La Poste renforce sa présence dans les quartiers éloignés avec La Poste Relais, qui ouvrira ses portes le 23 mai à Vahibé, dans le commerce de proximité Vienko ouvert du lundi au samedi. Ce nouveau point de contact permettra aux habitants du village d’accéder à des services postaux essentiels, sans avoir à se déplacer vers Mamoudzou-centre. La Poste Relais permet aux clients d’affranchir et de déposer leurs courriers, d’acheter des enveloppes, des timbres et emballages prêt-à-envoyer et enfin le retrait d’espèces dans la limite de 150 euros par semaine.
Une chanson pour la journée mondiale de la tortue à Mayotte
À l’occasion de la journée mondiale de la tortue, ce vendredi 23 mai, l’association Oulanga Na Nyamba a préparé une chanson avec des jeunes de La Vigie. Ce slam a l’ambition d’éveiller les consciences sur la protection nécessaire des tortues de Mayotte, en proie à de nombreux risques.
Un des emblèmes de Mayotte est au cœur d’une journée mondiale ce vendredi : celle de la tortue. Pour cette occasion, l’association de protection des tortues marines Oulanga Na Nyamba annonce la sortie de “Nyamba Slam, la chanson des tortues”, un slam engagé en faveur de leur protection. Le slam a été écrit, chanté et produit grâce avec Musique à Mayotte en lien avec les jeunes du quartier de la Vigie, en Petite-Terre, en partenariat avec la Dagoni et le Village d’Eva. La compagnie Kazyadance a chorégraphié le clip vidéo tandis que Coline Le Moing s’est occupée de l’image. Tous ensemble, ils proposent un clip tourné sur différentes plages de l’île, avec des paroles appelant à protéger l’animal : “Pourquoi me tuer et me manger, si je n’ai rien demandé ?”, récite la voix d’une des jeunes artistes. Une vidéo à voir sur la chaîne YouTube d’Oulanga Na Nyamba.
350 tortues tuées par an
Sur le terrain, l’urgence à protéger l’animal marin se poursuit. À Mayotte, 350 tortues sont tuées par an, dont 80% par des braconniers, selon le Réseau échouage mahorais des mammifères marins et tortues marines (Remmat). D’autres dangers se présentent à elles. Le 17 mai dernier, deux tortues blessées ont été signalées au Remmat. À Ambato, dans la commune de M’tsangamouji, une tortue imbriquée a été retrouvée échouée, un hameçon profondément enfoncé dans le bec suite à une capture accidentelle. Une autre a été retrouvée à Pamandzi, sur la plage de l’aéroport, visiblement blessée par des chiens errants, un autre danger important pour les tortues qui viennent pondre sur les plages mahoraises. “Malgré tous les efforts, elles n’ont pas survécu à leurs blessures. Ces cas illustrent la fragilité des tortues marines de Mayotte, soumises à de nombreuses pressions”, commente sur ses réseaux l’association Oulanga Na Nyamba, après avoir raconté l’action coordonnée des bénévoles et vétérinaires.
Avec son nouveau slam, l’association espère œuvrer pour éviter ce genre de situation à l’avenir en proposant un “outil pédagogique complémentaire, au service de la préservation de l’environnement à Mayotte”.
La contiguïté ou stérilité de l’acharnement des Comores à coloniser l’île de Mayotte

Le docteur Abdelaziz Riziki Mohamed délivre sa réflexion sur la revendication d e l’Union des Comores sur Mayotte. Revendication qui selon lui, se fait au mépris du droit international.
Au mépris du Droit international public, au nom de la contiguïté ou voisinage ou proximité géographique, les Comores réclament avec acharnement, obsession et obstination ce qu’elles appellent illégalement « l’île comorienne “sœurˮ de Mayotte », une appellation qui ne concerne jamais Mohéli, la Grande-Comore et Anjouan, mais une île qui ne veut pas devenir comorienne. Or, la contiguïté est rejetée par le Droit international public car elle constitue un grave danger même pour les pays qui s’en prévalent pour réclamer des territoires étrangers.
Rejet de la contiguïté par la doctrine
Source reconnue du Droit, la doctrine représente les opinions exprimées dans des ouvrages de Droit international public par des experts juridiques reconnus. Ces auteurs hautement qualifiés notent qu’il est interdit en Droit de revendiquer un territoire en se basant uniquement sur le voisinage. Deux opinions vont nous éclairer ici.
Première opinion : La contiguïté est la « position d’un territoire ou d’une partie de territoire proche d’un espace appartenant à un État et revendiqué par ce dernier. En droit international public, ce seul argument a rarement été considéré comme valable pour donner satisfaction à l’État considéré, bien qu’il continue à être la source de multiples tensions à travers le monde. À l’heure actuelle, l’argument de contiguïté est essentiellement évoqué à propos des territoires polaires, développés au-delà des limites de l’œkoumène. Notons à ce propos l’argumentation originale de l’Argentine, fondant son droit à l’appropriation d’une portion de l’Antarctique sur la contiguïté justifiée par l’analogie géologique…, argument réfuté par l’Organisation des Nations Unies » : Jacques Soppelsa, Michèle Battesti et Jean-Christophe Romer : Lexique de géopolitique, Les Éditions Dalloz, Paris, 1988, p. 75. Cela signifie qu’il est interdit, en Droit international public, de revendiquer un territoire sous prétexte de proximité géographique. Donc, les Comores n’ont juridiquement pas le droit de revendiquer Mayotte en se basant sur le voisinage géographique.
Deuxième opinion : « Les juges et arbitres internationaux se refusent à considérer la contiguïté ou la “continuité” du territoire comme un titre autonome d’appropriation de territoire terrestre. Tout au plus en tiendront-ils compte lorsque d’autres instruments juridiques renvoient à l’adjacence comme l’un des critères d’attribution territoriale (Cf. CIJ, 8 octobre 2007, Nicaragua contre Honduras, § 164). L’adjacence pourrait par ailleurs être utilisée pour déterminer le degré souhaitable d’effectivité et de l’acceptation. Cette réserve clairement exprimée par la jurisprudence est tout à fait légitime, tant pour des raisons théoriques que pour des raisons pratiques qui ont été très bien formulées par la sentence de Max Huber de 1928 (4 avril 1928, Île de Palmas, RSA II, pp. 854-855). Il existe bien une doctrine diplomatique de la contiguïté, mais elle n’a pas donné naissance à une règle coutumière, comme l’atteste la situation actuelle dans les régions polaires » : Nguyen Quoc Dinh, Patrick Daillier, Mathias Forteau, Alina Miron et Alain Pellet : Droit international public, 9ème édition, LGDJ, Lextenso, Paris, La Défense, 2022, p. 758.
Rejet de la contiguïté par la jurisprudence internationale, au moins depuis le 4 avril 1928
La Justice internationale rejette la contiguïté depuis au moins la sentence arbitrale rendue par la Cour permanente d’Arbitrage le 4 avril 1928, sous l’arbitrage du Suisse Max Huber. Cette sentence est d’autant plus édifiante qu’elle constitue l’exemple le plus achevé de l’intemporalité (tempus regit actum) en Droit international public. Elle a été rendue au sujet de la souveraineté sur l’île de Palmas ou Miangas, une souveraineté revendiquée par les États-Unis et les Pays-Bas. Mais, on a le sentiment qu’elle a été rendue par anticipation au sujet de Mayotte.
De cette décision de Justice internationale, nous retenons la conclusion principale qui suit : « Le titre de la contiguïté, envisagé comme base de la souveraineté territoriale, n’a aucun fondement en droit international » : « Bien que des États aient soutenu, dans certaines circonstances que les îles relativement proches de leurs côtes leur appartenaient en vertu de leur situation géographique, il est impossible de démontrer l’existence d’une règle de droit international positif portant que les îles situées en dehors des eaux territoriales appartiendraient à un État à raison du seul fait que son territoire forme pour elle la terra firma (le plus proche continent ou la plus proche île d’étendue considérable).
Non seulement il semblerait qu’il n’existe pas de précédents suffisamment nombreux et d’une valeur suffisamment précise pour établir une telle règle de droit international, mais le principe invoqué est lui-même de nature si incertaine et si controversée que même les gouvernements d’un même État ont en diverses circonstances émis des opinions contradictoires quant à son bien-fondé. Le principe de la contiguïté, en ce qui concerne les îles, peut avoir sa valeur lorsqu’il s’agit de leur attribution à un État plutôt qu’à un autre, soit par un arrangement entre les parties, soit par une décision qui n’est pas nécessairement fondée sur le droit ; mais comme règle établissant ipso jure une présomption de souveraineté en faveur d’un État déterminé, ce principe viendrait contredire ce qui a été exposé en ce qui concerne la souveraineté territoriale et en ce qui concerne le rapport nécessaire entre le droit d’exclure les autres États d’une région donnée et le devoir d’y exercer les activités étatiques.
Ce principe de la contiguïté n’est pas non plus admissible comme méthode juridique pour le règlement des questions de souveraineté territoriale ; car il manque totalement de précision et conduirait, dans son application, à des résultats arbitraires. Cela serait particulièrement vrai dans un cas tel que celui de l’île en cause, qui n’est pas relativement proche d’un continent isolé, mais qui fait partie d’un grand archipel dans lequel des délimitations strictes entre les différentes parties ne sont pas naturellement évidentes » : Max Huber : Affaire de l’île de Palmas (Miangas). Les États-Unis contre les Pays-Bas. Sentence arbitrale, Cour permanente d’Arbitrage, La Haye, le 8 avril 1928, p. 25.
Deux idées émergent ici : d’une part, la contiguïté ne vaut pas droit de possession du territoire voisin, d’autre part, le règlement des problèmes territoriaux n’a jamais eu pour base le voisinage. Par conséquent, les Comores ne sauraient considérer Mayotte comme une île comorienne au seul prétexte qu’elle est dans leur voisinage. De ce fait, toutes leurs revendications dans ce sens violent profondément le Droit international public.
De Mayotte à Gibraltar : le droit à l’autodétermination terrasse la contiguïté
Mayotte et Gibraltar rejettent la contiguïté. Mayotte rejette les Comores et refuse d’être comorienne par simple contiguïté, préférant être française au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, par le « plébiscite de tous les jours », cher à Ernest Renan. Il en est de même pour Gibraltar, situé à l’extrême Sud de l’Espagne, dans une continuité territoriale totale, mais préférant se placer sous la souveraineté de la Grande-Bretagne.
À ce sujet, le juriste Jean Charpentier a écrit : « Ajoutons enfin que ce principe de l’intégrité territoriale est si cher aux États souverains qu’ils en arrivent à l’assimiler à la décolonisation dans des hypothèses où elle n’a rien à y voir. C’est le cas de Gibraltar. Qu’on veuille, à la rigueur, au nom de la décolonisation, arracher Gibraltar au Royaume-Uni, passe encore ; après tout, Gibraltar était, il n’y a pas si longtemps, une colonie de la Couronne ; mais qu’au nom de la même décolonisation on veuille la rattacher à l’Espagne, c’est faire croire qu’elle en a été arrachée au cours de l’épopée coloniale comme un quelconque “territoire sans maître…” ; si l’on remettait en cause, au nom de la décolonisation, toutes les cessions territoriales intervenues entre États souverains depuis le XVIIIème siècle ou au-delà, où irons-nous ?… […]. Mais même ces déformations montrent bien à quel point le prestige de la décolonisation, mis au service de revendications territoriales, est capable de jeter sous des dominations qu’ils détestent des peuples à qui l’on refuse le droit de s’exprimer » : Jean Charpentier : Autodétermination et décolonisation, in Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Méthodes d’analyse du Droit international, Mélanges offerts à Charles Chaumont, Ouvrage publié avec le concours du Centre national des Lettres, Éditions A. Pedone, Paris, 1984, p. 129.
Jean Charpentier s’insurge contre la confusion faite délibérément entre droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et indépendance par création d’un nouvel État, au nom de la contiguïté, critiquant « l’Assemblée générale, méprisant totalement l’autodétermination des Mahorais » : « Cette assimilation repose, en effet, sur l’idée – on dirait presque le postulat – que tous les peuples colonisés veulent l’indépendance ; dès lors, parler de décolonisation ou parler d’autodétermination revient au même. Mais ce n’est pas vrai dans tous les cas et la valeur d’une construction juridique s’apprécie à son aptitude à s’appliquer aux cas marginaux ; ce n’est pas vrai notamment dans le cas de certains petits territoires, où la population peut préférer conserver des liens avec une métropole lointaine et riche plutôt que de s’en séparer et tomber sous la domination d’un voisin moins riche et moins libéral.
On citera à cet égard deux exemples particulièrement révélateurs : le premier est celui de Gibraltar où la volonté clairement exprimée par la population de rester liée à la Grande-Bretagne s’est heurtée aux exigences de la décolonisation qui postulait, dans les milieux de l’ONU, son rattachement à l’Espagne, de sorte que l’Assemblée générale, loin de rendre hommage à cet exercice du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, a “déploré l’organisation par la puissance administrante d’un référendum contraire aux résolutions de l’Assemblée générale et du Comité des 24ˮ.
Le deuxième exemple est celui de Mayotte où la population, forçant la main au gouvernement français, a exprimé clairement et à trois reprises sa volonté de se désolidariser des autres îles de l’Archipel des Comores qui avaient proclamé leur indépendance le 6 juillet 1975, et de rester intégrée à la République Française. L’Assemblée générale des Nations Unies, méprisant totalement l’autodétermination des Mahorais l’a violemment condamnée comme “une violation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comoresˮ. Ainsi, l’autodétermination n’est prise en compte par l’ONU que dans la mesure où elle constitue un instrument de la décolonisation. C’est bien le signe de l’indifférence du droit international à l’égard d’un droit des peuples à l’indépendance » : Jean Charpentier : Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le Droit international positif, Revue québécoise de Droit international, Québec, 1985, p. 203.
La contiguïté, un danger même pour les pays qui s’en prévalent
Est-ce Madagascar peut posséder Mayotte, située à 350 km de ses côtes ? Est-ce que le Mozambique peut réclamer la Grande-Comore située à 350 km de ses côtes ? Est-ce que Madagascar peut posséder Mayotte et Mohéli au prétexte que des Malgaches y avaient été des sultans emblématiques, Tsi Levalou dit Andriantsoly, à Mayotte, et Ramanetaka, devenu Abderemane, à Mohéli ? Non, non et non. La contiguïté est un danger parce qu’elle est source de confusions et d’injustices.
À cet égard, Gibraltar est un cas très édifiant en ceci que l’Espagne, veut posséder, au nom de la contiguïté, cette péninsule très stratégique à son extrême Sud. Mais, pendant qu’elle revendique Gibraltar du fait de la contiguïté, elle occupe deux villes (présides) qui sont marocaines par la contiguïté, Melilla (depuis 1497) et Sebta ou Ceuta (depuis 1580), qui sont sur la côte méditerranéenne du Maroc. Si elle obtient un jour Gibraltar, elle aura un contrôle complet des deux rives du Détroit de Gibraltar. Mais, peut-elle se prévaloir de la contiguïté face à la Grande-Bretagne et nier « le bien-fondé » de celle-ci devant le Maroc ?
Le Roi Hassan II du Maroc avait écrit en 1976 : « J’ai bonne espérance qu’un jour on reconnaîtra de même que Sebta, Melilla, les îles du Rif sont territoires marocains. […]. Que nos amis espagnols estiment les clauses du Traité d’Utrecht de 1713 peu conformes aux réalités de 1976 est compréhensible ; qu’ils désirent que “Gibraltar, territoire usurpé et colonisé”, fasse retour à la couronne espagnole parce que ce territoire se trouve en Espagne, rien, de leur point de vue, ne nous semble plus logique. Il est naturel que l’Espagne en appelle aux plus hautes autorités qui garantissent le droit international. Reconnaîtrait-on qu’il n’en est pas moins logique et compréhensible que nous considérions Sebta et Melilla, qui se trouvent au Maroc, comme marocains ? […]. Mais, il nous appartient de répéter qu’aucun de nos souverains n’a jamais signé un traité reconnaissant que les territoires marocains susnommés ne faisaient plus partie intégrante de son royaume » : Hassan II : Le défi, Les Éditions Albin Michel, Collection « Mémoires », Paris, 1976, pp. 88-89.
Il est à noter que, déjà, en septembre 1974, il avait déclaré au cours d’une conférence de presse, devant des journalistes espagnols et britanniques : « J’espère personnellement que ces revendications seront très fortes, car si les Britanniques remettent Gibraltar à l’Espagne, les Espagnols nous remettront Ceuta et Melilla. J’espère, avec mes excuses à nos amis britanniques ici présents, que le dossier espagnol soit solide, car si l’Espagne récupère Gibraltar, il ne fait aucun doute que nous récupérerons Ceuta et Melilla ».
Mieux encore, à la même année 1974, le journaliste et écrivain espagnol Juan Goytisolo avait expliqué avec exactitude : « Gibraltar est sans doute un morceau du sol péninsulaire et, comme tel, devra être abandonné tôt ou tard par ses occupants anglais. Mais, pour soutenir efficacement cette revendication, l’Espagne doit donner l’exemple. Si nous voulons qu’on nous rende ce qui nous a été usurpé, nous devons rendre d’abord ce que nous avons usurpé. Si nous voulons que la communauté internationale appuie nos justes demandes, nous devons satisfaire d’abord les justes demandes du Maroc. La restitution de Gibraltar, si chère au régime espagnol, ne pourra être obtenue qu’au moyen de la restitution préalable de Ceuta, Melilla et les îlots rifains. Quant au Sahara occidental, seul un référendum sous garantie internationale, accessible à tous les natifs et surtout sans la présence de l’armée d’occupation espagnole, permettra à ses habitants de dire s’ils désirent ou non l’union avec le Maroc. Le gouvernement espagnol qui le comprendrait et qui achèverait le processus de décolonisation nécessaire disposerait d’un moyen de pression politique et moral à l’égard de Gibraltar et pourrait compter sur le soutien de l’opinion publique de tous les pays » : Juan Goytisolo : Sahara occidental. Pour une authentique indépendance, Le Monde diplomatique, Paris, décembre 1974 (CD-ROM, Archives, 1954-2011).
En d’autres termes, non seulement la contiguïté n’est pas une solution juridique et pratique en matière de souveraineté territoriale, mais en plus, elle représente un grave danger même pour le pays qui revendique son voisin en son nom.
Par Abdelaziz RIZIKI MOHAMED
Un échange sportif avec Montpellier
Ce mercredi, en salle de conseil municipal, dans le cadre du projet d’échange avec le club AS ST-MARTIN Montpellier et le CPS (Centre de perfectionnement sportif de Bandrélé), l’Office Municipal de la Jeunesse et des Sports avait convié, en présence du maire Ali Moussa Moussa-Ben, les parents des jeunes sélectionnés pour le projet. L’objectif de la réunion était de leur présenter la tournée des jeunes de 12-13 ans (16 jeunes garçons et filles sélectionnés selon leur niveau de jeu, leur comportement et leur assiduité) qui aura lieu à Montpellier du 26 mai au 3 juin 2025.
Lutter contre le trafic d’espèces protégées à Mayotte
Le vendredi 16 mai, une opération de lutte contre le trafic d’espèces protégées a été menée à l’aéroport de Mayotte. Cette action a réuni des agents de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), des Affaires maritime ainsi que des services des douanes. Elle a permis de contrôler les passagers de trois vols en entrance sur le territoire. Vingt pieds d’épine du christ (Euphorbia milii), espèce végétale interdite à l’importation ont été saisis, ainsi que 3 kg de requin à pointe noir (Carcharhinus melanopterus) séché.
Une opération de sécurité routière à Doujani
Ce mercredi, une opération de contrôle routier menée par les forces de l’ordre a eu lieu au hub de Doujani. Le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville s’est rendu aux côtés des équipes de la police nationale, de la police municipale et des services de l’État, pour saluer leur engagement à faire respecter les règles de circulation et garantir la sécurité de tous les usagers de la route.
Un jeune homme tué à Sada
Ce mardi, un collégien de 16 ans est mort à Sada après avoir reçu plusieurs coups de couteaux, à proximité du Douka Bé. Le tronçon de route a été bloqué plusieurs heures pour permettre aux forces de l’ordre d’intervenir. Un individu de 21 ans a été interpellé. Selon des riverains, un contentieux existait entre les deux hommes.
Destruction symbolique d’un boutre au port de Longoni
Le 21 mai, au port de Longoni à Mayotte, un boutre utilisé pour le transport de migrants clandestins en provenance de Tanzanie a été détruit. Cette opération, menée conjointement par les autorités administratives et judiciaires, symbolise la lutte contre l’immigration illégale et marque une coopération inédite entre les forces de l’ordre.
« C’est une opération menée conjointement entre l’autorité administrative et judiciaire », a résumé le préfet. Ce mercredi 21 mai, une opération inédite s’est déroulée au port de Longoni avec la destruction d’un boutre, la plus grosse embarcation interceptée à ce jour dans le transport de migrants clandestins. Ce boutre était en provenance de Tanzanie.
L’opération s’est tenue en présence du préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, et du nouveau procureur de la République, Guillaume Dupont. Les deux hommes ont voulu marquer ce moment par leur présence comme un geste fort et ont tous deux souligné le caractère symbolique de la démarche : « Ce boutre représente pour nous un symbole de lutte contre l’immigration illégale », a affirmé le préfet de Mayotte.

Une coopération inédite des forces de l’ordre
Cette opération se distingue par sa dimension interservices. « C’est la première fois que la Marine nationale, les services de police et les autorités judiciaires participent ensemble à une opération de lutte contre l’immigration clandestine », a expliqué François-Xavier Bieuville, mettant en avant une coordination exemplaire des forces de l’ordre.
Les services de renseignement ont également joué un rôle clé en localisant l’embarcation, preuve, selon les autorités, de l’efficacité croissante du maillage territorial en matière de sécurité.
Au-delà de cette action symbolique, les autorités plaident pour une approche plus large, à l’échelle régionale. Le procureur Guillaume Dupont, en lien avec la cour d’appel de La Réunion, propose d’ouvrir une réflexion sur la création d’une juridiction internationale spécialisée, afin de mieux coordonner la lutte contre les filières de migration illégale dans l’océan Indien.
Néanmoins, le préfet a également plaidé pour un renforcement des relations avec les pays voisins, dans le cadre des prérogatives du président de la République, seul compétent en matière de politique étrangère : « Il est aujourd’hui indispensable de renforcer notre coopération avec nos voisins africains et les îles voisines pour endiguer durablement ces flux migratoires », a-t-il souligné.
Comores : une marche à la Réunion pour le retour d’un vol direct vers Moroni
Un collectif juge l’itinéraire actuel imposé par la compagnie Air Austral entre La Réunion et l’Union des Comores épuisante, mais également à des prix exorbitants, à cause des charges engendrées par l’escale à Mayotte. Les manifestants ont même sollicité l’aide du préfet de la Réunion.
C’est un cri de cœur, un ras-le-bol de la communauté comorienne résidant sur l’île de la Réunion. Ce mercredi, ils étaient nombreux à avoir répondu à l’appel, lancé par le collectif des usagers de la ligne Réunion-Comores. Selon les organisateurs, près de 600 personnes ont marché à Saint-Denis, pour à la fois dénoncer la cherté des billets et exiger par ailleurs, le retour d’un vol direct, entre l’île Bourbon et l’Union des Comores. « Depuis la fin du covid-19, on n’a plus de vols directs, ce qui engendre une hausse des prix. A cela s’ajoutent les escales longues, avec des conditions inhumaines, car il n’y a aucune prise en charge. Parfois tu es obligé d’attendre 24h. Puis, on constate de temps en temps aucun respect de la personne humaine« , a expliqué, Kassim M’bae, contacté par Flash Infos. A l’en croire, avant cette manifestation qu’il qualifie de « réussite », le collectif a entrepris pas mal d’actions. Après une rencontre qu’elle a eue avec des membres du collectif, en février dernier, la compagnie est restée silencieuse, dénonce Kassim. « Nous avons également saisi la région Réunion, qui est actionnaire majoritaire au sein d’Air Austral mais on est resté sans réponse. Ainsi, à l’approche des vacances, on a décidé de se faire entendre, d’où cette manifestation« , a complété Kassim, qui dénonce les taxes sur les devises (euros) imposées aux voyageurs comoriens en escale à Mayotte.

Escale à Mayotte
Dans un communiqué transmis aux médias, mardi, le collectif a demandé le rétablissement urgent de la liaison aérienne directe entre les deux territoires, sans escale à Mayotte. « Cette escale imposée rallonge les trajets, augmente les coûts et pénalise des milliers de passagers chaque année. Nous dénonçons les pratiques abusives des services douaniers de Mayotte à l’encontre des passagers comoriens, systématiquement suspectés sans fondement. Nous demandons que l’État fasse respecter les droits des voyageurs dans le cadre légal« , exhorte le communiqué. Présente lors de la marche, El Hadad Kaoutharia exige qu’on ouvre la desserte à d’autres compagnies. « Air Austral nous sort l’argument d’une interdiction qui les empêcherait de desservir les Comores. Mais personne ne parvient à nous montrer la circulaire ou la décision. S’ils ne sont pas capables de nous offrir une ligne directe, qu’ils laissent d’autres concurrents rentrer sur le marché, à l’instar de Cors’air« , insiste-t-elle. La cherté des billets qui suscite des crispations a aussi été au cœur des revendications portées ce mercredi. Pendant la période des vols directs, le trajet Saint-Denis – Moroni, qui dure seulement 2h30, coûtait, en haute saison, 700 euros maximum. Aujourd’hui, il atteint les 1400 euros. « C’est nous qui avons le trajet le plus cher, si l’on compare aux tarifs des voyageurs qui se rendent dans les autres territoires de l’Océan Indien » a pointé M Kassim Kaoutharia, qui appelle aussi les autorités comoriennes à s’impliquer. « Elles devraient penser à nous. En 10 ans, le prix du billet a doublé. Avant, on pouvait l’avoir à 400 euros. Maintenant, ça commence à 900 euros. Vous imaginez si l’un de nous perd un proche. Il est obligé de rapatrier le corps via la France parfois avant d’arriver aux Comores. Certains finissent par jeter l’éponge. C’est malheureux« , se désole la manifestante. Selon cette dernière, après la marche, des représentants du collectif ont été reçus à la préfecture, où Ils y ont exposé leurs doléances. « Ils leur ont fait comprendre que nous avons le droit d’être traités avec équité et égalité. Car Air Austral est une compagnie publique, financée par les impôts que nous payons. On ne peut pas rester là à subir des discriminations« , a raconté Kassim.
Insuffisance de la flotte
Au cours de l’entrevue du mois de février avec des membres du collectif, en février, le patron de la compagnie aérienne réunionnaise aurait justifié la suppression de la ligne par l’insuffisance de leur flotte. Mais, dans un communiqué publié, mercredi après-midi, en réponse à la manifestation, Air Austral a ajouté sur la liste l’état de la piste de l’aéroport de Moroni. « La suspension actuelle des vols directs entre La Réunion et Moroni est liée à des contraintes techniques, indépendantes de la volonté de la compagnie, en particulier l’état de la piste à l’aéroport de Moroni, jugé jusqu’à présent incompatible avec les exigences opérationnelles de la flotte d’Air Austral« , a réagi, mercredi, la compagnie qui dit suivre avec attention la situation de l’aéroport tout en affirmant avoir déjà souhaité envoyer un auditeur sur place afin de procéder à un audit technique complet. Toutefois, Moroni aurait exprimé son indisponibilité à recevoir une telle mission. Peut-être parce qu’en ce moment l’État est en train de finaliser le transfert final des infrastructures à une Holding émiratie, à qui on a cédé l’aéroport pour 30 ans. Au sujet des tarifs, que paient les voyageurs qui se rendent à Moroni, Air Austral s’est engagé à mettre place un groupe de travail conjoint avec sa filiale Ewa Air, qui assure actuellement la liaison entre Mayotte et Moroni, « afin d’explorer les marges de manœuvre tarifaires possibles pour la prochaine saison IATA, qui débutera en octobre 2025« . La communauté comorienne réclame également la mise en place d’un observatoire des prix pour les vols dans l’océan Indien, afin de garantir plus de transparence sur les tarifs appliqués.
Remise des prix du concours Médiatiks à Mayotte
Ce mercredi, la technopole de Dembeni accueille à 13h30 la remise des prix du concours Médiatiks, une initiative qui a pour but de mettre en lumière les médias scolaires écrits par les élèves. Cet événement marquera la fin de la phase académique du concours. Les jeunes ont pu s’exprimer à travers une diversité de supports médiatiques comme la presse écrite, la radio, le reportage photo et vidéo. Cette année, le palmarès des lauréats se compose de projets variés.
La CADEMA organise une réunion d’information sur la deuxième phase du projet Caribus
La Communauté d’Agglomération Dembéni-Mamoudzou (CADEMA) invite les habitants et commerçants à une réunion d’information ce jeudi 22 mai 2025 à 16h à la MJC de Mamoudzou. Cette rencontre porte sur la deuxième phase du projet Caribus, qui reliera le rond-point Baobab à la Pointe Mahabou.
L’objectif est de présenter le calendrier des travaux, le tracé du projet ainsi que les mesures prévues pour limiter les impacts sur le quotidien des riverains et commerçants. Les équipes de la CADEMA et les partenaires du chantier seront présents pour répondre aux questions et recueillir les avis du public.
Reprise du système des tours d’eau à partir du 22 mai à Choungui
La SMAE (Société Mahoraise des Eaux) informe les habitants du village de Choungui que la réintégration au système des tours d’eau aura lieu ce jeudi 22 mai à partir de 6 heures. Après plusieurs jours de distribution continue, mise en place pour compenser une panne qui avait affecté le village, la coupure d’eau régulière reprendra donc à cette date et heure. Les usagers sont invités à prendre leurs dispositions.
Les forces politiques et économiques de Mayotte interpellent l’État dans un appel solennel au Président de la République
Le 19 mai 2025, les principales forces politiques et économiques de Mayotte ont adressé un appel solennel au Président de la République, dénonçant l’inaction de l’État cinq mois après le passage du cyclone Chido, qui a durement frappé l’île le 14 décembre 2024.
Dans ce texte, signé par l’Association des maires de Mayotte (AMM), et soutenu par l’Intercommunalité de Mayotte (INTERCO), la Confédération des petites et moyennes entreprises de Mayotte (CPME), le Mouvement des entreprises de France Mayotte (MEDEF), la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte (CCI), la Chambre de métiers et de l’artisanat de Mayotte (CMA), l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie de Mayotte (UMIH) et la Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics (FMBTP), les signataires alertent sur une situation qu’ils jugent critique et intenable. Ils affirment que Mayotte s’épuise, lasse des promesses répétées de l’État qui, selon eux, n’ont donné lieu à aucune concrétisation.
Les auteurs de l’appel rappellent les nombreuses visites officielles qui se sont succédé dans les jours et les semaines suivant la catastrophe. Malgré ces gestes politiques perçus comme forts, aucun des engagements annoncés n’aurait, selon eux, été tenu. Ils ajoutent que les aides promises n’ont toujours pas été débloquées. Les entreprises locales, disent-ils, ont poursuivi leurs chantiers sans être payées. Dans certains cas, des blocages institutionnels ont déjà été engagés. Au-delà des seuls enjeux économiques, les signataires mettent en garde contre une fracture républicaine grandissante.
Après le bac, 68 % des néo-bacheliers quittent Mayotte
L’Insee a organisé une conférence de presse, ce mardi 20 mai, pour présenter les choix d’orientation et les mobilités post-bac à Mayotte.
Les néo-bacheliers de Mayotte s’orientent davantage vers des BTS
Pour mener son étude, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) La Réunion- Mayotte s’est appuyé sur les résultats du bac 2022. Cette année-là, 3.980 élèves obtiennent le bac et parmi eux, 3.160 acceptent la proposition d’admission de la plateforme Parcours sup. Ils sont 30 % à s’orienter vers un BTS (brevet de technicien supérieur) contre 19 % dans l’Hexagone. Des résultats qui s’expliquent parce que les lycéens sont plus souvent issus d’un bac technologique ou professionnel. À Mayotte, 30 % s’orientent vers un bac techno contre 20 % en métropole et 20 % vers un bac pro contre 12 % en métropole. L’étude observe que le niveau de formation des parents est corrélé à l’orientation choisie par les enfants. “Les élèves dont les parents n’ont pas d’emploi ont tendance à s’orienter vers des formations plus courtes. À Mayotte comme ailleurs, les jeunes d’origine sociale défavorisée passent moins souvent un bac général.”

Moins d’orientation vers les filières “sélectives”
Les néo-bacheliers de Mayotte s’orientent moins vers des cursus sélectifs que ceux de métropole; tels que bachelor universitaire de technologie (BUT), médecine, classes prépa ou écoles d’ingénieur ou de commerce. “Seulement 7 % des 3.160 élèves acceptent une proposition d’admission [dans une filière sélective, NDLR] sur Parcoursup, soit quatre fois moins que dans l’Hexagone (30 %)”, notent les statisticiens. En particulier, 3 % acceptent une proposition d’inscription en BUT contre 10 % dans l’Hexagone, et 3 % en classes prépas ou écoles d’ingénieur et de commerce contre 15 % en métropole. L’accès aux études de médecine est lui aussi moins fréquent; 1 % des élèves acceptent une proposition d’admission en licence PASS (parcours d’accès spécifique santé), contre 5 % dans l’Hexagone. “Pour autant, les élèves de Mayotte ne sont pas prioritaires pour intégrer cette licence dans une autre académie.” indique l’étude. Ces filières recrutent sur dossier et sont donc plus accessibles aux élèves ayant les meilleurs résultats au bac. “Or à Mayotte, 62 % des élèves ayant accepté une proposition d’admission sur Parcoursup en 2022 n’ont pas obtenu de mention au bac contre 29 % dans l’Hexagone.” Ce niveau scolaire moins élevé est notamment lié à l’origine sociale, la part des élèves défavorisés socialement est plus importante à Mayotte qu’en métropole (65 %) en lien avec un taux de pauvreté plus élevé. Par ailleurs, le français est la langue de l’école, mais pas celle du quotidien pour la majorité contrairement au kibushi et shimaoré. Par conséquent, les difficultés en français sont donc plus nombreuses.
Une majorité des néo-bacheliers quittent Mayotte
Les élèves de Mayotte acceptent très souvent une proposition d’admission hors de l’île, c’est le cas de 68 % d’entre eux.“Mayotte est la région de France où les souhaits de départs des élèves sont les plus importants”, analyse l’Insee. Une part bien supérieure à la Corse (35 %), la Guyane (33 %), la Martinique (29 %), la Guadeloupe (27 %) ou La Réunion (19 %). En 2022, sur les 3.160 élèves de Mayotte qui acceptent une proposition d’admission sur Parcoursup, 1 640 le font pour une formation dans l’Hexagone (principalement en Occitanie, en Auvergne-Rhône-Alpes, en Nouvelle-Aquitaine et en Bretagne) et 500 pour une formation à La Réunion. La raison de ces départs ? L’offre de places en première année dans l’enseignement supérieur reste insuffisante sur l’île malgré une nette progression depuis les années 2010. Il existe 1 500 places toutes filières confondues en 2022 pour 3 790 élèves qui formulent des demandes dans Parcoursup et 3 160 qui acceptent une proposition d’admission. Les départs sont donc nécessaires, alors que toutes les filières ne sont pas proposées sur l’île.
Les élèves de nationalité étrangère restent davantage étudier à Mayotte
À Mayotte, les élèves de nationalité étrangère doivent être en possession d’un titre de séjour et d’un visa pour poursuivre des études dans une autre académie. Ceux de nationalité étrangère s’orientent peu vers la licence que ce soit à l’Université de Mayotte ou dans une autre université. “En effet, chaque année, faute de titre de séjour valide ou de renouvellement intervenu dans les temps, certains d’entre eux ne parviennent pas à confirmer leur inscription au sein de l’Université de Mayotte”, indique le rapport. De fait, en 2022, 80 élèves de nationalité étrangère se sont orientés vers une licence à l’université de Mayotte et 150 dans une université hors de l’archipel. Ainsi, ces néo-bacheliers se tournent davantage vers des BTS qui n’imposent pas de titre de séjour. Ainsi en 2022 “200 élèves de nationalité étrangère souhaitent s’inscrire dans un BTS à Mayotte, un effectif proche de celui des élèves de nationalité française (220)”.
L’usine de dessalement d’Ironi Bé toujours dans le viseur du collectif « Un lagon sans poison ! »
Dans une lettre adressée au préfet de Mayotte, le collectif citoyen « Un lagon sans poison ! » demande la suspension du projet d’usine de dessalement à Ironi Bé, qu’il juge dangereux pour l’environnement et le lagon, appuyé par une pétition de plus de 14.000 signatures et 400 avis défavorables lors de la consultation publique.
Le collectif citoyen « Un lagon sans poison ! » a adressé ce vendredi 16 mai une lettre au préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville pour s’opposer au projet d’usine de dessalement à Ironi Bé, “projet dont les impacts écologiques, sociaux et sanitaires suscitent une vive inquiétude parmi les Mahorais”, affirme la lettre. Le collectif s’appuie sur une pétition qu’il a lancée, ayant récolté plus de 14.000 signatures.

Il rappelle aussi que lors de la consultation publique, “400 avis défavorables ont été déposés” aussi bien par des citoyens que des ONG. Le collectif demande donc la suspension immédiate des travaux en cours et de considérer les avis rendus lors de la consultation publique. Face à la crise de l’eau, le projet d’usine de dessalement d’Ironi Bé, qui doit produire 10.000 m3 d’eau potable par jour, a pour but d’augmenter la capacité de ressource en eau pour l’heure principalement assurée par les deux retenues collinaires et l’usine de dessalement de Petite-Terre. Lors de sa visite à Mayotte en avril, la ministre de l’Écologie Agnès Pannier-Runacher avait annoncé être intervenue personnellement pour accélérer davantage les procédures administratives liées au chantier et a estimé une livraison pour l’année 2027. « L’objectif est de stabiliser l’approvisionnement en eau de manière structurelle », déclarait-elle à la presse le 15 avril.
Des alternatives proposées
Dans sa pétition, le collectif alerte sur la procédure d’urgence civile employée pour la construction de l’usine, qui dispense le projet de l’ensemble des études d’impact et environnementales généralement requises pour ce genre de chantier. “Un lagon sans poison !” enjoint également la préfecture à considérer deux alternatives : des barges de dessalement off-shore rejetant la saumure (eau fortement salée) au large, ou bien des unités de dessalement à osmose lente, qui rejette une eau à salinité équivalente ou inférieure à celle du milieu naturel. Dans sa pétition, le collectif précise d’autres alternatives face au manque de ressource en eau, comme la lutte contre la déforestation qui empêche l’eau de s’infiltrer dans le sol et nourrir les nappes phréatiques, ou encore la multiplication des récupérateurs d’eau de pluie pour les usages domestiques.
Le collectif écrit également sa “profonde préoccupation quant à la gestion actuelle du dossier, qui donne le sentiment que la situation est volontairement laissée sans réponse, afin de faire passer ce projet en force, au mépris de la société civile, des scientifiques et des ONG qui alertent depuis des mois”. Si pour ces citoyens l’eau est un droit fondamental, elle ne peut être produite en détruisant le patrimoine naturel.
“Un risque écologique majeur”
Pour produire de l’eau douce à partir de l’eau de mer, l’usine doit puiser l’eau salée et, après traitement, relâcher l’eau avec excès de sel dans le lagon. Or, le collectif affirme qu’”un concentré d’eau de mer plus chaude, plus salée, et surtout bourrée de produits chimiques (anti-tartre, antichlore, anti- mousse…) représente un risque écologique majeur” en perturbant l’écosystème. Un véritable manque à gagner, selon eux, pour l’île dont l’activité économique de plusieurs acteurs repose sur le lagon.
De son côté, en novembre 2024, le conseil de gestion du Parc naturel marin avait émis un avis favorable au projet, avec 23 votes pour et 8 contre, mais avec des réserves notamment dûes à des « lacunes » dans le dossier et concernant la modélisation des rejets dans le lagon.
Une semaine de théâtre et de création au Lycée des Lumières
Du 26 au 31 mai 2025, le Festival Baobab investit le lycée des Lumières. Au programme : une série de spectacles vivants, mêlant productions d’élèves et pièces professionnelles.
Collégiens et lycéens des options théâtre y présenteront leur travail, aux côtés de compagnies invitées. Plusieurs établissements de l’île sont impliqués, ainsi qu’une troupe inter-établissements en sortie de résidence.
Des élèves d’autres filières participent aussi : captation vidéo pour ceux en Cinéma-Audiovisuel, réalisation de l’affiche et du programme pour la section Arts Appliqués.
Des tables rondes sur les métiers du spectacle complètent la semaine. L’occasion pour les élèves de découvrir les coulisses du théâtre, les parcours possibles, et d’envisager des débouchés concrets. Un projet qui croise pratique artistique et réflexion sur l’orientation.
Clôture d’un séjour de cohésion du SNU autour de l’engagement citoyen et environnemental
Le séjour de cohésion du Service National Universel (SNU), organisé du 11 au 22 mai 2025 au Centre Hippocampe 976 à Acoua, s’est achevé après douze jours d’activités pour 51 lycéens du Lycée de Sada.
Encadré par la DRAJES, le programme a mêlé ateliers de citoyenneté, actions de prévention, temps de mémoire et missions sur le terrain. Cette édition a mis l’accent sur la sensibilisation à l’environnement avec le Brevet d’Initiation à la Mer et la découverte du service civique écologique.
Ce séjour visait avant tout à offrir aux participants une première expérience concrète de l’engagement collectif, à travers des actions variées et ancrées dans leur environnement. Une manière d’aborder, de façon pratique, les notions de citoyenneté, de responsabilité et de vie en groupe.
Mamoudzou célèbre le Joli mois de l’Europe
Dans le cadre du Joli mois de l’Europe, la Ville de Mamoudzou organise une matinée dédiée aux scolaires le vendredi 23 mai, de 8h30 à 11h30, dans les Maisons des Jeunes et de la Culture de Kawéni, Mamoudzou, M’tsapéré, Tsoundzou et Vahibé. Cette initiative a pour but de faire découvrir aux jeunes élèves de CM1 et CM2 l’histoire, les valeurs et les institutions de l’Union européenne, à laquelle Mayotte appartient en tant que Région Ultrapériphérique. À travers une série d’ateliers pédagogiques, de jeux et d’activités ludiques, les enfants seront invités à explorer de manière interactive les principes de l’UE.
Les travaux du quartier de la Vigie reprennent
Les travaux de la voie de désenclavement du quartier La Vigie, en Petite-Terre, ont repris le 5 mai, selon la Communauté de Communes de Petite-Terre (CCPT). Inscrit dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU), ces travaux avaient été interrompus avec le passage et les conséquences du cyclone Chido sur le territoire. Cette reprise consiste dans un premier temps en une remise en état. Les travaux réalisés dans les secteurs de la rue Matouri et la voie Subra doivent consister à réaliser des sondages afin d’évaluer les réseaux souterrains et les dommages causés par le cyclone. Les réparations dûes à ce dernier seront aussi effectuées. Un premier tronçon de voie doit être livré en septembre 2025.
Mandatée par la CCPT, l’entreprise Colas a nettoyé le chantier au préalable pendant l’arrêt des travaux. L’intercommunalité a demandé cinq bennes au Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) avec la reprise des travaux. Pour l’heure, une a été installée.
La voie de désenclavement doit devenir une infrastructure stratégique pour le développement du quartier. Elle doit être accompagnée dans le futur de plusieurs équipements publics, comme une maison de santé, une PMI ou encore un groupe scolaire.
Le projet de loi pour la refondation de Mayotte examiné au Sénat

Les sénateurs se penchent sur l’examen du projet de loi de refondation de Mayotte ce lundi ainsi que sur le projet de loi organique pour transformer le territoire en “Département-région”.
Le projet de loi pour la refondation de Mayotte, présenté par le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, est examiné au Sénat depuis ce lundi 19 mai. Ce texte composé de 34 articles prévoit un investissement de 3,2 milliards d’euros sur la période 2025-2031 pour répondre aux défis structurels du territoire.
Le texte prévoit entre autres la convergence sociale d’ici 2031, la poursuite du plan « eau », ou encore la création d’une zone franche globale pour stimuler l’économie locale. Concernant les nouvelles infrastructures qui doivent voir le jour à Mayotte, elles ne sont pas intégrées directement au projet, mais stipulées dans une annexe.
Plusieurs mesures contre l’immigration
Le projet de loi durcit également les conditions d’obtention des titres de séjour, notamment en allongeant les délais de résidence requis pour les différents titres ou encore en renforçant la lutte contre les reconnaissances frauduleuses de paternités. Néanmoins, la fin du titre de séjour territorialisé demeure absente du texte, malgré les demandes répétées des élus locaux d’intégrer cette mesure à la loi. Les deux sénateurs, Saïd Omar Oili et Salama Ramia, ont prévu de déposer des amendements en ce sens.
Enfin, un deuxième projet de loi organique prévoit la transformation de Mayotte en « Département-Région » avec une assemblée unique de 52 élus.
Les débats doivent durer jusqu’au mardi 27 mai et l’Assemblée nationale doit se pencher sur le projet de loi en juin.