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28/01/2009 – 2ème Hip Hop Campz – Mystic en concert à Mayotte

Une star du rap français débarque à Mayotte pour asséner son flot et faire bouger les corps, en emportant dans ses bagages DJ H. Après Joey Star en 2007 et Admiral-T au dernier Fim, c'est Mystic qui vient se produire dans l'île, pour deux concerts qui s'annoncent grandioses. C'est grâce à l'entremise de Roland, membre actif de l'Equipe, que cet artiste de renommée internationale va pouvoir venir pour ces deux concerts. "J'ai rencontré Mystic quand il est arrivé en France en 1991. Avant il s'appelait Das Booga : c'était son premier nom de scène jusqu'en 1996 où il a fait un featuring avec Rockin' Squatt, le leader d'Assassins, dans l'album "L'underground s'exprime". C'est un peu moi qui lui ait donné son nom actuel au cours d'une soirée", se souvient Roland, qui a lié avec Mystic une grande amitié.

Après avoir tourné un court-métrage en 1994, ils ont joué ensemble dans le film "Ma 6T va cracker" sorti en 1997. En 2006, Roland, qui connaît bien le milieu underground du hip-hop parisien et marseillais, lui a déniché des featurings pour mettre en place le projet de son album "Dans les rues de Marseille".

Au terrain de foot du Baobab, Mystic jouera ses plus grands tubes, tirés notamment de ses premiers albums solo "Le chant de l'exilé" sorti en 2000 et "Naturel Mystic" en 2002 et des nouveautés comme son dernier single "Les ailes brisées" tiré de son prochain album "Magnitude 9" qui doit sortir dans le courant de l'année. A M'tsanga Beach, l'ambiance sera plus festive avec les DJ d'Atomix, DJ Black Diamond et DJ H. Le public pourra y entendre des textes plus engagés de Mystic.

En première partie des deux concerts, les artistes locaux du hip-hop mahorais auront également toute leur place, comme lors des derniers Hip Hop Campz, avec Bo Houss, Hadj MC et El Mafio de M'tsapéré, Tchill et Chaf Masta de Passamaïnty ou encore Djesh de Petite Terre. Quelques surprises seront au menu, nous signale Zamil, avec par exemple des démonstrations de skate-board par l'association Hadi's Salama.

"Du rap pour les exclus"

L'Equipe envisage également un travail d'écriture en studio avec les artistes locaux, grâce aux conseils avisés de Mystic, qui totalise plus de 12 ans de carrière. "Mystic est un exemple de longévité dans le hip-hop, surtout en solo. Beaucoup de rappeurs français ne chantent que 3-4 ans. La voix de Mystic, on l'entend à la radio chaque année", souligne Zamil. "A Mayotte, je vois la même chose qu'en Métropole : les jeunes sont là mais on les a mis de côté", constate Roland. "Je me suis dit que ce qu'on avait fait ensemble à Marseille, on pouvait le faire ici car Mystic a une bonne approche avec les jeunes. C'est un artiste qui vient du monde de l'underground et qui ne l'a jamais oublié, il a toujours fait du rap pour les exclus".

Le 14 février à Mtsanga Beach, une journée de l'artisanat est prévue, avant le début du concert, gratuite pour les enfants. La scène et la sono seront prêtées par le service culturel. Zamil veut aussi organiser des débats autour du hip-hop à Mayotte "pour qu'il soit reconnu dans la région et dans l'Hexagone".

Le hip-hop mahorais commence tout juste à s'engager sur la voie de la professionnalisation, avec Bo Houss et Djesh qui viennent de sortir leur premier album. Ce contact avec un artiste professionnel devrait permettre à ces jeunes prodiges de progresser encore plus dans leur expérience musicale, et d'en faire profiter le public !

Julien Perrot

 

Tarifs : 5 euros pour le concert du Baobab, 10 euros pour M'tsanga Beach. Boissons et restauration sur place. Réductions pour les adhérents.

*** Si vous voulez adhérer à l'association, vous pouvez joindre Zamil au 0639 67 71 25 ou Roland au 0639 27 03 90 ***

28/01/09 – La DSI toujours en suspens

Cheval de bataille des instituteurs, notamment du SE CGT Mayotte depuis plus d'un an, la majoration de 25% de la DSI (dotation spéciale instituteur), promise par le préfet et le président du conseil général à partir du 1er janvier 2009, ne sera pas versée aux ayant droit à la fin de ce mois, annonce le syndicat majoritaire des instituteurs. D'après le SE CGT, le conseil général n'a pas encore pris de délibération à cet effet. "Ces promesses non tenues et ces engagements non respectés ne sont autres que du mépris à l'égard des instituteurs qui ont perdu plusieurs journées de salaires pour un droit que même le Préfet leur a reconnu. Cela démontre une nouvelle fois que les instituteurs avaient raison de faire grève", estime le secrétaire général qui annonce une action éventuelle le 2 février prochain, lors de la session ordinaire du conseil général.

Les lycéens de Mayotte réclament des bus !

Furieux de ne pas voir arriver les bus scolaires que le président du CG leur avait promis dimanche (promis pour dès lundi et non mardi comme nous l’annoncions hier NDLR), à la clôture d’âpres négociations avec les différents syndicats des transporteurs, les lycéens et collégiens de l’île ont entamé lundi matin un mouvement de protestation spontané. Des groupes de jeunes ont d’abord bloqué, aux environs de sept heures du matin, la sortie du boulevard du Commandant Passot, à Kawéni, puis le rondpoint de la barge. Certains se sont allongés sur la voie publique. Les forces de l’ordre, venues les déloger, ont été prises à partie et un policier a été légèrement blessé par des jets de pierre. S’en suivirent une série d’altercations et l’arrestation musclée d’un jeune homme à Mamoudzou et de trois autres à Tsoundzou qui bloquaient le pont de Kwalé. Ces interpellations ont provoqué la colère des collégiens qui ont investi les locaux du conseil général afin d’exiger une concertation avec les élus.

 

Reçue par le directeur de Cabinet, une délégation composée de dix délégués de classe des lycées de Kawéni, Dzoumogné, Kahani et Mamoudzou ont négocié une heure durant le rétablissement des dessertes de transport scolaire et la libération du jeune lycéen arrêté une heure plus tôt contre la levée des barrages. « On nous a promis des bus pour au plus tard mercredi. Nous espérons que les élus tiendront parole, car cela fait plus de deux semaines que nous n’allons plus en cours, et beaucoup d’entre nous commencent à s’inquiéter du retard quis’accumule », explique un élève de terminale BEP.

 

Vers 17h, l’ensemble des conseillers généraux et le président Douchina se sont réunis avec les représentants du Stim qui accepteraient, selon nos dernières informations, de reprendre le travail au plus tard mercredi sous réserve d’une réécriture du protocole d’accord et d’un réexamen de la DSP le 2 février prochain, en session plénière du CG. En acceptant les conditions du Stim, les élus ont, semble-t-il, voulu parer au plus pressé, à savoir éviter un nouveau mouvement lycéen, mais surtout une manifestation des parents d’élèves. Il reste que les deux autres syndicats pourraient bien se sentir lésés par ce revirement de situation, eux qui avaient accepté les principes de l’accord initial.

27/01/09 – La préfecture lance un appel à projets de coopération régionale

Le Comité de gestion du fonds de coopération régionale de Mayotte examinera les projets de coopération régionale lors de sa réunion du jeudi 30 avril 2009. La préfecture lance donc un appel à projets pour la zone sud-ouest de l'Océan Indien, précisant que les pays prioritaires sont dans l'ordre les Comores, Madagascar et le Mozambique. Les projets de coopération pourront prioritairement concerner les domaines de la santé et du développement social, de l'éducation et la formation professionnelle, du développement économique et du commerce régional, de l'agronomie et du développement rural, de la culture et de la francophonie.  Les projets de coopération devront satisfaire aux orientations générales fixées par la Charte du comité de gestion et précisées parle cadre stratégique d'intervention 2006-2010 (fournis avec le formulaire de candidature), accessibles sur le site de la Préfecture : www.mayotte.pref.gouv.fr ou il est possible de retirer un dossier de candidature dans la rubrique "coopération régionale et codéveloppement". La date limite de dépôt des dossiers est fixée au lundi 23 mars 2009 à 18 heures, les dossiers éligibles seront transmis pour avis aux services de l'Etat et du Conseil général concernés ainsi qu'aux ambassades de France situées dans les pays de destination. Ils seront ensuite examinés par le Comité de gestion du Fonds de coopération Régionale au cours de sa réunion du 30 avril 2009.

27/01/09 – Mystic en concert à Mayotte

Mystic, membre actif du collectif Bisso Na Bisso aux côtés de Passi, Ben-J, Arsenik ou encore 2Bal, vient à Mayotte pour deux concerts : le premier samedi 7 février sur le terrain du Baobab, le second samedi 14 février à M'tsangabeach. Le rappeur de Meaux d'origine congolaise est invité par l'Equipe, une jeune association créée par Zamil et Roland, qui organise ce deuxième "Hip Hop Campz" pour que les artistes locaux du hip-hop aient la chance de monter sur scène et de se professionnaliser. C'est grâce à l'entremise de Roland, membre actif de l'Equipe, que cet artiste de renommée internationale va pouvoir venir pour ces deux concerts. Au terrain de foot du Baobab, Mystic jouera ses plus grands tubes, tirés notamment de ses premiers albums solo "Le chant de l'exilé" sorti en 2000 et "Naturel Mystic" en 2002 et des nouveautés comme son dernier single "Les ailes brisées" tiré de son prochain album "Magnitude 9" qui doit sortir dans le courant de l'année. AM'tsanga Beach, l'ambiance sera plus festive avec les DJ d'Atomix, DJ Black Diamond et DJ H. Le public pourra y entendre des textes plus engagés de Mystic.

En première partie des deux concerts, les artistes locaux du hip-hop mahorais auront également toute leur place, comme lors des derniers "Hip Hop Campz", avec Bo Houss, Hadj MC et El Mafio de M'tsapéré, Tchill et Chaf Masta de Passamaïnty ou encore Djesh de Petite Terre. L'Equipe envisage également un travail d'écriture en studio avec les artistes locaux, grâce aux conseils avisés de Mystic, qui totalise plus de 12 ans de carrière. "Mystic est un exemple de longévité dans le hip-hop, surtout en solo. Beaucoup de rappeurs français ne chantent que 3-4 ans. La voix de Mystic, on l'entend à la radio chaque année" souligne Zamil. "A Mayotte, je vois la même chose qu'en Métropole : les jeunes sont là mais on les a mis de côté" constate Roland. "Je me suis dit que ce qu'on avait fait ensemble à Marseille, on pouvait le faire ici car Mystic a une bonne approche avec les jeunes. C'est un artiste qui vient du monde de l'underground et qui ne l'a jamais oublié, il a toujours fait du rap pour les exclus".

26/01/09 – Le CG de Mayotte s’engage à transporter tous les élèves à partir de mardi

Suite à leur réunion avec les deux syndicats de transporteurs scolaires grévistes, le STIM et le SIM, les fédérations et associations de parents d'élèves avaient menacé eux aussi d'une grève et d'un blocage général pour protester contre le sort réservé à leurs enfants. Lors d'une réunion organisée avec eux ce dimanche, le président du conseil de Mayotte général Ahamed Attoumani Douchina, s'est engagé formellement à transporter tous les élèves vers leurs établissements dès mardi matin. Les parents d'élèves rangent donc les armes et attendent, "si mardi la promesse n'est pas tenue, nous descendons tous dans la rue", averti le président de la FCPE Ahamada Soilihi. Selon lui, 60 à 70% des cours ne se déroulent pas normalement à cause de cette grève.

26/01/09 – Eclipse annulaire du soleil ce lundi

Ce lundi 26 janvier, une éclipse annulaire de soleil sera visible à Mayotte sous forme d'éclipse partielle. Ce phénomène devrait commencer aux alentours de 9h pour se terminer vers 12h25. L'éclipse est dite annulaire car la partie visible du soleil prend la forme d'un anneau. L'ombre produite par le passage de la lune devant le soleil n'atteint pas la surface de notre planète. La surface de la terre rencontre alors le prolongement du cône d'ombre, et non le cône d'ombre comme dans le cas d'une éclipse totale de soleil. Cette éclipse est la septième éclipse annulaire du XXIe siècle. La ligne de centralité débute au centre de l'océan Atlantique Sud, passe entre l'Afrique du Sud et l'Antarctique, traverse l'océan Indien, puis prend fin en Indonésie et sur Bornéo. L'éclipse sera visible sous la forme d'une éclipse partielle au sud du continent africain, sur une partie de l'Antarctique, dans l'Asie du sud-est et en fin de journée en Australie et en Papouasie et Nouvelle-Guinée. Les observateurs placés sur la bande de centralité observeront en premier lieu une éclipse partielle suivie de la phase d'annularité, puis de nouveau une phase partielle.

L'éclipse annulaire se produit lorsque le diamètre apparent de la lune est inférieur au diamètre apparent du soleil, et donc ne masque pas complètement le soleil. La partie visible du soleil prend la forme d'un anneau. Pour observer cet événement dans de bonnes conditions de sécurité, il est fortement recommandé de se munir de protections spéciales complètement opaques à la lumière normale, en particulier chez les enfants. La préfecture de la Réunion a envoyé un communiqué pour prévenir les risques d'accidents ophtalmiques qui sont réels, notamment aux heures les plus proches du midi solaire, période à laquelle les ultraviolets sont le moins absorbés par l'atmosphère. En l'absence probable de disponibilité de lunettes adaptées, il est fortement déconseillé d'observer le phénomène. L'emploi de lunettes à monture cartonnée, déjà utilisées lors de précédentes observations, est totalement déconseillé, car elles sont à usage unique. Il en est de même pour l'utilisation de moyens de protection de fortune : verres fumés, films radiologiques, simples lunettes de soleil dont la faculté de protection est très insuffisante. En aucun cas le soleil doit être observé avec des instruments d'optique (jumelles, appareil photographique…).

La seule solution pour observer ce phénomène en toute sécurité est d'utiliser des verres de soudeur. Ce verre doit être conforme à la norme européenne (verre N°14, EN 169/1992). C'est un produit qui peut être réemployé et ne risque pas de se détériorer ou de se modifier dans le temps. Il constitue actuellement la meilleure protection à condition d'être correctement utilisé. Il convient de limiter à quelques minutes les observations du soleil et d'effectuer un temps de pause entre deux observations afin de reposer les yeux.

26/01/09 – Des billets moins chers vers les Dom

Voyager vers l'Outre-mer coûtera moins cher durant l'été. Les engagements pris par les compagnies aériennes Air France, Corsair et Air Caraïbes, pour assurer la continuité territoriale entre la Métropole et les départements d'Outremer, ont été signés vendredi. Ces trois compagnies s'engagent à assurer des tarifs préférentiels sur 15% des places au prix le plus bas de leur grille tarifaire entre le 15 juin et le 15 septembre. "Air France appliquera cette charte dès cette année. Les deux autres compagnies vont essayer de tenir leurs engagements. Ce sera donc réellement effectif pour toutes les compagnies dès 2010", précise Patrick Karam, le délégué interministériel pour l'Egalité des chances des Français d'Outremer. Au total, 48.000 places seront proposées à des tarifs préférentiels par Corsair pour la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion (16.000 pour chaque destination). Air Caraïbes proposera 32.000 sièges pour la Martinique et la Guadeloupe et 4.000 sièges pour la Guyane. Enfin, Air France proposera 40.000 sièges équitablement répartis entre la Guadeloupe et la Martinique et 7.000 pour la Guyane et entre 14.000 et 16.000 pour la Réunion. "Ces différences de nombre de places sont liées à l'activité des compagnies aériennes sur chaque destination", justifie Patrick Karam.

Quant en est-il des autres territoires français ? "Ils ne sont pas concernés car les compagnies aériennes qui les desservent n'auraient pas pu assumer cette charge économique supplémentaire", poursuit le délégué interministériel. Concrètement, les billets seront proposés entre 700 et 900 euros pour la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane, contre 2.000 à 2.100 euros aujourd'hui en pleine saison. Pour la Réunion, les vols aller-retour se négocieront entre 1.000 et 1.150 euros. Les compagnies se sont également engagées à faciliter les voyages pour les familles les plus démunies. "En période creuse, des réductions de 33 % seront appliquées pour permettre de voyager à des personnes vivant sous le seuil de pauvreté", poursuit Patrick Karam. Ce dispositif sera également ouvert aux Français d'Outremer n'ayant pu se rendre sur leur terre natale depuis plus de 10 ans. Ces places seront limitées en nombre. Des plans de financement particuliers permettront également d'échelonner le prix du billet entre la date d'achat du billet et le jour du départ, et ce à des "taux d'intérêt plus faible que ceux du marché.

Autre dispositif signé par les compagnies aériennes : un assouplissement des surcharges bagages. Chez Air France, au-delà de 25 kg, le pois excédent sera facturé au tarif pratiqué sur les lignes intérieures de la Métropole. Cette franchise est également de 25 kg pour la Réunion via Corsair et de 40 kg pour la Guadeloupe et la Martinique. Enfin, des tarifs spéciaux seront appliqués en cas de deuil, sur présentation de pièces justifiant le lien de parenté. Corsair s'engage à proposer des billets aller-retour à 500 euros pour la Martinique et la Guadeloupe et à 700 euros pour la Réunion. Air France proposera le prix le plus bas de sa grille tarifaire annuelle, tandis qu'Air Caraïbes appliquera une décote de 250 euros sur ses tarifs. Dans tous les cas, les billets seront échangeables sans payer de pénalités.

26/01/09 – Quand l’amour tourne au drame

Sombre fait divers à Mayotte. Une jeune fille de 17 ans a été poignardée de 7 coups de couteau dans journée de vendredi aux abords du rond point du Manguier à Mamoudzou. L'agresseur, son ex-petit ami, un dénommé Dani d'origine malgache qui n'avait pas supporté la rupture de leur relation, avait réussit à prendre la fuite. Parti se réfugier chez sa famille en Petite Terre il s'est rendu en fin d'après midi sur les conseils de ses proches. La victime, prise en charge par les sapeurs pompiers et admise à l'hôpital de Mamoudzou est décédée à 22 heures, plongeant tout le quartier de Mandzarisoua, dans une profonde tristesse. Ses obsèques ont eu lieu samedi dans la journée en présence de ses nombreux camarades de classe. Selon les proches de la victime, qui suivait une formation dans la petite enfance au lycée professionnel de Kawéni, cela faisait plusieurs mois que la jeune femme subissait des menaces de la part de son ex-petit ami. Ce dernier se serait même rendu au domicile du patron de sa victime, qui travaillait à mi-temps, et aurait tenté de mettre le feu avant de lui arracher son téléphone portable. De sources concordantes, l'agresseur aurait prémédité son geste puisqu'il se serait rendu sur le lieu où la jeune femme suivait un stage, armé d'un couteau de cuisine et l'aurait attendue à la sortie avant d'accomplir l'irréparable.

26/01/09 – Première formation d’animateur professionnel

Pour la 1ère fois une formation professionnelle d'animateurs a été entièrement  conduite à Mayotte grâce à un partenariat important fédéré autour de la Direction de la jeunesse et des sports. Compte tenu de l'évolution démographique, sociale, culturelle du territoire il est apparu en effet nécessaire de développer des compétences professionnelles fortes dans les secteurs de l'animation socio-éducative et culturelle, d'où la mise en place de cette formation BEATEP (Brevet d'Etat d'Animateur Technicien de l'Education Populaire) "animation de quartier". Diplôme professionnel délivré par le Secrétariat d'Etat de la Jeunesse et des Sports, le BEATEP sanctionne une formation de niveau IV. Il atteste une connaissance approfondie d'une spécialité et une capacité à l'utiliser dans le cadre d'une pratique professionnelle de l'animation. Il vise à former des animateurs professionnels impliqués dans des actions de développement et responsables d'activités dans des structures d'animation associatives ou auprès de collectivités locales.

La formation BEATEP, accompagnée et agrée par la Direction de la jeunesse et des sports, a été organisée par la Fedar Mayotte avec le soutien de la Fedar Réunion. La formation a réuni 15 stagiaires, 5 filles et 10 garçons, de septembre 2007 à décembre 2008. Conçue en alternance, cette formation comprenait également un stage de 2 mois dans une structure d'animation à La Réunion. Son financement dont le coût total s'est élevé à 136.000€ a fait appel à un large partenariat : l'Opcalia Agefom Mayotte, la CDM, la DTEFP, la Daf, l'ANT, la Caf et la DJS. Le jury final réuni le 10 décembre 2008 a attribué le BEATEP à 14 candidats, le 15e n'ayant pas satisfait à l'ensemble des épreuves. Tous ont retrouvé ou trouvé un emploi : 7 dans une association et 7 auprès d'une collectivité locale. La remise des diplômes BEATEP aura lieu ce mardi 27 janvier à 11h à la Mairie de Mamoudzou, en présence des diplômés, de leur employeurs, des partenaires de la formation et de la presse.

23/01/09 – Faysoil Zoubert élu président de la CGPME Mayotte

Une trentaine de dirigeants et dirigeantes d'entreprises ont pris part samedi à l'assemblée générale constitutive de l'Union départementale de la Confédération générale des PME (CGPME). C'est l'instigateur du projet, Faysoil Zoubert, benjamin de l'assistance et directeur du cabinet d'étude OTOI, qui a été élu par ses pairs président du nouveau syndicat patronal. La mission sera de porter les revendications des TPE et PME, composante majoritaire du tissu économique local, qui se trouvaient jusqu'alors peu ou pas représentées.

En attendant la validation par Paris qui doit se prononcer sous une quinzaine de jours, le conseil d'administration se compose de quinze personnes, dont chaque tiers provient du secteur de l'industrie et du BTP, du commerce et des services.

La composition du bureau est la suivante. Président : Faysoil Zoubert; vice-président représentant le secteur du commerce : Saïd Bastoi; vice-président représentant le secteur des services : Omar Simba; vice-président représentant le secteur de l'industrie et du BTP : Abdullah Hariti; trésorier : Wardi Magoma; trésorier adjoint : Abassi Harouna; secrétaire : Hamadi Housseni; secrétaire adjoint : Elisabeth-Léa Razafindramanitra.

23/01/09 – Achiraf Bacar correspondant territorial de la Défenseure des enfants

Suite à sa mission à Mayotte, Dominique Versini, Défenseure des enfants, a nommé son correspondant territorial pour l'île de Mayotte, il s'agit d'Achiraf Bacar. Cette nomination a été effectuée pour un an renouvelable. Dans le cadre de sa mission, le correspondant territorial représente la Défenseure des enfants auprès des différentes institutions locales, organismes et associations spécialisées dans l'enfance. Lorsqu'il est informé de situations dans lesquelles l'un des droits d'un enfant ne serait pas respecté, il peut intervenir en recevant la personne concernée et en transmettant un dossier à la Défenseure des enfants. Il est chargé de lui faire connaître tout dysfonctionnement institutionnel ou à l'inverse de lui signaler les initiatives favorables au respect des droits des enfants dans son lieu d'intervention. Achiraf Bacar, retraité de l'Education Nationale, a consacré sa vie professionnelle aux enfants et aux adolescents, après avoir commencé sa carrière comme instituteur puis conseiller pédagogique, il l'a terminée en tant que premier directeur de l'IFM. Il peut être joint par courrier : route nationale – 97620 Chirongui. Par téléphone au 0269.62.03.35 et au 0639.65.83.81 ou par mail : achiraf.bacar0087@orange.fr.

23/01/09 – Mayotte discute le recul des thoniers

Le directeur des Affaires maritimes, M. Busson, s'est envolé jeudi pour Paris afin de discuter les modalités d'un protocole d'accord visant à repousser les thoniers senneurs à 30 miles nautiques, à partir de la barrière de corail, et non des côtes. Pour les partisans du parc marin comme pour les artisans pêcheurs, cet accord, s'il devait aboutir, constituerait une victoire historique et retentirait comme la fin d'une injustice. En effet, selon certaines sources, les navires usines français et espagnols qui croisent dans la zone économique exclusive de Mayotte (200 milles) devraient désormais s'acquitter de tout ou partie de leurs licences auprès de la Collectivité ou de la préfecture, et non plus au profit de l'administration des Taaf.

23/01/09 – La STMM acquiert une embarcation pour les travaux maritimes

L'entreprise de travaux maritimes STMM dirigée par Olivier Martineau, par ailleurs directeur de l'Ecole d'apprentissage maritime (EAM), vient d'acquérir une embarcation dans le but de réaliser des opérations de maintenance portuaire et maritime, comme la soudure sous-marine ou la pose de balises, de bouées et autre corps morts. Ancien navire ostréicole, le bateau est actuellement transformé en navire de charge. Ce changement de statut doit encore être validé par les Affaires maritimes. Les dirigeants de la Société des travaux maritimes de Mayotte sont confiants et espèrent travailler avec les particuliers, mais également avec les institutions comme la CCI, dont le président Serge Castel déclarait récemment vouloir réorganiser et réglementer les rades de mouillages et le ponton plaisanciers de Mamoudzou, dont elle a la responsabilité, ou encore le marquage et le balisage de certains points du lagon, comme la passe en S.

23/01/09 – Air Austral commande deux A380

Selon Airbus News, la lettre d'information du groupe européen de l'aéronautique, la compagnie aérienne française Air Austral, basée à St Denis de la Réunion, vient de signer un protocole d'accord avec Airbus pour l'achat de deux A380 dans une configuration mono classe. Dans une telle configuration, l'A380 offrira un "niveau sans précédent d'économie de combustible, tout en pouvant embarquer 840 passagers environ, dans les sièges les plus larges de la classe touriste", indique le communiqué.

Aucun choix de moteur n'a été arrêté à ce stade. "Notre vision est de fournir un service low-cost avec un haut service de qualité sur l'itinéraire de circulation dense entre la Réunion et Paris, et l'A380 nous permet de faire de cette vision une réalité," a déclaré Gérard Ethève, président d'Air Austral. "L'A380 est aujourd'hui à la fois l'avion le plus favorable à l'environnement et celui qui présente le plus faible coût par siège, tout en fournissant un niveau élevé de confort aux passagers. Ceci permettra à Air Austral de proposer une meilleure desserte entre la Réunion et la Métropole à un prix inférieur", a-t-il ajouté.

23/01/09 – La centrale de Longoni officiellement livrée

EDM (Electricité de Mayotte) annonce, par voie de communiqué, la réception officielle de la nouvelle centrale de Longoni. Après 18 mois de travaux et quelques 40 millions d'euros déboursés, EDM se dote d'une nouvelle centrale diesel de 5 moteurs, d'une puissance respective de 8 mégawatts. Sa mise en service doit permettre d'accompagner la demande énergétique croissante de l'île durant les vingt prochaines années. En 2007, la consommation facturée d'énergie s'est établie à plus de 172 millions de kWh, en progression de 14% en un an et de près de 60% par rapport à 2003.

23/01/2009 – Prix « Musiques Océan Indien », inscriptions ouvertes…

De nombreux prix internationaux existent pour les musiciens de la zone francophone. Mais pour la zone océan Indien, il y avait un manque. Presque Bleu, en partenariat avec la Sacem, le Fonds de création musicale (FCM), l’Organisation internationale de la francophonie, Culture France, la ville de Saint-Denis de la Réunion, le conseil régional de la Réunion et le conseil général de Mayotte, a donc jugé nécessaire de créer le Prix musiques océan Indien pour valoriser les musiques de cette aire géographique peu connue dans le reste du monde.

Ce prix peut être une très bonne opportunité pour faire décoller sa carrière à l’international. Le vainqueur du prix aura l’occasion de se produire dans de gros festivals de la zone (Sakifo et Kabardock à la Réunion, Angaredona à Madagascar, Sauti za Busara à Zanzibar, Milatsika à Chiconi), mais aussi en France et même au Maroc (Francofolies de la Rochelle, Fiestas du Sud à Marseille, Musiques Métisses à Angoulême ou encore Timitar à Agadir). Tous les voyages seront pris en charge, ainsi que les visas pour un maximum de 6 personnes pour les groupes.

“Les artistes auront un cachet et une assurance. Entre les dates des festivals, un tourneur se chargera de leur trouver des dates supplémentaires, c’est une des nouveautés par rapport à l’an dernier”, a expliqué Serge Trouillet, directeur de Presque Bleu. Le choix du jury se portera sur le groupe le plus apte à passer sur les scènes des festivals partenaires. “Maalesh se disait qu’il ne pouvait pas tenir sur ces grandes scènes. Pourtant, il en a été capable. Les Francofolies, c’est 120.000 personnes par soir sur 4 scènes. C’est pour cela que notre choix est important. Parfois, si un artiste n’est pas préparé, cela peut détruire sa carrière au lieu d’en faire sa promotion”, a justifié Serge Trouillet.

Presque Bleu a aussi affirmé que les artistes seront suivis pendant un an mais aussi au-delà. Cependant, une fois qu’ils auront eu l’opportunité de rencontrer des directeurs de festivals, des agents, des maisons de disques ou des tourneurs, il y aura un moment où ils seront amenés à faire des choix. Pour Maalesh, les choses ont plutôt bien tourné puisque désormais ses disques sont distribués par Harmonia Mundi, un label international très réputé pour la musique classique, mais aussi un grand distributeur pour la musique du monde.

Faïd Souhaïli


Les critères pour participer au Prix musiques océan Indien

  • Ne pas dépasser 6 membres sur scène
  • Résider à Mayotte, aux Comores, à la Réunion, à Maurice, Madagascar, Rodrigues ou aux Seychelles
  • Ne pas avoir été l’un des 3 finalistes de 2007
  • Etre un auteur, compositeur ou interprète dans le domaine des musiques actuelles
  • Présenter des créations : compositions originales, adaptations ou arrangements
  • Etre majeur à la date d’inscription et en conformité avec la législation du pays de résidence
  • Fournir un support phonographique (CD, VCD, DVD) des œuvres et une traduction ou un résumé en français des chansons
  • Ne pas être distribué internationalement, hors océan Indien
  • Effectuer une prestation semblable lors la finale et de la tournée des festivals qui suivra.

Pour plus de renseignements, contacter le Service culturel ou aller sur le site web www.prixmusiquesoceanindien.com

Les inscriptions seront closes le 1er mai 2009. La finale (avec 3 ou 4 candidats) sera disputée à Antananarivo en direct à l’Alliance française le 25 septembre

23/01/2009 – Le Rallye du Patrimoine a besoin de soutiens financiers

Après une préparation en classe avec leurs professeurs, une vingtaine de classes de CM2, 4e et seconde sont parties en bus à la découverte du patrimoine historique de Mayotte, en visitant des sites comme les vestiges de l'usine sucrière de Soulou ou l'écomusée de Jimawéni (voir MH n°399). Les gagnants sont les élèves de la PPF de Kawéni, les 4e5 de la Cité scolaire du Nord et les seconde 1 du lycée de Petite Terre.

Les bus ont été financés par la direction des affaires culturelles qui a malheureusement dû refuser la participation d'une vingtaine d'autres classes. "Nous avons des moyens limités, c'est pourquoi nous n'avons pas pu répondre à toutes les demandes", a précisé Philippe Chamoin, le directeur des affaires culturelles qui espère que cette année il y aura deux fois plus d'élèves pour participer au 3ème Rallye. Michel Charpentier, le président des Naturalistes, s'est toutefois interrogé sur l'avenir de cette action, qui repose entièrement sur le travail bénévole des membres de son association.

Marie Didierjean, Michel Charpentier, Nicolas Régis, Fabrice Cugny et Anthoumani Ali (pour une association de diabétiques) se sont relayés pour assurer les quelques 170 heures de travail avec les élèves. "Je forme le vœu que vous restiez curieux pour enrichir votre esprit, et curieux de votre histoire, pour enrichir votre mémoire", a déclaré aux lauréats Marie Didierjean, professeur d'histoire à l'IFM de Dembéni, sous leurs applaudissements enthousiastes.

Julien Perrot

23/01/2009 – Volley féminin : Le VCKB plie, mais ne rompt pas

La prochaine fois sera la bonne. C’est ce que se sont dit les joueuses du VO Sada dimanche dernier en sortant du plateau de Kani-Kéli, suite à leur défaite contre les joueuses de Kani-Bé. Comme au match aller, les coéquipières de Sophie Nehoua Natiha ont flanché dans la manche décisive. Kouraïchia Mohamed et les siennes ont pris un départ canon, laissant leurs adversaires à 6 points au changement de côté (8-2). Un handicap difficilement résorbable, mais qui aura été divisé par 2 après le coup de sifflet final (15-12).

Les Sadoises sont mieux rentrées dans le match, appliquées en défense et profitant de la maladresse de leurs adversaires, notamment Kouraïchia Mohamed et Hania Antoissi. Elles remportent le premier set 25-17. Boucaïri Soulaïmana remotive ses troupes et leur rappelle que la défaite leur est inconnue depuis plusieurs années et qu’elle n’est pas encore à l’ordre du jour. C’est ainsi qu’elles prennent le match à leur compte. Kouraïchia Mohamed place enfin ses redoutables smashes, bien secondée à 3 mètres par Hania Antoissi et au centre par Nass Mchangama.

 Le bloc sadois est dépassé et le coach Assani Hamada Farsi assiste impuissant au naufrage de ses joueuses. Le VCKB égalise à 1 manche partout. Le troisième set ressemble en tout point au second, sauf que les deux équipes connaissent de gros passages à vide.

VOS, seule équipe à avoir malmené le VCKB cette saison

Le VCKB menant 16 à 9 se retrouve rattrapé quelques minutes plus tard sur le service de la capitaine sadoise Sophie Nehoua Natiha. Mais peu après, les Sadoises retombent dans leur travers et perdent la manche 25 à 16. A 2-1, les championnes de Mayotte pensent avoir rétabli la situation et abordent la quatrième manche un peu trop tranquillement. Mal leur en prend puisqu’en face Cathy Vaïtilingom et Karima Amana leur donnent du fil à retordre. Les réceptions des rouges ne sont plus assurées, la passeuse Soyarta Daer n’arrive plus à distribuer le jeu, la panique s’empare de toute l’équipe et des suppporters.

Le VOS ne lâche rien et en profite pour infliger la même punition qu’il avait subie le set précédent (25-16). Les Bleues reprennent espoir et sentent qu’elles peuvent être la première équipe mahoraise à battre les championnes de Mayotte depuis des années. Mais leur entame de tie-break catastrophique mettra fin à leurs ambitions. Finalement, elles s’inclinent 3-2. Cette défaite les écarte définitivement du titre qui semble acquis au VCKB. En revanche, les Sadoises sont à la lutte pour la seconde place, qualificative pour la Coupe des clubs champions de l’océan Indien, avec les trois autres équipes de la communes de Kani-Kéli (Mronabéja, Choungui et M’bouini) et le VC M’tsapéré (seule équipe avec le VOS à avoir pris un set au VCKB cette année). Les prochaines rencontres s’avéreront donc décisives pour l’attribution de ce second ticket.

F.S.

 


 

Des championnes SDF

Le VCKB est champion de Mayotte de volley chez les dames depuis 5 ans. Depuis le début de la saison, il évolue sur le plateau de Kani-Kéli, en attendant que la terre battue du foyer soit recouverte d’un revêtement un peu plus en accord avec le standing du club et la pratique du volley “en salle”. Le hic, c’est que le nouveau plateau de Kani-Kéli possède deux parties. Une toute récente où figure le tracé de deux terrains de volley, mais sans les trous nécessaires à y insérer les poteaux de volley. Et une plutôt abîmée, certes en bitume, mais quand même glissante sur laquelle figurent des poteaux fixes de volley.

Sachant que cela fait plus de 10 ans que le champion féminin de volley provient de la commune de Kani-Kéli et que la moitié des clubs de l’élite féminine y ont domicile, il est regrettable que Kani-Bé, Choungui et Mronabéja évoluent sur des pseudos-terrains de volley en terre battue ou en béton. Le minimum serait qu’un espace dédié à ce sport comme l’est actuellement le plateau de M’balamanga à M’tsapéré puisse être construit. L’idéal serait un gymnase communal, mais il ne faut pas vouloir aller plus vite que la musique non plus… Cependant, avec le président du conseil général et la directrice de la DSAJ provenant de ce canton, les volleyeurs peuvent espérer que cela change rapidement.

23/01/2009 – Mohéli, l’île nature : Entretien avec Anfani Msoili

Mayotte Hebdo : Pourriez-vous nous présenter en quelques mots l'île de Mohéli ?

Anfani Msoili : Mohéli fait partie de l'archipel de Comores, elle est la plus petite île avec 211 km² et est peuplée d'environ 35.000 habitants. Il y a vraiment un retard de développement par rapport aux autres îles sœurs, au niveau des infrastructures ou du commerce. Mohéli est restée longtemps en arrière des autres, ce qui explique en partie son sous-peuplement.

 

MH : Quand on regarde l'histoire de Mohéli, on a l'impression qu'elle est toujours restée à l'écart, que ce soit des mouvements de populations ou des troubles politiques…

AM : Oui, Mohéli est restée en arrière et a été un peu délaissée, mais cela n'est pas un frein en soi. Il n'y a pas de médina mais il y a des spécificités mohéliennes. Bien que Mohéli fasse partie de l'archipel, sur chaque île il y a des spécificités au niveau du peuplement. Il y a des vestiges du peuplement chirazien avec les tombes et même au niveau des villages il y a des vestiges de barrières qui avaient été érigées pour se protéger des invasions des pirates. Mohéli ne diffère pas trop au niveau du peuplement de l'ensemble des Comores. Toutefois, il est vrai que la visibilité de cette histoire à Mohéli est peu marquée par rapport à Anjouan et à la Grande Comore.

 

MH : Comme à Mayotte, il y a eu aussi un peuplement malgache, avec le village de Ouallah-Miréréni…

AM : Oui, mais là-bas il n'y a personne qui parle malgache, comme ici à Mayotte. C'est le village de la reine Djoumbé Fatima où on peut voir la chauve-souris de Livingstone. C'est là-bas que le roi malgache s'était installé et replié.

 

Djoumbé Fatima : "cette reine est une fierté des Mohéliens"

 

MH : Que représente pour vous Djoumbé Fatima (1836-1878), la dernière reine de Mohéli ?

AM : C'est une femme qui a charmé tous ceux qui ont gouverné. Elle a su incarner une autorité au niveau de Mohéli et a pu régner quelques années jusqu'à ce qu'elle soit déportée. Aujourd'hui, cette reine est une fierté des Mohéliens, qui incarne une partie de leur histoire.

 

MH : Mohéli a la réputation d'être une île calme, paisible et tranquille. De quoi vivent ses habitants ?

AM : Mohéli ne fait pas exception, elle vit de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage principalement. Il y a aussi quelques commerces. Mohéli a la chance d'être ce que les gens ont l'habitude d'appeler "la mère nourricière", puisque l'agriculture y est très répandue. Même si on n'a pas de grandes exploitations, ce que Mohéli cultive aujourd'hui est en mesure de nourrir la Grande Comore et Anjouan. On a des terres encore très fertiles à Mohéli et les agriculteurs font ce travail pour se nourrir et se développer.

 

MH : Pouvez-vous nous parler du parc marin de Mohéli ?

AM : Situé au Sud-Est de l'île, le parc marin a été créé en 1999 et officiellement décrété en 2001. Ce travail a été mené à partir des études effectuées au niveau des Comores pour la mise en place de cette aire marine protégée qui est unique d'ailleurs aux Comores et une de ses fiertés, étant donné qu'il y a une richesse faunique et floristique introuvable ailleurs. Cette partie Sud-Est est reconnue pour cette richesse, ce que les Anglais appellent un "hot spot" (point chaud de biodiversité, ndlr). La particularité du parc marin de Mohéli, c'est que c'est une initiative qui est menée par les communautés locales des villages qui composent le parc marin. On a essayé de mettre en place une méthode participative : c'est un espace qui est co-géré avec les organismes internationaux et une association qui regroupe les 10 communautés.

 

"Une richesse faunique et floristique introuvable ailleurs"

 

MH : Concrètement, qu'est-ce qui a changé dans la vie des villageois depuis la création du parc marin ?

AM : Il y a d'abord une forte augmentation des prises des pêcheurs, car les méthodes de pêche destructives sont strictement interdites au sein du parc marin. La preuve, c'est que même les villages hors parc aujourd'hui sont en train de signer des accords de co-gestion pour que cette façon de gérer les ressources naturelles au niveau du parc marin soit étendue à l'ensemble des villages de Mohéli. Il y a eu un changement des comportements et des mentalités par rapport au parc marin qui porte ses résultats aujourd'hui, avec les revenus des ménages qui augmentent. Il y a aussi un développement de l'écotourisme qui se met en place et qui permet d'améliorer un peu le cadre de vie des villageois.

 

MH : Il y a beaucoup de touristes qui viennent aujourd'hui à Mohéli ?

AM : Oui, de plus en plus. La Maison de l'écotourisme, qui est également une association, essaie de vendre la destination Mohéli sur son site www.moheli-tourisme.com. C'est un centre d'accueil et de formation. On peut faire sa réservation de n'importe où et faire un package de tous les sites que l'on peut visiter. Mohéli est aujourd'hui plus fréquentée qu'avant : on a en moyenne 500 à 600 touristes par an, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années.

 

MH : Qu'est-ce qu'on peut voir comme faune et comme flore endémiques ?

AM : Il y a la chauve-souris de Livingstone qui ne se trouve nulle part ailleurs si ce n'est à Anjouan. C'est la plus grande du monde : elle fait entre 1,50 m2 m d'envergure. Cette chauve-souris se retrouve encore dans la forêt primaire de Mohéli, en montagne. Mohéli est également reconnue pour les tortues marines au niveau du site d'Itsamia, qui est le premier site mondial habité où tortues et hommes vivent en harmonie, et également le premier site au niveau régional où les tortues marines viennent pondre, surtout la tortue verte chelonia midas. Autour des îlots de Nioumachoua, il y a des fonds sous-marins très réputés avec les coraux et les mangroves. Mohéli possède également l'unique lac classé par la Convention de Ramsar (sur les zones humides, signée en Iran en 1971, ndlr) comme zone humide internationale qui est le lac Boundouni. Il y a beaucoup de choses qui incitent à la curiosité des uns et des autres, les chercheurs, les scientifiques, des étudiants ou de simples visiteurs. et

 

"On sent qu'il y a un laxisme au niveau des autorités locales des Comores"

 

MH : Mais il y aussi des difficultés par rapport aux braconniers, avec par exemple votre frère Daan Ouni Msoili qui s'est fait agressé il y a quelques mois parce qu'il voulait protéger les tortues…

AM : Oui, à tout combat, il y a le revers de la médaille. Mohéli, bien qu'elle possède cette richesse faunique et floristique, est confrontée à ce problème de braconnage qui malheureusement sévit et continue au niveau des sites non protégés… Et même sur les sites protégés, comme pour cette agression barbare qu'a subie l'éco-garde de l'association d'Itsamia. Malheureusement, ce sont des choses qu'on déplore. Parfois, on sent qu'il y a un laxisme au niveau des autorités locales des Comores sur les mesures qui doivent accompagner ces associations pour essayer de protéger ce patrimoine qui est national. C'est le moment de lancer un appel solennel aux uns et aux autres pour qu'au moins les conventions qui sont signées et ratifiées par l'Union des Comores puissent être respectées. Il y a la loi-cadre environnementale de l'Union des Comores et le décret de création du parc marin de Mohéli : ce sont des mesures qui peuvent ne serait-ce que dissuader les braconniers, mais elles ne sont pas appliquées à la lettre. Cela donne un laissez-aller aux braconniers qui sont impunis. On est confronté à ce problème, mais le combat ne s'arrête pas là et notre arme c'est la sensibilisation.

 

MH : Il y a aussi une autre menace : le projet de construire un port en eaux profondes sur la plage d'Itsamia…

AM : Ce projet a été avancé par le gouvernement de l'Union des Comores comme une mesure de désenclavement, mais l'idée a été lancée sans études approfondies. Nous avons crié fort avec l'appui de nos partenaires internes et externes et je pense que le gouvernement a pu se ressaisir et se rediriger vers un site plus adéquat et plus approprié pour ce genre d'infrastructures, étant donné qu'Itsamia fait partie du parc marin de Mohéli et est un site irremplaçable au niveau des Comores. Aujourd'hui, ce projet fait marche arrière vers d'autres sites. J'appelle encore une fois les autorités comoriennes à savoir concilier développement durable et développement économique pour faire les choix exacts des endroits qu'il faut préserver car la nature est un patrimoine mondial.

 

"Le fait que Mayotte reste française n'est pas un handicap de développement au niveau de l'archipel des Comores, au contraire"

 

MH : Mohéli doit normalement présider à la destinée de l'Union des Comores en 2010. Le président Sambi voudrait prolonger son mandat d'un an et faire une réforme constitutionnelle prochainement. Certains Comoriens estiment que la présidence tournante de Mohéli se retrouve aujourd'hui compromise. Qu'en pensez-vous ?

AM : La tournante mohélienne n'est pas compromise, c'est trop dire. Je pense que tout homme au pouvoir a tendance à s'y éterniser. Ce qui se passe aux Comores actuellement va interpeller les hommes politiques comoriens et ils sauront, par le dialogue, trouver ce qui est bon pour les Comores. J'ai foi et je crois que la tournante va tourner : 2010 sera le tour de Mohéli. Il n'y a pas d'ambiguïté, c'est un postulat qui est écrit et je ne pense pas qu'il sera effacé comme ça du jour au lendemain. Laissons tourner jusqu'au bout, et de là on en tirera des leçons. Tous les Mohéliens aspirent à ce changement, à ce qu'on les laisse gouverner. Ensuite, on va s'asseoir à trois pour discuter et voir ce qu'il y a à changer. Je ne pense pas que ce soit une mauvaise Constitution car c'est nous tous qui l'avons votée et adoptée. Il n'y a pas de mauvaise Constitution en soi, mais des mauvaises personnes au pouvoir. Je pense que ces mauvaises intentions vont être dissipées d'ici peu et que la raison va primer sur les intérêts personnels.

 

MH : Quelle est votre opinion sur le fait que Mayotte ait choisi de rester française ?

AM : Je respecte ce choix. Je suis très apolitique et très fidèle au respect des autres. C'est un choix que les Mahorais ont fait et qui leur semble bon. Au niveau de l'archipel, il y a des instruments et des politiques nouvelles de décentralisation et de co-développement régional. Ces politiques permettent de rapprocher les uns et les autres. Pour moi, le fait que Mayotte reste française n'est pas un handicap de développement au niveau de l'archipel des Comores, au contraire.

 

MH : Est-ce qu'à Mohéli vous voyez cette action de coopération de la France ?

AM : Oui, c'est une action qui est très remarquée. Nous remercions beaucoup la France, étant donné que la Fadsem, la Fédération d'acteurs pour le développement socio-économique de Mohéli est appuyée par la coopération française via diverses ONG françaises comme Initiatives et Développement, qui nous accompagne et nous aide à renforcer les capacités au niveau des intellectuels de Mohéli. C'est une chose qu'on doit louer. C'est de cette manière-là qu'on va se rapprocher et peut-être que c'est le moment de l'amplifier. Les ONG françaises sont les bienvenues à Mohéli, tout comme les Naturalistes de Mayotte.

 

Propos recueillis par Julien Perrot

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes