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05/03/2010 – Tribune libre : Mayotte paye au prix fort le mépris de la compétence

Certaines personnalités locales pensent avoir trouvé une brillante idée pour gagner la reconnaissance et la notoriété à laquelle ils aspirent : en réponse au chômage qui sévit sur notre territoire, il faudrait mettre en place des mesures de discriminations positives. Il s’agirait d’instaurer une "préférence locale à l’emploi", comprenez une priorité accordée aux Mahorais. Compte tenu de la campagne d’éradication des M’zungus qui occupaient des postes de direction au conseil général ou au sein de ses structures satellites et de l’ostracisme dont sont frappés depuis quelques années les rares survivants, on a du mal à ne pas s’esclaffer. Tentons pourtant de prendre leur proposition au sérieux. Et surtout de comprendre leurs motivations et les conséquences du mépris de la compétence qui sévit à Mayotte.

Qui est ce Français de caste inférieure qui n’aura pas les mêmes droits que les autres ?

Il faudra tout d’abord que les promoteurs de cette idée – qui se présentent sans honte comme des départementalistes – nous apportent une définition précise de ce qu’ils entendent par "un Mahorais" et en conséquence, qu’ils désignent clairement ceux qui n’ont pas le droit de se considérer comme tel. Il y a fort à parier qu’un M’zungus installé à Mayotte depuis vingt ans ne soit pas, dans leur conception, un Mahorais et ce, quelle que soit la contribution qu’il aurait pu apporter au développement du territoire. Et que dire d’un Indien, d’un Comorien, d’un Malgache… Mahorais de souche ou pas, j’avais naïvement pensé que nous étions tous Français, sur une île française, et qu’à ce titre nous avions tous, conformément à la Constitution française, les mêmes devoirs et les mêmes droits et partant, le droit à une égalité de traitement dans une situation de recrutement ?

Mais où sont donc ces Mahorais victimes de discrimination ?

Il faudra ensuite que les chantres de la priorité aux "Mahorais" nous expliquent dans quels secteurs d’activités lesdits Mahorais sont victimes de discrimination à l’embauche, phénomène qui seul pourrait venir légitimer l’instauration de mesure correctives dites de "discrimination positive". Il y a bien les secteurs de la santé et de l’enseignement où les M’zungus sont largement majoritaires. Pour autant, l’Etat peut-il sérieusement être suspecté de faire barrage aux candidatures des Mahorais ? C’est un truisme qu’il semble utile de rappeler : s’il n’y a pas davantage de médecins mahorais à l’hôpital de Mamoudzou, ce n’est pas parce que les Mahorais sont victimes de discrimination mais parce qu’il n’y a, sur le marché du travail, quasiment aucun médecin mahorais. Faudrait-il selon les zélotes de la "préférence aux Mahorais" créer un diplôme de médecine plus accessible que celui actuellement en vigueur et dont la délivrance serait réservée à des Mahorais de souche ?
Notons également que les mesures de préférence locale existant de part le monde ont été instaurées au bénéfice de minorités. Aux Etats-Unis, l’un des pays les plus expérimentés en la matière, ce sont les communautés hispaniques, asiatiques et afro-américaines qui sont visées. On ne voit donc pas très clairement ce qui justifierait de telles mesures au profit de Mahorais largement majoritaires sur le territoire. Pour terminer, même aux Etats-Unis où l’existence de telles mesures peut se justifier, il faut constater que le bilan des dispositifs de discriminations positives est très mitigé et que les mesures concernées sont aujourd’hui décriés par ceux-là même qui en bénéficient. Ces derniers font en effet valoir que ces mesures dévalorisent ceux qui ont enlevés un diplôme ou un emploi à la force de leurs seules qualités et qui seront pourtant suspectés de les avoir obtenus à la faveur des mesures de discrimination positive.

Faudrait-il ériger en règle nos pires erreurs ?

Pour louables qu’elles soient, les dispositions récemment décidées pour renforcer l’accompagnement des étudiants mahorais en Métropole n’ont guère de chance de réduire significativement l’échec massif que l’on observe aujourd’hui (plus de 90%) et dont les racines sont profondes. Sans doute animé de bonnes intentions, l’Etat a amplement démontré que l’enfer en était pavé. C’est un secret de Polichinelle : souhaitant favoriser l’accession des Mahorais au poste d’instituteur, on a déjà expérimenté sur notre île une forme de discrimination positive au bénéfice des candidats mahorais en accordant le diplôme à des personnes qui n’avaient pas le niveau requis. Qui tolèrerait que soient délivrées des qualifications de pilotes de ligne à des prétendants qui ne seraient pas parfaitement au point ? Mais l’éducation est semble t-il aux yeux de certains une matière ou l’amateurisme ne porte pas à conséquence.
Résultat : l’avenir professionnel de nombreux enfants a été compromis. Mal éduqués dans le primaire, ils n’ont jamais acquis les bases indispensables, n’ont jamais fait de bons élèves du secondaire et moins encore de bons étudiants. Ils ne feront pas davantage des parents aptes à épauler leurs enfants dans le déroulement de leurs études. Combien d’années faudra t-il maintenant que les Mahorais patientent afin d’avoir l’assurance de pouvoir donner à leurs enfants accès à une éducation de qualité dès le primaire, assurée par des instituteurs mahorais disposant de toutes les compétences requises ? Faut-il dans ce domaine et dans d’autres instaurer une préférence locale à l’emploi ou simplement recruter les meilleurs agents ou salariés disponibles ? Que vous soyez Mahorais de souche ou de toute autre origine, comment auriez-vous conduit dans le passé le recrutement des instituteurs si les enfants à éduquer avaient été les vôtres ?

La seule voie possible pour redresser la barre : la préférence à la compétence

Les emplois doivent être attribués à ceux dont le profil correspond le mieux aux exigences des postes à pourvoir. Je ne connais pas d’entreprise performante qui procède autrement. Et je ne vois pas par quel miracle le Service public pourrait être efficace à Mayotte en s’exonérant d’appliquer cette règle de bon sens. Dans le cas contraire, la société mahoraise n’aurait aucune chance de se redresser à moyen terme et serait perdante à double titre.
D’une part, une préférence accordée sur le fondement d’une origine sociale, ethnique, d’une couleur de peau ou d’une appartenance religieuse institutionnalise une injustice : "j’avais toutes les qualités pour ce poste mais je suis d’origine malgache. Un Mahorais qui était moins qualifié que moi a obtenu l’emploi parce qu’il était Mahorais de souche". Veut-on réellement créer ce type de situation dans un territoire français ? Face à un tel exemple, pourra-t-on ensuite s’étonner d’entendre un salarié accumulant les fautes professionnelles et revendiquer néanmoins une rémunération identique à celle octroyée à un collaborateur s’illustrant par sa productivité ? Le danger serait grand de voir un tel exemple se propager dans la société mahoraise et s’installer partout comme la norme. C’est une société injuste et incontrôlable qui en ressortirait.

Chômage et sous-développement : le mépris de la compétence se paie au prix fort

Cette préférence locale à l’emploi aurait d’autre part des effets néfastes sur le développement économique et social de Mayotte et compromettrait le processus de départementalisation. Il est déjà en grand danger. C’est qu’il ne suffit pas de décréter, il ne suffit pas davantage de disposer des budgets requis. A Mayotte, les évolutions à conduire sont légions tant dans le domaine social qu’économique. Contrairement à la Métropole, les cadres supérieurs des collectivités territoriales mahoraises – et du conseil général en particulier – ne peuvent se contenter d’inscrire leur action dans les pas de leurs prédécesseurs.
Certains domaines d’intervention ont à peine été investis : gestion du foncier, création de zones d’activités économiques, délivrance de prestations sociales, coopération régionale… Et même les approches, méthodes, processus, outils de travail restent souvent à élaborer. Les cadres supérieurs dont notre île a besoin doivent être capables de s’inscrire à la fois dans une dynamique de création et de gestion. Il faut donc des personnels armés d’une vaste expérience et de fortes compétences pour mener ces chantiers complexes. Et ces compétences font aujourd’hui cruellement défaut !
L’Etat est bien placé pour le savoir, lui qui reprendra probablement, une fois encore, une large partie des crédits qui avaient été affectés au financement du Contrat de projet Etat/Mayotte du fait de l’incapacité du conseil général à lancer et conduire bon nombre des opérations inscrites au programme. Là où il aurait fallu composer une équipe d’élite pour répondre aux enjeux, c’est le népotisme et le clientélisme qui ont fait office de critère de sélection. Avec plus de 6.000 agents (selon la dernière étude du CNFPT) payés chaque mois et un personnel composé à 32% de femmes de ménage, gardiens et chauffeurs, la Collectivité n’est plus qu’un sumo impuissant, s’enlisant sous le poids de son effectif dans le marais de son déficit.
Pendant des années, les élus ont utilisé l’argent public – non pas pour financer des opérations porteuses de développement économique et de création d’emplois – mais pour acheter des soutiens politiques à coup d’emplois, de complaisance ceux-là. C’est Mayotte dans son ensemble qui en paye aujourd’hui le prix. Le chômage et le sous-développement ne sont pas une fatalité, ce sont des plaies résultant en bonne partie de l’incurie de certains de nos édiles. Devrait-on pousser plus loin encore dans l’irresponsabilité en mettant en place une préférence locale à l’emploi ? Dans notre situation, il serait suicidaire de continuer à choisir des agents sur un autre critère que celui de la compétence. Et pourtant.

Mais où sont passés les Blancs ?

Les cadres dirigeants M’zungous du conseil général ont été ou placardisés, ou licenciés, ou poussés à partir. Assez bien représentés jusqu’au début 2008, sous l’ère du président Saïd Omar Oili et du DGS Jean-Pierre Rousselle, ils ont disparu du paysage. Le sujet est tabou : tout le monde a constaté le phénomène, personne n’ose l’évoquer publiquement.
Il y eu Jean-Pierre Rousselle et André Dorso, les deux directeurs généraux rapidement usés par une lutte incessante avec les élus pour tenter de rester dans la légalité (et d’éviter que leur propre responsabilité ne soit engagée), Pierre Salomon, le directeur général adjoint (DGA) infrastructure, aménagement et environnement; Philippe Coat, le directeur du développement économique et touristique – sauvé provisoirement par décision du tribunal administratif – Didier Mercier-Lachapelle, DGA services à la population; Bruno Gallois-Parmentier, chargé du suivi du Contrat de projet; Hélène Séchet, DGA vie institutionnelle et partenariat… Le cas de ce dernier DGA est révélateur de l’attitude du conseil général vis-à-vis des M’zungous : son départ a été précipité par des insultes et des menaces de mort. Son employeur n’a pourtant même pas jugé utile de porter plainte contre X ! C’est l’intéressée qui a donc dû s’en charger à titre personnel, avant de se résoudre à jeter l’éponge. Pourquoi cette éviction progressive et organisée des cadres de direction M’zungous ?
Etaient-ils tous incompétents ? Cet argument ne résiste pas longtemps à l’analyse. L’ancienne équipe s’était mise en quête de cadres affichant un haut niveau d’études (possédant souvent plusieurs 3ème cycles), disposant d’une forte expérience professionnelle acquise tant dans le secteur public que privé, en France et à l’étranger, ayant à leur actif des réalisations d’envergure…
Bref, des profils solides qui n’existent pas sur le marché mahorais, des bourlingueurs adaptables dont l’ancienne direction estimait que Mayotte avait besoin pour faire face aux handicaps sévères du territoire et à la complexité des chantiers à mener, notamment dans la perspective de la départementalisation. Les quelques rares survivants bataillent pour conserver leurs prérogatives, cernés par un ou plusieurs adjoints qui ont pour mission principale de court-circuiter toutes leurs initiatives.

Eliminer ceux qui menacent le tranquille pillage de la manne métropolitaine

Xénophobie ? Peu probable. Mayotte n’est pas la Guadeloupe et les non-Mahorais de souche n’ont généralement pas à se plaindre de la façon dont ils sont traités par la population autochtone. Par ailleurs, de nombreux Mahorais ayant fait leurs études et travaillé quelques années en Métropole sont eux aussi victimes du phénomène. Il y a eu Ali Soula, contrôleur de gestion; Enfahne Affidou, directeur des finances; Archadi Abassi, directeur de la coopération…
Eux aussi comptent parmi les plus solidement formés et expérimentés. "On nous reproche parfois d’être des traitres, d’agir et de raisonner comme des M’zungous", me livrait un Mahorais issu de cette population, révélant en cela d’une part le mal-être de ces agents assis entre deux cultures et d’autre part la difficulté pour le conseil général d’évoluer vers des pratiques plus respectueuses des principes qui régissent le fonctionnement d’une collectivité territoriale française.
Tous ces agents M’zungous et "Mahorais métropolisés" sont en réalité coupables d’un même forfait : ils mettent en place des méthodes et des procédures pour garantir une action publique efficace et un traitement équitable des administrés, ils travaillent pour servir l’intérêt général et sont soucieux d’agir dans la légalité. Ils respectent donc simplement l’engagement que prend tout agent du service public. Mais cette attitude gène au plus haut point.

La préférence locale ou une tentative de protéger le système des castes à la mahoraise

Comment créer des emplois à Mayotte ? En les prenant aux communautés minoritaires pour les offrir à la communauté majoritaire. Il suffisait d’y penser ! En vérité, ceux qui font cette scandaleuse proposition n’ont jamais cherché à exploiter l’argent public pour susciter l’émergence de nouvelles activités créatrices de richesse endogène et d’emplois. Une fois parvenus aux commandes, ils étaient bien trop occupés à tisser un réseau d’appuis à même d’orienter une part de la richesse publique vers leurs poches avides. Ils comprennent aujourd’hui que la marche inéluctable vers le Droit commun et les règles qui régissent le fonctionnement d’un département français menacent leurs prébendes.
Réserver certains postes à des "Mahorais" – comprenez des hommes acquis à leur cause – permettrait de parachever le système qu’ils ont installé. Les "non-Mahorais" – et principalement les M’zungus – ne représentent à leurs yeux que des anticorps qu’ils convient d’éliminer pour que puisse perdurer la maladie dont ils sont les bénéficiaires : un système – hérité des sultanats d’autrefois ? – où les grandes familles s’arrogent impunément tous les droits au détriment des castes inférieures et des plus nécessiteux.
Inutile pour ceux qui sont encore attachés à la légalité et à l’avenir de Mayotte de compter sur une quelconque autorité pour les soutenir dans leur combat. Ils sont désespérément seuls. L’Etat a apparemment décidé de fermer les yeux, faisant sien le principe qui veut que "Justice bafouée vaut mieux que paix sociale menacée".

La jeunesse mahoraise comme meilleur anticorps

Après les emplois réservés aux Mahorais de souche, ces départementalistes imposteurs proposeront-ils demain un territoire français réservé aux Mahorais de souche ? Fort heureusement, les parrains n’ont pas l’assurance d’emporter la partie. Les jeunes Mahorais, toujours plus instruits, toujours plus lucides, comprennent les visées de ceux qui désignent les "non-Mahorais" comme bouc émissaire.
Plus altruistes, plus soucieux d’apporter leur contribution au développement du territoire que de devenir parrains à leur tour, les jeunes se détournent des sirènes de l’arrivisme. Ils osent de plus en plus briser le tabou, faire connaître leur écœurement face aux pratiques douteuses de certains de leurs ainés élus. Ils sont en forte demande d’une classe politique vertueuse, œcuménique, productive et qui serait enfin soucieuse de l’intérêt général plutôt que de ses propres intérêts. Espérons qu’ils trouvent les voies pour porter aux responsabilités ceux des politiques qui représentent le mieux cet idéal. Ils sont aisés à identifier tant ils sont minoritaires.

 
Eric Le Tanneur

05/03/2010 – 3 questions à… Etienne Demarle

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette procédure de réparation ?

La mesure de réparation est une mesure que l’ont pratique régulièrement, sur d’autres sujets. Soit directement vis-à-vis des victimes, soit indirectement en demandant aux jeunes de réparer dans une collectivité. Par contre, c’est la première fois qu’on travaille avec la police et la Paf. On a travaillé très dur pour que ça puisse se mettre en place, puisqu’il a fallu vaincre les réticences, tant chez les policiers que dans les familles et même dans mon service. L’idée est de ramener un peu de paix sociale et surtout d’amener certains jeunes à réfléchir sur ce qu’on a le droit de faire ou pas. En tout cas, de ne pas mettre en danger des vies humaines.

Pourquoi avoir choisi ces jeunes là en particulier ?

C’étaient les seuls mineurs attrapés lors des évènements, tous les autres étaient majeurs. Ce sont quatre jeunes qui ont commis des délits lors des manifestations. Ils ont été condamnés à un contrôle judiciaire, c’est juste avant la prison. La justice dans toute sa dimension répressive. On a associé les familles à cette réflexion. La police de l’air et des frontières a accepté de rencontrer ces jeunes et de faire participer des policiers qui ont été victimes de jets de pierres. Pas de la part de ces jeunes, mais d’autres manifestants. On a essayé de discuter, d’échanger, de comprendre un peu ce qui s’était passé pour les jeunes, ce que les policiers avaient ressenti. Montrer que sous les uniformes il y a aussi des femmes et des hommes. Les jeunes ont été très émus et ils voient clairement comment ça aurait pu dégénérer pour eux.

Vous avez choisi d’associer les familles à l’opération, est-ce que c’est toujours le cas ? Quel est l’intérêt ?

On associe tout le temps les familles, en terme légal ce sont eux qui sont les détenteurs de l’autorité parentale. Le travail avec les familles permet de les aider à reprendre leur place d’adulte, parce que ce n’est pas facile d’élever des adolescents.

05/03/2010 – Ce que j’en pense…

Les câbles longent l'Afrique, traversent les océans, le monde entier en a fait une priorité. Mais nous, nous regardons. Nous continuons à disposer d'une connexion avec un débit qui n'existe même pas au Burkina Faso ou en Mongolie ! Nous avons droit à une très mauvaise qualité, des coupures incessantes, et quand nous essayons le plus haut débit, c'est un prix astronomique, que plus personne au monde ne paye ! Sauf nous. Nous reculons quand le monde avance !
Les écoles de la République, censées accueillir dignement et éduquer nos enfants, sont dans un état catastrophique, il suffit de lire le résultat de l'enquête publié dans ce numéro. C'est honteux !

Les routes sont dans un état catastrophique, pitoyable, dangereux. Je pense qu'en cas d'accidents, de dégâts sur les voitures ou les deux roues, en cas de chutes dans les caniveaux à ciel ouvert, il serait possible de porter plainte contre nos élus. Il faudra peut-être passer par là. Nos voisins, que l'on qualifie de "pauvres", ont souvent des routes en bien meilleur état. En plus des trous, il y a des "ruelles" étroites où circulent chaque jour de grands bus. Des routes qui n'ont pas la largeur réglementaire, comme entre Passamainti et Vahibé ! Des routes sans marquage au sol, sans sécurité quand on roule au bord de précipices. Il faut de courageux chauffeurs, des enfants transportés inconscients des dangers encourus, et des conducteurs en face qui doivent avoir des réflexes aiguisés, ou pas trop peur de la mort ! En cas d'accident, là encore il faudra aller chercher les responsables là où ils sont.

Le nombre d'emplois à Mayotte a diminué lors des derniers mois, selon l'Insee et l'Iedom. Nos élus tuent les entreprises à petit feu en ne payant pas leurs factures dans les délais pourtant fixés par la loi. Ils tuent l'économie locale en ne créant pas de zones d'activités. Ils tuent les emplois en ne créant pas les conditions favorables au développement, comme par exemple des marchés pour les produits agricoles, par l'aménagement de plages, de sites touristiques, par l'assainissement de nos eaux usées qui tuent le lagon, par la construction d'un parc des expositions pour des conférences, des manifestations d'envergure, un équipement qui permettrait d'organiser des évènements régionaux et de faire venir ici nos voisins, dynamisant l'économie locale.
Au lieu de cela, la plupart de nos élus misent tout sur les billets d'avion pour aller se promener. Il y en a bien trop peu qui essayent de faire avancer leur territoire sérieusement, honnêtement, qui montent des projets et les suivent attentivement, efficacement, avec leurs équipes. L'île croule sous les déchets, sans que le CSDU n'avance plus vite, depuis des années qu'on le promet. Mayotte recule, dans beaucoup trop de domaines, il faut le reconnaître. Nous n'avons pas d'élu visionnaire, ambitieux pour Mayotte.

Le "magnégné" est érigé en vertu, la bêtise devient la norme, la corruption gagne du terrain, le vol de l'argent public est organisé, les emplois fictifs pullulent, l'incompétence est plébiscitée par des dirigeants qui ont trop peur d'agents honnêtes, extérieurs, qui remettraient en cause leur part du gâteau. Et la justice semble aveugl(é)e, ou trop frileuse, inquiète (à tort ?!) des réactions de la population… On a les élus que l'on mérite… Ceux que les partis politiques ont mis en avant…
Mayotte est en voie de sous-développement. La population ne le supportera pas plus longtemps. Les rangs des chômeurs grossissent chaque jour, comme les embouteillages autour de Mamoudzou. Les travailleurs trépignent devant les avancées sociales qui ne les concerneront pas avant des décennies. Faute de soutien actif aux productions locales, nous basculons dans une économie de comptoir, très peu créatrice de richesses. Et nous continuerons de reculer. L'Europe nous attendra elle aussi des décennies. Les errements d'aujourd'hui se paieront pendant des années.

 
Laurent Canavate

05/03/2010 – Le temps de la réconciliation

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}’est au sein des locaux des sapeurs-pompiers de Petite Terre, que les différents protagonistes des émeutes du 2 décembre ont été réunis jeudi dernier. D’un côté des policiers de la Paf, sévèrement touchés lors des évènements, ainsi que la direction du centre de rétention administrative. De l’autre, des mineurs accompagnés de leurs pères. Les quatre jeunes ont été placés sous contrôle judiciaire pour avoir jeté des pierres sur les forces de l’ordre.
Pendant une heure, les deux parties ont pu échanger, une rencontre haute en émotions, durant laquelle la policière gravement blessée lors des évènements a pu s’exprimer. "Ses premières paroles ont traduit l’incompréhension face à tant de violence et de haine", raconte Thierry Bourreau, directeur adjoint du CRA. "Cela fait un an qu’elle et son mari sont à Mayotte. Ils sont bien intégrés dans la société, d’ailleurs elle est monitrice de sport. Ce sont des gens qui aiment Mayotte et sa culture."

"Ils auraient pu blesser gravement quelqu’un"

M. Bourreau est le premier à être choqué par l’acharnement des manifestants lorsqu’ils ont vu tomber sa collègue. "Elle était en bas de la carrière de Petite Terre. Au dessus, une quarantaine de personnes étaient en train de leur lancer des grosses pierres. Elle est tombée une première fois, puis une deuxième fois lorsqu’elle a été touchée à la nuque. C’est là qu’ils en ont profité pour lui lancer des pierres sur les jambes. Au bout d’un moment, elle était paralysée, elle ne sentait plus ses jambes."
Une telle barbarie reste difficile à expliquer. Traumatisée, la policière a longtemps hésité avant de venir à la rencontre des trois adolescents, mais son intervention a eu l’impact souhaité.
"Quand la fonctionnaire de police est intervenue, moi-même j’étais mal à l’aise", explique ce père de famille, "j’étais peiné par ce qu’elle a vécu, par ce qu’elle vit aujourd’hui, parce ses larmes montrent qu’elle a encore des séquelles. Franchement, je dirais qu’il n’y a rien qui fait qu’à Mayotte on ait pu en arriver là. La vie chère, est elle aussi chère pour moi, pour vous, pour les policiers, pour tout le monde. Est-ce que c’est ça qui fait qu’on doit se jeter des pierres ?"
Tout aussi troublés, les jeunes ont pu adresser leurs excuses à leurs victimes. Etienne Demarle, le directeur départemental de la PJJ, voit en eux des jeunes comme tant d’autres qui n’ont fait que suivre le mouvement de foule. "Un certain nombre de ces jeunes a été happé par la manifestation. Aller manifester quand on a 17 ans, c’est rigolo. Ils n’ont pas réfléchi au moment où ils ont lancé des pierres sur les policiers. C’est seulement aujourd’hui qu’ils ont vu les conséquences que ça aurait pu avoir, parce qu’ils auraient pu, sans le vouloir, blesser gravement quelqu’un."

Une mesure de réparation et de prévention

Pour les organisateurs de la rencontre, l’échange avec ces jeunes était essentiel pour créer une prise de conscience sur la gravité des actes perpétrés. "Grace à cette rencontre, nous leur avons fait comprendre que ces personnes sur lesquelles ils jetaient des pierres étaient des êtres humains comme eux", explique Thierry Bourreau.
Cette rencontre inédite fait partie d’une série de mesures visant les mineurs ayant commis des délits, afin de susciter une prise de conscience sur leurs actes. Une rencontre qui a au moins le mérite d’apaiser les tensions entre les forces de l’ordre et la jeunesse en instaurant le dialogue.
Selon M. Demarle, le ministère de la Justice a été très content de cette démarche. "L’idée est de tout faire pour que les jeunes ne récidivent pas et qu’ils sachent qu’il y a des adultes en face", a-t-il précisé. Il est toutefois regrettable que la mesure ne s’applique qu’aux mineurs, tant les actions éducatives envers la population semblent nécessaires.

Halda Toihiridini

 

05/03/2010 – Productions agricoles

pour dispenser une formation sur l’alimentation des ruminants aux techniciens de l'Adem (Association des éleveurs mahorais), de la Capam et de la Daf et aux enseignants du lycée agricole de Coconi. Entretien avec ce spécialiste du développement agricole, acteur de premier plan pour la structuration de la filière de l'élevage bovin à Mayotte.

Mayotte Eco : En quoi consiste le Pazem ?
Emmanuel Tillard : Il comprend 4 volets. D'abord, la caractérisation des performances technico-économiques dans les élevages bovins. On a mis en place un suivi zootechnique individuel : un collègue du Cirad, David Berre, passe régulièrement dans les exploitations accompagné des techniciens de l'Adem et de la Capam pour enregistrer les informations concernant la démographie, la croissance, la production laitière, etc., ce qui nous permet d'établir un référentiel zootechnique et de faire ensuite un diagnostic des contraintes sur ces exploitations. Parce qu'ici, il n'y a pour l'instant que très peu de références sur les élevages.
Il y a environ 17.000 bovins présents sur l'île et 4.000 troupeaux. On en suit une trentaine, à la fois des éleveurs qui sont en voie d'intensification, qui ont en général des animaux croisés montbéliardes-zébus, mais aussi des troupeaux très traditionnels, qui ont un nombre limité d'animaux et bien souvent des zébus. On essaye ainsi de suivre un panel représentatif des élevages à Mayotte.

"On essaie d'incorporer au maximum des ressources locales dans l'alimentation des animaux"

ME : Quel est le deuxième volet ?
ET : La principale contrainte des élevages bovins est l'alimentation. Le deuxième volet concerne la caractérisation des systèmes d'alimentation et leur amélioration. C'est-à-dire comment cultiver les fourrages, comment fertiliser les parcelles pour augmenter la production fourragère, quels fourrages utiliser et, à partir de ces ressources fourragères locales, comment rationner les animaux.
Le fil rouge sur cette action, c'est de valoriser au maximum les ressources locales et promouvoir des systèmes à faibles intrants, pour limiter les importations. Les engrais sont utilisés à minima, et on essaie d'incorporer au maximum des ressources locales dans l'alimentation des animaux, puisqu'on sait qu'ici les éleveurs ont des trésoreries limitées. Il ne s'agit donc en aucun cas de transposer des modèles européens à Mayotte.
Dans les fourrages locaux, parmi les graminées, on trouve les brachiarias, les cannes fourragères, même la canne à sucre peut être utilisée pour l'alimentation animale. On note également une utilisation très répandue des arbustes fourragers comme l'avocat marron, le bois noir, le gliricidia, même l'ylang-ylang, qui sont utilisés pour l'alimentation des animaux, en particulier en saison sèche quand les graminées poussent moins vite. Du point de vue zootechnique, ces arbustes fourragers sont de bonnes sources de protéine et en aucun cas des mauvaises herbes.

"La plus grande partie de ce qui est consommé comme viande ou comme lait se fait aujourd'hui dans un cadre cérémoniel"

ME : Ces suivis scientifiques vont-ils permettre de mieux structurer les filières ?
ET : Oui, le troisième volet du Pazem concerne justement concerne la caractérisation des filières et leur contrôle, depuis la production jusqu'à la commercialisation des denrées d'origine animale, la viande et le lait essentiellement. Nous voulons essayer de ne plus avoir une entrée par l'amont, par la production, mais par l'aval, c'est-à-dire qu'avant de se poser la question de la production de viande ou de lait, c'est se demander quels sont les produits qu'on va pouvoir valoriser à Mayotte.
Il y a en effet des spécificités ici : on sait que la plus grande partie de ce qui est consommé comme viande ou comme lait se fait aujourd'hui dans un cadre cérémoniel, à l'occasion des grands mariages ou de fêtes religieuses. Les animaux sont vendus sur pied, à un prix oscillant entre 12 et 15€ le kg vif, et le lait est réservé à la vente 3 ou 4 semaines à l’avance, et commercialisé entre 3 et 4€ le litre. Les prix ne reflètent donc pas uniquement la valeur intrinsèque des productions animales, mais intègrent une dimension culturelle (don, offrande) ou festive forte.

"Aujourd'hui, la production est insuffisante pour faire fonctionner un abattoir"

Aujourd'hui, il n'y a quasiment pas de production locale, que ce soit viande ou lait, qui arrive dans les magasins, parce qu'il n'y en a pas assez. Il faut donc se dire comment on va développer cette filière en essayant de voir les besoins des consommateurs et développer tel ou tel créneau parce que ça va correspondre aux besoins des gens. C'est le cas par exemple pour le lait caillé ou la consommation de produits halals, sachant qu'aujourd'hui à Mayotte, la plupart des produits importés ne sont pas halals. Là, il y aurait certainement des marchés.
On a réalisé en 2009 tout un diagnostic de ces deux filières lait et viande, avec des propositions de scénarios de développement que nous allons essayer de reprendre fin 2010 avec l'ensemble des partenaires techniques et administratifs locaux : Daf, DSV, Chambre d'agriculture, coopératives d'élevages, etc. On essaiera d'animer une réflexion autour du développement potentiel de ces filières sur le long terme, sur la base du diagnostic qui a été fait et en prenant en compte les spécificités de Mayotte.

ME : A terme, il y aurait donc la création d'un abattoir et d'une filière de distribution pour le lait ?
ET : Pour moi, l'abattoir, c'est du long terme, parce que si vous construisez aujourd'hui un abattoir, qu'est-ce que vous allez abattre ? L'essentiel des bovins est vendu sur pied, à l'occasion de grands mariages et fêtes religieuses. Les bouchers que nous avons rencontrés à Kawéni ont du mal à trouver des animaux. Il y a donc aujourd'hui une production insuffisante qui ne permet pas de faire fonctionner un abattoir.
Cependant, on sait que sur le plan réglementaire, avec la départementalisation, la construction d’un abattoir sera indispensable. Ce sera un abattoir qui devra être bien dimensionné et adapté aux besoins de l'île. C'est donc vers quoi on va tendre, mais il faut essayer de trouver l'organisation qui va permettre d'y arriver progressivement.
Un des éléments clé sera de développer la production, mais il faudra aussi essayer de structurer la filière en se basant sur les bouchers. C'est une profession qui devrait être dynamisée dans le cadre de cette filière. Aujourd'hui, la production ne suffit pas pour permettre un écoulement marchand de la viande ou une transformation agro-industrielle du lait.

"Il pourra y avoir une valorisation marchande des surplus de production qui seront commercialisés"

ME : Dans l'avenir, les systèmes marchand et traditionnel pourront-ils coexister ?
ET : Oui, à partir du moment où on développe la production et que progressivement on met en place des petites structures qui vont permettre aux éleveurs de valoriser la viande et le lait qu'ils ne vendent pas à l'occasion des grands mariages. Il pourra ainsi y avoir une valorisation marchande des surplus de production qui seront commercialisés.

ME : Le dernier volet du Pazem est justement lié à votre présence ici ?
ET : Oui, c'est la formation des professionnels, à la fois des techniciens et des éleveurs, de tous les acteurs techniques et économiques dans les différents domaines de l’élevage, comme l'évaluation des performances animales, les modes de conduite des exploitations, les systèmes fourragers, l'alimentation, et en partenariat étroit avec les structures d’encadrement technique comme l'Adem ou la Capam à qui le Cirad apporte un appui continu dans le cadre de ses activités de recherche.
Avec mes deux collaborateurs, je suis venu ici pour donner une formation sur l'alimentation des ruminants. Il s'agissait de rappeler quelles sont les bases de l'alimentation des ruminants, avec les particularités locales qui majorent les besoins, notamment la température ici qui fait que les vaches doivent manger davantage pour réguler leur métabolisme. Nous leur avons également montré comment prélever les fourrages et les peser pour évaluer les quantités ingérées, l'objectif étant de créer une base de données sur la valeur alimentaire des fourrages de Mayotte. D'ici un an ou deux, on aura ainsi caractérisé l'ensemble des fourrages de Mayotte. Les techniciens pourront alors utiliser ces valeurs-là pour rationner les animaux.

"Ce suivi permettra d'initier un contrôle de performances des animaux pour les améliorer, un système qui existe depuis les années 1950 en Métropole ou à la Réunion"

ME : Ce rationnement existe en Métropole depuis longtemps déjà…
ET :
Oui, les bases de rationnement des ruminants ont été élaborées dans les années 1970, et le premier livre sur ce sujet est sorti en 1978. Depuis, tous les grands pays, Américains, Hollandais, Français, etc., ont leur système de rationnement. Pour ça, il faut connaître ce que les animaux ingèrent, leurs besoins, et la composition des fourrages. Autant d'éléments qu'on n'a pas pour Mayotte puisqu'il n'y a jamais eu de suivi en élevage.

ME : Cette formation était une première pour le Cirad. Est-ce que d'autres sessions sont prévues ?
ET : Oui, en juin, on a prévu une formation au logiciel "Laser", un système qu'on utilise pour suivre les performances des animaux. Ce système va nous permettre d'avoir un certain nombre d'éléments techniques qu'on n'a pas, par exemple le niveau de production laitière, la croissance des jeunes, le taux de fertilité des femelles, etc. Nous allons former les encadrants techniques à l'utilisation de ce logiciel pour qu'ils se l'approprient et suivent de manière autonome d'autres troupeaux que ceux que nous suivons actuellement. Ce suivi permettra d'initier un contrôle de performances des animaux pour les améliorer, un système qui existe depuis les années 1950 en Métropole.

"Les mini-laiteries et les boucheries artisanales sont des petites structures sur lesquelles il faudrait pouvoir compter"

ME : Avec la départementalisation, les éleveurs seront-ils suffisamment armés pour respecter les normes sanitaires européennes ?
ET : J'espère que cela se fera progressivement parce que tout est à faire. En Métropole, on a atteint le niveau sanitaire d'aujourd'hui en 50 ans, on ne va pas demander à Mayotte de l'appliquer en 5 ans… Mais on va aller vers l'application des normes européennes. Nous pensons qu'il est possible de trouver, avant de parler de transformation agro-industrielle des productions locales, une sorte de progression dans l'intensification de la production et dans la structuration des filières. Les mini-laiteries et les boucheries artisanales sont des petites structures sur lesquelles il faudrait pouvoir compter, mais à terme on pourrait avoir aussi une transformation en laiterie et en abattoir. La commercialisation d'une partie des productions locales permettrait de limiter les importations.

ME : N'y a-t-il pas aussi un problème d'espaces disponibles à Mayotte ? Des projets de ranchs fermés à Madagascar par exemple ne sont-ils pas possibles ?
ET :
Pour l'instant, toute importation d'animaux vivants ou de viande sur le territoire européen est interdite depuis Madagascar. Cependant, à terme, on peut imaginer que Madagascar, à l'image du Botswana, mette en place les conditions d'élevage (isolement des zones d'élevage, suivi et prévention sanitaire) et les conditions d'abattage des animaux, de conservation, de conditionnement et de contrôle sanitaire des viandes, avec un abattoir agréé aux normes européennes, lui permettant d'exporter légalement de la viande vers Mayotte comme tout autre territoire européen, comme c'est le cas actuellement pour les crevettes.

 

Propos recueillis par Julien Perrot
 

 
Les 5 actions du Cirad à Mayotte pour la période 2008-2014

A Mayotte, les activités du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) sont financées par l'Etat (ministères de l'Outremer, de l'Agriculture et de la Recherche), le conseil général et le Cirad sur ses fonds propres. La programmation et le suivi des activités sont encadrés par un comité tripartite composé du représentant de l'Etat (le préfet), celui du conseil général (la DARTM) et le délégué du Cirad à Mayotte.
"Depuis le 11ème comité tripartite du 10 décembre 2007, le Cirad de Mayotte est sorti de ses filières très spécialisées pour aborder des enjeux plus essentiels pour la période 2008-2014 : l'appui à la structuration des filières et à l'accès des jeunes ruraux aux activités économiques et à l'emploi, et l'appui à la gestion des risques sanitaires", nous explique Bernard Dolacinski, délégué du Cirad à Mayotte depuis 2005. Plus de 5 M€ seront ainsi dépensés en 7 ans dans le cadre du Contrat de projet pour atteindre ces deux objectifs, 2,16 M€ à la charge du CG, autant pour l'Etat, et 0,72 M€ sur fonds propres du Cirad.

Pour 2008-2014, les activités du Cirad se décomposent en 5 grandes actions, selon la 4ème convention qu'il a signée avec la CDM et l'Etat.
Action 1 : Création et animation d'un réseau d'épidémiosurveillance. C’est une équipe du Cirad qui animera ce réseau à Mayotte constituée d'un chercheur appuyé par des missions du pôle élevage de la Réunion et du Cirad de Madagascar.
Action 2 : Appui zootechnique à l'élevage mahorais. L'action vise la mise en place d'un système de suivi des informations zootechniques, sanitaires et économiques en exploitations bovines (30 élevages de référence) et le suivi sanitaire et technique d'une ferme d'application (LAP de Coconi) permettant de comparer le potentiel de différents types d'animaux (zébu local, croisé, animaux importés). L'équipe du Cirad, avec l'Adem particulièrement, élaborera des systèmes fourragers adaptés au niveau d'intensification et de productivité de l'élevage, basés sur une utilisation optimisée des ressources locales et fournira un référentiel technico-économique pour chaque type de production. Des programmes collectifs de formation théorique et pratique des éleveurs et des techniciens seront dispensés dans le cadre d'une professionnalisation de l'activité d'élevage à Mayotte.
Action 3 : Valorisation et mise en marché des produits. La valorisation et la mise en marché des produits agricoles est menée avec l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité), les équipes du Cirad de Montpellier et la Halle de technologie de Coconi. L'objectif est d'identifier et de tester des solutions permettant une meilleure valorisation des ressources locales mahoraises (Indication géographique, produits pays, produits biologiques, labels…). L'ensemble des fiches techniques et de la base de données agronomiques et technico-économiques sont rassemblées sur un portail internet qui sera accessible aux techniciens des services agricoles et de vulgarisation.
Action 4 : Amélioration des systèmes techniques des productions végétales. L'objectif de l'action est de promouvoir, avec l'appui de la Réunion et de Madagascar, l'accroissement des productions agricoles par des techniques agricoles respectueuses de l'environnement : mise au point de techniques ou systèmes de culture à faible utilisation de pesticides en maraîchage, rationalisation de la gestion de l'irrigation, amélioration de la fertilité des sols par la valorisation de la matière organique disponible (compostage, déchets urbains solides et liquides), associations culturales, etc. La position de carrefour régional de Mayotte, dans l'océan Indien, justifie pour les bailleurs un rôle actif de la CDM dans les réseaux régionaux et le renforcement de sa coopération directe avec les Comores et Madagascar. L'assistance technique de programme sectoriel fruitier (2008-2011-Odeadom-conseil général) est assurée par des missions d'appui du Cirad (Montpellier, Réunion, Madagascar).
Action 5 : Appui méthodologique à la prospective du milieu rural et agricole. Le passage harmonieux de la CDM d'un statut à un autre ne peut se dérouler qu'avec la mobilisation de tous les acteurs sociaux et en particulier ceux du développement et la construction d’un diagnostic partagé. Le diagnostic des agricultures mahoraises réalisé par le Cirad en 2002 sous-tend aujourd'hui le développement rural, mais n'a pas pu suffisamment contribuer à l'élaboration d'une vision et d'une stratégie à moyen terme. Le Cirad se propose de créer avec des techniciens et des élus du conseil général, un groupe de travail contribuant par des méthodes de prospective (scénarios) à la réalisation d'un diagnostic et d'une vision stratégique partagés.

 
Légende photo :
"Aujourd'hui, la production ne suffit pas pour permettre un écoulement marchand de la viande ou une transformation agro-industrielle du lait."
 
 

 

La crèche Owa zaza inaugurée à Sada

{xtypo_dropcap}O{/xtypo_dropcap}uverte depuis le 25 janvier, la crèche Owa zaza dispose de tous les équipements nécessaires pour accueillir une vingtaine d’enfants. “Il y a une salle de repos avec matelas et cabarets pour la sieste, une cuisine avec deux frigos et deux micro-ondes (un pour le personnel et un pour les enfants) pour respecter les mesures d’hygiène, une salle pour les activités calmes (lecture, poupée, nounours), une salle d’activités manuelles (peinture, pâte à modeler, collage, coloriage), une salle de bains avec buanderie et table à langer, ainsi qu’une varangue pour manger”, explique la directrice Céline Blumerel.
Les salles sont climatisées et en plus de la directrice, 5 personnes titulaires d’un CAP Petite enfance s’occupent d’éveiller les enfants de 6h30 à 17h30. Une infirmière devrait rejoindre l’équipe prochainement pour s’occuper du volet médical.

Des activités d’éveil qui séduisent les parents.

“Les enfants peuvent venir 2 ou 3 jours par semaine s’ils veulent, et jusqu’à 4 ans, nous faisons halte-garderie. Certains parents laissent leurs enfants ici juste le temps de faire des courses et cela coûte 3 € de l’heure”, indique la directrice. Autrement, le tarif fixé par la CAF et auquel se soumet la crèche est égal à 12% des revenus des parents.
Pour les parents, la crèche Owa zaza est un moyen de faire garder leurs enfants en déchargeant les traditionnelles grand-mères ou nounous. “Les parents sont très contents de ce mode de garde, car leurs enfants évoluent avec des activités d’éveil dans un environnement sûr. Ici l’enfant apprend des règles de vie, il attend son tour pour se laver les mains, il ne se lève pas de table avant que tout le monde ait fini. A leur entrée à la maternelle, on voit la différence entre les enfants qui sont allés en crèche et les autres”, soutient la directrice.
Celle-ci souhaite également développer d’autres activités, notamment les sorties pédagogiques à l’extérieur de la crèche. “Emmener les enfants dans une exploitation agricole ou d’autres sorties serait une bonne chose. Pour l’instant, nous organisons aussi des anniversaires, nous avons confectionné des déguisements pour le carnaval et venir en crèche est une façon pour eux de se faire des amis, mais aussi à leurs parents de faire plus amples connaissance”, se réjouit Céline Blumerel.
L’établissement n’est pas encore rempli et pour tous les parents intéressés, il suffit de contacter la crèche Owa zaza au 0269 60 29 46.

Faïd Souhaïli
 

Légende photo :
Dhoimrati Mtrengoueni et Céline Blumerel espèrent que le petit Nasser sera bientôt accompagné de nouveaux camarades à Owa zaza.

05/03/10 – Recensement agricole 2010 : c’est parti

La direction de l'agriculture et de la forêt vient d'ouvrir officiellement la campagne de recensement et de collecte d'informations agricoles 2010. Durant trois mois, 50 agents du service auront pour mission de recueillir, d'analyser et de recouper les donnés collectées auprès d'un échantillon statistique représentatif de 3.500 ménages agricoles. Une première à Mayotte.
Si les travaux du pré-recensement agricole menés en amont par la Daf ont comptabilisé 15.000 ménages agricoles, c'est auprès d'un échantillon représentatif de 3.500 exploitants agricoles répartis sur l'ensemble du territoire que les 50 enquêteurs du service de l'Etat, formés pour l'occasion, iront collecter les éléments directement sur le terrain. Tous équipés d'une besace contenants des fiches pédagogiques, des imposants questionnaires type et d'un GPS afin de relever l'emplacement et l'entendue exacts des parcelles agricoles.
Méthodologiquement, chacun des 50 enquêteurs aura en charge une zone repartie en 10 secteurs, dont les responsables collecteront les données, avant de les envoyer au siège, à Mamoudzou, pour analyse. Un travail inédit et qui s'annonce laborieux, puisque les experts considèrent qu'une journée par exploitation, contre une heure en Métropole, sera nécessaire pour s'y rendre, relever les points GPS et tisser une relation de confiance et rassurante entre l'enquêteur et l'exploitant, afin de l'amener à renseigner spontanément et de bonne foi le questionnaire.
Une fois réalisé, cette base statistique et d'étude permettra à la Daf et aux décideurs publics de disposer d'éléments de cadrage fiables pour mieux dimensionner les investissements, préparer la rupéisation (Pac) et faciliter les démarches d'indemnisation en cas de catastrophe naturelle.
De plus, ces résultats serviront de manières plus pragmatiques les objectifs d'amélioration de la productivité et des pratiques des ménages agricoles à l'horizon 2015, comme fixé par les conclusions des Etats généraux de l'Outremer.
Cette enquête publique est déclarée d'intérêt général et le renseignement du questionnaire est obligatoire. Toutefois, le directeur de la Daf a tenu à souligner que les informations que pourront recueillir les enquêteurs au cours de leurs 3 mois de travaux sont soumises à une absolue confidentialité.

04/03/10 – Une 3ème rotation Corsairfly pour la haute saison

Olivier Besnard, directeur commercial de Corsairfly depuis janvier 2010, était hier de passage à Mayotte dans le cadre d'une tournée de présentation dans l'océan Indien. Ancien directeur commercial d'Air Austral, l'homme qui connaît parfaitement le contexte et les spécificités de la problématique du transport aérien dans la zone et sur Mayotte a confirmé le positionnement d'une troisième rotation durant la haute saison touristique. Le vol semi direct sera opéré en Airbus A330-200 biréacteurs d'une capacité de 324 sièges répartis en deux classes, économique et Grand large. "Nous ne sommes pas à Mayotte pour faire un coup. Notre stratégie s'inscrit dans la progressivité et, nous l'espérons, dans la durée. Après leur annualisation, nos vols hebdomadaires enregistrent de bons résultats. Ainsi nous avons décidé de proposer un troisième vol semi direct de et vers Paris. Notre but n'est pas simplement de prendre des parts de marché, mais de se positionner avec un vrai produit cohérent et concurrentiel, un vrai service, sur un marché en lequel nous croyons", a déclaré M. Besnard. Et avec une progression annuelle de 10% par an depuis une décennie, le marché mahorais, comme celui de la communauté à Marseille ou à Paris, sont en effet porteurs. Un coeur de cible ultramarin que Corsairfly sait flatter : signataire, comme toutes les compagnies qui desservent l'outremer français à l'exception d'Air Austral de la charte Karam – qui doit faciliter la continuité territoriale pour les ultramarins – la compagnie réserve en effet 15% de ses capacités de sièges en haute saison aux tarifs les plus bas de sa grille tarifaire, des franchises bagages supérieures à la normale et des tarifs préférentiels pour les familles endeuillées. La compagnie maintient également sa politique de fidélisation et ses produits marketing à destinations des familles, soit une réduction de 10% sur le prix des billets sur présentation de la carte Air2famille, cumulable avec une autre réduction de 15% pour les détenteurs de la carte famille nombreuse. TUI, qui a enregistré de lourdes pertes en 2009, envisage de restructurer ses activités, et notamment sa filiale de transport de passagers Corsairfly. Toutefois, M. Besnard a déclaré que les axes Antilles et Océan Indien resteraient les coeurs de cibles de la compagnie.

04/03/10 – L’Adie fait campagne pour son microcrédit Ramadan

Le mois de ramadan correspondra à peu près au mois d'août du calendrier grégorien cette année, mais pour l'Adie, cette période de haute activité économique se prépare dès maintenant. L'association pour le droit à l'initiative économique mène en ce moment une campagne d'information sur le microcrédit qu'elle accorde à tous ceux qui souhaitent réaliser des projets spécifiques pendant la période du ramadan. Généralement, les candidats à ce microcrédit sont des commerçants (60% de ceux installés au marché de Mamoudzou bénéficient du microcrédit) et ils peuvent bénéficier d'un prêt pouvant atteindre 6.000 €, remboursable en 36 mois maximum. Cette action pour le microcrédit ramadan sera ouverte à partir du 1er avril et se finira en juin 2010. Toutes les personnes intéressées peuvent se rendre sur le parvis du comité du tourisme ou au sein des locaux de l'Adie dans le nouveau bâtiment d'Air Austral, place de l'Ancien Marché de Mamoudzou.

03/03/10 – 18 mois ferme pour les voleurs de l’hôpital

Ils ont entre 17 et 25 ans, ils sont en situation irrégulière et tous les trois ont avoué avoir commis des vols dans différentes administrations. Après le jugement du mineur de la bande, le matin même ; les deux autres sont passés en comparution immédiate mardi après midi. Le premier, que nous appellerons Madi, est arrivé à Mayotte en 2007, "pour avoir une vie meilleure" dit-il. Durant les auditions, il a reconnu avoir participé aux vols commis dans les locaux de l'auto-école Djoumoi, la semaine dernière ainsi que ceux d'EDM, dans la nuit du 24 au 25 février. Samedi soir, il est parti dévaliser l'IFSI, alors que sa femme est encore hospitalisée à la maternité, où elle vient d'accoucher. Une situation qui étonne le juge Yves Moatty. Il ne comprend pas pourquoi les prévenus s'en sont pris à l'une des rares structures publiques qui leur vienne en aide. Le cas du second prévenu est encore plus éloquent. Ce dernier dit être à Mayotte depuis seulement 18 jours, pour se "faire soigner à l'hôpital" explique t-il. Il dévoile une ancienne cicatrice, qui serait liée à un coup de couteau. "Comment voulezvous vous faire soigner si vous volez l'hôpital ?", demande le juge à plusieurs reprises. "J'ai volé l'hôpital parce que le médicament coûte 90 euros." Lors de son intervention, le directeur de l'hôpital, Alain Daniel a estimé le préjudice matériel à environ 13.000 euros. "L'hôpital a été visé alors qu'en ce qui concerne l'aide à cette population, nous sommes exemplaire" a-til ajouté. Malgré l'insistance de leur avocat sur leur situation précaire et les difficultés rencontrées par les sans-papiers pour trouver du travail, les deux prévenus ont écopé d'une peine de prison de 18 mois avec mandat de dépôt et cinq ans d'interdiction de séjour sur le territoire.

03/03/10 – Mayotte vivra les Jeux des îles en blanc et bleu

Le Conseil international des Jeux (CIJ) des îles de l'Océan Indien s'est réuni les 25 et 26 février à Beau Vallon Bay aux Seychelles. La délégation mahoraise était composée de Madi Vita, Hamidou Salim Hamidou, Mikidadi Ben Ali, respectivement président, 2e et 1er vice-président du Comité régional olympique et sportif (CROS) de Mayotte et de Gilles Chambarétaud, représentant la DJS. L'objectif de cette réunion était de valider les règlements généraux et techniques des 8e Jeux des îles qui se dérouleront en 2011 aux Seychelles. "Nous avons également eu les fiches d'engagement de principe que nous devons faire parvenir avant le 15 mars quant aux disciplines dans lesquelles nous nous engageons. Nous serons présents dans 7 disciplines sur 12" affirme Madi Vita. Il n'y aura pas de boxe, ni d'haltérophilie, natation, voile ou de badminton pour les Mahorais, pour la simple et bonne raison qu'il n'existe pas de comité ou de ligue dans ces sports à Mayotte. Autre certitude, Mayotte évoluera en blanc et bleu. "Tous les autres pays évoluent avec des couleurs qui figurent sur leur drapeau. Nous étions les seuls à faire autrement avec le orange qui ne signifie rien pour Mayotte et qui était ironiquement décrié par les sportifs en tant que couleur Guantanamo, car rappelant les tenues des détenus de la base américaine à Cuba" explique le président du CROS. La mesure peut paraître anodine mais sachant que la participation de Mayotte se fait sans que les athlètes mahorais n'aient le droit d'utiliser le drapeau tricolore ni la Marseillaise en cas de victoire, on peut comprendre la satisfaction du président du CROS à ce sujet. Le montant du coût séjour a été fixé à 35 € par jour et par personne pour les sportifs et à 40 € par personne et par jour pour les officiels. En ce qui concerne les arbitres, seul le football pose problème pour Mayotte puisque les règlements exigent que des arbitres internationaux soient convoqués. Or contrairement aux Réunionnais qui sont reconnus au niveau de la FIFA, les directeurs de jeu mahorais ne peuvent arbitrer des compétitions internationales.

02/03/10 – Des supports pour enseigner l’Histoire de Mayotte

Après le dossier "Mayotte 1841-1843 : Histoire du rattachement à la France", publié en 2007, à destination des enseignants de lycée qui souhaitent traiter de l'Histoire de Mayotte en cours, les Archives départementales publient deux nouveaux dossiers pédagogiques, "Mayotte pendant la Seconde guerre mondiale" et "Les cultures commerciales à Mayotte". Ces ouvrages sont prioritairement destinés aux professeurs d'Histoire mais pourront également intéresser le grand public, puisqu'ils traitent de sujets rarement voire jamais traités de manière aussi précise. Vendus 8€, gratuits pour les établissements scolaires, ces dossiers se composent de feuillets organisés par thèmes et de propositions pédagogiques (cartes à compléter, questionnaires), afin de faire participer activement les élèves. 4 Le dossier sur la Seconde guerre mondiale, réalisé par Hélène David, professeur d'Histoire mis à disposition au service éducatif des Archives, s'attache aux conséquences du dernier conflit planétaire sur la vie quotidienne dans notre île. L'occupation anglaise, les restrictions, le suivi des combats sont autant d'éléments pris en compte à travers des documents écrits, des photographies inédites de militaires anglais et des témoignages sonores d'habitants ayant vécu les événements. Le deuxième dossier étudie les enjeux des tentatives d'implantation à Mayotte de la canne à sucre, du sisal, des plantes à parfum et autres productions à visée commerciale. Le contexte de ces installations, leurs difficultés, les réalités sociales et économiques sont traitées afin d'offrir un panorama inédit sur un phénomène majeur dans l'Histoire de Mayotte. Ce dossier a été conçu par Marie Didier-Jean, professeur agrégée d'Histoire à l'IFM, en collaboration avec les Archives. Un nouveau dossier est actuellement en préparation, il portera sur les Mahorais pendant la Première guerre mondiale et devrait sortir fin 2010.

02/03/10 – Les effectifs de la Brigade nature bientôt renforcés

Actuellement formée de 6 agents du conseil général et de 2 agents de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), la Brigade nature de Miréréni verra bientôt ses effectifs renforcés de 2 agents de l'Onema (Office national de l'eau et des milieux aquatiques) à partir du 1er septembre 2010. Ces nouvelles recrues permettront de renforcer la prévention et la répression dans le domaine de la police de l'eau, pour sensibiliser la population à la préservation de la faune et de la flore présentes dans les rivières et le lagon et faire davantage respecter la réglementation.

01/03/10 – Mayotte adhère à l’UFFOI

Parti il y a dix jours à Antananarivo, le président de la ligue mahoraise de football Enly Mahamoudou a annoncé qu'il avait signé l'adhésion de la LMF à l'Union des fédérations de football de l'Océan Indien (UFFOI). Cette organisation reconnue par la Confédération africaine de football (CAF) et la FIFA doit permettre au football mahorais de pouvoir multiplier les rencontres avec les fédérations des pays voisins. Sont membres de l'UFFOI la Réunion (là où sera fixé le siège de l'organisation), Madagascar, les Comores, Maurice, les Seychelles et Mayotte. Des formations techniques, pour l'arbitrage vont être développées mais le premier projet sportif à voir le jour sera la ligue des champions de l'Océan Indien dont la finale se disputera en décembre prochain. Des tours préliminaires auront lieu entre les représentants comoriens, mahorais et malgaches d'une part et réunionnais, seychellois et mauriciens d'autre part. Par la suite, un tournoi pour les sélections U15 et U17 devrait voir le jour tout comme des rencontres de football féminin et de beach soccer.

01/03/10 – Forum des associations de Tsingoni

Le premier forum des associations de Tsingoni, toute la journée de dimanche a vu un grand nombre d'habitants de la commune au sein et autour de la bibliothèque de M'roalé. Des stands sur des thèmes sportifs et culturels étaient animaient par plusieurs membres d'associations accompagnés par les élus de la municipalité qui coordonnait le forum. Le maire de Tsingoni Ibrahim Boinahéry en déplacement, son adjoint chargé de la culture Abdou Ali Mlanao s'est chargé de remercier les personnes ayant fait le déplacement tout en assurant que la journée aura permis à la municipalité d'avoir un aperçu sur le travail à accomplir dans la commune. Plusieurs axes stratégiques vont être définis par les élus suite à la réalisation de ce forum, "pour un meilleur développement de la commune".

01/03/10 – Interpellation des trois derniers voleurs d’ordinateurs

C'est grâce à un informateur anonyme que la police a réussi à intercepter la bande organisée à l'origine de vols dont ont été victimes de nombreuses administrations. Depuis plusieurs semaines, le groupe avait réussi à dérober plusieurs dizaines d'ordinateurs. Hier soir, c'est le CHM qui était visé, un vol avec effraction dans la salle informatique qui leur a permis de s'emparer des ordinateurs, télévisions ou de lecteurs DVD qui s'y trouvaient. Un appel anonyme a permis aux policiers de découvrir la cachette des receleurs ; un banga situé sur la descente de la Sogea. Un endroit idéal entre Kaweni et Mamoudzou. Trois voleurs s'y trouvaient ainsi qu'un certain nombre de matériaux volés. Selon la police, ils entreposaient les ordinateurs sur place avant de les écouler rapidement. Les trois personnes interpellées seraient les derniers d'une bande plus importante à être encore en liberté. L'opération a permis de retrouver partie des ordinateurs volés.

26/02/10 – Des tortues terrestres malgaches bientôt rapatriées

Saisies le 24 septembre 2009 au port de Longoni sur un porte-conteneurs malgache, les 12 tortues terrestres Pyxis Arachnoïdes (tortues araignées) actuellement installées dans le jardin des locaux de la Brigade nature à Miréréni, vont enfin pouvoir retrouver leur site d'origine.

Les démarches administratives pour pouvoir réacheminer légalement ces espèces vivantes protégées sont très lourdes. "On a dû avoir un certificat d'importation délivré par Madagascar, un certificat d'exportation par la France et un certificat sanitaire de la DSV", explique Sidi Naouirdine, agent de la Brigade nature.

Et les agents n'étaient pas encore au bout de leur peine, parce qu'après avoir trouvé un transitaire pour les démarches douanières, ils ont dû attendre une autorisation exceptionnelle de la part d'Air Austral, parce que le fret est impossible pour ces espèces vivantes. Les tortues auraient dû être expédiées ce jeudi midi, mais un nouveau contretemps administratif est survenu…

Elles devraient finalement prendre l'avion ce samedi ou la semaine prochaine, nous indique la Brigade nature. Après une escale à Tananarive, elles seront renvoyées dans un village de tortues géré par l'association Salamandra Nature, dans la région de Tuléar, où elles seront choyées avant d'être relâchées dans leur milieu naturel.

"On leur a déjà envoyé une vingtaine de tortues l'année dernière, des Radiata et des Yniphora", explique Sidi, qui nous apprend que ce trafic peut se révéler lucratif : des milliers d'euros pour un couple d'Yniphoras, dont il ne reste plus que 500 spécimens dans le monde. Les sanctions encourues pour trafic d'espèces protégées vont toutefois jusqu'à 6 mois de prison et 9.000€ d'amende… Une cérémonie de remise officielle sera organisée par les autorités malgaches lorsque les tortues seront enfin accueillies chez elles.

26/02/10 – 16 nouveaux diplômés à la Sodifram et BDM

Lundi matin à l'OIDF a eu lieu une remise de titres professionnels par Jean-Pierre Aygalent, le directeur de la DTEFP, à 16 candidats. Parmi eux, 13 sont issus de la formation professionnelle continue et 3 de la validation des acquis de l'expérience (VAE). Travaillant pour la Sodifram et BDM, ils ont obtenu le titre de "responsable de rayon" ou d'"agent technique de vente en magasin", pour leur plus grand bénéfice, celui de leurs entreprises et des clients.

En présence des représentants de la direction des deux enseignes et du jury, M. Aygalent a félicité "tous les gens qui ont fait l'effort et ont eu le courage de reprendre les études" et a remercié les deux entreprises qui se sont engagées dans cette voie de la professionnalisation de leurs salariés. "Il faut parier et investir sur le capital humain, en plus d'ouvrir de nouveaux magasins pour créer des emplois", a-t-il ajouté, rappelant que les 13.500 chômeurs recensés sur l'île ne trouveront du travail que si les entreprises privées créent des emplois.

Les candidats ont suivi une formation à l'OIDF pendant près de 5 mois, après être passés par le Centre de bilan pour déterminer leur projet professionnel. Cette formation a été payée par Opcalia, grâce au 1% de cotisations prélevées sur la masse salariale des entreprises. Seul un candidat n'a pas réussi les épreuves.

Délivré par le ministère du Travail, ce titre professionnel a la même valeur qu'un diplôme de l'Education nationale et est valable partout en France. Il reconnaît "les compétences acquises, le savoir-être et le savoir-faire" des candidats, selon les mots de M. Aygalent. "J'espère que vos entreprises aussi vont le reconnaître et que vous aurez une carrière longue et riche", a-t-il conclu sous les applaudissements. La plupart des candidats ont eu du mal à retenir leur émotion lors de l'appel de leur nom et ont tous chaleureusement remercié Olivier David, leur "foundi" formateur.

26/02/10 – Nettoyage des plages de Saziley samedi 20 mars

Sidi Naouirdine, président du comité régional de Mayotte de canoë-kayak, avec le soutien de la Brigade nature et la Surfrider fondation, propose un nettoyage des plages de Saziley samedi 20 mars. Le lieu de rendez-vous est fixé à 9h au village de Bandrélé sur le parking du restaurant Zam Zam. Pensez à apporter eau et sandwichs. Cette action s'inscrit dans le cadre des Initiatives océanes qui se déroulent du 18 au 21 mars dans le monde entier. Vous pouvez vous inscrire sur le site internet www.initiativesoceanes.org.

26/02/10 – Rencontre adoption ce dimanche 28 février

L’association EFA 976 (Enfance et familles d'adoption de Mayotte) organise ce dimanche 28 février une nouvelle journée de rencontre postulants/adoptants à Kangani. 10h : accueil et réunion d’information, 11h30 : Assemblée générale, 12h30 : repas (pique-nique tiré du sac, apéritif et café offerts), suivi d'un après-midi d'échanges. Cette rencontre est gratuite et ouverte à toute personne intéressée par l'adoption. Renseignements et inscription : Patricia Jarach au 0639 69 49 09.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes