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23/10/09 – La Passe en S, théâtre du 25 au 28 novembre

La direction de l’ingénierie culturelle du conseil général organise la Passe en S, festival de théâtre, du 25 au 28 novembre 2009. Aucune troupe de l'extérieur n'est invitée cette année. L'édition 2009 de la Passe en S s'organise avec quatre formations locales. Toutes les représentations sont programmées à la salle de cinéma de Mamoudzou.

L'Association des jeunes d'Acoua (AJA) présentera le mercredi 25 novembre "Combats de nègre et de chiens", pièce mise en scène par Alain-Kamal Martial. La troupe des Enfants de Mabawa de Kani-Kéli interprètera "Le Petit Prince" d’Antoine de Saint-Exupéry avec la mise en scène par Saindou El Madjid, le jeudi 26 novembre. Le vendredi 27 novembre, Comidrame de Tsingoni jouera "Une société en perdition", mise en scène par Ambass Ridjali. Enfin, Watséssao de Handréma présentera "L’alcool juvénile", le samedi 28 novembre.

23/10/09 – Fête du nautisme, le samedi 31 octobre

La Fête du nautisme et de l'environnement marin, évènement "évident" pour Mayotte, se déroule dans l'île le samedi 31 octobre, sur quatre sites : plage de Sakouli (Bandrélé), plage du Faré (Dzaoudzi), Base nautique de Hagnoundrou (Bouéni) et plage de M'liha (M'tsangamouji), de 9h à 17h. Cette manifestation est organisée par l'Agence des aires marines protégées (AAMP) à travers la mission d'étude pour la création d'un Parc naturel marin et par la direction des sports et de l'animation jeunesse (DSAJ) du conseil général.

Renseignements : 0269 60 73 65 (AAMP) ou 0269 64 94 24 (DSAJ).

23/10/09 – « Shaaba » et « Shakasha » à Tsingoni, les 23, 24, 30 et 31 octobre

Le Ballet de Mayotte annonce une série de soirées chorégraphiques lors desquelles le public est invité à découvrir ou redécouvrir ses deux dernières créations : "Shaaba" et "Shakasha". Les représentations auront lieu à son Laboratoire, au sein du collège de Tsingoni, les 23, 24, 30 et 31 octobre, à 19 heures et sur réservation*.

Pièces du chorégraphe mahorais Jeff Ridjali, "Shaaba" et "Shakasha" ont été jouées à Mayotte et dans la région. La dernière représentation date de fin septembre, au Festival international de danse contemporaine de Tananarive (Madagascar).

"Shaaba", d'une rive à l'autre, parle de toutes les traversées, de ce qui nous pousse à aller chercher plus loin, ailleurs, vers un nouvel eldorado, le chorégraphe invite les spectateurs à faire cette traversée", présente Isabelle Camatte du Ballet de Mayotte. Pièce tirée du répertoire traditionnel mahorais, "Shakasha" est "une danse d'esclaves bantous mise en espace et en modernité".

"Le concept des petites soirées chorégraphiques permet à un public trans-générationnel de se rassembler autour des propositions de la compagnie, un autre genre de sortie culturelle où l'on prendra le temps de rencontrer les artistes et d'échanger avec le public", explique Isabelle.

*Réservations au 0639 25 85 70.

23/10/2009 – Tribune libre

 

 

{xtypo_dropcap}J{/xtypo_dropcap}e tiens à faire savoir que les propos tenus dans des tracts et dans un papier de bas niveau accusant notre service d’escroquerie constituent une tentative désespérée de décrédibiliser la Dilce. C’est par respect de notre public et de nos partenaires et au nom de l’ensemble de notre équipe et des employés mis en cause dans ces écrits que je tiens à porter deux faits essentiels à la connaissance de notre public.

Premièrement, la salle de cinéma n’a jamais été fermée à cause de la régie, contrairement à ce qu’avance le dit papier. J’informe que le retard de livraison de films que nous connaissons depuis trois mois et qui perturbe la programmation de la salle de cinéma est dû uniquement à un problème budgétaire qui touche l’ensemble des services du conseil général en cette période de crise.

Face aux accusations d’établissement de faux billets relatifs au concert reggae du 15 août 2009, j’informe que deux modèles de contrat sont appliqués dans notre service :

– Le premier est celui qui rend le conseil général garant et bénéficiaire de la billetterie, auquel cas le conseil général règle un cachet au producteur. Il assure la régie des recettes par ses régisseurs attitrés. Les billets sont alors fabriqués à la demande du payeur. C’est le cas de l’ensemble des concerts du Fim 2009.

– Le deuxième cas de figure, concerne le concert final du 15 août. C’est un contrat qui associe la Dilce et un producteur. Le producteur est le seul responsable de la billetterie dans la mesure où celui-ci ne reçoit pas de cachet.

J’atteste que le contrat signé entre le producteur IOP Booking et l’organisateur, la Dilce, dans le cadre de l’organisation du concert de Black Uhuru du 15 août est de la nature du deuxième modèle évoqué et qu’il stipule dans l’article 4 : "Prix des places et billetterie. Le prix des places est fixé à 10 euros. Le producteur est responsable de l’établissement de la billetterie et en supporte le coût. Il est également responsable de la mise en en vente et de l’encaissement de la recette correspondante."

Ce qui signifie que la billetterie n’engageait que le producteur qui encaisse la totalité  des entrées. J’atteste qu’il n’y a jamais eu de faux billets fabriqués par la Dilce dans le but d’encaisser le moindre centime lors de ce concert. J’affirme qu’une gestion régulière, légale et transparente est appliquée dans l’ensemble de nos opérations.

Je tiens à dénoncer les actes de diffamation qui sont menées à l’encontre de notre service à travers des tracts et des écrits malsains qui ne sont que la continuité d’une outrance acharnée dont l’équipe de la Dilce et sa direction sont victimes depuis le changement de direction en janvier 2008.

Et je tiens à dire que nous nous refusons de répondre à ces attaques. Car si nous nous laissons prendre dans ce piège ouvert, nous nous trouverons en train de nous entredéchirer de la manière la plus vile, annihilant toute chance de nous rapprocher les uns des autres, avec nos différences, nos oppositions, nos concordances pour penser ensemble, construire et assurer ensemble le développement de la culture à Mayotte.

Nous nous refusons d’agir de la même manière que les auteurs de ces insanités, manière si basse. Comment des gens instruits, qui s’enorgueillissent justement du fait d’être bien formés, investissent tous leurs efforts dans la calomnie et le dénigrement  au lieu de s’évertuer à faire usage de leur savoir et de leurs écritures pour bâtir, pour proposer des projets intelligents, pour se dévouer avec autant de forces à des causes nobles pour notre île ?

Nous refusons de répondre à ces agressions et nous persévérons dans notre croyance au travail et au fait que tout homme de bon sens sait et n’oublie jamais qu’on écrit pour construire et qu’écrire doit toujours rester un acte d’intelligence, un acte constructif, un acte enceinte d’espoir, un acte de fécondation des zones d’intelligence pour enfanter un demain meilleur. Ecrire ne doit nullement être une volonté d’agression, de nuisance, de dénigrement et de diffamation.

J’encourage, plutôt, et cela vivement, mes collègues et les hommes et les femmes de ma génération à radier ces méthodes viles de leur cadre professionnel en sachant que la seule manière d’y arriver, c’est de défendre plutôt le temps des idées, le temps des projets, le temps du travail positif afin que nous contribuions ensemble à faire de nos administrations, des lieux de travail sains et constructifs, des lieux où se définissent les projets d’avenir, des lieux où les employés pourront être reconnus par leurs qualifications, par leurs compétences, des lieux nobles et respectés pour le respect de notre île et pour notre avenir.

 

Le directeur de la Dilce

23/10/2009 – Tribune libre – Droit de réponse

 

 

{xtypo_dropcap}J{/xtypo_dropcap}e ne vais pas revenir sur l’aspect historique concernant le peuplement de Mitséni. Ni même sur le fait que cette personne mélange tout, entre le projet de lotissement Mitséni, les policiers municipaux, la politique de redistribution foncière dans la commune de Bandraboua, la vie professionnelle de ma femme, la vie privée de mon père. Il y a les tribunaux pour juger de ce genre de diffamation.

En tant que maire qui essaie tous les jours d’être responsable, et cela depuis plus de huit ans, je vais demeurer sur une ligne qui se veut constructive, dans cette affaire comme dans toutes les actions que je conduis au service de ma commune et de ceux qui y vivent.

De quoi s’agit-il ? D’un lotissement social qui sera réalisé dans le prolongement du village de Bouyouni pour en assurer son extension et répondre ainsi à la croissance de la population de la commune. Il ne s’agit en aucun cas d’une appropriation abusive aux dépens de la population d’Hamjago !

 

Voici un tableau récapitulatif de la croissance de la population de Bouyouni depuis 1997

Année            Nombre d’habitants             Taux de croissance

                        à Bouyouni   

1997               727                                        –

2002               978                                        35%

2007               1275                                      31%

 

 

Le développement du village de Bouyouni

Le village de Bouyouni a connu, donc, une forte croissance de sa population ces dernières années. Pour répondre à cette croissance, les constructions anarchiques et précaires, voire sauvages comme diraient d’autres, sont plus nombreuses que les constructions en dur : 180 contre 153. Ceci s’explique simplement par le fait qu’une maison en tôles coûte moins cher qu’une maison en parpaings. Ceci avec toutes les conséquences qui s’ensuivent : tout le monde sait que les constructions en tôles, hormis leur esthétique qui laisse à désirer (ce qui est une histoire de goût certes, mais surtout de moyens à mon avis), sont très insalubres.

Les familles de 7 personnes en moyenne s’entassent dans un banga en tôles de moins de 50 m², sans eau potable, ni électricité, ou alors en ayant recours au branchement "sauvage" chez le voisin, avec tous les risques d’accidents que cela comporte. Encore récemment, le 23 juin 2009 plus précisément, mes agents sont intervenus à Bouyouni d’ailleurs, où une case en tôles avait pris feu. L’occupante, ayant été brulée au visage, et son enfant ont été transportés d’urgence au dispensaire de Bandraboua.

Certains argueront que les bangas en tôles seraient l’œuvre des immigrés clandestins. Or c’est faux, maintenant ce sont moult familles françaises qui s’installent, faute de moyens, dans ces habitats sociaux de substitution.

Ce type de construction est également la cause d’insalubrité, du développement des maladies contagieuses. Cet "urbanisme" incontrôlé est, aussi, une source de dépenses le jour où il faut réhabiliter ces quartiers.

Mieux vaut – le calcul est évident – proposer dès le départ une urbanisation par zone géographique définie, avec viabilisation préalable de cette zone. Cette méthode s’avère globalement moins coûteuse que de laisser faire une urbanisation anarchique, discontinue et disparate sur un vaste ensemble. Dans ce cas, la commune doit engager des frais exorbitants pour des équipements publics qui ne serviraient finalement qu’à un nombre réduit de gens par équipement, l’optimisation étant impossible dans ces conditions. Le corollaire de tout cela est une utilisation abusive des deniers publics.

 

Un projet qui fait l’unanimité

M. Demou Manssour m’accuse de manipuler la population, dont, clairement, il n’écoute pas les réclamations. Les médias s’en sont fait l’écho : "ils ne peuvent plus continuer à devoir cohabiter à plusieurs : parents, enfants et gendres sous le même toit", et j’ajouterai à cela, surtout si le toit en question est un habitat précaire ! Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la population de Bouyouni elle-même qui le déclare. En tant que maire, je suis là pour l’écouter et répondre à cette demande légitime.

Comme d’habitude à Mayotte, on peut essayer de jouer l’opposition entre commune et conseil général, comme semble vouloir le faire M. Demou Manssour, mais une fois de plus, je m’inscris dans une démarche constructive.

A l’occasion de différentes réunions que j’ai menées sur la construction de ce lotissement, j’ai constaté que, parmi la population qui le demande, il y a des partisans de mon courant politique, mais aussi beaucoup de gens de l’opposition. Cette dernière appuie ce projet, chose rare à Mayotte. Ce projet dépasse donc les clivages politiques, car il est primordial pour Bouyouni ! Il s’agit d’un bien qui sert l’intérêt général de la population.

 

La négociation : une étape nécessaire

Le projet de lotissement à Mitséni a donc pour objectif de servir à la population à faibles revenus et de lui offrir ainsi de meilleures conditions de vie. L’extension urbaine est prévue sur une zone longeant la RN, avec une surface réservée aux activités économiques. Il est prévu la construction de logements et d’un établissement scolaire. Cette réflexion sur le développement urbain de Mayotte est en conformité avec le Padd et sa déclinaison communale au travers du PLU.

Il est à noter également que le projet d’urbanisme se situe sur une zone de quelques hectares et intègre une seule parcelle privée dotée d’un titre de propriété (Référence 4165/10). Sur le reste, ce ne sont que des personnes qui se sont appropriées le terrain.

Contrairement à ce qu’affirme l’association des gens de Hamjago, de nombreuses tentatives de négociation ont été menées à l’égard du propriétaire de cette parcelle privée, y compris par moi-même. La seule réponse du propriétaire a été une réponse armée et donc très agressive. Les efforts des élus sont restés vains.

Or, la mairie de Bandraboua est tout à fait ouverte à toute proposition de la part du seul propriétaire concerné par l’affaire. Mais encore faudrait-il que ce dernier veuille engager la négociation réellement, au lieu de nous accueillir par les armes et des menaces, coupant ainsi court à toute discussion.

 

Un sujet qui anticipe sur les prochaines "Assises du foncier"

Enfin, et peut-être pour sortir du seul cadre du lotissement Mitséni, il est à noter que cette affaire a aussi le mérite de révéler le réel malaise qui existe à Mayotte concernant la propriété foncière. Les "Assises du foncier" doivent se tenir dans les jours à venir, et il est évident que les décideurs doivent décider non pas au coup par coup, en fonction des arrangements officieux à l’amiable ou en fonction des affinités d’ordre politique ou sentimentales, mais en fonction d’une valeur que je crois plus noble : l’équité. C’est aussi pour cela que nous devons à la population de Bouyouni un lotissement, c’est aussi une opération de redistribution de la richesse qu’est la propriété foncière.

Face à cette valeur qu’est l’équité, il semble logique que toute considération sentimentale ou historique qui consiste à dire "nous sommes les premiers à avoir été à tel ou tel endroit, alors il faut nous le laisser", soit difficilement audible.

 

M. Fahardine Ahamada,

Maire de la commune de Bandraboua

23/10/2009 – Courrier du préfet à Saïd Omar Oili

 

 

{xtypo_dropcap}V{/xtypo_dropcap}ous étayez votre propos en évoquant une supposée "dette" que l’Etat n’aurait pas totalement réglée, vous affirmez, en outre, que le budget primitif 2009 de la Collectivité était insincère et enfin vous rappelez que l’Etat aurait diminué sensiblement ses capacités budgétaires en 2007.

Cette lettre a pour but de vous rappeler, sans esprit polémique et en toute objectivité, quelques vérités qui méritent d'être rappelées pour votre information ainsi que celle des Mahorais qui lisent et entendent beaucoup d'erreurs sur le sujet.

L’assemblée départementale a inscrit le 27 décembre 2007, dans sa 4ème décision modificative du budget primitif pour 2007, une recette d’investissement de 63 M€ relative à des subventions de l’Etat, prévues au titre du Contrat de plan 2000-2006 et de la Convention de développement 2003-2007.

Ce montant était très surévalué. La Collectivité n’était pas, ou plus, maître d’ouvrage pour 18 M€ d’opérations, elle ne pouvait donc être bénéficiaire de ces fonds, qui ont été entièrement versés aux intéressés.

L’Etat s’est engagé dans ces deux contrats pour un montant précis par opération. Ces opérations, dont le coût avait été calculé par la Collectivité, sans tenir compte des plans de financement contractualisés, étaient évaluées, par elle, à 13,6 M€. L’Etat ne pouvait donc en aucun cas dépasser ses engagements qu’il a, par ailleurs, totalement respectés.

Pour obtenir le remboursement d’une dépense, il faut pouvoir la justifier. Ce n’était pas le cas de nombreuses opérations pour lesquelles la Collectivité demandait une participation de l’Etat de plus de 17 M€.

L’Etat a sans doute tardé à rembourser certaines dépenses, mais aujourd’hui il a quasiment honoré la totalité de ses engagements envers la Collectivité. Il lui reste encore à payer les 3,8 M€ du marché de Mamoudzou, ce qui sera fait dès que cet équipement sera réceptionné et qu’un accord sur les modalités de gestion sera trouvé.

L’Etat a toujours soutenu et accompagné la Collectivité dans ses politiques d’investissements. Lorsque des surcoûts sont générés par des éléments techniques imprévisibles, l’Etat est prêt à participer à la prise en charge de ces dépenses nouvelles, comme il l’a fait (18 M€ en 2009) et continuera de le faire, pour le port de Longoni par exemple.

Le budget primitif de 2009 du conseil général, a été présenté à la préfecture en équilibre.

Le contrôle budgétaire obéit à des règles bien précises, que les services de l’Etat observent avec la même rigueur pour toutes les collectivités. Le budget primitif 2009 de la Collectivité départementale de Mayotte ne répondait pas aux critères de transmission à la Chambre territoriale des comptes de Mayotte.

C’est la reprise des éléments budgétaires inscrits au compte administratif 2008, voté par l’assemblée le 8 juin 2009, qui a révélé les déséquilibres budgétaires et entraîné la saisine de la Chambre, dans le respect des règles définies par les lois de décentralisation.

Je note enfin que les capacités budgétaires de la Collectivité départementale de Mayotte ont régulièrement augmenté de 2004 à 2009, je note également qu’entre 2006 et 2007 les recettes réelles de fonctionnement ont évolué de +7% environ, alors que les dépenses de personnels ont progressé de 15%.

Il y a beaucoup à faire à Mayotte, l’Etat continuera à être attentif à son développement et y participera. Il faut, toutefois, que les responsables locaux acquièrent une nouvelle culture de la gestion des fonds publics, l’avis de la Chambre territoriale des comptes est aussi là pour le rappeler.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le conseiller général, l’expression de ma considération distinguée.

 

Le préfet, Hubert Derache

23/10/2009 – Magazine – République acratique de M’tsamboro

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est au volant de son buggy, un genre de quad couvert, qu’Alain Jeunet, le ministre des affaires étrangères de la république acratique de l’ilot M'tsamboro arrive à notre rencontre. Le titre est pompeux, mais l’homme se distingue par sa simplicité. Alain Jeunet, un hurluberlu comme on n’en fait plus. Le genre d’homme avec lequel on ne sait jamais où commence et où finit la rigolade.

C’est avec son langage fleuri, (que nous avons remanié pour ne pas choquer les lecteurs, ndlr), qu’il nous raconte comment il y a un an de cela, lui et une bande d’amis ont décidé de créer une république sur l’ilot le plus touristique de Mayotte. "Un jour on avait un repas entre copains et on s’est dit : on s’ennuie à Mayotte. Qu’est ce qu’on pourrait bien faire pour enquiquiner le monde ?"

Leur première idée, vite abandonnée, consistait à émettre des sons de cloches d’églises dans les quartiers avec la sono de leur voiture à fond. Et cela au moment du chant du muezzin. Mais finalement leur attention se portera vers un projet beaucoup plus ambitieux. Créer une république de type anarchique à Mayotte. L’acratie était née!

Issu du grec α-, qui signifie "absence de" et de κρατία, "gouvernement", ce terme désigne un régime marqué par l’absence de domination politique. "C’est ramener tous les humains sur le même pied d’égalité, quelles que soient les hiérarchies fonctionnelles mises en place pour mener à bien une tâche commune", explique Jeunet sur le site qu’il a créé pour médiatiser le projet.

"Une société construite par l'homme et pour l'homme, sans état, sans chef, sans politique, sans police, sans armée… Une liberté totale, sans loi, sans contrainte ni obligation, sans religion imposée." Tout un programme. La république compte déjà une douzaine de ministres. Un gouvernement provisoire en attendant le tirage au sort qui désignera les futurs représentants de l’ilot. Parmi ces ministres, on retrouve des chefs d’entreprises, des personnes qui exercent dans le libéral, et même des fonctionnaires.

"Quatre sont à Mayotte, quatre autres en France et quatre à la Réunion. Nous avons aussi un ambassadeur à Madagascar et au Maroc", s’enorgueillit le ministre. Selon lui, la république acratique compterait déjà près de 500 citoyens dans le monde.

 

Vers une reconnaissance de l’Onu

 

C’est à l’ilot Mtsamboro, un petit bout de terre de 2 kilomètres carrés situé entre Anjouan et Mayotte, que tout ce beau monde a décidé d’implanter la nouvelle nation. Un ilot "libre et indépendant de toute nation et de toute puissance politique", proclame Jeunet sur tous les forums et autres sites traitant de la question comoro-mahoraise. Comme en témoigne ce message publié sur Malango. "Le problème de Mayotte n'est rien par rapport à ce qui attend l'Onu lors de sa 65ème session. Le dossier de l'indépendance de l'îlot de M'tsamboro (…) risque bien de générer une bombe politique internationale dans le Sud-Est de l'océan Indien."

Oui, vous avez bien lu, le ministre des affaires étrangères veut une reconnaissance internationale. "Je suis en train de préparer les dossiers pour demander une reconnaissance à l’Onu", explique l'air très sérieux… En attendant, notre ministre s’attèle déjà à la rédaction de la constitution du pays. Il compte ainsi proclamer l’indépendance de l’ilot l’année prochaine, vers le mois de juillet… "ou un peu plus tard selon l’avancement des textes de lois". Pour cette journée historique, il souhaite inviter tous les plaisanciers de Mayotte à sortir avec leurs bateaux pour aller faire la fête avec eux.

 

Des projets à la pelle, comme une piste de ski…

 

Contrairement aux apparences, le gouvernement a de vrais projets pour développer l’économie de l’ilot. Il vise d’ailleurs l’autonomie. Construction d’un village, d’un bar sur la plage et d’un port de plaisance. Le tout dans le respect de la nature. "Nous aurons des panneaux solaires et des éoliennes." Le seul écart qu’ils s’autorisent sera un groupe électrogène pour faire fonctionner la machine à laver… "Parce qu’on n’est pas des sauvages non plus !", s’exclame le ministre.

Il évoque ensuite d’autres projets pour attirer les touristes. Comme la piste qui permettra de faire le tour de l’ile et dont le nom – "la promenade des Anjouanais" – rend hommage aux voisins de l’ile. Il y a même un projet de piste de ski qui descendra jusque sur la plage… Contrairement à nos conseillers généraux, les acratiques ne se font aucun souci sur le financement de leurs projets.

À l’instar de ce qui se passe aux Comores, des financeurs seraient prêts à investir des fortunes pour le développement de l’îlot. Lorsqu’on demande ce qu’ils gagneront en retour, Alain Jeunet prend un air secret : "Si on arrive à être représenté à l’Onu, ils seront prêts à payer encore plus."

Ces investisseurs secrets compteraient-ils acheter la voie de la république acratique à l’Onu ? En tout cas, Alain Jeunet n’en est pas à son coup d’essai. Il s’est d’ailleurs plusieurs fois présenté dans des scrutins locaux à Metz et même à la Réunion où il exerce le métier de journaliste à RFO. En 1985, il ira même jusqu’à proclamer sa candidature à l’élection présidentielle. Pas de chance, cette année là Coluche lui vole la vedette.

Aujourd’hui il poursuit son combat politique, mais il a revu à la baisse ses ambitions pour un projet beaucoup plus réaliste… A défaut de pouvoir gouverner la France, il participera à la création d’un nouvel Etat : la république acratique de M'tsamboro.

 

Halda Toihiridini

 


 

Fiche technique

 

Drapeau de la république acratique de l’îlot Mtsamboro Drapeau

 

 

Le drapeau de la république s’appelle le "cyclone". Cyclone pour illustrer le chamboulement, mais aussi la révolution. Il est composé d’un fond noir, symbole de l’anarchie et de l’Afrique. Le bleu (dans le bas du rond central) pour la mer. L’orange (dans le haut du rond central) pour le ciel. Le triangle vert dans le rond central, pour l'îlot. L'étoile rouge (en partie basse du drapeau) pour situer l’île sur le globe.

 

 

 

 

 

 

 

 

Monnaie nationale

 

 

Le "Lorange". Elle existe en billets de 1, 2, 5, 10, 20, 50 et 100. La petite monnaie (l’équivalent des centimes) s'appelle le "Zeste". 1 Lorange varie entre 1,00 et 1,30 euro.

 

 

 

 

 

Hymne

 

 

L'hymne national est  en français et en mahorais. Il s’intitule "Haya !", c’est à dire "Allons !". Selon Alain Jeunet, la chanson sera composée par Bob Dahilou le chanteur local. Voici le refrain :

 

 

"Bonjour bwéni, bonjour mogné,

 

 

Gégé monsieur, ndjéma madame

 

 

M'tsamboro c'est loin? Mbali M'tsamboro ?

 

 

Non, Karibu tu ! Aha ! C'est tout proche !

 

 

Tafadali, montre moi, s'il te plait, nienyese.

 

 

Allons ! Haya !"

 

 

 

 

 

Traduction en Français

 

 

Bonjour, Madame,

 

 

Bonjour Monsieur.

 

 

C'est loin M'tsamboro ?

 

 

Non, c'est tout proche !

 

 

Montre-moi, s'il te plait.

 

 

Allons !"

 

23/10/2009 – A 13 ans en famille d’accueil…

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est une jeune fille en cavale qui vient à nous. Cela fait trois jours que Lydia* a fui la famille d’accueil dans laquelle elle était temporairement placée. 16 ans à peine, et déjà recherchée par les gendarmes et les services sociaux. Elle n’a plus de contact avec ses proches restés en Petite Terre. "Le juge a interdit à ma première famille d’accueil de m’approcher, alors qu’ils avaient entamé une procédure d’adoption. Mon père n’est pas à Mayotte et j’ai beaucoup de mal à joindre ma mère. Je ne veux plus continuer comme ca." Sans aucun papier d’identification, elle court chaque jour le risque d’être récupérée par la Paf. "Pour venir ici, j’ai traversé une partie de l’île toute seule et sans aucun papier d’identité. Je regrette tellement qu’on en soit arrivé là." Sous l’effet de la colère, elle a en effet lancé de fausses accusations contre sa famille d’accueil.

Ainée d’une fratrie de sept enfants, Lydia rencontre très tôt de graves difficultés. "Mon père est gravement malade, dans un état qui nécessite des soins permanents qui ne peuvent être faits à Mayotte." Sa mère, sans papier, doit gagner sa vie avec les contraintes d’une vie dans la clandestinité. Livrés à eux-mêmes une bonne partie de la journée, la jeune fille, ses frères et sœurs se débrouillent comme ils peuvent.

Après de nombreux problèmes, elle est confiée aux services sociaux. A 13 ans elle sera finalement placée dans une famille d’accueil qui engagera quelques temps plus tard une procédure d’adoption. Une démarche qui sera interrompue après les graves accusations de la jeune fille à l’encontre du couple qui l’accueille, et notamment contre le mari qu’elle a accusé d’attouchements. Au lendemain d’une bagarre avec une cousine qui a eu lieu en présence du couple, la jeune fille se rend chez l’assistant social du collège avec une lacération au bras. "Sous l’effet de la colère", nous explique-t-elle, elle lance des accusations qu’elle réitèrera durant son hospitalisation.

 

"J’étais en colère, je me sentais seule"

 

"Tout est allé très vite. Je ne me suis pas rendue compte de ce qui se passait. Elles (la psychologue et l’employée de l’Aide sociale à l’enfance) m’ont emmené chez moi pour prendre des vêtements. Puis à l’hôpital en me disant que j’étais gravement malade, alors que ce n’était pas vrai. J’étais en colère, je me sentais seule parce que personne ne venait me voir. J’étais constamment malade à cause des médicaments qu’ils me donnaient. Et j’ai dit ces choses. C’est seulement après que j’ai appris que, lors de l’audience devant la juge, ma famille d’accueil avait reçu une interdiction de me voir."

Aujourd’hui, elle ne souhaite qu’une seule chose, retourner chez sa première famille d’accueil. Celle-la même qu’elle a accusé de maltraitance quelques semaines plus tôt. " J’ai eu beau démentir ce que j’avais dit, mais personne ne me crois. La psychologue a dit à la juge que j’étais folle."

La famille d’accueil est abattue par cette histoire. Ils nous avouent avoir fait plusieurs demandes auprès des services sociaux pour obtenir de l’aide. "C’est vrai qu’on a eu des difficultés avec elle. On l’a accueillie à 13 ans, alors qu’elle était en plein dans les problèmes de la crise d’adolescence. Nous ne l’avions pas vue grandir, du coup nous ne savions pas forcément comment réagir. Nous avons essayé d’avoir de l’aide. Il y a un an, le juge Sastre nous a proposé une Aemo (Action éducative en milieu ouvert), personne n’est jamais venu", se désole Carine*. Les problèmes ont continué et malgré l’intervention d’une psychologue, rien n’y fait. Lydia a toujours autant de mal à se plier à un cadre de vie. Pour sa famille d’accueil, les pressions subies par la jeune fille y sont pour beaucoup.

 

"Elle va faire quoi sinon ? Trainer comme toutes ces filles et vendre son corps"

 

"À l’école elle subissait des moqueries, constamment on la traitait d’Anjouanaise accueillie par des blancs. Lorsque les démarches d’adoption ont été lancées, c’était pire. On connait l’importance des papiers ici à Mayotte. Elle avait constamment des réflexions du genre : "tu vas chez les mzungus, ca va te permettre d’avoir des papiers". Il était difficile pour elle de créer une relation de confiance avec quiconque dans un cadre pareil."

Le couple ne comprend pas l’aveuglement des autorités. "Nous ce qu’on veut c’est l’aider. Elle va faire quoi sinon ? Trainer comme toutes ces filles et vendre son corps. C’est ca que veulent les autorités ? Qu’elle devienne une soussou ? Le juge Sastre avait bien compris la situation, mais la juge qui l’a remplacé vient d’arriver à Mayotte. Elle ne connaît pas le contexte difficile. Elle ne peut que se fier à ce que les services sociaux lui disent." Malgré cette histoire, ils veulent relancer la procédure d’adoption et récupérer l’adolescente qu’ils considèrent comme leur fille.

Contactés par nos services, les services sociaux invoquent le secret professionnel. Ils se disent surtout consternés par cette démarche assez inhabituelle. "Notre devoir est de protéger cette jeune fille de sa famille d’accueil qui représente un environnement trop instable. Même si elle a 16 ans, elle est sous l’emprise de ce couple qui l’a eue depuis qu’elle a 13 ans", raconte l’éducatrice en charge du dossier. Avant d’ajouter que l’adolescente est sous protection judiciaire.

Elle nous explique que Lydia a été placée en famille d’accueil le temps d’éclaircir la situation, avant de terminer par un appel à la jeune fille. "On ne sait pas où elle est et on la recherche activement. Il faut lui dire de revenir nous voir, nous sommes là pour l’aider." La jeune fille continue de se cacher, apeurée à l'idée de ne pas pouvoir retourner au collège à la fin de ces vacances, et de perdre ses "parents".

* Prénoms d'emprunt

 

HT

23/10/2009 – Environnement

 

 

{xtypo_dropcap}"L{/xtypo_dropcap}a Fête du nautisme a toujours été un outil de communication et de sensibilisation auprès des jeunes. Avec l'avènement du projet du parc marin, l'Agence des aires marines protégées s'y est associée, et nous avons choisi d'organiser une Semaine du lagon en trois volets." Premier volet de cette semaine présentée par le directeur de la Daf, une campagne de sensibilisation à la protection des dugongs et tortues marines, coordonnée par l'ONCFS avec le concours de la Daf, du CG et des Naturalistes. D'ici la fin de l'année, deux spots seront diffusés sur Télé et Radio Mayotte et des dépliants seront distribués sur la problématique des captures accidentelles dans les filets de pêche de ces animaux rares et protégés.

Les associations villageoises seront également mobilisées pour organiser début 2010 un spectacle sur le thème de la conservation des dugongs et tortues, avec l'aide technique du service environnement du CG. Enfin, l'association des Naturalistes organise un concours dans les établissements scolaires sur la création de contes et légendes sur ces deux animaux, ainsi que la réalisation d'une affiche de sensibilisation contre le braconnage. Le concours démarre cette semaine et s'achèvera fin mars, pour une présentation des productions lors de la Semaine du développement durable en avril.

Deuxième volet de cette semaine spéciale, une journée de restitution des études scientifiques menées sur le milieu marin de Mayotte, qui aura lieu le vendredi 30 septembre au cinéma, de 9h à 16h. La majorité de ces études ont été réalisées dans le cadre de l'Ifrecor et sont disponibles sur leur site internet (www.ifrecor.org). "Le but est de faire connaître ce qui se fait dans le domaine de la connaissance et du suivi des espèces", explique Jean-Pierre Arnaud de la Daf, qui précise que cette journée est à l'initiative du secrétaire général de la préfecture Christophe Peyrel qui a souhaité que ces travaux soient présentés au public.

Le professeur Bernard Thomassin, chercheur au CNRS qui étudie notre lagon depuis 30 ans, sera l'invité d'honneur de cette journée. Inventaire des crustacés, conservation des mammifères marins, les requins dans les îles de l'océan Indien, suivi de l'impact des activités de découverte sur les peuplements marins, sont autant de thème qui seront abordés (le programme complet est disponible sur www.mayottehebdo.com).

Le troisième volet est évidemment la Fête du nautisme, qui aura lieu le samedi 31 octobre sur les plages du Faré, M'liha, Sakouli et Hagnoundrou, et dont vous trouverez les détails dans le journal Tounda.

 

H.F.

23/10/2009 – Réduction de la dette du Conseil Général

{xtypo_dropcap} »A{/xtypo_dropcap}ujourd’hui, je vous soumets ce texte pour que nous prenions acte des conclusions de la Chambre et que nous votions les recommandations à mettre en place pour la fin d’année 2009. Ensuite, nous avons jusqu’au 31 décembre pour proposer des mesures de résorption de ce déficit pour les années suivantes », a expliqué M. Douchina aux élus. « La majorité donnera ses propositions et vous aurez le droit d’être d’accord ou non », a-t-il ajouté à l’intention de l’opposition, montrant son refus de les voir exprimer leur point de vue.

Après une interruption de séance de 5 minutes, Sarah Mouhoussoune, conseillère générale de Dembéni, a commencé à lire : « Nous, groupe de l’opposition, allons faire nos propositions… ». Elle a été immédiatement interrompue par M. Douchina qui lui a signifié qu' »aujourd’hui, ce n’est pas le moment de prendre les propositions, nous avons jusqu’au 31 décembre. Je passe aux voix ce rapport… ».

« Prendre acte, c’est accepter les propositions de la Chambre », s’est exclamé, excédée, la conseillère générale. Et c’est effectivement ce qui est mentionné dans le document où M Douchina propose aux conseillers généraux de « prendre acte du constat de la CTC et d’adopter l’ensemble des recommandations formulées ». L’opposition a donc voté contre ce rapport, tout comme le suivant relatif au budget supplémentaire rectificatif de 2009 (454 M€ de dépenses pour 384 M€ de recettes).

En début de séance, l’assemblée avait déjà adopté, sans les voix des 5 élus de l’opposition, certaines recommandations de la Chambre : il s’agit des rapports n°2009/103 sur la mise en place de la taxe locale d’électricité fixée au taux de 8% qui devrait rapporter 960.000 € par an pour l’électrification rurale et n°2009/104 sur la modification des tarifs de transport des véhicules professionnels et des tarifs du chantier de réparation navale du STM qui vont dans certains cas doubler dès le 1er novembre.

Saïd Omar Oili, le chef de l’opposition, a déploré le fait que cette nouvelle taxe sur l’électricité va toucher les personnes les plus en difficulté, d’autant plus en l’absence de minima sociaux. La proposition de l’opposition de faire payer la barge aux services de l’Etat a par ailleurs été retenue par l’assemblée.

Julien Perrot

23/10/09 – Les Médecins de l’océan Indien à Anjouan

Une trentaine de praticiens de cette association qui regroupe Mayotte et la Réunion sont partis ce mardi pour l'hôpital de Domoni à Anjouan, pour une semaine de consultations et d'interventions gratuites à destination des populations les plus démunies.

Après un gel de quatre ans, les missions des Médecins de l'océan Indien ont repris cette semaine avec un déplacement d'une semaine à Anjouan. Une trentaine de praticiens médicaux : médecins généralistes, dentistes, ophtalmos, gynécos, chirurgiens, infirmiers… sont partis mardi pour l'hôpital de Domoni où ils resteront jusqu'au 27 octobre. La mission emmène avec elle du matériel médical ainsi que des médicaments de "consommation courante", acheminés par bateau depuis la Métropole via la Réunion.

Sur place, les praticiens offriront des consultations de médecine générale et spécialisée à la population le désirant, essentiellement des personnes de la région très pauvre du Nyumakélé. L'équipe chirurgicale pratiquera les interventions nécessaires. Les médicaments amenés seront donnés directement aux patients, ce qui reste sera légué à l'hôpital de Domoni.

ONG ayant existé sous des appellations différentes dans le passé, Médecins de l'océan Indien regroupe des praticiens de la Réunion, coordonnés par le docteur Firoze Koytcha, ancien médecin chef du service chirurgie du centre hospitalier de Saint Denis, ainsi que, depuis 2000, des médecins de Mayotte, coordonnés par le docteur Martial Henry, président du conseil d'administration du CHM.

Exceptionnellement pour cette mission, la délégation mahoraise est réduite à deux médecins, du fait de la présence cette semaine dans l'île du professeur Lansac. "Normalement, nous sommes entre dix et quinze", précise le docteur Martial. La mission est cofinancée par la région Réunion et par le fonds de coopération régionale de Mayotte, via la préfecture et la Dass, ainsi que par des entreprises privées des deux îles.

"Le docteur Koytcha a rencontré le président Sambi ainsi que le gouverneur d'Anjouan, le préfet et l'ambassadeur de France aux Comores", explique le Dr Martial. "D'une manière générale, nos missions se font toujours à la demande et avec l'assentiment des autorités locales."

En 2000, la première participation de Mayotte à cette organisation humanitaire s'est faite au Mozambique, à Pemba, à la demande de l'ambassadrice de France au Mozambique. S'en sont suivi une mission à Anjouan en 2002, Mohéli en 2004 et Grande Comore en 2005. Pour la suite, les Dr Koytcha et Martial prévoient de faire deux missions par an à Madagascar, dans des zones reculées, ainsi qu'une mission par an aux Comores. La prochaine aura lieu à Mohéli en septembre/octobre 2010.

 

HF

UNE Mayotte Hebdo N°448 – Vendredi 23 octobre 2009

UNE Mayotte Hebdo N°448 - Vendredi 23 octobre 2009Finances du CG

ATTENTION DANGER !

> Entretien exclusif avec le Président de la chambre des comptes
> En famille d'accueil à 13 ans… Parole d'adolescente
> République acratique de M'tzamboro – Sécession sur le lagon
> Emeutes à Cavani
> Mayotte ECO : Guerre ouverte au pôle emploi Réunion-Mayotte
> TOUNDA : Les Wailers à Mayotte

22/10/09 – « Un déficit comme ça ne s’épongera pas tout seul »

A la fois président de la Chambre régionale des comptes de la Réunion et de la Chambre territoriale des comptes de Mayotte, le magistrat Jacques Brana, également conseiller référendaire à la Cour des comptes, a bien voulu nous accorder un entretien exclusif sur l'avis de contrôle budgétaire de la CDM rendu le 30 septembre. Extraits.

 

Flash Infos : C'est peut-être aussi un problème d'organisation. Votre rapport souligne que le dispositif de délégation de signatures doit aussi être à revoir puisque certains agents peuvent engager des crédits sans en avoir vraiment le droit…

Jacques Brana : Dans une organisation "orthodoxe" et rationalisée, ceux qui ont la capacité d'émettre des bons de commande sont parfaitement identifiés et peu nombreux. Ils doivent déposer leur signature et ont à leur disposition un carnet. Tout le monde n'est pas détenteur de cette signature pour engager la collectivité, comme c'est le cas dans une entreprise privée. Il semblerait qu'à la CDM il y ait pléthore de donneurs d'ordre sans qu'on puisse bien les identifier. Il y a trop de personnes qui ont été autorisées – ou qui se sont autorisées – à émettre des bons de commande parce qu'ils ont pu avoir accès au carnet. Il n'y a pas de contrôle de leur signature ou de leur qualité. Et après, les factures arrivent et il faut bien les payer. On n'a pas pu avoir un dispositif qui permette de savoir qui est autorisé à faire quoi. Je suppose que ce dispositif sera revu par la Collectivité. Il faut un système de délégation de signature très précis pour savoir qui a le droit d'engager la Collectivité. Le plus embêtant, c'est qu'on s'est aperçu à cette occasion qu'il n'y a pas véritablement de comptabilité d'engagement pour les dépenses constatées. Par exemple, il n'y a pas la séquence et le suivi de l'émission des bons de commande. Il y a toujours un retard entre l'émission de la commande et la réception de la facture : il faut donc savoir combien de crédits ont été engagés par autant de bons de commande. La CDM ne serait pas dotée d'un système de comptabilité d'engagement suffisamment fiable qui permette de recenser tous les engagements réels qui ont été effectués parce que quand on ne connaît pas tous les donneurs d'ordre – les signataires – il y a des carnets de bon de commande qui peuvent se promener un peu partout… Je l'ignore, c'est une hypothèse : comme ce n'est pas centralisé, on ne peut pas savoir.

 

FI : Vous évoquez dans votre rapport le train de vie de la CDM et préconisez sa "réduction drastique". Par quoi cela doit-il passer ?

J.B : On peut faire des économies sur tout, dans tous les secteurs… Il faut peut-être limiter les voitures de fonction, les téléphones portables et les voyages en première classe. C'est déjà exemplaire par rapport à la population et ce sont des dépenses somptuaires par apport à un programme de rigueur. Il faut aussi modifier la politique d'embauche des personnels. Ce sont bien sûr des suggestions. Il faut aller vers une politique de rigueur sur une certaine période qui est incontournable : on ne peut pas penser qu'un déficit comme ça s'épongera tout seul.

 

Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le Mayotte Hebdo de ce vendredi.

22/10/09 – Grippe A : la baisse se confirme sauf à Kawéni

Que ce soit dans les dispensaires ou chez les médecins généralistes libéraux, le nombre de consultations pour syndrome grippal continue de diminuer. La semaine passée, 42.7% des consultations étaient liées à la grippe. Le Centre de consultation Médecins Sans Frontières continue tout de même d'afficher une croissance progressive du nombre de consultations. Cette augmentation est principalement liée à des consultations pour des infections des voies respiratoires. Elles représentent 58% des consultations de la semaine dernière contre 25-30% les semaines précédentes. Aucun prélèvement pour la grippe n'étant réalisé, un autre virus respiratoire pourrait être en cause de la hausse. 4 personnes infectées par un virus de grippe ont été hospitalisées la semaine dernière au CHM, un seul malade est resté hospitalisé.

22/10/09 – Les axes de Cavani bloqués

Les jeunes de Cavani ont bloqué très tôt ce jeudi tous les axes de Cavani, prenant ainsi plusieurs usagers de la route au dépourvu, provoquant ainsi d’énormes embouteillages. A l’origine de ce mouvement, un projet de lotissement de la Société immobilière de Mayotte (SIM) derrière le gymnase de Cavani. «Nous voulons que les travaux de construction de ce lotissement cessent immédiatement», lance un des meneurs. «Nous voulons un plateau sportif et un gymnase, et tant qu’on aura pas de promesses concrètes, nous ne cesserons pas notre mouvement» martèle un autre. Malgré la tentative de médiation menée dans un premier temps par le lieutenant Chamassi suivi ensuite du jeune conseiller général de Mamoudzou 2, Zaïdou Tavanday aucune issue n’a été trouvée. Les forces de l’ordre ont dû recouvrir à la force pour disperser les manifestants à coup de bombes lacrymogène. Résultat, plusieurs poubelles et pneus incendiés tout au long du stade de Cavani, une personne interpellée et quelques voitures saccagées.

21/10/09 – Le CDTM prêt à relever le défi de Colmar

En libérant le financement nécessaire à l'opération Colmar (266.000€), le conseil général a balayé, pour partie, la polémique qui avait secoué le Comité du tourisme de Mayotte (CDTM). "Si nous n'avons pas pu préparer sereinement l'événement, nous allons essayer de faire mieux que sauver les meubles, avec l'aide de Dieu, des agents du CDT, des associations et des socioprofessionnels", a dit M. Chanfi, le président du comité, au cours d'une conférence de presse organisée ce mardi. Mayotte occupera cette année la place très convoitée "d'invité d'honneur", succédant au Brésil et à la Thaïlande. C'est donc 1.200m² de stand qu'il faudra animer du 6 au 8 novembre prochain, durant cette 25ème édition du salon international du tourisme et du voyage de Colmar, afin de promouvoir au mieux "une destination qui peine à  se faire connaître, mais qui a des atouts", comme l'a expliqué Attoumani Harouna, vice président du CDTM."Malgré notre faiblesse dans cette industrie économique, nous devons être présents, et approcher le marché avec une logique d'information, de promotion, plutôt que de commercialisation, car nous n'avons pas encore les structures pour supporter un volume de touristes important".

On notera tout de même la présence dans la délégation mahoraise (150 personnes) de  représentants des compagnies aériennes Air Austral et Corsairfly, et de quelques Tour Opérateurs comme Phone&go, Run Voyages, qui devraient pour leur part proposer des offres concrètes aux visiteurs. Car selon le directeur du comité, M. Gravier, le salon de Colmar représente "un bassin de cibles non négligeable". Soit la clientèle française de la

 ville (100.000 habitants), de la région, mais aussi frontalière, suisse et allemande, au fort pouvoir d'achat. "C'est le profil des croisiéristes qui viennent (venaient ?) à Mayotte", a dit M. Harouna. Pour réussir ce travail de promotion, le CDTM compte mettre le paquet autour d'une présentation complète de Mayotte et une mise en valeur et en scène de ses atouts, de ses particularités et de ses traditions, avec : "Mayotte, vivez l'expérience d'une destination authentique". Au programme : maquillages et massages traditionnels, tressage des plantes aromatiques, danses traditionnelles (Chigoma, Maganja, Debah, M'biwi), fabrique de kofia et de bijoux. Pour l'occasion, un mini éco musée du sel et de l'Ylang sera même reconstitué.

L'accueil, l'information et l'animation seront, pour l'essentiel, assurés par des groupements associatifs d'étudiants et Mahorais de métropole, qui sont actuellement coachés et formés par les agents du CDTM. Et pour la partie restauration, un traiteur alsacien sera spécifiquement initié à la gastronomie et aux spécialités culinaires mahoraises par Daorina Romouli, propriétaire du restaurant le Maoua. Quatre conférences sont programmées. A l'honneur, biodiversité marine et terrestre, autour des thématiques du parc marin et de la mangrove, animés par des agents de la Direction de l'environnement du CG. Une autre sur l'évolution institutionnelle de l'île présentée par le sénateur UMP de Mayotte Ibrahim Ramadani, et une dernière présentant la culture mahoraise, animé par Ali Saïd Attoumani, directeur des affaires culturelles du CG, et clôturée par une reconstitution de la cérémonie du grand mariage. Enfin, lors de la soirée de gala des exposants, 600 personnes recevront une pochette cadeaux contenant de la vanille, de l'ylang-ylang, du sel de Bandrélé, des cartes postales et les DVD des clips promotionnels.

21/10/09 – Barrages à Bouyouni

Ce matin une mauvaise surprise attendait les automobilistes ayant emprunté le trajet passant par Bouyouni, dans le nord de l'île. Vers cinqheures, une soixantaine de villageois mécontents sont partis ériger un barrage sur la route nationale. Un blocage provoqué par un projet de lotissement dans la zone de Mitséni. C'est seulement à neuf heures que l'intervention des gendarmes a permis d'ouvrir le passage. Une proposition de dialogue a été lancée pour apaiser les esprits. Vendredi, le maire de M'tsamboro sera reçu à la préfecture.

20/10/09 – Le CG vote les recommandations de la Chambre des comptes

Repoussé en fin de séance, le vote sur l'adoption des recommandations de la Chambre territoriale des comptes (CTC) en vue de la résorption du déficit de la CDM qui vient d'être évalué à 72,4M€, n'a pas fait vraiment fait l'objet de débats. Après avoir bien insisté sur le fait que la Chambre avait mis au jour des errements budgétaires depuis 2002, soit avant l'arrivée au pouvoir de la majorité actuelle, Ahamed Attoumani Douchina, le président du conseil général, a répété qu'il ne voulait pas "accuser qui que ce soit" mais qu'il ne voulait pas non plus "porter seul la responsabilité de ce déficit". "Aujourd'hui, je vous soumets ce texte pour que nous prenions acte des conclusions de la Chambre et que nous votions les recommandations à mettre en place pour la fin d'année 2009. Ensuite, nous avons jusqu'au 31 décembre pour proposer des mesures de résorption de ce déficit pour les années suivantes", a expliqué M. Douchina aux élus. "La majorité donnera ses propositions et vous aurez le droit d'être d'accord ou non", a-t-il ajouté à l'intention de l'opposition, montrant son refus de les voir exprimer leur point de vue.

Après une interruption de séance de 5 minutes, Sarah Mouhoussoune, conseillère général de Dembéni, a commencé à lire : "Nous, groupe de l'opposition, allons faire nos propositions…". Elle a été immédiatement interrompue par M. Douchina qui lui a signifié qu'"aujourd'hui, ce n'est pas le moment de prendre les propositions, nous avons jusqu'au 31 décembre. Je passe aux voix ce rapport…". "Prendre acte, c'est accepter les propositions de la Chambre", s'est exclamé, excédée, la conseillère générale. L'opposition a voté contre ce rapport, tout comme le suivant relatif au budget supplémentaire de 2010. En début de séance, l'assemblée avait déjà adopté, sans les voix des 5 élus de l'opposition, certaines recommandations de la Chambre : il s'agit des rapports n°2009/103 sur la mise en place de la taxe locale d'électricité fixée au taux de 8% qui devrait rapporter 960.000€ par an et 2009/104 sur la modification des tarifs de transport des véhicules professionnels et des tarifs du chantier de réparation navale du STM qui vont dans certains cas doubler dès le 1er novembre. Saïd Omar Oili, le chef de l'opposition, a déploré le fait que cette nouvelle taxe sur l'électricité va toucher les personnes les plus en difficulté, d'autant plus en l'absence de minima sociaux. La proposition de l'opposition de faire payer la barge aux services de l'Etat a par ailleurs été retenue par l'assemblée.

Les rapport n°2009/102, 2009/114 et 2009/123, respectivement relatif à la participation de la CDM au contrat de projet en matière d'aménagement et de logement, à la modification de signature du président en matière de marchés publics et à la réforme du guide des procédures internes de passation de marchés publics ont été retirés de l'ordre du jour. De même que le rapport n°2009-110 qui prévoyait d'augmenter progressivement l'âge des bénéficiaires de l'ASV (Allocation Simple Vieillesse) de 55 à 60 ans, qui a été repoussé faute d'un consensus au sein de la majorité sur cette question.

20/10/09 – Blocage total au port de Longoni

Depuis lundi matin, les 60 agents de la Chambre de commerce et d'industrie travaillant sur le port ont monté des barricades, obligeant une bonne partie des salariés à se rendre à pied à leurs bureaux. A l'heure actuelle, seul le grand portail est encore bloqué annoncent les  grévistes. Une situation qui a empêché toute les livraisons de marchandises. Seuls les corps des ressortissants comoriens qui ont péri dans le dernier naufrage ont pu être envoyés à leurs familles. Les grévistes estiment que le protocole d'accord établi à la fin de la grève de l'année dernière n'a pas été respecté, notamment en ce qui concerne la grille salariale. Toujours aussi déterminés à se débarrasser de Jean Pierre Le Jeune, directeur de la concession portuaire, les grévistes annoncent d'emblée une grève illimitée.

20/10/2009 – Courrier des lecteurs

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}itséni, zone à forte potentialité agricole (Nca) située entre le village de Bouyouni et Longoni, est "à cheval" entre les communes de Bandraboua et Koungou. Ces terrains agricoles sont occupés et cultivés par les habitants d’Hamjago dans le Nord de l’île, commune de Mtzamboro, depuis plus de quarante ans.

En 1975, après le référendum confirmant le maintient de Mayotte, île Française au sein de la République, il a fallu reconstruire (Mayotte) politiquement et économiquement. Les habitants d’Hamjago se voient donc incités à poursuivre la mise en valeur (agricole) de Mitséni. Le lieudit "Mitséni" devient donc le "tobé" (hameau saisonnier) des cultivateurs d’Hamjago, tandis que Bouyouni sera celui de gens de Chiconi, Acoua et M'tsahara, et enfin Longoni celui des habitants de M'tsahara, comme il a été procédé dans d’autres communes de Mayotte.

Aujourd'hui, il n’est pas étonnant de voir des administrés de Bouéni cultiver à Mavingouni, commune de Dembéni, ou ceux de Sada à Combani, commune de Tsingoni… Par la suite, les occupants de Bouyouni et Longoni ont fait leur choix de développer leurs "tobés" et les espaces agricoles en villages et zones urbaines, quant à leurs compatriotes d’Hamjago, ils ont continué à conserver la destination agricole de leurs terrains sur Mitséni à jusqu’à ce jour.

 

Pour rappel également, ces terrains, qui aujourd’hui relèvent de l’occupation coutumière objet de ces conflits, font partie de la propriété dite "Domaine de Dzoumogné" titrée à la conservation foncière sous le numéro T.1690-Do et comme appartenant à la Collectivité départementale de Mayotte pour l’avoir rachetée auprès de la société coloniale Bambao.

En effet, en 1977 la société Bambao fait un dépôt de bilan, la Collectivité territoriale de Mayotte décide d’acheter le solde du domaine de Dzoumogné, environ 1.450 hectares, pour y créer un lotissement agricole au profit des agriculteurs des quatre communes du nord (Acoua, Bandraboua, Mtsamboro et Mtsangamouji) qui avaient un réel besoin de terres cultivables et qui avaient d’ailleurs déjà occupé le domaine.

Il est évident que cette propriété, qui ainsi destinée à une autosuffisance pour une population agricole, pourrait par exemple servir d’outil économique agricole dans le cadre d’un Schéma du développement agricole de la Collectivité départementale d’une part, et d’autre part apporter la sécurisation du foncier agricole.

Malheureusement, le schéma d’aménagement de la commune de Bandraboua a approuvé par arrêté préfectoral n°2005/648/DE du 30/12/2005, la transformation d’une partie des terrains agricoles de Mitséni en zone constructible (zone Na). Une zone dans laquelle existe une propriété privée titre 4165-DO dite Vivace, morcellement du titre 1690-DO dont l’agriculteur a bénéficié des aides de l’Etat dans le cadre d’une installation en agriculture. D’ailleurs, d’autres agriculteurs de la zone en question ont signé un contrat de 5 ans avec les services de l’Etat et perçoivent une aide pour les mesures agro-environnementales.

 

Dans ce contexte cacophonique, l’association Mitséni Tsika (Association pour la défense des intérêts agricoles et fonciers des agriculteurs d’Hamjago) a écrit au président du conseil général de Mayotte dans un courrier en date du 24/03/2009, pour demander l’annulation du projet de lotissement de Bouyouni à Mitséni, dont ici l’extrait : "Monsieur le président, depuis quelques années nous sommes scandalisés de constater que face au développement non maîtrisé du village de Bouyouni et les difficultés foncières rencontrées par le maire de la commune de Bandraboua, celui-ci s’en prend aux cultivateurs d’Hamjago à Mitséni, sous prétexte que nous ne représentons pas l’électorat de sa commune. Monsieur le président, les anciens terrains Bambao dont le titre 1690-DO et le titre 269-DO Chicoudouni-Domaine situé à Soulou, commune de Tsingoni, constituent du foncier géré par la Collectivité. Les exploitants agricoles de Tsingoni sont actuellement en phase d’être régularisés, le chantier a commencé depuis le mois de septembre 2008 à la demande du conseiller général du dit canton".

 

Le 17/07/2009, le préfet de Mayotte dans son arrêté préfectoral n°129/DE lance un début de procédure d’expropriation à l’encontre de l’agriculteur du titre T.4165-DO, en lui demandant l’autorisation d’accéder aux propriétés privées dans le cadre des études préliminaires pour la réalisation du projet de lotissement Bouyouni-Mitséni dans la commune de Bandraboua.

Le 12/08/2009, l’association Mitséni Tsika a adressé une doléance et pétition contre ce projet de lotissement à la préfecture, en expliquant sa position comme suit : "considérant que cet arrêté préfectoral ne porte attention ni à nos doléances formulées au président du conseil général, mais force est de constater un privilège d’une opération commando (présence des gendarmes de M'tzamboro dans la zone), nous ne cesserons pas de boycotter toutes études de faisabilité d’un projet de lotissement sans négociation".

Le 3/10/2009, Le maire de Bandraboua a ordonné à son groupe de "rebelles" de distribuer un tract dans la commune de M'tzamboro dont ici l’extrait : "La population de M'tzamboro joue à un jeu auquel elle est de toute façon condamnée à perdre. Elle nous a fait comprendre que maintenant c’est chacun pour soi, chez soi. Que maintenant chacun doit travailler et cultiver dans sa commune. Alors sachez que la population de la commune de Bandraboua a parfaitement compris ce message. Toutes les personnes originaires de la commune de M'tzamboro (salariée ou occupant un terrain dans la commune de Bandraboua) doivent sans délai quitter la commune, nos terres, ainsi que le Sictom et aller travailler/cultiver chez eux. Si la population de M'tzamboro veut jouer, la population de Bandraboua a déjà gagné la partie".

C’est tout en ignorant complètement que le père de monsieur le maire de Bandraboua, monsieur Ahamada M’dahoma, né le 08/02/1937 à M'tzamboro, marié à M'tzamboro, cultive à Dzoumogné où il a ses terrains !

Malheureusement le lundi 5, mardi 6 et le mercredi 7/10/2009, ce groupe de "rebelles" est passé à l’action et s’attaqua à certains administrés de la commune de M'tzamboro travaillant à Dzoumogné, Bandraboua et M'tsangaboua pour les menacer et les forcer à quitter leur travail. Mais pourquoi orchestrer toutes ces attaques ? Il semblerait que la femme de monsieur le maire de Bandraboua était la secrétaire générale de la mairie de M’tzamboro. Le maire de M’tzamboro décide d’embaucher un DGS et la secrétaire se retrouve sous l’autorité du DGS.

Elle fait donc une demande de disponibilité de 5 ans à monsieur le maire de M’tzamboro qui lui accorde sa demande. Ensuite elle laisse croire qu’elle a été licenciée par le maire de M'tzamboro. Son mari, monsieur le maire, se saisit de l’occasion pour orchestrer au sein de ses administrés un "soulèvement contre les gens de M'tzamboro". Il y a ainsi les menaces, dont le but est d’inciter ces pauvres salariés à abandonner leurs postes. Il arguera alors de l’abandon de poste comme motif pour les licencier facilement. Il est triste de voir perpétrés des actes xénophobes incitant à la haine dans un territoire de la République Française au 21ème siècle.

 

Pour mémoire, l’Etat et Mayotte ont déjà été mis sur le fait accompli à la fin d’année 2008 à l’occasion de ce que l’on appelera "l’affaire des policiers municipaux de Bandraboua" rétrogradés suite à la campagne pour la départementalisation, élections du 27/03/2009. (…)

Enfin, bien que la vocation d’un lotissement soit à caractère social, chers administrés de la commune de Bandraboua, ne vous laissez pas manipuler par un groupe de vos élus pour des intérêts personnels. Vous n’avez pas manqué de constater ces dernières années que les lotissements qui ne cessent de se créer sur le territoire de votre commune ont servi prioritairement à faciliter l’accès à la propriété pour les gens qui ont les moyens et en particulier les proches de certains élus.

C’est toute une nouvelle forme de spoliation foncière de certains élus qui pensent déjà à l’après mandat quand ils sont au pouvoir. Mitséni est une zone pas loin du port, forcément les investisseurs seraient dans une position confortable pour poser leurs bagages. A vous de juger !

 

Demou Manssour,

Secrétaire général de l’association Mitséni Tsika

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