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16/01/2009 – Des bijoutiers et couturiers à M’tsangamouji

16/01/09 - Des bijoutiers et couturiers à M'tsangamouji"Il y a une richesse culturelle qui vient de la tradition, que ce soit en couture ou en bijouterie, il existe un patrimoine exceptionnel à Mayotte. Ces formations permettent en quelque sorte de les remettre au gout du jour." Ravie d'accueillir ces deux nouveau CAP dans son établissement, la principale du collège de M'tsangamouji Maryse Vérité voit dans leur développement et leur réussite un véritable défi. "La réussite sera bien sûr de voir ces jeunes passer de la formation au monde du travail. C'est différent des formations du bâtiment pour lesquelles il y a un réel besoin de main d'œuvre sur l'île, ici il va falloir créer ce besoin."

Le défi également est de faire vivre ces deux CAP, qui en sont à leurs débuts. Venus de toute l'île, les 25 élèves de couture et les 24 élèves en art du bijou ont été recrutés grâce à une information relayée l'an dernier par tous les professeurs principaux de classes de 3e. Après les difficultés d'acheminement du matériel à la rentrée, il faut maintenant trouver des entreprises pour accueillir les jeunes en stage 4 semaines à la fin de l'année et 8 semaines l'an prochain. "Les élèves de couture partiront en stage par demi groupes, un en avril et un en juin, ainsi il y a deux fois moins d'entreprises à trouver", explique Mme Vérité. La même solution devrait être appliquée pour les élèves bijoutiers.

Afin de promouvoir ces sections et de valoriser le travail effectué par les élèves auprès de leurs familles, l'établissement prévoit une manifestation pour la fin de l'année, avec un défilé pour lequel les deux classes travaillent déjà. Les deux enseignantes de la section couture, Mmes Martin et Vasquez, ont déjà commencé à rechercher les tissus pour les modèles qui seront confectionnés cette année en vue du défilé. Les "mannequins" seront recrutés parmi les élèves du collège avec l'aide des autres enseignants.

Création de patrons, coupe, confection, retouches et sur-mesure

"Nous travaillons avec des tissus locaux et bien entendu sur des modèles estivaux", précise Sylvie Martin. "Elles apprennent la création de patrons, la coupe et la confection, ainsi que les retouches est le sur-mesure. Il n'y a pas de travail dans le prêt-à-porter ici, donc il est logique de les faire travailler sur la fabrication et le suivi, elles font aussi de la broderie." L'enseignante appelle de ses vœux la mise en place d'un bac pro pour permettre aux élèves de poursuivre leur formation sans se risquer en Métropole. Un souhait partagé par les 24 jeunes femmes de la section… et l'unique garçon.

Fils de couturier, le jeune homme est parfaitement à l'aise au milieu des machines à coudre. Il tient à poursuivre en bac pro, jusqu'au BTS, une bonne occasion de partir dans l'Hexagone, mais pour mieux revenir ici installer son entreprise de couture. Ses camarades sont partagées entre le désir d'aller voir ailleurs et la certitude de mieux réussir en poursuivant leurs études sur Mayotte, mais toutes souhaitent poursuivre après le CAP et pour beaucoup travailler ensuite dans l'île.

Quelques salles plus loin, les 24 élèves de la section art du bijou dessinent, découpent et scient. Eux aussi présenteront leur travail en fin d'année en confectionnant des bijoux qui s'accorderont aux tenues des apprenties couturières. Dans l'atelier où ils passent deux journées de 8 heures par semaine, ils travaillent sur du maillechort et du laiton, des métaux similaires à l'argent et l'or. "Cette année nous leur apprenons à maîtriser les bases du métier : le découpage de motif, le perçage, la soudure… Ils apprennent à manier tous les outils, doivent être capables de reproduire une forme et maîtriser les différentes notions du bijou homme, femme et enfant. Pour l'instant nous travaillons sur des modèles plats, quand ils auront acquis de la maîtrise nous passerons au volume avec les bagues, les broches, etc."

Dessin d'art, dessin technique et histoire de l'art

Bijoutier de formation, leur enseignant M. Lardo estime qu'en fin de CAP les élèves auront le niveau pour travailler en atelier de bijouterie. Tortues, fleurs d'ylang, cartes de l'île, la classe travaille sur le thème de la nature, de Mayotte. "Les garçons sont plus appliqués, plus minutieux", constate leur professeur d'arts appliqués Mlle Delattre. "Les filles sont plus impatientes, elles attendent de passer à la création, de se confectionner leurs bijoux."

La création véritable, ce sera plutôt pour la deuxième année, mais les deux enseignants découvrent avec plaisir que nombreux sont les élèves qui ont un certain potentiel artistique. Quand ils ne sont pas en atelier, ils suivent des cours de dessin d'art, de dessin technique et d'histoire de l'art, en plus des cours d'enseignement général.

"La manière de travailler en Europe est différente de celle de Mayotte", explique M. Lardo, "les outils ne sont pas les mêmes. Ici il n'y a qu'un seul grand type de bijou, ils le verront durant leurs stages, moi je les ouvre à ce qui se fait ailleurs. C'est une bonne chose que les stages se déroulent en avril, ce sera l'approche de la saison des mariages, ils seront plongés dans une ambiance de travail."

Pour la deuxième année, la principale envisage de faire venir des intervenants pour travailler avec les jeunes des deux sections sur la recherche d'emploi et la création d'entreprise. S'il a lieu, le développement touristique de l'île devrait leur offrir un marché.

Hélène Ferkatadji

20/01/09 – 21 écoles pour les parents

 

Ce sont au total 336 parents d'élèves qui bénéficieront du 1er dispositif "Ecoles des parents", mis sur pied par la direction du Travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DTEFP) de Mayotte, en collaboration avec les mairies. Ces derniers sont chargés de mettre à disposition les locaux et de mobiliser la population pour cette importante action, destinée à lutter contre l'illettrisme et l'analphabétisme.

À travers l'école des parents, la DTEFP a de nombreux objectifs : améliorer l'éducation et l'accompagnement de leurs enfants à la scolarité, faciliter l'insertion dans la vie sociale par une meilleure maîtrise de la langue française, mais surtout l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi. "Une mère analphabète qui récupère le bulletin scolaire de son enfant, ce bulletin-là sera pour elle une feuille blanche. Comment pourrait-elle intervenir dans cette situation ?", image le responsable du service accompagnement des publics en difficulté à la DTEFP Faridy Attoumane. Un exemple parmi tant d'autres qui illustre l'utilité de ce projet.

L'école des parents est un dispositif national, les premiers cours à Mayotte ont été entamés dans la semaine au sein de la commune de Chirongui. Les autres communes devraient suivre prochainement. La fin de l'action est prévue pour le 31 mai sur 21 sites, dont cinq dans la capitale. Durant ce semestre, un comité composé de la DTEFP, des mairies, du vice-rectorat, de l'ANPE et des représentants des organismes de formation suivra l'évolution du dispositif. Il se réunira une première fois en février pour apprécier les conditions de démarrage, en avril pour un premier bilan et en juin pour le bilan final et l'évaluation des résultats obtenus.

19/01/09 – Les transporteurs gagnent un sursis de 3 ans

Vendredi, les transporteurs du STIM et du STM ont bloqué les principaux carrefours de l'île, empêchant ainsi toute circulation automobile très tôt dans la matinée jusqu'à 16 h. Les élèves transportés par les grévistes sont restés chez eux, et les nombreux passagers de taxis aussi. Seuls les deux-roues et les véhicules prioritaires (pompiers, ambulances, infirmiers libéraux) ont pu se frayer un chemin à travers les barrages. Globalement, les automobilistes qui voulaient absolument se déplacer ont pris leur mal en patience. Ceux qui avaient un avion à prendre ont du passer les barrages avec leur valise sur la tête. Les grévistes réclamaient le maintien d'une seule DSP concernant le marché des transports scolaires au lieu de 10, ainsi qu'un délai supplémentaire pour organiser et former les entreprises mahoraises.

Après de longues négociations, les troupes de Madi Baco et Mohamed Houlameont ont obtenu un sursis de 3 ans. Le président Douchina a promis que pour les 3 prochaines années, la DSPla CMTS. Durant ce laps de temps, celle-ci n'aurait pas le droit d'acquérir de nouveaux véhicules. En cas de besoin, ce serait les sous-traitants qui pourraient augmenter leur parc de véhicules. Les grévistes ont également obtenu un plan de soutien de la CDM pour organiser leur profession. serait encore accordée à

Dès cette année, certains professionnels partiront en formation à la Réunion et en Métropole pour décrocher les diplômes et qualifications nécessaires pour pouvoir candidater eux-mêmes dans 3 ans à la DSP. Ce délai pourra permettre aux entreprises actuelles de se regrouper en coopérative ou groupement d'intérêts économique afin d'être plus costaud et concurrencer les gros transporteurs que sont la CMTS, Carla Mayotte transport et ceux qui viendront de l'extérieur.

19/01/09 – Le président Douchina en mission rue Oudinot

Le président du Conseil général Ahamed Attoumani Douchina est parti dimanche à Paris pour rencontrer le secrétaire d'Etat à l'Outremer Yves Jégo. L'objet de cette visite est économique, puisque le président du CG va demander à Yves Jégo quelles seront les mesures prises pour Mayotte pour faire face à la crise.

16/01/2009 – L’insecte stérile contre le paludisme et le chikungunya

Son principe est d'une extrême simplicité : lâchés en masse, les mâles stériles ont pour mission de circonvenir les femelles locales. Leur accouplement n'engendrant aucune descendance, à l'issue d'opérations répétées, la population disparaît par extinction naturelle. La technique est d'une plus grande complexité, puisqu'il faut d'abord isoler les mâles – pas question de lâcher des femelles, responsables de la propagation des virus -, puis les stériliser. Dans les deux cas, on procède par irradiation, en recourant à l'usage du cobalt 60 ou bien des rayons X.

Les insectes de laboratoire de Seibersdorf, descendants de spécimens capturés au Soudan en 2005, n'ont encore à leur actif que deux opérations de terrain. Encore ne s'agissait-il que de lâchages expérimentaux, destinés à appréhender leur comportement et à mesurer l'ampleur de la mobilisation nécessaire le jour J. La production massive de mâles stérilisés destinés à être lâchés aux alentours de Dongola, une région agricole de la vallée du Nil très peuplée et affectée par un paludisme endémique, aura lieu à Khartoum. Le site a été choisi en raison de sa proximité avec un gisement d'uranium permettant l'irradiation au cobalt 60. Les entomologistes de Seibersdorf espèrent parvenir, en 2010, à une production quotidienne d'un million d'individus. Ce qui, à raison d'un lâcher par jour durant plusieurs mois, devrait conduire à l'extinction des anophèles locaux.

L'île de la Réunion, victime d'une terrible épidémie de chikungunya en 2005 et 2006, présente, par son isolement géographique, des conditions d'expérimentation idéales pour l'application de la TIS. L'AIEA et l'Institut de recherche pour le développement (IRD) ont signé un accord de coopération le 30 septembre. Il prévoit d'associer l'expertise des entomologistes de l'institut français, qui étudient depuis, plusieurs années, les populations d'Aedes albopictus, vecteurs du chikungunya et de la dengue, et d'Anopheles arabiensis, propagateurs du paludisme, aux techniques de séparation des sexes et de stérilisation développées par l'AIEA.

Dans un premier temps, il s'agira de tester l'applicabilité de la TIS à la Réunion où la lutte a été menée jusqu'à présent à coups de bombardement d'insecticide. "La TIS permet de s'affranchir des insecticides, souligne Didier Fontenille, responsable à l'IRD du projet réunionnais. Le moustique œuvre lui-même à son extinction, l'environnement n'est pas agressé."

La phase expérimentale, dont le coût est évalué à 3 millions d'euros, devrait être menée sur quatre ans et financée par le ministère français de la santé, en partenariat avec le conseil régional de la Réunion et les organismes de recherche. Si la TIS s'avère compétitive, la Réunion se lancera dans la production d'anophèles et d'aèdes stériles à l'horizon 2015."Encore faut-il s'assurer de l'acceptabilité du projet par les habitants", prévient Didier Fontenille. Un des volets du projet réunionnais est consacré à la communication.

16/01/2009 – 10ème Conférence des EPL

En l'espèce, la fédération estime que "les nouvelles dispositions en matière de défiscalisation doivent permettre la production de logements sociaux supplémentaires" et demande à ce que "les textes réglementaires sortent rapidement, en intégrant des modifications comme l'ouverture de la participation à d'autres financeurs que les collectivités, une augmentation de l’assiette de subvention de 25%, et une équité de traitement entre Dom avec un loyer plafond unique fixé par l’Etat au niveau du loyer plafond de la Réunion soit à 6,31€/m2 pour les quatre Dom", afin de relancer efficacement la production dès 2009.

Toujours selon la fédération des entreprises publiques locale, le forfait charge doit être revalorisé, comme annoncé dans le cadre du projet de loi Lodeom. Un argument qui ne concerne pas le territoire de Mayotte, exclu du dispositif de développement de l'économie ultramarine, mais pour lequel la fédération recommande toutefois de "solvabiliser les ménages en revalorisant l’allocation logement", afin de contribuer à la production d’un habitat décent sur l'île.

Enfin, la motion propose un doublement de l'investissement de la Foncière logement, passant de 500 à 1000 logements par an, une diversification des sources de financement et de porter la taxe sur la plus-value foncière à 15% au lieu de 10%, comme proposé dans le projet de loi Boutin.

François Macone

16/01/2009 – Musique : A la découverte de l’envers du décor

Musicien est un vrai métier qui peut s’apprendre. Cela tombe bien car ce ne sont pas les candidats amateurs qui manquent pour devenir des professionnels et vivre ainsi de leur passion. La société Presque Bleu a pu s’en apercevoir depuis qu’elle organise le Prix Musique océan Indien et les Tremplins musique de Mayotte. Cette semaine, les lauréats des Tremplins (organisés en marge du Fim 2008), Ténor, Diho et Jimmy ont suivi la deuxième série d’ateliers au service culturel consacrés à l’apprentissage de quelques notions indispensables pour pouvoir tourner plus souvent en dehors de notre île.

Le premier des ateliers, conduit par Brigitte Dabadie, concerne l’administration et la communication. Pour Diho, chanteur confirmé, la chose est nouvelle. “Je ne connais rien de tout ça. Il y a des personnes à Marseille qui s’occupent de ça pour moi”, indique le chanteur habitant à Chirongui. “C’est toujours un plus quand l’artiste a des notions basiques dans ces domaines. Il faut s’y coller. Quand tout se passe bien, c’est grâce à l’artiste, mais quand les choses tournent mal, c’est souvent la faute du manager”, ironise Brigitte Dabadie, elle-même ancienne manager.

Les artistes apprennent à constituer un projet, un budget, obtenir les informations essentielles pour obtenir des aides pour les tournées, pour l’enregistrement d’un disque. “C’est du travail, du travail, du travail”, répète-t-elle, tout en préconisant à Diho d’alléger ses fichiers informatiques pour les envoyer à d’éventuels organisateurs de festival.

“Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux !”

Tout le monde n’a pas de haut-débit, mais ce n’est pas parce qu’on ne l’a pas qu’on ne doit rien faire. Un peu plus haut dans un Algeco près de la salle de cinéma, Didier l’intervenant en arrangement fait des gammes avec les membres du groupe Ténor. “Je réponds à une demande spécifique du groupe. Ils veulent savoir comment lire la musique”, explique-t-il en donnant des bases du solfège aux Nordistes d’Acoua. Néanmoins, l’arrangeur montre au groupe comment enrichir les rythmes en jouant avec les timbres des instruments ou de la voix.

Au même moment, Jimmy et ses musiciens font face à Serge Trouillet et Benjamin Georjon (qui appartient à la structure parisienne Le Coach) dans la salle de cinéma. Les mines sont un peu crispées. L’exercice en cours consiste à faire comme si les musiciens étaient sur une scène avec un large public devant eux. Pas forcément évident quand il y a seulement trois personnes dans une grande salle.

“Les gens paieront pour voir ce que vous faites. Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux ! Ils sortiront du boulot, se seront engueulés avant, ils ne doivent penser qu’à votre spectacle et doivent avoir envie de courir acheter votre disque le lendemain. Il ne faut pas avoir peur”, lance Serge Trouillet à Jimmy et ses comparses. Mais Presque Bleu a confiance en ces trois lauréats. En personnalisant ces ateliers, les intervenants font tout leur possible pour que leurs élèves puissent acquérir ces nouvelles notions et puissent accomplir leur rêve.

Faïd Souhaïli

19/01/09 – Prochaine conférence des Naturalistes sur Mohéli

Pour sa rentrée 2009, qui correspond également aux 10 ans de l'association, les Naturalistes organisent leur prochaine conférence intitulée “Mohéli, l’île nature” vendredi 23 janvier à 17h30 à la salle de cinéma Alpa Joe. L'île de Mohéli, la moins peuplée des îles Comores, est aussi celle où le patrimoine naturel est encore le mieux préservé. L'île a un taux d'endémisme élevé et offre certains sites d'intérêt exceptionnel. La roussette de Livingstone, plus grande chauve-souris du monde, n'existe qu'à Mohéli et Anjouan. Le lac Boundouni, à l'est de l'île, a été classé zone humide d'importance internationale. Les mammifères marins sont abondants entre l'île et les îlots de Niou Machoua. Les tortues marines viennent pondre en grand nombre sur les plages, notamment celle d'Itsamia.

Les richesses de l'écosystème marin ont conduit à la création en 2001 du Parc marin de Mohéli, première initiative de ce type dans la région. Il associe des organismes internationaux (Pnud, WWF, Kelonia, etc.) et des associations villageoises locales pour préserver et valoriser les ressources de l'environnement marin. D'autres stratégies de développement sont beaucoup moins soucieuses de la préservation de l'environnement, comme le projet de construction d'un port sur le site d'Itsamia, le plus important site de ponte de tortues de la région. La conférence montrera notamment comment des associations locales s'efforcent de conjuguer développement et conservation du patrimoine naturel. Le conférencier est Anfani Msoili, représentant d'un organisme international (Marine Turtle Force) et animateur d'associations locales à Itsamia. C'est le frère de Daan Ouni Msoli qui avait été gravement agressé il y a quelques mois par des braconniers de tortues.

19/01/09 – A Mayotte, la « première maternité de France » est ouverte à tout le monde

"La maternité est ouverte à tous: on ne demande ni papiers ni carte de Sécurité sociale pour accoucher". Comme les 15 médecins accoucheurs, Cherif Oussaïd, chef de service au centre hospitalier de Mayotte (CHM), ne fait pas de différence entre Français et clandestins. "Il n'y a pas de séparation ethnique ni identitaire", ajoute le médecin d'origine algérienne, qui dénombre 8.100 accouchements en 2008 pour l'ensemble de l'île française de l'océan Indien, dont 4.470 au "plateau technique" de Mamoudzou, "première maternité de France", rapporte l'AFP.

Selon le rapport d'activité de 2007, 62% des femmes accouchent sans être affiliées à la Sécurité sociale. Parmi elles, de nombreuses Anjouanaises entrées clandestinement, des Malgaches, des africaines aussi. Selon un rapport publié en septembre par Ibrahim Aboubacar, conseiller général (PS), "environ 5.000 femmes sans papiers viennent accoucher dans l'île dans l'espoir que leur enfant devienne Français à leur majorité".

A la maternité, Saanda Mohamed, 28 ans, Comorienne d'Anjouan, vient d'avoir son troisième enfant. Elle vit à Mayotte "depuis 2002", après être venue clandestinement. "Mariée" à un Mahorais ayant un emploi, elle espère avoir "bientôt des papiers". Non assurée sociale, elle devra s'acquitter de 300 euros, si les moyens de la famille le permettent, pour le suivi de la grossesse et l'accouchement. Ce montant a été fixé en 2005, à un niveau supérieur à celui applicable à l'hôpital de Hombo, à Anjouan, "afin de limiter l'appel d'air que la fourniture de ces soins à Mayotte pourrait produire sur la population anjouanaise", rappelle un récent rapport du Sénat.

Les assurées sociales, a priori plus aisées financièrement, ne paient rien. Selon M. Ouassaïd, "le nombre d'enfants par habitante de Mayotte est de 4,7 et le taux de natalité de 40 pour 1.000". "Il y a beaucoup de grossesses avant 14 ans et un deuxième enfant à 15 ans n'est pas rare". 53% de la population avait moins de 20 ans en 2002, selon l'INSEE.

Côté matériel, la maternité est classée "niveau 3", le plus élevé, explique Jackie Collet, praticien hospitalier, ce qui signifie qu'elle peut accueillir les prématurés de 28 semaines. "Mais on les transfère (en général à la Réunion, ndlr) s'il y a un haut risque d'accouchement prématuré avant 30 semaines avec pathologie, à cause du manque de pédiatres", précise M. Collet.

Si les soins sont de qualité, il n'y a pas de péridurale systématique, "car il n y a pas suffisamment d'anesthésistes", poursuit le médecin. Et la maternité pratique "plus de 1.000 césariennes par an", bien que les Mahoraises en aient "horreur", ajoute-t-il. Selon lui, une solution pour décharger Mamoudzou serait d'"étoffer l'équipe" et de prévoir des affectations temporaires à Anjouan, où la France projette de financer une nouvelle maternité. "On supplée au manque de structures privées", souligne de son côté M. Ouassaïd. Mayotte (187.000 habitants en 2007 officiellement) compte en tout et pour tout 20 médecins libéraux.

UNE Mayotte Hebdo N°411 – Vendredi 16 janvier 2009

UNE Mayotte Hebdo N°411 - Vendredi 16 janvier 2009 Délégation de Service public

11 000 enfants à transporter

 > Société – Relation entre les jeunes et les politiciens
 > Education – Des bijoutiers et des couturiers à M'tsangamouji
 > Météo – Une année 2008 de pluies et de chaleurs record
 > Mayotte ECO – Création de la CGPME ce samedi

15/01/09 – 13.520 reconduites à la frontière comptabilisées l’an dernier

13.520 reconduites à la frontière en 2008. C'est le chiffre affiché par Mayotte et révélé ce mardi par Brice Hortefeux qui, avant d'être promu dans les prochains jours, ministre des affaires sociales, a dressé le bilan de son action à la tête du ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Avec 13.520 sur les 29.796 "éloignements" de personnes en situation irrégulière sur l'ensemble du territoire français, Mayotte apporte son quota à la "culture du résultat" chère à Nicolas Sarkozy, mais fait moins qu'en 2007 avec 16.174 reconduites à la frontière. Chiffres passés sous silence lors de la conféren- ce de presse de Brice Hortefeux : plusieurs dizaines d'immigrés clandestins sont morts noyés entre Anjouan et Mayotte au cours de l'année dernière. Combien sont-ils réellement ? Il est bien difficile de le savoir, le décompte macabre autrefois rendu public par l'ONG Observatoire de l'émigration clandestine anjouanaise n'a plus cours. Toutefois, les quelques naufrages de kwassa-kwassas rapportés par la presse locale font état de près de cent morts durant l'année 2008 dont un nombre important de femmes et d'enfants en bas âge.

15/01/09 – Corsairfly casse les prix

Depuis 14 heures hier après-midi, la compagnie Corsairfly met en vente, et ce jusqu'au 31 janvier, 500 places au prix unitaire de 999€ sur ses lignes à destination et au départ de Mayotte pour Paris. Annoncée par Mathilde Hory, gérante de l'agence de voyage Mayotte vacances, cette promotion a cours pour les vols compris entre le 25 juin et le 28 août prochain, exceptés ceux du 4 et 11 juillet, comme ceux du 14 et 21 août, déjà complets. "C'est une simple promotion. Ce n'est pas encore l'application du dispositif négocié avec le gouvernement pour faciliter la continuité territoriale entre la métro- pole et l'Outremer, même si Corsair, aux cotés d'Air France, va s'engager dans le cadre de chartes sur 3 ans à vendre 15% de ses sièges vers La réunion et Mayotte du 15 juin au 15 septembre au prix le plus bas de la grille saisonnière", précise Mme Hory. Si les chiffres réalisés en décembre et janvier par Corsairfly sur le marché mahorais ne sont pas encore disponibles, tout porte à croire qu'ils ont été relativement bons, ce qui pourrait inciter la compagnie à réitérer ses dessertes mahoraises en décembre et janvier prochain.

Pour mémoire, la compagnie avait récupéré, durant les grandes vacances, 25% des parts de marché sur la période. Une réussite commerciale qui l'avait conduit à renouveler l'opération en 2009, avec cinq vols de plus que l'an passé au programme, sur une durée plus étendue, puisque le premier appareil à la bannière bleu ciel et blanche de la saison estivale atterrira sur le sur le tarmac de Pamandzi le 9 mai prochain, pour exploiter la liaison hebdomadaire jusqu'à fin septembre.

14/01/09 – Musique : A la découverte de l’envers du décor

De nombreux musiciens mahorais veulent vivre de leur passion. Cela passe par des tournées à l’extérieur et par conséquent par une professionnalisation. Presque Bleu croit au potentiel des artistes mahorais et tente de leur faire acquérir les savoirs essentiels pour qu’ils réussissent.

Musicien est un vrai métier qui peut s’apprendre. Cela tombe bien car ce ne sont pas les candidats amateurs qui manquent pour devenir des professionnels et vivre ainsi de leur passion. La société Presque Bleu a pu s’en apercevoir depuis qu’elle organise le Prix Musique océan Indien et les Tremplins musique de Mayotte. Cette semaine, les lauréats des Tremplins (organisés en marge du Fim 2008), Ténor, Diho et Jimmy ont suivi la deuxième série d’ateliers au service culturel consacrés à l’apprentissage de quelques notions indispensables pour pouvoir tourner plus souvent en dehors de notre île.

Le premier des ateliers, conduit par Brigitte Dabadie, concerne l’administration et la communication. Pour Diho, chanteur confirmé, la chose est nouvelle. "Je ne connais rien de tout ça. Il y a des personnes à Marseille qui s’occupent de ça pour moi", indique le chanteur habitant à Chirongui. "C’est toujours un plus quand l’artiste a des notions basiques dans ces domaines. Il faut s’y coller. Quand tout se passe bien, c’est grâce à l’artiste, mais quand les choses tournent mal, c’est souvent la faute du manager", ironise Brigitte Dabadie, elle-même ancienne manager.

Les artistes apprennent à constituer un projet, un budget, obtenir les informations essentielles pour obtenir des aides pour les tournées, pour l’enregistrement d’un disque. "C’est du travail, du travail, du travail", répète-t-elle, tout en préconisant à Diho d’alléger ses fichiers informatiques pour les envoyer à d’éventuels organisateurs de festival.

"Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux !"

Tout le monde n’a pas de haut-débit, mais ce n’est pas parce qu’on ne l’a pas qu’on ne doit rien faire. Un peu plus haut dans un Algeco près de la salle de cinéma, Didier l’intervenant en arrangement fait des gammes avec les membres du groupe Ténor. "Je réponds à une demande spécifique du groupe. Ils veulent savoir comment lire la musique", explique-t-il en donnant des bases du solfège aux Nordistes d’Acoua. Néanmoins, l’arrangeur montre au groupe comment enrichir les rythmes en jouant avec les timbres des instruments ou de la voix.

Au même moment, Jimmy et ses musiciens font face à Serge Trouillet et Benjamin Georjon (qui appartient à la structure parisienne Le Coach) dans la salle de cinéma. Les mines sont un peu crispées. L’exercice en cours consiste à faire comme si les musiciens étaient sur une scène avec un large public devant eux. Pas forcément évident quand il y a seulement trois personnes dans une grande salle.

"Les gens paieront pour voir ce que vous faites. Ce que vous faites est joyeux, soyez joyeux ! Ils sortiront du boulot, se seront engueulés avant, ils ne doivent penser qu’à votre spectacle et doivent avoir envie de courir acheter votre disque le lendemain. Il ne faut pas avoir peur", lance Serge Trouillet à Jimmy et ses comparses. Mais Presque Bleu a confiance en ces trois lauréats. En personnalisant ces ateliers, les intervenants font tout leur possible pour que leurs élèves puissent acquérir ces nouvelles notions et puissent accomplir leur rêve.

Faïd Souhaïli

14/01/09 – La confédération générale PME se crée à Mayotte

Ce samedi 17 janvier, à 14h30, se tiendra au Smiam, l'assemblée générale constitutive de l'union départementale CGPME Mayotte. A l'ordre du jour, une présentation du groupement de chef d'entreprises, l'adoption des statuts de l'union départementale CGPME Mayotte, l'élection du conseil d'administration et la constitution du bureau. Les votes devraient être sui- vis d'un débat afin de déterminer quelle sera la première grande action du syndicat. "Le fossé entre l'action politique et le monde entrepreneurial ne cesse de se creuser. Il est plus que temps de reconstruire un dialogue constructif, et deux groupements de chefs d'entreprises, dont les actions sont complémentaires, ne seront pas de trop pour mener cette mission", explique Fatsoy Zoubert, initiateur du projet et directeur du cabinet d'étude OTOI.

Après le vote et la constitution du bureau, une demande d'agrément sera envoyée à l'union nationale, à Paris, qui donnera sa réponse sous quinze jours. Et la teneur des tractations entamées en décembre par M. Zoubert auprès des représentants de la CGPME dans la capitale laisse entrevoir une issue favorable. Crée au sortir de la guerre, en octobre 1944 par Léon Gingembre, un industriel fabricant d'articles métalliques, la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et du patronat réel (CGPME) endosse le double rôle de représentation et de défense des intérêts des entreprises, a travers le dialogue direct avec les pouvoirs publics, la participation aux instances de concertation officielles, notamment dans les domaines social et économique, mais aussi en tant que porte-parole des intérêts des PME lors des discussions qu'elle pratique avec les différents interlocuteurs sociaux. Elle participe à des instances et organismes internationaux ou à vocation internationale.

14/01/09 – Les tribunaux font leur rentrée

Mardi matin ont eu lieu les audiences solennel- les de rentrée du tribunal de première instance (TPI) et du tribunal supérieur d'appel (TSA) de Mayotte. Devant les autorités administratives, politiques et policières, ainsi que tous les membres des tribunaux, la présidente du TSA Karine Pontchâteau et le procureur général Marc Brisset-Foucault, ont fait le bilan de l'an- née judiciaire passée et tracé les perspectives pour 2009, discours suivis par ceux de la présidente du TPI Marie-Thérèse Rix-Geay et par le procureur Gilles Rognoni. Le procureur général s'est notamment dit favorable à la réforme du juge d'instruction prônée par le Président de la République, avec la création d'un service centralisé à compétence nationale pour effectuer les enquêtes, à condition qu'il y ait des garanties statutaires d'indépendance par rapport au pouvoir politique. Il a également rappelé qu'outre la lutte contre l'immigration clandestine, la délinquance économique et financière ne doit pas être laissée de côté à Mayotte car la corruption, le favoritisme, les détournements de fonds publics ou les abus de biens sociaux sont des "cancers de la démocratie".

La présidente du TSA s'est réjouie de l'arrivée prochaine d'un nouveau magistrat à la Crec (commission de révision de l'état- civil) mais a regretté le nombre insuffisant d'assesseurs titulaires pour assister les magistrats du TSA dans leur travail. Elle a également annoncé qu'à partir du mois de mars, la Cour Criminelle devrait durer 15 jours, contre une semaine actuellement, 4 fois par an. Au cours de son réquisitoire, Gilles Rognoni a rappelé que la plupart des faits de nature pénale étaient liés à l'immigration clandestine (16.195 infractions sur les 22.676 faits constatés) et a affirmé que "tous les maux de l'île viennent en grande partie de cette immigration incontrôlée". Le procureur s'est notamment réjoui de l'application de la loi d'août 2007 sur la récidive qui permet de condamner les passeurs à 4 ans d'emprisonnement en cas de récidive.

La présidente du TPI a clôturé cette audience solennelle en rappelant que même si le dispositif d'accompagnement des enfants mis en place au mois de novembre 2008 et le développement du bureau de l'accès au droit et d'ai- de juridictionnelle créé en mars 2007 ont pu améliorer la situation de la justice à Mayotte, de vastes chantiers restent à mener pour 2009, notamment la refonte des textes et procédures du tribunal du travail.

14/01/2009 – Bulletin de vigilance orages

Des rafales de vent sous grains pourront atteindre 90 à 140 km/h et les seuils de fortes pluies seront atteints ou dépassés.

 

Des cumuls importants de précipitations sur de courtes durées, peuvent, localement, provoquer des crues inhabituelles de rivières ou de ruisseaux.

 

Au regard de ces prévisions, la préfecture recommande à la population de limiter ses déplacements, qui peuvent être rendus difficiles avec les cumuls de pluie par endroits.

 

Cet épisode orageux devrait durer 24 à 36 heures

 

CONSEILS DE COMPORTEMENT A LA POPULATION

 

Il est conseillé à la population :

 

  • S’il vous est absolument indispensable de vous déplacer, soyez très prudents et vigilants, les conditions de circulation peuvent devenir soudainement très dangereuses.
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  • Évitez d’utiliser le téléphone et les appareils électriques.
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  • Ne vous abritez pas sous les arbres.
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  • N’hésitez pas à vous arrêter dans un lieu sûr. Vous pouvez rester dans votre véhicule qui vous assure une bonne protection contre les effets de la foudre.
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  • Ne marchez pas en groupe.
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  • Ne restez pas sur les chemins pédestres.
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  • Rangez ou fixez les objets sensibles aux effets du vent ou susceptibles d’être endommagés.
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  • Signalez sans attendre les départs de feux dont vous pourriez être témoins.
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  • Si vous êtes dans une zone sensible aux crues torrentielles, ne traversez pas les ravines et les cours d’eau qui peuvent être l’objet de crues soudaines, prenez toutes les précautions nécessaires à la sauvegarde de vos biens face à la montée des eaux.

14/01/2009 – Audiences solennelles : Les tribunaux font leur rentrée

Revêtus de leurs robes de cérémonie, les magistrats des deux tribunaux de Mayotte ont fait leur rentrée en grande pompe, devant un parterre d'officiels. Les audiences solennelles ont débuté par celle du TSA, avec le réquisitoire de Marc Brisset-Foucault, procureur général, qui a salué le départ à la retraite en 2008 de Jean-Baptiste Flori, le président du TSA de Mayotte depuis 20 ans. Le procureur général a ensuite rappelé le développement de l'activité judicaire à Mayotte, passée en 20 ans de 3 à bientôt 15 magistrats, avec la nomination le 18 décembre dernier d'Yves Baudoin, venu du parquet d'Avignon, pour présider le TSA en mars prochain.

Le procureur général a ensuite évoqué la récente réforme de la composition du Conseil national de la magistrature (CSM) qui a eu lieu suite à la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 : si désormais il y a deux autorités distinctes pour la nomination des magistrats du siège et du parquet, l'unité du corps judiciaire en France n'a pas été remise en cause, a-t-il tenu à rappeler.

M. Brisset-Foucault s'est déclaré favorable à la réforme du juge d'instruction récemment prônée par le Président de la République, avec la création d'un service centralisé à compétence nationale pour effectuer les enquêtes, à condition qu'il y ait des garanties statutaires d'indépendance par rapport au pouvoir politique. Il a tenu à rappeler que seulement 5% des enquêtes sont confiées au juge d'instruction, et que seule une dizaine de dossiers concerne les grandes affaires où sont liés des hommes politiques ou de grands financiers. Pour lui, le système français est "considéré comme généralement dépassé car le juge d'instruction est trop seul".

Corruption, favoritisme, détournements de fonds publics : "des cancers de la démocratie"

Le procureur général s'est félicité de la création au mois d'octobre du GIR (Groupe d'intervention régional) de Mayotte, une structure interministérielle et interdisciplinaire qui permet, entre autres, de mieux lutter contre les trafics de drogue et d'êtres humains. M. Brisset-Foucault a également rappelé qu'outre la lutte contre l'immigration clandestine, la délinquance économique et financière ne doit pas être laissée de côté à Mayotte car la corruption, le favoritisme, les détournements de fonds publics ou les abus de biens sociaux sont des "cancers de la démocratie".

Karine Pontchâteau, la présidente du TSA par intérim, s'est réjouie de l'arrivée prochaine d'un nouveau magistrat à la Crec (Commission de révision de l'état-civil), mais a regretté le nombre insuffisant d'assesseurs titulaires pour assister les magistrats du TSA dans leur travail. Il n'y en a qu'un seul pour l'instant. Elle a également annoncé qu'à partir du mois de mars, la Cour criminelle devrait durer 15 jours, contre une semaine actuellement, 4 fois par an. La vice-présidente a conclu son intervention en soulignant le fait qu'un "gros effort reste à faire concernant le droit des victimes, trop souvent absentes aux audiences".

"Les maux de l'île viennent en grande partie de cette immigration incontrôlée"

L’audience solennelle du TPI a ensuite été ouverte par la présidente Marie-Thérèse Rix-Geay. Le procureur de la République près le TPI, Gilles Rognoni a ensuite prononcé un discours plutôt musclé aux envolées parfois lyriques. S’il s’est réjoui du fait que les mesures alternatives soient préférées à la saisine du tribunal, avec notamment la procédure du "plaider coupable" choisie par 128 personnes en 2008, il a en revanche déploré la "bombinette du 27 mars" en qualifiant les manifestants de "voyous et de passionarias de 1793" et de "pogrom racial" les agressions envers les Wazungu, des termes qui ont choqué certaines personnes dans l’assistance, notamment les avocats.

Après avoir rappelé que la plupart des faits de nature pénale étaient liés à l'immigration clandestine (16.195 infractions sur les 22.676 faits constatés, soit 71%), le procureur a affirmé que "les maux de l'île viennent en grande partie de cette immigration incontrôlée. Un bateau est arrêté, deux rentrent et certains pensent que cela ne sert à rien de lutter contre l’immigration clandestine. Il faut le relever le défi et j’ai bon espoir d’y arriver. Je remercie la police et la gendarmerie pour leur travail sans relâche. Depuis l’application de la loi sur la récidive, des peines pouvant aller jusqu’à 4 ans de prison ferme sont prononcées. Dans le milieu des passeurs, cela commence à se faire savoir et ça fait peur !", a-t-il martelé en soulignant également que l’emploi illégal de travailleurs sans papiers par les Mahorais était un facteur d’attraction pour les immigrants. Reprenant à son compte le slogan "No pasaran !" des Républicains lors de la guerre civile espagnole de 1936-39, le procureur a affirmé que "les kwassas ne passeront pas !"

De plus en plus, les Mahorais sollicitent le juge aux affaires familiales

Marie-Thérèse Rix-Geay, la présidente du TPI, a accentué son discours de rentrée sur les moyens dont disposerait le tribunal pour l’année 2009. En premier lieu, le nouveau magistrat qui viendra renforcer les effectifs de la Crec : "Fixer l’état civil est une étape indispensable", a-t-elle affirmé. De plus en plus, les Mahorais sollicitent le TPI, notamment le juge aux affaires familiales (Jaf) et le juge des enfants. "En 2008, grâce aux diverses actions en collaboration avec l’association Tama, nous avons pu tenir des permanences sociales pour réduire les reconduites à la frontière de parents sans enfants. Avec la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), nous travaillons pour limiter la récidive des mineurs et grâce au Conseil territorial de l'accès au droit (CTAD) et ses permanences de Mamoudzou et Bandrélé, les Mahorais sont informés de leurs droits, conseillés et orientés selon leurs besoins. L’aide juridictionnelle peut en témoigner", s’est-elle félicitée.

Pour 2009, les gros chantiers à venir sont la refonte de la procédure du droit du travail, le développement de la chambre commerciale, la réforme foncière et les journées d’information sur les enfants en danger dans les établissements scolaires, organisées en partenariat avec le vice-rectorat.

Julien Perrot & Faïd Souhaïli


L’activité du TPI en chiffres

Chambre de la famille (Jaf)

Traite tout le contentieux de la famille, y compris pour les Mahorais de droit local. L’augmentation du contentieux peut s’expliquer en partie par le fait que ce qui était traditionnellement jugé par les cadis est désormais porté devant le Jaf.

 

En 2006

En 2007

En 2008

Divorces prononcés

148

72

81

Décisions en matière de pension alimentaire,

résidence des enfants et droit de visite

241

224

311

Délégation d’autorité parentale

268

204

352

 

Contentieux civil

 

Jugements en 2007

Jugements en 2008

Contentieux général grande instance

61

64

Contentieux financier

51

81

Etat des personnes

299

286

Juge de l’exécution

61

32

Tribunal des affaires de sécurité sociale

16

54

 

Chambre commerciale

Traite des litiges avec un commerçant et des procédures de sauvegarde des entreprises. En 2008, 32 jugements et 138 injonctions de payer ont été rendus. En 2008, la chambre commerciale a été saisie pour :

– 1 procédure d’alerte initiée par le commissaire aux comptes

– 1 ouverture de procédure de sauvegarde

– 13 déclarations de cessation de paiement

– 3 redressements judiciaires

– 13 liquidations judiciaires

 

Evolution de la délinquance

En 2008, 22.676 faits de nature pénale ont été constatés dont 16.195 infractions à la législation sur les étrangers.

La gendarmerie a traité 3.370 affaires de délinquance générale, la police 2.166 et la Paf 945.

 

Dossiers confiés au juge d’instruction

– 38 ouvertures d’information pour crimes : 29 viols et viols aggravés, 2 assassinats ou meurtres, 1 violence ayant entraîné la mort, 6 violences aggravées ou homicides involontaires et 15 pour stupéfiants.

– 12 ouvertures d’information pour délits dont 9 stupéfiants, 10 vols avec arme, 2 escroqueries, 3 aides au séjour irrégulier, 2 faux et usage de faux et 15 divers.

NB : la somme des dossiers est supérieure au chiffre de tête, une instruction pouvant être ouverte pour plusieurs motifs en même temps.

13/01/09 – Le SDTM satisfait de la DSP pour le transport public

Alors que le Syndicat des transporteurs inter- urbains de Mayotte (Stim) et le Syndicat des taxis de Mayotte (STM) ont lancé un préavis de grève pour ce mercredi pour protester contre la délibération ayant projeté l'organisation du transport à Mayotte par une délégation de service public (DSP), une organisation se satisfait au contraire de ce système. Il s'agit du Syndicat départemental des transporteurs de Mayotte (SDTM). Son président Chébani Saïndou estime pour lui que le travail ne changera pas avec la DSP. "Aujourd'hui, nous sommes des sous-traitants de la CMTS. Mais à l'avenir, on pourra faire ce travail nous-mêmes, cela ne changera rien." Pour lui, il suffit que les transporteurs se réunissent en groupes d'intérêts économiques et travaillent en étroite collaboration avec les techniciens du Conseil général pour que ceux-ci leur indiquent les démarches à faire pour répondre aux appels d'offre qui seront émis.

"La commission qui lancera la DSP veut que nous discutions avec elle. Je ne vois donc pas où est le problème. Nous avons vu M. Castel ce matin et il nous a affirmé que la CCI nous aiderait selon ses moyens. Jeudi nous avons rendez-vous avec le président du CG pour qu'on nous explique dans le détail les critères à obtenir pour prétendre aux 10 lots à la rentrée de septembre" affirme Chébani Saïndou. Mercredi, le SDTM ne sera pas en grève contrairement au Stim et au STM. "Ces mêmes personnes qui ont signé le préavis de grève, sont les mêmes qui ont couru pour que les Mahorais puissent travailler dans le transport. Aujourd'hui, ils reculent alors qu'on nous propose de travailler avec le CG, on ne sait pour quelle raison" précise le président du SDTM à l'encontre de MM. Mohamed Houlame et Madi Baco qui ont affirmé que seules deux entreprises pouvaient aujourd'hui répondre à ces appels d'offre.

13/01/09 – Des solutions pour le logement social

Suite à la 10ème conférence des entreprises publiques locales (EPL), qui s'est déroulé à la mi-novembre à Mayotte et à La Réunion, la fédération des EPL vient de publier une motion avançant les conditions de relance de la production du logement social dans les Dom. La fédération recommande de renforcer les partenariats entre l'Etat et les collectivités locales et préconise la création d'une conférence permanente du logement afin d'instaurer un observatoire des conditions de production du logement social et une évaluation continue de l'efficacité des dispositifs financiers mis en œuvre. En l'espèce, la fédération estime que "les nouvelles dispositions en matière de défiscalisation doivent permettre la production de logements sociaux supplémentaires", et demande à ce que "les textes réglementaires sortent rapidement, en intégrant des modifications comme l'ouverture de la participation à d'autres financeurs que les collectivités, une augmentation de l'assiette de subvention de 25%, et une équité de traite- ment entre Dom avec un loyer plafond unique fixé par l'Etat au niveau du loyer plafond de la Réunion soit à 6,31€/m² pour les quatre Dom", afin de relancer efficacement la production dès 2009.

Toujours selon la fédération des entre- prises publiques locales, le forfait charge doit être revalorisé, comme annoncé dans le cadre du projet de loi Lodeom. Un argument qui ne concerne pas le territoire de Mayotte, exclu du dispositif de développement de l'économie ultramarine, mais pour lequel la fédération recommande toutefois de "solvabiliser les ménages en revalorisant l'allocation logement", afin de contribuer à la production d'un habitat décent sur l'île. Enfin, la motion propose un doublement de l'investissement de la Foncière Logement, passant de 500 à 1.000 logements par an, une diversification des sources de financement et de porter la taxe sur la plus value foncière à 15% au lieu de 10%, comme proposé dans le projet de loi Boutin.

12/01/09 – Mayotte a eu chaud en 2008

Les chiffres confirment l'impression ressentie par la population : l'année 2008 est globalement chaude sur Mayotte. Les températures nocturnes relevées par Météo-France sont, durant les douze mois de l'année 2008, supérieures aux normales avec une accentuation en fin d'année. Les températures maximales, légèrement fraîches jusqu'au mois d'août, dépassent elles aussi les normales à partir du mois de septembre. Au final, Météo-France enregistre pour Pamandzi une température maximale de 29.6° (moyenne sur 30 ans : 29.4) et minimale de 24° (moyenne sur 30 ans : 23.1).

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes