pour se payer un voyage", poursuit-elle, "une autre a choisi sa voiture neuve au concessionnaire, achetée par son amant. J'ai ensuite compris pourquoi elles riaient, j'étais ridicule avec mon tout petit parfum…". Pour cette fidèle dame mariée et mère d'une fille, ce type de comportement est honteux. "Faire un crédit de plusieurs années pour ce genre d'investissement, puis dire à sa femme ne pas avoir d'argent pour le goûter des enfants pour l'école, c'est irresponsable".

Aucun sentiment donc de la part de ces dames, que du business. Et il semble qu'elles savent parfaitement où elles mettent les pieds. Pas moins calculatrices que rusées, elles n'hésitent pas à faire usage de leur talent de comédienne en présence de "leurs victimes". Sociale, très appréciée et donc toujours témoin de ces propos, Mariame n'arrête pas d'halluciner dans les différents regroupements de femmes : "la polyandrie existe à Mayotte, mais grave !". Celle-ci continue de raconter : "elles sont malines, extrêmement malines et une fois qu'elles ont eu ce qu'elles voulaient, elles disparaissent. Des expertes en la matière je vous dis !".

Bonne parleuse en déclarant ne pas vouloir apporter le trouble dans la famille du "financeur", actrice talentueuse pour faire semblant d'être énervée au retour suspect de son mari ou pour esquiver la compagnie d'un amant mal foutu; ce qui compte, c'est d'atteindre le but fixé. Construire ou finir sa maison, rembourser des dettes, voyager, compléter son commerce… les raisons peuvent être nombreuses, mais il ne s'agit certainement pas – ou alors très rarement – de relation sentimentale.

La polyandrie, un sujet tabou que ni les Mahoraises et encore moins les Mahorais souhaitent publiquement reconnaître, mais qui est pourtant bien réelle à Mayotte.

* : Prénoms d'emprunt

Ichirac Mahafidhou

09/01/2009 – Magazine – Portrait d’un médecin globe-trotteur

"L'île de la Possession n'est pas l'île de la tentation", plaisante Narada. De retour après une année entière passée aux confins de la Terre, dans un lieu clos avec 23 personnes, dont seulement trois femmes, le médecin de la base de Crozet évoque son expérience encore très récente avec l'enthousiasme qui le caractérise. Débarqué à la Réunion le 1er décembre dernier, après trois semaines à bord du Marion Dufresne où il a essuyé une tempête de force 10 (le maximum étant 12) vers Kerguelen avec des creux de 10 mètres et une gîte de 30 degrés, Narada est venu se reposer une semaine à Mayotte, chez un ami, après un passage par Rodrigues et Maurice.

Après 10 années d'études à la faculté de Lariboisière-Saint Louis de l'Université Paris VII et l'obtention d'un diplôme de médecine tropicale-santé internationale, Narada avait déjà connu un milieu semi-isolé en partant à Saint-Pierre-et-Miquelon (6.000 habitants) en 2001. Pendant un an, il a travaillé à l'hôpital de Saint-Pierre, une île de 26 km². Il est ensuite revenu en Métropole pendant 2 ans et demi dans un cabinet à Nanterre et effectué des remplacements en milieu semi-rural dans l'Oise. Puis il a décidé de faire un tour du monde de 19 mois : les Galapagos, les Malouines, le Brésil, l'Ile de Pâques, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Asie du Sud-Est sont quelques-unes de ses destinations. Il est ensuite rentré à Paris en prenant le Transmongol puis le Transsibérien.

"Pendant ce voyage, j'ai travaillé pour l'ONG Caritas en tant que bénévole. Je me déplaçais en bateau sur le fleuve Mamoré côté bolivien dans le sud du bassin amazonien, pour aller soigner les populations des villages isolés qui n'étaient accessibles que par bateau", se souvient ce voyageur infatigable, toujours prêt à se mettre au service des autres. "J'ai aussi été bénévole pour l'US Aid en tant que conseiller médico-technique dans la Cordillère des Andes". Narada a également été professeur de français, et photographe pour une agence de tourisme pendant les 4 mois qu'il a passés en Bolivie.

De retour à Paris, Narada a travaillé 6 mois dans un centre de santé de la sécurité sociale et le week-end dans un centre de santé pour personnes précaires. Au mois d'août 2006, il est employé par le Territoire de Polynésie française et séjourne 2 mois à Ua Pou, puis 2 autres à Hiva-Oa, deux îles qui font partie de l'archipel des Marquises, à 1.400 km au nord de Tahiti. Au dispensaire d'Hiva-Oa, il a aussi effectué une mission à Tahuata et Fatu-Hiva, deux autres îles de l'archipel. "La traversée vers Fatu-Hiva a pris 5 heures au lieu de 3 car la mer était très agitée" : l'estomac de notre médecin a encore été rudement mis à l'épreuve…

Manchots royaux, éléphants de mer, otaries, orques, cachalots, albatros géants…

09/01/2009 - Magazine - Portrait d'un médecin globe-trotteurAprès un mois de vacances à Cuba et 6 semaines en Inde, Narada est reparti 3 mois à Rurutu, une île de l'archipel des Australes, à 700 km au sud de Tahiti. Auparavant, il a passé un entretien avec le médecin chef du service médical des Taaf en décembre 2006 et passé des tests psychologiques en février 2007. "Au mois de mars, on me demande si je suis d'accord pour Crozet mais je ne connaissais que Kerguelen ou l'Antarctique. J'ai dit OK sans savoir où c'était. Je ne savais pas combien on était mais je savais qu'on serait en nombre limité".

Après trois mois de formation préalable en dentisterie, chirurgie, anesthésie, réanimation, biologie, radiologie et échographie, Narada a effectué toutes les démarches pour devenir médecin militaire avant de partir. Le "capitaine Phlek" s'est ainsi embarqué à bord du Marion Dufresne le 3 novembre 2007, sans savoir qu'ils ne seraient que 24 personnes sur place. "Ma première impression, c'était que les bâtiments très colorés de la base dénotaient avec le ton monocorde de son environnement". Sur l'île de la Possession, également appelée "l'île aux arcs-en-ciel" ou "l'île aux cascades qui remontent", pas un seul arbre ne pousse et la neige tient tout l'hiver austral au-delà de 500 mètres. C'est la seule île habitée sur les 5 qui composent l'archipel de Crozet. Elle est fréquemment balayée par des vents de plus de 100 km/h et la température ne dépasse jamais les 15°C. "La pluie tombe presque horizontalement et le taux d'humidité avoisine les 100%", précise Narada.

L'île est tout de même un paradis pour les naturalistes : elle est peuplée par la plus grande colonie de manchots royaux du monde, et on peut y observer sur les plages des éléphants de mer et des otaries antarctiques et sub-antarctiques. Crozet est également le seul archipel où il y a des orques à demeure : "C'est pour ça que les pêcheurs n'y vont plus beaucoup car les orques se positionnent à l'arrière du bateau et entrent en compétition avec eux", explique Narada, devenu spécialiste en faune du bout du monde. Il y a aussi des cachalots dans les eaux de Crozet et la Possession abrite la plus grande colonie d'albatros géants du monde, un oiseau qui mesure 2 à 3 mètres d'envergure…

Une mini-société de 24 personnes sur une île très isolée pour un an…

La base militaire et scientifique a commencé à être habitée en 1961, les deux premières années étant des missions d'été. Il n'y a que 4 passages de bateau par an pour le ravitaillement et seulement 20 touristes sont autorisés à y séjourner, effectuant pendant un mois un tour des Taaf par le Marion Dufresne avec débarquement en hélicoptère pour plus de 6.000 euros. Pendant l'hivernage, aucun bateau ne vient pendant 5 mois : "Les fruits et les légumes frais font partie des choses qui m'ont le plus manqué", reconnaît toujours calme Narada.

L'équipe de 24 personnes est constituée d'un personnel militaire, de contractuels de la Réunion et de volontaires civils à l'aide technique (VCAT). Parmi les militaires, il y a un électricien, un chef de la centrale électrique à gasoil et de la sécurité, un plombier, un frigoriste-chauffagiste (surnommé "le chaud-froid"), un chef des infrastructures, un responsable des approvisionnements ("l'appro"), un gérant postal ("le GP"), un technicien pour le bureau des communications et de la radio, et bien sûr… un médecin. Dans les contractuels, on trouve un menuisier, un chef cuisinier et son second pâtissier-boulanger et une équipe infrastructure de 3 personnes chargées de maintenir et d'améliorer les bâtiments.

Le personnel scientifique, âgé de 20 à 25 ans, est dirigé par le "géner" qui fait la coordination entre les Taaf et l'Ipev (Institut polaire Paul-Emile Victor) basé à Brest. Le "géner" effectue les relevés pluviométriques et l'analyse de l'air. Le géophysicien s'occupe des relevés sismographiques et magnétiques. Le tremblement de terre de Sumatra l'an dernier a par exemple été enregistré sur l'île. Les relevés magnétiques permettent de calculer le Nord magnétique qui évolue par rapport au Nord géographique. L'ornithologue observe les orques, compte les éléphants de mer, les otaries, les albatros géants et fuligineux et effectue leur baguage.

L'éco-physiologiste observe les manchots royaux et leur pose des "loggers" en cutané, une balise qui peut être couplée à un GPS pour suivre leurs déplacements. La vétérinaire observe les poussins des manchots royaux et leur pose des loggers en intra-abdominal. Enfin, l'éco-biologiste s'occupe des plantes autochtones et introduites et des insectes. "On peut voir des mouches sans ailes ou des escargots d'un millimètre !", s'étonne Narada. Il y a également le chou de Kerguelen, une espèce qui pousse uniquement en sub-antarctique :"Cette plante a une propriété anti-scorbut qui a permis de sauver quelques naufragés", explique Narada, aussi intarissable sur la faune que sur la flore.

Pas d'internet ni de télévision

Le rôle de Narada consistait à conseiller le chef de district, un contractuel de Métropole, d'assurer le suivi médico-psychologique mensuel de la base, de s'occuper de l'hygiène des bâtiments, notamment les cuisines et de faire de la prévention des risques professionnels. "Je m'intéressait aussi à la diététique, car on a tendance à prendre du poids là-bas". Notre médecin a également donné une formation aux soins de premiers secours à tous les membres de la base dès leur arrivée et formé une équipe médicale de 10 personnes pour l'aider à faire fonctionner le bloc opératoire en cas de crise.

09/01/2009 - Magazine - Portrait d'un médecin globe-trotteur"Une fois, il y a eu un zodiac qui a débarqué la nuit sur une plage où il y avait plein de manchots pour un marin pêcheur qui avait fait un infarctus ", se souvient le médecin. Un membre de l'équipe prenait les constantes (pouls et tension), une autre faisait une prise de sang et un troisième s'occupait de l'électrocardiogramme, pendant que Narada examinait le patient. Les membres de l'équipe se sont relayés toutes les heures pour le veiller. Finalement, son état s'est assez amélioré pour qu'il puisse repartir sur son bateau de pêche. En tout, près d'une quinzaine de bateaux sont venus dans l'année pour des traumatismes, des urgences dentaires ou de la consultation de médecin. "Nous avons un bloc opératoire car les évacuations sanitaires ne sont pas toujours possibles immédiatement", souligne Narada, qui se rappelle avoir aussi opéré et entubé un manchot royal…

Dans la base, il n'y avait quasiment pas de contacts avec le reste du monde : pas d'internet (sauf pour le GP et le chef de district) ni de télévision, seulement une boîte mail et un téléphone à 1,50 euro la minute… En revanche il y a une importante bibliothèque et une salle de cinéma avec de très nombreux films disponibles, en plus de ceux que chacun avait emmenés. Une vie de plus en plus difficile à mesure que les jours passent : "Les 6 premiers mois, les gens sont en phase de découverte. Mais après, les conversations se tarissent et l'hypocrisie devient moins supportable. D'autant qu'une minorité de femmes sur une base, c'est très délétère pour l'ambiance car elles sont génératrices d'histoires et dans ce contexte elles deviennent manipulatrices".

Repli sur soi, fatigue morale et tendance paranoïaque…

Avec l'hivernage et l'absence de bateau pendant 5 mois, l'ambiance dans la base s'est rapidement détériorée : "Au fur et à mesure de l'hivernage, la part psychologique devient de plus en plus importante, les déprimes apparaissent et certains "décompensent", c'est-à-dire pètent les plombs". Il y a par exemple eu des actes de sabotage de la centrale électrique… Repli sur soi, fatigue morale et tendance paranoïaque sont quelques-uns des symptômes de l'isolement.

"Ce qui m'a manqué le plus, c'est la tendresse et les marques d'affection. Passer une soirée entre amis ou avec ma famille, pouvoir être soi-même et dire les choses, car dans la base on est sans cesse obligé d'appliquer le "vernis social"." Narada regrette également le fait d'avoir été très limité dans ses déplacements à l'extérieur de la base : "Les sorties hors de la base sont très réglementées, beaucoup plus que sur les autres districts des Taaf, comme à Kerguelen (49 habitants) où les conditions climatiques et de vie sont pourtant beaucoup moins dures. Cela participe à la sensation d'enfermement".

Narada a eu le temps pendant ces 12 mois de se connaître lui-même : "C'est avant tout une aventure intérieure où tu apprends à te gérer toi-même, à prendre sur toi et à prendre du recul sur les événements qui arrivent, car ils prennent souvent une certaine ampleur et sont vécus de manière dramatique". L'effet de groupe fait en effet parfois perdre le sens des réalités, comme par exemple au sujet de ce que Narada a appelé "la révolte du poisson" : "Un quart de la base, les moins de 30 ans, trouvait que c'était trop d'avoir du poisson 4 fois par semaine, ils ont décrété qu'ils n'aimaient plus le poisson et le cuistot et ceux qui continuaient à en manger avaient droit à des réflexions désagréables". Comme le rappelle Narada, "le problème sur une base, c'est que le médecin et le chef de district sont vus au travers de leur fonction et non en tant que personne : ils n'ont pas droit à l'erreur car elle les poursuivra jusqu'à la fin de l'hivernage".

"Ca a été une aventure difficile mais extraordinaire". Narada ne regrette pas cette expérience et ne la vit pas comme un épisode traumatisant. Après avoir achevé son Master en médecine tropicale, il compte même la renouveler sous une autre forme : il vient de postuler pour le poste de médecin chef du Raid, une expédition de deux mois pendant l'été austral sur la Terre d'Adélie qui consiste en un convoi terrestre de 1.100 km qui part de la base Dumont d'Urville, sur la côte, vers la base franco-italienne de Concordia, située sur le dôme C à 3250 mètres d'altitude. En attendant, ce grand amateur de plongée n'exclut pas de venir travailler à Mayotte dans un dispensaire, histoire de se réchauffer un peu…

Julien Perrot

UNE Mayotte Hebdo N°410 – Vendredi 09 janvier 2009

UNE Mayotte Hebdo N°410 - Vendredi 09 janvier  2009Départementalisation

Voulez-vous être un département ?

 > Départementalisation – Yves Jégo à Mayotte
 > Départementalisation – Consultation du 29 mars
 > Polyandrie – La revanche des Mahoraises
 > Pouvoir d'achat – Les impôts baissent pour tout le monde
 > Transports scolaires – Les Taximen se mettent en grève

 

09/01/09 – Matchatchari anime les vacances

L'association musicale "Matchatchari" de Chirongui réalise une semaine culturelle dans son village depuis lundi, à l'occasion de la dernière semaine de vacances scolaires. Tous les soirs, les habitants du village ont rendez-vous au sein du foyer pour participer à une kermesse et s'initier au ping-pong, sous les titres du groupe qui assure l'ambiance. Jeudi, un m'ringué a au lieu. Ce vendredi soir, toujours au foyer, les villageois éliront leur Miss et Mister, en parallèle un concours de danse et de chant devrait se dérouler. Tout ceci avant la reprise des cours.

09/01/09 – L’AS Police, grand champion 2009

L'équipe de foot corpo de la police a connu sa première défaite de la saison, ce mercredi soir à Cavani face aux hommes du président Jean- Pierre de Tilt Oidf, au cours d'une rencontre du championnat en retard très disputée. Cet échec (3-1) aura cependant été le seul de leur fabuleuse saison 2008. Une saison qui a vu les policiers remporter toutes leurs rencontres à l'exception d'un match nul et donc de cette dernière défaite. L'AS Police finit donc largement en tête du classement, devant plusieurs équipes qui jouent encore le podium, dont l'Oidf qui pourrait être vice-champion. Ce vendredi soir à Kavani, place aux demi-finales de la coupe de Mayotte. En match d'ouverture, le double champion en titre, le grand favori, les hommes d'Hervé Mogné Mali de l'AS Police affronteront le CHM à 16h, avant de laisser place au second duel opposant l'Oidf à la Sodifram, cette dernière portait un œil intéressé sur son adversaire du soir en ayant assisté au match de mercredi passé. Ces quatre équipes tenteront de se qualifier pour la finale, prévue le vendredi 16 janvier à Cavani. Les spectateurs sont bienvenus au stade de Cavani ce vendredi 9 janvier à partir de 16h. Entrée gratuite.

09/01/09 – Futsal, saison 3

Dès la semaine prochaine, la troisième saison de futsal se disputera sur les plateaux polyvalents des villages. De nouvelles équipes ont confirmé leurs inscriptions, ce qui devrait apporter un plus à la pratique en plein développement sur l'île. Mise sur pied en 2006 par la ligue de football de Mayotte, les deux premiers championnats se sont déroulés avec quelques difficultés, notamment pour les déplacements des équipes. Cette édition, qui profite aux footballeurs locaux en période de trêve, devrait durer jusque mars, et la reprise du championnat de foot, saison 2009.

09/01/2009 – Comité du tourisme

Fini les locaux exigus ou les emplacements difficiles à trouver, le CDTM a décidé de se montrer. Trois ans après le lancement du projet, le personnel de l'office du tourisme vient enfin d'emménager dans ses nouveaux bureaux. Situé entre le nouveau marché et la barge, mais aussi à proximité des agences de voyages de l'île, le bâtiment se trouve à un endroit stratégique pour l'accueil des touristes. Un emplacement d'autant plus idéal que le nouveau ponton dédié au débarquement des croisiéristes, encore en projet, se situe juste à l'arrière du bâtiment. Les visiteurs pourront ainsi se diriger directement vers l'office du tourisme, puis vers le marché local, sans passer par la case embouteillages. Un plan de circulation qui permettra de désengorger l'autre ponton.

Avec un investissement d'environ 1,5 million d'euros, ce bâtiment illustre un tournant dans la politique du développement touristique de l'île, notamment en matière d'accueil et d'information. Ainsi, à court terme il abritera régulièrement des expositions d'artisanat dans un hall spécialement aménagé pour accueillir une trentaine d'exposants. Les touristes pourront directement y effectuer leurs achats avant de rejoindre leurs bus dans le parking qui sera construit à l'emplacement actuel du marché. Avec ses espaces verts et ses bancs où se reposer, l'architecte a voulu en faire un lieu de vie et de convivialité.

Les responsables du comité souhaitent également y organiser leurs cérémonies. Certains pensent déjà y accueillir l'élection de la nouvelle Miss Mayotte. Mais d'ici là, il reste encore des aménagements à réaliser, comme l'installation des panneaux sur lesquels défilera régulièrement l'agenda culturel de l'île, ou la décoration intérieure du bâtiment. Mais l'inauguration aura bien lieu à la fin du mois prochain, en attendant la nomination du nouveau directeur de l'office du tourisme, dont la date reste encore à déterminer.

Halda Toihiridini


Fiche technique

  • Superficie : 840m²
  • Coût : 1,5 million d'euros
  • Réalisation : Sim
  • Durée des travaux : 3 ans
  • Inauguration : fin février

09/01/2009 – Tam-Tam Jeunes saison 2

Les "je viens de…", la drague, le rap,… mais aussi le viol, le département, les galères de la vie en Métropole… Pour sa deuxième saison, Tam-tam jeunes s'attache encore une fois à traiter aussi bien des sujets sérieux que légers, qui concernent tous la société mahoraise et plus particulièrement sa jeunesse.

Une jeunesse qui a adopté l'émission faite par et pour eux, permettant à la société de production Clap de passer de 12 à 24 épisodes, dont certains tournés en Métropole par la société partenaire "Vu d'ici et d'ailleurs". "A l'origine, les premières émissions ont pu se faire grâce au Cclej de Dembéni qui est un partenaire privilégié", tient à préciser Mickaël Guez, directeur de Clap. "Depuis, de plus en plus de communes travaillent avec nous, c'est très encourageant. L'émission vit uniquement grâce au soutien financier du conseil général et de la préfecture par le biais de la politique de la ville. Ils apprécient notre travail et nous aident à le poursuivre. Cette émission est un véritable service public, c'est la seule qui donne la parole à la jeunesse de Mayotte."

"Cela reste difficile de faire parler les jeunes sur certains sujets", reconnait Mickaël Guez, "mais nous avons tout de même réussi à aborder des sujets essentiels, comme le viol, et d'actualité avec les deux émissions sur le département. On y voit d'ailleurs que les jeunes ont un discours différent à la maison et en privé. Chez eux ils ne peuvent pas dire qu'ils sont contre sans provoquer la colère de la famille, mais ils ont leur propre avis sur la question."

Comme lors de la première saison, chaque petit film est suivi d'un débat en plateau avec des jeunes, toujours animé par la jolie Zaïna, mais cette fois-ci en extérieur. Autre changement, des plus positifs, l'émission sera désormais diffusée à 18h50, les premier et troisième lundis de chaque mois, et rediffusée les deuxième et quatrième dimanches à midi.

Première de la série, l'émission sur les "je viens de…", qui traite avec humour le décalage entre jeunes d'ici et de Métropole, a malheureusement été diffusée à 18h lundi dernier, il faut espérer que ce sera l'unique couac de la saison.

Hélène Ferkatadji


Les sujets de la saison 2

Janvier

  • Les "je viens de…"
  • Les associations et personnes ressources en Métropole

Février

  • De génération en génération : Tradition contre modernité, où en est-on ?
  • Mayotte, département 1

Mars

  • Mayotte, département 2
  • La drague

Avril

  • Départ en Métropole : quoi mettre dans sa valise ?
  • Le viol, oser en parler

Mai

  • Le rap et les jeunes mahorais
  • Les jeunes et le téléphone portable

Juin

  • Le sport, pour quoi faire ?
  • Les jeunes et le coran

Juillet

  • Après les études, travailler à Mayotte ou en Métropole ?
  • Les MST (avortements, etc.)

Août

  • Les démarches administratives et le logement
  • Les drogues (alcool, cannabis…)

Septembre

  • La mode à Mayotte (les fringues)
  • Les danses traditionnelles et modernes

Octobre

  • La place des filles dans la société mahoraise
  • La culture shibushi

09/01/2009 – Rapport annuel du CSA sur RFO

Sur les 1.223 heures consacrées à l'information, 36% proviennent de la station, tout le reste provient du réseau des chaines publiques ultramarines (14%), des chaînes nationales (45%) ou de l'international (Euronews ou AITV pour 5%).

Par ailleurs, les documentaires divers ont occupé l'écran durant 709 heures, ce qui place notre chaine très loin devant les autres qui ont une moyenne de 200 heures pour l'année 2007, à part Wallis et Futuna où les téléspectateurs semblent là-bas aussi très amateurs de ce type d'émissions avec 585 heures en 2007.

Dans les programmes culturels, le volume de diffusion de programmes de musique et de variétés a atteint 498 heures pour Télé Mayotte, dans la moyenne du reste de l'Outremer. Conformément à l'article 29 premier alinéa du texte qui régit RFO, "la société veille à illustrer toutes les formes d’expression de la musique en ouvrant largement ses programmes aux retransmissions de spectacles vivants", rapporte le CSA qui précise : "En 2007, le volume de diffusion des programmes de variétés a légèrement diminué par rapport à l’année 2006 (baisse de 5%). La part consacrée aux retransmissions de spectacles vivants a augmenté (hausse de 21 %)". Sur ce plan d'ailleurs, Mayotte s'en sort plutôt bien avec la diffusion de 146 heures de spectacles vivants, en 2ème place, juste derrière la Nouvelle-Calédonie avec 159 heures, mais loin devant le dernier, la Guadeloupe avec 47 heures consacrées aux spectacles vivants en 2007.

Le rapport du CSA fait ensuite état de la publicité. Sur Télé Mayotte, elle a occupé 292 heures sur l'année 2007. Radio Mayotte pour sa part a émis 91 heures et 41 minutes de publicités sur ses ondes, ce qui représente 15 minutes par jour, alors que la moyenne sur l'ensemble des radios ultramarines se situe à 9 minutes par heure.

Au total, RFO Mayotte a assuré 300 heures de productions locales en interne (contre 314 heures en 2006), 42 heures de coproductions ou sous-traitance (22 h en 2006) et 11 heures en achats et échanges (4 h en 2006). C'est la plus faible quantité de production locale avec Saint-Pierre et Miquelon (214 h de production interne) et Wallis et Futuna (259 h). Des stations plus conséquentes, comme RFO Réunion ont ainsi produit en interne 661 heures de programmes locaux, soit une heure trois quarts par jour.


"Kala oi dala" spécial départementalisation

RFO Mayotte prépare, dans la perspective de la consultation sur la départementalisation, une série d'émissions "Kala oi dala" spécial départementalisation. 6 débats retransmis en direct en radio et télé seront organisés avec des représentants de la presse écrite dans l'hémicycle Younoussa Bamana les mercredis 14 et 21 janvier, 11 et 18 février, 4 et 11 mars, de 20h00 à 22h00.

09/01/2009 – Concours de l’hospitalité – Participation de 9 communes

Pour les participants le suspense est difficile à supporter et déjà les coups de fils s'intensifient… "Depuis la fin des délibérations, de nombreuses rumeurs circulent sur le choix final du jury. Nous avons reçu plusieurs appels de personnes inquiètes ou mécontentes, c'est dire à quel point les gens s'intéressent à cet événement", constate Attoumani Harouna, vice-président du comité de tourisme de Mayotte (CDTM).

Neuf communes se sont inscrites pour cette première édition, parmi lesquelles Tsingoni, Chiconi, Chirongui et Bouéni. Un intérêt qui s'explique en grande partie par le prix mis en jeu. Un plan de promotion d'une valeur de 50.000 euros pour la commune lauréate, mais aussi la possibilité de se faire connaître jusqu'en Métropole. Les organisateurs ont ainsi été agréablement surpris par l'implication de la population. Dans chaque commune les habitants ont mis le paquet pour gagner.

A la mairie de Pamandzi on n'a pas eu besoin de pousser les administrés pour les motiver, comme l'explique un responsable : "Nous avons juste contacté le réseau associatif de la ville et tout de suite tout le monde s'est mobilisé. Nous avons organisé un voulé, des m'biwis ainsi qu'une visite de la ville. Même les écoles coraniques sont venues nous soutenir avec l'organisation d'un débah".

Ce concours d'un nouveau genre est une étape importante dans le plan d'action du développement touristique de l'île. Le conseil général espère ainsi sensibiliser la population et les élus à l'accueil des touristes. Aussi bien par rapport à leur attitude, mais plus particulièrement dans la mise en valeur de leur environnement et des sites touristiques.

Propreté de la commune, aménagements paysagers, floraux, mise en valeur, facilité d'accès, sécurité des sites… Voici quelques uns des critères évalués par un jury composé de socioprofessionnels, d'élus, de la direction de la jeunesse et sport et d'associations.

On notera tout de même l'absence remarquée des agences de tourisme. Sur les quatre réceptifs présents sur l'île, un seul a accepté de participer à l'événement, au grand regret d'Attoumani Harouna : "Ces agences, de par le contact direct qu'elles ont avec les touristes, sont les meilleures interlocutrices pour trouver ce qui ne va pas et aider les municipalités à déterminer les modifications nécessaires pour un meilleur accueil".

Mais les jeux sont faits. Les résultats des délibérations sont désormais entre les mains d'un huissier. Dès la fin du mois de janvier, un compte-rendu sera envoyé à chacune des neuf communes. Les résultats ne seront pas connus avant la fin du mois de février; le jour de l'inauguration des nouveaux locaux du comité du tourisme.

Halda Toihiridini

09/01/2009 – Economie : Fiscalité & Pouvoir d’achat

"L'objectif de ces nouvelles dispositions vise à aller vers la départementalisation", résume le directeur des impôts. Petit à petit, le régime fiscal mahorais s'aligne sur celui en vigueur dans les autres Dom, en attendant les quatre impôts locaux qui ne devraient entrer en vigueur qu'en 2014, selon la feuille de route communiquée par le Président de la République. M. Jean-Baptiste a obtenu des conseillers généraux le vote de toute une série de mesures visant globalement à faire baisser l'imposition sur les contribuables mahorais, encore à un niveau très haut, sans qu'il y ait une baisse des recettes pour le Collectivité. Selon lui, l'impact de ces nouvelles modifications du Code général des impôts de Mayotte sur les finances du conseil général sera faible car les recettes venant de l'imposition sont beaucoup moins importantes que celles relatives aux droits de douane.

L'impôt sur le revenu passe de 50 à 39 tranches, et l'impôt de solidarité, qui concernait les petits contribuables dont les revenus annuels étaient compris entre 7.000 et 10.000 euros, est supprimé. Selon M. Jean-Baptiste, l'impact de cette réduction de l'imposition est faible pour les finances de la CDM car la progression des revenus imposables est en constante augmentation ces dernières années, passant par exemple de 16,5 millions d'euros en 2007 à 25 millions en 2008. La tranche de revenus la plus élevée passe donc d'une imposition de 50 à 39%, ce qui va profiter aux quelques 500 "gros" contribuables, mais également aux 90% de la population qui ont des revenus moyens ou faibles. "En période de crise, l'effort de l'Etat porte surtout sur les "petits"", tient à souligner le directeur des services fiscaux.

"Le barème n'avait pas évolué depuis 2003, alors que les revenus ont augmenté", explique M. Jean-Baptiste, "c'est pour ça que l'impôt sur le revenu devenait lourd à Mayotte : il y avait par exemple une différence de 35% dans certains cas par rapport à la Réunion". En outre, dans le calcul de l'impôt sur le revenu, la déclaration de plusieurs épouses est désormais impossible. "En droit français, la seconde épouse n'existe pas. C'est seulement une mesure technique", précise le directeur des services fiscaux, "il n'est pas question pour les impôts d'intervenir dans les us et coutumes des Mahorais, mais si on veut aller vers le droit commun, on ne peut pas l'inclure".

La loi Girardin et la loi Tepa désormais applicables

D'autres dispositions du droit commun sont également applicables dans leur intégralité, comme la loi Girardin qui permet désormais aux résidents de Mayotte de défiscaliser leurs investissements ailleurs que sur le territoire mahorais, "dans un souci de réciprocité et d'harmonisation des règles". Là encore, selon M. Jean-Baptiste, l'impact sur les finances de la CDM sera faible car généralement les investisseurs défiscalisent là où ils habitent, et les prix de la construction à Mayotte demeurent plus attractifs que dans les autres Dom. Une réunion sera prochainement organisée avec les professionnels de la défiscalisation et la préfecture pour leur expliquer les nouvelles procédures, avec des dossiers qui seront désormais envoyés directement aux impôts, sans passer par la préfecture.

La loi Tepa (loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat) du 22 août 2007 est désormais applicable et va permettre d'aligner les droits de succession et les droits de donation sur ceux de la Métropole, avec par exemple l'abattement sur la donation entre grands-parents et petits-enfants, qui était jusque-là fortement imposée. Une autre réforme chère au Président Sarkozy, celle de l'exonération sur les intérêts d'emprunt est désormais également applicable. Les intérêts sur les prêts étudiants et les rachats d'entreprises par les salariés seront aussi exonérés. La prestation compensatoire en cas de divorce est désormais déductible, même dans le cas où le conjoint habite en Métropole. Enfin, la plupart des droits de timbre ont été supprimés, tout comme le droit de bail (une taxe de 2,5% sur les loyers).

La référence à la doctrine et à la jurisprudence métropolitaines aujourd'hui possibles

De nouveaux crédits d'impôts sur le revenu sont également possibles pour tout contribuable qui décide d'acheter un équipement qui utilise des énergies renouvelables ou qui favorise l'isolation thermique des bâtiments : 50% du prix d'achat de ces équipements sont déductibles. Une mesure qui vise notamment à inciter les particuliers à s'équiper en chauffe-eau solaires (voir dossier MH n°399).

Autre innovation : la référence à la doctrine et à la jurisprudence en matière de droit fiscal en Métropole pourra être utilisée à chaque fois qu'une disposition du Code général des impôts de Mayotte fera référence à un texte identique en Métropole. "Les avocats affirmaient qu'à cause de l'autonomie fiscale, on ne pouvait pas utiliser les jugements de Métropole ou les bulletins officiels de l'administration", explique M. Jean-Baptiste.

L'identité législative est donc en train de se faire de manière progressive, et doit s'achever en 2014 au plus tard. "Nous travaillons avec tous les ministères pour que ce qui est possible de passer en identité législative, on le fasse quand techniquement ça ne pose pas de problème législatif, informatique ou d'identification des personnes", souligne M. Jean-Baptiste.

Depuis le 1er janvier 2008, l'impôt sur les sociétés est le même qu'en Métropole, mais les services fiscaux doivent encore évaluer la valeur locative cadastrale de toutes les propriétés, pour que les "4 vieilles" de la fiscalité directe locale (taxe d'habitation, taxe professionnelle et taxes foncières sur le bâti et le non-bâti) puissent être mises en place. Un travail qui devrait prendre encore 2 à 3 années…

Julien Perrot


L'abattement de 20% pour les salariés intégré

Pour les déclarations de revenus de 2008 qui auront lieu au mois d'avril, une mesure de simplification vient d'être adoptée par le conseil général, sur proposition des services fiscaux : désormais, l'abattement de 20% pour les salariés sera directement intégré au barème de l'impôt sur le revenu. "Dans un souci de simplification et de lisibilité, toute l'architecture de l'impôt sur le revenu et tous les seuils comme celui du quotient familial, ont été modifiés pour prendre en compte l'abattement de 20% pour les salariés", explique M. Jean-Baptiste, le directeur des services fiscaux.

Par exemple, pour un salarié qui a 10.000 euros de revenus annuels, une fois l'abattement de 10% pour les frais, puis celui de 20%, le barème s'appliquait pour l'instant sur 7.200 euros de revenus déclarés. Cette année, ce contribuable sera taxé sur 9.000 euros, mais comme le barème a été modifié, il ne paiera pas plus d'impôts. "Ca ne changera rien, et même ça baissera", assure M. Jean-Baptiste. Pour rétablir l'équilibre, les revenus des professions non-salariées seront multipliés par 1,25, mais là aussi cette surtaxe ne changera pas leur imposition. Les déductions supplémentaires pour certaines professions restent en vigueur.


Toutes les plus-values immobilières seront maintenant taxées

Avec la réforme de la publicité foncière, tous les actes portant sur l'immobilier doivent désormais être enregistrés au service de la conservation de la propriété immobilière par l'intermédiaire du notaire (voir dossier MH n°402). L'administration pourra ainsi avoir connaissance de toutes les plus-values réalisées et leur liquidation sera réalisée par les notaires au moment de la rédaction et de la publication des actes. Le directeur des services fiscaux se félicite de cette réforme car avec la disparition et la régularisation progressive des actes sous seings privés et ceux rédigés par les cadis, "maintenant, toutes les plus-values éventuelles seront taxées pour abonder le budget de la Collectivité".

09/01/2009 – La polyandrie mahoraise : Un business inimaginable

Si tout le monde connaît les fâcheuses conséquences de la polygamie (plus de charges, un temps partagé, plus de dépenses d'énergie, plus de chance de rupture, conflit familial…), dieu sait combien sont les Mahorais qui se lancent dans l'aventure, dans ce défi. Et quel défi ! Celui de maintenir l'amour de plusieurs femmes en même temps. Cependant, il existe quelques avantages à mettre en avant. En effet, certains hommes voient en la polygamie l'évanouissement d'une lassitude chez un couple. Aussi, en mettant la main sur deux épouses – ou trois, voire plus pour les plus inébranlables – la plupart d'entre eux se réapproprient un plaisir à la fois sensuel et sexuel, abandonné au cours des années, des mois et parfois même après quelques semaines passées avec une seule et même compagne.

Et les femmes dans toute cette histoire ? Que ressentent-elles ? Quelle est leur position à ce sujet ? Si certains hommes n'osent pas l'imaginer, "la polygamie féminine" demeure une chose qui se pratique bel et bien dans les sociétés humaines, et légalement, notamment dans des tribus africaines et sud-américaines; elle porte pour nom exact : la polyandrie. Toutefois, cette expression s'emploie beaucoup plus souvent chez les espèces animales, où ce phénomène n'est pas exceptionnel. On retrouve la polyandrie au sein de certaines espèces animales telles que les chimpanzés, les crapauds, les phoques ou encore des oiseaux. Là, les femelles s'accouplent avec plusieurs mâles. Seulement, nous vivons dans un univers différent où la polyandrie n'est même pas évocable tant elle est mal perçue. Mais ce plaisir perdu des hommes, évoqué dans les précédentes lignes ne peut-il être vécu, ressenti par les femmes ? Nous le demandons !

"Un polygame est un lâche"

Dans cette enquête sur le terrain réalisée par Mayotte Hebdo, les réactions sont irrévocables. A écouter les jeunes demoiselles, dames mariées et "vieilles filles" des quatre coins de l'île, la réponse apparaît d'une seule et unique voix. "Bien sûr que oui, nous pouvons être lassées de notre mari", s'emballe Fatima*, jeune femme de polygame au milieu de ses copines. "Je peux même vous assurer que les femmes ressentent beaucoup plus ce sentiment que les hommes. Souvent c'est nous qui déclarons notre flamme, mais souvent c'est nous qui voulons raccrocher en premier." Alors pourquoi rester, peut-on s'interroger ! Une question qui n'aura pas à être posée, la jeune mariée de Koungou y répondra en poursuivant dans son élan : "Mais si moi je reste auprès de mon époux, c'est par amour pour lui, mais c'est avant tout pour mon amour propre", jure-t-elle.

Victime de la polygamie mais préférant rester dans l'anonymat, une originaire de Dembéni estime qu'"un polygame est un lâche. Comment peut-on aimer deux femmes ? Comment peut-on jouer avec les sentiments d'une personne comme ils le font ?", accable-t-elle. Regards penchés vers l'interlocutrice, visages remués de haut en bas comme pour dire "éwa", les cinq-six amies autour sont d'accord. Beaucoup de Mahorais s'engagent de manière officielle dans la polygamie. Mais plus nombreux encore sont ceux qui préfèrent accaparer des conquêtes sans aucune démarche administrative ni légale, autrement dit avoir une ou plusieurs amantes. Localement, ceux-là sont désignés dans certains villages comme étant des "polygames au black".

"Polygame au black, ils le sont tous"

Des amantes, il y en a partout dans le monde, c'est presque normal. Seulement à Mayotte, c'est comme qui dirait dans le sang pour un homme d'avoir plusieurs copines : "Une ? Non, c'est impossible ! Je ne me vois pas avec une seule femme.", se persuade Abdou. Contrairement à Fatima, le Tsimkouriote de vingt-deux ans ne voit aucun inconvénient à exprimer sa position. D'ailleurs, père d'un petit garçon, il a été clair avec la mère de son petit, dès le départ. "Bien avant qu'elle tombe enceinte, je lui ai dit que je ne pouvais pas être qu'avec elle. Au départ, elle n'avait pas accepté et on n'était plus ensemble, mais au bout d'un moment ma copine est revenue. On n'en a jamais reparlé, mais elle sait bien ce qu'il se passe. Par contre je fais gaffe, j'aime et je respecte ma copine et jamais je me promènerais publiquement avec une autre fille", affirme le basketteur de quelques soirs en achevant sa cigarette.

Abdou rejette sa dernière bouffée de fumée de ses poumons et enchaîne : "Elles ne doivent pas faire ce qu'on fait ! Elles, elles doivent rester fidèles à leurs copains ou à leurs maris. C'est comme ça, ça a toujours été comme ça. Pour moi, une femme qui trompe son mec est une pétasse et elle ne mérite aucun pardon", ne manque-t-il pas de maudire. Problème pour Abdou, c'est que les mentalités changent ! Et si sa femme est toujours fidèle envers lui, et si la polygamie a toujours été comme ça, et si Mayotte musulmane accepte la polygynie tout en condamnant la polyandrie, il n'empêche : la révolution des Mahoraises, après tant d'années de silence – imposé-, veulent à leur tour goûter au plaisir d'une nouvelle chair.

Les femmes se révoltent

Pourtant en couple, elles sont de plus en plus à éprouver le désir de tester un autre homme, simplement par attirance sexuelle, pour confirmer un sentiment ou pour raisons strictement financières. Certaines – même si elles sont encore très rares – n'hésitent pas à le montrer ouvertement, quitte à se faire traiter de tous les noms d'oiseaux, y compris ceux qui n'existent pas… Comme la plupart des jeunes habitants de Tsingoni, Ayouba Abdou connaît une villageoise trompant son mari, mais qu'il n'a toutefois pas voulu salir pour leur famille : "Je ne dirais pas son nom, mais elle habite là, tout près", affirme-t-il en pointant du doigt la maison de l'heureuse élue.

"Tout le monde sait ce qu'elle fait, mais son mari ne veut pas ouvrir les yeux et nous traite de menteurs. Ça fait longtemps que nous avons arrêté d'essayer de convaincre le gars, et sa femme continue ses conneries", se désole le lycéen de Coconi. Avoir deux copains, devenir "polyandre au black", cette épidémie – qui se propage à vitesse grand V à Mayotte – atteint les plus jeunes. Faïza*, seize ans, vient d'entrer au lycée à Chirongui, son village. Cette élève de seconde est amoureuse d'un Mahorais, étudiant en Métropole qu'elle fréquente depuis deux ans… mais elle vient de le tromper : "Mon petit copain ne vient que pendant les vacances d'été. Déjà que c'est dur de rester dix mois toute seule, quand en plus un garçon pour qui tu éprouves de l'attirance vient t'avouer ses sentiments… Il fallait que j'accepte, car je doutais de ce que je ressentais, mais maintenant je sais que ce n'est pas lui. Avant je disais qu'il n'y en aurait pas d'autres que mon petit copain, mais là je ne dirai plus rien et laisserai les choses aller, car en vérité on ne peut pas savoir ce qui peut se passer dans son cœur", conclut-elle avec moins d'assurance.

Un réseau fermé, un scandaleux business

À côté d'elle, sa copine Faou*, dix-neuf ans et beaucoup moins sentimentale, détient des positions bien différentes : "Moi j'en ai rien à cirer des mecs. Au début je tenais à mon copain, mais il me faisait trop de mal avec ses autres p…., il y en avait qui étaient mes copines en plus. Aujourd'hui, la roue a tourné, je sors avec celui que j'ai envie. J'en ai un ici (ndlr : au lycée modulaire de Chirongui), un autre au lycée de Kahani et un m'zungu que je viens de rencontrer", avoue sans aucun scrupule la lycéenne avant de lâcher : "Eux, ils s'amusent depuis trop longtemps, à notre tour de nous amuser".

Les collégiennes et lycéennes y vont donc doucement de leur premier pas dans la péripétie. Cependant, celles-ci apparaissent comme on pourrait dire des "amatrices", des débutantes, à côté de la réalité cachée de Mayotte. Car c'est un véritable réseau de femmes mahoraises qui passent par cette alcôve, une pratique scientifiquement calculée car quasi systématiquement liée à des fins matériels.

"Elles s'en parlent, se comparent et en rigolent sans y trouver la moindre gêne", balance une nouvelle anonyme, dans la crainte d'être bannie de toute manifestation en dévoilant son identité… on la nommera Mariame. "C'était lors d'un mariage. J'étais parmi un groupe de femmes quand l'une d'elles nous a demandé ce que nous avions reçu pour la St-Valentin, elle m'a visé en premier. Je lui ai répondu un parfum et là elles se sont mises à rire. Elles étaient une dizaine et toutes avaient reçu des cadeaux hallucinants, devinez par qui ? Leurs amants, souvent des élus".

"La polyandrie à Mayotte existe, mais grave !"

"Une d'elle se vantait d'avoir reçu 10.000 euros, juste pour se payer un voyage", poursuit-elle, "une autre a choisi sa voiture neuve au concessionnaire, achetée par son amant. J'ai ensuite compris pourquoi elles riaient, j'étais ridicule avec mon tout petit parfum…". Pour cette fidèle dame mariée et mère d'une fille, ce type de comportement est honteux. "Faire un crédit de plusieurs années pour ce genre d'investissement, puis dire à sa femme ne pas avoir d'argent pour le goûter des enfants pour l'école, c'est irresponsable".

Aucun sentiment donc de la part de ces dames, que du business. Et il semble qu'elles savent parfaitement où elles mettent les pieds. Pas moins calculatrices que rusées, elles n'hésitent pas à faire usage de leur talent de comédienne en présence de "leurs victimes". Sociale, très appréciée et donc toujours témoin de ces propos, Mariame n'arrête pas d'halluciner dans les différents regroupements de femmes : "la polyandrie existe à Mayotte, mais grave !". Celle-ci continue de raconter : "elles sont malines, extrêmement malines et une fois qu'elles ont eu ce qu'elles voulaient, elles disparaissent. Des expertes en la matière je vous dis !".

Bonne parleuse en déclarant ne pas vouloir apporter le trouble dans la famille du "financeur", actrice talentueuse pour faire semblant d'être énervée au retour suspect de son mari ou pour esquiver la compagnie d'un amant mal foutu; ce qui compte, c'est d'atteindre le but fixé. Construire ou finir sa maison, rembourser des dettes, voyager, compléter son commerce… les raisons peuvent être nombreuses, mais il ne s'agit certainement pas – ou alors très rarement – de relation sentimentale.

La polyandrie, un sujet tabou que ni les Mahoraises et encore moins les Mahorais souhaitent publiquement reconnaître, mais qui est pourtant bien réelle à Mayotte.

* : Prénoms d'emprunt

Ichirac Mahafidhou

08/01/09 – Visite et voeux de Jégo

Le secrétaire d'Etat à l'Outremer Yves Jégo est attendu dans l'île ces jeudi 8 et vendredi 9 janvier. Il présentera ensuite ses voeux le mardi 13 janvier à 19h30. Il a choisi pour cela le site du Musée de la marine à Paris. Mercredi 14 janvier, la nouvelle première secrétaire du PS Martine Aubry délivrera son message pour la nouvelle année rue de Solferino et le jeudi 15 janvier le Premier ministre François Fillon se pliera à l'exercice des vœux à l'hôtel Matignon.

08/01/09 – Chiffre : 63.185.925

C'est le chiffre officiel de la population française, Outremer compris, révélé par l'Insee qui vient de publier son premier recensement général de la population française à partir d’une nouvelle méthode d’enquêtes annuelles par échantillons, une donnée primordiale pour chacune des 36.685 communes françaises.

"Quelque 350 dispositions législatives ou réglementaires font référence à la notion de population, régissant et organisant la vie des communes (finances, organisation et taille du conseil municipal, fonction publique territoriale) ou des structures intercommunales", a précisé l'institut de statistiques. Par rapport à 1999, date du dernier recensement général, la France (Outremer compris) a gagné 3 millions d’habitants.

L'avantage de la nouvelle méthode est de permettre un recensement actualisé avec une valeur légale chaque année (on aura début 2010 les chiffres valant pour l'année 2007 à partir des enquêtes menées entre 2005 et 2009). Dans les communes de 10.000 habitants ou plus, une enquête par sondage est effectuée, chaque année, sur 8% des logements. Pour celles de moins de 10.000 habitants, la collecte est exhaustive sur la commune, mais intervient seulement une fois tous les cinq ans.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes