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02/06/09 – Suspension du préavis de grève illimitée à la CREC

Le préavis de grève illimitée à la Crec (Commission de révision de l'état-civil) à compter du mercredi 3 juin a été suspendu par la CGT-Mayotte, une réunion des délégués du personnel avec le préfet étant prévu le 12 juin. Les agents réclament notamment leur intégration dans la fonction publique de droit commun, des perspectives d'évolution de carrière et de meilleures conditions de travail.

02/06/09 – Abdoulatifou Aly poursuit sa tournée à la Réunion et dans le Pacifique

Après les Antilles, Abdoulatifou Aly était la semaine dernière, à la demande de François Bayrou, en tournée électorale à la Réunion et dans le Pacifique pour soutenir la liste "Outre-mer solidaire" menée par Gino Ponin-Ballom et présentée par le Modem, sur laquelle figure la Mahoraise Sophia Hafidou. Le député de Mayotte a commencé sa tournée par la Réunion, où il a notamment rencontré la communauté mahoraise, avant de s'envoler pour la Nouvelle-Calédonie, où il a été accueilli par Didier Leroux, élu au congrès, ancien ministre de l'île et candidat sur la liste "Outre-mer solidaire". Il était, en ce début de semaine, à Tahiti, en Polynésie française, où il a rejoint l'équipe de Nicole Bouteau, adjointe au maire de Papeete et également candidate sur la liste "Outre-mer solidaire". A chaque fois, ces visites sont l'occasion de rencontres avec la population et la presse locales pour dialoguer et expliciter l'enjeu des élections européennes du 7 juin prochain, important pour l'Outremer français. Bien évidemment, Abdoulatifou Aly fera activement campagne sur le terrain, à Mayotte, aux côtés de Sophia Hafidou, toute cette semaine.

29/05/09 – Grève annoncée à jumbo score…et au CHM

Grève annoncée à jumbo score…

La CGT Mayotte et les salariés de la grande enseigne dépose un préavis de grève illimitée à compter du deux juin. Les revendications portent notamment sur le paiement d’un 13e mois, l’amélioration des horaires ainsi que les conditions de travail.

…et au CHM

Insuffisance des effectifs, souffrance au travail, discrimination sociale… la liste des doléances du personnel de l’hôpital est longue. La CGT-MA CHM a lancé un préavis de grève pour le trois juin. 

29/05/09 – Nawal pour les 10 ans de Musique à Mayotte

Nawal, "la voix féminine des Comores", est arrivée cette semaine, invitée par l'école de musique qui ne cesse de multiplier les spectacles pour fêter ses dix ans.

La chanteuse comorienne participera au spectacle de fin d'année de l'école, prévu ce samedi 30 mai, à 14h, à la Maison des jeunes et de la culture de M'gombani. C'est un "conte musical" auquel participeront également Trio, Mikidache, Maalesh et Lima Wild.

Deux stages vocaux seront animés par Nawal, les dimanche 31 mai et samedi 6 juin, respectivement de 10h à 17h et de 10h à 13h. Les inscriptions sont déjà ouvertes et les places sont limitées. Les inscrits recevront en prime une entrée au concert de Nawal, programmé le samedi 6 juin, à 20h, au conseil général.

Pour ce dernier évènement, Nawal sera accompagnée de Melissa aux petites percussions, par Matthieu au violoncelle et à la basse et Abdallah au djembé. "Attention, les nouvelles mesures de sécurité nous limitent à 154 entrées", avise l'école de musique. Dire qu'il faut penser à prendre vos places à l’école de musique avant le concert.

 

Pour tous renseignements : 0639 20 45 69 ou musiqueamayotte@wanadoo.fr

29/05/2009 – 6e Salon des artistes peintres et sculpteurs

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}ambiance est vraiment chaleureuse ce vendredi soir à l'arabesque, la galerie d'art située à coté de la vieille mosquée de M'tsapéré. Des pièces bondées de monde, sous la chaleur étouffante des projecteurs, mais l'ambiance est là. "Les locaux sont vraiment trop petits, c'est dommage, l'exposition est vraiment bien", entend-on dans les recoins.

Vingt-sept artistes exposés, un peu plus que l'an passée. Des sujets et des styles divers et variés. Des portraits d'inspirations cubistes réalisés par Anne Hicks, les peintures à l'huile de Petit Hervé, dit Galheun, les photographies sur la vie quotidienne mahoraise signées Jonny Chaduli… "L'exposition est vraiment chargée, il y a beaucoup de choses à voir et d'artistes différents. Il faudrait prendre le temps de revenir pour tout découvrir", acquiesce un des visiteurs.

Le quotidien, voici un thème récurant dans les toiles. La plupart ont largement puisé dans le puit sans fond que constitue la culture mahoraise. Résultat, des œuvres pleines d'émotion. "On sent qu'il y a de vrais artistes à Mayotte et surtout de l'inspiration", estime-t-on. Pour cette amatrice d'art comme pour beaucoup de ceux qui sont venus, le progrès semble réel en ce qui concerne la qualité de l'exposition. "L'année dernière, il y avait beaucoup d'élèves de Gil, le propriétaire de la galerie, du coup c'était un peu les mêmes choses."

Un jury, composé de deux journalistes de la presse écrite et des directeurs chargés de la culture à la Préfecture et au conseil général, s'était réuni avant le vernissage pour choisir les meilleurs œuvres du salon 2009. Les prix ont été décernés à Chantal Simon pour la peinture à l'huile, à Josi Niorthe pour l'aquarelle, à Jonny Chaduli pour l'art contemporain et à Giles Molia pour le Grand prix du salon toutes techniques confondues.

Beaucoup de wazungu, quelques mahorais, décidément l'art pictural a encore du mal a toucher la population locale. Mais les artistes ne perdent pas espoir, pour eux, c'est tout un travail d'éducation qui finira par porter ses fruits. "Les mahorais ont besoins qu'on les emmène vers l'art. Pour ça, il faut de l'argent et une véritable politique. Je pense que c'est tout à fait possible.", explique Josabel 451.

L'artiste reconnaît pourtant les difficultés rencontrées par la profession. "En tant qu'artiste, organiser une exposition a toujours été compliqué ici. On n'est pas assez aidés. C'est pour ça que c'est important de venir pour soutenir Gil."

Aujourd'hui encore, le salon demeure la seule véritable manifestation consacrée aux arts plastiques à Mayotte. Gil, commissionnaire de celui-ci, a manifesté son regret face à la quasi absence de mahorais parmi les exposants. Selon lui, rien n'est vraiment fait pour inciter à se lancer dans les arts plastiques. Le salon se tiendra jusqu'au 4 juin. La galerie est ouverte tous les jours de dix heure à midi, et l'après midi de seize à dix huit heure. Le 5 juin un autre vernissage sera organisé pour célébrer la réouverture de la galerie après le salon.

Halda Toihiridini

29/05/2009 – Athlétisme : 2ème Coupe de l’océan Indien à Cavani

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}ans l'optique d'accompagner le développement de la pratique de l'athlétisme mahorais et de disposer des équipements nécessaires pour des compétitions internationales, la ligue de Mayotte vient de réceptionner une importante quantité de matériel.

Cela donnera la possibilité à de jeunes talents de mieux sauter, courir, marcher et lancer en disposant d'une piste aux normes internationales. En effet, trois containers – un de 20 pieds et deux de 40 pieds de fournitures de la marque Dima sport – sont arrivés la semaine dernière et relookent actuellement la piste d'athlétisme du stade de Cavani.

Une étape importante pour Mayotte qui vient de franchir un pas de géant dans son évolution dans le monde sportif régional et international. Mais également pour BC Equipement Collectivité, chargée des travaux d'installation de ces matériels haute gamme, qui n'a jamais eu affaire à une si importante cargaison depuis son installation dans l'île.

Pourquoi tant d'engagement ? Tout simplement parce que jusqu'à présent, comme le reconnaît l'actuel président de la ligue d'athlétisme, faute du matériel adéquat à Mayotte la pratique de l'athlétisme ne favorise que des épreuves de courses de fond et demi-fond. Et depuis peu, avec le retour de Soultoini Ali, ex-champion de France mahorais qui occupe actuellement le poste de conseiller technique auprès de la direction de la jeunesse et des sports, le lancer de javelot occupe également un espace assez éloquent dans le paysage sportif local.

Il y a ainsi une aire de lancement pour le disque, le poids, le javelot et même… le marteau, mais aussi une zone de saut. De quoi susciter de nouvelles vocations, faire découvrir de nouveaux sports. En espérant que le matériel sera respecté et tiendra longtemps.

Il y a 10 ans de cela, Thierry Vigneron, ex-champion de France en saut à la perche, en mission dans l'île à titre d'assistant technique, voulait faire émerger cette discipline. Mais tous les efforts déployés pendant ses 4 ans de séjour n'ont pas réussi à aboutir. En revanche, "nous pouvons faire reprendre cette discipline qui se marie très bien avec le talent de la jeunesse mahoraise, très réputée en terme de course de fond et demi-fond et donner une nouvelle chance à nos jeunes", suggère Hamidou Salim.

Ce qui a motivé la demande du président de ligue de Mayotte dans cette dotation matérielle, dont le coût d'investissement s'élève à quelques 200.000 euros y compris les travaux d'installation financés par la DSAJ, n'est autre que de pouvoir offrir, à la jeunesse et au mouvement sportif de l'île au lagon, le label international. Cela permet au stade de la capitale de pouvoir organiser et recevoir des meetings interrégionaux, conformément aux exigences de l'International athletic association federation (IAAF).

En attendant de pouvoir accueillir un jour les Jeux des Rup et d'autres compétitions (il manque encore beaucoup de structures d'hébergement, d'hôtels), ce matériel va pouvoir servir dès le mois d'octobre pour accueillir sur l'île la 2ème Coupe d'athlétisme de l'océan Indien.

 

Saïd Ahmed

Coupe de l'océan Indien d'athlétisme

La Coupe de l'océan Indien a vu le jour lors des récents Jeux des îles de l'océan Indien à Madagascar. Le but principal est de réunir, chaque année, les athlètes de moins de 23 ans, dans l'une des îles environnantes, les préparer physiquement et psychologiquement à se confronter dans la convivialité et la fraternité lors des Jeux des îles de l'océan Indien (JIOI) qui se réalisent tous les 4 ans.

La candidature de Mayotte pour l'organisation de la COI 2009 a été retenue au mois d'avril 2008, lors de la 1ère édition à la Réunion.

Initialement prévue pour le 6 juin, la 2ème Coupe de d'océan Indien d'athlétisme a été repoussée au mois d'octobre 2009, à la demande du président de la ligue de Mayotte, chargée de l'organisation, les îles Seychelles et Maurice n'ayant pas encore donné leur avis pour leur participation. A ce jour, seules les îles Comores et la Réunion ont répondu favorablement à l'invitation de Mayotte.

29/05/2009 – Jeux des Rup : À la découverte du pays de Nadal

 

{xtypo_dropcap}F{/xtypo_dropcap}avori du tournoi de Roland Garros débuté lundi, l’Espagnol Rafael Nadal ne pourra encourager les athlètes de son île espagnole de Majorque, qui organise les 13ème Jeux des Rup. Pourtant, il sera bien présent dans les têtes, lui qui est le chouchou des Majorquins. La délégation mahoraise s’est envolée mardi et ce voyage représente beaucoup pour les jeunes sportifs mahorais qui défendront les couleurs de notre île.

Les 6 joueurs de tennis composant la délégation mahoraise ont eux bien compris qu’ils n’allaient pas n’importe où, mais chez le meilleur tennisman du monde. Shayan Saboor, vice-champion de Mayotte des 13/14 ans se réjouit de faire ce déplacement qui est une première pour lui. “Je vais découvrir un nouveau pays, d’autres gens. Il paraît que l’on se fait plein d’amis. C’est dommage que l’on ne puisse pas voir Rafael Nadal, mais on nous a dit que des membres de sa famille seront présents à la cérémonie d’ouverture”, dit-il avec les yeux qui brillent.

Pour lui, évoluer sur la terre battue ne sera pas une découverte, puisqu’il part régulièrement disputer des tournois à la Réunion où les grands tournois se jouent sur cette surface lente. Pour ce droitier et fan d’Andy Roddick (“Il a un très bon service”), l’objectif est simple : faire du mieux que possible. Du côté des filles, Alessiane Dini en est à sa 3e participation à cette compétition. Elle sait donc ce qui l’attend.

 

Un niveau plus relevé qu’au championnat de la Réunion

 

“Le niveau est plus haut que celui du championnat de la Réunion. C’est une compétition par équipe, un peu comme la Fed Cup ou la Coupe Davis. Cette année, j’espère que l’on pourra faire mieux que les fois précédentes”, espère-t-elle. Ses copines Vanessa Ledant et Fanya Chihabidine en sont à leurs premiers jeux et appréhendent un peu la compétition. “J’ai un peu peur, mais j’ai hâte d’y être pour voir comment ça va se passer”, déclare Vanessa Ledant.

Samedi, tous les athlètes (du moins, ceux qui ont pu se déplacer) étaient venus à Kavani récupérer leurs équipements et écouter les discours du président du Cros Madi Vita, du vice-président du conseil général chargé des sports Assani Ali, de Hadadi Andjilani vice-président chargé des finances et de Bruno Prochasson directeur de la DJS. Si les personnalités du mouvement sportif ont insisté sur la notion d’exemplarité dans le comportement, aussi bien sur qu’en dehors des terrains de sport, les élus du CG ont battu en brèche la célèbre phrase du baron Pierre de Coubertin.

“L’essentiel est de participer… mais à la victoire”, a ainsi affirmé Assani Ali. Celui-ci a aussi expliqué que si Hadadi Andjilani, chargé des finances au CG était du voyage, c’est pour qu’il se rende compte des moyens que nécessite l’organisation des Jeux des Rup. “Nous avons l’ambition de les organiser un jour et il faut que l’on ait les moyens humains et financiers pour le faire”, a-t-il répété devant les athlètes et leurs parents. Les 13e Jeux des RUP se termineront le 1er juin.

 

Faïd Souhaïli


La délégation mahoraise

  • Athlétisme : 2 garçons, 2 filles
  • Basket-ball : 12 garçons
  • Handball : 14 filles
  • Tennis : 3 garçons et 3 filles
  • Tennis de table : 3 garçons et 3 filles
  • Volley-ball : 12 filles

29/05/2009 – Association des travailleurs sociaux de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}"L'{/xtypo_dropcap}association n'est pas là pour concurrencer le conseil général mais pour être une force d'idées, de propositions", prévient d'emblée Abdallah Abdou, le président de l'ASTM, association créée en décembre 2008 pour prendre le relais d'un collectif des travailleurs sociaux fondé depuis plusieurs années, mais qui n'était pas bien structuré et qui n'avait pas de projets concrets. "Nous voulons être un partenaire important pour accompagner l'évolution de l'action sociale à Mayotte".

L'action sociale est en effet en plein développement dans notre futur département, mais les rôles, missions et compétences des services sociaux restent encore très peu connus de la population, et même des élus de la CDM. Qui sait par exemple qu'il y a des assistantes sociales à la Caf, au CHM ou à la DE ? On trouve également des travailleurs sociaux à la protection judiciaire de la jeunesse ou dans les milieux scolaires et associatifs. Mais le plus gros du bataillon des assistantes sociales est employé par la direction de l'intervention sociale et de la prévention (Disp), un service de la direction de la santé et du développement social (DSDS) du conseil général.

"Avec le nouveau statut, la population à besoin de savoir à qui s'adresser, alors qu'à la Réunion ou dans d'autres départements les gens arrivent à s'y retrouver", constate M. Abdou. C'est pourquoi son association a décidé d'organiser un colloque les 6 et 7 novembre prochains qui aura pour thème : "Mieux connaître les services sociaux à Mayotte". "L'évolution de la société mahoraise, avec la départementalisation, montre de plus en plus les inégalités sociales", analyse Moissoukari Madi, la secrétaire de l'ATSM, "une meilleure connaissance des services sociaux permettra à la population de mieux connaître ses droits et nous pourrons ainsi mieux accompagner et orienter les populations les plus défavorisées".

 

Un CCAS à mettre en place dans chaque commune

 

La départementalisation verra la création d'un centre communal d'action sociale (CCAS) dans chacune des 17 communes de Mayotte, qui vont permettre de développer de manière significative la quantité et la qualité du travail social sur l'île. Les élus des communes doivent prendre en main ce dossier et suivre l'exemple de Mamoudzou et Pamandzi qui ont commencé à s'engager dans cette voie.

Une armée de travailleurs sociaux va en effet devoir être embauchée dans un avenir très proche. Ils seront pour la plupart formés à l'Institut régional du travail social (IRTS) de la Réunion, mais encore faut-il que les lycéens qui seraient intéressés par cette carrière soient informés qu'elle existe. L'ASTM a justement pour but de soutenir et accompagner les étudiants mahorais, que ce soit pour passer les concours d'assistante sociale ou d'éducateur spécialisé, pour leur trouver des stages ou pour les aider dans la rédaction de leur mémoire de fin d'études. L'association a également le projet d'avoir un local pour y mettre de la documentation, très difficile à trouver pour l'instant.

Au début du colloque qui se tiendra au collège de M'gombani ou au CDTM, des stands d'informations présenteront les différents métiers et les différents organismes où peuvent être employés les travailleurs sociaux. Le colloque se poursuivra le lendemain à Koropa avec des interventions de responsables de formation de l'IRTS, de membres de l'Association nationale des assistantes sociales (Anas), de la Dass, de la DSDS, de l'Association des maires ou des associations Msanda, Tama ou Toioussi.

"Nous avons besoin que tous les travailleurs sociaux se mobilisent, car il n'y a pour l'instant que les 7 membres du bureau qui sont motivés par ce projet", précise M. Abdou. Une réunion d'information sur ce colloque aura lieu ce vendredi à 13h30 dans l'hémicycle du conseil général. A travers l'organisation de ce colloque, l'ASTM veut devenir une force de propositions auprès des pouvoirs publics, à l'instar de ses homologues en Métropole, comme le rappelle Moissoukari Madi : "Nous sommes confrontés aux difficultés de la population au quotidien. Nous voulons être acteurs et participer aux projets de développement de l'action sociale à Mayotte".

 

Julien Perrot

 

Si vous êtes intéressé pour participer au colloque ou adhérer à l'association : 0639 69 16 76.

29/05/2009 – Vie syndicale : La CFE-CGC sur tous les fronts

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}près la consultation, c'est le moment de lancer les grands chantiers d'ici 2011". Soulaïmana Noussoura, le très remuant président de l'union départementale de Mayotte de la CFE-CGC, est toujours aussi actif : il part en Métropole du 24 mai au 1er juin pour participer à différentes réunions et rencontrer Brice Hortefeux, le nouveau ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. "La loi organique sera votée en septembre : c'est l'avenir de Mayotte qui est en train de se dessiner et c'est maintenant qu'il faut faire des propositions".

"Mon rôle n'est pas de barrer la route systématiquement mais d'augmenter le nombre d'emplois pour les salariés et ensuite revendiquer de meilleures conditions de travail", explique M. Noussoura. Les revendications de la CFE-CGC portent d'abord sur l'extension du chèque déjeuner et l'indemnisation des frais de déplacements professionnels, pour augmenter le pouvoir d'achat des salariés. Le syndicat réclame également toujours l'application du droit commun dans tous les domaines, à commencer par la mise en place des conventions collectives dans le secteur privé ou le respect du droit syndical : "Il faut que les contrats d'engagement social qui obligent le gouvernement et les collectivités à consulter les syndicats pour tous les textes à connotation économique ou sociale soient appliqués à Mayotte. Le travail des syndicalistes doit être reconnu comme d'intérêt public".

M. Noussoura va aussi se renseigner auprès de Jean-Frédéric Dreyfus, secrétaire national de la CFE-CGC en charge du logement, pour s'enquérir des conditions de l'extension à Mayotte du 1% de cotisation prélevé sur la masse salariale pour aider à la construction de logements, sociaux ou non. L'instauration de la MSA (Mutualité sociale agricole), le régime de retraite spécial des agriculteurs qui n'existe toujours pas à Mayotte, et du régime de retraite complémentaire AGIRC-ARRCO font partie de ses priorités. Il souhaite également créer à Mayotte une Aract (Association régionale pour l'amélioration des conditions de travail) qui existe dans 25 régions métropolitaines et dans 3 Dom.

 

Les retraites doivent être déplafonnées

 

La CFE-CGC demande à ce que l'établissement d'allocations familiales de Mayotte devienne une caisse à part entière détachée de la Réunion, tout comme la CSSM qui doit être transformée en Caisse générale de sécurité sociale, comme dans les autres Dom. Le syndicat veut aussi que les retraites soient déplafonnées : "en Métropole, le plafond est de 2.900 €, alors qu'ici, c'est 900 € : c'est une aberration qu'il faut régler maintenant !", tempête M. Noussoura, qui rappelle également le problème des pensions veuvage qui ne durent que 2 ans à Mayotte pour les épouses des salariés du secteur privé.

Le président a aussi prévu de rencontrer à Paris le docteur Bernard Salengro, secrétaire national de la CFE-CGC en charge de l'Europe, pour savoir comment utiliser le Fonds social européen à Mayotte dans des secteurs aussi variés que la cantine scolaire, les transports en commun, la construction scolaire, la garde d'enfants, la lutte contre l'illettrisme, l'augmentation de la production locale, l'aquaculture ou la formation : "Il faut s'en préoccuper tout de suite car sinon en 2011 ou 2014, on sera en retard".

M. Noussoura a rendez-vous avec Bernard Van Craeynest, le président national de son syndicat, avec qui il évoquera les accords du 8 avril 2009 sur l'intégration des fonctionnaires mahorais dans les trois fonctions publiques de droit commun, notamment en ce qui concerne les problèmes de la retraite, de l'ancienneté et de l'indexation qui n'ont pas été clairement définis dans cet accord. Il va par ailleurs préparer la venue à Mayotte au mois de juin de Charles Bonissol, président des fonctions publiques CGC.

Enfin, M. Noussoura s'est déclaré candidat pour être désigné au Conseil économique, social et environnemental où l'Outremer dispose de 11 représentants, soit un par collectivité ou département.

 

Julien Perrot

 


Bientôt une Aract pour Mayotte ?

 

Créé en 1973, l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact) est installée à Lyon depuis 1996. C'est un établissement public dépendant du ministère du Travail et doté d'un CA tripartite (Etat et partenaires sociaux). Depuis 1983, pour mieux accomplir sa mission auprès des PME et TPE, l'Anact a appuyé la mise en place d'Associations régionales pour l'amélioration des conditions de travail (Aract), associations paritaires réparties sur l'ensemble du territoire national.

Le réseau Anact-Aract exerce une mission publique d'intervention, d'information, de communication et de transfert sur les conditions de travail à partir des actions concrètes menées sur le terrain dans les entreprises, en priorité les PME, et vise à une amélioration durable des conditions de travail, que ce soit au niveau de l'organisation du travail ou de son adaptation aux mutations technologiques. Pour cela, le réseau s'appuie sur son paritarisme et le financement de l'Etat, notamment les DRTEFP et les conseils régionaux, le plus souvent dans le cadre des Contrats de projet Etat-région.

Une Aract est une petite équipe opérationnelle : la structure de base est de 2 intervenants en entreprise, dont l'un est directeur et une personne en charge du secrétariat et de la gestion. Le directeur est aussi le représentant de l'Anact en tant que délégué régional et son recrutement a lieu en accord avec le CA de l'association et le directeur général de l'Anact.

Les partenaires sociaux orientent la programmation de l'activité, la suivent et l'évaluent. Le budget d'une Aract est d'environ 280.000 € en année pleine. Une étude faisabilité devrait être prochainement lancée pour que Mayotte puisse se doter d'une telle association qui existe déjà à la Réunion, en Guyane et en Martinique.

29/05/2009 – Rapport des activités maritimes 2008

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}êche : Recenser la flotte, l’enjeu 2009

Le secteur de la pêche représente une part non négligeable de l’économie mahoraise. Il mobilise entre 1.000 et 2.000 personnes et génère un chiffre d’affaires global (pêche industrielle et artisanale) estimé à 10 M€ environ (4 M€ pour la pêche artisanale et 6 M€ pour la pêche industrielle) en ne comptant que l’amont de la filière (production) et sans compter l’aval (commercialisation, transformation). Toutefois, la flotte de pêche artisanale souffre pour l’heure d’un manque de données statistiques, manque que les affaires maritimes espèrent voir comblé par la mise en place prochaine d’un système d’informations halieutique (SIH) qui permettra un réel recensement et des données statistiques fiables du secteur.

Ce SIH devrait voir le jour cette année dans le cadre du Contrat de projet 2008-2014, il permettra aux affaires maritimes d’avoir les éléments nécessaires à une gestion optimale de l’effort de pêche et de la ressources halieutique. Autre intérêt de ce dispositif, il utilise une méthodologie commune aux autres territoires, ce qui permettra d’intégrer et de comparer les données de Mayotte aux données nationales.

Pour le reste, peu de changements par rapport à l’année précédente, le rapport recense environ un millier de pirogues en bois, avec ou sans moteur, qui ne sont pas suivies par l’administration car il est impossible de leur établir un permis de navigation. Pour la plupart leur activité est vivrière et le commerce du poisson pêché très faible. On recense également 250 barques Yamaha, toutes immatriculées au fichier local, mais divisées en deux groupes : celles qui utilisent l’essence détaxée et sont donc soumises aux visites de sécurité, au nombre de 160, et celles qui y échappent. Leur importation est interdite depuis 2004 car elles ne répondent plus aux normes de sécurité qu’il convient d’assurer aux pêcheurs.

 

Les thoniers senneurs repoussés

 

Le nombre de navires répondant aux normes de sécurité croit d’années en années, il était de 27 en 2008. Pour l’année 2008, la Copemay a investi dans un petit palangrier, aidée par l’Etat. S’il s’avère rentable, d’autres navires de ce type pourront arriver dans l’île, conformément au plan de développement de la flotte mahoraise. Problème majeur, l’état de la flottille et l’allongement des distances pour se rendre sur les zones de pêche rendent l’activité dangereuse. En 2007, 53% des opérations de secours en mer la concernaient.

Autre souci du secteur, l’impossibilité de recensement des marins pêcheurs. Le régime spécifique de sécurité sociale ne s’applique pas à Mayotte, rendant impossible la connaissance de leur nombre. Caractéristiques principales des pêcheurs de Mayotte : ils sont en grande partie en situation irrégulière et sont très peu formés. Une expérimentation est en cours à le Réunion et à Mayotte afin de mettre en place un brevet « certificat d’aptitude au commandement des navires à la petite pêche », formation qualifiante. Depuis 2006 cette expérience montre une réelle élévation du niveau de connaissance, notamment réglementaire, des marins et leur nécessaire régularisation juridique. Il offre l’avantage de pouvoir se faire en shimaore.

Face à cette flottille en cours de modernisation, les pêches des thoniers senneurs espagnols et français représentent toujours 4.000 à 6.000 tonnes de poisson par an. Pour l’année 2008, 33 licences ont été délivrées par le préfet pour la ZEE de Mayotte, alors que leurs recettes continuaient de tomber dans les caisses des Taaf. Deux novations majeures sont mises en places pour 2009 : tout d’abord l’accès des affaires maritimes de l’application Trident qui permet de suivre en temps réel la campagne de pêche des thoniers, ensuite – pour répondre à une demande formulée depuis des années par les pêcheurs mahorais – la zone d’interdiction de pêche des thoniers senneurs est passée de 12 à 20 milles nautiques à partir de la barrière récifale.

 

Aquaculture et plaisance toujours en expansion

 

Mayotte reste la première production piscicole ultramarine avec 130 tonnes en 2008, pour un chiffre d’affaire d’environ 700 K€. Le secteur emploie 25 personnes. La pépinière d’entreprises aquacoles d’Hajangua géré par Aquamay, constituée de quelques conteneurs, a été transformée en 2008 grâce au Contrat de projet et inaugurée au mois de décembre. Elle offre aux aquaculteurs un lieu de travail digne de ce nom.

Parallèlement, le GSMA, qui dispose d’un site de production avec des cages immergées dans la baie de Tsingoni pour son ancienne formation aquaculteur, mise en sommeil en 2006 pour cause de manque de débouchés, l’a rouverte en 2008 dans un cadre plus large de formations aux métiers de la mer. Lors de son séjour dans l’île en janvier dernier, le secrétaire d’Etat à l’Outremer a visité l’écloserie de Mayotte Aquaculture à Longoni et rappelé à cette occasion son intérêt et son soutien pour l’aquaculture à Mayotte, avec l’arrivée annoncée de l’Ifremer.

Dernier secteur d’activité, la plaisance, loisir ou professionnelle, trouve un champ d’action privilégié dans le lagon. On recense environ un millier d’embarcations de plaisance immatriculées. Le principal frein au développement de la flottille, très faible en comparaison aux autres Dom, est la très forte taxation, 50% selon les cas. En augmentation chaque année, le nombre de candidats au permis hauturier a baissé en 2008, en raison de la réforme du permis plaisance mise en place au 1er janvier 2008.

A coté des particuliers, on recense une trentaine de petites structures professionnelles, notamment de plongée sous-marine et de bateaux-écoles, et également d’exploration du lagon, de ski nautique, de club de voile ou de location. Au total, la plaisance génère un chiffre d’affaire de 3,3 millions d’euros et fait travailler une cinquantaine de personnes.

 

Hélène Ferkatadji

29/05/2009 – Portrait d’entreprise : Restauration

 

{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l ne faut pas chercher très loin dans Kawéni, poumon économique de l'île, pour trouver le nouveau lieu de déjeuner et dîner s'y étant implanté. À quelques pas de la Sodifram, ce restaurant se situe au-dessus de l'entreprise Infocom. Il suffit de monter la vingtaine de marches en bois pour y découvrir un immense espace climatisé et joliment décoré, conçu pour les clients affamés. Viviane Gravina, conceptrice de la Bonne marmite s'appuie sur neuf ans d'expérience dans la restauration et ses trois employés constituent également des spécialistes en terme de cuisine.

Tous les jours, elle propose des plats français, créoles, chinois et bien sûr locaux, comme elle a l'habitude d'en réaliser. Les brigades mobiles de passage à Mayotte ont pu constater la qualité des services apportés par cette dernière. "J'ai fait manger ces personnes entre 2001 et 2005. C'était un contrat avec la gendarmerie et, étant donné qu'ils étaient mes principaux clients, j'ai dû déplacer plusieurs fois mon restaurant", déclare la résidente de Dembéni. Sur cette période de quatre ans donc, elle travaillera dans trois villages différents : Mamoudzou, Sada et Combani.

Elle se pose aujourd'hui à Kawéni, après plusieurs semaines à la recherche d'un local. "Nous avons trouvé l'endroit idéal car Kawéni est sans aucun doute un secteur porteur au niveau de la clientèle", affirme-t-elle enthousiaste. Fonctionnaire au conseil général de la Réunion avant d'arriver à Mayotte, Viviane Gravina a fait d'abord carrière dans l'informatique : "j'ai vu le début de l'informatique, depuis 1967 où les ordinateurs étaient énormes comme des maisons".

La restauration c'est tout à fait un autre monde, et la patronne sait qu'il va falloir se battre pour faire long feu sur ce marché. Son investissement – autour de 20.000 euros – a permis à son restaurant la Bonne marmite de disposer d'une salle de repas d'un bon niveau, mais elle recherche actuellement un associé : "Mon premier collaborateur s'est désisté au dernier moment. Il me faudrait un entrepreneur qui pourrait me permettre de respirer financièrement et envisager un avenir plus sereinement".

En attendant, Viviane reçoit ses premiers clients et selon eux le produit est bon. C'est d'ailleurs justement pour cette raison qu'elle décide de nommer sa conception ainsi. "Je pense faire de la bonne nourriture dans la marmite". Petites marmites ramenées de la Réunion où les carrys sont disposés, uniques en ce genre sur l'île. Parlant du goût, c'est, pour elle, aux clients de venir pour juger.

La pièce, composée de tables et de chaises peut accueillir jusqu'à une quarantaine de personnes, et dans le long terme, Viviane Gravina espère pouvoir organiser des cocktails, buffets, dîners dansants, mariages ou encore des karaokés. La terrasse en bois est un supplément pour les clients préférant manger à l'air libre.

Ouvert de 11h30 à 14h30 au déjeuner et de 19h30 à 22h30 le soir, la Bonne marmite n'attend plus que vous.

 

Ichirac Mahafidhou

29/05/2009 – 3 questions à …

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}uel bilan tirez-vous de ces 21 années dans votre fonction?

Mohamed Hachim : Il y a eu trop de choses, difficile de faire un bilan de tout cela. En tout cas je sais que pendant toutes ces années, j'ai travaillé en collaboration avec la justice de droit commun et le tribunal supérieur d'appel qui représente la juridiction de dernier ressort pour tous les jugements faits par les cadis. En 21 ans, il n'y a jamais eu de problèmes. Les lois sont les lois, et c'est pour ca que je demande le maintien de la fonction de cadi.

 

Quelle est la chose la plus importante que vous ayez faite ?

Mohamed Hachim : Pour moi, le plus important a été d'enseigner mon savoir aux autres. Aujourd'hui je suis à la retraite et je vais continuer à enseigner le coran. Pour moi, c'était tout aussi important de pouvoir accorder mon aide à tous ceux qui en ont eu besoin. C'est pour ça que je resterais toujours à la disposition de la République.

 

Qu'avez vous à dire à vos collègues, aux Mahorais, à l'Etat ?

Mohamed Hachim : J'aimerais dire à tous les Mahorais, tous les musulmans, de bien tenir leur religion. De ne pas la lâcher. Aux cadis, faites beaucoup de formations pour pouvoir assurer convenablement vos nouvelles fonctions. S'il m'est arrivé de vous bousculer pour telle ou telle raison, c'était avant tout pour le bien public, pour la justice et la population. Je les remercie tous de m'avoir supporté, même dans les moments difficiles. Merci aux administrations de m'avoir fait confiance à tous les niveaux. J'aimerais leur demander de ne pas annuler la fonction de cadi car elle rend beaucoup de service aux Mahorais.

 

Propos recueillis par Halda Toihiridine

29/05/2009 – Fin de conflit à Total, à qui le tour ?

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}es centaines de voitures en file indienne, des heures et des heures d'attente pour pouvoir enfin accéder à la pompe à essence. Voici le spectacle que l'on a pu voir toute la matinée du lundi aux environs des stations essences de l'île. Au bout de patience, certains usagers se sont retrouvés à cours de carburant ; allongeant encore plus le temps d'attente. " J'ai attendu pendant trois heures et au moment de passer il n'y avait plus d'essence. J'ai été obligé d'attendre encore le temps que les citernes viennent réapprovisionner la station" nous raconte cet usager. Après plusieurs heures de négociation, grévistes, délégués du personnel ainsi que la direction du groupe Total Mayotte ont finalement trouvé un consensus sur les points chauds de la négociation : une hausse des salaires de 90 euros. Concernant le 13ème mois, la prime va croître d'un tiers jusqu'en 2011 pour arriver à un demi 13ème mois d'ici trois ans. Enfin, dès le mois prochain, les salariés bénéficieront d'une avance de 40 euros sur la revalorisation du SMIG, prévu pour le mois de juillet.

A la direction, on estime avoir géré au mieux l'avant et l'après crise. "Avant la grève, nous avons fait en sorte de prévenir une grande partie de nos clients et d'approvisionner nos stations, raconte Philipe Goron, directeur du groupe Total Mayotte. Dès le lundi nous avons tout mis en œuvre pour que tout rentre rapidement dans l'ordre. Par exemple sur la station de Passamainty, nous avons livré trois fois plus de gasoil qu'un lundi normal. La seule rupture qu'on nous a signalée était à Chirongui, où nous avons été à court de gasoil, mais le camion était déjà en route. Mardi soir, il n'y avait plus de queue dans les stations service."

En effet, aidé par le jeudi de l'ascension, qui s'est transformé en week-end prolongé, beaucoup ont pu profiter de la situation pour rester chez eux. Mais chez certains usagers, ceux qui ont été contraint d'aller travailler, on a entendu un autre son de cloche.

 

Une longue semaine de galère pour les professionnels

 

Dès le 18 mai, le dépôt d'hydrocarbure des badamiers et toutes les stations sont progressivement fermés, les grévistes ayant interdit l'accès aux usagers. S'en suit une semaine entière de grève qui asphyxie progressivement une partie de l'économie de l'île, beaucoup de salariés étant dans l'incapacité de se déplacer. Mercredi, plus de carburant pour tous ceux qui n'ont pas prévu le coup. Les plus débrouillards doivent faire appel au système D. " J'habite à Bandrélé et je travaille à kaweni. Depuis mercredi, je dors chez des amis. Ca m'évite de perdre du temps tous les jours pour trouver un taxi." Raconte Amir. Pour ceux qui essayent de circuler en taxi, il faut s'armer de patience. " Il fallait attendre longtemps avant de trouver un taxi libre qui accepte d'aller loin de Mamoudzou. Du coup j'ai essayé de faire de l'autostop mais les automobilistes ne voulaient plus prendre les gens sur les bords des routes, regrette Imane, ils craignaient de devoir faire des détours et gaspiller leurs réserves de carburant".

Véhicules des services d'incendie et de secours, véhicules des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux, véhicules frigorifiques assurant le transport de denrées périssables… seulement dix huit corps professionnels désignés par la préfecture comme faisant partie des services prioritaire ont accès aux pompes à essence. Certains essayent de tirer profit de la situation tandis que d'autres qui ont le droit d'accès sont refoulés. C'est le cas pour la Laiterie de Mayotte."Dès le premier jour on nous a refoulé aux pompes à essences. Explique Stéphane Jarach, du service commercial de la LDM, "on a été contraint d'arrêter de travailler dès jeudi, parce qu'on ne pouvait plus continuer la production alors qu'on était dans l'incapacité de livrer nos client. C'était impossible de tout stocker dans nos chambres froides."

Même au CHM, des dispositions spéciales ont été mises en place pour permettre aux agents de venir travailler. C'est ce qu'explique ce responsable. "Dès jeudi, on a mis en place un service de bus pour ramasser nos agents et les ramener chez eux. Cela a duré jusqu'à lundi soir."

 

Ca ne fait que commencer

 

Cette grève a permis de prendre conscience de la vulnérabilité de l'île face à des mouvements sociaux qui vont probablement s'accentuer dans les mois à venir. Le CHM, la CREC, Jumbo Score, la liste des grèves à venir s'allonge au fil des jours. Sans parler de celles qui sont en cours. D'une entreprise à l'autre, ont retrouve les mêmes revendications ; 13e mois, rémunération des heures supplémentaires, augmentation de salaires…. Tous visent désormais la convention collective. Une situation qui semble être la suite logique de l'élan provoqué par le vote du 29 mars. "Les attentes sont désormais plus fortes" explique Djanffar Kamaloudine, adjoint au secrétaire général de la CGTMA, "cela s'explique en partie par la situation de crise actuelle, la hausse des prix mais aussi par le vote pour la départementalisation. Maintenant on est prêt à lutter jusqu'à la fin de l'année. Le temps de faire passer toutes les entreprises." Le patronat a intérêt à bien se tenir, la saison des grèves est loin d'être terminée.

 

Halda Toihiridini

UNE Mayotte Hebdo N°430 – Vendredi 29 mai 2009

UNE Mayotte Hebdo N°430 - Vendredi 29 mai 2009DOSSIER (12 pages)

Dans les coulisses de l'aéroport

> Spécial aéroport : Comment fonctionne l'aéroport ? Qui sont ces 250 hommes et femmes à votre service ? Un reportage au coeur d'une zone sous haute surveillance
> Grèves : Fin de conflit à Total, à qui le tour ?
> Mayotte ECO : Activités maritimes en 2008, 30 M€ et 2500 emplois
> Tounda : Un festival de BD à Mayotte

 

 

28/05/09 – Augmentation du plafond des dépenses électorales pour l’élection des députés à Mayotte

A Mayotte le montant plafond des dépenses électorales sera désormais multiplié par 1,13. C'est ce qu'annonce le Décret n° 2009-593, datant du 25 mai 2009. Il autorise désormais une majoration du plafond des dépenses électorales pour l'élection des députés à Mayotte, ainsi que dans d'autres territoires d'outremer. Le montant maximum sera désormais multiplié par 1,08 en Polynésie française, 1,28 à Wallis et Futuna  et 1,21 pour la Nouvelle-Calédonie.

28/05/09 – Abdoulatifou ALY en vedette dans « le Monde 2 »

Le député de Mayotte est à l’honneur dans l'édition du week-end dernier du magazine "le Monde 2". Chaque semaine, l’hebdomadaire du quotidien qui fait référence en France, met en vedette une personnalité pour en faire un portrait. En tant qu'unique élu musulman de l'Assemblée nationale, Abdoulatifou ALY avait choisi comme cadre le restaurant de la Grande Mosquée de Paris. L'occasion pour lui d'évoquer ses origines, son enfance, son parcours et les racines de son engagement politique aux côtés de François BAYROU et pour la départementalisation de Mayotte. Ce choix du magazine s’explique probablement par le tout le bruit provoqué par le vote du 29 mars dans l’hexagone.

28/05/09 – Prémices de la réforme de la CSSM

Du 18 au 20 mai dernier, une délégation de la Caisse Sociale d'assurance Santé de Mayotte (CSSM) s'est rendue à Paris pour rencontrer les Directions de la Sécurité Sociale du Ministère de la Santé, les directeurs des Caisses Nationales, ainsi que la Mutualité Sociale Agricole. L'objectif de ces rencontres était d'aborder la situation de la CSSM face à la perspective de l’évolution statutaire de Mayotte. Au cours d'une conférence de presse, Boinali Said, président du Conseil d’Administration de la Caisse et son directeur général Bernard Perrier ont tenu a rapporter les cinq points essentiels sur lesquels se sont concentré les discutions. Entre autres, la  mise en place de la carte vitale à Mayotte, la retraite du personnel agricole ou l'alignement des prestations sur celles de la métropole qui a été prévue pour 2025 à condition que le développement de l'économie mahoraise le permette. Plusieurs missions sont prévues entre le mois de juin et de septembre et notamment sur le dossier de la carte vitale. Un expert de la caisse nationale d'assurance maladie se déplacera sur l'île pour étudier la situation. Un processus d’alignement qui va nécessiter de nombreux moyens, mais selon le président de la CSSM, l’état s’est engagé à soutenir financièrement toutes les actions qui seront effectuées.

28/05/2009 – Festi’bulles : premier festival de la BD à Mayotte

 

{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}n moyen d'expression artistique pour les dessinateurs et de divertissement pour le plus grand nombre, la bande dessinée attire les jeunes à la lecture de part son caractère littéraire et graphique. En plus d'être un événement culturel inédit dans l'île, le Festi'bulles "est une étape importante pour la lecture à Mayotte", déclarait M'hamadi Abdou, premier vice-président du conseil général, à la soirée d'ouverture du tremplin de la BD, ce mardi 26 mai à la BDP.

Expositions, rencontres, séances de dédicace, conférences, ateliers, projections, concours jeunes talents et animations diverses sont au programme du Festi'bulles.

Pour ce premier festival de la BD, la première structure du livre mahoraise a invité un panel de dessinateurs et scénaristes : Eric Corbeyran, Horn, Serge Huo-Chao-Si, Charles Masson, Shovel, Téhem, Tomz, Tripp, Lewis Trondheim, Christophe Cassiau et les auteurs de Mayotte Moniri M'bae, Yann Moreau et Vincent Liétar. Outterick Valèrie et Dasilva Sogue, deux représentants de l'école Eurasiam sont conviés pour animer ateliers et conférences sur les mangas.

Parallèlement aux rencontres et expositions prévues à la BDP, une série de projections gratuites auront lieu au cinéma de Mamoudzou. Seront projetés les mangas et films d'animation "Origine", "Metropolis" et "Berfect blue", "Corto Maltese, La cour secrète des arcanes", le film israélien "Valse avec Bachir" et "Persepolis", l'adaptation de la BD de Marjane Satrapi. Deux documentaires : "Objectif BD" et "Loisel et Tripp, Traits complices", sont également à découvrir à la BDP. La dernière projection sera suivie d'une intervention de Tripp, dessinateur, scénariste et coloriste.

Le Festi'bulles se veut être une manifestation "à échelle humaine". Si les moyens financiers déployés pour ce festival (autours de 50.000 euros) ne sont pas aussi importants que ceux des salons organisés en métropole, la directrice de la BDP Djaouharia Mohamed en a fait son parti, en optant pour un "cadre intimiste".

Choisit pour son ambiance détendue qui devrait pousser les auteurs à la confidence, le jardin de la BDP sera le cadre de rencontres et tables rondes, pour dépasser les traditionnelles séances de dédicace et permettre un réel échange avec les visiteurs.

Une occasion unique de discuter avec des figures mythiques de la BD, et peut être un moyen de récolter quelques tuyaux pour les auteurs amateurs…

Les organisateurs ont en effet réussi à faire venir des auteurs d’envergure internationale, chose rare à Mayotte et qui n’a pas du être facile. La BDP avait déjà organisé des évènements semblables, notamment sue le thème du roman policier, mais cette fois ci l’engouement généré est sans précédant, surtout pour un évènement littéraire.

Avis aux fanatique de BD, le Festi'bulles est un évènement à marquer d'une pierre blanche. C'est l'occasion de côtoyer dans un même lieu les grands noms de la BD francophone.

 

Tom Gaugenot

28/05/2009 – 13e Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es Rencontres du cinéma d'Afrique et des îles connaissent, depuis sa création, un grand succès. Son comité d'organisation, essentiellement composé des membres de la formation culturelle des jeunes de Tsararano (FCJT), présente l'évènement à la presse, ce vendredi 29 mai, à 16 heures, au 5/5 à Mamoudzou.

"L'objet de cette manifestation est de donner au public l'opportunité de découvrir des films de fiction et des documentaires réalisés par des cinéastes d’Afrique et des Iles. Ces rencontres cinématographiques ont aussi pour objectif de favoriser les rencontres et les échanges entre le public et les professionnels de l’image et des médias.", présente la FCJT.

Tout au long de cette première semaine de juillet, les jeunes de Tsararano promettent une "manifestation populaire, originale et conviviale." Les cinéphiles, attendus très nombreux cette année encore, sont invités à découvrir une vingtaine de films et documentaires et à échanger avec les cinéastes invités, lors des rencontres-débats programmés après les séances de projections, à la Maison des Jeunes à Tsararano, à Hajangoua et à la salle de cinéma Alpa Joe à Mamoudzou.

 

Guy-Désiré Yaméogo, l'invité d'honneur

 

Guy-Désiré Yaméogo, cinéaste et auteur burkinabé, est l'invité d'honneur de cette 13e édition. Ce dernier est licencié en sociologie de l'Université de Ouagadougou et diplômé de l'Ecole Internationale de Cinéma et Télévision de La Havane (Cuba), option : scénario. Auteur de plusieurs courts métrages présentés et primés dans des festivals tels que Clermont-Ferrand, Milan et Venise, Guy-Désiré a réalisé des documentaires en vidéo et écrit le scénario du long-métrage "Nous pas bouger", réalisé par Abdoulaye Dao.

Le réalisateur burkinabé est attendu à Mayotte avec ses films : "L'homme qui n'arrivait pas mourir", "La rue n'est pas le paradis", "Si longue que soit la nuit", "Danse sacrée à Yaka"… pour ne citer qu'eux. Un des films burkinabés qui était en compétition cette année au Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (Fespaco), "Danse sacrée à Yaka" décrit le contraste entre la vie moderne et les coutumes. "Il vient rappeler que malgré le modernisme, les pratiques mystiques ont la peau dure dans les sociétés africaines".

 

Rafik

27/05/09 – 55 nouveaux diplômés pour l’institut de formation en soin infirmiers

20 infirmiers, 19 aides soignants et quelques 16 auxiliaires puériculteurs ont été récompensé lundi après midi lors de la remise des diplômes à l'IFSI de Mayotte. Cette promotion 2008 a rapidement été intégrée au sein des nouvelles infrastructures de l'hôpital. C'est le cas du nouveau service des urgences dans lequel onze étudiants ont pu avoir une place. Selon les représentants des services de santé, les autres sont assurés de trouver des postes au sein de nouveaux services tel que le centre réservé aux handicapés ou le centre de psychiatrie qui devraient bientôt voir le jour. Chaque année de nombreux jeunes mahorais se dirigent vers l'institut, quasiment assurés de trouver un travail à la sortie. En misant sur la formation du personnel local, le centre de formation essaye, avec l'aide de la collectivité, de limiter les nombreux départs. Selon la direction, le personnel métropolitain ne resterait sur l'île que deux années en moyenne. Autre nouvelle tendance qui accentue les besoins en personnel, de plus en plus d'infirmiers sont attirés vers les professions libérales  qui offrent des salaires plus conséquents et des conditions de travail plus souples.

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