Accueil Blog Page 687

17/09/2009 – Redevances des thoniers espagnols

{xtypo_dropcap}"R{/xtypo_dropcap}endre à Mayotte ce qui lui appartient." Une formule trouvée par le préfet des Taaf. L'accord du 29 avril dernier a en effet levé un contentieux vieux de 15 ans : jusqu'à cette année, les produits des redevances des thoniers étrangers opérant dans la ZEE de Mayotte allaient directement abonder le budget de l'Etat, sans aucune répercussion locale pour les pêcheurs mahorais (voir MH n°427).

D'un montant initialement prévu aux alentours de 150.000 €, c'est finalement 258.000 € qui vont alimenter le budget de la Corepam (Commission régionale des pêches nautiques et de l'aquaculture marine) pour moderniser la pêche mahoraise et installer l'antenne de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) à Mayotte.

"Cette année, 60% des prises ont été effectuées dans la ZEE de Mayotte et 40% dans celle des Iles Eparses, alors que d'habitude c'est l'inverse", a remarqué M. Mouchel-Blaisot, qui a expliqué cette différence par les migrations des thons et la piraterie au large de la Somalie. Sur les 8.700 tonnes de poissons pêchés par les thoniers espagnols, 60% l'ont donc été sur les 60.000 km² appartenant à Mayotte. Les redevances perçues ont permis de lever 700.000 € de recettes, auxquelles ont été soustraits 280.000 € pour payer les observateurs à bord des thoniers et les patrouilles du navire de surveillance Osiris, propriété des Taaf.

 

"Il y a encore beaucoup de progrès à faire pour que la pêche aux thonidés dans l'océan Indien soit exemplaire"

Le préfet des Taaf s'est félicité que 40% des bateaux étrangers aient embarqué cette année des observateurs pour "mieux comprendre la situation et voir comment on peut améliorer les pratiques de pêche, car il y a encore beaucoup de progrès à faire pour que la pêche aux thonidés dans l'océan Indien soit exemplaire. On veut que cette pêche devienne exemplaire et soit un modèle de pêcherie durable, comme pour la pêche à la légine dans les Iles Australes". M. Mouchel-Blaisot a réitéré son souhait qu'il y ait un corps de contrôleurs à Mayotte, formé sur place, pour qu'il y ait une meilleure connaissance halieutique de la biomasse, reconnaissant que "certaines espèces pourraient être menacées".

En plus de renforcer les contrôles à bord, le préfet veut réduire les captures accidentelles ou accessoires, car "encore trop" de requins et de tortues sont pris dans les filets. Les DCP dérivants (Dispositifs de concentration de poissons, des objets flottants qui les attirent) des thoniers ont été interdits dans la zone des 30 miles dans les Taaf. A Mayotte, c'est dans les 24 miles que les thoniers ne peuvent pas pêcher. Au niveau de la Commission thonière de l'océan Indien, le préfet estime que la coopération entre les Taaf et Mayotte permettra de "faire des propositions qui vont dans le sens de l'équilibre des écosystèmes marins".

Pour que les bâtiments français ne soient pas entièrement exemptés de redevance, le préfet des Taaf s'est prononcé pour l'établissement d'une taxe spéciale à partir de 2010, qui sera payée par tous les thoniers, pour participer à la surveillance des Iles Eparses et au financement du fonctionnement d'Osiris. Ces recettes supplémentaires, estimées à 100.000 €, permettront de faire baisser le coût de surveillance des navires, et donc d'augmenter les recettes reversées à Mayotte.

 

"Ca fait 15 ans qu'on se bat pour les licences, aujourd'hui on nous donne les miettes"

Pour Pierre Baubet, le directeur de la Copemay, le compte n'y est pas : "si on ajoute aux prises espagnoles les 5.000 tonnes environ pêchées par les Français, on arrive à 12.000 tonnes de poissons pêchés. Ces 250.000 € représentent en fait à peine 50 tonnes de poissons pêchés… Le contrat est déséquilibré entre ce qui est pris et ce qui est reversé". Même s'il a noté des avancées positives avec le fait qu'il y ait "un minimum de concertation" entre les pêcheurs mahorais et les Taaf, pour lui, "si on veut développer une vraie filière à Mayotte, il faut que ces poissons soient laissés aux pêcheurs locaux et leur flottille artisanale".

Pour ce faire, il n'exclue pas l'éventualité d'utiliser le futur parc marin de Mayotte pour interdire aux thoniers senneurs de se rendre dans notre zone : "Le parc marin prévoit l'interdiction de la pêche industrielle dans toute la ZEE si la ressource est menacée. Les pêcheurs seront obligés de faire interdire la pêche par les bateaux usine si la ressource décline, avec un moratoire de 5 ans par exemple, pour reconstituer les stocks".

Dominique Marot, président d'Aquamay et de l'Union des aquaculteurs de l'Outremer français, est du même avis : "Les Taaf ne nous ont rien apporté. C'est eux qui ont besoin de nous, pas l'inverse. Rien ne prouve qu'Osiris a patrouillé dans notre ZEE. Je préférerais ne rien avoir et que le parc marin soit sur toute la ZEE, pour que mes enfants aient de quoi se nourrir. Ca fait 15 ans qu'on se bat pour les licences, aujourd'hui on nous donne les miettes. Les retombées économiques sont quasi inexistantes. Nous, les pêcheurs, sommes majoritaires dans la commission du parc marin et on va frapper fort !", menace-t-il. Rappelant que Mayotte est souveraine sur sa ZEE, M. Marot souligne que "la richesse de Mayotte, c'est son lagon et son espace maritime : il faut les préserver ou ce sera comme pour la disparition de la morue à Terre-Neuve".

 

"Mayotte est un pavillon de complaisance"

Régis Masséaux, le président du Syndicat maritime des pêcheurs mahorais professionnels (SMPPM), s'inquiète lui aussi de la disparition des thonidés dans notre zone : "Le germon a quasiment disparu, le thon "obèse" est très menacé et le maximum a été atteint pour le thon jaune. La bonite est l'espèce la plus prolifique, mais la pression des thoniers sur ces poissons risque de déséquilibrer la pêche artisanale ici. S'il y a un déséquilibre de ces bancs de thons, ils vont disparaître de notre zone et nos barques vont devoir s'éloigner encore plus des côtes, avec tous les risques que cela comporte".

Qualifiant M. Mouchel-Blaisot de "VRP de l'Etat", il affirme que les Taaf préfèrent prendre en considération la pêche industrielle basée à la Réunion, plutôt que les pêcheurs mahorais : "Quand on fait rentrer un thonier senneur de plusieurs millions d'euros dans notre zone, les petites barques de M'tsapéré passent après…". Pour lui, il ne faut surtout pas valoriser les prises accidentelles, car sinon elles feront partie de la cargaison et risquent d'être encore plus nombreuses. "Le marlin noir, bleu et rayé, le requin mako, à pointe noire, du large, renard, soyeux, l'espadon voilier, le thon banane, le thazard, les coryphènes… Toutes ces espèces réservées à la pêche sportive et artisanale n'existeront plus", prophétise-t-il.

Pour moderniser la pêche mahoraise, M. Masséaux attire l'attention sur le fait que le projet d'établir 20 DCP fixes autour de l'île "rentre dans la logique de donner des moyens à la pêche vivrière en sédentarisant les poissons pélagiques dans des sites de pêche définis". Mais ce projet est estimé à 800.000 €… Il faudrait donc plusieurs années de redevances pour qu'il voie le jour, tout comme l'investissement dans un petit palangrier, qui coûte 500.000 €.

Au sujet de la formation des contrôleurs locaux qui seraient embarqués sur les thoniers, M. Masséaux a rappelé que "sur les 5 observateurs déjà formés – trois Mahorais et deux mzungus – un seul a été embarqué une fois en deux ans. Il faut redéfinir leur statut car ils ont un contrat précaire et sont beaucoup moins bien rémunérés qu'à la Réunion".

Les pêcheurs mahorais expriment également une vive inquiétude quand ils voient des bâtiments immatriculés à Dzaoudzi et qui pêchent dans la ZEE de Mayotte avec un équipage philippin. Selon Pierre Baubet, "Mayotte est un pavillon de complaisance, qui permet la défiscalisation du bateau et d'embaucher des équipages étrangers. On ne peut pas les laisser piller la ressource. Même aux Bahamas ou à Jersey, ils payent des taxes. Ici, Mayotte ne perçoit rien du tout".

 

Julien Perrot

17/09/2009 – Education : Journées du patrimoine

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}our ceux qui envisagent de profiter de l'évènement du week-end en sillonnant l'île à la découverte du patrimoine mahorais, le passage par l'écomusée de la vanille et de l'ylang à Jimawéni est indispensable. Durant ces deux jours, l'association des Naturalistes concentrera de nombreuses démonstrations et animations sur ce site dont ils assurent la gestion.

Au programme, on trouve des démonstrations d'artisanat traditionnel avec la présence de trois bijoutiers de Sada, d'un foundi de la fabrication du chombo avec sa forge à soufflet, d'un fabricant d'instruments traditionnels, et d'une association de Mangajou qui présentera tous les usages du cocotier : boisson, vannerie, tressage, construction…

Les Naturalistes ont choisi de mettre à l'honneur la pirogue à balancier, encore présente dans toute la région du canal de Mozambique, et a fait construire un prototype par un foundi de Sada qui terminera son ouvrage en public durant le week-end, à côté d'une exposition sur la pirogue dans la tradition mahoraise et régionale.

"Nous cherchons à faire revivre cet élément du patrimoine mahorais qui est en train de disparaître", explique Michel Charpentier, président des Naturalistes. "Nous ne voulons évidemment pas que les pêcheurs refusent la modernité des barques à moteur, mais simplement sauver un savoir-faire et peut-être restaurer une pratique abandonnée depuis une trentaine d'années : les courses de pirogues à voile." Des discussions sont d'ailleurs en cours à ce sujet entre l'association et différents partenaires intéressés pour relancer cette discipline, à l'image que ce qui a été fait pour la course de pneu.

 

Expositions et spectacles à Jimawéni-Sada

Autre élément mis en lumière ce week-end, l'habitat traditionnel mahorais, ce qu'on appelle le "nyumba-shanza", qui sera présenté autour des restes d'une ancienne habitation et d'une exposition qui décrit les différents éléments qui la composent. Ce sera l'occasion de présenter des créations de jeunes pour le concours de minis bangas organisé par l'association.

De nombreuses expositions seront à disposition des visiteurs, une sur les plantes médicinales de l'île, une autre sur l'architecture du 14e au 18 e  siècle, une exposition de peintures et photos sur la vie quotidienne mahoraise, ainsi qu'un travail réalisé par une classe du collège de Bandrélé sur les chaises à porteurs. Le CDP présentera un film sur l'introduction de l'Islam à Mayotte.

Enfin, trois spectacles sont prévus, toujours à l'écomusée : une production de chants, danses et saynètes des Enfants de Mabawa samedi à 10h30, une représentation du Ballet de Mayotte samedi à 15h et des danses traditionnelles dimanche à 10h30. A noter qu'une navette est organisée avec la mairie de Sada entre le centre-ville et l'écomusée tout le week-end.

"L'an dernier nous avons eu beaucoup de visiteurs mahorais, nous espérons faire de même cette année. La pirogue et l'habitat traditionnel sont des éléments importants de leur patrimoine que les jeunes ne connaissent plus", remarque M. Charpentier. Les jeunes qui sont toujours la cible privilégiée de l'association des Naturaliste qui organise comme chaque année un rallye patrimoine à destination des classes de CM2, 4ème et 2de.

 

Le rallye patrimoine a du succès

Le rallye consiste en un tour qui part des vestiges de l'usine sucrière de Soulou, la mieux conservée, les vestiges de l'usine de sisal à M'roalé, une exploitation d'ylang-ylang à Ouangani avec démonstration de distillation et l'écomusée de Jimawéni. Ce grand tour est accompagné d'un travail en classe sur ce patrimoine historique et naturel de l'île, et attire de plus en plus de candidats.

"Nous envisagions de l'organiser sur 3 semaines, soit pour 15 classes, mais nous en sommes déjà à 45 demandes", constate Michel Charpentier. "Si cela est possible nous le prolongerons pour satisfaire tout le monde." Une prolongation qui ne sera possible qu'avec une prolongation du financement des bus, pris en charge chaque année par la direction des affaires culturelle de la préfecture. "Il serait juste que le conseil général participe également", estime M. Charpentier. L'association a également besoin de plus de bénévoles pour l'organisation du rallye. Les premières sorties démarreront ce lundi.

 

Hélène Ferkatadji


Un week-end dédié au patrimoine

Disponible un peu partout sur l'île, le programme des journées du patrimoine, édité par la direction des affaires culturelles de la préfecture, donne un aperçu de toutes les manifestations qui auront lieu durant ce week-end. Nous vous en proposons ici un échantillon.

Sur Mamoudzou, le Comité du tourisme accueillera de 8h à 17h samedi et de 8h à 14h dimanche, une présentation des archives départementales sur le thème des usines sucrières. Un fond d'archives privées appartenant aux anciens propriétaires de l'usine de Dzoumogné, une des plus grandes exploitation et la dernière à avoir fermé (1955), a été récemment numérisé par les archives qui en présentera quelques échantillons au public, aux côtés d'une exposition photo sur les vestiges de l'usine et des logements attenants et de l'exposition sur l'histoire sucrière de Mayotte. Une table ronde sera organisée samedi à 10h pour évoquer l'utilité de ce fonds d'archives récemment acquis.

Toujours au CDTM, la Sim propose une exposition toute la journée du samedi sur l'architecture à Mayotte, ainsi qu'une animation sur la brique de terre, dans le but de promouvoir ce matériau et ce savoir-faire oubliés.

Dans le Sud, l'écomusée du sel de Bandrélé ouvrira ses portes, de même que l'association Arts et Recycle et le musée artisanal à Bambo-Ouest, pour des démonstrations d'artisanat d'art, des techniques de travaux traditionnelles, des expositions et ventes d'objets artisanaux.

A Tsingoni, ancienne capitale de l'époque du sultanat, la mosquée sera ouverte aux visiteurs le matin jusqu'à 11h. La visite sera conduite par un guide spécialisé.

Enfin des visites guidées auront lieu aux archives départementales en Petite Terre, sous la conduite d’un agent des archives qui fera découvrir aux visiteurs quelques échantillons des fonds conservés aux archives de Mayotte et des méthodes employées pour assurer leur conservation. Les visites ont lieu le samedi uniquement à 14h, 15h et 16h.

Toutes les visites sont entièrement gratuites, il est à noter que si l'Aïd el Fitr a lieu dimanche, de nombreuses animations et manifestations risquent d'être annulées.

 

17/09/2009 – Politique : Situation catastrophique à Koungou

 
 
{xtypo_dropcap}I{/xtypo_dropcap}l y a deux semaines, nous publiions un article intitulé “Alerte rouge à Koungou” concernant la situation difficile dans laquelle se trouve la deuxième commune la plus peuplée de l’île, puisqu’elle doit trouver plus d’un million d’euros pour payer ses agents jusqu’à la fin de l’année. Mroivili Mhamadi, conseiller municipal de la majorité et délégué de la commune de Koungou au Smiam, s’était exprimé pour dénoncer selon lui une situation catastrophique.

Pour Sidi Ahamada-Hamidou, secrétaire général de la section du PSM (Parti social mahorais) de Koungou, parti de l’opposition municipale, l’intervention de M. Mhamadi est certes fondée sur le fond, mais pas sur la forme. “Il a agi d’une façon discourtoise envers le maire. Je suis de l’opposition certes, mais faire apparaître les difficultés de la majorité dans la presse, c’est maladroit, futile et puéril". Mroivili Mhamadi affirmait que l’équipe municipale ainsi que les cadres n’étaient pas à la hauteur. Sidi Ahamada-Hamidou nuance ce jugement.

“Il y a une absence de cadres à la mairie de Koungou. Normalement, ce sont eux qui remettent chacun à leur place dans l’institution. Mais en ce moment, chacun fait ce qu’il veut. J’ai des amis qui sont payés alors qu’ils sont à la Réunion, sans avoir pris de congés. Après, il ne faudra pas s’étonner que le département ne réussisse pas. Nous sommes tous responsables et toutes ces erreurs combinées font que nous nous en sortons pas”, souligne-t-il.

 

“Le maire doit s’entourer de personnes qualifiées qui ont conscience de la chose publique”

 

S’occuper de la jeunesse, des personnes âgées, des écoliers (les instituteurs auraient acheté eux-mêmes les fournitures de leurs élèves, alors que la charge revient à la mairie) doit être la priorité de la commune pour le SG du PSM. “Il faut arrêter de tergiverser et se mettre au boulot pour prendre en charge avec efficacité les problèmes socio-économiques de la population. Leurs désaccords, on n’en a rien à faire. Qu’ils travaillent et s’ils n’y arrivent pas qu’ils laissent leurs places à des personnes qui sont plus efficaces. Ces dernières ne manquent pas, y compris dans la commune de Koungou”, exhorte Sidi Ahamada-Hamidou.

Celui-ci précise que si Mhamadi Mroivili estime qu’Ahmed Souffou n’est pas à la hauteur de la tâche, le maire na pas besoin de sortir de l’ENA pour remplir sa mission. “Le maire doit s’entourer de personnes qualifiées qui ont conscience de la chose publique et qui agissent au bénéfice de la population. Ahmed Souffou a été choisi pour devenir maire en raison de sa personnalité sympathique et de l’animosité contre l’ancien maire Raos. D’autre part, Ahmed Souffou a été soutenu par des gens qui défendent leurs intérêts privés et non ceux de la commune de Koungou. La population a été dupée par des personnes malintentionnées qui ont vu en Ahmed Souffou une personne manipulable et qui ont investi sur lui”, continue-t-il.

Pour que les choses changent, il faudrait donc que l’équipe en place prenne conscience des enjeux en cours. “Le département, c’est nous qui le penserons, projetterons, construirons, ce n’est pas le Muzungu. Nous ne devons pas être attentistes vis-à-vis de la Métropole. Le monde nous regarde et personne ne nous fera de cadeaux”, estime Sidi Ahamada-Hamidou.

 

Faïd Souhaïli

17/09/2009 – Passion Sport : Naoilou Yahaya, trésorière du Cros

 
 
{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo Sport : Naoilou Yahaya, vous souvenez-vous de vos premières pratiques sportives ?

Naoilou Yahaya : J'aimais courir et j'ai commencé avec l'athlétisme en UNSS (Union nationale du sport scolaire) à Dzaoudzi. Je me suis blessée au genou en 4e et après ma longue convalescence je me suis tournée vers le basket. Il y avait les Harlem Globe Trotters de Pamandzi. Toute ma famille y jouait, surtout mes frères et c'était l'occasion de rentrer dans un collectif pour quitter la solitude que j'avais ressentie en athlétisme durant ma blessure. Il n'y avait pas beaucoup d'équipes féminines et on partait à Chirongui, Bandraboua. On montrait que les filles aussi pouvaient jouer au basket. Dans les années 80, jouer en short ou en jupette, ce n'était pas bien vu.

 

MHS : Quand avez-vous signé votre première licence ?

Naoilou Yahaya : C'était en 1982 à l'UNSS et en 1984 au basket. Le sport me permettait de quitter le milieu familial après l'école, d'avoir la liberté de faire quelque chose ailleurs qu'à la maison. Ce n'était pas très bien accepté, il y avait beaucoup de pression sur ma famille. Mais comme j'allais au basket avec mes grands frères et que ma sœur était l'un des piliers de l'équipe féminine, ma mère me laissait y aller. Elle suivait même nos matches. En revanche, mon père était beaucoup plus réticent.

 

MHS : Quels sont vos plus grands souvenirs sportifs ?

Naoilou Yahaya : Ce sont justement ces moments passés en famille autour du basket. Il y a aussi les années passées à Pessac (de 1990 à 2002). Le basket a permis de m'épanouir. Quand je suis arrivée en 1987 dans l'Hexagone, j'étais la seule Noire de mon lycée et grâce au basket j'ai pu m'intégrer et découvrir la région bordelaise en sortant de l'internat, en jouant à un niveau régional. J'y ai obtenu mon premier job étudiant en m'occupant des benjamins.

 

MHS : Et quels ont été les moments les plus difficiles ?

Naoilou Yahaya : C'est ma blessure au genou, d'autant plus qu'elle s'est produite lors d'une course qualificative pour le championnat UNSS de la Réunion que je menais. Je pensais que ma vie était finie, je ne pouvais pas sortir, je me suis même demandé si j'allais reprendre un jour le sport. Mais l'envie est revenue grâce à mon prof de sport Jack Passe qui a organisé des réunions d'athlétisme en UNSS.

 

MHS : Vous présidez la commission féminine du Cros. Que pensez-vous du sport féminin à Mayotte ?

Naoilou Yahaya : Rien n'est fait pour qu'une femme fasse du sport. Il y a peu de vestiaires pour nous changer, aucun système de garde d'enfants à proximité des terrains sportifs, pas de sport d'entreprise ou de sport loisir. Cela m'a choquée quand je suis revenue à Mayotte en 2002, c'est ce qui m'a poussée à créer une commission féminine au Cros. Nous avons initié des actions pour attirer les femmes au sport, comme la Course des amoureux ou Maman fait du sport. C'est ponctuel, les mamans viennent en nombre, mais cela ne les dirige pas pour autant vers les clubs et une activité continue. Depuis 2 ans, nous n'avons plus les moyens financiers de faire ces actions, le budget du sport est en chute, je ne sais pas comment on va s'y prendre.

 

MHS : Quelles infrastructures sportives vous ont le plus impressionné ?

Naoilou Yahaya : Je pense à la salle de Pessac. Dans ce gymnase, il y a tout. D'ailleurs l'équipe féminine de Bordeaux y venait jouer ses matches de coupe d'Europe, sur notre parquet. J'y ai entraîné Boris Diaw qui est aujourd'hui en NBA et en équipe de France. Il y a aussi les installations aux Seychelles. Quand on a vu ce qu'il y a ailleurs, on ne peut que se désoler de voir ce que nous avons nous à Mayotte. Aux Seychelles, il y a des plateaux qui ne sont pas forcément mieux que les nôtres, mais ils sont couverts et surtout ils ont un point d'eau. Ici, il n'y en a pas et en plus les jeunes n'ont pas le réflexe d'emmener une bouteille d'eau avec eux quand ils se rendent au terrain. Il faudrait se donner les moyens pour s'équiper en infrastructures. Toutes les îles de la région l'ont fait dans la perspective d'organiser les Jeux des îles de l'océan Indien ou des Rup. Même si nous ne respectons pas le délai initial de 2012 ou 2014, il faut tout de même amorcer ces grands chantiers. C'est ce qu'a fait l'île d'Elbe par exemple.

 

MHS : Que représente le sport pour vous ?

Naoilou Yahaya : "Le sport, c'est la santé", telle est ma devise. A travers les règlements sportifs, on apprend la vie, on doit être tolérant, on respecte l'autre, on apprend la citoyenneté. Grâce au sport, j'ai pu rencontrer des gens que je n'aurais jamais pu rencontrer autrement. C'est grandiose ! Par le Cros, j'apprends les arcanes du monde fédéral et olympique. En tant que dirigeante, je peux participer à l'évolution de l'île. Et si nous les femmes, on ne s'implique pas dans ces instances dirigeantes, on ne peut exprimer nos besoins. C'est à nous d'en être les porte-parole. Même si au début on gêne, à force de dire les choses, on nous écoutera.

 

Propos recueillis par Faïd Souhaïli

17/09/2009 – Journées européennes du patrimoine

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} Mayotte peu d’associations y participent. Parmi les plus actives, on retrouve l’association des Naturalistes de Mayotte. Cette dernière rassemble chaque année près de 500 personnes, sans parler des scolaires qui participent au rallye-découverte et un certain nombre d’animations proposées à l’écomusée de l’ylang et la vanille de Jimawéni.

Au programme de ces deux journées, des démonstrations d’artisanat traditionnel par un bijoutier de Sada, un fabriquant de chombos et une association de Mangajou qui présentera tous les usages du cocotier. Les Naturalistes mettront à l’honneur la pirogue à balancier, un foundi en a construit une spécialement pour eux et la terminera durant le week-end, à côté d’une exposition sur la pirogue dans la tradition mahoraise et régionale.

