Accueil Blog Page 707

09/06/09 – Le 9e FED avance

Dans le cadre du 9ème Fond européen de développement (Fed), en accompagnement du projet de reboisement des padzas, le Conseil Général finance la réalisation d'une étude typologique des espaces à dominante boisée de Mayotte : cette étude permettra à la fois d'établir un état des lieux des espaces boisés et de mesurer la dynamique d'évolution du couvert forestier passé. Le groupement Agrifor (dont fait partie le Cirad) a été sélectionné pour réaliser cette étude, et mènera une première mission de cadrage qui se déroulera à Mayotte du 9 au 12 juin. 

Le 9ème Fed finance également, dans le cadre de cette étude, l'acquisition auprès de l'Institut géographique national (IGN) de la photographie aérienne de Mayotte, orthorectifiée et géoréférencée, ainsi que du Modèle numérique de sursol de l'île. A l'occasion du passage de François Brun, directeur général adjoint de l'IGN, la signature du contrat d'acquisition de ces produits aura lieu jeudi 11 juin à la Daf. "L'ensemble de ces outils constituera une aide fondamentale à la décision pour les années à venir, en matière de suivi et de gestion de l'environnement", précise la direction des affaires européennes.

08/06/09 – Les réunions publiques des Etats Généraux dans les communes

L'ouverture des états généraux de l'Outremer a eu lieu à Mayotte le 22 avril. Le 18 mai, le comité de pilotage des états généraux, qui réunit autour du préfet les principaux responsables politiques, économiques et sociaux du territoire, a permis de faire un point d'étape sur l'avancement des différents ateliers qui ont été mis en place. Le constat fait est que les états généraux à Mayotte permettent des échanges constructifs entre toutes les parties prenantes de la société mahoraise. Compte tenu de l'intérêt marqué pour la démarche initiée par les états généraux, il a été décidé d'associer autant que possible la population à ces échanges. Dans ce but, il a été décidé par le comité de pilotage d'organiser dans huit communes des réunions publiques d'information sur les débats qui sont en cours au sein des ateliers. Ces réunions seront l'occasion pour la population de prendre connaissance du diagnostic et des propositions envisagées au sein des ateliers et de donner son avis ou de poser des questions.

Ces réunions, qui sont ouvertes à tous, seront animées conjointement par le préfet et le président de l'atelier concerné. Dialogue social mairie de Dzaoudzi Labattoir lundi 8 juin à 17h ; Formation initiale Collège de Dembeni mardi 9 juin à 17h15 ; Formation des prix Koungou jeudi 11 juin à 17h ; Productions locales Lycée de Coconi samedi 13 juin à 9h ; Identité, culture, mémoire à Tsingoni samedi 13 juin à 15h ; Foncier Chirongui dimanche 14 juin 9h30 ; Développement économique à M'tsamboro samedi 20 juin à 9h ; Environnement régional à Sada dimanche 21 juin à 9h30. Le lieu de réunion, non précisé pour certaines communes sera précisé ultérieurement.

08/06/09 – Préavis de grève au conseil général à partir du 9 juin

La Cisma-CFDT appelle les agents de la direction du développement économique et touristique du conseil général à une grève illimitée à partir du mardi 9 juin. "Nous renouvelons la volonté des personnels en lutte, de voir s'ouvrir de véritables négociations en vue de la cessation de plusieurs dysfonctionnements qui traduisent des difficultés réelles de management de la direction du développement économique et touristique du conseil général de Mayotte" peut-on lire dans le communiqué envoyé à la presse. Le syndicat souhaite de meilleures relations au sein de la direction car il constate un manque de reconnaissance des agents, un manque de circulation des informations et le rejet systématique des demandes de renouvellement des contrats, des augmentations de salaires, de formations, et des propositions des agents.

08/06/09 – Résultats des élections européennes du 07 juin 2009 à Mayotte

                                  

Ordre d’Affichage des listes des candidats

Circonscription Outre-mer

  

N° Panneau

 

 

Liste

 

Tête de Liste

1

Pour une Europe Utile

M. MUGERIN Daniel

2

Alliance Ecologiste Indépendante

Mme DALMASSO Amandine

 

3

Protéger nos emplois, défendre nos valeurs avec la liste de Villiers soutenue par le MPF, CPNT, et Libertas

Mme KUTTNER-PERREAU Erika

4

Alliance des Outre-Mers

M. HOARAU Elie

5

Liste Europe Ecologie avec Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly et José Bové

M. DURIMEL  Harry

6

Europe Démocratie Espéranto

M. ETIENNE Jacques

7

« Une France Royale au cœur de l’Europe »

M. ANDRIANTSALAMA Grégoire

8

« Changer l’Europe maintenant, avec les socialistes »

Mme BAREIGTS Ericka

 

9

« Europe et Démocratie –Rassemblement pour l’initiative citoyenne (RIC) » Circonscription Outre-Mer

Mme MARCINIAK Annie

 

10

« Quand l’Europe veut, l’Europe peut » – Majorité présidentielle – UMP – Nouveau Centre – la Gauche Moderne conduite par Marie-Luce Penchard

 

Mme PENCHARD Marie-Luce

11

Outre-Mer solidaire Liste soutenue par François Bayrou

M. PONIN-BALLOM Gino

 

 

 

Collectivité Départementale de Mayotte

ELECTION DES REPRESENTANTS AU PARLEMENT EUROPEEN

Résultats "sortis des urnes" avant vérification par la commission de contrôle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résultats obtenus par liste (cf nom de liste correspondant au tableau précédent)

Communes

Inscrits*

Votants

Tx Particip.

Bl. ou nuls

Exprimés

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

ACOUA

3131

1022

32,64%

44

978

0

0

33

326

45

0

0

106

0

267

201

BANDRABOUA

3527

1037

29,40%

21

1016

0

0

17

106

34

0

0

476

0

235

148

BANDRÉLÉ

3246

1327

40,88%

76

1251

0

0

29

106

61

0

0

85

0

773

197

BOUÉNI

3549

1333

37,56%

48

1285

0

0

38

181

248

0

0

88

0

622

108

CHICONI

4448

1670

37,54%

108

1562

0

0

68

403

79

0

0

152

0

637

223

CHIRONGUI

3027

1501

49,59%

50

1451

0

0

41

261

44

0

0

78

0

931

96

DEMBÉNI

2446

882

36,06%

39

843

0

0

22

171

40

3

0

239

4

299

65

DZAOUDZI

5574

1261

22,62%

58

1203

0

0

54

255

104

0

0

102

0

175

513

KANI-KÉLI

3265

1223

37,46%

47

1176

0

3

50

167

62

0

0

201

0

584

109

KOUNGOU

4786

1556

32,51%

33

1523

0

0

55

561

85

0

0

108

0

601

113

MAMOUDZOU

11688

2963

25,35%

151

2812

0

0

147

818

237

0

0

256

0

912

442

M'TANGAMOUJI

3949

1592

40,31%

33

1559

0

0

39

784

53

0

0

74

0

549

60

MTSAMBORO

4466

1693

37,91%

41

1652

0

0

22

68

37

0

0

80

0

1287

158

OUANGANI

3010

956

31,76%

36

920

0

0

19

136

35

0

0

57

0

373

300

PAMANDZI

3434

857

24,96%

29

828

0

0

23

132

65

0

0

84

0

323

201

SADA

4423

1823

41,22%

46

1777

0

0

34

69

54

0

0

700

0

827

93

TSINGONI

3467

1191

34,35%

24

1167

0

9

24

46

55

0

0

582

1

349

101

TOTAL

71436

23887

33,44%

884

23003

0

12

715

4590

1338

3

0

3468

5

9744

3128

 

 

 

 

 

 

 

0,1%

3,1%

20,0%

5,8%

 

 

15,1%

 

42,4%

13,6%

 

 

 

 

 

05/06/09 – Le changement de statut soumis au vote lundi

"A compter du prochain renouvellement partiel du conseil général de Mayotte, la Collectivité départementale de Mayotte devient une collectivité régie par l'article 73 de la Constitution exerçant les compétences dévolues au département et à la région d'Outremer, qui prend le nom de "Département de Mayotte". Tel est le texte de l'article 41 de la disposition relative à Mayotte du titre 3 du projet de décret concernant la loi organique attendue. Une quarantaine d'articles concerne la Nouvelle-Calédonie et un seul Mayotte. Il sera soumis pour avis aux conseillers généraux, parmi d'autres rapports moins symboliques, lors de la session plénière de ce lundi 8 juin à 9 heures.

05/06/09 – Listes des élections européennes du dimanche 7 juin

"Pour une Europe Utile", tête de liste Daniel Mugerin ; "Alliance Ecologiste Indépendante", tête de liste Amandine Dalmasso ; "Protéger nos emplois, défendre nos valeurs avec la liste de Villiers soutenue par le MPF, CPNT, et Libertas", tête de liste Erika Kuttner-Perreau ; "Alliance des Outre-Mers", tête de liste Elie Hoarau ; "Liste Europe Ecologie avec Daniel Cohn-Bendit, Eva Joly et José Bové", tête de liste Harry Durimel ; "Europe Démocratie Espéranto", tête de liste Jacques Etienne ; "Une France Royale au coeur de l'Europe", tête de liste Grégoire Andriantsalama ; "Changer l'Europe maintenant, avec les socialistes", tête de liste Ericka Bareigts ; "Europe et Démocratie -Rassemblement pour l'initiative citoyenne (RIC)", tête de liste Annie Marciniak ; "Quand l'Europe veut, l'Europe peut – Majorité présidentielle – UMP – Nouveau Centre – la Gauche Moderne" conduite par Marie-Luce Penchard ; "Outre-Mer solidaire Liste soutenue par François Bayrou", tête de liste Gino Ponin-Ballom.

05/06/09 – La sélection de foot se prépare pour affronter les Barea

La sélection de football sénior de Mayotte est attendue le 14 juin prochain à Mahajanga pour affronter les Barea (zébus), la sélection malgache. Un stage est prévu ce dimanche 7 juin avec 35 joueurs convoqués. Exceptionnellement, le groupe sera dirigé par le CTR Guillaume Brouste puisque la commission technique n’a pas encore désigné le sélectionneur qui aura pour tâche de diriger la sélection pour la Coupe des Dom-Tom l’an prochain.

Ce déplacement se fait dans la précipitation puisque la ligue de Mayotte n’avait pu honorer une première invitation de la FMF en mars dernier. “Le comité directeur a été reconfirmé le 21 février. Les commissions n’étaient pas encore installées, cela n’aurait pas fait très sérieux”, explique Sidi Ahmed dit Alyassa, vice-président de la ligue de football de Mayotte.

Les Barea viendront à Mayotte en retour en juillet dans le cadre des festivités de l’inauguration de la mairie de Mamoudzou. La FMF a exigé que les Mahorais se déplacent d’abord à Mahajanga avant de faire le chemin inverse. Une délégation de la mairie de Mamoudzou composée de Sidi Ahmed, Zaïdou Tavanday et Mohamed Ahmada “Tostao” a pu obtenir la venue des Barea pour deux matches contre une sélection de la commune de Mamoudzou (10 juillet) et contre la sélection de Mayotte (12 juillet).

05/06/09 – Service gagnant

Samedi dernier, le club de tennis de l’Ascugre a clôturé en beauté son année sportive. Les enfants et ados se sont affrontés par équipe autour de leurs entraineurs et la fête s’est terminée par un grand goûter.

Ils étaient plus de cent, des tennismen ou women en herbe aux sportifs classés à venir participer à la fête que les entraineurs avaient organisée pour eux. Ballons prisonnier, foot, courses, tournantes ou jeux de quille géant, le soleil de 15h n’a pas freiné les ardeurs des joueurs qui, répartis en 10 équipes aux noms d’îles (Mohéli, Guadeloupe, Wallis et Futuna…), se sont affrontés avec sérieux. Bravo à l’équipe de Mohéli grand vainqueur !

Le club réunit maintenant 150 jeunes de 4 à 17 ans pour des cours et des tournois tout au long de l’année. Le passage des tests de balles blanche à rouge avait eu lieu la semaine précédente et les résultats annoncés lors d’un grand goûter à 17h, ont vu récompenser les efforts des enfants dont certains prennent le chemin des Monfils, Tsonga ou Mauresmo, et qui sont repartis fièrement avec leurs badges.

Annette Lafond

05/06/2009 – Tribune libre

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}es mouvements sociaux, dans le public comme dans le privé, sont vecteurs d'une lassitude certaine de la part des salariés face aux employeurs et autres directeurs de services. Ils véhiculent un seul message : l'égalité entre les salariés de Mayotte et leurs collègues de la Métropole, voire de la Réunion.

Du cantonnier de la mairie de Ouangani au garde-champêtre de la mairie de Neuilly en passant par la caissière du groupe Casino, voire le directeur des services du conseil régional du Paca, il s'agit des mêmes obligations, des mêmes devoirs, donc des mêmes droits. Et là-dessus, aujourd'hui, toutes les ambiguïtés (statutaires, réglementaires, économiques) sont levées, comme dans le reste du territoire national.

La problématique est qu'à la fin de ces conflits les chefs d'entreprises ne respectent jamais les protocoles signés, quant aux administrations, elles proposent tout le temps des comités de suivi qui s'arrêtent le jour même de leur mise en place.

Cette démarche démontre clairement le manque de sincérité des administrations, des patrons, face aux revendications des salariés. Pour ces partenaires, le dialogue social se résume à des fourberies, leur permettant de gagner quelques mois, voire quelques années. Ils s'appuient ainsi sur l'aspect assez conciliant des Mahorais en général, mais jusqu’à quand ?

L'élan suscité par le vote du 29 mars dernier par plus de 70% de la population, impose aux partenaires sociaux une politique économique et sociale plus franche, où le tâtonnement n'est plus de mise. Le Mahorais aspire à plus de droits. Il est à la recherche de l'Égalité, de la Fraternité. Il n'accepte plus la palabre politicienne. Il est capable d'arracher ses droits, si toutefois ceux qui les détiennent se refusent de les lâcher.

Le défi du développement qui nous attend nous impose des règles très strictes en matière de gestion de conflits, et pour l'heure le bilan du dialogue social demeure nul pour les organisations syndicales, donc pour les employés, donc pour l'économie du pays.

Alors notre confédération en appelle à la responsabilité de chacun des acteurs sociaux, des patrons de PMI, PME, en passant par Monsieur le préfet, sans oublier les dirigeants des collectivités locales, mairies et autres présidents.

Le développement social et économique ne peut pas se faire au détriment des salariés de cette île. Ces mêmes salariés dans tous les secteurs sont au bout du rouleau, et les raisons du "ras-le-bol" ne manquent pas : une intégration qui ne finit pas, des salaires qui n'augmentent pas, des prix qui flambent, des entreprises qui licencient, des chefs de service, des directeurs qui ne sont jamais sincères dans les négociations.

Face à tout cela, Monsieur le préfet et les responsables politiques locaux se lancent la balle pour savoir qui n'a pas de projets, donc qui a perdu plus d'argent émanant de la solidarité nationale.

La réalité est toute autre. Les salariés savent très bien que si l'État reprend l'argent destiné aux citoyens de Mayotte ce n'est surtout pas par manque de projets. Simplement, il essaye de se défiler, de fuir ses responsabilités, en prenant au passage les collectivités locales comme bouc-émissaire.

Les projets de Mayotte (port, aéroport, routes, écoles, cadastre, état civil, politique sociale) tout le monde les connaît, à commencer par ces soi-disant responsables de tout bord.

Alors, les services de l'État comme les collectivités locales, doivent avoir déjà travaillé depuis tout ce temps, nous exigeons enfin des résultats. Les organisations syndicales, au premier rang desquelles la CGT-Ma, en ont marre du constat (toujours le même), elles exigent des résultats concrets et tout de suite. Des résultats réalisables donc mesurables, bref, la vérité.

L'économie de Mayotte est sous perfusion des aides de l'État. Les entreprises et les salariés sont dépendants de la fluidité de ce transfert. Le déballage des responsables sur la place publique ne nous intéresse pas. D'autant plus que cela fait pratiquement vingt ans qu'ils nous rabâchent la même chose "pas de projet, pas de sous", bien qu'ils n'ont rien fait pour qu'il en soit autrement.

Messieurs les patrons, Messieurs les dirigeants des collectivités locales, Messieurs les secrétaires généraux, nous devons rassembler franchement et sincèrement nos efforts pour accompagner ce pays vers un développement social et économique harmonieux dans le droit commun.

Avec un très fort pourcentage de la population au chômage, en plus de la situation irrégulière du séjour des étrangers (plus de 50% des résidents), sans oublier la crise économique mondiale, la population se cherche un idéal qui s'éloigne chaque jour un peu plus.

En d'autres termes, nous n'avons plus aucune alternative, tous les voyants sont au rouge. Avec cette passivité, la grève générale nous guette, d'autant plus que les organisations syndicales suivent, dorénavant, la mode nationale. Elles travaillent en intersyndicale avec les collectifs et autres associations civiles.

Les salariés sont prêts à durcir les actions revendicatives, puisqu'ils se rendent compte que la grève à la mahoraise, qui consiste à être pragmatique, ne donne pas les résultats escomptés.

Les comités de suivi, les protocoles d'accord, les groupes de travail (même de Très haut niveau), les Révisions générales des politiques publiques, les États généraux sont autant de chambres d'enregistrements pleines de bonnes intentions incrustées de très mauvaises volontés. Elles aboutiront nulle part. Nous devons changer de méthodologie, les salariés nous l'exigent et immédiatement.

 

Pour la CGT-Ma,

Le secrétaire général

05/06/09 – L’ASCT et Haïma en course pour le doublé

Les finales de la coupe de Mayotte de handball se dérouleront ce week-end au gymnase de Kavani. Pour les seniors, les champions de Mayotte tenteront de réaliser le doublé. L’ASC Tsingoni chez les hommes et Haïma Club de Sada chez les filles devront battre respectivement Tchanga et le HC Kani-Kéli (double détenteur du trophée) pour réaliser la saison parfaite.

05/06/2009 – 13ème Jeux des îles européennes

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}rudent, Dini Ahamadi l’avait été avant de quitter Mayotte pour Palma de Majorque. Celui-ci avait annoncé l’objectif dans Mayotte Hebdo Sport : la montée en poule A pour les sports collectifs et faire du mieux que possible dans les sports individuels. Deux semaines après, c’est avec le sourire que nous avons retrouvé le même, à l’heure des comptes. En effet, la délégation mahoraise a récolté 3 médailles en athlétisme et les sports collectifs ont presque tous atteint le but fixé.

“Le jeune Abdou Bourhane a décroché l’or en javelot et l’argent au poids. Housnati Bacar a eu le bronze sur 800 m. Le volley a gagné ses trois matches et monte donc en poule A. Le handball en l’absence d’une équipe dans la poule A a été reversé dans celle-ci. Du coup, les Mahoraises se sont battues pour une médaille, mais ont échoué au pied du podium”, relate Dini Ahamadi.

Les grandes déceptions sont venues du basket, où les garçons se sont battus comme ils pouvaient, mais ils n’ont rien pu contre Majorque (102-38), la Martinique (87-61) et Madère (61-53) et du tennis de table. “Il y a un grand écart dans ces disciplines”, résume le chef de la délégation mahoraise. Le bilan est donc satisfaisant, d’autant que le comportement des Mahorais sur et en dehors des terrains a été exemplaire. “Il y a eu une bonne ambiance, les jeunes sont conscients de ce qu’on attend d’eux.

 

Les Jeux des îles européennes à Mayotte, difficile pour 2014

 

Vu les conditions dans lesquelles on évolue à Mayotte et vu ce qu’ont les autres, les médailles obtenues ont de la valeur”, estime Dini Ahamadi. Le dirigeant a été impressionné par l’organisation et les installations majorquines et estime que Mayotte est loin d’être prête pour accueillir les Jeux des îles européennes (abusivement appelés Jeux des Rup) en 2014.

“Pour 2011 c’est impossible, et même 2014, ce sera difficile. Ici on part de zéro, nos installations sont embryonnaires en ce qui concerne les sports nautiques, il n’y a pas assez de logements pour 1500 personnes, il n’y a que 2 gymnases. Tout le monde doit s’y mettre. Il faut que chaque ligue soit en mesure d’organiser sa compétition. Il faut beaucoup de bénévoles, d’arbitres”, fait-il remarquer. Néanmoins, il insiste sur la nécessité pour les jeunes sportifs mahorais de se confronter à leurs homologues européens dans ce genre de compétitions.

“C’est toujours bien de voir ce que les autres sont capables de faire et de se fixer des objectifs à atteindre. On se renseigne sur les autres pays, on apprend qu’ils sont licenciés depuis leur plus tendre enfance pour beaucoup ou pratiquent le sport à l’école. J’aimerais qu’à l’instar de l’île d’Elbe, on puisse se donner l’objectif d’organiser cette compétition pour 2014, même si on n’y arrive pas. Cela impulsera une dynamique et on pourra repousser si nécessaire. Cette année, on devait aller à l’ile d’Elbe et ils n’ont pu être prêts. Ils le seront l’an prochain”, explique Dini Ahamadi.

 

Faïd Souhaïli

05/06/2009 – UNSS : Championnats d’académie

 

{xtypo_dropcap}N{/xtypo_dropcap}ul doute que dans sa perspective de développer le sport féminin, l'UNSS assure. A M'gombani par exemple, mercredi dernier, elles étaient une cinquantaine de minimes – âgées entre 13 et 14 ans – réunies pour tenter de triompher en basket. Une bataille entre quatre établissements (Pamandzi, Sada, M'tsangadoua et Dembéni), parfaitement gérée par les jeunes officiels, arbitres et à la table de marque. Ils sont jeunes, mais s'occupent de tout : tel est l'un des principes de la structure nationale.

"Cela fait partie des valeurs que véhicule l'UNSS, ces valeurs de citoyenneté qui responsabilisent ces élèves", explique l'enseignant au collège de M'gombani Richard Saury, secrétaire académique du Snep et responsable ce jour-là de l'organisation. C'est à M'tsangadoua qu'il remettra les médailles de vainqueur : les nordistes finissant premières devant Sada, Dembéni et Pamandzi.

Tout comme chaque équipe finaliste des championnats académiques, les filles de ces quatre collèges ont dû vaincre dans leurs districts respectifs pour en arriver là. Entamées le 8 avril dernier, les finales se poursuivront jusqu'au 17 juin, entre M'gombani, Passamaïnty, M'tsapéré et les gymnases de Kavani et de Labattoir. Il s'agit, pour ces phases, du foot, du hand, du basket et du volley.

Actuellement concentré sur le sport collectif, l'UNSS c'est aussi, mais surtout – à Mayotte – l'athlétisme, le cross et le tennis de table, où demeurent beaucoup de talents cachés. Ce sont les trois pratiques, à ce jour, où les vainqueurs peuvent envisager de participer au championnat national, en Métropole. Cela s'est produit les années précédentes, mais pas en 2009.

 

L'UNSS Mayotte, "structure à part entière"

 

Le financement n'a pas été voté par le conseil général en premier lieu, mais il n'a ensuite pas été distribué à temps pour espérer une quelconque participation. "Il y a un souci de finances au CG. Je ne pense pas que les élus mahorais ne considèrent pas les actions de l'UNSS, mais disons qu'ils sont en construction et qu'il y a un travail de rattrapage, dans leur situation financière, qu'ils réalisent. Seulement, le sport lui ne se rattrape pas : quand la compétition est passée, elle est passée".

Pourtant, toujours selon Richard Saury, la participation en France est importante : "ça représente Mayotte et le sport mahorais. Ça peut- être également un creuset en terme de recrutement, une passerelle entre le sport scolaire et civil". L'UNSS Mayotte ne détenait jusqu'à présent guère de direction régionale, officiellement, Régis da Sylva du vice-rectorat faisait fonction de directeur régional. Cela se met en place aujourd'hui, et cela a son impact pour le développement du sport scolaire local.

Des avantages financiers sont à prévoir, des retombées de l'UNSS national sont concevables, l'obtention des droits et devoirs au même titre qu'une UNSS d'un département métropolitain ordinaire sont à imaginer. L'UNSS Mayotte, dorénavant structure à part entière, peut en conséquence être un interlocuteur plus solide pour le CG, "administrativement parlant". Reste à régler le problème du niveau sportif de nos jeunes, car si en individuel les Mahorais peuvent briller, le sport co' a encore un échelon à gravir.

En attendant, sur l'île, les finales continuent. Alors rendez-vous mercredi 10 juin au gymnase de Petite Terre et au plateau de M'gombani pour les cadets et cadettes en basket, et au gymnase de Kavani pour les benjamins et benjamines en volley.

 

Ichirac Mahafidou

UNE Mayotte Hebdo N°431 – Vendredi 05 juin 2009

UNE Mayotte Hebdo N°431 - Vendredi 05 juin 2009UNE Mayotte Hebdo N°431 - Vendredi 05 juin 2009 Archéologie

A la recherche des cités Swahilies

> Elections : Rendez-vous avec l'Europe ce dimanche 7 juin
> Grèves : CHM, CREC, Jumbo Score, …
> Tribune libre : Le coup de gueule de la CGT
> Mayotte ECO : Le terminal pétro-gazier se termine
> Tounda : Rêve bleu, la comédie musicale

 

 

05/06/2009 – Portrait : UNSS, On court vite à Kawéni

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}uand on arpente les terrains de sport, il n’est pas rare d’entendre les mauvaises langues se moquer des Kawéniens à propos de leur capacité à courir vite. “C’est normal, ils s’entraînent tous les jours avec la Paf qui leur court après !”, est l’une des blagues de mauvais goût la plus répandue. Mais au collège de Kawéni, la recette est toute autre. En effet, les collégiens entraînés par leur professeur Michel Latour ont recours à des entraînements encadrés.

“Il existe une section sportive athlétisme que j’anime. Cette section regroupe les meilleurs élèves du collège et les prépare, à raison d’un ou deux entraînements par séance, aux compétitions qui se déroulent à Mayotte”, explique Michel Latour. De plus, le cross de l’école permet de repérer les bons athlètes, tout comme l’association sportive de l’établissement, qui propose aux élèves des activités diverses : courses, lancers, sauts et relais.

Malide Attoumane 16 ans, Saounati Malide 14 ans et Fatima Ali 14 ans ont participé aux titres de leur collège. Respectivement en 4e et en 5e, ils en sont à leur 3e et 2e année d’athlétisme avec l’UNSS. “Le choix de l’athlétisme s’est fait naturellement, car on aime courir”, affirment-ils en chœur. D’ailleurs, Saounati est allée plus loin puisqu’elle a intégré le Racing club de Mamoudzou où est licencié un autre Kawénien, le sprinter Hafidhou Attoumani.

Mais combiner les entraînements du RCM avec ceux de l’UNSS s’est avéré compliqué, d’autant plus que la jeune fille, très sportive, joue également au basket-ball à l’Etoile bleue de Kawéni. En revanche, la compétition, elle aime ça, surtout quand elle est entourée de ses camarades. “C’est bien d’être ensemble, de faire des compétitions et voir d’autres élèves de collèges différents. D’ailleurs, on commence à nous connaître, car quand les profs des autres collèges nous voient, ils nous demandent de laisser quelques médailles pour les autres”, révèlent nos trois athlètes.

Avec leurs 6 titres de champions, la bande à Myriam Mlazahahe, Asmina Fadhula, Saounati Malide, Ambdou Ali Madjid, Abasse Combo, Djamilou Bamoudou et Malide Attoumane aurait pu prétendre à participer aux championnats de France UNSS dans l’Hexagone… “Tout le monde est déçu de ne pas avoir pu faire ce déplacement, même le principal. Il paraît qu’il n’y avait pas assez d’argent. C’est dommage, mais cela ne nous empêche pas d’aider notre prof. Il nous a dit que nous devions être des modèles pour les plus petits”, explique Saounati Malide.

Mercredi après-midi, elle était avec ses camarades à l’entraînement au stade de Kavani. Au programme : lancer de poids et lancer de javelot. Comme quoi, on ne fait pas que courir à Kawéni.

 

Faïd Souhaïli

 


 

Palmarès 2009 du collège de Kawéni

 

Champions de Mayotte

  • Relais garçons : 4 x 60 m et 4 x 1000 m minimes
  • Relais filles : 4 x 60 m et 4 x 1000 m minimes

 

Vice-champions de Mayotte

  • Relais garçons : 8 x 200 m benjamins
  • Relais filles : 4 x 1000 m benjamines

 

Médaille de bronze

  • Challenge courses

05/06/09 – Entretenir une culture de la défense et de la sécurité

Tous les deux ans, un département d’Outremer accueille une session de formation portant sur le thème de la défense nationale et de la sécurité. Cette année, c’est à la Réunion qu’elle a lieu et trois formations spécifiques sont ainsi proposées : une première formation à destination d’un public expérimenté civil et militaire, une autre à destination de jeunes diplômés de niveau bac+ 2 âgés de 20 à 30 ans et une dernière proposée aux élus locaux.

La première session de formation regroupant des militaires, des fonctionnaires et des acteurs du tissu socio-économique local a débuté lundi dernier, rapporte le site Clicanoo, sous la houlette du général de corps aérien Laurent Labaye, venu spécialement de Métropole. Le thème du programme intitulé “L’Union européenne en quête de sécurité intérieure et extérieure” sera au centre des réflexions des stagiaires. Jusqu’au 13 juin, ces derniers assisteront à des conférences, visiteront des installations militaires et civiles, la base navale du Port ou la route des Tamarins.

Ils se déplaceront à Maurice et à Mayotte. Parmi eux, sept étrangers ressortissants de la zone océan Indien. Un détail d’importance quand on sait que c’est la France qui préside depuis peu la Commission de l’océan Indien (COI). Les débats porteront d’ailleurs, entre autres, sur la coopération régionale. Les inscriptions sont encore possibles pour les deux autres sessions proposées respectivement aux jeunes et aux élus locaux. Pour participer au séminaire destiné aux jeunes, du 8 au 13 juin, il reste encore une quinzaine de places. Il suffit de télécharger la fiche de candidature sur le site internet de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN). La formation se déroulera en internat sur le site universitaire du Tampon. Qui peut postuler ? Les étudiants, des acteurs du secteur privé ou du monde associatif, des jeunes élus ou syndicalistes ou encore des fonctionnaires. Le but de ces formations étant “d’entretenir et d’enrichir la culture de la défense et de la sécurité” par le biais des individus ainsi formés.

05/06/2009 – Elections européennes ce dimanche

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i l’Europe semble lointaine, tant dans le quotidien que géographiquement, des Mahorais, la deuxième adjointe à la mairie de Saint-Denis a rappelé l’importance de l’Europe pour une île qui envisage de devenir une Rup.

“C’est avec les fonds européens que Mayotte pourra se développer. Quand l’Etat donne 100 à une région, il donne la même somme aux autres régions. Quand l’UE donne 100 à une région hexagonale, la Réunion reçoit 10 fois plus. Si les Mahorais sont d’accord, notre combat sera que Mayotte soit traitée comme la Réunion. La Réunion reçoit 2 milliards d’euros sur une période de 6 ans, Mayotte a une population équivalente au quart de celle de la Réunion, elle doit donc recevoir au moins 500 millions d’euros”, a lancé l’élue réunionnaise.

Pour cette femme politique, Mayotte possède les mêmes handicaps que la Réunion (éloignement de l’Europe, insularité, petit marché, besoin de cohésion sociale) et l’Europe doit donc aider Mayotte. Les élus mahorais doivent montrer une véritable volonté d’intégrer l’UE (aujourd’hui Mayotte, bien que française, est considérée comme un pays tiers à Bruxelles) et cela doit émaner d’une volonté populaire et donc d’un vote massif des Mahorais. “La volonté de Mayotte doit être portée par les Mahorais eux-mêmes. Mayotte doit envoyer un signe fort à l’Europe”, a-t-elle insisté lors de sa conférence de presse hier.

 

Priorité à l’éducation, au logement et à la santé

 

“Contrairement au PCR d’Elie Hoarau, nous avons soutenu la départementalisation. Et contrairement à la liste Alliance des Outremers, une candidate mahoraise, Abouchirou Saïd, figure sur notre liste. Et nous nous engageons à ce qu’un Mahorais ou une Mahoraise fasse partie de notre équipe à Bruxelles et Strasbourg pour suivre les dossiers de Mayotte à l’UE, ainsi qu’à faire venir la commission chargée du développement à Mayotte. Les Mahorais ont été humiliés, méprisés parce que certains ont estimé qu’ils n’étaient pas dignes de pouvoir figurer sur une liste européenne. C’est un scandale”, fustige Ericka Bareigts.

Celle-ci a axé son programme pour Mayotte sur 3 axes : l’éducation, le logement et la santé. “Les fonds européens doivent être orientés sur l’éducation des Mahorais. Il faut que les familles aient des logements décents. Les bidonvilles de Kawéni ou M’gombani sont une honte pour la France. L’Europe doit mettre des fonds dans l’assainissement et le traitement des déchets”, a revendiqué l’élue réunionnaise.

Abouchirou Saïd quant à elle s’est dite “fière” d’être la candidate socialiste de Mayotte. “Le PS a donné une chance à la jeunesse pour préparer l’avenir et développer notre île. On a tout à faire, notamment le haut-débit, si important pour les jeunes et pour l’ouverture au monde. Il faut donc s’engager”, indique l’adjointe chargée des sports à la mairie de Tsingoni.

 

Faïd Souhaïli

05/06/2009 – Politique : Elections européennes

 

{xtypo_dropcap}A{/}xtypo_dropcapprès plus d’un mois de campagne électorale, un constat s’impose : les élections européennes ne passionnent pas les Mahorais. Tant au plan géographique qu’administratif ou politique, l’Europe est loin des préoccupations quotidiennes. De plus, seuls 4 Mahorais figurent sur les listes en lice et aucun d’entre eux en position éligible. Difficile de motiver les troupes dans ces conditions où les esprits sont plus tournés vers le pouvoir d’achat et les grèves en séries.

Pourtant, les affiches fleurissent un peu partout, notamment celle du Modem avec Sophia Hafidhou et de l’UMP avec Daourina Romouli, rappelant que le scrutin a lieu ce dimanche. Les Mahorais comme les autres Ultramarins, ont le choix entre 11 listes. Selon un système saugrenu, l’Outremer français sera représenté par trois élus, un de chaque océan en théorie, évitant le précédent de 2004 où 3 Réunionnais avaient monopolisé les sièges ultramarins de députés européens à Strasbourg.

Le Parlement européen a globalement trois pouvoirs : un pouvoir législatif (mise en place de lois communautaires), un pouvoir budgétaire et un pouvoir de contrôle sur la Commission européenne et la Banque centrale. Les domaines de compétences du Parlement européen sont très larges. A Mayotte, ce que l’on retient du rôle de l’Union européenne est plutôt d’ordre financier.

Ainsi, la CDM reçoit environ 20 millions d’euros par période de 5 ans au titre du Fed (Fonds européen de développement). C’est avec l'aide du Fed que l’électrification et l’accès à l’eau potable ont pu être réalisés à la fin des années 80 et au début des années 90. Si Mayotte obtient le statut de Rup (région ultra-périphérique), elle sera éligible à toutes les aides européennes.

Vu le retard structurel de l’île, cette manne serait la bienvenue. Nos élus ne manquent pas de citer l’exemple de nos voisins réunionnais qui ont reçu 1,9 milliard d’euros pour la période 2007-2013 pour construire leurs routes, améliorer leurs infrastructures (port, aéroport notamment), aider des secteurs tel que la pêche et l’agriculture, ou encore l’emploi et la formation. Si un tel pactole était disponible pour Mayotte, beaucoup de choses pourraient aller plus vite. Mais, cela implique aussi que les dossiers soient suivis par les personnes qui en ont la charge et en premier lieu nos élus.

L’Europe, c’est aussi une législation stricte commune aux 27 pays européens. Aujourd’hui, Mayotte possède une cellule européenne au sein du conseil général de Mayotte, mais pas de représentant permanent à Bruxelles ou à Strasbourg, villes où siègent la Commission et le Parlement européens. Il y a un an, le président du conseil général, Ahamed Attoumani Douchina était allé plaider la cause mahoraise à Maurice auprès de l’ambassadrice de la Commission européenne Claudia Wiedey. Après-demain, ce sera aux électeurs mahorais de prouver leur intérêt pour l’Europe en se rendant aux urnes. L’affluence sera-t-elle au rendez-vous ?

 

Faïd Souhaïli


 

Un mode de scrutin alambiqué

Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple ? Le gouvernement a choisi une formule alambiquée pour ce scrutin européen en ce qui concerne l’Outremer. Comme en 2004, la circonscription regroupe tous les départements et collectivités d’Outremer, ce qui en fait la plus grande circonscription du monde. Mais pour cette année, la circonscription a été divisée en 3 bassins : Atlantique (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Barthélémy, et Saint-Pierre-et-Miquelon), Indien (Mayotte et la Réunion) et Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie et Wallis-et-Futuna).

Le but de cette division est d’éviter que les 3 sièges mis en jeu reviennent tous les trois à une même collectivité, comme ce fut le cas pour la Réunion en 2004. Les trois sièges d'Outremer seront dans un premier temps répartis entre les listes à la représentation proportionnelle, à la plus forte moyenne, sur la base du résultat de l'ensemble de la circonscription ultramarine. Une fois déterminé le nombre de sièges attribués aux différentes listes, il restera à savoir où elles les obtiennent.

L'ordre dans lequel les sièges sont répartis sera déterminé par le nombre de voix obtenues au total dans la circonscription d'Outremer. La liste arrivée en tête obtiendra son siège (ou ses sièges) dans la section (ou les sections) où elle a obtenu son meilleur score, en pourcentage des suffrages exprimés. La liste arrivée seconde obtiendra son siège dans l'une des sections restantes où elle a obtenu son meilleur score, toujours en pourcentage des suffrages exprimés. Si tous les sièges ne sont pas encore attribués, la troisième liste obtiendra son siège dans la troisième et dernière section.

Si l'on avait appliqué ce système en 2004, les trois listes arrivées en tête (PCR-Alliance 28,85%, UMP 25,35% et PS 19,05%) auraient obtenu chacune un siège. Mais à la différence de 2004, où trois Réunionnais (Vergès PCR, Sudre UMP, et Fruteau PS) avaient remporté les trois sièges de l'Outremer, l'UMP aurait obtenu son siège dans le Pacifique et le PS le sien dans l'Atlantique, malgré un score faible.

 

 

Quatre candidats mahorais inéligibles

Onze listes de neuf noms ont été déposées pour concourir dans la circonscription ultramarine. On peut se demander pourquoi avoir permis de mettre neuf noms, sachant qu’aucun d’entre eux n’est suppléant et qu’il n’ya que trois postes disponibles. Peut-être pour permettre à chaque collectivité d’être représentée. Quoiqu’il en soit, pour les Mahorais, il n’y a aucun espoir d’être élu.

Les mieux placés sur leur liste sont Ahamada Salime chez les Verts et Sophia Hafidou pour le Modem en quatrième position. Abouchirou Saïd pour le PS est en cinquième position alors que Daourina Romouli est en dernière position à l’UMP. A noter que la Fédération des partis progressistes a choisi de soutenir la liste menée par le communiste réunionnais Elie Hoarau, même si aucun élu n’y figure.

05/06/2009 – Société : Grève au CHM

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est au rythme des Vikings que les agents hospitaliers du CHM dansent dans la cour de l’IFSI (Institut de formation aux soins infirmiers) depuis mercredi, date du début de la grève. S’ils arborent un sourire de circonstance, les blouses blanches sont en colère.

La liste de leurs revendications est très longue : maintien intégral des contractuels et des CEC, titularisation des employés dont la durée de stage est déjà révolue, présence d’un représentant des salariés lors des jurys de titularisation, rattrapage progressif des salaires, cessation de chantages au non-renouvellement de contrat, droit syndical bafoué, “parachutes dorés” versés à des médecins n’exerçant plus à Mayotte, gestion arbitraire du budget par la direction de l’hôpital, mise en place d’une indemnité de vie chère et d’une caisse de retraite, etc.

“Ce sont des revendications normales, les prix flambent, les salaires ne suivent pas, le Code du travail n’est pas appliqué, il n’y a rien de nouveau ni de révolutionnaire”, assure Kamiloudine Djanffar de la CGT-Ma. L’intersyndicale comprenant également l’UTFO et la Cisma-CFDT, soutenue par la CFE-CGC, a pu mobiliser la moitié des effectifs en service (y compris une centaine d’agents réquisitionnés pour assurer un service minimum, l’effectif total du CHM étant de plus de 2000 personnes), soit un peu plus de 300 personnes mercredi.

 

Le CHM doit verser 600.000 € pour boucher le trou de la Sécu

 

Le mouvement s’est poursuivi hier. Tous les services de l’hôpital sont touchés, y compris les dispensaires de brousse, entraînant ainsi un fonctionnement au ralenti. L’intersyndicale a rencontré mercredi la directrice de la Dass, Danielle Mouffard, représentante de l’Agence régionale Hospitalière (ARH) Réunion-Mayotte sur notre île. L’ARH est l’autorité de tutelle et attribue au CHM l’enveloppe financière lui permettant de fonctionner.

Si les syndicalistes ont fait part de leurs inquiétudes à Mme Mouffard, cela est dû en grande partie aux décisions de la direction du CHM de ne pas renouveler le personnel en fin de contrat. Alain Daniel, directeur du CHM, explique cette décision du fait du changement de la donne en matière budgétaire.

“Le budget du CHM (120 millions d’euros en 2008) cette année a cru de seulement 3%, alors que les années précédentes elles étaient de plus de 10%. Le CHM est contraint de réaliser un plan d’économie et de participer au renflouement du déficit de la Caisse nationale d’assurance maladie. C’est la première fois que Mayotte est appelée à participer à la réduction de la dette de l’assurance maladie. Cela consiste notamment à payer 600.000 € au titre de la solidarité nationale. C’est une décision qui n’a pas été prise de gaieté de coeur”, justifie le directeur.

 

Une rallonge de l’ARH permettrait de conserver des contractuels

 

D’autre part, le plan d’économie impose de réduire les dépenses de l’hôpital, et ce dans la plupart des services. La direction de l’hôpital a par conséquent décidé de réduire le nombre de contractuels (80 à 120 personnes) en ne renouvelant pas les personnes en fin de contrat.

“Le dialogue est difficile avec les syndicats, car nous ne pouvons jouer que sur les fins de contrat. Nous leur avons proposé de les associer à la définition de l’organisation des services à restructurer (services techniques, logistique, cuisine, lingerie, entretien), mais les syndicats ne veulent pas être associés à toute décision qui serait considérée comme supprimant des emplois”, regrette le directeur.

Celui-ci nous a confirmé qu’il ne comptait pas revenir sur cette décision, alors que les syndicats en font une condition sine qua non pour stopper le mouvement de grève. Alain Daniel a néanmoins promis d’examiner les situations de chaque agent au cas par cas, en tenant compte de leur ancienneté pour envisager des reconversions, si possible au sein du CHM. La direction du CHM a aussi demandé une rallonge budgétaire à l’ARH pour supporter les surcoûts de l’intégration, mais la réponse mettra plusieurs mois avant de se concrétiser.

Mercredi soir, l’un des porte-parole de l’intersyndicale, Rémy Blachet, a reconnu l’échec des négociations. Hier, les syndicats ont à nouveau rencontré la direction, sans résultat. “La direction a claqué la porte, on peut dire que la grève va empirer”, a déclaré à la mi-journée Rémy Blachet. Au moins, on sait à quoi s’attendre dans les prochains jours.

 

Faïd Souhaïli


 

Stagiairisation et représentation dans les jurys acquises

Parmi les nombreuses revendications mises en avant par l’intersyndicale CGT-Ma, Cisma-CFDT et UTFO, figurait la stagiairisation des contractuels recrutés après le 21 juillet 2003. Ceux-ci doivent effectuer une période de stage préalable à une intégration à la fonction publique hospitalière.

“On a proposé un plan sur 3 ans pour stagiairiser 500 agents, dont 170 en 2009”, indique Alain Daniel. Un point qui satisfait l’intersyndicale, même si l’objectif fixé par celle-ci est de titulariser les 800 agents (hors médecins) qui sont encore contractuels. Autre point qui semble avoir été l’objet d’une conciliation, la présence d’un représentant du personnel dans les jurys d’évaluation conduisant à l’intégration.

 

La grève des médecins passe inaperçue

Alors que tout le personnel hospitalier s’est mis en grève illimitée depuis mercredi, les médecins du CHM ont effectué un mouvement de 48h mercredi et jeudi. Ils sont remontés contre la décision des services fiscaux de mettre fin à un abattement sur leur surrémunération au bout de la 4e année d’exercice à Mayotte.

Des négociations ont eu lieu avec les services fiscaux, mais ils n’accorderaient qu’une année supplémentaire d’exonération fiscale aux praticiens. Certains craignent que cela incite la majorité d’entre eux à repartir de Mayotte au bout de 5 ans et de rendre plus difficile le recrutement de praticiens. Les médecins ont remis leur sort aux mains du président du conseil général. L’éventuel abandon d’une imposition totale des médecins au bout de la 5e année d’exercice sera peut-être prononcé ce lundi 8 juin, puisque la question sera à l’ordre du jour de la session plénière de l’assemblée départementale.

05/06/09 – Corsairfly reprend ses vols sur Madagascar… et Mayotte

Le 17 juin, Corsairfly reprend son vol Orly-Nosy Be-Tananarive du mercredi. Initialement, ce vol suspendu le 23 mars à cause de la crise politique malgache devait reprendre le 3 juin. Le vendredi 19 reprend un autre vol Paris-Tananarive avec escale à Dzaoudzi (Mayotte). Enfin, le vol du dimanche Paris-Tananarive est maintenu. Le retour au calme sur place ainsi que la reprise des départs par le Ceto a incité la compagnie à relancer son programme de vols.

La date du 17 juin verra également arriver un autre vol direct entre Paris et Nosy Be, opéré cette fois par Air Madagascar. Ces trois vols seront opérés cet été. Les fréquences pourraient évoluer selon la demande. Au plus fort de la saison malgache, Corsairfly opérait cinq vols hebdomadaires vers l'île Rouge.

05/06/2009 – Entretien : Askandari Allaoui

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Dans votre livre, vous décrivez des rapports parfois très tendus avec vos collègues… Vous évoquez les problèmes de recrutements affinitaires du "circali titi" (conseil général) et la "politique du ventre"… Vous parlez de dette morale envers les élus et leur famille.

Allaoui Askandari : Les élus vivent cette "politique du ventre", mais ils ne conçoivent pas le conseil général comme un moyen pour y arriver. Je pense qu'ils sont pris dans un engrenage, ils ne sont pas les maîtres du jeu. Par contre, un certain nombre d'agents conçoivent leur mission comme un "marzik", c'est-à-dire une prescription de Dieu faite à Sa créature. Comme les règles du jeu ont été biaisées dès le départ, c'est-à-dire dès la phase du recrutement, la suite se retrouve également biaisée, soit parce qu'on n'a pas été retenu pour son mérite, soit parce qu'il n'y a pas eu de concurrence préalable. Quand le supérieur hiérarchique qui a recruté cette personne n'est plus en place, ce n'est pas forcément évident pour son remplaçant de remettre la personne sur les rails ensuite.

Il y a aussi la question des compétences : généralement, quand on amène une personne et qu'on va la placer quelque part, on ne cherche plus à savoir si les missions qui vont lui être assignées correspondent à son profil. Au final, le supérieur hiérarchique ne sait pas comment s'en débarrasser. Il ne peut plus demander d'autres recrutements car il a un effectif suffisamment étoffé. Il finit donc par se résoudre à la situation de fait. Il se dit : "On va faire avec…". Mais pour faire avec, il y a des limites par rapport à ce qu'il convient de demander à cette personne.

 

MH : Vous estimez que le favoritisme dans le recrutement constitue une part importante des effectifs du conseil général ?

AA : Ce n'est même plus du favoritisme, parce qu'à la limite, si vous vous recrutez et que je vous présente une liste de candidats, et que vous choisissez sur la liste en favorisant, là on parlera de favoritisme. Mais si vous, en tant que directeur, on vous amène une personne, vous vous retrouvez devant un fait accompli. C'est autre chose que du favoritisme parce que ce ne sont pas les directeurs qui choisissent. Il y a déjà eu un choix qu'on leur impose.

 

{xtypo_quote}On a été longtemps habitué à avoir un supérieur hiérarchique Blanc, donc ce n'est pas naturel de se retrouver un jour sous les ordres d'un Noir. Et puis, culturellement, il n'est pas bien vu de se démarquer{/xtypo_quote}

 

MH : Et c'est trop dangereux pour eux de licencier ensuite le personnel incompétent ?

AA : Licencier alors que ce n'est pas vous qui avez recruté, c'est déjà problématique. L'agent peut dire à son supérieur : "De toute façon, ce n'est même pas vous qui m'avez installé là". Ensuite, nous, Mahorais, partageons un certain nombre de choses en commun, notamment des recours à la sorcellerie, à des prières… Et comme nous partageons tous ces choses-là, on n'y est pas indifférent. Donc, vous, directeur, si vous envisagez de me licencier, il y a toute cette représentation-là qui vous hante, qui vous habite et donc ce n'est pas simple de s'en débarrasser. Le directeur peut avoir peur qu'on lui jette un sort, sans parler des pressions familiales qui peuvent intervenir auprès des élus.

 

MH : Selon vous, la politique de domination du Blanc qui avait lieu pendant la période coloniale est toujours intériorisée par les agents de l'administration "noire" du conseil général. Sur quoi vous basez-vous pour l'affirmer ?

AA : Je me base sur des propos. Nous avons coutume de dire : "tsi lo fania hazi ya mzungu" ("je viens d'effectuer le travail du Blanc"). Je me base aussi sur l'observation de la nature des rapports hiérarchiques. Quand vous êtes directeur et que vous êtes Noir, vous devez faire beaucoup plus pour qu'on vous reconnaisse comme étant un directeur "normal". On vous juge davantage, on cherche souvent à voir si vous êtes ou non à la hauteur. C'est comme si cette personne-là n'était pas à sa place. On a été longtemps habitué à avoir un supérieur hiérarchique Blanc, donc ce n'est pas naturel de se retrouver un jour sous les ordres d'un Noir.

Et puis, culturellement, il n'est pas bien vu de se démarquer. Je fais beaucoup référence dans mon ouvrage à René Bureau qui explique assez bien que le démarquage, la distinction sont conçus comme mauvais pour l'équilibre matriciel du groupe. Quand il y en a un qui se démarque, qui s'échappe, cette désolidarisation fait peur, intrigue le groupe. Il y a des mécanismes, souvent inconscients, qui cherchent à ramener l'individu qui s'est distingué, pour ressouder le groupe.

Aujourd'hui, on peut se démarquer parce qu'on a fait des études. Ce qu'on ramène de l'Occident, les autres ne l'ont pas et ne le comprendront pas. C'est un double démarquage en quelque sorte. Les personnes qui se retrouvent dans cette situation le vivent très difficilement.

 

{xtypo_quote}Si on s'échange des écrits et que ces productions ne sont pas lues, ça handicape naturellement le bon déroulement des choses. On attend que le contenu d'un papier soit lu pour qu'on puisse avancer, mais c'est très rarement le cas{/xtypo_quote}

 

MH : Vous dites dans votre conclusion que "les prévarications se multiplient, se cautionnent et s'érigent en normes". Est-il réellement impossible d'établir à Mayotte les bases politiques occidentales importées ?

AA : Il faudrait mettre en valeur les éléments que nous sommes allés chercher dans les écoles occidentales. Les vertus du dialogue par exemple. Les gens reviennent mais sont obligés de mettre de côté toute cette richesse intellectuelle et culturelle qu'ils ont héritée de ces écoles républicaines. Il faudrait développer des structures de type "cafés philosophiques" pour qu'on donne de la place à cette mouvance.

Les initiatives personnelles devraient être soutenues par les hommes politiques pour qu'elles ne s'épuisent pas. Ces "je viens de…", ces acculturés sont vulnérables dans le territoire parce que lorsqu'ils cherchent à se démarquer, ils se construisent des ennemis. Il faut essayer de les soutenir parce que ce sont des "pangolins", l’incarnation de la "contre-nature", comme je dis dans mon ouvrage. Les hommes politiques doivent mettre en place des dispositifs pour exploiter toute cette richesse, car toute faculté non utilisée régresse. En fin de semaine, il y a des soirées partout. En revanche, des cercles intellectuels par exemple, ça manque.

 

MH : Vous dites que les exigences bureaucratiques se heurtent aux traditions mahoraises que sont par exemple le droit d'ainesse, le rapport à la chose écrite ou la notion d'intérêt général. Toute évolution vers une culture occidentale de l'administration est-elle impossible ?

AA : Dans l'administration, il y a beaucoup d'écrits qui circulent. Si on s'échange des écrits et que ces productions ne sont pas lues, ça handicape naturellement le bon déroulement des choses. On attend que le contenu d'un papier soit lu pour qu'on puisse avancer, mais c'est très rarement le cas.

Pour comprendre le droit d'ainesse, il y a l'âge mais aussi l'ancienneté dans un service. Traditionnellement, c'étaient les aînés qui donnaient les instructions. Quelque part, on transpose ce modèle-là dans l'administration et ce n'est pas évident pour de nouvelles recrues, même quand ils ont des idées géniales, de s'imposer, de proposer. Il y a une forte résistance au changement et on finit par se taire, se fondre aux habitudes du lieu et du moment. On finit aussi par cautionner ce qui se vit, c'est là que je parle de "prévarications qui s'érigent en normes".

 

{xtypo_quote}Traditionnellement, c'étaient les aînés qui donnaient les instructions. Quelque part, on transpose ce modèle-là dans l'administration et ce n'est pas évident pour de nouvelles recrues, même quand ils ont des idées géniales, de s'imposer, de proposer{/xtypo_quote}

 

MH : On fait également semblant de ne pas voir, c'est ce que vous appelez le "conformisme de façade"…

AA : Au niveau du discours, on peut produire le même type qu'en Occident, mais ca va s'arrêter là. On passera rarement à l'action pragmatique. Il y a un adage mahorais qui dit "kwéli ya maoré kouiji" ("la vérité du Mahorais, tu ne la sauras jamais"). On dit aussi "inhin tsi mdzo wawtrika" ("acquiescer ou dire oui n'est pas un fardeau") et dire "non", c'est impoli. On s'arrange, quand on est en face-à-face, pour être poli, ne pas se contrarier. Mais après, quand il s'agit de s'investir par rapport aux engagements qui ont été pris, les choses ne vont pas jusqu'au bout. On se décourage à un moment donné et puis on se dit : "si c'est untel, il est comme ça". On naturalise cette attitude. On privilégie la courtoisie et les bonnes relations plutôt que l'efficacité. On finit tous par s'y résoudre car on se fait plus d'ennemis que d'amis si on persiste dans cette lancée "suicidaire".

 

MH : Sur quoi vous basez-vous pour affirmer que les services déconcentrés de l'Etat "saidcoucouillent" (entravent) les évolutions que peuvent apporter les services du conseil général ?

AA : Par saidcoucouiller, j'entends par là mettre la bride sur les choses pour les empêcher de se mouvoir. Je me base sur des éléments très concrets. A sein du Crij (Centre régional d'information jeunesse), il y a eu des pratiques que nous condamnions, nous, le service du conseil général. Bien que nous soyons le principal financeur, le Crij est allé se faire "couver" par la direction de la jeunesse et des sports (DJS), le service de l'Etat, qui cautionne en quelque sorte ces pratiques malveillantes.

Il y a eu aussi un OMJS (Office municipal de la jeunesse et des sports) où le président faisait n'importe quoi. La coordinatrice Fonjep (Fonds de coopération de la jeunesse et l'éducation populaire) avait le droit de tout voir, sauf les factures et le bilan financier. Je lui avais personnellement recommandé d'essayer de convoquer le CA "fantôme" pour qu'il redéfinisse ses missions. Ce poste est financé à moitié par l'Etat et à moitié par le conseil général. Le service de l'Etat a écrit un courrier au président pour lui dire que la DSAJ n'a aucune prérogative sur ces postes Fonjep et n'a pas le droit d'intervenir, alors que c'est faux ! Ce sont des pratiques qui court-circuitent des initiatives locales qui viennent du côté de la DSAJ.

 

{xtypo_quote}Dire "non", c'est impoli. On s'arrange, quand on est en face-à-face, pour être poli, ne pas se contrarier. Mais après, quand il s'agit de s'investir par rapport aux engagements qui ont été pris, les choses ne vont pas jusqu'au bout{/xtypo_quote}

 

MH : Mais d'après vous, pourquoi les agents de l'Etat réagiraient ainsi ?

AA : Il me semble qu'ils sont restés dans un mode de gouvernance archaïque. Ils ont du mal à suivre cette évolution vers la décentralisation. Ils ont toujours été chefs de tout le monde jusqu'en 2004 et ont du mal à faire ce deuil, ce qui explique leur comportement.

 

MH : En quoi consiste le dispositif PEL (Politique éducative locale), que vous développez longuement dans votre ouvrage ?

AA : C'est une politique de jeunesse qui fait tant défaut à Mayotte. On voudrait amener les communes à avoir leur service municipal de la jeunesse et des sports. Il y en a un qu'à Mamoudzou, mais il n'est pas encore suffisamment structuré. La PEL, c'est faire en sorte que la multitude d'actions qui sont menées dans le territoire puissent connaître une certaine articulation entre elles et qu'elles puissent être au service de l'intérêt général. Car ce qu'on observe actuellement, c'est plutôt des "tournois" d'actions : chaque association, chaque structure fait ses projets dans son coin sans forcement qu'il y ait un œil attentif des services publics sur l'action menée et sur comment l'argent public est utilisé.

Il faut faire en sorte qu'il y ait une politique cohérente dans les localités diverses, mais aussi qu'il y ait un tissu associatif structuré. La PEL existe en Métropole depuis 1998 et a atterri ici en 2001, mais à ce jour, malgré les tentatives multiples qui ont été entreprises, les choses ont toujours du mal à prendre forme. Les difficultés qui se dressent sont celles que je viens de mentionner, c'est-à-dire les différentes formes de conformisme au niveau institutionnel, mais aussi au niveau local, nous avons du mal à avoir des interlocuteurs porteurs de projets. On est aussi dans un domaine émergent : l'animation jeunesse ou l'éducation de rue, ce ne sont pas encore des choses reconnues comme vraiment utiles. Nous avons 60% de jeunes de moins de 25 ans. Avec la montée de la délinquance, c'est un domaine qui va s'imposer de fait, même si on n'en voit pas encore l'importance. Cette réalité va à un moment donné interpeler les élus, ce sera peut-être un petit peu tard, mais mieux vaut tard que jamais…

 

Propos recueillis par Julien Perrot

Le flash infos du jour

Flash infos Mayotte du Lundi 5 mai 2025
Lundi 5 mai 2025

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes