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11/09/2009 – Restauration scolaire

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}lors que l'établissement des allocations familiales (EAF) de Mayotte attend l'arrêté qui déterminera le budget de la Pars pour 2009 – rendu officiel en septembre/octobre en général – décision a déjà été prise de faire bénéficier toutes les communes de l'île de cette prestation d'aide à la restauration scolaire.

"Comme d'habitude, pour cette année 2009, en attendant de connaître notre budget, nous nous sommes basés sur le montant de l'année dernière, soit 1,03€ par élève par collation et 1,58€ par repas de cantine, pour un budget total de 4,2 M€", explique Fatima Insa Achirafi, responsable de l'action sociale à l'EAF, rattaché de la Caf de la Réunion. "En 2008, le nombre de communes conventionnées pour la Pars est passé de 5 à 13. Pour cette rentrée 2009, nous avons proposé aux quatre communes restantes – Acoua, M'tsangamouji, Koungou et Dzaoudzi – de se conventionner."

La collation scolaire peut maintenant être servie dans les écoles primaires de toutes les communes et dans 20 établissements secondaires sur 25 (hors lycées de Mamoudzou, Sada et Kahani qui ont une cantine). Un bémol à cette avancée : si la Pars est versée dans toute l'île, elle n'est pas versée pout tous les élèves, budget oblige. Pour l'instant, elle bénéficie à 13.500 élèves du secondaire et 23.700 élèves du primaire, soit environ la moitié de l'effectif total. A Mamoudzou, il n'y a que quelques écoles qui servent une collation, en attendant un budget plus conséquent.

Autre conséquence, pour augmenter le nombre d'élèves bénéficiaires, la Caf a réduit le nombre de jours de prise en charge, passant de 175 à 142. "Cette décision permet de nourrir 11.000 élèves de plus dans le primaire, ça n'est pas négligeable", juge Mme Insa Achirafi.

 

Conflit à la mairie de Bandraboua

"Nous avions besoin de 5,8 M€ pour les 13 communes et les 20 établissements conventionnés, ce qui représente en gros le montant du budget de 2008, ajouté à la somme non consommée de l'an dernier. Avec les 4 communes et le lycée de Chirongui qui se sont rajoutés, nous avons besoin d'1,7 M€ supplémentaires, nous prenons donc déjà un gros risque puisque nous ne savons pas combien l'Etat va nous allouer pour l'année."

Toujours dans un souci d'amélioration, la Caf propose cette année de verser l'argent directement aux prestataires de collation et non aux communes. "Nous avons décidé cela avec le préfet car l'année précédente la moitié des communes conventionnées n'ont jamais payé leurs prestataires, alors qu'elles avaient touché la Pars", explique-t-on à la Caf.

Envoyée le 31 mars à tous les maires, la nouvelle convention pour l'année en cours a suscité l'indignation du maire de Bandraboua qui a exigé de toucher et de gérer lui-même cette allocation. Sa commune ne faisant pas partie des mauvaises payeuses, la Caf lui a renvoyé une convention sur l'ancien modèle, convention que le maire Ahamada Fahardine a à nouveau refusé de signer, cette fois-ci en raison de la diminution du nombre de jours de prise en charge, pourtant déjà indiquée sur la première convention.

"Le directeur de la Caf veut me faire signer de force une convention qui ne prend en charge que 142 jours de restauration", affirme le maire dans un courrier adressé à la presse, courrier qui accuse le préfet d'être "mouillé dans cette affaire" et réclame le remboursement de la somme qu'il a déjà versée à son prestataire pour les collations servies aux élèves de janvier à juillet 2009.

 

Une possible augmentation de 20%

"Pour toucher cet argent, le maire de Bandraboua devra signer la convention avec la Caf", rappelle Mme Insa Achirafi. "Depuis le début, la convention proposait 142 jours de prise en charge. Le maire en réclame 173 car il se base sur celle de 2007, seulement à l'époque il y avait beaucoup moins de conventionnés. Notre politique cette année est d'étendre au plus grand nombre de communes".

Après plusieurs courriers qui frôlent l'insulte et la diffamation, le maire a distribué à tous les parents d'élèves de sa commune un courrier leur annonçant que la collation scolaire ne reprenait pas à la rentrée, en raison du refus de la Caf de la financer. Il ajoute que les insatisfaits n'ont cas se présenter à l'administration "coupable".

"Puisqu'il n'a rien signé, il ne peut toucher la Pars, ni pour les mois passés ni pour ceux à venir", rappelle Fatima Insa Achirafi, "mais il ne peut nous accuser d'être responsable de l'arrêt des collations dans sa commune. J'ai reçu un membre d'une association de parents d'élèves de la commune. Il a compris pourquoi nous avons réduit le nombre de jours de prise en charge et soutient notre décision."

Les allocations familiales rappellent d'ailleurs que la convention est provisoire et peut évoluer avec le vote du budget. S'il est plus élevé que prévu, le nombre de jours de prise en charge pourra augmenter. La semaine dernière, le ministère des Finances a annoncé une augmentation du montant de la Pars de 20% pour les départements d'Outremer… Reste à savoir si Mayotte en fait partie.

 

Hélène Ferkatadji

11/09/2009 – Passion Sport : Badirou Abdou, entraîneur du Haïma club de Sada

Mayotte Hebdo Sport : Badirou Abdou, vous souvenez-vous de la première fois où vous avez fait du sport ?

Badirou Abdou : J’ai commencé très jeune, vers 7 ou 8 ans, sur la chandza bolé (place publique). On utilisait des citrons ou des oranges verts, voire même des fruits à pain pour jouer au foot. Ensuite, nous sommes passés à la balle faite de torchis, de plastique, puis quand nous avons eu les moyens, on a eu un vrai ballon. Il y avait aussi les interquartiers du village qui sont devenus plus tard des tournois ramadan. Nous portions le nom de grandes équipes, pour nous c’était la Juventus. Je jouais libéro ou gardien de but.

 

MHS : Quand avez-vous pris votre première licence sportive ?

Badirou Abdou : Je l’ai prise à 11 ans à l’Ascoma, l’ancêtre du FCO de Tsingoni. À l’école avec l’Usep, j’ai aussi participé à de nombreuses compétitions d’athlétisme. Philippe Jobert et Abdallah Abdou de la DJS m’avaient repéré. C’est aussi là que j’ai découvert le handball et je jouais gardien. Ce n’est que plus tard que j’ai pris une licence de hand à l’Ascoma, section handball (qui deviendra par la suite l’ASCT) à 14 ans en 1987. J’assistais aux entraînements des grands sur le court de tennis. Je ramassais les ballons, je voyais les anciens comme Allaoui Ahamada ou Moizari, le premier maire de Tsingoni, s’entraîner. Les poteaux et la zone de hand étaient placés dans le prolongement du court, sur de la terre battue.

 

MHS : Quels sont vos meilleurs souvenirs sportifs ?

Badirou Abdou : Mon premier grand souvenir reste mon premier match officiel de handball. C’était un tournoi à M’tsangamouji, nous étions en finale et il a fallu recourir à la série des lancers à 7 m pour départager Tchanga et Tsingoni. J’ai tiré et inscrit le penalty décisif. Un grand devait le faire, mais il a eu peur et on m’a demandé de me lancer. Cela m’a beaucoup marqué, d’autant qu’on jouait sur un plateau tout neuf. Il y a aussi le premier diplôme de hand obtenu à 16 ans. Robert Deumesy (ancien technicien à la FFHB et président de la ligue d’Alsace de handball) et Ousseni Rachidi m’ont vu un jour m’occuper des jeunes, un matin à 10h30, et se sont dit qu’il ne fallait pas me lâcher.

Il fallait avoir 18 ans pour passer le diplôme d’animateur, mais ils m’ont obtenu une dérogation et j’ai pu faire la formation. Je ne peux pas oublier le premier titre de champion masculin acquis par l’ASCT en 1998. Lors de la dernière journée, nous avons joué contre le HC Kani-Kéli qui lui aussi luttait pour gagner son premier championnat. Toutes les voitures de Tsingoni avaient fait le déplacement. Nous sommes arrivés une heure avant le début de la rencontre et tous nos supporters étaient au premier rang puisque ceux de Kani sont arrivés bien après. Ensuite, il y a eu le retour avec les klaxons. Après ce titre auquel je tenais tant, j’ai arrêté ma carrière de joueur.

 

MHS : Quels sont les souvenirs les plus difficiles ?

Badirou Abdou : Les fois où l’on pensait gagner et quand, finalement, on perdait. Cela a été le cas lors de notre première défaite en finale de la coupe de Mayotte avec Haïma. Il y a aussi mon départ de l’ASCT où l’on m’a accusé d’être un voleur et un tricheur. Sinon, cela ne m’est pas encore arrivé, mais échouer lors d’un examen, ce ne doit pas être simple non plus.

 

MHS : Quelles sont les enceintes sportives qui vous ont le plus impressionné ?

Badirou Abdou : La première fut le gymnase Casabona de Saint-Pierre, en 1989. Je jouais avec la sélection de Mayotte minimes-cadets de handball et c’est la première fois que je mettais les pieds dans un gymnase. Il n’était pas génial, mais on était complètement perdu, on n’arrivait pas à courir. Lors du même déplacement, nous sommes passés au Creps (Centre régional d’éducation physique et sportive) de la Réunion à Saint-Denis et il y avait des baies vitrées, ça n’existait pas à Mayotte.

Sinon, j'ai été ébloui par les installations des Jeux olympiques d’Albertville en 1992. J’y suis allé avec 5 autres jeunes Mahorais et Blaise Henry et j’ai découvert les téléphériques, tire-fesses, les pistes de ski et autres patinoires. A la Plagne, nous avons même fait une compétition de ski avec d’autres Ultramarins. Je peux citer également les installations mauriciennes, le gymnase de Mahamasina à Tana, le Palais omnisports de Paris-Bercy et le Stade de France.

 

MHS : Quelles sont vos idoles sportives ?

Badirou Abdou : Nikola Karabatic. Ce handballeur est inarrêtable, il sait tout faire. Pareil pour Zidane. En tant qu’entraîneur de handball, il y a Daniel Constantini, mais surtout Sylvain Noé, l’adjoint du sélectionneur Claude Onesta. C’est un phénomène. Sa manière d’animer, de mobiliser, ça donne envie ! Enfin, je ne peux oublier Bavou. Je l’ai entraîné, il a grandi avec moi, je l’ai engueulé sur le terrain et à la maison, quand je passais à Paris, j’allais chez lui.

 

MHS : Si le génie de la lampe d’Aladin vous demandez d’exaucer un souhait pour le sport mahorais, que serait-ce ?

Badirou Abdou : Il faudrait apporter plus de moyens pour encadrer la jeunesse mahoraise, c’est-à-dire former les éducateurs et construire des équipements de qualité. J’entraîne à Sada et pour m’entraîner correctement, je vais à Kavani Mamoudzou. Ce n’est pas normal ! Je suis frappé de voir à quel point la crise touche le monde du sport. La situation au conseil général, les sportifs la subissent. Est-ce à eux de payer les frais ? Il y a des responsables pour ces maladresses. Je demande aux élus locaux de penser autrement, de ne pas pénaliser les sportifs et d’encourager le dynamisme existant dans ce domaine. Ici, nous sommes au service des autres, très peu de gens sont rémunérés pour cela et on ne doit pas dire : “On ne participe pas aux compétitions régionales”, comme cela s’est déroulé pour les basketteurs de Vautour.

 

Propos recueillis par Faïd Souhaïli

 

Légende photo :

Badirou Abdou a réalisé le doublé coupe-championnat avec Haïma en 2009. Il n’oublie pas que sans le soutien de son épouse, ses enfants, de sa mère et de son oncle M. Moussa (les deux derniers sont aujourd’hui décédés), rien de cela n’aurait été possible.

11/09/2009 – Histoire géologique : Il y a 12.000 ans, Mayotte était cinq fois plus grande

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{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}a construction de l'île s'est achevée il y a 1,5 million d'années par les derniers apports du volcan du M'tsapéré. Il y a 100.000 ans, un volcanisme plus récent marquera la création des dépressions de Cavani, Kawéni et Petite Terre, avec des éruptions jusqu'à -6.000 bp (before present). Depuis, l’île est soumise à l’érosion due aux aléas climatiques.

Aujourd'hui, le relief est donc quasiment le même qu'il y a 100.000 ans, à une exception près : entre -80.000 et -12.000 bp, l'île était 5 fois plus grande, à cause de la grande glaciation de Würm qui a provoqué une baisse du niveau de la mer de 120 mètres !

"Le paysage actuel de Mayotte date d'il y a 3.000 ans seulement". Arnauld Malard, hydrogéologue au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) de Mayotte a rassemblé divers travaux publiés dans des revues spécialisées pour étudier l'ère quaternaire de l'île, qui s'étend de -1,9 million d'années à aujourd'hui. Pour comprendre comment l'île s'est formée, il faut d'abord en étudier les profondeurs. "Mayotte est comme un iceberg : l'île ne représente en fait que 1 à 3% de toute la masse du cône volcanique, qui descend jusqu'à 3.400 mètres en dessous du niveau de la mer."

Il y a 1,5 million d'années, les apports de matériaux issus de l'activité volcanique ont fini par ne plus compenser la "subsidence", un phénomène naturel qui absorbe tous les déficits et les excédents de matières, la croûte terrestre équilibrant les pressions. "Quand l'édifice n'accumule plus de matériaux, il a tendance à s'enfoncer", résume Arnauld Malard.

Tandis que l'île commence à s'enfoncer, le récif frangeant continue de se développer : les coraux étant attirés par la lumière, ils vont petit à petit former une barrière récifale, rendant les pentes du volcan de plus en plus abruptes. C'est ainsi qu'apparaît un lagon. A terme, l'île finit par être engloutie sous la mer et il ne reste plus que la barrière : c'est ce qu'on appelle un atoll, le stade final des îles volcaniques.

 

"Le niveau de la mer change en fonction des glaciations"

 

"Depuis un million d'années, le lagon et Mayotte s'enfoncent de 2 mètres tous les 10.000 ans, ce qui est assez faible. La barrière actuelle montre le contour de l'île à l'époque où il y avait une émersion maximale", explique Arnauld Mallard. On peut donc dire que l'île d'aujourd'hui est la même qu'il y a un million d'années, sauf qu'elle était moins érodée, plus émergée et donc plus haute de 200 mètres… "Mais le niveau de la mer change en fonction des glaciations", rappelle le scientifique.

Les glaciations sont des phénomènes cycliques naturels "conditionnés à 80% par des changements climatiques provoqués par des modifications orbitales". Il y a trois facteurs astronomiques qui expliquent les glaciations : la "précession axiale", la variation de l’axe de rotation de la terre qui décrit un cône en 10.000 ans, modulé par la lune ; l'"obliquité", la variation de l’angle de rotation de la terre qui s'ouvre et se ferme en 41.000 ans ; et l'"excentricité", la variation de l’orbite terrestre, avec un cycle de rapprochement et d'éloignement du soleil de 100.000 et 400.000 ans. Un quatrième facteur, le rayonnement solaire, ne semble en revanche pas suivre de cycle déterminé.

L'ère quaternaire est ainsi composée d'une succession de périodes glaciaires et interglaciaires, appelées Gunz, Mindel, Riss et Würm, du nom des affluents du Danube où ces glaciations alpines ont été découvertes. En 1996, un forage à plus de 3.000 mètres de profondeur dans le lac gelé de Vostok en Antarctique a permis d'extraire une carotte glaciaire dont l'étude a révélé le climat passé sur une période remontant à 420.000 ans.

 

Les rivières se jetaient dans la mer sur des cascades de 60 mètres

 La dernière période interglaciaire s'appelle l'Eemien (du nom de la rivière Eem aux Pays-Bas), et s'étend de -131.000 à -114.000 bp : les températures à l'époque avoisinaient celles d'aujourd'hui. Puis commence la glaciation de Würm, la dernière qu'a connue notre planète et qui ne s'achèvera que vers -10 000 bp.

De -80.000 jusqu'au pic de glaciation atteint vers -18.000 bp, les températures chutent et des calottes glaciaires apparaissent sur tout le Nord de l'Europe et tout le Canada. Il y a 18.000 ans, le niveau de la mer a chuté de plus de 120 mètres par rapport à son niveau actuel. De nouvelles terres apparaissent, comme la Béringie entre la Sibérie et l'Alaska (qui explique le peuplement de l'Homme en Amérique) ou le Sahul, un continent formé de l'Australie, de la Nouvelle Guinée et de la Tasmanie. La France et la Grande-Bretagne sont alors reliées par un cordon terrestre, tout comme l'Indonésie et les Philippines ou le Japon et la Corée.

Mayotte n'a bien sûr pas échappée à ce phénomène, ce qui explique qu'elle était 5 fois plus étendue qu'aujourd'hui : le lagon, situé à environ 60 mètres de profondeur maximum, était entièrement à découvert et l'île mesurait 1.800 km², contre 374 km² actuellement. Les falaises abruptes formées par l’amoncellement vertical des coraux faisaient de Mayotte une sorte de forteresse dont les eaux s’échappaient en se jetant dans la mer du haut de cascades qui pouvaient potentiellement atteindre 60 mètres !

 

40.000 ans sans coraux

Complètement "exondé" pendant la glaciation de Würm, le lagon s’est peu à peu végétalisé, jusqu’à devenir une savane herbacée, au milieu de coraux morts.

Comme il faisait plus froid et plus sec à cause des alizés sud-polaires, il y avaient d'autres espèces végétales, comme des fougères (analogues à celles du Mont Choungui d'aujourd'hui) et des forêts d'euphorbes et de petits conifères. Les plages se sont tassées, et les cours d'eau beaucoup plus puissants ont entraîné une érosion très rapide, créant la célèbre Passe en S à l'Est et les passes Sada et Bateau à l'Ouest. Quand il n'y avait pas de passe, les cours d'eau creusaient des grottes pour se jeter dans la mer, comme en témoigne "la Cheminée", un site de plongée au Nord de la Passe en S. Durant cette période qui s’étale de -50.000 à -10.000 bp, tous les coraux qui colonisaient le lagon sont morts.

Le niveau des océans remonte depuis -18.000 bp, mais le lagon n'a commencé à se remplir que vers -12.000 bp, de manière très progressive mais irrégulière, de quelques millimètres à 2 centimètres par an selon les périodes, ce qui est très rapide. Vers -10.600 bp, l'eau de mer s'infiltre dans les endroits les plus profonds du lagon, au banc de l'Iris et à la sortie de la baie de Bouéni et forment ce qu’on appelle des "rias" ou petites mers intérieures.

Il y a 10.000 ans, Mayotte est constituée d'une multitude d'îles, et on peut encore aller à l'îlot de M'tsamboro à pied. En -9.000 bp, nous sommes à 22 mètres en dessous du niveau actuel de la mer : on peut toujours aller en Petite Terre à pied et faire le tour de l'île sur la barrière.

 

Il y a 9.000 ans, on pouvait aller de Mamoudzou à Petite Terre à pied

Il y a 7.000 ans, Grande Terre et Petite Terre ne sont plus reliées. En -6.000 bp, il n'y a plus que 5 mètres de moins… Les derniers évènements volcaniques de Petite Terre, dont on observe les traces dans les maars de Moya, datent de cette période.

Les coraux – qui avaient disparus – recolonisent le lagon au niveau de la barrière récifale, mais aussi au niveau du récif frangeant au gré de la remontée. La mangrove également se déplace en fonction de la montée des eaux.

"Aujourd'hui, on retrouve quasiment les mêmes traits de côtes qu'à l'époque interglaciaire de l'Eemien", précise Arnauld Malard. La seule différence, c'est l'érosion du lagon, qui est beaucoup moins plat et plus entaillé qu'avant la glaciation de Würm, à cause de l'érosion provoquée par la pluie, le vent et les cours d'eau. Mayotte telle qu'on la connaît aujourd'hui, avec ses passes, ses coraux et ses mangroves, n'a en fait que 3.000 ans, le début de l'âge de fer en Europe…

 

Julien Perrot

11/09/09 : Les magistrats veulent un palais de justice

 

Achaque audience solennelle, tout le gotha de la société mahoraise se retrouve dans la salle d'audience du tribunal de Kawéni pour accueillir les nouveaux magistrats débarquant à Mayotte ou pour écouter les discours des chefs de juridiction sur leur action à venir. Traditionnellement, tout cela se termine avec le sourire autour d'un verre. Mais cette année, ramadan oblige, une entorse a été faite puisque la présidente du tribunal de première instance, Marie-Thérèse Rix-Geay a fait savoir que le cocktail de bienvenue aurait lieu à l'issue du mois sacré. Philippe Faisandier, nouveau procureur de la République près le TPI a exhorté tout le monde à mettre du sien pour que la justice soit administrée correctement à Mayotte. "La justice doit remplir sa mission demain, mieux qu'aujourd'hui" a-t-il déclaré, tout en précisant que ces prédécesseurs avaient fait un excellent travail. Cela passe notamment par la construction d'un palais de justice qui fait cruellement défaut. 4 "Pendant trop longtemps, notre juridiction a méconnu des avancées. La modernisation est en cours, le budget a augmenté au fur et à mesure" a-t-il néanmoins nuancé. Le nouveau procureur a insisté sur le fait que le dialogue entre les magistrats du parquet et du siège devait continuer pour remplir les missions que sont la lutte contre le travail illégal, le respect de l'hygiène et la sécurité au travail, la lutte contre l'immigration clandestine notamment. Le parquet ayant des attributions en matière d'état civil, celui-ci doit mener à bien ce chantier avec l'appui de l'Etat, mais aussi des agents qui sont chargés de traiter ces dossiers importants dans l'optique de la départementalisation. M. Faisandier remplace Gilles Rognoni parti à la Cour d'appel d'Aix-en-Provence. Valérie Mascarin a été nommée substitut du procureur et Clara Verger juge des enfants en remplacement de Michel Sastre. Le greffe a également enregistré l'arrivée d'un nouveau fonctionnaire.

11/09/09 : Pas de signature pour les ligues sportives

 

La Direction des sports et de l'animation jeunesse (Dsaj) annule une cérémonie avec plusieurs ligues sportives, devant se dérouler ce vendredi matin dans sa cour. Le Président du Conseil général Ahmed Attoumani Douchina devait y signer des conventions avec ces structures. Une formalisation de partenariats entre le mouvement sportif mahorais et la Dsaj, qui a mis à disposition des différentes ligues et différents comités sportifs une vingtaine d'agents dans l'objectif de développer la pratique sportive dans le département. La cérémonie devrait être remise à une date ultérieure.

10/09/2009 – Musique Sortie d’album

 

 

{xtypo_dropcap}"C{/xtypo_dropcap}omme pour le premier projet, on a ramené le concept du "bruit" pour donner la parole à ceux qu'on entend jamais". Originael, l'un des trois membres du groupe Djesh, fait partie des artistes qui se sont produits sur cette deuxième compil' qui promet de faire des ravages. Comme pour le premier opus, l'idée est de montrer le potentiel du hip-hop mahorais, à travers une quinzaine d'artistes qui sont parmi les plus actifs sur l'île.

Des figures connues comme Bo Houss, Tchill ou Yans, mais aussi de jeunes talents prometteurs tels Dja O Mic de M'tsapéré, La Garde Impériale de Cavani ou les jeunes lycéens du Secteur B. "Un mélange de jeunes et d'anciens", résume Delanotshé, le deuxième membre du groupe Djesh, auteur de 6 instrus sur la compil'.

La première compil', vendue à 15€, avait été réalisée à Mayotte mais pressée en Métropole à 300 exemplaires. Cette fois-ci, l'album a été enregistré, mixé et pressé sur place, et il ne coûte que 10€. Une production 100% locale, avec un featuring de Mystik enregistré au studio de Djesh lors de son passage à Mayotte en mars 2009. I.N, un cousin parisien de Delanotshé qui fait ses études en Métropole, a lui aussi profité de son passage ici pour ajouter sa voix au projet.

 

"Les Mahorais voient qu'on peut arriver à un projet qui tient la route si on s'en donne les moyens"

"Toutes les instrus sont faites ici, par des compositeurs, il n'y a qu'une seule face B", précise Gwen, l'ingé son du studio Acoustik, auteur lui-même de 5 d'entre elles. "Les ventes du premier album et les concerts qui ont suivi ont permis de rembourser les frais et de réinvestir l'argent de l'association pour faire connaître d'autres artistes", explique Gwen. Le label a été créé au mois de juin pour la sortie de ce nouvel album, pour dissocier les activités artistiques du groupe Djesh et celles de l'association, qui visent à développer la culture hip-hop de Mayotte sous toutes ses formes.

Si la compil' se vend bien, Delanotshé envisage de trouver aussi des points de vente en Métropole et à la Réunion. "Tout a été fait ici, c'est fabuleux ! Les Mahorais voient qu'on peut arriver à un projet qui tient la route si on s'en donne les moyens. Nous montrons que nous pouvons lancer un mouvement rap qui peut le faire !", s'enthousiasme le rappeur.

A écouter cet album aux compositions variés, avec les voix féminines de Sista Claya et Naima, des textes engagés et des arrangements de qualité, nul doute que ce nouvel opus va ravir les amateurs du hip-hop mahorais et tous ceux qui ne le connaissent pas encore.

 

Julien Perrot

 

"Le bruit continue" est disponible au 5/5, à la Maison des livres, à Rama à Labattoir et à Island Shop à Pamandzi. Vous pouvez commander par e-mail sur bledartmusic@gmail.com.

Prix : 10 €.

10/09/09 : Reprise de la consommation des ménages

 
Selon le bulletin trimestriel n°139 de conjoncture économique de l'Institut d'émission des départements d'Outremer (Iedom), la consommation des ménages est orientée à la hausse sur le 2ème trimestre 2009, après une baisse significative au précédent trimestre. Les importations de biens d'équipement ménager ont ainsi fortement progressé en valeur (+106 % après un recul de 43 % au 1er trimestre). Elles sont toutefois en repli de 13 % sur un an. Toujours selon l'Iedom, les importations de produits textiles et de produits alimentaires sont également en hausse, respectivement de 20 % et de 14 % sur le trimestre. Sur un an, les importations de produits alimentaires ont augmenté de 5 % : les importations de riz et de boissons progressent respectivement de 44% et de 8,4 %. 4 Enfin, le nombre de véhicules particuliers neufs vendus enregistre une forte chute (-21 % sur le trimestre et -37 % en glissement annuel). En tendance, depuis un an, la vente de véhicules de tourisme est nettement orientée à la baisse. Concernant les entreprises, tous les indicateurs de l'investissement sont en recul sur l'année. Les entreprises ont enregistré une baisse de leurs importations de biens d'équipement professionnel de 33 % au 2eme trimestre, après une hausse de 9 % au précédent trimestre. En glissement annuel, ces importations sont en fort recul, de 43 %. Les ventes de véhicules utilitaires sont stables sur le trimestre, mais en net recul sur un an (39 véhicules vendus contre 72 au 2eme trimestre 2008).

10/09/09 : Visite du représentant du Secours Catholique

 
Arrivé hier en compagnie du responsable national du département Outremer, Pierre Levené, secrétaire général du Secours catholique France, a rencontré ce matin le chef du cabinet de la préfecture de Mayotte, Jean Pierre Normand. Une première rencontre visant à présenter l'action de l'association et mettre en place une coopération entre l'association et les services de l'Etat (Service Interministériel de Défense et de la Protection Civile) en cas de catastrophe. Avec sa trentaine de bénévoles, le Secours catholique est connu pour son action en faveur des sans papiers et des demandeurs d'asile. Ce qui la place en position privilégiée pour les interventions dans ces secteurs. Pour Michèle Bussac, déléguée permanente de l'antenne locale, il s'agit d'une aide considérable sur une île où la peur du policier rend impossible toute entreprise de sensibilisation et d'aide aux populations les plus fragilisées.

10/09/2009 – Publication

 
 
 
 
 
{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}ue veut dire Mayotte ? D'où viennent les premiers habitants de Mayotte ? Qui sont Andriantsouly, Pierre Passot et Bacari Koussou ? Qu'est-ce que le mila na tsi ? Les Mahorais ont-ils un état civil ? Pourquoi les Mahorais rendent-ils un culte aux djinns tout en se rendant à la mosquée ? Qu'est venue faire la France dans ce confetti ? La société mahoraise est-elle matriarcale ? La répudiation existe-t-elle à Mayotte ? Quels sont les instruments de musique traditionnels ? Y a-t-il des risques de tsunami à Mayotte ? Combien y a-t-il de plages ? Y a-t-il des dauphins à Mayotte ? Qu'est-ce que l'ylang-ylang ? Qui sont les enfants de la lune ?…

Le nouvel ouvrage de Marie-Céline et Yves Moatty est un véritable guide de découverte de l'île. Pour ses auteurs, il s'agit d'une invitation à "un étonnant voyage à travers ces deux cents questions dont les réponses sont à accueillir comme un jeu de piste destiné à dévoiler lentement mais sûrement le visage caché de Mayotte". C'est un ouvrage utile aux Mahorais et à tous les visiteurs. "Il répond aux interrogations des curieux. Au moins certaines puisque celui-ci est loin d'être complet. On le sait bien : "Il reste beaucoup de questions à poser et beaucoup de choses à faire découvrir".

Pour le président du conseil général, Ahmed Attoumani Douchina, qui a parcouru et préfacé "Mayotte en 200 questions-réponses", "les Mahorais, et surtout les jeunes, pourront y puiser avec profit et trouver la réponse à bien des questions qu'ils se posent".

"Très peu d'ouvrages ont été consacrés à Mayotte qui offre un champ d'exploration encore presque vierge. L'île est passée en quelques années de radio cocotier à internet, du village tribal au village global de la mondialisation. Confrontées au choc brutal de la modernité, nos coutumes ancestrales, nées du brassage des cultures de l'océan Indien, doivent s'adapter sous peine de se dénaturer, voire de disparaître. Et c'est pourquoi il est temps, comme le dit si bien le poète, de donner un sens plus pur aux mots de la tribu.", ajoute le président du conseil général.

 

Pourquoi "Mayotte en 200 questions-réponses" ?

Pourquoi il n'y a eu que 200 questions à poser sur Mayotte ? Le nouveau livre du couple Moatty entre dans la collection "200 questions-réponses" des éditions Orphie. Une formule est déjà expérimentée à la Réunion et à Maurice. "Orphie nous a demandé de faire la même chose pour Mayotte", explique Marie-Céline. Cependant, les auteurs ont suivi la trame des éditions précédentes qui proposent plus particulièrement une découverte de l'histoire, l'espace physique, la faune et la flore de ces îles. Pour l'édition sur Mayotte, Marie-Céline avoue qu'ils ont voulu explorer d'autres interrogations sur les origines du peuplement, la société mahoraise, la religion, la culture et les traditions.

Publication haute en couleurs et sensiblement illustrée, "Mayotte en 200 questions-réponses" est le fruit d'un an de recherches et de documentation. Pour la réalisation de ce livre, "nous-nous sommes inspirés aussi des conférences, nous avons consulté les archives de Mayotte, lu la presse écrite…", explique Marie-Céline.

Le couple d'auteurs a du également effectuer beaucoup de voyages. Nous avons voulu connaître Bagamoyo, nous nous sommes rendus en Indonésie où nous avons appris qu'il y a une ville qui s'appelle Mamoudzou et découvert l'histoire du Sarimanok. Nous sommes allés à Madagascar et dans les îles Comores pour essayer de comprendre l'origine du peuplement de Mayotte, la faune et la flore".

Marie-Céline avoue qu'ils ont du aussi poser beaucoup de questions à la population, à des amis. Ils ont rencontré entre autres Sophie Blanchy et Jean-François Hory. Pour les illustrations photographiques, ils ont travaillé avec de nombreux photographes de l'île : Jonny Chaduli, Robin Roland, François Perrin, Alain Girault Michel Clément, Nils Bertrand, pour ne citer qu'eux.

Auteurs de nombreux ouvrages dont trois sur Mayotte, "Plus loin que les îles" (Les Deux Océans, 2004), "47 Ballades et randonnées à Mayotte" (Orphie, 2006) et "Ylang-ylang" (Les Deux Océans, 2007), ils continuent à explorer Mayotte et la faire connaître. "C'est toujours une belle expérience d'écrire pour faire connaître cette belle île", manifeste Marie-Céline. "Mayotte en 200 questions-réponses" de Marie-Céline et Yves Moatty est un véritable mémorandum, un formidable outil à notre quête identitaire.

 

Rafik

 

"Mayotte en 200 questions-réponses", éditions Orphie, 1er trimestre 2009, 13,80€

10/09/09 – Babadi à la Réunion et Jimmy à Madagascar

La collaboration de Mayotte avec les festivaliers de la région se consolide. Le onzième Festival InterMizik de Mayotte s'était appuyé sur une coopération avec des évènements régionaux – nommément Sakifo (Réunion), Médina Festival (Comores), Sauti za Busara (Zanzibar), festival Angaredona (Madagascar) et festival Marrabenta (Mozambique). Lathéral et Jimmy ont ainsi participé au Sakifo, M’toro Chamou et Lathéral au Festival Médina.

Babadi est attendu ce samedi 12 septembre à la Réunion. Le reggaeman mahorais participera à un concert en hommage à Kaya, annonce la direction de l'ingénierie culturelle (Dilce) du conseil général. Le vendredi 25 septembre, Jimmy se produira au festival Angaredona à Tananarive (Madagascar).

09/09/09 : 52 cas de grippe H1N1 à Mayotte

 

Comme prévu, l'épidémie de grippe A(H1N1) continue de se propager à Mayotte, avec 52 cas comptabilisés et un enfant de 12 ans hospitalisé, rapporte la cellule inter-régionale d'épidémiologie (Cire) Réunion-Mayotte dans son quatrième point épidémiologique de daté du 8 septembre. "La surveillance virologique est destinée à identifier les virus circulants, et ne constitue pas un décompte exhaustif du nombre d'infections par les virus grippaux à Mayotte", rappelle le bulletin. En effet, depuis la semaine dernière, les prélèvements sont recommandés uniquement pour les patients présentant des signes de gravité ou des facteurs à risque et dans le cadre de la surveillance sentinelle. Les prélèvements n'ont donc pas augmenté par rapport à la semaine précédente mais le taux de résultats positifs est, lui, en augmentation. 4 "Sur 91 prélèvements réalisés, 38 (42%) sont positifs pour un virus de grippe A, dont 25 pour le virus A(H1N1) 2009 et 13 pour un autre virus A, en cours de sous-typage. Au total, 289 prélèvements ont été réalisés depuis le début de la surveillance, dont 90 (31%) résultats positifs pour grippe A, 52 cas de virus A(H1N1)2009 et 38 cas de grippe A saisonnière", peut-on lire dans le rapport. La semaine dernière, un enfant de 12 ans a été hospitalisé au CHM avec une pneumonie et un statut virologique positif pour la grippe A(H1N1)2009. En vue de l'évolution clinique favorable, le patient est rentré à son domicile après 3 jours d'hospitalisation. Il s'agit du premier cas hospitalisé pour grippe à Mayotte. Le nombre total de passages aux services des urgences du CHM ainsi que le nombre de passages pour fièvre, toux ou grippe est en augmentation par rapport aux semaines précédentes. 4 Aucun certificat de décès reçu à la Dass n'a mentionné les mots "grippe" ou "syndrome grippal". "Toutes les sources d'information confirment l'augmentation progressive de l'activité de grippe sur l'île, et sa diffusion géographique. La majorité des syndromes grippaux sont toutefois bénins, sans signes de gravité. La surveillance virologique indique que le virus de grippe pandémique n'a pas encore entièrement supplanté les virus de grippe A saisonniers à Mayotte, comme c'est le cas dans d'autres pays de l'hémisphère sud, notamment à la Réunion, mais une évolution dans ce sens est observée" conclut ce quatrième point épidémiologique.

09/09/09 : Reprise de l’inflation au 2ème trimestre

 
Selon l'Insee et l'Iedom, les prix à Mayotte ont progressé de 0,5 % entre mars 2009 et juin 2009, après un léger ralentissement de l'indice général des prix à la consommation au précédent trimestre (+0,2 %). Sur un an, la hausse des prix (+2,9 %) est supérieure à celle de la métropole, mais est en inflexion sensible par rapport à 2008 (- 3 points). Au 2ème trimestre, tous les grands postes sont en hausse (de 0,1 % à 4,7 %). L'augmentation des prix des postes "énergie" et "tabac" est la plus significative (+1,7% et +4,7%), alors que celle des "produits alimentaires et boissons" a ralenti par rapport au 1er trimestre (+0,1 % contre +0,7 %), notamment celle des produits frais (-2,9 %). Sur un an, les prix du tabac et des produits alimentaires affichent des progressions importantes (+18,6 % et +6,5 %). Ceux des produits manufacturés et des services aux ménages évoluent également à la hausse (+0,5 % et +2,6 %). Seul le poste "énergie" enregistre une baisse de prix de 0,3 %.

08/09/09 : Le Vice-président du Conseil d’Etat en visite à Mayotte

 
Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d'Etat (Cette appellation originale est le lointain souvenir de l'époque où il était présidé par le chef de l'État ou par une autorité politique) est en visite à Mayotte et tiendra une conférence de presse au tribunal administratif à 11 h 15. Le Conseil d'Etat est la juridiction suprême en matière administrative. Dernièrement, il a du se prononcer dans des litiges électoraux concernant les communes de Sada, Tsingoni, Acoua et M'tsangamouji. Il assure également la gestion des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel.

08/09/09 : Le vice rectorat accueille 600 nouveaux

 
Environ 600 personnes sont attendues à la journée d'accueil des nouveaux arrivants, organisée ce mercredi 9 septembre par le vice rectorat au collège de Dembéni. La journée débutera à 7h45 par un discours du vice recteur, suivi d'une présentation de la société mahoraise par Fatima Abaine, inspectrice de circonscription, et des discours du président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina et du nouveau préfet Hubert Derache. L'après midi, sera consacré aux questions d'éducation : le système scolaire à Mayotte, le projet académique, les nouveaux membres de l'équipe administrative et leurs fonctions,… Ce séminaire d'accueil, qui a lieu depuis plusieurs années, a été réduit à une seule journée. Ont été supprimées les réunions par discipline, qui seront organisées sur le temps de formation, et tout ce qui concerne la vie pratique : impôts, Sécu, etc., pour laquelle le vice rectorat distribuera des plaquettes d'informations aux enseignants.

07/09/09 – Le Snuipp s’inquiète des conditions d’hygiènes face à la grippe A

Dans un courrier adressé au vice rectorat, le Snuipp, syndicat des enseignants du primaire, signale "les insuffisances dans le domaine de l'hygiène à Mayotte". Faisant référence au document adressé à toutes les écoles au sujet des mesures d'hygiène de base à prendre contre la grippe A/H1N1, le syndicat de Rivo répond que "eut égard aux avis défavorables émis à l'encontre de la grande majorité des écoles publiques par le comité d'hygiène et de sécurité (70%) et aux difficultés des Maires d'équiper les écoles, les élèves et les enseignants peuvent- ils être assurés des conditions d'hygiène minimales dans les écoles ?" Légèrement alarmiste – le courrier parle de "pandémie", alors que la maladie ne dépasse pas les 40 cas dans l'île – le syndicat demande au vice recteur de présenter officiellement et clairement les mesures mises en œuvres contre les risques de grippe A.

07/09/09 : Grippe A : 50 000 cas le pic n’est pas encore atteint

Cette semaine, l'épidémie de grippe A (H1N1) s'est emballée sur la Réunion avec 21.000 nouveaux cas, rapporte le site Clicanoo. Au total, ce sont donc 49.700 personnes qui ont contracté le nouveau virus pandémique à la Réunion. Le pic pourrait être atteint dans "deux ou trois semaines", selon les épidémiologistes. "Nous sommes toujours en phase ascendante de l'épidémie", prévient d'emblée Laurent Filleul, coordonnateur scientifique de la cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) Réunion- Mayotte. L'épidémie de grippe A (H1N1) ne faiblit pas. Bien au contraire. Hier, à l'occasion d'un bilan épidémiologique, les autorités sanitaires ont montré que tous les indicateurs étaient dans le rouge, notamment au niveau des cabinets médicaux. Les syndromes grippaux ont représenté 20,6% de l'activité des médecins du réseau sentinelle cette première semaine de septembre. Un taux qui se situe "très au-delà du maximum observé sur les cinq dernières années", commente Laurent Filleul. Au Samu, 623 appels pour grippe ont été recensés cette semaine au centre 15, contre 425 la semaine dernière. Pour le désengorger, la préfecture a mis en place un numéro vert ce mercredi.

"On a entendu les critiques à propos de ce numéro et on a pris les mesures pour y faire face", assure Jean-François Moniotte, directeur de cabinet du préfet. Une deuxième formation devrait ainsi parfaire les connaissances jusqu'ici approximatives des télé-opératrices. Par ailleurs, les autorités sanitaires ont décidé de lancer dès la semaine prochaine une campagne de communication à travers les médias avec des messages de prévention et une recommandation du numéro vert. Huguette Vigneron- Meleder, directrice de l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH), reconnaît qu'il y a "une tension sur les services de réanimation", notamment au CHR de Saint-Pierre où 4 lits supplémentaires ont dû être installés. Au total, 16 Réunionnais ont dû passer en service de réanimation. Parmi eux, 2 sont décédés et 8 sont encore hospitalisées, dont 4 ont un statut virologique positif en grippe A qui est en cours d'analyse. L'accroissement de l'activité des consultations dédiées "grippe" s'est poursuivi cette semaine avec 923 passages contre 625 une semaine auparavant. Les laboratoires de micro-biologie du centre hospitalier régional (CHR) sont également en surchauffe.

Depuis le 1er juin 2009, 1.509 prélèvements y ont été analysés. 549 d'entre eux étaient positifs pour le virus A (H1N1). La part de grippe A reste toujours très importante parmi les autres virus grippaux. Ainsi, cette semaine 80 % des virus grippaux étaient de type A. À partir des informations données cidessus, la Cire a réussi à établir un nombre estimé de cas de grippe A dans l'île : 21.000 cette semaine, contre 14.600 la dernière semaine d'août (voir graphique). L'augmentation est conséquente mais le pic épidémique n'est pas pour autant atteint, indique la Cire. "Il est difficile de prévoir la date du pic mais à partir des données de la Nouvelle Zélande, de l'Australie, de l'Argentine ou encore du Chili, on a vu que le pic était atteint entre 5 et 11 semaines après le début de l'épidémie", explique Laurent Filleul. On pourrait donc arriver au pic d'ici "deux à trois semaines", soutient l'épidémiologiste.

Selon les données du rectorat, 8.907 élèves ont déserté les bancs de l'école jeudi à cause d'un syndrome grippal sur les 18 916 élèves absents, toutes maladies confondues. Jeudi, ils étaient un peu plus nombreux (9.263). On est donc passé d'un taux d'absentéisme de 4,4% à 4,6%. Le taux est moins élevé chez les enseignants. 448 étaient grippés hier contre 544 un jour auparavant, soit un taux d'absentéisme qui est passé de 3,3 à 3,2%.

04/09/09 – 31 cas de grippe H1N1 à Mayotte

Comme prévu, l'épidémie de grippe A(H1N1) continue de se propager à Mayotte, avec 31 cas comptabilisés dans le troisième point épidémiologique la cellule inter-régionale d'épidémiologie (Cire) Réunion-Mayotte daté du 1er septembre. "La surveillance virologique est destinée à identifier les virus circulants, et ne constitue pas un décompte exhaustif du nombre d'infections par les virus grippaux à Mayotte" souligne le rapport. La semaine dernière, "sur 120 prélèvements réalisés, 26 (22%) sont positifs pour un virus de grippe dont 18 pour le virus A(H1N1)2009 et 8 pour un autre virus A, en cours de sous-typage. Le nombre de prélèvements effectués a quadruplé par rapport aux semaines précédentes. La part du virus A (H1N1)2009 par rapport aux autres virus A (saisonniers) est en augmentation. Au total, 238 prélèvements ont été réalisés depuis le début de la surveillance, dont 57 (24%) résultats positifs pour grippe A, 31 cas de virus A(H1N1)2009 et 26 cas de grippe A saisonnière".

Pour l'instant, aucun patient n'a été hospitalisé pour grippe à Mayotte et aucun certificat de décès reçu à la Dass n'a mentionné les mots "grippe" ou "syndrome grippal". Selon le Dr Tinne Lernout, qui coordonne la surveillance de la grippe à Mayotte, "le virus se diffuse de plus en plus mais le nombre de cas ne dit pas tout car il y a eu une augmentation des prélèvements et du nombre de patients qui consultent pour des symptômes grippaux par apport à la semaine dernière". Les cas comptabilisés ont été identifiés principalement dans les dispensaires du Nord et en Petite-Terre mais "le virus circule sur tout le territoire", tient à préciser le Dr Lernout. "Beaucoup de personnes qui ont des signes de grippe ne l'ont pas : ils peuvent avoir une rhinopharyngite ou un rhume. Il faut éviter les vents de panique. Si un patient a de la fièvre, il faut qu'il reste à la maison pour éviter de contaminer les autres et ne se rendre à l'hôpital que si la maladie devient grave", prévient l'épidémiologiste.

En cas d'épidémie à grande échelle, comme c'est le cas en Nouvelle-Calédonie ou à la Réunion, 5 centres de consultation dédiés à la grippe sont prévus, au Nord, à jacaranda, au Centre, au Sud et en Petite-Terre dès que les dispensaires seront débordés. Ils permettront de trier les patients dès leur arrivée, avec un circuit séparé. Mais selon le Dr Lernout, "ce n'est pas encore nécessaire pour l'instant". Les personnes qui ont un risque plus élevé de faire des complications sont les nourrissons de moins d'un an, les femmes enceintes, les personnes qui ont des maladies chroniques comme l'asthme, des problèmes cardiaques ou du diabète et les personnes obèses. Au sujet de l'épidémiologiste supplémentaire promis par la ministre de la santé Roselyne Bachelot lors de son déplacement à la Réunion la semaine dernière, le Dr Lernout signale que le recrutement est en cours et qu'elle "espère qu'il va arriver le plus vite possible pour donner un appui pour la surveillance de la grippe, le suivi des prélèvements et des personnes hospitalisées".

04/09/09 – L’Union africaine plaidera la question de Mayotte à l’ONU

Pour la première fois depuis trois décennies, l'Union africaine plaidera aux Nations Unies ce mois-ci, en faveur de la souveraineté comorienne sur l'île de Mayotte, en marge des travaux de l'Assemblée générale. Dans le cadre de la session spéciale de la conférence de l'Union Africaine sur l'examen et le règlement des conflits en Afrique, qui s'est tenu avant-hier à Tripoli, en Libye, à laquelle vient de participer le Président des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le sommet de l'Union Africaine a examiné et adopté un Plan d'Action, dans lequel il est stipulé au chapitre 16 consacré à la question de Mayotte que l'organisation panafricaine a décidé de : "Réaffirmer l'unité et l'intégrité territoriale des Comores, conformément aux décisions pertinentes de l'OUA/UA sur l'ile comorienne de Mayotte, et appeler à la relance du Comité des Sept sur Mayotte qui devra se réunir en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. De manière générale, la session spéciale réaffirme que l'intégrité territoriale de l'Afrique ne peut être juridiquement affectée par des référendums organisés par des puissances étrangères sur le territoire africain", peut-on lire sur ce document inédit.

04/09/09 – Revalorisation de la prestation d’aide à la restauration scolaire

La prestation d'aide à la restauration scolaire (Pars) a été revalorisée de 20% dans les départements d'outremer à l'occasion de la rentrée scolaire, a annoncé mercredi le ministère des Finances. Le ministre du Budget, Eric Woerth, et les secrétaires d'Etat à l'Outremer Marie-Luce Penchard et à la Famille Nadine Morano, ont signé un arrêté prévoyant la revalorisation de 20% de cette prestation attribuée par les Caisses d'allocations familiales aux établissements scolaires des Dom. En contrepartie, les établissements scolaires s'engagent à offrir aux élèves plus de 50% des produits issus de l'agriculture locale et à réduire les tarifs pour les familles. Selon le ministère, l'Etat met ainsi "en œuvre dans les départements d'Outremer unengagement pris au titre des protocoles d'accord de sortie de crise" de mars. Le montant de la dotation affectée au financement de ce dispositif pour 2009 s'élève à 61,2 millions d'euros, ajoute le ministère, soit une augmentation de près de 5 millions d'euros par rapport à 2008.

04/09/2009 – Course à pied : 3ème Cross caporal

 

 

{xtypo_dropcap}"O{/xtypo_dropcap}n sent l’évolution", se réjouit Toulaïbi Mouhamadi "Kolo", à la tête du projet. "C’est surtout le côté hommage qui sensibilise les gens", poursuit-il, "Mouhamadi était un jeune mahorais, il s’est battu pour la patrie et a trouvé la mort en Côte d’Ivoire au cours d’une mission pour son pays. Il ne méritait pas d’être oublié". A un peu moins d’un mois de la course, les appels téléphoniques auprès de l’organisateur ne manquent pas, les habitants ainsi que les touristes se renseignent, veulent participer au 3ème Cross caporal. Un bon point pour l’événement.

Les manières de participer à cette commémoration sont nombreuses. Il y a d’abord ceux qui veulent, qui peuvent mettre du leur en termes d’organisation, à travers le bénévolat qui a bien marché en 2008. Des personnes, des associations, des clubs peuvent se proposer, proposer leur soutien : "cette année, nous avons vraiment besoin de bénévoles", signale l’enfant de Dapani qui remercie au passage les jeunes de Vahibé pour leur aide sur et autour de la piste. Au même titre que les femmes du village mobilisées en masse ce jour-là, et même avant.

"On peut en voir quelques-unes s’entraîner sur le parcours à l’approche de la course", en sourit Kolo. Outre l’organisation, il y a les compétiteurs, présents pour l’hommage bien sur, mais aussi pour la gagne. Ils sont nombreux. Subsistent également les touristes qui, eux, viennent découvrir Mayotte, sa population, ses pistes et se paysages… Le Cross caporal, c’est une palette de choix, pour une mémoire.

 

Un hommage réalisable sous différents angles

 

Une journée sportive, honorifique, émotionnelle, nostalgique. Pour tout ça, les sponsors aussi répondent une nouvelle fois favorablement : la jeunesse et sport de la Collectivité, la Dilce, Mayco, la Laiterie de Mayotte, Angalia, SFR, Mayotte Hebdo pour la communication. "Même si certains n’ont pas encore confirmé leur soutien cette année, je tiens à les remercier pour ce qu’ils ont pu nous apporter."

Avec les onze kilomètres de Bouéni jusque là organisés par Shama Puedza – le président de l’association Laurent Godonaise s’en est allé récemment -, le Cross caporal reste l’une des dernières grandes course à pied de l’île. Les disparitions successives du Mahoraid (2007) et de la Course de l’Ylang (2008) représentent deux tristes pertes pour Mayotte, "île de sport" selon Kolo.

"Quand je vois ces événements disparaître, je trouve ça vraiment dommage. Des dizaines de jeunes attendaient ces courses, mais surtout des dizaines de touristes venaient déjà uniquement pour la course. Ils séjournaient à Mayotte des jours, voire des semaines. Ces personnes faisaient marcher l’économie locale." Le créateur de Mayauthentique espère promptement bénéficier des services de la mairie. A quelques jours près, toujours lié au ramadan, la date de la course n’a pu être fixée à la date du décès de Mouhamadi (le 25 septembre), lui qui aurait eu vingt-neuf ans. Ce sera pour 2010 et la 4ème édition, certainement.

Entre le Kosovo, l’Afghanistan ou encore la Côte-d’Ivoire, Kolo aura partagé cinq années dans l’armée française au côté de celui qui sera devenu son frère, à jamais. C'est pour lui qu'il organise le Cross caporal.

 

Ichirac Mahafidhou

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes