Or, aucune de ces exceptions n'a été constatée. Il n'y a pas de loi spéciale, ni voie de fait puisque les occupants ont été sommés de déguerpir (aussi brutal soit-il c'est le terme juridique employé par la rapporteur public) depuis janvier 2009 et le foncier appartient bien au domaine public de l'Etat. Mme Faure a donc conclu à l'expulsion des 40 occupants sous 8 jours à compter de la notification du jugement et à 20 € d'astreinte par jour de retard. L'affaire a été mise en délibéré et devrait être tranchée dans les jours qui viennent.
16/05/09 – 40 personnes risquent l’expulsion à Tsoundzou 1
16/05/09 – Foncier : tenir compte du passé
Après trois heures de débat, les habitants ont demandé au représentant de l'État de tenir compte du passé "traditionnel" mahorais, au moment de rendre l'île conforme aux lois françaises. Présent au foyer du village, où se tenait la réunion, Chihaboudine Ben Youssouf a également proposé au comité de pilotage des EG d'établir un calendrier dans le cadre de la régularisation du foncier sur l'île : idée que notera le président de l'association des maires.
16/05/09 – Les prix ont stagné en mai, également à Mayotte
Selon la dernière lettre d'information de l'Insee, les prix stagnent au mois de mai. Ainsi, la hausse depuis le début de l'année 2009 se stabilise à +0,3%. L'indice des prix du poste "produits alimentaires et boissons" baisse globalement de 0,2%. Cette diminution masque des évolutions contrastées : les prix des "produis frais" et "produits céréaliers" baissent respectivement de 1,2% et 0,7%; à l'inverse, les prix des "boissons non alcoolisées" et "autres produits alimentaires" augmentent respectivement de 0,5% et 0,6%. Les autres postes évoluent peu. Dans l'ensemble, l'indice des prix du poste "produits manufacturés" ne connaît pas d'évolution sensible (-0,1%), même si les prix des "autres articles d'équipement du ménage" baissent de 1,1%. De même l'indice de prix du poste "services aux ménages" est quasiment stable. Le prix du tabac continue sa progression en mai (+1,3%). Sur un an, l'augmentation des prix sur ce poste atteint 14,8 %.
16/06/09 – Communiqué de la DE de Mayotte
La Direction de l’Équipement de Mayotte informe les usagers du réseau routier des travaux de mise en place d’une canalisation sur le CCD3 dans la traversée du village de Vahibé au PR4+600. Ces travaux auront lieu du samedi 20 juin 2009 à partir de 6h00 du matin jusqu’au dimanche 21 juin 2009 à 18h00.
La zone concernée par ces travaux sera interdite à tous véhicules. Une déviation sera mise en place par l’itinéraire suivant :
– au départ de Combani (CCD1), Coconi (RN2), Tsararano (RN2) et Passamanity (RN2) direction Mamoudzou.
Dans le sens inverse, par l’itinéraire suivant :
– au départ de Passamainty (RN2), Tsararano (RN2), Coconi (RN2/CCD1) direction Combani.
La Direction de l’Équipement demande aux usagers d’être très vigilants à la signalisation de déviation mise en place, de respecter les limitations de vitesse et les consignes de sécurité.
La Direction de l’Équipement vous remercie de votre compréhension
12/06/09 – Statu quo à Jumbo Score
Le bras de fer continue à jumbo score. Les salariés de l'enseigne sont en grève depuis une semaine et aucune amélioration de la situation n'est en vue. Selon un des délégués syndicaux, ils auraient proposé de laisser certaines revendications de coté jusqu'au mois d'août pour ne discuter que sur deux d'entre elles, mais san succès. Abdallah Absoir, délégué CGT-Ma à jumbo, explique que M. Pereira, le directeur du groupe, refuse toute négociation avant le mois d'août. Il s'agit en effet de la période destinée aux NAO (négociations annuelles obligatoires). Dans un communiqué envoyé à la presse le jeudi 11 juin, la direction de BDM explique qu'elle n'a jamais été opposée à la discussion avec les salariés ou leur représentant, mais déclare refuser "une demande de discussion assortie dans le même temps d'une menace de grève telle que présentée le mercredi 27 mai." S'estimant brutalisée, elle ne veut pas engager des discussions en dehors "d'un cadre serein et normal de dialogue social."
Depuis lundi une conciliation a été mise en place par la DTEFP. En attendant, les grévistes multiplient les actions. Après le blocage du parking, puis de l'entrée de la galerie commerciale, mercredi matin ils sont partis manifester dans les rues de Kawéni. Une action qui a entraîné un embouteillage monstre pendant plusieurs heures. Mais ce sont avant tout les magasins présents dans le centre commercial qui subissent les dommages collatéraux de la situation. Les locaux de la grande surface ont beau être accessibles, depuis le début de la grève le centre commercial est vidé de sa clientèle. Les protagonistes de cette affaire attendent désormais le jugement, repoussé par le juge du TSA au 17 juin, de huit grévistes, suite à une plainte déposée par le directeur de BDM M Pereira.
12/06/09 – Le MDM n’est pas mort
"Tout s'est fait dans les règles et démocratiquement. Cela fait 18 mois que l'ancien bureau (présidé par Zoubert Adinani et dont le SG était M'hamadi Abdou) n'a rien fait, il n'y a eu aucune orientation de prise. Il n'y a eu aucune réaction quand le député a créé son propre parti, le MDM n'a pas pris position lors des campagnes européennes. On ne pouvait pas continuer comme ça et laisser le MDM mourir. Certains considèrent qu'il n'y a plus rien à faire depuis le 29 mars, ce n'est pas notre cas, il y a de gros chantiers en perspective" ont expliqué le sénateur Adrien Giraud et l'ancien maire de Mamoudzou Hassani Abdallah en présence de leur présidente d'honneur Zaïna Méresse. L'ambition du sénateur Giraud est de faire cesser les divergences entre la nouvelle et l'ancienne majorité (auxquelles le MDM a participé), mais aussi entre les élus du Conseil général et les élus municipaux. "Il n'est pas normal que les conseillers généraux ne puissent pas s'asseoir avec les maires pour discuter des projets. Pour ma part, je dois être au courant des projets pour les défendre au Sénat" a soutenu le sénateur Giraud. Par ailleurs, le MDM considère que les Mahorais doivent prendre leur destin en main et ne pas subir les pressions parisiennes.
Contrairement à la tendance de Zoubert Adinani qui devrait adhérer prochainement au Nouveau Centre, ou au la Force de l'Alternance qui est désormais au Modem, le MDM joue la carte locale. Alors que les "zouberistes" prétendent avoir la totalité des élus MDM de la majorité du CG dans leur camp, les "giraudistes" insistent sur le fait qu'ils n'ont exclu personne du MDM. "Jusqu'à preuve du contraire, ils font partie du MDM" a annoncé le nouveau bureau, prêt à repartir pour les prochaines échéances électorales, en l'occurrence les sénatoriales. Reste à savoir si les intéressés resteront longtemps au MDM. Parti issue de la cassure du MPM après les accords de 2000, le MDM risque bien de devoir subir une autre séparation dans les mois à venir.
12/06/09 – Les pensions et l’Aspa revalorisées à 1,050
12/06/09 – Prix de la vocation scientifique pour les filles
12/06/09 – Concours de scénario pour les 13èmes Rencontres du cinéma d’Afrique et des îles
Pour participer, il suffit d’envoyer* vos noms, âge et coordonnées, un synopsis (un résumé de l’histoire) de 10 lignes, ainsi qu’une scène dialoguée de 1 à 3 pages avant le 31 juin.
Les scénaristes sélectionnés pourront participer à un stage d’écriture qui sera animé par le cinéaste invité d’honneur du festival, Guy Désiré Yameogo.
* Adresse mail : fcjtsararano@hotmail.com – Adresse postale FCJT – BP 31 – 97660 Dembéni. Pour plus de renseignements : 0639 26 73 95.
12/06/09 – Ressources humaines, enjeu de développement pour l’Outremer
Dans un contexte de diminution des moyens financiers et face à une exigence croissante des usagers, la gestion de la compétence des personnels devient une réelle priorité. La recherche permanente de la qualité du service rendu fait évoluer le traditionnel service du personnel.
Quatre jours d'ateliers et de rencontres permettront d'améliorer la connaissance mutuelle des collectivités de Métropole et d'Outremer : Polynésie française, Nouvelle Calédonie, Wallis-et-Futuna, St Pierre et Miquelon, St Martin et St Barthélémy et… Mayotte. Il s'agira aussi de favoriser les échanges et la recherche de réponses adaptées en matière de ressources humaines aux différents territoires.
Le séminaire sera ouvert par Marc Baïetto, vice-président du CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale) et se clôturera par la visite des directions de ressources humaines du conseil général de Maine et Loire, de la ville d'Angers, du centre de gestion de Maine et Loire, ainsi que de la délégation régionale du CNFPT.
12/06/2009 – Tribune libre
{xtypo_dropcap}N{/xtypo_dropcap}ous prévenons dès aujourd’hui : gare au renouvellement intégral de 2011, pour ceux qui ferment ainsi les yeux, en tolérant cette braderie scandaleuse exercée sur les anciennetés et la retraite des fonctionnaires affectés au conseil général, dans certains services de l’Etat et ailleurs aussi. Les Mahorais sont témoins de votre sens des responsabilités, de votre accord tacite sur un projet de décret qui a pour conséquence de sacrifier tout simplement tous les agents qui ont bâti cette Départementalisation qui est notre fierté à tous aujourd’hui, comme certains le prétendent.
Ainsi, on cherche à nous faire avaler que l’Etat a effacé toutes ses dettes. Les agents territoriaux tiennent à attirer l’attention de l’opinion publique sur le reliquat non soldé : il concerne la gestion de la carrière des agents publics locaux qui doivent être rétablis dans la plénitude de leurs droits.
Afin que les droits de cette catégorie d’agents publics soient respectés – certains sont en fonction depuis le début des années 1970 – il faut reconnaître leur ancienneté, les reclasser conformément aux grilles de rémunération dans les nouveaux cadres d’emplois d’accueil et enfin régulariser leurs cotisations retraite au regard des exigences de la retraite de droit commun. Pour y parvenir les conditions d’intégration et de titularisation doivent être révisées sans arrières pensées discriminatoires et sans contourner la loi de juillet 2003.
Dans cette perspective, en vertu de l’article LO 6161-10 CGCT, le conseil général peut adresser au ministre chargé de l’Outremer, par l’intermédiaire du représentant de l’Etat, des propositions de modification des dispositions législatives et/ou règlementaires en vigueur à Mayotte. C’est sur la base de cet article, qu’une demande d’habilitation pour modifier le décret n°2004-1526 fut proposée par les syndicats afin d’apporter une assise juridique au vœu président du conseil général de Mayotte.
Les enrichissements proposés
Aussi, pour que le vœu soit le plus lisible possible, des propositions visant à enrichir le protocole du 8 avril 2009 ont été soumises au président du conseil général; par la suite, l’ensemble des conseillers généraux ont reçu copie de ce document, introduit dans leur casier plus d’une semaine avant la session du 8 avril 2009.
Premièrement, les agents ont souhaité que leur intégration et titularisation s’effectue selon les grades qu’ils détiennent dans les cadres d’emplois de la FPT, après reclassement et revalorisation salariale. Dans un souci de traitement égalitaire avec les anciens fonctionnaires de police de la CDM, nous nous sommes employés à démontrer objectivement à nos conseillers généraux qu’il fallait que l’on tienne compte des fonctions exercées, des services effectifs et de procéder à un reclassement équitable.
Deuxièmement, les agents ont demandé au travers de leurs propositions la suppression de tout ce qui est provisoire du protocole d’accord du 8 avril 2009 : grilles, grades, corps…, mais aussi du critère de rémunération, de l’examen professionnel. De plus, ils ont demandé l’extension des grades oubliés… Le protocole d’accord contesté est négationniste puisqu’il nie l’existence des Mahorais agents publics dans l’Administration depuis 1977. Si ce n’est pas le cas, qu’on leur reconnaisse la plénitude de leurs droits dans le cadre de cette intégration. Donc il n'est pas question, comme le propose le protocole critiqué, de les parquer au pied de la grille de droit commun. Et ça, un élu de la République qui puisse tolérer une telle injustice est vraiment grave !
Ensuite les agents ont insisté dans leurs propositions pour que les conseillers généraux entendent leur demande relative à la prise en compte de l’ancienneté accomplie par chaque agent dans la situation ancienne par la nouvelle. C’est à cette condition que la retraite décente sera acquise. Aucun conseiller général ne s’est manifesté pour dire oui à cette revendication la plus sensée de toute. Ne sont-ils pas tous des fonctionnaires ? Jamais ils n’accepteront l’application d’une telle condamnation sur leur cas personnel.
Après transfert des cotisations à la CNRACL, les agents du CG 976 ont demandé la compensation du faible taux de contribution des différentes parts normalement versées pendant la période de tutelle. C’est le système appliqué aux agents de RFO Mayotte, mais aussi pour l’intégration des agents de la Poste et France Telecom dont le processus d’intégration s’achève le 31 décembre 2009. Pour cela, c’est celui qui commandait qui doit payer, à savoir l’Etat pour les agents CDM en voie d’être sacrifiés. A partir de 2004, c’est le conseil général qui doit payer. Il ne s’agit que d’une juste remise à niveau des cotisations de ceux ayant tant servi au regard de la réglementation de droit commun.
Enfin, compte tenu de la cherté de la vie à Mayotte, les agents du CG 976 ont réclamé la généralisation de l’indexation, pour éviter les discriminations de tous ordres. Comme chacun sait une catégorie est indexée : la gendarmerie à 1,9, les médecins, que ce soit au conseil général ou au CHM. Si la vie est chère pour les Mzounguous européens, elle est aussi chère pour les Mahorais autochtones.
Une intégration exemplaire
Face à ces propositions claires, savez-vous ce que les élus ont évoqué dans le débat qui a suivi l’exposer du voeu ? De l’intégration des instituteurs. Rien sur l’intégration des agents de leur collectivité. Alors face à une telle indifférence, à un tel mépris, la population qui aura à renouveler intégralement tout le conseil général, souverainement, s’en souviendra avant de glisser son bulletin dans l’urne. Et elle n’oubliera pas cette séance du 8 juin 2009. Elle comparera l’intégration des agents de la fonction publique territoriale, le fait de tous les conseillers généraux en exercice en juin 2009, avec l’intégration des anciens agents de police de la collectivité au sein de la police nationale, le fait de Mansour Kamardine. Et cette intégration est une intégration exemplaire.
Nous avons intérêt à respecter l’échéance législative du 31 décembre 2010. Tous les fonctionnaires de catégories 1 et 2, ainsi que les agents non recrutés au conseil général de Mayotte avant la publication de la loi programme pour l’Outremer du 21 juillet 2003, ont été intégrés ou titularisés directement. La totalité de leurs anciennetés a été prise en compte dans le cadre de leur reclassement. C’est ainsi que les choses se sont passées pour leurs collègues, anciens fonctionnaires de police de la CDM. Les échelons provisoires ont été supprimés. C’est pourquoi le décret n°2004-1526 et son annexe I relatif aux agents titulaires seront modifiés, afin de permettre les reclassements dans les grades d’intégration, comme pour les agents de police devenus agents de police nationale. Sinon ce sera une discrimination inadmissible sur un territoire de notre grande République, une méconnaissance grave de la parole de l’Etat.
En conclusion, l’intégration des agents de la CDM constitue le projet le plus important de la décennie pour le conseil général et les conseillers généraux en exercice. C’est une promesse des Elus avec un grand E. C’est une promesse de l’Etat. C’est une promesse des accords de janvier 2000. Elle a été institutionnalisée et confirmée par la Lopom de juillet 2003.
Dès lors elle constitue la condition absolue de la paix, de la justice et du développement de Mayotte. Elle est la condition de la motivation, et donc de l’efficacité et de la performance de l’action administrative. Elle mettra fin à certaines pratiques critiquables, à certains arbitraires dans la gestion des carrières.
Ce plus grand chantier de cette décennie est un projet collectif d’intérêt général. Monsieur le préfet, Monsieur le président du conseil général, Messieurs les maires, Messieurs les présidents des syndicats, Messieurs les parlementaires, nous n’avons pas le droit de le rater.
Issa Mohamed Elanrif,
SG de la CFDT conseil général
12/06/2009 – Arts martiaux : 1ère Journée Samouraï à l’AJP
{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est sur la bande sonore rythmée et grandiloquente du film Gladiator de Ridley Scott et des coups de gongs que les 5 clubs présents pour la journée Samouraï ont fait leur entrée sur le tatami posé sur la scène de l’AJP. Bien exposé au soleil et après un salut général, chaque club a pu démontrer son savoir-faire.
C’est le Taekwondo club de Mayotte basé à Sada qui a ouvert le bal. Les tous petits ont pu effectuer des mouvements de base (coups de poings et coups de pieds), avant que les plus grands exécutent des enchaînements plus complexes. Mais ce sont les destructions de planchettes en bois qui ont le plus ravi les spectateurs. Il faut dire qu’il n’y avait rien de tel pour rappeler des scènes de films de Bruce Lee, l’homme qui a popularisé le genre dans le monde entier.
LE JCA de Pamandzi, autre club de taekwondo, a lui aussi fait défiler ses élèves qui ont fait apprécier leur souplesse en frappant des pièces de cuir au pied à une hauteur respectable. Ensuite, ce sont les rythmes brésiliens apportés par le Mayotte capoeira arte negra de Tsingoni qui ont fait danser les spectateurs de l’AJP. Contrairement aux autres martiaux présents, la capoeira est exécutée en musique et les chorégraphies mêlent danse et combat simulé. Née dans les champs de canne brésiliens, la capoeira était une manière de se défouler pour les esclaves emmenés depuis l’Afrique, tout en bravant l’interdiction de se battre. Tête renversée, saltos, balancement des jambes, tout est réalisé avec légèreté et puissance physique.
Un combat au ralenti à la Matrix
Puissance physique, c’est aussi l’impression dégagée par les katas du Lazaré club karaté shotokan de Combani. Bien que chorégraphiée et ne portant donc pas les coups, la démonstration a impressionné par la conviction des karatékas. Ainsi, l’un d’entre eux a simulé une agression à l’arme blanche, vite déjouée par la dextérité et l’habileté de son adversaire. Enfin, les hôtes de la manifestation ont fini par des combats où judo et jujitsu étaient mêlés.
Maître Salimou Madi Sidi a mené ses troupes en faisant des sauts spectaculaires et autres planchettes japonaises. Le spectacle s’est achevé en soirée par un combat au ralenti exécuté par deux jumeaux sur de la musique new age. Une façon de pouvoir mémoriser les mouvements entrevus auparavant, même si dans la pratique cela est plus difficile pour les judokas.
La manifestation s’est déroulée sans accroc. Les mamans, après avoir couru, ont tenu la buvette et le coin restauration. Pour maître M’madi Ahamada du Lazaré karaté shotokan, la journée Samouraï a été une réussite.
“Notre activité est bénévole et nous avons des adhérents de 6 à 60 ans. Comme il y a peu de publicité sur les arts martiaux, c’était une très bonne idée de nous rassembler ici. Chacun évolue dans son coin, là on se rencontre. Grâce à cette journée, on a pu faire connaissance avec un prof de karaté qui a effectué une démonstration avec nous. Maintenant, on sait qu’il y a des clubs partout sur l’île, il va s’agir pour nous de faire découvrir et attirer des pratiquants vers les arts martiaux.” Ce ne sont pas les clubs présents à Pamandzi qui s’en plaindront.
Faïd Souhaïli
12/06/2009 – Basket : Des projets pour le long terme
{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Comment s'est déroulée l'assemblée générale ?
Abdouraquib Marwani : L'AG s'est bien passée ! Déjà, le quorum a été largement atteint, ce qui est une première depuis longtemps. Il y a quelque temps encore, les présidents ne répondaient plus aux appels du comité directeur. Aujourd'hui, ils veulent voir autre chose et ils constatent par eux-mêmes que l'équipe actuelle va dans ce sens. C'est une satisfaction personnelle, un retour souhaité (ndlr : Abdouraquib Marwani fut président de cette même ligue entre 1986 et 2000) et qui, je pense, a beaucoup apporté au basket mahorais. En revanche, ce que je trouve dommage, c'est que beaucoup de gens n'ont pas conscience du travail que tout ceci demande, ces personnes veulent tout et tout de suite. Ce n'est pas possible, surtout lorsqu'on se souvient dans quel état se trouvait la ligue au moment où nous avons été élus. Nous venons d'arriver, il faut être patient.
MH : Depuis l'élection du nouveau comité en octobre 2008, avec vous à la présidence, quels ont été les changements concrets apportés à la ligue ?
AM : Il y a une certaine cohérence qui n'existait pas avant. C'est important car cela nous permet de survivre, et plus encore, d'espérer. Un signe fort du changement selon moi, c'est que la saison a été régulière, parfois difficile, mais au final l'intégralité des rencontres a pu être jouée ! Très franchement, je doutais au départ, mais nous l'avons fait. Il y avait des périodes où certains clubs devaient jouer trois fois dans la semaine, mais les présidents ont toujours joué le jeu. Je les remercie d'ailleurs, car sans eux il n'y aurait rien.
MH : Nous avons connu la ligue dans une situation extrêmement critique avant votre venue, avec notamment des dizaines de milliers d'euros de dettes et des factures non justifiées. Quel est votre avis là-dessus ?
AM : Je ne souhaite faire aucun commentaire à ce propos. Tout ce que je peux dire, c'est qu'aujourd'hui la ligue de basket de Mayotte évolue bien. Je remercie la Dsaj du conseil général, la Jeunesse et sports, le Cros et la FFBB d'avoir sorti la ligue de cette crise. Maintenant, nous faisons appel au sponsoring pour les prochaines saisons. Nous préparons une remise de récompenses pour les clubs champions, le meilleur joueur, le meilleur arbitre… histoire de les féliciter et de les encourager, et ce type d'actions demande à être sponsorisé. Dans ce sens du développement du basket local, il faut savoir que des règles fermes vont être posées. Toute activité extra-basket en désaccord avec la ligue sera synonyme de sanctions pour les joueurs licenciés qui y adhèrent.
"Changer de mentalité une bonne fois pour toute"
MH : Enfin, les prochains grands défis de la ligue ?…
AM : Nous avons l'espoir que notre basket atteigne des sommets dans quelques années. Mais cela implique à tous les acteurs locaux – clubs, comité directeur et ETR (équipe technique régionale) – de s'engager dans le long terme. Cela implique de changer de mentalité une bonne fois pour toute. La formation des joueurs reste notre plus grand objectif, nous allons y consacrer beaucoup de temps. Des closes vont bientôt être établies, l'une d'entre elles notamment aura pour but de reculer les mutations et permettre à un club de bénéficier des fruits qu'il a semés. Ce sera une sorte de protection des jeunes joueurs. Nous devons faire en sorte de stabiliser les clubs pour tirer le basket mahorais vers le haut, et pour ça, le joueur doit également être stable dans son club formateur. C'est un projet à long terme qui demandera certainement beaucoup de temps, mais rien n'est impossible.
Concernant les compétitions extérieures (coupe de France, championnat national…), il y a des règles fédérales qui diffèrent des nôtres, il y a des quotas à respecter. Les équipes ont droit à deux étrangers seulement, ce qui pénalise les clubs mahorais généralement qui en comptent plus. Ceci revient à la réflexion de la formation des jeunes. Aussi, des conventions peuvent être réalisées avec les structures telles que l'UNSS ou l'Usep. On sait également que le basket à Mayotte se trouve essentiellement à Mamoudzou et en Petite Terre, mais désormais, dans notre optique de décentraliser la pratique, nous allons effectuer une sectorisation du basket. Cinq zones vont être établies pour les poussins, benjamins et peut-être minimes, et chacune aura sa "capitale", un moyen plus simple et plus économique pour les clubs, du nord et du sud notamment, qui éviteront de se rendre à Mamoudzou. Vous l'aurez compris, nos projets sont basés sur le long terme, pour notre jeunesse qui, avec l'aide précieuse des clubs, portera notre basket au très haut niveau.
Propos recueillis par Ichirac Mahafidhou
Le comité directeur
Abdouraquib Marwani (président), Akim Ali Abdou (secrétaire général), Issouf Saïd (vice-président), Moussa Djanfar (trésorier), Maëva Darouèche (responsable de la commission technique), Touni Mohamed (responsable de la commission juridique), Ibrahim Soula (responsable de la commission sportif qualification), Mohamed Ali, Mohamed Yazid, Daniela Kambi, Anli Saïd et Sidi Nadiedine.
12/06/2009 – Football – Coupe de Mayotte senior
{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}ette journée des matches éliminatoires correspond au 2ème tour de l'épreuve, marquant l'entrée en lice des équipes de la division d'honneur, avec à l'affiche trois duels les opposant entre elles, notamment la rencontre de Rosador contre Miracle du sud de Bouéni. Le rendez-vous a eu lieu sur le terrain Baïtimal de Passamaïnty. L'équipe locale, évoluant sur son propre terrain sans trop forcer, s'est taillé la part du lion en infligeant une sévère correction (4-0) à son vis-à-vis. Miracle du sud de Bouéni n'a pu que constater les dégâts.
Défaillante sur toutes les lignes avec une position défensive passoire, un milieu de terrain ensommeillé, l'attaque des sudistes n'a rien pu faire. Ce, malgré les tentatives de Halidi Cheik Anrif, l'attaquant de pointe qui s'est battu becs et ongles. Mais il était trop esseulé. L'absence de plusieurs titulaires, dont Harouna, l'une des pièces maîtresses de l'équipe de Bouéni, convalescent, n'y est pas pour rien. Résultat des courses : aucun tir cadré lors de la première mi-temps pour les sudistes.
Par contre, les locaux ont concrétisé 3 buts sur une multitude d'opportunités qu'ils se sont créées. En effet, le match a paru trop facile pour l'AS Rosador qui mène 3 buts à 0 à la pause. Les buts sont signés Jackson (2) et Ibn Didonna aggrave le score en seconde période (4-0). Comme à l'entraînement, les Passamaïntiens se sont livrés à un véritable festival de buts. Ben Yamine d'un côté, Didonna de l'autre et Jackson dans l'axe, l'attaque des Verts n'a fait qu'une bouchée de la défense adverse dans ce match à sens unique. Une bonne affaire pour les Passamaïntiens de l'AS Rosador, qui se sont rachetés des revers subis en coupe de France régionale il y a deux semaines. En effet, ils ont été éliminés, in extremis, par les Enfants de Mayotte de Bandraboua (PH).
Le FC M'tsapéré, lanterne rouge de la DH et finaliste perdant de la super coupe, en déplacement, s'est débarrassé (2-0) de Vahibé OC (PH). Le match n'est toutefois pas allé jusqu'à son terme. Par manque de sécurité, l'arbitre a dû arrêter prématurément le cours de la rencontre à la suite d'un envahissement de terrain par des supporters contestant le directeur de jeu.
L'ASC Kawéni en déplacement sur les terres de FC Labattoir (1-0), tenant du titre tout comme RN d'Acoua face à l'UCS Sada (3-1), font également partie de la liste des grands clubs qui ont dû rendre leur tablier lors de cette entrée en coupe de Mayotte. L'effet marquant de ces 32ème de finale de la coupe peut se résumer, notamment, par l'élimination de l'équipe de l'AS Sada. L'actuelle 2ème dauphine du championnat DH a été battue, à l'extérieur, par les jeunes de l'US Kavani (PL), à l'issue de la séance des tirs au but. Les deux formations n'ont pas pu se départager du score nul et vierge (0-0) au bout des 120 minutes du temps réglementaire et des prolongations.
Saïd Ahmed
Fiche technique :
- Coupe de Mayotte senior masculine
- A Passamaïnty samedi 6 juin
- Le coup d'envoi a eu lieu à 15h14
- AS Rosador bat Miracle du sud : 4 buts à 0
- Arbitres : Soumaïla Loutoufi (central) assisté par Dhakioini Abdallah et Abaine Abdel.
Liste des joueurs de l'AS Rosador : Hassani El-anrif (capitaine), Mouayadi Moussa, Jafari Esonbo Radj, Saïd Youssouf Ben Saïd, Mhadji Avilaza, Kasongo Jakson (1er et 3ème buteur), Abdallah Didonna (4ème buteur), Mgeureza Lahadj, Ali Ben Yamine, Saïd Soumaïla, Ndaka Boustoini, Ndaka Ibrahima, Ibn Attoumani Assani (2ème buteur), Mohamed Anli. Accompagnateurs : Camara Pierre Abdoullaye et Ndaka Andjami (E), Djanffar Ahamadi et Ahamadi Saïd (D)
Liste des joueurs de Miracle du sud : Moussa El-Amine Harouna, Hamisy Jerome, Ben Malidi Moustadrane (capitaine, carton jaune), Halidi Cheik Anrif, Maoihidou Ahamada (carton jaune), Salime Ichraki, Soumaïla Ibrahim, Bacar Wardi Ben, Ali Absoir, Ali Amir, Malidi Dhoul-Kamal Ben, Youssouffou Zaïnoudine, Ali Hamide Enrichidine, Anly Christophe. Accompagnateurs : Saïd Assadi et Saandi Momed (D), Soula Abdou Salam et Ali Mouhamadi (E), Ouzadine Ansoir.
12/06/2009 – Union nationale des combattants
{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a semaine dernière, environ 3.000 congressistes réunis en Alsace ont entendu parler de Mayotte et de sa transformation prochaine en département d’Outremer. Les hautes instances de l’Union nationale des combattants avaient réservé un accueil particulier à la délégation d’anciens militaires de notre île venue recevoir le nouveau drapeau de leur section.
Nos anciens combattants et militaires ont eu un agenda plutôt chargé. A peine débarqués du train en provenance de Paris, vendredi en début d’après-midi, ils se sont rendus au mémorial de la deuxième guerre mondiale pour un dépôt de gerbes en présence du secrétaire d’Etat à la défense, chargé des anciens combattants, Jean-Marie Boquel, et d’autres personnalités militaires et de la résistance française dont le président général de l’UNC, Hugues Dalleau. A l’issue de cette cérémonie, le ministre a pris le temps d’échanger, assez longuement, avec les Mahorais avant de se retirer, pour cause de réserve en période électorale.
Journée intense samedi, consacrée à différentes ateliers de travail sur les thèmes suivants : Opex et soldats de France, action sociale, législation, action civique et commission humanitaire. Des heures durant, il fut question de la situation des militaires ayant servi aux théâtres d’opérations en Irak, en Afghanistan et dans les pays de l’ancien bloc soviétique; de la retraite des combattants africains de la deuxième Guerre mondiale, des Harkis, des anciens combattants d’Algérie et d’Indochine, ainsi que des victimes des essais nucléaires français.
A Colmar, l’UNC qui constitue un puissant lobby en France, a présenté une motion de législation réaffirmant son profond attachement à "l’imprescriptible droit à réparation" pour toutes les générations de combattants, de victimes de guerre et du terrorisme. Cette motion dénonce une campagne de désinformation et de diffamation contre la France et ses armées orchestrée par des médias et figurant dans certains manuels scolaires, demande à la justice une plus grande fermeté contre les outrages et profanations des symboles et valeurs nationaux, de même que l’institution du 5 décembre comme journée nationale d’hommage aux "morts pour la France" pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie (1952 à 1964).
Dimanche, journée de clôture de ce congrès national des anciens combattants, les 3.000 congressistes ont assisté à la remise officielle du drapeau de l’UNC de Mayotte au commandant (à la retraite) Ali Boina par le président général, Hugues Dalleau, et du général Kervézik, aux côtés d’autres personnalités, notamment politiques. Un drapeau que Darkaoui Madi (un ancien de la guerre d’Algérie originaire de Pamandzi), a porté avec fierté au milieu de 800 autres porte-drapeaux dans une grande parade, sur un parcours de 2 kilomètres au centre de la ville de Colmar.
Les responsables nationaux n’ont pas manqué, chaque fois, de rappeler le choix de Mahorais à voir leur île devenir le 101ème département français en 2011. Ce voyage des anciens combattants à Colmar a pu se réaliser grâce au concours financier du conseil général de Mayotte.
De notre envoyé spécial à Colmar
12/06/2009 – Education : Patrimoine
{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}ls sont presque incollables sur le sujet de l'époque sucrière à Mayotte, mais en redemandent quand même. Les élèves de la 4e1 du collège de Dzoumogné, construit sur les ruines de la dernière usine sucrière à avoir fermé ses portes en 1955, travaillent depuis le début de l'année sur l'histoire de l'usine et des engagés du sucre et se sont découvert une passion pour le sujet. Mercredi matin, alors que Lathufat Abdoul-Kader des archives départementales leur présente l'exposition "Mayotte et le sucre", ils ont encore de nombreuses questions, notamment sur les conditions de vie et de travail des engagés, qui s'apparente à de l'esclavage sans en être.
"Cette exposition arrive à un moment où les élèves ont déjà des connaissances sur la période sucrière, mais elle leur donne une vision plus large car elle mentionne toutes les usines de l'île", précise leur professeur d'histoire M. Bénard, à l'initiative du projet qui, pour son plus grand bonheur, a enthousiasmé toute la classe qui se l'est approprié. "Mon but est de faire revivre ce site et sa mémoire, que cette période ne soit pas oubliée par les Mahorais", poursuit l'enseignant. "Il faut que l'histoire de Mayotte soit écrite par des Mahorais."
De l'usine de Dzoumogné, ouverte en 1853 et fermée en 1955, on peut encore voir la cheminée, au centre de la cour du collège, ainsi qu'une machine à vapeur mobile et plusieurs rouleaux de moulins à canne juste devant. A 1.500 mètres de là, le site d'embarquement du sucre est encore identifiable. On y voit l'embarcadère, l'entrepôt, la bouée d'amarrage des navires et les restes d'une voie ferrée. M. Bénard a également découvert que les bureaux de la Sim sont installés dans l'ancienne maison de maître, et que certains de ses collègues vivent dans ce qui était autrefois les logements des engagés.
Un nouveau fonds d'archives sur l'usine de Dzoumogné
En feuilletant un dossier sur les usines sucrières réalisé il y a quelques années (MH n°308), les élèves ont pu retrouver trois anciens travailleurs de l'usine de Dzoumogné, dont ils doivent enregistrer le témoignage cette semaine. Un élève a également récupéré le texte d'une chanson qu'entonnaient les engagés, elle sera travaillée avec le professeur de musique. De cette façon, les élèves essaient de reconstituer les conditions de vie réelles des engagés du sucre, leurs ancêtres. "Nous voulons retrouver ce patrimoine pour le transmettre aux générations à venir", expliquent les jeunes, "il est encore temps de sauver ce patrimoine matériel laissé à l'abandon, il faut le faire vivre".
Dernière nouvelle qui vient à point nommé, les archives départementales font venir de Nantes un fonds d'archives privées du propriétaire de l'usine de Dzoumogné qu'elles vont numériser. Une aubaine pour les jeunes chercheurs et leur enseignant qui souhaiterait que ces documents soient présentés au collège lors des Journées du patrimoine en septembre.
Car le travail ne s'arrêtera pas avec la fin de l'année scolaire. L'année prochaine sera celle de la concrétisation. Au mois de décembre, les élèves devraient présenter un film qu'ils auront réalisé eux-mêmes, ainsi qu'une exposition sur l'histoire de l'usine, l'époque sucrière et la vie des engagés. C'est à cette occasion que sera entonnée la chanson des engagée découverte par un des élèves. Ils espèrent en trouver d'autres dans les archives orales.
Hélène Ferkatadji
12/06/2009 – Education : Etats généraux
{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}ixième rencontre de l'atelier consacré à la formation, cette réunion cette fois publique, dirigée par le préfet, avait lieu mardi soir au collège de Dembéni, en présence des responsables de l'établissement, du directeur de cabinet du vice-recteur en mission à Paris, de plusieurs personnalités politiques comme le maire de Dembéni, Mme Roukia Lahadji et Mansour Kamardine, et enfin et surtout d'enseignants, instituteurs, parents d'élèves…
Président de l'atelier, Fadhul Ahmed précise que les débats ont été scindés en trois parties : formation initiale de la maternelle à la terminale, université et formation professionnelle. Décision est prise de débuter les débats sur le thème de la formation initiale. "Peut-on dire que le niveau de l'Education nationale à Mayotte est bon ?" En réponse à cette question surprenante choisie par le préfet pour ouvrir les débats, un participant se lève, discours en main, pour énumérer ce qui, à son sens, freine le bon niveau de l'éducation dans l'île.
Il estime que tout miser sur l'apprentissage et la maîtrise du français est une erreur : "tous les ans, le projet académique du vice-rectorat met l'accent sur le français, mais cela ne change rien. A l'arrivée en 6e les enfants ne savent toujours pas faire une phrase. Ils trainent des lacunes accumulées depuis l'école, car les moyens mis en œuvre au primaire ne sont pas suffisant."
L'homme poursuit sur l'orientation qui n'est pas assez bonne, "il n'y a pas assez de choix à Mayotte, les mauvais élèves de 3e se retrouvent en lycée général et échouent après le bac. Nous fabriquons des jeunes amers et déçus", annonce-t-il en conclusion, précisant que les jeunes d'aujourd'hui doivent former les élites de demain, mais qu'ils sont loin de remplir les conditions requises.
"A l'arrivée en 6e les enfants ne savent toujours pas faire une phrase"
L'ancien député Mansour Kamardine apporte quelques éléments de réponse. Il rappelle que la France ne s'est décidée à développer l'école que très tard dans l'île, et qu'ainsi les parents ne savent pas s'exprimer en français et que les instituteurs, recrutés en urgence à un niveau collège, ne sont pas qualifiés pour enseigner aujourd'hui.
"Ils ont progressé au fil des années, mais ils ne sont toujours pas au niveau, et cela parce qu'il n'y a pas assez de formations." Le débat se poursuit sur la surcharge des classes en primaire, considérée comme source d'échec. "L'obligation de scolariser tous les enfants pénalise les enfants de Mayotte. Il y a des problèmes fonciers et financiers, on ne peut pas dire que l'apprentissage du français est important et parallèlement ne pas mettre les moyens pour construire des écoles maternelles."
Un enseignant originaire des Antilles prend la parole pour estimer que le français ne peut être la seule cause de l'échec scolaire massif, sans quoi il n'y aurait aucun échec en Métropole. "L'école ne s'adapte pas aux enfants de Mayotte, ils doivent intégrer un programme scolaire métropolitain qui ne leur correspond pas. De plus, tous les enseignants sont blancs, les élèves n'ont donc pas de référence de réussite scolaire, contrairement aux élèves antillais qui ont beaucoup de profs de chez eux. Ils viennent à l'école sans y croire, ils ne voient pas ce que l'école peut leur apporter." Avant de céder la parole, il précise que le rythme scolaire actuel ne favorise pas la réussite, les lycéens qui se lèvent à quatre heures du matin pour aller en cours à l'autre bout de l'île sont pénalisés.
Un instituteur revient sur les problèmes de surcharge de classe au primaire, accusant l'immigration clandestine et exigeant du préfet une solution. Celui-ci reconnait que le sujet est "essentiel", mais propose de le réserver pour plus tard.
Un plan d'urgence pour les constructions scolaires
Le principal adjoint du collège de Dembéni précise toutefois qu'il n'existe à ce jour aucune étude objective démontrant que diminuer les effectifs augmente la réussite scolaire, "cela peut aider mais ce n'est pas essentiel". Un autre participant propose la mise en place d'un véritable dispositif d'accompagnement pour la formation de professeurs mahorais, comme cela se fait pour les professions médicales en Nouvelle-Calédonie.
Abdou Dahalani, directeur général des services du Smiam, rappelle qu'avec les premières écoles maternelles ouvertes en 1993, le comportement des enfants qui sont passés par la préscolarisation a rapidement changé : des réflexes différents, une meilleure pratique du français… "A l'époque nous avions fixé l'objectif d'une salle pour un maître et une division. L'Etat doit nous donner les moyens pour le réaliser. Il faut séparer les problèmes matériels des problèmes pédagogiques, le matériel peut être réglé sur simple décision de l'Etat, par une annexe au Contrat de projet."
"Les états généraux sont faits pour cela", confirme le préfet qui invite les participants à définir clairement les moyens nécessaires pour améliorer le niveau de français. "Il faut faire un plan d'urgence des constructions scolaires du primaire et le transmettre via les Etats généraux." Daniel Zaïdani, président de l'association Oudailia haki za maore, se base sur les données existantes : les résultats des évaluations de CM2 sont terriblement plus mauvais que la plus mauvaise académie de Métropole, et le premier tour du bac à Mayotte connaît 30% de réussite, contre 75% en Métropole.
"Cela veut dire que de la 6e à la terminale, les élèves ne rattrapent pas le retard. Malgré toute les mesures prises par l'Education nationale, les résultats restent très mauvais, donc les Etats généraux doivent définir de nouvelles orientations car celles suivies actuellement ne sont pas bonnes." M. Zaïdani estime pour sa part que la solution est en maternelle, s'appuyant sur une étude qui démontre que les enfants structurent leurs acquis entre 3 et 6 ans.
Au final, pour la partie formation initiale, tous s'accordent pour dire que la priorité des priorités est la capacité d'accueil en maternelle, puis en primaire et que vient en seconde place la formation des enseignants du primaire.
Hélène Ferkatadji
12/06/2009 – Entretien avec la directrice de la Poste
{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}près avoir passé un concours externe d'inspecteur, Michèle Paolini intègre la Poste en 1985, en tant que responsable de la distribution à Saint-Laurent-du-Var, puis responsable des ressources humaines au groupement postal de Cagnes.
Elle travaillera dans les Alpes-Maritimes, gravira les échelons au sein de l'entreprise et occupera des postes différents, notamment en tant que manager général chargée de la communication à la direction départementale. Des fonctions qui ont fait d'elle une femme de terrain et d'ouverture et qui lui ont permis de connaître "tous les rouages" de l'administration : "le courrier, la banque postale, le réseau des bureaux de postes…".
Michèle Paolini a un parcours professionnel d'une grande sensibilité insulaire. "Après quinze ans dans les Alpes-Maritimes, j'ai eu envie de changer et j'ai commencé à explorer les îles", raconte-t-elle. Michèle partira ainsi en Corse exercer, pendant cinq ans, les fonctions de directrice de l'action commerciale. En 2006, elle se rend en Martinique, mutée pour trois ans à la direction des ventes.
Depuis le 1er mai 2009, Michèle Paolini est à la direction de la Poste mahoraise. "Mayotte est une destination qui m'attirait depuis longtemps", affirme la nouvelle directrice. C'est un "bout du monde", une "partie du globe" qu'elle ne connaissait pas et elle voulait découvrir "ses us et coutumes".
Michèle savait parfaitement que "Mayotte est une île en plein développement". Elle fait montre de courage : "Aujourd'hui avec la départementalisation, j'ai une envie plus que jamais que la Poste devienne un acteur dynamique du développement de l'île…, et je veux porter ma pierre à l'édifice."
170 agents et 13 points de contacts
Une fois arrivée, Michèle a voulu tout de suite savoir ce qui existe dans l'île et comprendre le fonctionnement de la Poste de Mayotte. Sa première rencontre, "brève", fut avec Denis Robin, préfet de Mayotte. "J'ai ensuite fait tout le tour des établissements postaux, j'ai rencontré tous les postiers, facteurs et guichetiers."
Un plan de rencontre avec les élus des communes a d'ailleurs été entamé la semaine dernière à Koungou. La directrice a rencontré le maire de la dite localité pour une mise en place d'un bureau de poste avant la fin de cette année. Leur rencontre était fructueuse, aboutissant à un accord sur le contenu du bail qui sera signé dans les prochaines semaines.
Avant d'étaler son plan d'actions, la nouvelle directrice de la Poste a voulu rendre hommage à tout le travail réalisé par son prédécesseur et les postiers de Mayotte. Rappelons que la Poste de Mayotte compte 170 agents, 13 points de contacts dont un centre de tri et deux autres de distributions. Le quatorzième point de contacts sera probablement mis en service à Koungou.
Autant dire que "la Poste est déjà créée à Mayotte". "Il y a eu de grandes avancées, les services fonctionnent bien et il reste à développer un certains nombre de points… Il faut passer à l'amélioration."
Michèle Paolini a trois priorités ayant un même objectif qui n'est autre que la satisfaction du client. Pour atteindre ses objectifs, Michèle Paolini compte "travailler dans la continuité de ce qui existe, en améliorant les choses". Pour ce qui la "satisfait" et la rassure, Michèle a trouvé une équipe "prête à se professionnaliser".
2 conseillers financiers et 4 gestionnaires clients seront implantés
L'amélioration de l'accueil est la première priorité de la nouvelle directrice. Celle-ci passera forcément par des rénovations des bureaux et des réorganisations. Dans le même sens, la Poste veut favoriser un développement commercial avec des partenariats locaux afin d'offrir aux clients d'autres produits. Ces derniers seront véhiculés vers la Métropole par la Poste. Pour Michèle Paolini, le produit est un vecteur de communication comme la lettre et le colis.
"Je souhaite créer une véritable force de vente bancaire", ambitionne Mme Paolini. "Nous allons implanter deux conseillers financiers et quatre gestionnaires clients", annonce-t-elle. Les conseillers qui "seront formés", précise-t-elle, recevront les clients sur rendez-vous et "au fil de l'eau" pour les gestionnaires.
Au niveau bancaire, Michèle Paolini sait très bien que la Poste est limitée sur certains services, mais avec la création des six postes précités, elle aimerait en développer certains et pourquoi pas vendre de la prévoyance et de l'assurance.
Le second point de son plan d'action est l'amélioration de la qualité de la distribution du courrier, qui nécessite une amélioration de l'adressage du courrier. Michèle Paolini avoue que sur ce domaine, les facteurs de l'île font "un travail actuellement difficile". Il est vrai que beaucoup reste à faire sur la dénomination et la numérotation des rues et des maisons. Un travail de "synergie", de collaboration avec les élus des communes s'impose. "On n'est pas tout seul, on est tributaire des communes", rappelle-t-elle.
Le troisième chantier que la nouvelle directrice veut mettre en œuvre est le développement des clients professionnels. La Poste veut user de ce qui fait "sa plus grande force aujourd'hui", sa présence dans l'ensemble du territoire, pour développer d'autres partenariats. "Il faut que ces bureaux aient un développement commercial", préconise-t-elle. "Il y a des produits que nous allons essayer de leurs proposer (aux clients professionnels, ndlr), pour leur permettre eux aussi d'être performants, dans le sens du développement de l'île."
Tout cela, n'est bien sûr qu'une "petite partie infime" de la tâche qui incombe à la nouvelle directrice. "Je sais que le chemin va être long à parcourir. Il faudra le temps qu'il faudra, mais on y arrivera car rien n'est impossible", s'arme-t-elle. Michèle Paolini compte travailler en concertation avec les organisations syndicales. Et sa motivation est sans faille.
Rafik
12/06/2009 – Portrait d’une entreprise : Kouleur Afrik
{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ogo, Congo, Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigéria, Mali, Burkina, Guinée, Bénin… Les coutumes et traditions de chacune de ces nations sont à découvrir à Kouleur Afrik, ceci à travers l'art de la canne ou l'art tribal (masques, objets anciens) entre autres, des concepts provenant tout droit de ces Etats. À "KA", on peut également trouver des meubles, des instruments de musique, des bijoux, des tableaux, des calebasses et d'autres objets agréablement rangés tout autour de la boutique.
La grande majorité des produits que propose Kokoe Le Corre, créatrice de "KA", détiennent des significations. "L'africain va créer son art par rapport à sa société, son clan, sa coutume, contrairement à l'occidental qui fait les choses selon son état d'âme", estime-t-elle. Ce qui valorise davantage chaque objet présenté, des objets accès principalement sur le bois. "On réalise tellement de choses en Afrique autour du bois, beaucoup de meubles dans l'ouest, etc., mais ici on n'en voit pas beaucoup". D'où sa venue à Mayotte.
Kokoe demeurait en Guyane jusqu'en juin dernier, elle y effectuait déjà la promotion de cet art, mais "là-bas résident des descendants d'esclaves africains, donc ils ont gardé un peu ces sources. Ici, il y a l'art malgache, mais ce n'est pas tout à fait la même chose", s'exclame l'entrepreneuse. C'est donc en août 2008 qu'elle se pose sur l'île, accompagnée de son mari enseignant.
De par son expérience dans sa vie professionnelle, et notamment son passage au Printemps Haussmann, respectable magasin de mode à Paris, l'habitante de Trévani dessine ses produits. "Je ne suis pas styliste, mais autodidacte", du coup, au-delà de l'art, Kouleur Afrik se porte acquéreur d'une grande partie de la mode et du tissu continental.
Une galerie d'art "pour ceux qui souhaitent exposer leurs œuvres"
"Il y a tellement de couleurs dans les tissus africains ! Ça plait énormément", affirme la jeune femme de trente-quatre ans. Sa clientèle est d'ailleurs très variée : du Métropolitain, connaisseur de cet artisanat, à la Mahoraise, admiratrice de ce tissu. "Ce sont les filles le plus souvent qui consomment chez nous. Les Mahoraises, les Comoriennes, les Métropolitaines et les Africaines considèrent beaucoup nos tissus. Il y a aussi des tricots pour hommes à mettre plus en valeur", entrevoit-elle.
Plus globalement, Kokoe Le Corre envisage de faire évoluer le côté galerie de son entreprise. "Des galeries à Mayotte, il n'y en a pas des masses. Celle-ci est ouverte à toutes les personnes qui souhaitent exposer leurs œuvres". Sereinement posée dans la rue du Commerce, la Togolaise d'origine a dû se battre et y croire pour la survie de Kouleur Afrik, rencontrant sur son passage de nombreux soucis, particulièrement administratifs.
Son investissement porte doucement ses fruits, évaluant la rentabilisation de son financement d'ici à un an. Cela grâce à la vente, mais aussi par diverses organisations. Dernière disposition en date, une nouvelle exposition du 12 au 27 juin intitulée : "l'Afrique tribale et contemporaine", après en avoir réalisé plusieurs auparavant. "La galerie d'art doit être autant mise en avant que les produits vestimentaires et artisanaux, c'est tout aussi important".
Kouleur Afrik est ouvert le lundi de 14h30 à 17h30, du mardi au vendredi de 8h30 à 17h (pause déjeuner entre 13h et 14h) et le samedi de 9h à 16h, non-stop. Promouvoir la mode et l'art africain, faire connaître à la population de Mayotte toutes ces valeurs, c'est le souhait de Kokoe. Cette initiative privée le lui permet actuellement, pourvu que ça dure !
Ichirac Mahafidhou
12/06/2009 – Evènement : Lancement du projet Litto3D
{xtypo_dropcap}"C{/xtypo_dropcap}ontrairement à ce qu'on voit d'habitude à Mayotte pour certains projets, il faut souligner la réactivité exceptionnelle de l'Etat et du conseil général sur ce dossier". Christophe du Payrat, secrétaire général aux affaires économiques et régionales à la préfecture, s'est félicité de la signature de cette convention pour un projet qui sera un grand atout pour Mayotte, le deuxième (futur) département de France, 10 jours après la Réunion, à se doter d'un tel outil de gestion intégrée des zones côtières.
C'est suite aux catastrophes de l'Erika et du Prestige que l'Union européenne a vraiment pris conscience de l'importance du littoral et a recommandé le 30 mai 2002 à ses Etats membres de procéder à un inventaire détaillé du littoral. Initié par le comité interministériel de la mer d'avril 2003 et confirmé par celui d'aménagement et de développement du territoire de septembre 2004, le projet Litto3D associe l'IGN au Shom en vue de produire le référentiel géographique du littoral (RGL) qui permettra aux acteurs publics de disposer d'une description de la côte homogène, précise et aisément accessible.
Mayotte précurseur d'un projet national unique au monde
Le RGL se présente comme un "mille-feuille" composé de nombreuses couches de données thématiques géo-référencées destinées à des projets d'aménagement. Grâce aux avancées technologiques et à l'avènement du numérique, le RGL sera utilisé pour plus d'une centaine d'applications : connaissance et protection du littoral (modification de la côte due à l'érosion, protection de la faune et de la flore), prévention des risques (inondations, pollution, sauvetage en mer, catastrophes naturelles), développement économique (ports, tourisme, industrie), exploitations des ressources énergétiques, études et recherches scientifiques, défense et sécurité nationale (opération de débarquement ou d'évacuation, surveillance côtière).
Il permettra aussi de simuler des montées des eaux ou encore d'établir de nouvelles routes maritimes. Selon Michel Le Gouic, directeur adjoint du Shom, "50 à 70 applications seront utilisables à Mayotte".
M. Le Gouic a également précisé que l'océan Indien est le précurseur de ce projet d'envergure nationale qui fera de la France le tout premier pays du monde en mesure de fournir une référence géographique officielle assurant une continuité entre la terre et la mer. "Litto3D est un exemple frappant de ce que constitue une politique publique de protection du littoral : grâce aux différents sauts technologiques, on arrive à un modèle continu avec une précision inégalée qui permet et facilite des recherches scientifiques qui n'étaient pas mesurables ni quantifiables avant", a ajouté François Brun, directeur adjoint de l'IGN, qui a par ailleurs constaté que cette problématique mobilisait davantage les acteurs publics dans les Dom qu'en Métropole.
Une précision de l'ordre du centimètre
Trois moyens complémentaires sont mis en œuvre pour effectuer les levés de Litto3D. Sur terre, un laser topographique aéroporté effectue un balayage à 2.000 mètres d'altitude, à marée basse. Ce levé permet d'avoir un point tous les mètres, soit 15 cm de précision. Un travail de filtrage est ensuite effectué pour n'avoir que le sol, sans la végétation et les bâtiments.
Sur mer, un laser bathymétrique aéroporté effectue un balayage à 500-700 mètres d'altitude qui peut aller jusqu'à 40-50 mètres de profondeur si l'eau est claire. Ce levé permet d'avoir une précision d'un point tous les 2 mètres, soit 30 cm de précision. Un sondeur multifaisceaux acoustique embarqué sur un navire, qui peut effectuer des mesures jusqu'à 6.000 mètres de profondeur avec une précision beaucoup plus grande, permet de compléter la partie maritime. Les données sont ensuite fusionnées pour obtenir une carte numérique terre-mer en continu.
A Mayotte, les levés aéroportés terrestres effectués cet hiver viennent d'être finalisés : 260 km² de côtes ont été couverts, avec une précision de deux points par m². Ne manque que la carte des fonds du lagon : le levé bathymétrique aéroporté aura lieu cet été pour aboutir à la fusion des données d'ici juin 2010.
Ce projet coûtera en tout 1,7 million d'euros, financé à hauteur égale par tous les partenaires (Shom, IGN, AMP, Etat et CG). "L'Agence des aires marines protégées finance ce projet car elle en a bien compris l'importance", a expliqué Geneviève Rousseau, directrice adjointe des AMP. "Cet outil servira au Parc naturel marin de Mayotte et permettra de manier des éléments fiables pour discuter, concerter et aménager" et ainsi mettre en œuvre une politique publique maritime et du littoral bien plus efficace.
Julien Perrot
Le Shom, un établissement public à la fois militaire et civil
Le Shom (Service hydrographique et océanographique de la Marine) est l'héritier du premier service hydrographique officiel au monde créé en 1720. Depuis 2007, le Shom est un établissement public à caractère administratif sous la tutelle du ministère de la Défense. Sa vocation est de garantir la qualité et la disponibilité de l'information décrivant l'environnement physique maritime, côtier et océanique, en coordonnant son recueil, son archivage et sa diffusion, pour satisfaire au moindre coût les besoins publics, militaires et civils.
Outre ses missions d'hydrographie générale au bénéfice de tous les usagers de la mer pour assurer la sécurité de la navigation, et la satisfaction des besoins d'expertise et de soutien opérationnel de la défense en connaissance de l'environnement aéromaritime, le Shom effectue également un soutien aux politiques publiques maritimes et du littoral dans de multiples domaines : action de l'Etat en mer, expert en matière de délimitations et frontières maritimes, gestion des observations de marées et participation aux réseaux d'alerte pour la prévention des risques et catastrophes, contribution à la modélisation numérique de l'océan mondial (Mercator Océan), mise à disposition des données géographiques maritimes de référence indispensables aux décideurs en charge de l'aménagement du littoral, etc.
Avec un budget annuel en 2008 de 54 millions d'euros, le Shom emploie environ 520 personnes et gère un portefeuille mondial de 1.100 cartes électroniques de navigation. Implanté à Brest (470 personnes), Toulouse, Saint Mandé, Toulon, Nouméa et Papeete, sa couverture géographique correspond aux espaces maritimes français, soit une ZEE de 11 millions de km², ainsi que les zones placées sous la responsabilité cartographique de la France au sein de l'organisation hydrographique internationale ou en application d'accords bilatéraux avec certains Etats côtiers.
La flotte hydro-océanographique du Shom est composée de 5 bâtiments : le Lapérouse, le Borda, le Laplace, le Beautemps-Beaupré et le Pourquoi pas ?, exploité conjointement avec l'Ifremer.