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12/03/2010 – Education : Publication

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}aviez-vous que les troupes britanniques avaient débarqué sur Mayotte en juillet 1942 ? Que la culture de la canne à sucre avait modifié du tout au tout la population de l'île au XIXe siècle ? Les lycéens mahorais en tout cas ne le savent pas, comme ils savent peu de chose sur leur histoire.

Alors que dans tous les Dom-Tom a été mis en place un programme adapté, qui consiste en un remplacement de certaines parties du programme par de l'Histoire locale, ce principe n'est pas applicable à Mayotte, les professeurs sont justes "encouragés" à intégrer une part de local dans leur programme, mais il n'y a ni consignes précises ni manuels adaptés.

Un manque que le service éducatif des archives départementales tente de combler petit à petit en éditant des dossiers pédagogiques sur des thèmes précis. Un premier dossier, "Mayotte 1841-1843 : Histoire du rattachement à la France", a ainsi été publié en 2007, à destination des enseignants de lycée qui le souhaitent. Cette semaine, deux nouveaux dossiers sont sortis, quelques exemplaires seront mis à disposition dans tous les CDI de collèges et lycées, et ils seront également en vente à la Maison des Livres au prix de 8€.

"Mayotte pendant la Seconde guerre mondiale" permettra aux enseignants de terminale d'assurer un chapitre sur le rôle de la région dans ce conflit "un conflit qui a vraiment été mondial puisqu'on voit que même dans la région il y a eu des combats et des répercussions", estime Anastasia Iline, directrice des archives. Le soutien au gouvernement de Vichy au début du conflit, le basculement en 1942 avec l'arrivée d'un escadron de la Royal Air Force sur Mayotte, les difficultés de la vie quotidienne, les différents aspects sont traités en cinq petits dossiers, qui contiennent tous des activités pédagogiques à faire en classe (cartes à compléter, questionnaires) pour faire participer les élèves.

 

La Seconde guerre mondiale et les plantations

 

La majorité des archives ayant permis de constituer ce dossier, réalisé par Hélène David, professeur d'Histoire mise à disposition au service éducatif des archives l'an dernier, viennent du centre des archives de l'Outremer d'Aix-en-Provence, ainsi que du musée de la RAF qui a fourni les journaux de bord des soldats britanniques. Le dossier est accompagné d'un CD qui contient des enregistrements de témoignages, comme celui du commandant Boina.

Plus volumineux que le premier, le dossier sur "Les cultures commerciales à Mayotte" a été réalisé par Marie Didierjean, professeur agrégée d'Histoire à l'IFM jusqu'à l'année dernière, et organisatrice du Rallye du patrimoine, qui emmenait plusieurs classes à la découverte des anciennes usines et sites historiques de l'île. Le dossier étudie les enjeux des tentatives d'implantation à Mayotte, en partant de la canne à sucre et en élargissant aux autres cultures : sisal, plantes à parfum, café et autres productions à visée commerciale, afin de "rentabiliser" la colonie.

"Il y a également un point de vue social sur le phénomène, qui, en un siècle, a profondément modifié l'histoire et le peuplement de Mayotte", précise Melle Iline. "Les travailleurs engagés venaient de l'archipel des Comores, mais surtout de l'Afrique de l'Est, entrainant un apport important en population bantoue." Le dossier explique également les causes de l'échec de ces cultures : l'isolement de Mayotte par rapport aux circuits de transports marchands, le climat, le relief, le manque de main-d'œuvre qualifiée,…

Edités chacun à 1.000 exemplaires, les deux dossiers seront disponibles dans les jours qui viennent dans les établissements secondaires et à la Maison des Livres. Un autre dossier doit suivre à la fin de l'année, cette fois consacré aux Mahorais ayant combattu durant la Première guerre mondiale.

 

Hélène Ferkatadji

12/03/2010 – Société : Situation difficile aux Comores

 

 

 

{xtypo_dropcap}"O{/xtypo_dropcap}n a voulu réagir par rapport aux tortures, aux gens tabassés et dire à tout le monde ce qui se passe là-bas", explique Nazou Tchaké, qui habite à Mayotte depuis 20 ans. Avec tous les habitants de Mayotte originaires de l'île, ils ont créé le "Mouvement mohélien de Mayotte" pour exprimer leur soutien à la population qui se bat pour que Mohéli obtienne la présidence tournante de l'Union le 26 mai 2010, comme prévu par les Accords de Fomboni signés en 2001.

"Aujourd'hui, il y a des tortures et des arrestations abusives vis-à-vis des Mohéliens qui réclament la tournante", affirme Abdou Attoumani dit "Ligue", qui habite à Mayotte depuis un an. "Le président actuel a envoyé 200 gendarmes anjouanais et grand-comoriens pour déstabiliser Mohéli. Nous demandons la fin des arrestations abusives et des tortures menées par ces militaires débarqués."

 

"Mohéli a été le carrefour de la réconciliation nationale"

 

Improvisé porte-parole du mouvement, il ajoute que les Mohéliens sont favorables à une révision constitutionnelle, mais après 2014. Quand on évoque le possible séparatisme mohélien, avec les drapeaux français érigés mercredi dernier qui ont rappelé la crise anjouanaise de 1997, "Ligue" n'est pas d'accord : "C'est à partir du mouvement séparatiste anjouanais que les accords ont été signés, et le colonel Azali n'a pas révisé la Constitution. Dans cette affaire, Mohéli a été le carrefour de la réconciliation nationale à Addis-Adeba, Antananarivo et en Afrique du Sud. Ce sont les Anjouanais qui ont créé ces problèmes constitutionnels alors que la Constitution est de leur fait".

"Nous demandons au gouvernement comorien de ne plus intimider les Mohéliens et à la communauté internationale, à l'Union africaine et à la France d'être à nos côtés pour le respect de ces accords", déclare solennellement "Ligue". Quand on évoque les magasins d'Anjouanais incendiés à Fomboni, ainsi que la pharmacie du vice-président mise à sac jeudi dernier, il reconnaît "quelques maladresses incontrôlées qu'on ne peut pas arrêter" et réclame que les gens "torturés et tabassés" soient pris en charge pour leurs soins médicaux.

 

"Paka modja nguefo !"

 

Lors du référendum sur la révision constitutionnelle, il n'y a eu que 3% de participation à Mohéli selon le mouvement, mais le pouvoir aurait rempli les urnes… Aux dernières législatives, seul un député sur les 4 que compte l'île appartient à la majorité du président Sambi, mais il aurait obtenu ses voix grâce au clientélisme, toujours selon "Ligue". "On donnait 50€ à ceux qui votaient pour lui", affirme-t-il, approuvé par son entourage. Il dénonce également le fait que les fonctionnaires ont peur de s'exprimer, de peur de se faire licencier, "même s'ils ne sont payés que tous les 6 mois…".

"Paka modja nguefo !" ("Jusqu'à ce que l'un de nous meure") : cette expression mohélienne traduit le sentiment qui prévaut aujourd'hui sur l'île de Djoumbé Fatima. Le Mouvement de Mayotte tient à remercier l'opposition anjouanaise et grand-comorienne qui a soutenu Mohéli en boycottant le vote du congrès. "Souvent, on nous dit que nous sommes petits, avec nos 20.000 habitants, et que nous ne sommes pas capables de gouverner. Pourquoi nous intimider ? Mohéli fait partie de l'Union !", s'insurge Hamidouni, un autre membre de ce mouvement. "Cela fait plus de 35 ans que Mohéli s'est laissée diriger par les deux autres, et elle attend son tour".

 

Julien Perrot

12/03/2010 – Journée de la femme : Nomination officielle

 

 

 

{xtypo_dropcap}"A{/xtypo_dropcap}ujourd'hui c'est la Journée de la femme, mais nous sommes là tous les autres jours aussi." Le ton est donné. Moinaecha Mohamed, nouvelle déléguée au droit des femmes, reprend le flambeau après une longue période de vide à ce poste, qui consiste essentiellement à fédérer les associations pour mettre en place des actions visant à l'amélioration des conditions de vie des femmes. Et, comme l'a signalé le préfet lors de la présentation de Melle Mohamed, à la MJC de M'gombani lundi, lors de la Journée mondiale de la femme, à Mayotte "il reste encore beaucoup à faire".

Assistante de justice auprès du tribunal administratif d'Orléans, puis chargée des affaires juridiques à la mairie de Mamoudzou et ensuite secrétaire générale de la mairie de Chirongui, Mlle Mohamed a pris ses fonction tout récemment, il y a à peine un mois. "Le but en Métropole est d'arriver à l'égalité totale hommes/femmes : devant l'emploi, le salaire, la représentation, la mixité dans les études, surtout scientifiques, et également de lutter contre les violences faites aux femmes", précise Moinaecha Mohamed qui refuse pour l'instant de se prononcer sur la condition féminine à Mayotte, attendu qu'elle ne dispose pas encore d'une vision claire de la situation et de chiffres fiables, les dernières statistiques datant de 1999. La jeune femme prévoit d'ailleurs dans ses priorités de mener une nouvelle enquête pour avoir des données plus actuelles.

 

Très peu d'élues femmes

 

Dans sa présentation, le préfet Hubert Derache a toutefois énoncé quelques chiffres concernant les femmes à Mayotte, comme le taux de chômage qui concerne 35% des femmes contre 19% des hommes, ou la formation professionnelle qui ne compte que 26% de femmes dans son public. Il a également déploré que peu de femmes aient des fonctions électives : deux maires (Pamandzi et Chirongui), une conseillère générale (Dembéni), quatre élues femmes sur 25 à la chambre de commerce et d'industrie, une seule sur vingt à la chambre d'agriculture.

"Il faut amener les femmes à pourvoir créer leur entreprise via la formation professionnelle", estime le préfet, qui a également dénoncé "la loi du silence", concernant les violences faites aux femmes, qui empêche d'avoir des chiffres fiables et surtout d'intervenir et de lutter contre ce phénomène encore très présent en France, qui en a fait une grande cause nationale 2010.

Le préfet a précisé que la déléguée au droit des femmes travaillera en collaboration avec le nouveau sous-préfet délégué à l'égalité des chances, Grégory Kromwell, qui prendra ses fonctions le 12 avril. Depuis le départ de Nafissata Bint Mouhoudhoir, la seule action qui ait continué est le prix de la vocation scientifique pour les filles, qui permet à des bachelières partant poursuivre des études scientifiques d'obtenir une bourse supplémentaire.

 

Hélène Ferkatadji

12/03/2010 – Journée de la femme : Violences conjugales

 

Le harcèlement

En répétant à satiété un message à quelqu’un, on parvient à saturer ses capacités critiques et à lui faire accepter n’importe quoi. C’est le type qui n’arrête pas de parler de sodomie à sa compagne alors qu’elle n’en a pas envie, utilisant tous les arguments possibles, jusqu’à ce qu’elle cède. C’est à chaque fois que la femme, par lassitude, finit par trouver plus simple d’obtempérer. Ou encore plus vicieux, quand à force d’entendre les mêmes discours, elle finit par être persuadée que son compagnon a raison. Le harcèlement intervient très souvent après la rupture. C’est une façon pour l’homme de rester omniprésent dans l’esprit de la femme ; 10 coups de fil par jour, des insultes, des menaces.

 

Le dénigrement – La dévalorisation

Il s’agit d’atteindre l’estime de soi de la femme, d’ébranler sa confiance en elle. C’est lui montrer qu’elle ne vaut rien, qu’elle n’est pas capable. "Personne d’autre ne voudrait de toi. Je suis bien le seul qui accepte de te supporter…" Du coup, la femme doute d’elle, perd son assurance. Elle intériorise un sentiment d’infériorité qui maintient la domination de l’homme.

C’est mettre en doute la santé mentale de la femme, "t’es complètement hystérique/folle"; dénigrer ses capacités intellectuelles et se moquer de ses points de vue, de ses opinions, prendre un ton très professoral ou intello pour lui expliquer des choses, montrer qu’il sait mieux qu’elle.

C’est aussi critiquer son physique, son apparence et l’image qu’elle peut renvoyer

 

Les violences sexuelles

A la base on retrouve l’idée que le désir et le corps de la femme sont subordonnés à ceux de l’homme. C’est quand la femme est contrainte d’accepter une relation sexuelle qu’elle ne veut pas. C’est le viol pratiqué avec usage de la force physique, c’est aussi quand la femme n’a pas envie, mais qu’elle ne l’exprime pas et se force, Quand la femme ne souhaite pas telle pratique sexuelle, mais qu’elle finit par l’accepter. Parce qu’elle n’ose pas dire non, parce qu’elle ne veut pas renvoyer à son partenaire l’image d’un mauvais coup, C’est quand l’homme obtient ce qu’il veut parce qu’il insiste, qu’il remet toujours ça sur le tapis, jusqu’à satisfaction. "Je ne comprends pas, toutes les autres femmes avec qui j’ai couché aimaient ça", "t’es coincée", "tu me fais confiance, non ?"

 

Exploiter les faiblesses de l’autre – Taper là où ça fait mal

La relation amoureuse offre un accès privilégié à l’intimité de l’autre. C’est de fait un poste privilégié pour faire mal. L’homme connaît les fragilités de la femme, ses faiblesses émotionnelles et sait les exploiter. C’est quand ce qui était de l’ordre de la confiance devient une puissance destructrice. Par exemple quand l’homme utilise les confidences que la femme lui a fait et les retourne contre elle : une femme qui a un rapport particulièrement compliqué à sa mère et qui s’entend dire dans une dispute "on dirait ta mère"; une femme qui a vécu une rupture affective douloureuse et à qui son compagnon balance "ça m’étonne pas que X veuille plus te parler".

 

Les menaces

Les menaces peuvent porter sur des dizaines de choses. Elles prennent pour objet tout ce qui est important aux yeux de la femme. Menacer de frapper, d’enlever les enfants, menacer de couper les vivres.

 

La violence physique

Généralement, elle intervient à partir du moment où la femme résiste à la violence psychologique. Quand ces violences ne sont pas récurrentes mais interviennent de façon isolée, souvent la femme ne les reconnaît pas elle-même et trouve une explication pour les justifier : "il était fatigué/énervé", "il ne l’a pas fait exprès". La violence physique ne jaillit pas de nulle part, elle est l’aboutissement d’un processus de violence engagé largement en amont.

 

Les pressions économiques et matérielles

C’est les moyens concrets qui amènent la femme à une situation où elle est dépendante de l’homme. Il devient compliqué pour la femme de partir. La crainte des difficultés matérielles engendrées par la séparation contraint la femme à rester.

 

L’isolement

Pour que la violence puisse se perpétuer, il faut séparer la femme progressivement de ses amis, de sa famille. La priver de soutien, d’oreilles à qui confier ce qu’elle subit. Des fois, ça passe par une dévalorisation des proches. L’homme peut aussi jouer ce jeu à l’inverse : aller voir les proches pour disqualifier à leurs yeux sa compagne. Quand l’homme explique à sa compagne qu’il est mal, qu’il faut qu’elle reste près de lui, et que du coup elle annule tout naturellement sa soirée entre copines.

 

La jalousie

C’est une forme de contrôle, rattachée au désir de possession. Ce que l’homme veut, c’est l’exclusivité : l’exclusivité sexuelle bien sûr, mais au-delà de ça, l’exclusivité relationnelle, l’exclusivité des sentiments, des pensées. Mais la jalousie c’est aussi toutes les stratégies qu’un homme peut mettre en place quand il ressent que sa compagne a de l’attirance pour un autre.

 

L’indifférence aux demandes affectives

La violence morale, ça peut être aussi le refus de se sentir concerné par l’autre. Se montrer insensible, inattentif envers sa compagne, ne pas la prendre au sérieux, ne pas donner d’importance aux choses qui en ont pour elle, afficher ostensiblement rejet, mépris. Être froid, repousser l’autre, l’envoyer promener. Rejeter ses demandes, ses attentes, sans explication. Et après, c’est encore la femme qui cherche ce qu’elle à mal fait. Il arrive fréquemment dans une relation que les deux personnes n’aient pas les mêmes envies. La violence, c’est quand on refuse de les entendre.

 

Le chantage affectif

La violence est d’autant plus forte et acceptée que des sentiments sont engagés. Parce que la femme est amoureuse, elle ne peut pas mettre un terme à la relation aux premiers signes de violence, parce qu'évidemment elle a envie de préserver la relation, pour les enfants notamment.

12/03/2010 – Journée de la femme : Portrait

 

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est pendant sa séance de footing que Myriam a pu nous accorder un peu de son temps. A 35 ans, la Mahoraise est ce qu’on appelle une femme moderne. Une des rares à avoir réussi à s’émanciper de la pression sociale et familiale. Sa vie se partage entre son travail dans une grande entreprise locale, sa fille de 12 ans et ses loisirs. Boite de nuit, activités sportives, sorties entre amies, elle a même réussi à briser un tabou social interdisant à une femme de vivre seule, sous peine de passer pour une femme de petite vertu.

Aujourd’hui, elle le sait, sa situation fait toujours des gorges chaudes. Mais l’évolution des mœurs a fini par la rendre presque normale aux yeux de la société. Et quand bien même, le regard négatif de ses semblables sur sa vie ne lui fait plus rien. "Moi je m’en fous, je ne regarde pas ce que les gens font ou disent. Je me fais plaisir. J’essaie juste de rester discrète sur ma vie, tout en étant fidèle à moi-même."

Une liberté chèrement acquise après des années de soumission à un mari violent et beaucoup plus âgé, rencontré à l’âge de 22 ans. Une période où la jeune femme rêve de se libérer du carcan familial traditionnel et de sa famille qui la surprotège. Sans emploi et ayant suivi une scolarité avortée, elle peut difficilement justifier ses sorties. Pour en sortir, elle choisit la même option que les autres : le mariage. Seul moyen pour se libérer de cette virginité sur laquelle tant de familles mahoraises placent leur honneur.

C’est ainsi qu’elle croise le chemin de Boina, son futur époux. Elle a 23 ans, il en a 45. Certes la différence est importante, mais la famille ferme les yeux; il a une très bonne situation. Et puis elle l’aime son bacoco. Les années passent et petit à petit Boina révèle son vrai visage de mari infidèle. "Il ramenait régulièrement ses maitresses à la maison. Quand j’allais me plaindre à ma famille, on me disait : quand tu as des soucis il ne faut pas les étaler". Au fur et à mesure la jeune fille ne supporte plus la situation, elle veut vivre sa vie de son côté. Mais la jalousie et l’idée qu’elle en trouve un autre est insupportable pour Boina. Il devient de plus en plus agressif.

"Il me frappait, me menaçait avec un couteau sur la gorge. Avec l’âge, il lui était de plus en plus difficile d’avoir des érections. Alors le soir, au lit, il devenait agressif. Il me frappait et me menaçait pour ne pas que j’aille voir ailleurs." Mais de son côté, il continue toujours à ramener ses maitresses à domicile. Des filles de plus en plus jeunes pour se rassurer sur sa virilité défaillante.

"Je n’ai jamais eu de plaisir avec lui, c’était mon premier amant; d’ailleurs, ma première fois, c’était presque un viol. Je n’étais pas préparée, ma famille m’a juste dit que le moment était venu de me donner à mon époux. J’ai tellement eu mal que j’ai pleuré, je suis partie m’enfermer dans la salle de bain jusqu’au matin."

 

"Tu n’y arriveras jamais, tu es trop bête ! "

 

Comme souvent dans ce genre de cas, la famille a longtemps refusé de voir cette souffrance. La priorité était de préserver l’honneur du groupe. En guise de solution, les matrones de sa famille lui proposent de jeter des sorts pour le rendre fidèle. "Il faut trouver une solution pour qu’il ne soit qu’à toi", me disaient-elles, "mais de mon côté je me demandais pourquoi je faisais tout ça pour le garder, alors que je n’étais pas heureuse."

Pour s’en sortir elle décide de reprendre ses études. Elle demande l’aide de son mari, qui, par peur d’une trop grande indépendance, la rabaisse constamment. "Tu n’y arriveras jamais, tu es trop bête ! À force de me répéter ça, de me dire que je n’étais pas normale, que tous nos problèmes venaient de moi, j’avais fini par douter de moi, par accepter que tout était de ma faute."

Rabaisser l’autre, le dénigrer, pour mieux le faire douter de ses capacités physiques et intellectuelles, quel meilleur moyen pour installer la soumission. C’est ainsi que Boina instaure peu à peu l’idée qu’elle n’est rien sans lui. Une mauvaise image d’elle-même entretenue par le fait que sa famille elle-même ne fait rien pour l’encourager à s’en sortir. "Mes proches pensaient que je n’allais pas pouvoir m’en sortir sans lui."

Comme souvent dans les cas de violences conjugales, en public son mari est irréprochable. "Il était aimé par tout le monde et il avait énormément d’amis. Chaque soir on recevait des gens à manger. Je passais la journée à préparer les repas. Même si j’étais très fatiguée, j’étais contente parce que ca m’évitait d’être seule avec lui." Le déclic viendra finalement le jour où, accompagnée de leur fille et d’un groupe d’amis, elle le surprend une énième fois avec une fille.

"Quand nous sommes rentrés, ils étaient sur le fauteuil du salon. Ils venaient de finir et la fille se rhabillait, se souvient-elle, lui était nu. Il a alors appelé ma famille pour leur dire qu’il ne voulait plus de moi. Il croyait me punir, mais au fond c’était une libération. Je ne suis plus jamais revenue." La séparation lui permet de prendre conscience qu’elle vaut quelque chose et qu’elle peut y arriver, même sans lui.

 

"Il m’a redonné confiance dans les hommes, en montrant qu’ils n’étaient pas tous des monstres"

 

Et en dépit des persécutions de son mari pour l’inciter à retourner avec lui, du manque d’argent et de cet enfant à charge, elle se bat pour s’en sortir. Une période difficile pour elle comme pour sa fille, en pleine adolescence. "Je n’avais pas le temps de m’en occuper, elle était livrée à elle-même. Un jour elle a failli se faire violer par quatre hommes. J’ai cru devenir folle."

Heureusement, quelque temps plus tard elle trouve du travail et commence à mettre de l’argent de côté. Mais là aussi elle doit faire face au harcèlement sexuel de son chef. "Il savait que je n’avais pas le choix, il voulait me forcer à travailler tard le soir pour pouvoir exercer ses avances."

Elle réussit finalement à se débarrasser de lui, pour se rendre compte que son mari ponctionnait d’importantes sommes sur son compte personnel, grâce à une procuration qu’elle lui avait faite. Peu informée sur les démarches à suivre, elle le laisse faire jusqu’à ce qu’on lui explique qu’elle pouvait bloquer les prélèvements. Pourtant, avec un salaire de plus de 3.000 euros mensuels, qui avait augmenté depuis la naissance de leur enfant, Boina n’est pas vraiment dans le besoin.

Mais après leur divorce, il refuse catégoriquement de payer la pension alimentaire. De 600, il réussit à la faire baisser à 400 euros qu’il ne paie pas pour autant. Au bout d’un an de démarches, Myriam réussit à avoir le remboursement des impayés eux, aussi stoppés au bout de quelques mois.

Aujourd’hui, la Mahoraise s’en sort de mieux en mieux financièrement. A force de cumuler les problèmes financiers, son mari a quitté l’île. Définitivement débarrassée, elle ne lui réclame même plus de pension alimentaire. Un destin qui à ses yeux n’est que le résultat de la justice divine. "Quoi qu’il arrive dans la vie, il faut toujours rester droit. Quand on te fait du mal, ne réplique pas de la même manière. Car tôt ou tard le résultat de nos actions finit par se répercuter sur notre vie."

Même si elle n’envisage absolument pas de se remarier, Myriam a retrouvé la paix grâce à son compagnon. "Il m’a redonné confiance dans les hommes, en montrant qu’ils n’étaient pas tous des monstres". En guise de revanche sur cette vie qui l’a malmenée, elle a décidé d’offrir le maximum à sa fille. Une instruction solide pour pouvoir s’en sortir sans l’aide de personne, des cours de karaté pour pouvoir se défendre. Elle tient surtout à lui inculquer les armes mentales pour faire face à un monde où la femme est souvent réduite à un "bien matériel et sexuel".

 

Halda Toihiridini

12/03/2010 – Journée de la femme : Réactions locales

 

 

Réactions

 

"Quand on regarde les femmes élues, elles ont toutes un important bagage intellectuel, contrairement aux hommes. Certains d’entre eux sont quasiment illettrés. C’est sûr que ça fait peur."

 

Salim, 23 ans

"Les femmes d’aujourd’hui aiment beaucoup trop l’argent et les mzungus. Mais heureusement il y a des exceptions. Elles travaillent et gagnent de l’argent, mais elles en demandent toujours plus. En ce qui concerne la vie de famille, je pense que c’est à deux qu’il faut la partager. Nous les hommes devons aussi faire des efforts de notre côté."

 

Ahmada, 34 ans

"Pour le moment ce sont les femmes qui dirigent, parce que c’est rare de trouver une femme qui drague. C’est toujours nous qui draguons et tant que ce sera comme ca, elles auront une emprise sur nous. Ce n’est pas bien qu’une femme dirige des hommes parce que notre religion nous a appris à toujours laisser les hommes en avant. On ne peut pas faire confiance aux femmes, c’est notre dieu qui nous l’a dit, elles ne sont pas assez fortes. Dans la loi musulmane, les femmes doivent être derrière l’homme. Quand on va à la mosquée, les femmes ne sont jamais devant. Mais si une femme se présentait aux élections, je voterai pour elle si ses arguments me plaisent ou si elle est de mon quartier, parce que je sais qu’elle fera plus de choses pour moi."

 

"Je pourrais voter pour une femme : quand on voit ce que font nos élus, on se dit que ca ne peut pas être pire"

 

Ahmed, 46 ans

"Ma femme m’impose des choses alors que ma mère n’osait pas hausser le ton devant mon père. Les hommes sont là pour protéger les femmes, il suffit de regarder nos constitutions physiques pour voir que la force est du côté des hommes. Ça n’a pas de sens si c’est elles qui doivent le faire. Mais c’est vrai que je pourrais voter pour une femme : quand on voit ce que font nos élus, on se dit que ca ne peut pas être pire. Aujourd’hui, tout est question d’argent, celui qui a l’argent a le pouvoir. Mais les femmes ne doivent pas être des chefs politiques. Dans ma religion, s’il y a mille femmes et un homme, c’est l’homme qui doit diriger, même s’il a 15 ans."

 

Anli, 20 ans

"La femme d’aujourd’hui se donne trop de liberté. On ne reconnait plus le mari. Avant elle ne travaillait pas alors elle se taisait. Maintenant qu’elle bosse elle sait qu’elle a plus de pouvoir de décision, plus d’argent, elle s’en fout des hommes. Elle sait qu’elle peut en changer dès qu’elle veut, elle n’a rien à perdre. Du coup elle ne fait plus d’efforts au domicile. Nous sommes obligés de suivre parce qu’on les aime. On nous demande même de faire la vaisselle. C’est vrai qu’on a longtemps abusé de la situation, nous sommes les principaux responsables de la situation. A force de prendre des coups, elles ont fini par se révolter. Maintenant le rapport s’est inversé. Si une femme se présente aux élections, je ne voterai pas pour elle, sauf si c’est quelqu’un qui peut faire avancer les choses pour moi. Si elle est de mon quartier par exemple."

 

Adrien, 35 ans

"Le poids de la religion, exacerbé par le comportement des hommes, fait que certaines femmes se sentent moins libres. Mais on constate un changement à mesure que les Mahorais s’ouvrent au monde, ils voyagent, font des études, mais il y a aussi l’impact du multiculturalisme. A Mayotte, nous avons un mélange de femmes de cultures différentes, des Malgaches, des Comoriennes, des Africaines et des Mzungus. Elles sont beaucoup plus émancipées. Le fait de les côtoyer entraine aussi une prise de conscience chez les Mahoraises. C’est surtout chez les jeunes qu’on voit ces changements. Comme ils sont plus nombreux, ils osent plus car ils se sentent plus forts."

 

Rolo, 27 ans

"Il y a trois sortes de femmes : les vieilles, les mamans et les jeunes, et trois comportements. Les vieilles ce sont les chatouilleuses. A leur époque le combat politique était tel qu’elles ne pensaient pas à leur condition de femme. La génération de nos mères se trouve entre deux, elles ont eu une prise de conscience sur leurs difficultés, mais elles sont restées impuissantes car la société n’était pas prête à leur époque. La jeune génération, c’est celle de la femme libérée, elles osent plus. Je pense tout de même qu’à un moment ou un autre, elle auront un retour vers leur identité."

 

Jonas, 25 ans

"La Mahoraise n’est pas malheureuse car il n’y a pas trop d’interdits la concernant par rapport à d’autres société musulmanes. Mais on voit bien que la libération des femmes gêne considérablement les hommes. Parce qu’à la base, nous sommes dans une société matriarcale. Mais jusqu’ici ce sont les hommes qui dirigeaient. Aujourd’hui ils sont déboussolés, les femmes ont deux fois plus de pouvoir : elles dirigent à la maison et en plus elles commencent à acquérir un statut dans le milieu professionnel, ce qui leur donne de l’argent et de l’indépendance. Quand on regarde les femmes élues, elles ont toutes un important bagage intellectuel, contrairement aux hommes. Certains d’entre eux sont quasiment illettrés. C’est sûr que ça fait peur. Elles vont progressivement prendre le pouvoir, mais tôt ou tard ça provoquera de la frustration chez les hommes."

"Si une femme se présente en politique, je voterai pour elle. Elles sont plus équilibrées et ne vont pas dilapider l’argent public pour s’acheter des 4×4"

 

Idriss, 17 ans

"Les filles réussissent mieux à l’école, c’est partout pareil. C’est vrai que nous, les garçons, on pense plus à nous amuser, à nos matchs. Mais c’est vrai que, je ne sais pas pourquoi, dans le milieu du travail elles ont moins de postes à responsabilité. Moi je ne voterai pas pour une femme, on nous a appris que c’est l’homme qui doit diriger."

 

Naïd, 25 ans

"Les femmes nous ont prouvé qu’elles savent mieux s’occuper de la famille, c’est là qu’elle excellent. Si une femme se présente en politique, je voterai pour elle. Elles sont plus équilibrées et ne vont pas dilapider l’argent public pour s’acheter des 4×4. Ce n’est pas pour rien que nos ancêtres ont choisi de donner les terres aux filles, ils savaient que les garçons vendraient tout pour leurs plaisirs. Les femmes pensent plus au bien-être collectif. Pour savoir qui gèrerait mieux le budget de la collectivité, il suffit de voir comment nos mères ont réussi à s’en sortir avec de nombreux enfants, alors que leurs maris couraient offrir l’argent à leurs maitresses. Mais il faut les trouver, ces femmes éduquées, parce que malheureusement les pressions familiales les poussent à abandonner leurs études pour se marier."

 

Vincent, 36 ans

"Les femmes mahoraises sont beaucoup plus fortes qu’elles ne le pensent. D’ailleurs elles ne sont pas à plaindre. Quand elles se marient on leur offre les maisons, c’est elles qui détiennent les richesses de Mayotte, mais de là à accéder aux postes de pouvoir, je n’y crois pas. Même en France ils n’y arrivent pas, je ne vois pas comment elles peuvent y accéder ici avec les mentalités de la société musulmane. Mais il est vrai qu’il y a encore quelques hommes qui en profitent grâce à une culture religieuse prononcée qui ne va pas avec la laïcité, par exemple en ce qui concerne la polygamie."

11/03/10 – Fahdedine Madi Ali, champion de France Espoir de javelot

Le lanceur du Nice Côte d'Azur Athlétisme, originaire de Chiconi vient de briller aux championnats de France des lancers longs qui se déroulaient à Aix-les-Bains, les 6 et 7 mars dernier. Avec un jet de 66m19, il décroche l'or et se voit honorer d'une cinquième sélection avec l'équipe de France, celle qui lui permettra de participer à la coupe d'Europe des lancers les 20 et 21 mars prochain à Arles. C'est le quatrième titre de champion de France du jeune homme de vingt-deux ans. Si le pensionnaire du Creps de Boulouris depuis 2005 a pris le meilleur dans ces championnats des lancers longs, son camarade et partenaire de club Zoubert Hadhurami n'a malheureusement pas connu la même réussite; il lance à 60m21 et se classe 6ème. Soultoini Ali aussi, qui s'est pourtant bien débattu pour obtenir des sponsors et ainsi pouvoir défendre les couleurs de Mayotte dans la catégorie Senior, n'a pas brillé. Sur les neuf participants, le lanceur de l'ASC Passi-Kéli 976 finit à la neuvième place (62m71) et voit Lucas Leroy remporter le championnat grâce à un jet de 73m46.

11/03/10 – Printemps des poètes : slam, poésie moderne

Mercredi matin, la Direction des Affaires Culturelles présentait la programmation du Printemps des poètes, pourtant démarré depuis le 5 mars. Les thèmes retenus au niveau national étaient cette année: "Couleur femme" et "Regards sur nos mères". Le réseau des bibliothèques de Mayotte – 21 sur toute l'île – organise donc de nombreux ateliers d'écriture, jeux et expositions autour de ces thèmes, de même que de nombreux établissements scolaires ont participé au concours d'écriture pour l'occasion. Les lauréats seront d'ailleurs désignés le 19 mars dans l'après-midi à l'espace DLR (ancien tribunal à Mamoudzou). Plusieurs actions ont été menées en amont, notamment par la Direction des langues régionales du conseil général, qui a mené des ateliers de transcriptions de comptines mahoraises en shimaoré et kiboushi. L'école Musique à Mayotte, également partenaire, a initié une résidence artistique entre écrivains et musiciens, dont le fruit sera présenté au public samedi 13 mars au conseil général.

Les artistes feront également une tournée dans les établissements scolaires pour parler de leur travail. Enfin, plusieurs ateliers de slam sont organisés et la Direction des affaires culturelles a édité un petit guide du slam pour Mayotte. Elhadi, seul représentant de ce mode d'expression, a d'ailleurs fait une performance impromptue lors de la conférence de presse, subjuguant l'assistance, mais démontrant ainsi l'ampleur que prend cette forme artistique, cousine du rap, et privilégiée par les instances pour initier les jeunes à la poésie.

10/03/10 – Le CG limité à 50M€ d’investissement en 2010

Suite à notre article intitulé "Le CG encore une fois aux abonnés absents du Contrat de projet", le conseil général a fini par réagir par la voix de Philippe Jusiak, DGA aménagement, infrastructures et environnement, deux semaines après la conférence de presse sur la création d'une ligne de bus sur le Grand Mamoudzou, annulée au dernier moment. Selon la mairie, cette action inscrite au Contrat de projet 2008-2014 ne peut pour l'instant pas voir le jour, à cause d'un défaut de financement de la part du conseil général. Pour Philippe Jusiak au contraire, c'est la mairie la fautive car elle n'a jamais déposé de dossier, alors que le budget pour 2010 sera voté lors de la session plénière du 29 mars. "Le conseil général est en plein débat d'orientation budgétaire et sa capacité d'investissement est limitée.

Lorsque le Contrat de projet a été élaboré en 2007, nous n'étions pas dans la même situation qu'aujourd'hui : à l'époque, on investissait 120M€, dont 100M€ pour la DGA aménagement, alors qu'aujourd'hui, la convention signée à Paris le 22 décembre avec l'Etat suite au deuxième avis rendu par la Chambre territoriale des comptes plafonne les investissements à 50M€". Avant que les crédits du Contrat de projet soient effectivement débloqués, M. Jusiak rappelle qu'il y a tout un processus d'instruction des dossiers qui doivent d'abord passer en commission thématique, puis en comité technique présidé par le SGAER de la préfecture et le DGS du conseil général et enfin validé par le comité de pilotage présidé par le préfet et le président du CG. Cet engagement moral doit ensuite faire l'objet d'une délibération des élus pour qu'il se traduise en engagement financier, formalisé en dernière instance par une convention avec l'Etat. Or, le dossier du transport à Mamoudzou n'est même pas encore passé en commission thématique… "

Dans le cadre du plan de redressement, le conseil général doit tout reprogrammer et se focaliser sur des opérations co-financées pour diminuer ses aides directes à 100%", explique le DGA. Avec une capacité d'investissement aussi limitée et des autorisations de programme déjà votées depuis deux ans, les conseillers généraux vont devoir effectuer un arbitrage sur tous les projets structurants. "Par exemple pour refaire les routes, le budget nécessaire est de 30M€ mais on ne va pouvoir investir que 15M€", annonce M. Jusiak. "Alors que 50M€ ont été dépensés en 2009 pour les infrastructures, 25M€ maximum seront investis cette année".

10/03/10 – Le rotary reçoit la visite du gouverneur de district

M. Rivière, gouverneur du district Rotary n°9220, regroupant les îles de l'océan indien et Djibouti, est en visite officielle sur l'île depuis lundi. Il a profité de son passage pour rappeler les actions menées par l'association au niveau international, féliciter le dynamisme des deux clubs locaux, et annoncer le lancement de la campagne international de création des Rotaract, l'équivalent du Rotary pour les jeunes de 18 à 30 ans. En présence d'Akil Kassamaly, président du rotary club Mamoudzou Hippocampe, de Charles Ample, président du rotary club de Mamoudzou Mayotte et de nombreux membres de l'association, le gouverneur de district M. Rivière a tenu hier une conférence de presse. L'occasion de faire un point sur les actions d'intérêt général menées depuis une décennie par le rotary. Toujours fidèle à l'association "les enfants de la lune"- les deux Rotary club de Mayotte oeuvrent depuis 2001 pour améliorer le transport, la scolarisation et l'accès aux loisirs des enfants malades – le rotary a également lancé des initiatives en faveur de l'association des enfants diabétiques, en leur distribuant notamment des boîtes pour maintenir l'insuline au frais. Toujours très impliqué dans la vie économique et sociale, le rotary sera encore cette année un partenaire financier important et membre du jury du concours Talents.

Au delà de l'engagement et de la contribution en faveur d'actions humanitaires autour des thématiques de la gestion de l'eau et de la lutte contre l'illettrisme, la solidarité des membres du rotary s'entend désormais au niveau régional, puisque grâce au 12.500 euros levés lors des soirée de gala, lotos, tombolas et autres manifestations, le rotary Mayotte a aidé à construire six pompes d'eau à Madagascar, à développer des actions pédagogiques aux Comores en distribuant des livres scolaires et élaborer un programme de réhabilitation de l'hôpital de Fomboni à Mohéli. Par ailleurs, le Rotary international renforce sa lutte historique contre la polio (800 millions de dollars engagés en 10 ans) grâce au soutient de la fondation Bill Gates, et multipliera cette année les campagnes de vaccination à travers le monde.

Conformément au programme international du rotary, les deux clubs de Mayotte devraient très prochainement parrainer la création d'une section Rotaract. Animé du même esprit et par les mêmes valeurs que le rotary, mais réservé aux jeunes de 18 à 30 ans, ce club devrait permettre de faciliter les échanges internationaux, de soutenir les projets des jeunes chefs d'entreprise et d'encourager les initiatives citoyennes. Le gouverneur doit décoller aujourd'- hui pour Moroni, ou il rendra une visite officielle au seul rotary club de l'Union des Comores, puis reviendra à Mayotte en fin de semaine pour clôturer la tournée officielle des clubs du district des îles de l'océan Indien. Le nom de son successeur pour l'année 2010-2011 est d'ores et déjà connu. Il s'agit d'Alain le Bihan, un membre actif du premier rotary club de Mayotte, et dont la pugnacité a permis la naissance du rotary club Mamoudzou Hippocampe. La prochaine action du rotary est fixée au 17 avril à la MJC de M'gombani : un grand tournoi de poker.

10/03/10 – La « piscine de Kawéni » pas rebouchée avant au moins un mois

Sur le sujet brûlant de la "piscine de Kawéni", cet énorme trou béant non loin du rond-point SFR, Philippe Jusiak reconnaît que la route n'a jamais été rétrocédée à l'association des riverains et qu'elle relève bien de la compétence du conseil général mais "si on rebouchait le trou maintenant, ça ne servirait à rien : tout repartirait à la prochaine pluie, car les caniveaux sont complètement obstrués et il est impossible de les curer". Le problème est que le parking de la Sodifram est situé sur ces installations d'évacuation des eaux pluviales bouchées, l'aménagement de cette zone n'ayant pas été concerté lors de sa construction. Une solution devrait finalement être trouvée à la fin de la saison des pluies, et tout le réseau des eaux pluviales sera refait avant la rétrocession de la voie à la commune de Mamoudzou. Les automobilistes devront donc prendre leur mal en patience pendant encore au moins un mois…

09/03/10 – Une affiche pour la Journée mondiale de l’eau

En vue de la Journée mondiale de l'eau, qui aura lieu le 22 mars prochain, le Sieam organise un grand concours de dessins pour les jeunes de 10 à 20 ans. Le thème étant la Journée mondiale de l'eau, le gagnant verra son œuvre reprise par le Sieam en guise d'affiche pour la promotion de cette journée.

Un ordinateur portable, un téléphone mobile et un sac à dos sont à gagner. Les bulletins d'inscription et le règlement sont à retirer auprès du Sieam (route nationale à Kawéni) ou dans les mairies de l'île et à retourner avant le 18 mars à midi.

Pour plus d'infos : 0269.62.11.11 ou sieam@sieam.fr

09/03/10 – Les nouveaux talents de SFR

L'opérateur de téléphonie mobile a lancé un nouveau concours musical. En effet, jusqu'au 13 mars, les candidats peuvent s'inscrire via le 0639.69.70.71 et proposer leurs talents dans l'une des deux catégories : musique et texte.

Une fois les inscriptions closes, les abonnés SFR pourront écouter les prétendants via le wap et sélectionner leur candidat préféré pendant 3 semaines. A la fin de cette période, les trois compétiteurs ayant obtenu le plus de voix seront distingués et participeront à la grande finale au 5/5, le 24 avril prochain.

L'agence H2M, qui organise l'évènement, tient à préciser que ce nouveau concours ne remplace pas les Jeunes talents SFR. Le concours est ouvert aux plus de 16 ans, amateurs bien sûr.

09/03/10 – Les Mahorais partent à la CCCOI

Les 4 clubs mahorais de volley-ball partent aujourd'hui à la Coupe des clubs champions qui se déroule à l'île Maurice du 13 au 20 mars. Zamfi de M'tzamboro et le VC M'tsapéré chez les messieurs, le VC Kani-Bé et le VO Sada chez les dames tenteront de tenir tête aux représentants de Madagascar, la Réunion, les Seychelles et Maurice. Si sur le plan sportif, les équipes semblent prêtes, une épée de Damoclès plane sur les Mahorais. En effet, la ligue a informé la semaine dernière qu'il manquait 12 000 € pour pouvoir payer l'hébergement et la nourriture sur place. Elle avait demandé aux clubs de faire un geste pour avancer la somme correspondante, mais les 4 clubs ont été dans l'impossibilité de réunir la somme nécessaire. La DSAJ qui accordé 80 000 € à la ligue de volley, n'a versé que les 80 % de cette somme, le reste devant être versé une fois la compétition terminée pour mieux contrôler l'usage de l'argent public.

Auparavant, la ligue comptait sur la mansuétude d'Air Austral pour régler une partie du billet d'avion avant le départ et l'autre une fois la subvention totalement versée. Cette année, la compagnie a demandé à être payée totalement avant le voyage, ce que n'avait pas forcément prévu la ligue, la mettant ainsi avec les clubs dans une situation compliquée. Si les clubs mahorais ne peuvent régler les sommes demandées à Maurice, les organisateurs pourraient leur refuser leur participation à la CCCOI. Cette perspective serait une catastrophe pour l'image de Mayotte dans la région.

08/03/10 – Neuf victimes dans le naufrage d’un kwassa

Une embarcation a fait naufrage dans la nuit de samedi à dimanche sur le récif près de la côte de Mayotte, au sud de Kani Kéli. L'alerte a été donnée à 3h30 par un pécheur qui venait de recueillir cinq naufragés, annonce la préfecture. Aussitôt, les navires "Odet" de la gendarmerie maritime et "Makini" de la police aux frontières, déjà en mer, se sont rendus sur les lieux et ont permis le sauvetage de 24 naufragés. Ces moyens ont rapidement été renforcés par un navire supplémentaire et l'hélicoptère de la gendarmerie. Des personnels et moyens militaires ainsi que les pompiers de Mayotte ont également été engagés pour la prise en charge des victimes.

Le bilan, établi à partir de 33 passagers présumés, fait état de 24 rescapés et de neuf personnes décédées dont quatre femmes et cinq bébés. Parmi les rescapés, dix ont été conduits au service des urgences du CHM. Les recherches se poursuivent avec les navires et l'hélicoptère de la gendarmerie afin de retrouver d'éventuels rescapés. Une cellule d'aide psychologique a été mise en place par la Dass au centre de rétention administrative. Les modalités d'identification des corps par les familles seront communiquées dès que possible.

08/03/10 – Visite du préfet à Chiconi

Hubert Derache, préfet de Mayotte s'est rendu à Chiconi vendredi dans le cadre de sa tournée dans les dix-sept communes de l'île. Une visite marquée par le "retour" du maire de Chiconi Issoufi Madi Mchindra, longtemps absent du monde politique suite à une tentative de meurtre en sa personne.

Encore marqué physiquement par cette mésaventure, celui-ci a beaucoup de mal à tenir debout au cours du discours d'ouverture et laisse rapidement son premier adjoint poursuivre. Hubert Derache salue le courage du maire, avant d'aborder les thèmes sur lesquels la municipalité a souhaité l'appui de la préfecture : le tourisme, la délinquance, l'immigration clandestine, la jeunesse, l'éducation… Omar Souffou Ali, le premier adjoint, puis le DGS Daniel Hanassi pour la traduction en malgache, ont présenté les difficultés et les atouts de la commune.

En rappelant certains chiffres marquant comme le financement doublé pour les constructions scolaires (de 5 M€ en 2009 à 10 M€ en 2010), la création de 550 postes d'enseignants en 2009 à Mayotte "lorsqu'en Métropole on en supprimait 13.000", ou encore l'évolution du nombre de reconduites à la frontière (3.000 en 2001, 7.000 en 2007, 20.000 en 2009), Hubert Derache s'est simplement contenté de mettre en avant les efforts réalisés par l'Etat, pour Mayotte d'une manière générale, sans vraiment trop s'attarder sur le cas de Chiconi.

Le représentant de l'Etat et les élus de Chiconi sont ensuite partis sur le terrain pour visiter la future bibliothèque, la mini station d'épuration ou encore la plage de Sohoa où des aménagements vont être accomplis. Il reste au préfet de Mayotte six communes à visiter.

08/03/10 – Sport / Football : Les favoris l’emportent

Rosador s'est difficilement imposé pour l'ouverture de la saison 2010, à Kani-Bé face au promu, l'AS Neige. Mené 1-0 à la mi-temps sur un retourner acrobatique d'Artamidine Jaffari "Djoro", le champion de Mayotte est revenu dans la partie grâce à des réalisations de Jakson Kasongo et Chaharouzouddine Abdallah, 1-2 score final. Les deux équipes se sont créées de nombreuses occasions franches dans cette partie, notamment en deuxième période où l'ASR pouvait creuser l'écart, tout comme l'ASN pouvait égaliser.

Dans les autres matchs, le FCM a disposé de Miracle du Sud de Bouéni au Baobab (2-0) tandis que le vice champion AS Sada s'est imposé face à l'autre promu, les Abeilles de M'tzamboro (1-0).

05/03/2010 – Vie des communes (Dembéni)

 

 

 

{xtypo_dropcap}S{/xtypo_dropcap}i les gestes sont parfois difficiles à accomplir, l’enthousiasme est bien présent et tout se fait avec de grands éclats de rire. “Allez, allez, encore un tour”, encourage pour sa part “Coach Mansour” comme l’appellent ses élèves. Celui-ci intervient les lundis, mercredis et vendredis pour une quinzaine de femmes du village de Tsararano.
"Cette action est une façon de lutter contre l’isolement des femmes, leur permettre d’avoir une activité sociale en dehors de la maison et de lutter aussi contre l’obésité. La pratique sportive est accompagnée de la notion d’équilibre alimentaire”, précise l’animateur. “On a découvert qu’il fallait boire beaucoup d’eau, manger de la viande sans sel et les vertus des épinards et des carottes”, déclare l’une des mamans sportives.

Perdre les kilos superflus et rajeunir

Ce programme a été mis en place par la commune avec le Cclej, à la demande d’employées de la commune. “Je faisais du sport en solitaire, en courant au terrain de foot, puis je me suis rendue compte qu’une de mes copines faisait de même. Nous avons demandé à la mairie si nous pouvions avoir quelqu’un pour nous encadrer”, explique Siti Djaouria Kambi.
En tant que jeune maman, son objectif comme celui de ses collègues est “de redevenir comme avant”. “Nous voulons perdre les kilos qu’on a pris avec notre grossesse, revenir en forme et rajeunir”, affirme-t-elle alors que ses camarades éclatent de rire. Pour elle, la différence est notable depuis qu’elle s’adonne au sport.
“Il y a une expression africaine qui dit : “les jaloux vont maigrir”. Mais nous, on voit bien que nous maigrissons et cela rend jalouses les autres dames… En fait, elles aimeraient bien venir, mais elles ont honte”, argumente Siti Djaouria Kambi. Elle rajoute d’ailleurs que les femmes présentes sont soutenues dans leurs démarches par leurs maris.
Le programme dirigé par Mansour Ramia est gratuit et la commune de Dembéni aimerait l’étendre aux autres villages. Alors mamas sportives, à vos baskets !

 

Faïd Souhaïli


Mansour Ramia (à l’arrière-plan) encadre les femmes et jeunes filles à partir de 12 ans qui souhaitent lutter contre la prise de poids à Tsararano.

 

05/03/10 – Journée mondiale de la femme


05/03/2010 – Enquête sur l’hygiène dans les écoles

Portes défoncées, lavabos bouchés, eaux stagnantes, électricité défectueuse… Le constat est dramatique. Extraits.
En matière de sanitaire, nous nous intéressons en particulier aux installations relatives à l’hygiène ainsi qu’à la propreté de l’ensemble. Sur le terrain, nous nous sommes intéressés aux types de sanitaires présents dans chaque établissement. 52% des écoles sont équipées de WC en cuvette; 22% de toilettes à la turque et 26%, à la fois de toilettes à la turque et en cuvette.

Ces chiffres nous ont permis de voir que toutes les écoles maternelles sont pourvues de sanitaires en cuvette. Et que lors de la visite, nous avons pu constater que les sanitaires, dans les écoles maternelles, étaient plus propres que ceux des écoles primaires en général. Mais si on ne tient compte que de ces observations, cela ne suffira pas pour expliquer cette différence.
Aussi, 48% des établissements n’ont pas de toilettes séparées. Ce chiffre est très élevé car dans toutes les écoles maternelles, les toilettes sont mixtes. Les 52% restants représentent en majorité des écoles primaires et comptent respectivement des sanitaires séparés filles et garçons.
Pour les maîtres d’école, 96% des écoles ont des sanitaires réservés aux maîtres. Les autres sont les écoles dont les sanitaires des maîtres sont transformés en local pour les raisons suivantes :
– l’établissement n’a pas de lieu de stockage pour le matériel d’entretien
– il y a de mauvaises odeurs qui proviennent du système d’assainissement
– la chasse d’eau ne fonctionne pas.
Il convient de noter qu’aucun établissement ne possède des aménagements adaptés pour faciliter l’accès aux sanitaires pour les personnes en situation d’handicap.
L’ensemble des ces données conduit à dire que les sanitaires sont bien répartis dans l’ensemble des établissements et facilement accessibles, sauf pour les enfants en situation de handicap.
De plus, il est important de séparer les toilettes dans les écoles primaires entre la CP et la classe de CM2 car les enfants montrent de plus en plus d’autonomie au niveau de l’hygiène corporelle, ce qui traduit un aspect majeur pour le développement de l’enfant.

Pas de papier toilette dans 87% des écoles, et pas de savon !

Les équipements présents dans les sanitaires sont des indicateurs majeurs de l’hygiène corporelle pratiquée par les enfants dans les établissements scolaires. Cela va peut-être permettre d’établir une relation entre leur présence et l’hygiène dans les écoles. 91% des écoles n’ont pas de distributeur de papier toilette dans les sanitaires et pour les 9% qui en possèdent, leurs distributeurs n’en sont pas équipés car ils sont fournis en quantité insuffisante. 87% des écoles, en effet, ne sont pas pourvues de papier toilette dans les sanitaires. De plus 91% des établissements n’ont ni de poubelle ni essuie-mains, et aucune ne détient de sèche-main.
96% des écoles ne possèdent pas de serviette en papier. Dans les écoles maternelles, ils utilisent une serviette collective pour essuyer les mains des enfants. Elle est changée tous les lundis et les mercredis.
52% des écoles ne disposent pas de savon dans les toilettes. La plupart de ces écoles sont des écoles primaires et les 48% des écoles qui en ont sont surtout des écoles maternelles. Les quelques écoles primaires qui en possèdent les distribuent à la demande des élèves. Dans 96% de écoles, leurs sanitaires ne sont pas équipés de savon liquide ni de distributeur et ceux qui en possèdent ne comptent toujours pas de distributeur.
On constate aussi que 48% des sanitaires des écoles ne sont pas pourvus de verrous fonctionnels. Ce chiffre représentatif concerne surtout les maternelles car les maîtres et Asem doivent avoir l’oeil sur chaque élève. C’est pourquoi nous avons 43% des écoles qui n’ont pas de cloisons séparatives sur toute la hauteur.

"La situation est plus grave, voire même inquiétante dans les écoles primaires"

En primaire, les verrous ne sont pas fonctionnels et parfois la porte est cassée. Bien que tous les sanitaires des écoles soient équipés de lavabos et de matériels d’entretien, le constat révèle que les équipements permettant de pratiquer une hygiène correcte sont insuffisants, voire même absents des toilettes. Lors de la visite, nous avons remarqué que dans certains sanitaires, les portes des cabines ne sont pas fonctionnelles car les verrous sont endommagés, les portes sont dégradées par l’humidité provoquant des grandes ouvertures vers le bas de la porte. Par conséquent, les WC deviennent inutilisables car l’intimité de chaque individu n’est pas assurée et les élèves ne se sentent pas en sécurité des éventuels voyeurs.
En fin de visite, nous faisions une appréciation sur la propreté des sanitaires. Ainsi, on note que la propreté des sanitaires n’est pas satisfaisante à 70% et même si l’aération est acceptable à 52%, par contre 48% des sanitaires ont une aération insuffisante.
Les écoles maternelles sont moins concernées car elles ne cumulent pas les deux à la fois. Et les enfants sont accompagnés par un adulte lorsqu’ils se rendent aux toilettes. Mais cela ne suffit pas car des questions se posent sur l’entretien des sanitaires, notamment sur le protocole de nettoyage. A savoir, les lavabos ne sont pas bien entretenus, on retrouve de la crasse qui s’est colmatée dans les recoins des toilettes.

"Les élèves contraints de prendre l’eau des toilettes pour étancher leur soif"

Au sujet des écoles primaires, la situation est plus grave, voire même inquiétante car dans certains établissements il y a un manque total d’hygiène dans les sanitaires. C'est-à-dire, la ventilation comme la propreté ne sont pas suffisantes. Et les équipements pour l’hygiène ne sont pas présents dans les toilettes.
57% des écoles n’ont pas un point d’eau pour boire en dehors des sanitaires. Les primaires sont contraints de prendre l’eau des toilettes pour étancher leur soif. Parallèlement, les maternelles sont équipées d’un point d’eau dans la salle de cours.
Concernant la surveillance, 96% des écoles ont mis en place des points surveillances lors de la récréation. Mais dans 17% des établissements, des incidents se sont reproduits. Des enfants se sont retrouvés bloqués dans les sanitaires.
De plus, on a constaté que la propreté des toilettes est à revoir car non seulement les nettoyages ne sont pas bien faits, mais aussi nous avons remarqué que 35% des établissements avaient au moins un lavabo bouché et 17% avaient un débit d’eau faible au niveau de la chasse d’eau. 22% des établissements avaient des fuites qui laissent passer l’eau des toilettes vers l’étage du dessous. Les approvisionnements en produit d’entretien ne sont pas réguliers, soit 67% écoles concernées.

Enquête sur l'hygiène dans les écoles mayotte

De l'eau stagnante dans les toilettes

Il est important de faire la vérification des systèmes d’évacuation d’eau, car ils permettent l’épanchement des eaux de pluies et les eaux usées. En même temps, c’est un moyen permettant de lutter contre la mise en place des milieux propices à la prolifération des agents contagieux (bactéries) et à la reproduction des moustiques, qui sont des vecteurs de certaines maladies tropicales.
Il s’avère que 78% des établissements ont une stagnation d’eau dans les toilettes. En période de pluies, 43% des établissements disent avoir des stagnations importantes des eaux dans la cours de recréation qui peuvent durer plusieurs jours. Alors que le constat révèle que 74% des systèmes d’évacuation sont couverts par une grille de protection, les 26% restant des établissements ont une partie des canalisations non couverte…
De cette analyse, l’information qui revient le plus souvent est le défaut de construction au niveau des bouches d’évacuation, car elles sont mal placées. Mais ce critère ne suffit pas à lui seul pour expliquer ces stagnations, parce que d’autres constatations amplifient le problème.
De même, 26% des établissements ont des gouttières cassées et pas nettoyées ; 61% ont des canalisations bouchées et 22% ont eu des salles inondées en période de pluie. S’ajoutent aussi, les eaux usées du voisinage qui se déversent dans 13% des cours de récréation et dans certains cas les canalisations de la ville passent dans la cours. Ils ne sont pas entièrement couverts, il y a une forte émanation de mauvaise odeur et les enfants jouent au dessus.
Tous ces éléments montrent encore une fois qu’il y a un manque d’entretien des établissements scolaires. Et cela a pour conséquence la mise en place de zones interdites aux enfants car la salubrité n’est pas du tout acceptable.

Des cartons en guise de poubelle

 

L'enquête révèle que tous les établissements, toutes catégories confondues, ont mis en place un système de collecte qui consiste à récupérer les emballages des goûters, la peau des fruits consommés par les enfants, les feuilles des arbres, les papiers et les canettes des boissons. Mais il n’y a que 52% des écoles qui ont des poubelles facilement accessibles grâce à leur disposition et 48% ont des poubelles conformes; le reste utilise des cartons pour collecter les déchets.

De l'eau dans les salles… et le circuit électrique !

D’autres problèmes liés à la sécurité ont vu le jour, à commencer par celui concernant la toiture. 26% des établissements ont une toiture qui fuit ; 34 % des écoles voient l’eau pénétrer directement dans le circuit électrique d’une salle, une eau venant également des toilettes de l’étage supérieur.
26% des établissements on des problèmes lié à l’électricité comme de coupures fréquentes, qui ont comme conséquence la désactivation de l’alarme d’évacuation. Et 4% ont des portes coupe-feu hors service. 13% des écoles ont au moins une salle dont le carrelage du sol est cassé ou décollé. Cela représente un risque de chute ou d’entorse pour les enfants. Pour finir, 4% des établissements n’ont pas de trousse de premier secours.
Il ressort de cette analyse qu’il y’a un manque considérable d’entretien des établissements scolaires, ce qui est la cause d’une insalubrité importante.

 

Répartition des rôles

Les engagements du Smiam
"En droit, le Smiam se définit comme un propriétaire-constructeur qui est dans l’obligation de mettre à disposition "un bien" conforme, salubre et sécurisé. Il doit assurer le clos et le couvert. Ces travaux sont considérés comme indispensables à la conservation du patrimoine. Entrent dans cette catégorie :
– La reprise des sols des varangues et escaliers,
– La réfection des couvertures et plafonds,
– La consolidation des soubassements, reprise en sous-oeuvre des bâtiments, réfection des murs en cas de problèmes de solidité dûment constatées par un organisme agréé,
– Le remplacement des canalisations d’eaux usées et pluviales,
– Les travaux de ravalement extérieurs (laissés à l’appréciation du propriétaire),
– Le bon entretien des accès de secours.

A ces contraintes légales, le Smiam ajoute :
– La revivification périodique des installations électriques,
– La mise en conformité des dispositifs de protection contre les incendies."

Le rôle des communes

"Les communes doivent assurer l’entretien courant et la petite réparation des bâtiments :
– l’entretien courant de la plomberie, sanitaire, vidange des fosses sceptiques, l’entretien de l’assainissement, le curage des caniveaux,
– la signature de contrats d’entretien pour les mini stations d’épuration,
– le renouvellement des équipements intérieurs : lavabos, cuvettes WC, chasses d’eau,
– Le débouchage et le remplacement des éléments sanitaires cassés,
– le renouvellement du mobilier scolaire,
– les remplacements des vitres et des ampoules,
– le remplacement des menuiseries détériorées, le graissage et préparation des serrures,
– le traitement des charpentes et couvertures,
– l’entretien des espaces intérieurs et extérieurs, notamment l’élagage des arbres, le débroussaillage,
– l’entretien des fixations et fermetures des portails, volets et autres fermants.
Les communes doivent, par ailleurs, assurer le gardiennage des locaux et leur entretien au quotidien."

Des accidents en augmentation

"Une enquête menée par la commission "premier degré" qui est sous la direction de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement, révèle que pendant l’année 2005/2006 plusieurs accidents ont eu lieu dans les établissements scolaires, et que le nombre d’accidents est en perpétuelle augmentation en 2006/2007, il passe de 298 à 340.
Il concerne en premier les élèves de CP à 27%, puis les CM2 touché à 14,7% des accidents. Toutes les tranches d’âges sont touchées par ces accidents qui ont lieu pendant la récréation et l’heure du déjeuner, dont la plupart a nécessité une consultation médicale. 8 accidents ont exigé une absence minimum d’une semaine et 68 moins d’une semaine."

Des règles sanitaires à respecter

"D’après l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement, il apparait qu’il n’y a pas de normes propres relatives aux caractéristiques des sanitaires scolaires (surface, nombre de WC, équipement…), car il y a un vide juridique. Cela se confirme par les nombreuses recherches faites pour mieux comprendre le sujet.
L’article L1311-1 et l'article L1311-2 du code de la santé publique rappellent aux autorités locales que des décrets fixent les règles générales d’hygiène et des mesures spécifiques à la préservation de la santé de l’homme. De plus, les arrêtés du préfet de département peuvent les compléter, afin d'assurer la protection de la santé publique dans les collectivités locales.
2) L’arrêté préfectoral N°025, portant sur le règlement sanitaire de la Collectivité départementale de Mayotte (annexe III page 57), permet aux dispositions portant sur le règlement sanitaire départemental de s’appliquer à toutes les communes de Mayotte.
Le secrétaire général adjoint, les maires, la Dass, les vétérinaires inspecteurs, la police,… sont chargés, chacun en ce qui le concerne, d’exécuter cet arrêté préfectoral."

 

Légende photo:
"Dans cet établissement, la moitié des sanitaires ne sont pas utilisables du fait que les portes ne tiennent plus, il y a plus d’eau, les chasses d’eau ne fonctionnent pas. Pour ces raisons, les toilettes restent condamnées. Pour finir 4% des établissements brûlent leurs déchets végétaux dans la cour de récréation."
 

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes