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08/10/09 – Un concert pour soutenir les jeunes diabétiques

Faute de subventions octroyées depuis 2007 par la CDM, l'association du Club des familles de l'AJD (Aide aux jeunes diabétique) de Mayotte est dans une situation financière difficile qui l'a contraint à fermer son local. Afin de ne pas cesser son activité en janvier 2010, elle organise en collaboration avec l'association Nafassi un concert de soutien le vendredi 23 octobre au Relais de Bandrélé.

Des artistes comme Lathéral, Bo Houss, Trio, Bob Dahilou, Joe Fils, Shakires et d'autres ont d'ores et déjà répondu à l'appel de l'association, qui se trouve dans une situation d'urgence. Les fonds récoltés lors du concert et par un appel aux dons devraient permettre le maintien momentané des actions au sein de cette association reconnue d'intérêt public.

08/10/2009 – Photographie : Bruno de Villeneuve sort ses « Mains »

 

 

{xtypo_dropcap}"I{/xtypo_dropcap}l a fallu du temps pour rentrer dans la vie de ces personnes, et obtenir leur confiance. Ce qui m’a aidé, c’est que je vis "à la mahoraise". Je vais aux champs, aux mariages, je râpe la noix de coco, c’est comme ca que j’ai appris tout ce que je sais", nous explique le photographe. En résulte la série de livres intitulés "Mains", un thème original qui s’est imposé à lui. "J’ai choisi ce thème pour deux raisons. Tout d’abord parce que je suis moi-même un artisan, mes mains sont mon premier outil. En suite, au fil des scènes auxquelles j’ai assisté, dans les mariages et d’autres cérémonies, les mains des personnes m’ont beaucoup intéressé. Et c’est en regardant dans ma banque d’images que j’ai réalisé le nombre de photos que j’avais sur le sujet."

De ces photos, il a réussi à sortir deux tomes illustrant la vie quotidienne des Mahorais, à travers l’usage de leurs mains. Un travail de longue haleine pour lequel il lui a fallu jouer le rôle de photographe, maquettiste et d’éditeur. Une nécessité pour toute personne qui souhaite publier un livre de photos exclusivement sur Mayotte. "Les grandes maisons d’édition ne s’intéressent pas encore aux livres sur Mayotte, excepté pour la littérature. Ca viendra peut-être avec la départementalisation, du coup j’essaye de tout faire moi-même. C’est un investissement sur le long terme."

Comment ouvrir une noix de coco ? Comment tresser ? Comment nouer un fagot ou appliquer du henné ?… Autant de questions dont les réponses sont ici illustrées. C’est le savoir-faire mahorais qui est mis en avant. Chaque photo est accompagnée d’un texte explicatif. Des traditions et des habitudes parfois vouées à disparaitre, et qui grâce à l’art du photographe pourront témoigner de l’ingéniosité des anciens dans une société où la mécanisation et la technologie commencent leur règne.

 

Halda Toihiridini

08/10/2009 – Visite de photographes

 

 

{xtypo_dropcap}F{/xtypo_dropcap}ils d'un photographe qui avait un magasin à la Réunion, Roland Benard vit de ses photographies depuis 1965, l'année où il est sorti de l'école de photo ETPC, rue de Vaugirard à Paris. Outre des livres d'images dont certains publiés à compte d'auteur, il a aussi effectué de nombreuses photos de presse pour les magazines Enjeux économiques, Via et Cascavelle. "Occasionnellement, surtout pour les éruptions volcaniques, j'ai aussi envoyé des photos à L'Express, Pèlerin Magazine et Paris Match", se souvient le photographe.

Roland Benard est arrivé le 28 septembre dans l'île et repartira le 27 octobre, accompagné par Michel Bordieu, venu l'assister pour les prises de vue et faire les maquettes sur place le plus rapidement possible. Ils sont venus sur l'île à la demande de l'éditeur Orphie, spécialiste de l'Outremer pour les livres de cuisine, les encyclopédies ou les guides de randonnées. Le premier ouvrage qu'ils doivent réaliser est justement un livre de recettes de cuisine, comme le dernier que vient de sortir Roland Benard, intitulé "La bonne cuisine de la Réunion par tante Mariette". A Mayotte, ils ont pris contact avec des cuisiniers pour leur faire découvrir les plats traditionnels.

Le second ouvrage, plus généraliste, sera consacré à la vie quotidienne des habitants, une sorte de guide pratique "avec tout ce qu'on peut trouver en faune, en flore, en architecture, en traditions, etc.", explique le photographe. Enfin, un troisième beau livre d'images sera rempli de photos esthétiques de paysages, de gens, de makis, de tortues, de roussettes, etc. La part belle sera faite aux richesses naturelles du lagon, mais aussi à celles de l'intérieur des terres, "une faiblesse des autres livres qui existent déjà", remarque Roland Benard. Une quarantaine de cartes postales, en format standard mais aussi en grand format à partir de thématiques sur la faune, la flore ou l'artisanat, est également prévue.

Le photographe s'était déjà rendu sur l'île en 1997, pendant les événements à Anjouan, pour le magazine Via. Il trouve les paysages, les gens et leurs habits toujours aussi beaux, mais a plus de mal à faire de belles photos des rues des villages, jonchées d'ordures et bordées de bâtiments en construction. Son objectif est de trouver des endroits qui ne sont pas encore très détériorés par l'urbanisation anarchique, pour donner une belle image de Mayotte à l'extérieur et attirer les touristes, même s'il déplore les prix "prohibitifs" des billets d'avion, le manque d'infrastructures hôtelières et un service aux clients très en deçà de ce qu'il a pu connaître à l'île Maurice par exemple.

 

Julien Perrot

08/10/2009 – Culture : Théâtre

 

 

{xtypo_dropcap}"E{/xtypo_dropcap}pilogue d'une trottoire" a été interprété pour la première fois en 2007, au Festival d'Avignon avec une coproduction de la Scène nationale d'Annecy. En 2008, le texte d'AKM a été joué à la Réunion, à Madagascar, au Mozambique, à Mayotte et en Allemagne.

"Mulher Asfalto" : "Epilogue d'une trottoire". Le texte a été traduit en portugais cette année, avant d'être présenté en Espagne, au Festival de cinéma africain de Tarifa, puis à Porto (Portugal) et au Brésil. Continuant à faire le tour du monde, "Mulher Asfalto" fait salle comble actuellement en Argentine. Sur le site Fiba.com, les tickets sont tous vendus.

Créé il y a douze ans, le Festival international de Buenos Aires est une vitrine pour les expressions les plus marquantes des arts scéniques contemporains. Le tremplin argentin du théâtre connaît un grand succès cette année encore, avec tous les tickets vendus pour la plupart des spectacles, dont "Mulher Asfalto".

AKM a commencé à écrire ce texte en 2005 à Tananarive (Madagascar), dans "L'improbable vérité du monde", un projet du Centre dramatique de l'océan Indien qui regroupait des artistes français, suisses, mozambicains, réunionnais et mahorais. "J'ai été violemment frappé par la condition de la prostitution à Madagascar", raconte le dramaturge mahorais, après avoir rencontré des prostitués et longuement parlé avec elles.

Lors d'un déplacement au Kenya quelque temps après, AKM dit avoir vu les mêmes conditions, "mais cette fois-ci c'étaient des Ethiopiennes". En 2007, poursuit-il, lors de la création des "Veuves"* à Maputo (Mozambique), AKM a encore travaillé avec des prostituées. "Epilogue d'une trottoire" n'est pas une reproduction des témoignages de ces "belles de nuit". C'est un long poème qui montre la manière dont le corps de la prostituée est réduit à un objet commercial. "Elle ne parle pas d'elle comme un être humain, mais d'une viande vendue sur un trottoir".

Pour l'intrigue de cet épilogue, l'histoire se déroule vers 3 heures du matin, lorsqu'un client demande à une prostituée un sexe qui n'est pas celui de l'homme ni celui de la femme…

La rencontre exacerbe la passion. Le client veut en effet un troisième sexe qui n'existe pas. Il jette de l'huile sur le feu : si la marchande de plaisir ne lui donne pas ce sexe-là, il l'ouvrira lui-même avec son couteau au niveau de sa nuque.

Ce troisième sexe, fait comprendre AKM, est tout simplement le "fantasme" du client qui sera satisfait par la parole de la prostituée. "Par la poésie elle crée le crée le sexe qui n'existe pas".

A travers cet "Epilogue d'une trottoire", Alain-Kamal Martial continue à jouer son rôle de "passeur de parole" et "créateur d'énergie de parole". "Je ne bricole pas des pièces de théâtre, je déchire des cris, des rires, des énergies de vie, des transes, des coups de couteaux, des ciseaux, des choses qui m’habitent et qui se révèlent sur le plateau", écrit-il.

 

Rafik

* "Les Veuves" – Editions Théâtrales (2008) – France

07/10/09 – Forum économique : synergie et prospective au cœur des débats

Allons-nous vers la fin des stratégies individuelles économiques ? En tout cas, cette soirée d'ouverture du 5ème Forum des îles de l'océan Indien a indéniablement résonné comme une ode à la prospective et à l'intégration économique régionale. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si cette thématique est la principale, et la première, qui sera évoquée au cours de ce forum, ce mercredi. L'insularité, comme l'a rappelé M. Venkatasamy, président de l'Union des chambres de commerce et d'industrie de l'océan Indien (UCCIOI), présente son lot d'avantage, notamment pour le secteur du tourisme, mais également des inconvénients, décuplés par ces temps de crise, que les "îles ne peuvent plus affronter en solo". "Nos contrastes et nos différences sont nos richesses", a pour sa part déclaré le président de la CCI Mayotte M. Castel. "Désormais, l'attractivité et la compétitivité de la zone ne doivent plus uniquement passer par la valorisation des atouts respectifs de chacune des îles, mais par l'optimisation de leurs complémentarités".

Dans cette perspective, la réflexion autour de la prospective globale que se propose de porter l'UCCIOI est énorme, autant que les défis sont nombreux : économiques, écologiques, énergétiques, alimentaires, démographiques et climatiques", a énuméré M. Castel. Et pour tous ces sujets, il préconise de "mettre l'innovation au cœur des débats". De son coté, M. Venkatasamy souligne la part prépondérante qui doit être faite à "l'intelligence économique et l'information stratégique, des outils indispensables de développement et de compétitivité". Pour lui, ce forum et les travaux futurs de l'UCCIOI devront "définir une vision globale des stratégies de développement de l'océan Indien, partagée et lisible par tous", qui "façonnera le visage économique de l'océan Indien dans les années à venir".

L'aérien dans la zone, "un thème polémique et difficile", comme l'a décrit M. Venkatasamy sera également à l'honneur de ce 5ème Forum économique des îles de l'océan indien. "Il faut être brave pour entreprendre un voyage dans la zone", a-t-il dit. Une ironie qui dévoile l'éventail de solutions qui pourraient être avancées pour enrichir et améliorer l'offre de transport aérien, malgré une concurrence que l'on sait acerbe du fait de l'étroitesse des volumes de marché. Le forum se propose aussi de répondre aux défis du secteur de la pêche  dans l'océan Indien occidental, qui doit à la fois garder son attractivité et attirer plus d'exploitants locaux, tout en préservant la ressource de ses 6 millions de kilomètres carré de zone économique exclusive. Enfin, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat chargé des Transports représentant la présidence de la Commission de l'Océan Indien, à laquelle Mayotte n'est toujours pas adhérente malgré le financement important de la France, a insisté sur le fait que, pour tous ces thèmes et par ces temps de crise, "jamais la synergie des politiques économiques n'a été si primordiale dans la région", et a assuré le soutien de l'Etat français dans ces efforts de développement.

07/10/09 – Ouverture de l’aérogare pour 2012

Le secrétaire d'état chargé aux transports Dominique Bussereau est en visite à Mayotte jusqu'à la fin de l'après-midi. Arrivé hier à la mi-journée, Dominique Bussereau a fait le tour de la plateforme aéroportuaire dans l'après-midi avant de rencontrer les représentants des compagnies aériennes de la région à Koropa. La nouvelle aérogare de l'aéroport de Pamandzi est en bonne voie puisque l'appel d'offres sera lancé à la fin du mois. "Les travaux débuteront en 2010 pour se terminer à la fin 2011. L'ouverture de l'aérogare se fera à la mi-2012" a indiqué le secrétaire d'état. L'appel d'offres concerne la construction de l'aérogare et la gestion en concession de l'aéroport. L'appel à candidature a été lancé et 4 groupes sont candidats pour ce chantier évalué à 50 millions d'euros (dont 12 de l'Etat).

En ce qui concerne la piste longue, le coût est évalué à 200 millions d'euros. Pour l'instant, le projet est en phase d'études et ne devrait être effectivement en chantier qu'à partir de 2013 pour une ouverture en 2015. Le gouvernement espère que Mayotte se transformera en RUP pour pouvoir bénéficier du FEDER (Fonds européen de développement régional) de l'Union européenne. "Les élus mahorais souhaitent l'installation de compagnies supplémentaires à Mayotte" a annoncé Dominique Bussereau à l'issue de sa rencontre avec les compagnies aériennes de la région (Air Austral, Air France, Air Madagascar, Air Seychelles, Air Mauritius et Comores Aviation). Certaines d'entre elles ont des projets dans les cartons pour desservir Mayotte et lors de la discussion avec le secrétaire d'Etat, il a été évoqué la concurrence possible des compagnies du Moyen-Orient, l'éventuelle installation de compagnies à bas prix et de la crise actuelle qui a fait baisser le nombre de passagers et de touristes dans la région.

Dominique Bussereau a aussi affirmé qu'il examinerait la question du transport scolaire ("Cela me tient à coeur, 33 000 élèves sont transportés tous les jours dans mon département"), celle des routes et du transport en commun. "On a parlé de l'aérogare, mais cela implique que l'on s'intéresse à la desserte" a-t-il ainsi affirmé. Aujourd'hui, Dominique Bussereau sera à Longoni pour rencontrer les acteurs du port et évoquer la question de la desserte maritime de Mayotte.

06/10/09 – Forum économique : Plus de 250 personnes attendues

Mayotte accueillera dès ce soir le 5ème Forum Economique des îles de l’Océan Indien, et ce jusqu’à vendredi. Plus de 250 personnes sont attendues. Parmi les invités, on dénombre bien sûr les membres des délégations des Chambres de commerce et d’industrie des Comores(70 personnes), de Madagascar (80 personnes), de Mayotte (80 personnes), de l’île Maurice (15 personnes), de la Réunion (32 personnes) et des Seychelles (7 personnes), mais aussi un membre de la CCI de Belgique et de nombreux intervenants, experts et particuliers. Tous sont attendus, ce mardi soir à partir de 18h, pour la cérémonie d’ouverture qui se déroulera à Koropa, en présence notamment de Dominique Bussereau, Secrétaire d’Etat chargé des transports.

Après être passé par Moroni en octobre dernier, le Forum économique des îles de l’océan indien est organisé cette année par la Chambre de commerce de Mayotte, présidée par Serge Castel, en partenariat avec l’Union des chambres de commerce et d’industrie de l’Océan Indien (UCCIOI) et la Jeune chambre économique de Mayotte. Et pour cette 5ème édition, quatre thèmes sont à l’honneur : la prospective économique dans l’Océan Indien ou le défi de l’intégration régionale, les potentiels et écueils de la filière de la pêche, l’attractivité régionale du tourisme de la zone, et la desserte aérienne dans la zone de l’Océan Indien. Tous les participants pourront également approfondir ces thèmes et discuter plus directement lors de rencontres Business to Businness (B to B).

06/10/09 – Visite de Dominique Bussereau

Le Secrétaire d'Etat chargé des transports sera à Mayotte mardi et mercredi. Après son arrivée mardi à 11h30 et l'accueil populaire et militaire, M. Bussereau présidera une réunion à l'aéroport sur les problématiques aéroportuaires (piste longue, nouvelle aérogare et mise en concession de l'aéroport). Il se rendra ensuite à la tour de contrôle pour une présentation de l'aérogare et des enjeux du réaménagement. A 17h, le Secrétaire d'Etat se rendra au Koropa pour une réunion technique avec les compagnies aériennes sur la desserte de Mayotte, il restera sur place pour inaugurer, à 18h, le 5ème forum économique des Iles de l'Océan Indien. Mercredi, M. Bussereau visitera à partir de 10h les installations portuaires de Longoni, avant de prendre part à une réunion avec les acteurs du monde portuaire à 10h45. Un point presse aura lieu après cette réunion et avant le départ du Secrétaire d'Etat. Sous réserve de confirmation, le ministre de la Défense Hervé Morin devrait se rendre à Mayotte le 16 octobre, après un passage à la Réunion.

05/10/09 – Le CDTM prépare 2010 dans la tourmente

La direction du Comité du tourisme de Mayotte (CDTM) a annoncé jeudi vouloir "rationaliser le déploiement de l'effort promotionnel de la destination et mieux développer les compétences régaliennes du comité" pour les années à venir, et ce dès 2010. Une volonté de réformes stratégiques, portant principalement sur l'accueil des touristes en interne et le référencement de la destination, dont la réalisation est toutefois suspendue à la gestion de sortie de crise financière et politique qui frappe, en cette fin d'exercice 2009, le CDTM. En effet, le comité du tourisme, confronté à une situation financière délicate (un plan de redressement est en cours), pourrait, si le conseil général ne vote pas rapidement la libération des crédits budgétaires déjà engagés par la structure (900.000€), se retrouver rapidement en liquidation. Dans ce contexte incertain, la direction a cependant présenté ses objectifs pour 2010 et un bilan, positif, de sa présence au salon Top résa, qui s'est déroulé du 22 au 25 septembre dernier, à Paris, portes de Versailles.

Lors de ce salon, des contacts ont été pris avec les partenaires du CDTM, dont Air austral et Tourcom, et d'autres ont été renoués avec les homologues de Madagascar et la Réunion (Office de Tourisme et IRT) pour programmer des partenariats et des échanges d'expériences entre les trois îles. Mayotte a également été l'invitée d'honneur de Tourcom sur le stand de Run Voyages (Réseau d'agences de voyages implantées à la Réunion et Tour Opérateur) distribuant des produits et packages touristiques sur Mayotte. Une vingtaine d'agents de voyages ont aussi bénéficié d'une présentation personnalisée et d'une formation sur Mayotte et se sont vu remettre un manuel des ventes pour prescrire Mayotte à leurs clients en 2010. Enfin, Hervé Novelli, Secrétaire d'Etat au Tourisme et Georges Colson, le président du Snav (syndicat national des agents de voyages) ont salué la présence de Mayotte et la qualité de son stand lors de ce salon. Concernant la stratégie d'action 2010, la représentativité sur les salons nationaux sera revue à la baisse. De 5 à 6 salons annuels, le comité ne devrait plus que se déplacer sur 3.

Soit une présence incontournable sur Top Résa, pour "maintenir et renforcer le référencement de Mayotte chez les Tour opérateurs", une présence accrue sur le salon annuel de la plongée, activité fortement pourvoyeuse de touristes pour l'île, et un déplacement sur un troisième rassemblement qu'il reste à arbitrer. Autre axe de travail établi, privilégier le positionnement de Mayotte au sein des formules "combinées" proposées par les Tours opérateurs : "il est actuellement difficile de vendre Mayotte comme une destination à part entière, faute d'infrastructures d'accueil suffisantes et compte tenu de la relative faiblesse de l'offre d'activité", a indiqué M. Gravier, directeur du CDTM. Un effort de promotion auprès de la clientèle réunionnaise, bassin à haut pouvoir d'achat et géographiquement proche de Mayotte, entamé lors de Top résa, et une refonte du site Internet du comité ont également été évoqués.

05/10/09 – Forum économique : lancement ce mardi

La Chambre de commerce et d'industrie de Mayotte accueille cette semaine le 5ème Forum Economique des îles de l'Océan Indien, du mardi 6 au vendredi 9 octobre. Ce Forum est organisé une fois par an par l'Union des Chambres de Commerce et d'Industrie de l'Océan Indien (UCCIOI), qui regroupe les Chambres de commerce et d'industrie (CCI) ou groupements de CCI des Comores, Madagascar, Mayotte, Maurice, Réunion et Seychelles. Des délégations de tous ces pays sont attendues, et les opérateurs économiques de la zone Océan Indien pourront cette année débattre autour de quatre thèmes : la prospective économique dans l'Océan Indien ou le défi de l'intégration régionale, la filière de la pêche : quels potentiels et écueils, le tourisme régional : quelle attractivité régionale, et la desserte aérienne dans la zone de l'Océan Indien, mais aussi échanger plus directement lors de rencontres Business to Business. (B to B). La cérémonie d'ouverture se déroulera mardi soir à 18h au Koropa, en présence de Dominique Bussereau, Secrétaire d'Etat chargé des transports,  et de nombreuses personnalités du monde politique, économique et diplomatique.

02/10/09 – Un couple de randonneurs se perd dans les montagnes

Grosse frayeur pour ce couple de cinquantenaires qui s’est perdu dans les montagnes de M'tzamboro (Nord de Mayotte). Mercredi soir, incapables de se repérer à la nuit tombée, les randonneurs ont contacté un de leur proche qui a alerté la gendarmerie. Les promeneurs ont été finalement localisés après une heure de recherches, grâce aux gendarmes.

02/10/09 – Journée de la sécurité intérieure

Cette année, la Journée de la sécurité intérieure aura lieu le samedi 10 octobre de 8h à 12h, au ponton des croisiéristes avec la Paf, à la caserne des pompiers ou à la gendarmerie de Mamoudzou. Une fois de plus, les animations mobiliseront l'ensemble des services de sécurité présents à Mayotte. Gendarmerie nationale, pompiers et police aux frontières seront là pour présenter leur métier, les formations et leurs missions quotidiennes. Ces animations constituent l’occasion de découvrir les différentes méthodes de travail de tous ces services de sécurité publique, et aussi d’échanger avec les personnels qui assurent la protection des populations, mais ne doivent pas leur inspirer la peur. Le préfet de Mayotte sera présent pour l’occasion.

02/10/09 – Stages de formation en agrobiologie à Madagascar

L'association réunionnaise Opération SRI Madagascar a pour but de soutenir financièrement l'association malgache Tefy Saina et de favoriser par la communication, la mise en place de projets et de partenariats la diffusion du Système de riziculture intensive (SRI) et de l'agrobiologie.

Tefy Saina propose de répondre à la forte demande de formations en agrobiologie qui s'est manifestée à Mayotte et à la Réunion, en proposant dans différents centres dans toute la Grande Ile des formations à la carte dans les domaines suivants : agrobiologie, agroforesterie, techniques de compostage, mulching, cultures associées et rotation des cultures, biopesticides, culture attelée bovine, riziculture intensive, captage et gestion de l’eau, fabrication de matériel agricole adapté, construction écologique, etc. Pour télécharger le catalogue de formations, rendez-vous sur : www.srimadagascar.com

02/10/09 – Double médaille du travail chez Disma

Akil Kassamaly et Jakir Hauffenbay, respectivement gérant et co-gérant de la société Disma, ont reçu, sur initiative de leur personnel, la médaille du travail, la semaine dernière.

M. Kassamaly, fondateur de Disma, a débuté cette aventure entrepreneuriale il y a 18 ans et il fut rejoint deux an plus tard par M. Hauffenbay (16 ans d'ancienneté).

L'entreprise Disma compte aujoud'hui 35 employés. Elle est spécialisée dans la distribution de matériel, d'outillage et d'équipement pour le bâtiment, et distribue en exclusivité de nombreux produits de marques et de normes européennes. Elle compte enfin une enseigne autonome, Akxion cycle, distributeur de scooters et motos des marques Piaggio et Gilera.

02/10/09 – « Mieux comprendre la société mahoraise »

L'Occidental qui arrive à Mayotte découvre une société différente de la sienne. A défaut de la comprendre, il vit souvent à côté d'elle, en dehors d'elle. Pour mieux saisir comment fonctionne la société mahoraise, l'association des Naturalistes a fait appel à Mouhoutar Salim, fin connaisseur des traditions mahoraises, qui avait donné l'an passé une conférence très remarquée sur "La conception de la mort dans la société mahoraise".

La société mahoraise est structurée par des liens sociaux forts que constituent la famille, la communauté villageoise, les classes d'âge, la religion… La place de la femme dans la société est plus complexe qu'on le croit généralement. Le respect des jeunes à l'égard des aînés et des foundis (ceux qui ont la connaissance) est encore très marqué. Les grands évènements de la vie : naissance, mariage, décès sont accompagnés d'un rituel spécifique.

Cette conférence sera l'occasion de découvrir et comprendre le mode de fonctionnement de la société mahoraise, et de l'individu dans cette société.

"Mieux comprendre la société mahoraise" par Mouhoutar Salim, jeudi 8 octobre à 17h30, salle du conseil général.

02/10/2009 – Handball : Assemblée générale de la ligue

 

 

{xtypo_dropcap}“Q{xtypo_dropcap}uand un père de famille a des difficultés, les enfants ne doivent pas demander des vêtements de marque.” La phrase d’Echati Maanrifa, directrice de la DSAJ peut sembler péremptoire, mais dans le contexte actuel de crise, elle résume assez bien ce que beaucoup ne voulaient pas reconnaître : le conseil général ne peut pas venir au secours de tout le monde.

La ligue de handball a hérité l’an dernier d’une dette de 85.000 € et actuellement la situation n’est pas résolue puisqu’en 2009, la ligue a engagé 94.000 € de dépenses et aujourd’hui, seuls 34.000 € ont été réglés. Des créanciers tels qu’Air Austral grincent des dents et sont réticents pour continuer à fournir des prestations à la LMHB. “Il ne faut pas oublier le contexte dans lequel nous avons repris les affaires. Aujourd’hui, il s’agit de s’interroger sur la continuité de nos actions”, a alors gravement annoncé le président de la ligue, Ouirdani Vita. Ainsi, l’aide du conseil général s’élevait à 150.000 € en 2007, elle est passée à 100.000 € en 2008 et 16.000 € en 2009.

Un membre de la FFHB, Marcel Dijoux, est venu faire un audit des comptes de la LMHB. “Ces difficultés ne doivent pas handicaper le développement de nos actions”, a affirmé Ouirdani Vita en direction des représentants des principaux financeurs que sont l’État (DJS) et la CDM (DSAJ). En effet, la ligue risque de réduire ou annuler certaines actions faute de financement. De plus, bien que les trois techniciens œuvrant à la LMHB aient été intégrés au conseil général, la ligue n’a pas les moyens de payer les deux agents administratifs qui sont à sa charge. “Elles ne sont pas payées depuis 3 mois, ce n’est pas normal”, a soutenu pour sa part Haïroudine Anziz, président de la commission des finances de la LMHB. Celui-ci a tiré le signal d’alarme.

 

“Malgré les difficultés, il y a eu des avancées, cela démontre que l’on peut travailler”

 

“Si on continue comme ça, on ne va pas s’en sortir. Nous devons 35.000 € à la CSSM et d’ici fin décembre, la situation va s’aggraver. Le plan d’apurement n’a pas été respecté, le plan des recettes venant des clubs non plus. Or, pour que l’on obtienne des subventions ou des compléments de subvention, il faut justifier ce que l’on fait. Il faut que l’on soit crédible”, a-t-il lancé devant une assemblée quelque peu médusée.

Désormais, la LMHB n’a plus le choix : les clubs qui n’auront pas réglé leurs dettes ne pourront s’engager pour la saison 2009/2010. La FFHB a été catégorique là-dessus, l’époque du non-respect des sanctions financières est révolue. Sur le plan sportif, la LMHB a enregistré un bond de 250 licenciés en 2008 (2.500 en 2007, 2.750 en 2008), de nombreux cadres techniques et arbitraux ont été formés.

L’ASC Tsingoni a été stoppée en demi-finale du championnat de Nationale 3 à Rueil-Malmaison et la sélection des 16 ans a terminé finaliste du tournoi de la Commission jeunesse et sports de l’Océan Indien. “Nous avons des perspectives d’avenir. Il n’y a que l’unité qui fera grandir, développer notre handball”, a déclaré le président Ouirdani Vita en remerciant tous les acteurs du handball mahorais.

Echati Maanrifa a exhorté le monde du handball à ne pas baisser les bras malgré les difficultés financières. “J’entends vos demandes, notamment en matière d’infrastructures. Celles-ci doivent être bien gérées et entretenues par les utilisateurs. Malgré les difficultés, il y a eu des avancées, cela démontre que l’on peut travailler. Il faut que la solidarité mahoraise ne soit pas un vain mot et que vous encadriez les jeunes, sinon ils tomberont dans la délinquance.”

La saison 2009/2010 ne s’annonce pas de tout repos. Mais si la passion l’emporte sur le reste, l’année handballistique peut réserver de belles surprises.

 

Faïd Souhaïli

 


 

Des licences délivrées au compte-goutte

Les équipes de handball comptant reprendre le chemin des compétitions ont été priées dimanche de ne pas trop râler quant au délai de délivrance des licences. En effet, l’ordinateur qui contenait toutes les informations sur les licenciés a été volé et ce sans effraction des locaux de la ligue. En ce moment, les agents administratifs n’ont qu’une machine et les licences se font donc moins vite qu’auparavant.

 

Hommage à Bavou

Le président de la ligue n’a pas oublié dans ses remerciements de féliciter Mohamed Loutoufi alias Bavou, élu meilleur ailier du championnat de France 2008/2009. Le Tsingonien joue à Istres et est pour l’instant le seul Mahorais à évoluer au plus haut niveau français, voire européen puisque Bavou avait passé une saison au Valur Reykjavik en Islande.

02/10/09 – Le prix des carburants à la baisse

Fixés tous les deux mois par arrêté préfectoral, les prix de vente au litre des produits pétroliers à Mayotte sont en légère baisse depuis ce jeudi 1erer août, même s'ils restent encore plus élevés que ceux relevés le 10 juin dernier. octobre par rapport au 1

L'essence passe ainsi de 1,28 € à 1,24 €, le gazole de 1,07 € à 1,05 €, le pétrole de 0,65 € à 0,64 €, le mélange deux temps de 1,29 € à 1,26 € et le mélange détaxé de 0,85 € à 0,82 €. Les évolutions actuelles des cours mondiaux du pétrole et du dollar sont favorables à l'évolution des prix à la baisse des produits pétroliers, les stocks de réserves de brut annoncés par les Etats-Unis, nettement supérieurs aux attentes, ayant fait chuter légèrement les cours du baril sur un marché encore inquiet quant à l'évolution de la demande.

02/10/09 – Colloque sur les îles Eparses lundi au Palais du Luxembourg

Ce lundi 5 octobre, un colloque intitulé "Les îles Eparses : terres d'avenir" organisé par le groupe d'études du Sénat sur l'Arctique, l'Antarctique et les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf), présidé par le sénateur Christian Cointat, a lieu au Palais du Luxembourg à Paris.

Ce colloque propose d'explorer les potentiels économiques, environnementaux et patrimoniaux des 5 îles qui composent le 5e district des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) depuis la loi du 21 février 2007 : Bassas da India, Europa, Juan de Nova, Glorieuses et Tromelin. Le député Jérôme Bignon, président de l'Agence nationale des aires marines protégées y interviendra notamment pour évoquer la stratégie des aires marines protégées Taaf-Mayotte.

Après la clôture du colloque par Marie-Luce Penchard, secrétaire d'Etat à l'Outremer, un carnet de voyage philatélique sur les îles Eparses sera dévoilé par Irène Frain, écrivain, auteur de l'ouvrage "Les naufragés de l'île Tromelin".

02/10/2009 – Passion Sport : Alikarhine Ayouba, technicien de handball à la DSAJ

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo Sport : Alikarhine Ayouba, vous souvenez-vous de la première fois où vous avez foulé un terrain de sport ?

Alikarhine Ayouba : Oui, j’étais gamin, j’avais 5 ans. A l’époque, il n’y avait pas d’école de hand. Mon cousin Madanga passait à chaque fois devant la maison avant l’entraînement et me demandait de ramener une bouteille d’eau sur le terrain en herbe 15 minutes plus tard. Là-bas, je regardais les grands jouer et comme le terrain n’était pas clôturé, je ramassais le ballon et j’imitais les gestes des grands avec mes camarades.

 

MHS : Quand avez-vous signé votre première licence ?

Alikarhine Ayouba : C’était vers 1990, en minime au HC Kani-Kéli.

 

MHS : Quel est votre meilleur souvenir sportif ?

Alikarhine Ayouba : C’est notre ascension en Nationale 1 quand je jouais à Poitiers. Ce fut un parcours du combattant, j’y ai gagné ma place de titulaire en tant que semi-pro.

 

MHS : Et quelle a été votre plus grosse déception ?

Alikarhine Ayouba : Ma blessure au genou. A l’époque (en 2002), je ne le savais pas encore, mais cela signifiait l’arrêt de ma carrière. Les ligaments croisés ont lâché. Ensuite, il aurait fallu travailler très dur pour revenir et comme je me disais que j’étais plus proche de la fin que du début, j’ai pensé à ma reconversion et je me suis lancé en tant qu’entraîneur.

 

MHS : Quel a été ton modèle sportif ?

Alikarhine Ayouba : Quand j’étais gamin, on me surnommait Jackson Richardson. C’est lui qui a fait connaître notre sport. En France, on parle beaucoup de Zidane, mais pour les handballeurs, la référence, c’est Richardson.

 

MHS : Votre parcours vous a mené à jouer ou visiter des enceintes sportives extraordinaires. Laquelle vous a le plus impressionné ?

Alikarhine Ayouba : C’est le Palais des sports René Bougnol à Montpellier. Metz et Pau, c’est pas mal aussi, mais René Bougnol est plus beau. J’y ai joué et j’y ai emmené mes joueurs. Il ne faut pas oublier Bercy. J’y suis allé en 2001 pour la demi-finale des championnats du monde de handball. Quand je suis entré, j’ai été émerveillé comme un bébé !

 

MHS : Si vous aviez un rêve à exaucer pour le sport mahorais, que serait-il ?

Alikarhine Ayouba : Je suis rentré à Mayotte pour donner envie à d’autres Mahorais de goûter au haut niveau. J’avais de bonnes propositions en Métropole, un bon salaire, mais il fallait que je rentre pour cela. Mon rêve serait qu’un jour un Mahorais joue en équipe de France de handball, comme les Réunionnais le font désormais depuis des années. Mon pote Bavou est passé à côté.

J’ai discuté une fois avec l’ancien sélectionneur Daniel Costantini. Il m’a dit que si Bavou était arrivé plus tôt en Métropole, il serait devenu un très grand joueur. Mais à 25 ans, c’était trop tard. Cela prouve que l’on a du potentiel. C’est le travail de plusieurs années. Petit à petit, nous rattrapons notre retard, mais il faut des cadres sérieux et avoir l’envie de travailler.

 

MHS : Que pensez-vous du handball mahorais ?

Alikarhine Ayouba : J’ai une vision partagée. Avant, nous avions des handballeurs d’exception avec Assani Ali, Machiche de Tsingoni ou encore Madanga. Le niveau était très élevé et on ne savait qu’à la dernière journée qui allait être champion. Aujourd’hui, Tsingoni se détache. Avec Tchanga, c’est le club le plus structuré, qui comporte le plus de cadres techniques formés. Il n’y a pas de secret ! Les autres clubs gèrent au jour le jour. C’est pour cela qu’à la ligue il y a un gros travail de formation en cours.

Je ne minimise pas le travail effectué jusque là, mais il nous reste beaucoup de marge de progression. Quand les clubs mahorais partent jouer à l’extérieur, ils ne rivalisent que sur une mi-temps. Après, ils explosent. Les autres observent dans un premier temps puis ajustent leur stratégie dans un second temps. Bien que l’on soit tous amateurs, on voit bien que les autres savent ce qu’ils font. Le manque d’assiduité et le manque d’encadrement qualifié nous handicape.

 

MHS : Etait-ce vraiment mieux avant ?

Alikarhine Ayouba : Auparavant, il y avait une vraie ferveur au bord des terrains de sport. Quand l’AJK, Rosador ou le FCM jouaient, les gens chantaient, dansaient et mettaient une ambiance folle. Aujourd’hui, les spectateurs viennent et s’en vont presque en silence. Aujourd’hui, certains disent que l’argent fausse tout. Avant, il y avait des récompenses, des boissons, une cigarette ou même des filles qui venaient te voir après les matches. Ce n’était pas de l’argent, mais il y avait toujours un petit quelque chose au bout. Mais ça n’empêchait pas de mouiller le maillot. Le but du sport, c’est de s’épanouir, se surpasser et progresser. Cela passe également par la mobilité. A Mayotte, on est encore trop attaché à nos villages. Parfois, ça fait du bien d’aller chercher un souffle nouveau ailleurs. Il ne faut pas hésiter à bouger.

 

MHS : Vous dites que vous avez débuté sur un terrain en herbe. Aujourd’hui, il y a des plateaux et 2 gymnases ? Que pensez-vous de ces infrastructures ?

Alikarhine Ayouba : C’est décevant, mais les Mahorais ne se sentent pas responsables des infrastructures qu’on leur donne. Si on en prenait soin, on jetterait moins d’argent par la fenêtre. Ici, on aime avoir tout gratuitement et ne pas travailler pour obtenir quelque chose. C’est toute une mentalité à changer. C’est comme pour les horaires… Quand on dit : 19h début de l’entraînement, ce n’est pas 19h30 ! En Métropole, ce n’est pas possible, le coach te renvoie directement chez toi. L’équipement sportif est utilisé par d’autres, il faut donc respecter les créneaux.

 

Propos recueillis par Faïd Souhaïli

02/10/2009 – Tribune libre

 

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} l’intérieur du village comme sur sa façade, c’est un village qui n’offre rien d’engageant. Point d’équipement structurant, point de place publique digne de ce nom, pas d’entretien des espaces communs. En guise d’espace de rencontre, Tsoundzou I doit se contenter d’un misérable kiosque insalubre, véritable niche à rats, moustiques et autres détritus, et qui n’est plus qu’un vague souvenir de ce qui se voulait un lieu convivial qui invite aux rencontres et aux échanges.

Village sinistré, abandonné de tous, Tsoundzou I voit ses habitants transformés aujourd’hui en citoyens de seconde zone, et ses élus et ses militants associatifs devenir les acteurs les moins écoutés dans cette jungle de la politique partisane et clientéliste, où la raison du plus fort est toujours la meilleure. Une politique qui fait peu cas de l’action concertée et de la réflexion globale qui doivent guider les choix pour un aménagement équilibré du territoire communal dans l’intérêt de tous les habitants de la commune de Mamoudzou.

Mais jusqu’à quand cette situation va-t-elle durer ? Jusqu’à quand les habitants du village de Tsoundzou I supporteront-ils cette condition assignée par ceux-là même qui sont sensés les accompagner dans leur développement ?

Pour ma part, et en ma qualité de militant associatif et de conseiller municipal, à la commune Mamoudzou, j’ai décidé de prendre à témoin les Mahorais pour plaider la cause de mon village, en espérant que la voix des habitants de Tsoundzou I puissent être entendue à travers la mienne.

En effet, si je prends ma plume aujourd’hui, c’est  pour alerter les autorités de Mayotte sur les risques que nous encourons à laisser perdurer cette situation. Car le village de Tsoundzou I refuse de continuer à porter les stigmates de cette politique d’abandon, qui ne peut que conduire à des désordres sociaux.

Pourtant, bien qu’oubliée des grands projets structurants, Tsoundzou I reste un coin doté d’une jeunesse foisonnante en plein devenir, qui ne demande qu’à s’exprimer, qu’à s’épanouir et à s’inscrire dans le formidable mouvement des évolutions de la commune de Mamoudzou et de Mayotte entière.

Comment cette jeunesse peut-elle continuer à se construire dans cet environnement si peu propice à l’élaboration d’une image positive de soi ? Comment peut-on construire ici son rapport aux autres quand l’image de soi à travers son cadre de vie quotidien est si écornée ?

Quel est donc ce modèle si peu respectueux de la dignité humaine, qui prétend faire émerger les citoyens responsables de demain ? Car il n’est pas simplement question à Tsoundzou I de pauvreté, de manque, non. Ce qui est en cause ici est encore plus alarmant. Il est en effet question d’un profond sentiment d’abandon, il est question de rupture : Tsoundzou I comme Kawéni sont désertées par l’action publique et par "l’attention publique", reléguées au rang de zone de non droits : non droit à l’image, non droit au respect, non droit à la dignité, non droit aux instruments d’une éducation réussie, non droit aux loisirs et à l’épanouissement personnel, non droit à la mobilité, non droit à la culture, non droit au développement économique et social…

Et alors que les projets structurants pour la vie quotidienne des habitants ont déserté depuis longtemps notre village, voilà qu’aujourd’hui, on décide d’y installer la Step (station de traitement et d'épuration, ndlr) de Mamoudzou sud. Cette décision revêt pour les habitants de Tsoundzou I un sens tout particulier. Elle est la manifestation flagrante du mépris des autorités pour la population du village au regard de ce qui précède. Car pour poser cet ouvrage, l’unanimité se fait autour de Tsoundzou I : il n’est même pas besoin de discuter, c’est sur Tsoundzou I naturellement qu’il convient de déverser la "merde" de toute la population de Mamoudzou Sud.

Ce projet en lui-même ne poserait pas de problème si Tsoundzou I avait été traitée et considérée autrement, si d’autres aménagements y étaient réalisés, à l’image des autres villages. Seulement voilà, la réalité est toute autre. Seule Tsoundzou I peut devenir le dépotoir de la commune et recevoir cet équipement dont aucun des villages limitrophes n’aura voulu, qui plus est, aucune voix amie ne s’est jamais élevée pour émettre la moindre objection face à cette décision. C’est pourquoi, au nom du respect et de la considération dus à ses habitants, je soutiendrai la population de Tsoundzou I qui compte s’ériger contre ce projet.

 

Arkkadine Abdoul Wassion,

Conseiller municipal de Tsoundzou I

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