« Nous cherchons à faire revivre cet élément du patrimoine mahorais qui est en train de disparaître », explique Michel Charpentier, président des Naturalistes. « Nous ne voulons évidemment pas que les pêcheurs refusent la modernité des barques à moteur, mais juste sauver un savoir-faire et peut-être restaurer une pratique abandonnée depuis une trentaine d’années : les courses de pirogues à voile. »

Une autre exposition présentera les composantes et l’organisation de l’habitat traditionnel mahorais, ainsi que les matériaux de construction, le tout lié à un concours de fabrication de « mini bangas » à destination des jeunes. De nombreuses expositions sur les plantes médicinales, l’architecture du 14e au 18 e siècle, la vie quotidienne mahoraise,… seront à disposition des visiteurs.

Trois spectacles sont prévus toujours à l’écomusée : une pièce des Enfants de Mabawa samedi à 10h30, une représentation du Ballet de Mayotte samedi à 15h et trois groupes de debah dimanche à 10h30. A noter qu’une navette est organisée par la mairie de Sada entre le centre ville et l’écomusée tout le week-end. « L’an dernier nous avons eu beaucoup de visiteurs mahorais, nous espérons faire de même cette année. La pirogue et l’habitat traditionnel sont des éléments importants de leur patrimoine que les jeunes ne connaissent plus », estime M. Charpentier. Le reste du programme des Journées du patrimoine sera dévoilé par la préfecture.

 

 

17/09/09 – Les Mahorais de Marseille abandonnés

Le Regroupement des Mahorais de Marseille, association créée en 1993, risque de fermer ses portes. Elle a déjà licencié 3 de ses 4 salariés, mais il ne lui reste que 1.000 € en caisse et le loyer de 830 €, plus les charges et le salaire (au Smig) du mois à venir risquent de couler la structure. Elle recevait depuis des années une subvention du conseil général de Mayotte – de 10 à 30.000 € – lui permettant d'agir dans les domaines administratif et social au profit des 30.000 Mahorais de Marseille, mais cette année elle n'a reçu aucune réponse à ses demandes et courriers. Le président Ali Baco Abdallah "lance une alerte pour que le CG nous sauve, inon ça va fermer". Mais lors de son déplacement dans l'île durant un mois et demi récemment, il n'a pas réussi à rencontrer le président ou un collaborateur : "on dirait qu'ils me fuyaient", malgré "de belles promesses lorsqu'ils sont venus nous rendre visite à Marseille".

17/09/09 – « Tel qu’il est, ce décret ne sert à rien ! »

C'est par cette formule que le porte-parole de l'association Oudaïlia Haqui za Mmaoré, Daniel Zaïdani, a qualifié la signature du décret permettant de déclasser les terrains urbains situés dans la ZPG signé le 9 septembre par le premier ministre François Fillon. Ce décret doit permettre aux Mahorais de pouvoir obtenir des titres de propriété sur ces terrains qu'ils habitent depuis des décennies. Pourtant, cela ne se fera pas à titre gratuit comme cela a pu être le cas pour les parcelles appartenant au Conseil général. "Déclasser ces terrains en zone urbaine est en soi une bonne chose. En revanche, il faudra le faire contre de l'argent et même si les tarifs annoncés sont inférieurs au prix du marché, peu de Mahorais pourront se le permettre. Or l'objectif de ces décrets étaient bien de permettre à la majorité des Mahorais de devenir propriétaires de leur terrain, nous l'avons dit aux conseillers de François Fillon lorsqu'ils sont venus à Mayotte, ainsi qu'aux représentants de l'Etat lors des Etats généraux. Nous leur avons montré en quoi le foncier était spécifique à Mayotte" explique Daniel Zaïdani. Ainsi pour lui, ceux qui ne pourront pas payer seront obligés de demander des AOT. "L'AOT n'apporte aucune sécurité. Soit on ne pourra pas la payer, notamment les retraités qui gagnent 300 € par mois et qui doivent payer une AOT de 500 à 1000 € annuels, soit ce sera le statu quo, sans AOT, ni titre. On l'a bien vu dans l'affaire opposant la Mission Catholique à la préfecture à Dzaoudzi. Du jour au lendemain, elle a perdu le terrain. Avec une AOT, on ne peut pas se projeter vers l'avenir, il n'y a pas de transmission ni d'hypothèque possible." Avant que ce décret n'ait été adopté, les élus du Conseil général ont été consultés et n'ont pas émis d'objection. Le sénateur Soibahaddine Ibrahim Ramadani s'est déclaré satisfait de l'adoption de ce décret, ce qui n'est pas de bon présage selon Daniel Zaïdani. "Pour réparer les  dégâts, il faudrait un consensus des élus autour de la question. Or, hier j'ai entendu Ismaël Kordjee de la Direction des affaires patrimoniales et foncières à la radio et son intervention allait dans notre sens, ce qui signifie qu'il a eu le feu vert du président du Conseil général. L'unanimité sera difficile à obtenir, les partis sont plus préoccupés par leur structuration. Si rien ne change, l'Etat récupérera ces terrains à moyen terme. Il y a 10 ans, un député martiniquais a proposé un projet de loi visant à rétrocéder gratuitement des terrains urbanisés de la ZPG et il a été adopté. Pourquoi l'Etat n'a pas repris cette solution ici, au lieu d'inventer des choses qui vont dans le sens contraire des intérêts de la population ?" s'est interrogé le porte de Oudaïlia Haqui za Mmaoré.

17/19/19 – « Mahorais–Marseille » dans les bacs

Le second album de Salim Oxy intitulé "Mahorais–Marseille" est disponible dans les bacs à disques (M Service, Maison des Livres, Habari Presse, Superette et Baraka Coiffure à Sada et chez Chamou à Tsimkoura) depuis bientôt deux semaines. Le chanteur né à Tsingoni et basé à Marseille a eu la collaboration d’Aimé Souf, arrangeur de Wawa de Dr JB. Du coup, l’album contient beaucoup plus de sonorités malgaches que dans son premier opus "Watrazi". Nous y reviendrons dans notre édition de la semaine prochaine. Le prix de vente du CD s’élève à 10 euros.

17/09/09 – « Tanirazana », le premier album de Dô

Après de nombreuses apparitions sur les scènes mahoraises ces dernières années et plusieurs mois d'enregistrement au Studio Mapeka, Soundi dit Dô sort "Tanirazana", son premier album. Fabricant de gaboussi, l'artiste achève son projet auquel il consacrait une grande partie de son temps. Ce disque est composé d'onze titres, dont quelques uns faisant déjà figure de tubes : "Tchinga", "Cigarette"… Originaire de Chirongui, Soundi dit Dô répète au sein du foyer du village où les instruments – traditionnels et électroniques – sont concentrés, avec ses camarades qui l'accompagnent musicalement.

17/09/09 – Plateau Zouk Tour, le vendredi 9 octobre à M’tsapéré

Spécialisée dans la communication, le marketing, la production audiovisuelle et l’événementiel, Taréhi-Prod continue, depuis sa création en 2008, à collaborer avec les professionnels festivaliers de la région et de la Métropole. Après avoir organisé à Mayotte les concerts de Fanny et de Marvin, aux mois de juin et juillet derniers, Taréhi-Prod avec On The Moon Booking, son principal collaborateur métropolitain, également spécialisé dans l’événementiel et dans le management des artistes, veut "apporter et réconforter l’échange culturel mahorais avec l’extérieur et faire découvrir à l’ensemble des Mahorais une autre facette de l’événementiel".

 

Les quatre chanteurs proposés au Plateau Zouk Tour ont une renommée internationale. Ce sont des artistes aux talents multiples et prometteurs. La plupart de leurs tubes – "Je sais", "Tu es mon soleil", "Tous mes rêves" (Princesse Lover), "Septième ciel", "A fleur de vous", "Toute la nuit" (Warren), "Coupé décale", "On va gagner", "C'est ça l'amour" (Teeyah), "Mon ami" et "Tu n'es plus là" (Kim), sont connus à Mayotte.

En plus des artistes locaux qui assureront la première partie, le Plateau Zouk Tour promet une ambiance de folie et pleine d’émotion

16/09/09 : Etat civil: « il faut une réelle volonté politique »

25 agents et officiers de l'état civil des différentes mairies du Sud de l'île ont pu échanger ce mardi avec leurs homologues de la mairie de Mamoudzou. Organisée par le comité de pilotage pour l'état civil communal, mis en place depuis le mois de mars dernier pour améliorer et fiabiliser les services d'état civil de toute l'île, cette journée d'échange à permis aux agents de visiter un service parfaitement au point, qui utilise le matériel et les méthodes de travail adéquates. "Impressionnés" par leur visite, les agents ont pointé les différences et les manquements de leurs services, en ce qui concerne l'accueil du publique et l'organisation du travail. "Les mairies ont été construites sans penser à l'accueil des administrés", estime un officier d'état civil de Dembéni.

"A Mamoudzou il y a des guichets, des sièges pour l'attente, les gens ont été filtrés à l'entrée, dirigés vers le bon service,… Dans les autres communes il n'y a pas la volonté politique d'organiser cet accueil." D'une manière générale les visiteurs se sont montrés assez amers vis-à-vis de leurs élus. "On aura beau être mieux formés, avoir des meilleurs locaux, cela ne servira à rien s'il n'y a pas une réelle volonté politique derrière", estime un agent de Ouangani. Dans nos communes il manque toujours du matériel, une organisation, cela montre le désintérêt des élus pour l'état civil." Les agents en ont appelé au procureur Yves Dupas, chargé de l'état civil par le Parquet, pour sensibiliser les maires à ce sujet. "L'association des maires est présente dans le comité de pilotage et se montre intéressée", a rassuré le procureur qui précise que toutes les communes ne peuvent prétendre à un service de l'envergure de celui du chef lieu.

"L'important est de réfléchir à comment avoir un meilleur accueil, une meilleure organisation, une meilleure sécurisation dans la mesure des possibilités. Soyez imaginatifs, les communes ont un budget pour l'état civil alloué par la préfecture, il doit permettre de réaliser ces projets." Une autre journée d'échange aura lieu en décembre pour les communes du Nord qui iront visiter le service de la mairie de Koungou.

16/09/09 : Crash de l’A310 – 59 corps remis aux autorités comoriennes

C'est dans la plus grande discrétion que les corps des victimes de l'accident de la Yéménia ont été débarqués lundi du navire EDT Ares, qui les a repêchés à 7km de la côte. Pour la première fois, ce navire a accosté au port de Moroni pour décharger 59 corps. Les corps ont été conduits dans un hangar désaffecté de l'aviation civile. Le camion n'a même pas pris la route. Il est passé par une sortie dérobée entre le port et la société des Hydrocarbure pour éviter les regards indiscrets. Dans une odeur vive, le Croissant rouge et les médecins légistes français ont entamé le long travail d'identification des corps. "Le prélèvement commence ce lundi. Il va falloir une dizaine de jours pour terminer les formalités et remettre les dépouilles aux familles", a-t-on appris du coté de la cellule de crise installée au centre des opérations de secours. Du coté des familles, on se mobilise et on s'impatiente. Les proches de victimes étaient nombreux lundi matin sur les allées du port pour apercevoir le fameux conteneur.

Ahmed Elkabir, porte-parole du collectif des familles des victimes, assure que "c'est un début de soulagement. Nous allons pouvoir faire le deuil. Maintenant, nous allons penser aux procédures d'enterrement. Il va falloir être patients". L'inhumation risque d'avoir lieu avant même l'identification. "La priorité maintenant est de procéder à l'enterrement. Ces gens ont suffisamment souffert dans l'eau, il faut donc faire vite pour les inhumer. Les familles aussi attendent depuis longtemps pour faire le deuil", soutient Abdillah, secrétaire général du ministère des transports. Les familles comoriennes des victimes proposent déjà une inhumation collective. Un site a été identifié à Iconi pour recevoir les victimes du crash. Mais un problème se pose déjà pour cette inhumation collective. Des familles non comoriennes voudraient aussi leurs morts. Face à l'urgence de les enterrer, les familles comoriennes et le gouvernement proposent une solution. "Une fois que les prélèvements ADN seront faits, nous allons enterrer nos proches. Si jamais, il y a un non comorien qui est enterré, ses parents pourront venir le déterrer pour l'enterrer ailleurs", poursuit Elkabir. Les familles prévoient aussi de faire un mémorial sur le site ainsi qu'une mosquée pour faciliter les recueillements.

Cependant, les familles voudraient organiser 'enterrement en même temps que celui des corps repêchés en juillet au large de la Tanzanie. Et pourtant, sur les 25 dépouilles, 7 encore ne sont pas encore identifiées. Certaines familles refusent toujours les tests ADN. Dans son dernier communiqué daté du 12 septembre, la commission d'enquête indiquait depuis Paris que le travail de récupération des données sur les enregistreurs de vol de l'Airbus A310 relatives à l'accident du 30 juin dernier était achevé, et qu'à présent "les enquêteurs vont se consacrer à leur exploitation". C'est cette ultime phase de décryptage qui permettra de connaitre enfin avec exactitude les causes à l'origine du crash du vol IY 626 de Yemenia, qui a fait 152 morts. L'analyse pourrait prendre deux semaines, croit-on savoir dans les milieux proches de l'enquête, dont les conclusions sont très attendues afin de situer les niveaux de responsabilité dans le cadre d'un procès qui s'annonce complexe.

16/09/09 – 975€ récoltés à la soirée Wii pour les enfants diabétiques

Samedi 12 septembre passé, le Lion’s club Mayotte Ylang organisait une soirée Wii à la MJC de M’gombani, de 19h à 1h. L'objectif de cette soirée est atteint : 45 jeunes se sont portés candidats à ce défi fraternel et convivial. Neuf cent soixante-quinze euros de bénéfice ont été récoltés et permettront d'aider l’association des enfants diabétiques de Mayotte.

Au nom du Lion's club Mayotte Ylang, le président Geoffroy Leray remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cette soirée.

15/09/09 : Les décrets sur la ZPG sortent enfin

Après des mois d'attente, les décrets sur la gestion de la ZPG (Zone des 50 pas géométriques), domaine public inaliénable de l'Etat en Outremer situé à 80 mètres de la marée la plus haute, viennent enfin d'être publiés au Journal Officiel du 11 septembre. Ces deux décrets du code général de la propriété des personnes publiques (CG3P) portant des dispositions applicables à Mayotte sont très importants eu égard à la question foncière de notre île. A ce sujet, le sénateur Soibahadine Ibrahim Ramadani estime que "ce décret permettra ainsi, entre autres, le déclassement rapide de ces espaces". 

Dans la perspective de la départementalisation, l'article 32-4 de la Lodeom vise notamment, entre autres mesures, à étendre et à adapter les dispositions législatives relatives à l'expropriation pour cause d'utilité publique et à la constitution de droits réels sur le domaine public", ajoute notre élu. "Dans la mesure où Mayotte est comprise entre d'une part, les zones à risques naturels de glissements de terrain et de chute de blocs, intéressant 60% du territoire, pour une large part non constructibles en l'état selon l'Atlas du BRGM, et d'autre part a zone dite des cinquante pas géométriques appartenant au domaine public maritime de l'Etat, en partie occupée ou en voie de l'être sans garantie juridique, et entre les deux zones, plusieurs milliers d'hectares de terrain relèvent de l'indivision, incitant aux constructions illégales sous la pression de la pénurie".

M. Ramadani avait demandé que soient prévues trois priorités dans les ordonnances relatives à cet article. La première est "la mise en place d'un Plan de prévention des risques naturels (PPRN), en lieu et place de l'Atlas du BRGM, qui ne constitue qu'un document d'information et qui est, outre ses imprécisions, dépourvu de toute valeur juridique ou réglementaire, et de ce fait, non opposable au tiers". Sa seconde proposition est "l'extension à Mayotte de la compétence du Groupement d'intérêt public (GIP) chargé de reconstituer les titres de propriété en situation d'indivision, créé à l'article 19 de la Lodeom". Enfin, le sénateur préconise que soient mises en place "des dispositions incitant à l'installation des notaires à Mayotte".

15/09/09 : Foudroyé par un malaise dans l’avion

 

Un jeune homme originaire de M'tsapéré a perdu la vie dimanche dans l'avion en provenance de la Réunion. Installé avec son père depuis plusieurs années dans le département voisin, il a été atteint d'une grave maladie. Après de multiples séjours à l'hôpital sans succès, sa famille a décidé de le rapatrier sur l'île pour essayer de le soigner par la médecine traditionnelle. Selon son oncle, "il aurait déclaré lors de son embarquement à l'aéroport de Gillot, souffrir de maux de tête".

Il aurait visiblement "perdu la vie en plein vol" poursuit son oncle. Prévenus par l'équipage à l'atterrissage à l'aéroport de Dzaoudzi, les sapeurs pompiers se sont présentés sur les lieux où ils ont constaté le décès sous le regard des passagers choqués. Après avoir été admis à l'hôpital pour les formalités d'usage, le corps du défunt a été rendu à la famille en fin d'après-midi. Ses obsèques ont eu lieu dimanche soir vers 21 heures à M'tsapéré. Il était âgé de 23 ans. La rédaction de Flash Infos s'associe à la douleur de la famille et présente ses sincères condoléances.

14/09/09 : Un programme mais pas de films

Les amateurs de cinéma ont été grandement déçus ce week-end. Après plusieurs semaines de fermeture, le cinéma de Mamoudzou annonçait pour ce mois de septembre quatre films, dont l'adaptation du premier livre de la trilogie à succès Millénium, avec au moins une séance par jour. Un programme qui n'existe que sur le papier puisque le cinéma est resté portes closes tout le week-end, les films ne sont pas encore arrivés, apprend-on du service culturel qui n'a pas communiqué cette information précieuse au public.

11/09/2009 – Ce que j’en pense

Cette somme intègre de nombreux "services" que rendent les barrières de corail. Cela va de la protection des rivages contre les fortes houles ou les tsunamis, à la fonction essentielle d'alimentation pour toutes les espèces de vie marine. Mais le rapport met aussi en avant toutes les activités qui peuvent bénéficier de ces coraux et barrières de corail avec la protection apportée à l'aquaculture, la ressource renouvelable en termes d'aquariophilie, et bien sûr le tourisme et la pêche.

Avec ses 160 km de barrière de corail externe, en plus de ses récifs frangeants en bord de plage, auxquels on peut ajouter ses 1.500 km² de lagon, Mayotte dispose assurément là d'un trésor. Un trésor certes, mais un trésor fragile.

Pour l'instant à peine 30 km² en sont protégés, avec la réserve de la Passe en S et la pointe de Saziley où viennent (encore) pondre les tortues, centre d'intérêt à valoriser pour intéresser et attirer des touristes aujourd'hui et demain plus encore. Le projet de parc marin pourrait permettre aux espèces marines de se reproduire et grandir en sécurité, garantissant ainsi un stock de poissons pour les générations futures.

Mais l'aquaculture, l'élevage d'huitres perlières, l'aquariophilie constituent des enjeux économiques importants pour l'avenir, en termes de création de richesses pour l'île et donc d'emplois, tout comme des exploitations d'algues avec toutes les variétés existantes ou à découvrir et ce que cela représente pour l'alimentation, la santé, la cosmétique, sans parler de l'énergie de la houle ou des marées qui pourrait être captée sans aucun dommage à l'environnement.

L'ONU vient de publier son étude sur ce que peut "rapporter" un hectare de corail. Nous en avons des centaines disponibles autour de nous, à peine "utilisés" par les pêcheurs, quelques cages aquacoles, des centres de plongée et de randonnées nautiques. Ces derniers "génèrent" déjà des richesses pour Mayotte et en mettant en place la Charte d'approche des mammifères marins, ils assurent intelligemment une pérennité à leur activité.

Il n'appartient qu'à des investisseurs, des chefs d'entreprises de s'y lancer, avec le soutien actif de nos élus locaux et de l'Etat. Il faut lancer des études sur ces potentiels avérés ou à découvrir, inviter les jeunes à poursuivre leurs études dans ces domaines d'avenir, inciter les créations d'entreprises dans ces secteurs, lancer les formations adéquates, communiquer là-dessus, se rapprocher des centres de recherches comme cela est lancé avec l'Ifremer, faire venir des experts, des consultants qui sauront préciser tout cela et trouver les moyens pour Mayotte de valoriser de manière durable cet immense potentiel.

Mayotte dispose d'un magnifique lagon de près de 1.500 km² et de centaines d'hectares de coraux. C'est une richesse aujourd'hui quasiment inexploitée. C'est peut-être mieux qu'un gisement de pétrole ou une mine d'or qui se tarit… Encore faut-il que ça ne reste pas un potentiel.

 

Laurent Canavate

11/09/2009 – Justice : “La justice doit remplir sa mission demain, mieux qu’aujourd’hui”

Traditionnellement, tout cela se termine avec le sourire autour d’un verre. Mais cette année, ramadan oblige, une entorse a été faite puisque la présidente du tribunal de première instance, Marie-Thérèse Rix-Geay a fait savoir que le cocktail de bienvenue aurait lieu à l’issue du mois sacré.

Philippe Faisandier, nouveau procureur de la République près le TPI a exhorté tout le monde à mettre du sien pour que la justice soit administrée correctement à Mayotte. “La justice doit remplir sa mission demain, mieux qu’aujourd’hui”, a-t-il déclaré, tout en précisant que ses prédécesseurs avaient fait un excellent travail. Cela passe notamment par la construction d’un palais de justice. M. Faisandier remplace Gilles Rognoni parti à la Cour d’appel d’Aix-en-Provence. Valérie Mascarin a été nommée substitut du procureur et Clara Verger juge des enfants en remplacement de Michel Sastre.

11/09/2009 – 52 cas de grippe H1N1 à Mayotte

 

 

{xtypo_dropcap}"L{/xtypo_dropcap}a surveillance virologique est destinée à identifier les virus circulants, et ne constitue pas un décompte exhaustif du nombre d’infections par les virus grippaux à Mayotte", rappelle le bulletin. En effet, depuis la semaine dernière, les prélèvements sont recommandés uniquement pour les patients présentant des signes de gravité ou des facteurs à risque et dans le cadre de la surveillance sentinelle.

Les prélèvements n'ont donc pas augmenté par rapport à la semaine précédente, mais le taux de résultats positifs est, lui, en augmentation. "Sur 91 prélèvements réalisés, 38 (42%) sont positifs pour un virus de grippe A, dont 25 pour le virus A H1N1 2009 et 13 pour un autre virus A, en cours de sous-typage. Au total, 289 prélèvements ont été réalisés depuis le début de la surveillance, dont 90 (31%) résultats positifs pour grippe A, 52 cas de virus A H1N1 et 38 cas de grippe A saisonnière", peut-on lire dans le rapport.

La semaine dernière, un enfant de 12 ans a été hospitalisé au CHM avec une pneumonie et un statut virologique positif pour la grippe A H1N1. En vue de l’évolution clinique favorable, le patient est rentré à son domicile après 3 jours d’hospitalisation. Il s’agit du premier cas hospitalisé pour grippe à Mayotte. Le nombre total de passages aux services des urgences du CHM ainsi que le nombre de passages pour fièvre, toux ou grippe est en augmentation par rapport aux semaines précédentes. Aucun certificat de décès reçu à la Dass n’a mentionné les mots "grippe" ou "syndrome grippal".

"Toutes les sources d’information confirment l’augmentation progressive de l’activité de grippe sur l’île et sa diffusion géographique. La majorité des syndromes grippaux sont toutefois bénins, sans signes de gravité. La surveillance virologique indique que le virus de grippe pandémique n’a pas encore entièrement supplanté les virus de grippe A saisonniers à Mayotte, comme c’est le cas dans d’autres pays de l’hémisphère sud, notamment à la Réunion, mais une évolution dans ce sens est observée", conclut ce quatrième point épidémiologique.

UNE Mayotte Hebdo N°442 – Vendredi 11 septembre 2009

UNE Mayotte Hebdo N°442 – Vendredi 11 septembre 2009

UNE Mayotte Hebdo N°442 - Vendredi 11 septembre 2009  Société

Dossier fille-mère

 Dossier 5 pages

> Evènement : Visite du Conseil d'état
>
Justice : 18 mois fermes pour trafic de bengué
>
Education : Restauration scolaire dans les 17 communes
> Santé : 52 cas de grippe H1N1 à Mayotte

> Région : Ambiance mo.rose por le ramadan en Grande Comore
> Mayotte ECO : Contrôles renforcés au port – Conjoncture économique
> Tounda : Sortie de la compil' hip-hop de Djesh

 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes