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22/03/2010 – Colloque international

 

 

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}et évènement de grande ampleur est organisé par le professeur Foued Laroussi, directeur du laboratoire linguistique, didactique et francophonie de l'université de Rouen, et responsable d'un groupe de chercheurs sur le plurilinguisme à Mayotte, où il vient régulièrement travailler depuis 2003.

Financé par le conseil général via le Cefsm, le vice-rectorat, l'université de Rouen et certainement la région Haute-Normandie, le colloque comportera, le mardi 18 en conclusion de la journée, une table ronde qui réunira le préfet, le président du CG, les parlementaires et le vice-recteur sur le thème "Langues et départementalisation : comment penser l'avenir de Mayotte ?".

Durant les quatre jours, les conférenciers se succèderont au cinéma, au CG et à la mairie de Mamoudzou, pour aborder les problématiques linguistiques de Mayotte, mais également d'autres territoires plurilingues et francophones comme la Nouvelle-Calédonie, la Tunisie, la Polynésie ou encore le Mali. "Le but est de ne pas faire ici les mêmes erreurs qui ont été faites ailleurs dans le domaine de la langue et de l'enseignement du français", explique le professeur Laroussi, "d'où l'intérêt de donner des exemples de ce qui s'est fait ailleurs".

Le professeur et son équipe, le Groupe de recherches sur le plurilinguisme à Mayotte, devenu au fur et à mesure un groupe international, estiment que leur travail s'inscrit dans le contexte de la départementalisation et du développement de Mayotte.

"Je ne suis pas un fervent militant du tout shimaore, mon travail vise à faire perdurer les langues locales, mais également à améliorer l'apprentissage du français. Travailler sur la maitrise du français par les jeunes ne veut pas obligatoirement dire mettre fin aux langues locales, et de même faire valoir les langues locales ne signifie pas combattre la pratique du français."

Retransmis sur RFO et, le professeur l'espère, sur la Chaîne Parlementaire, ce colloque sera le point culminant des travaux menés ici depuis plusieurs années. "Le but est de déterminer comment faire pour que le plurilinguisme devienne un atout pour l'île plutôt qu'un problème." Les conférences auront lieu toute la journée du lundi au mercredi, M. Laroussi espère y voir les responsables politiques et également les enseignants de l'île.

22/03/2010 – Tourisme

 

 

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}e samedi 27 mars prochain arrivera le MSC Discovery, un bateau de croisières de plus de 500 passagers qui est attendu au port de Mamoudzou pour une escale d’une journée sur l’île au lagon. Le MSC suivra de quelques jours l’arrivée du paquebot Island Sky en provenance du Mozambique avec 90 passagers à son bord.

Selon un communiqué du comité, à l’occasion de l’escale du MSC Discovery, le CDT de Mayotte et l’ensemble des partenaires mettront en place le nouveau dispositif d’accueil des croisiéristes qui fonctionnera pour tous les bateaux de plus de 300 passagers. Cette démarche a pour enjeu de repositionner Mayotte comme escale incontournable au sein de l’océan Indien pour l’accueil des compagnies de croisières internationales. L’ensemble des partenaires de la filière s’est ainsi associé au CDTM pour garantir aux compagnies de croisières un accueil optimal des croisiéristes à l’occasion de leur escale sur l’île au lagon.

Celui-ci vise à organiser la circulation des flux des passagers, à garantir la sécurité des passagers sur les sites de visites et à améliorer et optimiser les conditions d’accueil, d’information et d’orientation des croisiéristes lors de leur escale "découverte" de Mayotte. Il se déclinera en cinq offres et services.

 

Entre 40 € et 90 € dépensés par croisiériste lors d’une escale

 

Un village d’accueil et d’exposition sera organisé en partenariat avec la chambre des métiers et de l’artisanat, la chambre d’agriculture et la Daf. Il s’articulera autour d’une exposition qui regroupera des produits agricoles, dont la vanille et l’ylang, ainsi que des produits d’artisanat d’art mahorais. Les croisiéristes seront accueillis dès leur arrivée sur un ponton décoré aux couleurs de Mayotte et animé par des chants et danses traditionnels assurés par les groupes folkloriques FTM et du Cclej de Pamandzi.

Un livret d’accueil en trois langues valorisant les sites à découvrir et de visites, édité par le comité du tourisme avec le soutien financier du conseil général, sera distribué dès le 27 mars aux passagers ainsi qu’aux transporteurs et taxis habilités à transporter les croisiéristes non excursionnistes. Côté sécurité, les sites touristiques et de visites décrits dans le livret d’accueil feront l’objet d’une surveillance particulière par les services de police de Mayotte. Les parkings du marché, du 5/5 et une partie du ponton croisiériste seront fermés au public. La circulation sera limitée au rond-point de la barge entre 8h et 9h et entre 11h30 et 12h30.

L’ensemble des composantes de ce dispositif croisière a aussi pour but de générer des retombées économiques, grâce aux achats et dépenses des croisiéristes qui sont estimés en moyenne, en matière d’artisanat et cadeaux souvenirs, entre 40 € et 90 € par croisiériste lors d’une escale. Soit plus de 20.000 € de dépenses attendues avec l’arrivée du MSC Discovery.

En ce sens, et compte tenu des enjeux pour Mayotte, le CDTM souhaite sensibiliser et associer toute la population à l’importance pour Mayotte de se mettre en scène et de se présenter sous son plus beau jour et demande son soutien et la participation de tous les Mahorais pour accueillir les croisiéristes dans les meilleures conditions qui soient.

22/03/2010 – Entretien avec le vice-consul de France à Anjouan

 

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}ayotte Hebdo : Pourquoi avoir réouvert le consulat de France à Anjouan ?

Frédéric de Souza : C'est une volonté politique, suite aux réunions du GTHN (Groupe de travail de haut niveau). C'est à l'occasion de ces réunions qu'il a été décidé qu'il fallait réouvrir le consulat à Anjouan, à la demande des autorités locales. Il avait auparavant fermé en urgence en mars 2008.

 

MH : L'intérêt de cette antenne consulaire est-il qu'elle permet aux Anjouanais de faire leur demande de visa sans avoir à se déplacer à Moroni ?

FS : Oui, absolument. Quand un Anjouanais voulait se rendre à Mayotte, c'était un véritable parcours du combattant. Ils ne sont pas déjà pas très riches, alors payer un voyage et un séjour jusqu'à Moroni, attendre plusieurs jours et éventuellement revenir avec un refus – ce qui était assez souvent le cas – ce n'était pas vivable. On a donc réouvert cette antenne consulaire et depuis, on délivre énormément de visas.

 

MH : Combien de visas ont été délivrés depuis la réouverture du consulat ?

FS : En janvier 2009, on a délivré environ 150 visas, deux mois plus tard, on en était à 300, et à la fin de l'année, on délivrait 400 à 500 visas par mois. En 2009, on a dû dépasser les 5.000 demandes, et on a délivré 4.000 et quelques visas. Donc, un taux de refus très faible. Ce sont des visas court séjour de trois mois.

 

"Si j'appliquais la réglementation des visas à la lettre, on délivrerait peut-être 1 ou 2% des demandes"

 

MH : Quels sont les critères pour les délivrer ?

FS : Si j'appliquais la réglementation des visas à la lettre, on délivrerait peut-être 1 ou 2% des demandes… Normalement, il faut vérifier tout un tas de critères, de solvabilité notamment. Pour faciliter la vie des Anjouanais, on a énormément simplifié la procédure, avec une attestation d'accueil, la garantie de retour de l'hébergeant, et 2 ou 3 papiers, au lieu de la vingtaine au départ. On applique aussi surtout un tarif très faible puisque le visa est à 9 €, contre 60 € normalement.

 

MH : Que se passe-t-il pour l'hébergeant lorsque la personne ne revient pas aux Comores ?

FS : Jusqu'à présent, nous avons été très larges. On a aujourd'hui un taux de non retour de 40%. On avait prévu plus, donc on est malgré tout assez satisfait de ce chiffre. On n'a pas mené une politique de répression très forte en ce qui concerne les hébergeants, mais depuis quelques temps on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup d'abus au niveau de Mayotte, avec souvent des hébergeants qui ne connaissent même pas l'hébergé, ce qui montre qu'il y a tout un trafic qui se fait là-dessus. Alors la Paf à Mayotte commence maintenant à rendre visite aux hébergeants pour leur demander des comptes, lorsque la personne ne revient pas. Car tout visa qui est délivré fait l'objet d'un contrôle retour : on donne le visa à la personne, elle s'en va à Mayotte, et elle est censée revenir se présenter au consulat pour signaler son retour. C'est ainsi que l'on peut contrôler les retours et se retourner ensuite vers les hébergeants.

 

"Il y a 6 à 8 départs par jour de kwassa, avec la complicité de tous. C'est une industrie énorme"

 

MH : Il n'y a que des visas touristiques, pas de visas saisonniers pour travailler ?

FS : A 90%, ce sont des visas touristiques. Nous avons quand même quelques visas long séjour pour des étudiants ou des gens qui vont rejoindre leur famille. Mais là, on ne décide pas tout seul, on demande l'aval de la préfecture de Mayotte. Il n'y a pas de demandes de visas saisonniers : les personnes demandent des visas court séjour, soit disant pour aller voir leur famille, pour des soins ou pour une cérémonie, en fin de compte, la véritable raison du voyage, c'est d'aller travailler. Donc, ils vont travailler 3 mois puis ils reviennent.

 

MH : Pouvez-vous nous parler de la coopération française avec l'île autonome d'Anjouan ?

FS : La semaine dernière, notre ambassadeur est venu à Anjouan. Il a passé 3 jours entiers à parcourir l'île, pour inaugurer un marché que l'on a ouvert dans le Nyumakélé et une école pour handicapés à Domoni. Il est aussi allé dans le petit village de Brémani, dans le Nyumakélé, pour visiter le site où sera sans doute installée une nouvelle maternité. Les gens du Nyumakélé n'ont pas d'accès facile aux soins, et comme ce sont principalement eux qui sont candidats à l'immigration clandestine, notamment pour des raisons de santé et pour accoucher à Mayotte, il me semble de bon sens d'aller installer une maternité là-bas.

La coopération française est également en train de construire une route de 9 km pour relier le village isolé de Djimilimé. Il y aussi des projets de captage d'eau du côté de Sima. On s'intéresse également aux femmes entrepreneurs qui veulent lancer une ligne artisanale.

 

MH : Est-ce qu'il y a aussi une coopération policière pour essayer de démanteler les filières de kwassa-kwassa et de trafic d'êtres humains ?

FS : Il y a 6 à 8 départs par jour de kwassa, avec la complicité de tous. C'est une industrie énorme : il y a des rabatteurs, on loge, on nourrit, on répare, il y a des mécaniciens moteurs, tout un éventail de petits métiers autour de ça, et bien entendu des complicités locales. Il y a des gens qui sont censés arrêter ce trafic et qui en profitent ensemble.

A la fin du premier semestre de cette année, il va vraisemblablement y avoir une coopération policière mise en place. Nous recevons d'ailleurs actuellement pas mal d'appels de candidats et la sélection est en train de se faire pour que nous ayons un agent de la police française chargé de coopérer avec les autorités locales, qui sera sur place en permanence.

"On propose régulièrement de l'argent aux agents qui travaillent ici, ça va jusqu'à 3.000 ou 4.000 € pour avoir un visa !"

 

MH : Des ressortissants français et anjouanais portent de graves accusations contre vous, de trafic d'influences pour l'obtention d'un visa et notamment de l'assurance, par l'intermédiaire de gens qui se réclament de vos amis…

FS : Oui, il y a tout le temps ce genre d'accusations de gens mécontents. Je n'ai absolument pas de relation privilégiée ni avec les compagnies d'assurance, ni avec les compagnies de transport. On propose régulièrement de l'argent aux agents qui travaillent ici, ça va jusqu'à 3.000 ou 4.000 € pour avoir un visa ! C'est énorme, et j'avoue que je ne comprends pas pourquoi tout cet argent qu'ils sont prêts à dépenser pour des visas, ils ne l'utilisent pas sur place… En France aussi, il y a tout un réseau, surtout de la part de Grands-Comoriens.

Quand nous sommes arrivés ici pour ouvrir le consulat, on a décidé de faciliter les choses aux Anjouanais, en mettant le visa à 9 €, en leur demandant un billet aller-retour et une assurance voyage. Les compagnies maritimes avaient des tarifs assez élevés : je suis allé les voir et leur ai demandé un effort. Une compagnie, le Maria Galanta, a accepté de baisser de 50% ses billets pour les Anjouanais qui auraient un visa délivré par le consulat. Je suis ensuite allé voir les assurances avec le même discours et il n'y en a qu'une sur les 3 qui existent sur place qui a accepté de les baisser considérablement. Evidemment, les gens vont au moins cher et cette assurance a pris le marché en grande partie. Je reçois bien sûr aussi des demandes des autres assureurs.

Toutes ces rumeurs sont infondées. Je suis allé voir la compagnie maritime concurrente du Maria Galanta et elle a, elle aussi, encore baissé ses billets. Je joue là-dessus pour faire baisser encore plus le coût du voyage. C'est ma préoccupation parce que plus on baisse le coût du voyage, moins les gens seront tentés d'aller vers les kwassa-kwassa. Actuellement, le passage en kwassa-kwassa est dans les 200 €. Avec 30 personnes dedans, ça fait un passage dans les 6.000 €, c'est très intéressant, surtout quand on voit des promotions, au port, de barques à 600.000 francs comoriens (1.200 €).

 

Propos recueillis par Julien Perrot & François Macone

18/03/10 – Perquisition au CDTM

La section de recherche de la gendarmerie de Pamandzi a déployé hier un important dispositif afin de saisir les dossiers papiers et copier les données des disques durs des ordinateurs du comité du tourisme de Mayotte (CDTM). Les enquêteurs auraient ainsi collecté des informations qui retracent la vie financière du comité depuis 2004, et ce sur la base d'une "enquête préliminaire ordonnée par le parquet", selon les représentants de la section de recherche. Cette perquisition, qui s'est déroulée du matin jusqu'à tard dans la soirée d'hier, devrait déboucher sur une enquête portant sur les finances et le fonctionnement du comité. Deux domaines sur lesquels pèsent de lourds soupçons de malversation, tant les incohérences relevées par la presse depuis de nombreux mois semblent criantes.

18/03/10 – La vétusté des écoles a encore frappé

Mardi après midi, à l'école élémentaire de Tsoundzou 1, un tableau des tombé sur un instituteur, lui occasionnant 10 jours d'ITT. Le Snuipp, syndicat majoritaire de l'enseignement primaire, s'est indigné de cet accident dans une lettre adressée au vice rectorat, dans laquelle il estime que "si la responsabilité du Maire de la commune de Mamoudzou est indiscutable puisqu'il est le propriétaire de cette école", le vice rectorat a également sa part de responsabilité dans l'affaire. Le syndicat rappelle que le dernier passage dans cette école de la commission d'hygiène et de sécurité remonte à avril 2008, et qu'à l'époque, déjà, elle avait émis un avis défavorable.

"Le vice rectorat a laissé des élèves et des enseignants travailler dans une école dangereuse. Il s'agit ici d'une mise en danger de la vie des élèves et des enseignants de l'école de Tsoundzou 1. Pouvez vous à ce sujet nous indiquer les mesures que vous allez prendre pour le collègue accidenté ?', s'interroge le secrétaire général du Snuipp Mayotte, qui précise que cet accident met en lumière le problème plus général de la vétusté des écoles de l'île, problème maintes fois évoqué par les instituteurs. "Nous souhaiterions que dans les plus brefs délais, le vice rectorat prennent des mesures coercitives à l'endroit des communes pour qu'elles mettent aux normes les écoles qui demeurent dangereuses", conclue le courrier. Si l'entretien et la rénovation des écoles est à la charge des communes, le vice rectorat a en effet devoir d'alerter ces dernières lorsque les conditions d'hygiène ou de sécurité ne sont pas acceptables.

17/03/10 – Démission du président de la CGPME Mayotte

Faysoil Zoubert, à l'origine de la création et premier président de la section locale de la confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), a annoncé officiellement sa démission. Elu depuis janvier 2009, M. Zoubert, par ailleurs directeur du cabinet d'étude OTOI, il avait grandement contribué à la création et au lancement de la structure, notamment en organisant la venue du président de la CGPME nationale Jean François Roubaud en décembre 2009. M. Zoubert a déclaré être fatigué "des querelles, des critiques et de la politisation à outrance de la CGPME", mais veut continuer d'espérer que cette organisation patronale "trouvera sa place dans le Mayotte économique de demain". Comme il est prévu dans le règlement intérieur de la CGPME, le vice-président M. Simba devrait assurer l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président d'ici la fin de l'année 2010.

17/03/10 – Douchina à Paris et à Bruxelles

Le président du conseil général Ahamed Attoumani Douchina participera à partir de lundi et durant deux jours au Forum des PTOM à Bruxelles, où les relations, notamment financières, entre l'Union européenne et les territoires d'Outremer seront à l'honneur. Les élus mahorais devraient par ailleurs profiter de l'occasion pour présenter et discuter les derniers détails des documents opérationnels des actions du 10éme Fonds européen de développement (Fed) régional et territorial, que plusieurs sources disent "déjà bouclés". Selon ces mêmes sources, le financement de la mise en place de dispositif de transport terrestre et maritime, ainsi qu'une participation importante à la construction de l'aéroport, devraient se tailler la part du lion dans les documents de programmation. M. Douchina doit également traiter plusieurs dossiers à Paris et ce dès aujourd'hui, dont celui du nouveau mode d'organisation et de gestion de l'antenne universitaire, annoncée par Nicolas Sarkozy lors de sa venue.

17/03/10 – Mise en place de la taxe locale d’électricité

Suite à la délibération du Conseil Général, Electricité de Mayotte informe sa clientèle de la mise en place de la taxe locale d'électricité. Son taux est fixé à 8% appliqué à 80% du montant total hors taxes de la facture d'électricité (abonnement et consommation) pour les clients ayant une puissance souscrite inférieure ou égale à 36 kVA; 30% du montant total hors taxes de la facture d'électricité (abonnement et consommation) pour les clients ayant une puissance souscrite supérieure à 36 kVAet inférieure ou égale à 250 kVA. Ce dispositif est en vigueur depuis longtemps sur l'ensemble des départements français, avec des taux pouvant aller jusqu'à 12%. Collecté par EDM et reversé au conseil général, le produit de cette taxe est intégralement destiné au financement des investissements sur les réseaux électriques et à favoriser ainsi l'aménagement et le développement du territoire.

16/03/10 – La Crec fait un premier bilan de ses journées spéciales

La campagne de recueil des dossiers par les agents de la Commission de révision de l'étatcivil (Crec), en vue de permettre aux personnes qui le souhaitent de faire réviser leur état-civil, s'est déroulée avec succès dans les communes de Koungou et Dzaoudzi Labattoir. L'équipe renforcée, animée par la secrétaire générale et composée de 4 agents de la Crec, a collecté en une semaine autant de dossiers que durant plusieurs mois de fonctionnement habituel. Dans les communes de Koungou et Dzaoudzi- Labattoir, 557 personnes ont été reçues en deux semaines, dont 141 nouveaux dossiers déposés, 438 dossiers complétés et 175 dossiers finalisés. Les prochaines journées spéciales se déroulent du 15 au 19 mars à la mairie de Pamandzi, du 29 mars au 2 avril à celle de Mamoudzou et du 12 au 16 avril à celle de Dembéni.

16/03/10 – Un Thalassa sur Mayotte le 7 mai

Une équipe du magazine Thalassa a passé 5 jours à Anjouan et 7 jours à Mayotte. Juliette Lambot, la journaliste de l'équipe, explique : "Nous allons monter une émission spéciale Comores, avec plusieurs points phare : la Grande-Comore, les Iles Eparses, le Parc marin de Mohéli et le portrait de Mayotte et d'Anjouan". Le gros morceau du reportage est, ce n'ets pas une nouveauté, l'immigration clandestine : "nous avons rencontré beaucoup de passagers, clandestins ou non à bord du "princesse Caroline" [qui relie Mayotte à Anjouan], ce sont autant d'expériences humaines que l'on intégrera au reportage. Nous allons également établir un parallèle entre l'interview du préfet de Mayotte et celui du président de l'union des Comores Ahmed Abdallah Mohamed Sambi qui n'ont pas vraiment la même vision de l'avenir…" L'équipe a enquêté également sur la départementalisation "sans interviewer de politiques, mais en allant au devant des habitants, comme une pêcheuse traditionnelle, une infirmière…" L'émission sera diffusée le 7 mai.

16/03/2010 – Evènement culturel

 

 

 

{xtypo_dropcap}T{/xtypo_dropcap}ous deux lauréats 2009 de l'opération "Visas pour la création", Kareyce Fotso et Bholoja ce sont deux pays qui s'exposent communément à Mayotte. Ce sont des artistes hors norme, ayant en commun une voix exceptionnelle et originale, la musique teintée de blues et l’appropriation personnelle de la tradition.

Native du Cameroun en pays Bamiléké et élevée chez les Béti, Kareyce Fotso pouvait vivre pleinement sa passion, le chant, après des études réussies en biochimie et BTS audiovisuel. Le parcours musical de Kareyce débute dans les cabarets de Yaoundé. En tant que choriste, elle se fera très vite remarquer au sein du groupe Korongo Jam d’Erik Aliana par sa présence scénique et sa voix exceptionnelle.

"En France, dans le cadre de sa résidence "Visa pour le création", Kareyce travaillait sous la direction artistique de François Kokelaere, qui, entre autres, dirigeait l’Ensemble national des percussions de Guinée et a permis au groupe guinéen Wofa de se produire dans le monde entier. De cette rencontre naît un spectacle en solo où Kareyce Fotso, accompagnée par sa guitare, nous offre de jolies mélodies, blues ou plus rythmées, qui soulignent toute l’ampleur de sa voix. Une voix puissante, originale, teintée d’un voile légèrement éraillé issu du blues et de la tradition africaine. Tradition qu’elle n’oublie pas, s’accompagnant d’une sanza, d’un tambour de bois ou de sonnailles. Les chansons sont parfois graves, parfois teintées d’humour, mais toujours empreintes d’émotions."

En septembre 2009, Kareyce Fotso représentait son pays, le Cameroun, aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth, à l'issue desquels la chanteuse a reçu la médaille d'argent. La camerounaise sera, deux mois après, finaliste du Prix Découvertes de RFI à Lomé (Togo).

Originaire de Swaziland, Bholoja est aussi lauréat 2009 de l'opération "Visas pour la création" et finaliste du Prix Découvertes de RFI 2009. "La musique de Bholoja est une intrigante combinaison d’afro-pop, de musique traditionnelle et d’afro-blues, matinée par sa passion pour son pays, le Swaziland. Il crée un style unique, la Swazi Soul.

En plus de la singularité de sa musique, son registre vocal étonnamment riche et le thème de ses chansons en ont fait en quelque mois l’une des étoiles montantes en Afrique Australe. Sa musique parle de la société, va au cœur de la conscience de ceux qui l’écoutent. Avec son énergique charisme, sa voix et cette étonnante présence scénique, il aborde les sujets les plus sensibles avec un humour cathartique et touche le plus profond de chacun, lui permettant d’entendre que le changement est possible…"

 

Rafik

 

Kareyce Fotso et Bholoja en concert ce mercredi 17 mars, à 20h, à la salle de cinéma Alpa Joe. Entrée 5€. Rens. : 0269 61 11 36 (Dilce)

15/03/10 – Un enfant de 3 ans meurt noyé

Alors que des enfants, profitant de la marée haute, s'amusaient dans l'eau tout le long de la rocade de M'tsapéré et dans la rivière Gouloué à Passamainti ce dimanche après-midi, dernier jour de vacances, un drame est survenu en fin d'aprèsmidi. Vers 17h30, des enfants s'aperçoivent qu'un petit parmi eux ne respire plus. Les secours immédiatement appelés se rendent sur place – pompiers et police – mais rien n'y fera. L'enfant âgé de 3 ans et demi, originaire de Passamainti, ne pourra pas être ramené à la vie.

15/03/10 – 3.270 m2 de panneaux solaires à Jumbo Score

Les travaux de pose de 8 rangées d'ombrières, sur le parking de Jumbo Score, battent leur plein, en dehors des heures d'ouverture du magasin. Outre la protection du soleil pour les véhicules des clients, cette opération vise à poser 3.270 m2 de panneaux solaires. Ils seront reliés au réseau d'EDM avec l'installation prochaine de transformateurs et branchés sur le réseau vers la mi-juillet, pour une production attendue de 1,9 MW/an.

15/03/10 – Tourisme Outremer : 6.000 chéquiers de 100€

Entre le 2 mars et le 30 avril, 6.000 chéquiers d'un montant de 100 euros sont proposés aux touristes qui souhaitent partir pour la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique ou la Réunion… mais pas Mayotte. Ce chéquier est accessible à tout adulte au départ vers l'une de ces 4 destinations, pour toute réservation payée, au moins en partie, avec des chèques-vacances (200 euros au minimum), auprès de prestataires du tourisme. Pour en bénéficier, il s'agit d'abord d'effectuer une réservation de séjour (vol + hébergement) chez l'un des partenaires de l'opération avec un départ programmé avant le 10 juin.

Ensuite, il faut adresser à l'Agence nationale des chèques-vacances (ANCV) cette preuve d'achat (facture acquittée précisant le paiement partiel en chèques-vacances) accompagnée du formulaire spécifique de l'ANCV (complété et tamponné par le voyagiste). Dans un délai de 10 jours, l'ANCV envoie par lettre recommandée les chéquiers de chèques-vacances de 100 euros selon le nombre d'adultes partants.

Les chèques-vacances sont des titres de paiement garantis, accessibles aux salariés du secteur privé et du secteur public. Ils permettent de régler des prestations (hébergement, restauration, transports, activités culturelles et de loisirs) en France et dans les pays de l'Union européenne. L'attribution des chèques-vacances est soumise à conditions.

12/03/10 – La CGT-Ma forme les délégués du personnel et les membres des CE

Jeudi et vendredi dans la salle de réunion du Sieam, des représentants du personnel de la CGT-Ma ont suivi une formation au rôle et aux missions des délégués du personnel et membres des comités d'entreprise, en collaboration avec le cabinet d'expert comptable Sécafi du groupe Alfa. Sur les 25 personnes prévues, 18 se sont effectivement présentés, pour la plupart des délégués fraîchement élus, qui vont ainsi pouvoir être pleinement opérationnels. Ils viennent de tous les secteurs : EDM, BDM, Star Mayotte, Somaco, Ballou, Cananga, Total, Mission locale, Win-er, etc. "Les représentants ont normalement droit à 12 jours de formation syndicale par an dans le code du travail applicable ici, mais ils ne sont pas rémunérés. Ils doivent donc les prendre sur leurs jours de congés et certaines entreprises ont du mal à libérer leurs salariés", constate Kamiloudine Djanfar, secrétaire général adjoint de la CGT-Ma. C'est Jean-Marc Etienne, correspondant local à la Réunion du cabinet Sécafi, qui a assuré cette formation intitulée "Rôle et fonctionnement des instances comité d'entreprise et délégués du personnel".

Une formation sur les prérogatives de ces instances, la façon dont fonctionnent les réunions, les moyens mis à disposition pour agir, comme les panneaux d'affichage, les locaux, etc. "Le cabinet nous accompagne dans ces instances, surtout le comité d'entreprise pour les négociations annuelles obligatoires. Nous avons besoin de la lecture d'experts sur les comptes des entreprises pour avoir de bons argumentaires. Par exemple, chez Jumbo ou Total, on a eu les chiffres et le cabinet nous a offert sa lecture pour pouvoir mieux négocier ensuite", précise le représentant de la CGT-Ma. "Notre expertise permet aux syndicats de salariés de travailler sérieusement et d'être crédibles en se basant sur des revendications cohérentes par rapport aux marges de manoeuvre des entreprises", explique Jean-Marc Etienne. "Nos missions légales d'analyse des comptes permettent d'appuyer les syndicats dans leurs négociations, sur tous les types d'accord mais aussi sur l'organisation et la santé au travail, pour faire avancer ou du moins ne pas faire reculer, les conditions de travail".

A Mayotte, les syndicats de salariés sont dans une logique de rattrapage vers le droit commun. Quand il s'agit d'entreprises réunionnaises dont une des filiales est à Mayotte, il suffit de comparer les avantages sociaux dont bénéficient leurs homologues réunionnais, comme cela a été le cas l'année dernière chez Jumbo Score et Vindemia à la Réunion et comme ce sera le cas cette année avec SFR, prophétise M. Etienne. Cette expertise permettra d'éviter les  revendications farfelues et même d'"éviter les grèves, quand on voit avant les leviers possibles pour pouvoir négocier", selon M. Djanfar, qui se félicite de l'appui du cabinet, qui est intervenu pour la première fois l'année dernière, pendant le conflit chez Jumbo Score. "Ca nous permet d'avoir un argumentaire plus large, par exemple pour les négociations salariales : avant on parlait juste de l'inflation mais maintenant on peut regarder les comptes de l'entreprise et la santé du groupe grâce à l'expertise qui nous est donnée".

12/03/10 – Les produits locaux à l’honneur

En partenariat avec le comité du tourisme et les artisans de Mayotte, la société Aromaore propose une exposition-vente des produits emblématiques de notre île, à partir de ce vendredi 12 mars, dans l’ancien point d’information du comité du tourisme au niveau de la barge à Mamoudzou.

"La Mahoraise se dévoile", le nom de cette nouvelle boutique, regroupe des artisans aux savoir-faire reconnus et met en avant leurs productions et transformations de produits du terroir, encore bien trop méconnus du grand public : épices, huiles essentielles, jus et confitures, livres, jeux, sculptures sur bois, vannerie… "La Mahoraise se dévoile", le coin de l’artisanat mahorais par excellence, comme le souhaitent ses créateurs, est ouvert 7 jours sur 7 à partir de ce vendredi 12 mars.

12/03/10 – Rivières de Mayotte, une vie aquatique insoupçonnée

La rivière mahoraise est connue principalement comme milieu récepteur de la pollution. On peut observer par exemple le lavage du linge, les rejets d’eaux usées, la présence de diverses ordures ménagères ou encore le lavage des véhicules.

Néanmoins, la rivière mahoraise présente une richesse aquatique biologique insoupçonnée, liée notamment à la présence de poissons, de macroinvertébrés (larves d’insectes), de diatomées (algues microscopiques) dont l’existence est peu connue des Mahorais, mais dont l’enjeu de préservation est essentiel pour assurer un maintien de la biodiversité des espèces, mais également pour l’équilibre de la rivière elle-même. Les recherches menées actuellement ne font que mettre en évidence la particularité et la richesse de ces milieux.

L’objectif de la conférence des Naturalistes sur "La rivière mahoraise : une vie aquatique insoupçonnée", présentée par Asconit consultants, est de faire découvrir son fonctionnement, la vie cachée de la rivière mahoraise, l’intérêt qu’elle suscite au niveau de la recherche scientifique comparativement aux autres Dom et les pistes de réflexions envisageables pour préserver la vie aquatique.

Les thèmes qui seront ainsi abordés lors de cette conférence seront axés sur :

– Le fonctionnement des écosystèmes aquatiques

– L’écologie des rivières

– Le cadre législatif européen et le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage)

– Les avancées de la recherche à Mayotte

– La comparaison avec les autres Dom et principalement la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique

– Les pistes de réflexions pour une gestion équilibrée des milieux et des usages.

Cette conférence, organisée par les Naturalistes de Mayotte, aura lieu le jeudi 18 mars à 18h, dans l'hémicycle du conseil général et sera présentée par Adeline Picot, hydrobiologiste, responsable de l’agence Réunion d'Asconit Consultants, et Virginie Girard, chargée de recherche chez Asconit Consultants et doctorante Cemagref.

12/03/2010 – Tribune libre : Bacar Ali Boto

 

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}remièrement, je recense de nombreuses confusions et approximations qui peuvent attiser des tensions sociales, voire raciales entre les différentes communautés vivant à Mayotte. En effet, soit vous ignorez, soit vous occultez volontairement les pratiques coloniales et néocoloniales de la France dans les îles et dans les territoires anciennement colonisés. Deuxième, je réagis surtout parce que j’ai la conviction que l’avenir de Mayotte s’inscrit dans la mise en valeur de la diversité de la population qui la compose et dans le rapprochement des communautés qui y vivent.

A cet effet, il ne s’agit pas d’oublier les injustices dont les Mahorais ont été victimes ou qu'ils continuent à subir, puisque ce sont des faits réels et vérifiables qui ont marqué notre Histoire et notre vécu. Il s’agit plutôt de créer les conditions pouvant favoriser la mixité dans les domaines économique, social et culturel et développer la complémentarité professionnelle et interprofessionnelle. Effectivement, nous ne pouvons pas prétendre construire Mayotte sans les Mahorais. De même, il serait inconscient et peu réaliste de croire que la construction de Mayotte est une affaire de Mahorais exclusivement. La réussite du développement de l’île exige la participation de toute sa population et plus particulièrement de la catégorie la plus formée.

Or, en créant la confusion dans votre article par l’utilisation volontaire ou non de certaines expressions et notions à l’adresse des Mahorais en général et des élus en particulier, vous risquez de réveiller de vieux démons et de transformer des tensions actuellement latentes en véritables conflits ouverts entre les Mahorais et les autres communautés.

Pour l’intérêt des lecteurs de Mayotte Hebdo, je vais reprendre certaines expressions et notions utilisées dans votre article et leur donner la définition partagée par un grand nombre de Mahorais.

Pour vous, "la préférence locale" est synonyme ici de discrimination positive et elle constituerait un prétexte pour les élus pour virer les Métropolitains du conseil général et des postes de responsabilités. C’est quant même gros; l’expression elle-même n’est pas une invention mahoraise. En plus la notion de "préférence locale" est constitutionnelle. Elle signifie qu’à compétences égales entre concurrents en matière d’emplois, la priorité est donnée aux autochtones. Dans ce domaine, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie Française constituent d’excellents exemples puisque la loi garantit explicitement cette préférence locale. Même si elle n’est pas institutionnalisée, la pratique de la préférence locale en matière d’emplois est très courante dans les régions et départements de Métropole. J’y ai vécu dix ans, je parle donc en connaissance de cause. Prenons pour illustration l’exemple de nos lycéens et étudiants dont les demandes de stages sont régulièrement rejetées, essentiellement parce qu’ils ont la peau un peu mate. Pourtant, ils sont bien Français. Et pour qu’un Mahorais puisse espérer décrocher un job dans ces régions, il lui faut s’orienter vers les métiers de la plonge ou de la manutention.

Par ailleurs, vous affirmez qu’il existe "une campagne d’éradication des M’zungus qui occupaient des postes de direction au conseil général et au sein de ses structures satellites". Soyons honnêtes, ces cadres supérieurs avaient signé des contrats à durée déterminée et occupaient des postes fonctionnels. Il n’a jamais été écrit nulle part qu’au terme de leur contrat ces directeurs et directeurs généraux allaient être automatiquement renouvelés ou remplacés par des homologues métropolitains. Même si pendant des années la tendance allait dans ce sens. En tout cas si tel était le cas, cette décision serait illégale et raciste.

Je peux également affirmer sans beaucoup de risque de me tromper que les cadres supérieurs métropolitains comme mahorais qui ont exercé au conseil général n’étaient pas forcement tous compétents. La légalité et l’efficacité n’était non plus leur première préoccupation. Il y a eu effectivement quelques professionnels qui étaient excellents. Mais beaucoup d’autres n’étaient pas à leur place.

Combien de fois Jean Pierre-Rousselle se plaignait devant nous du travail de son prédécesseur ? Alors que ce dernier a battu tous les records de longévité au poste de DGS local. Il était même censé préparer la décentralisation. Quant aux cadres mahorais que vous citez dans votre article, il se trouve que je les connais personnellement et je les ai connus quasiment tous avant leur arrivée au conseil général. C’est moi qui ai débauché Archadi Abassi du Crédit agricole pour lui confier la direction des finances à la mairie de Mamoudzou lorsque j’y assumais les fonctions de DGS de 1997 à 2001.

J’ai beaucoup d’estime pour l’ensemble de ces cadres. Mais hélas, tout cadre supérieur qui se respecte et digne de ce nom sait pertinemment qu’il occupe un poste éjectable. En cas de changement de majorité et/ou d’équipes, les remaniements sont inévitables. Pour certains d’entre eux, les placards s’ouvrent grandement. Beaucoup d’autres prendront la porte. C’est un principe universel. Celui-ci a atteint son paroxysme aux Etats-Unis. Dans ce pays, c’est toute l’administration qui déménage.

Au conseil général comme ailleurs, en France comme dans le reste du monde, les élus et les gouvernants pratiquent la même philosophie dans ce domaine. Personnellement en 2001, dès l’élection du nouveau maire de Mamoudzou, celui-ci m’a prié de faire mes bagages. Chihaboudine Ben Youssouffa avait subi le même sort avant moi. En 2008, Toihir Ben Youssouffa, aujourd’hui DGA au conseil général, a connu la même mésaventure avec l’actuel maire de Mamoudzou.

Au Sieam, le nouveau président n’a pas failli à la règle. Il a viré son DGS, Saidali Mahafourou. Et pourtant, tous ces cadres supérieurs sont d’excellents professionnels. Et dans les cas suscités, ni les salariés remerciés, ni les employeurs ne sont des Métropolitains. Ce sont des Mahorais qui ont licencié d’autres Mahorais. Et aucune voix ne s’est levée pour protester.

Pour nos lecteurs je me permets de rappeler que l’exécutif de la Collectivité était exercé par le préfet jusqu’en 2004. Durant toute cette longue période, aucun Mahorais n’a été nommé au poste de directeur ou de chef de service de la Collectivité ou de ses satellites. Il a fallu, lorsque j’étais président du conseil d’administration de la Sim, user d’une énergie exceptionnelle et m’appuyer sur de nombreux soutiens pour arriver à imposer la nomination d’un directeur général mahorais à la tête de cette société mixte. A ma connaissance et ce jusqu’à ce jour de mars 2010, aucun service de l’Etat à Mayotte n’est dirigé par un Mahorais. Pour Eric Le Tanneur, ce résultat désespérant s’explique par le fait qu’il n’existe aucun Mahorais compétent sur le marché de travail pour ces postes.

Alors qui est responsable de cet échec ? A quoi ont servi les 150 ans de présence française à Mayotte ? Où sont passés les 4,5 millions d’euros (30 millions de francs) qui étaient inscrits dans le Contrat de plan Etat-Mayotte 2000/2004 destinés à la formation de 300 cadres mahorais ? Il faudrait justement poser la question à André Dorso, le secrétaire général de la préfecture en exercice à l’époque. Si l’objectif du Contrat de plan Etat-Mayotte avait été poursuivi, comme prévu initialement jusqu’à son terme, André Dorso n’aurait jamais été directeur général des services de la Collectivité départementale de Mayotte. Le problème d’ostracisme évoqué par Eric Le Tanneur n’aurait jamais existé non plus.

Je trouve par ailleurs que l’affirmation selon laquelle les agents éliminés l’ont été parce qu’ils "menacent le tranquille pillage de la manne métropolitaine" assez scandaleuse et méprisante à l’égard de la population locale. En effet, l’utilisation de la notion "la manne métropolitaine" a pour but de faire comprendre et rappeler aux Mahorais que leur train de vie actuel, ils le doivent exclusivement aux contribuables métropolitains.

La présence des "irréprochables" cadres métropolitains et "mahorais métropolisés" empêche le détournement de ces fonds par des élus peu scrupuleux. C’est du racisme et du mépris tout simplement. Naturellement à Mayotte, comme dans le reste du territoire national, il existe un certain nombre d’élus qui essaient de profiter de leur statut pour s’enrichir ou tirer des avantages personnels substantiels; même si dans ce registre les élus mahorais restent des petits apprentis comparés à leurs collègues de Métropole et d’ailleurs, ces pratiques sont indignes et condamnables. Et la Justice doit faire son travail à chaque fois que des cas similaires se présentent.

Ma dernière observation concerne l’appartenance de Mayotte à la France. Effectivement, Mayotte est française et elle le restera. Le Président de la République Nicolas Sarkozy l’a répété et a longuement insisté sur ce point lors de sa visite dans notre île. Donc nous sommes tous Français. Et vous aviez raison de penser que conformément à la Constitution nous avons tous les mêmes devoirs. En revanche, à Mayotte l’égalité des droits reste une fiction. C’est l’inégalité de traitement qui prime entre Français de Mayotte et Français de Métropole dans beaucoup de domaines. Et notamment dans le domaine économique et social, le Mahorais est Français à 80% seulement. Même le gouvernement a reconnu dans son Pacte pour la départementalisation que l’égalité sociale n’est concevable que dans 25 ans. C’est une décision inacceptable. Mais j’ai confiance dans l’avenir et dans la jeune génération pour le rétablissement sans délai de l’égalité et de la parité entre Français que nous sommes.

Il m’a semblé nécessaire de faire cette mise au point pour ne plus y revenir. En effet, le passé doit juste nous éclairer et nous empêcher de reproduire les erreurs connues. Je préconise de consacrer l’essentiel de nos efforts et de nos énergies à la construction d’un avenir meilleur. Il est temps de comprendre que compte tenu du choix que nous avons adopté Mahorais, Métropolitains, Indiens et les autres, nous sommes condamnés à vivre ensemble pour le meilleur et pour le pire.

A ce titre, deux options s’offrent à nous : continuer à conserver nos a priori et nos méfiances, à cultiver nos différences et à chercher continuellement à régner sur les cendres de l’autre, jusqu’au jour où nous nous apercevrons que notre île s’est transformée en un gigantesque enfer où tout brûle à cause de nos égoïsmes et de nos bêtises. Ou bien accepter de se regarder en face, de reconnaître "que nos différences, loin de nous appauvrir, nous enrichissent", d’admettre que nos destins sont désormais liés, de valoriser les points qui nous rassemblent, de mutualiser nos moyens, nos expériences et nos connaissances afin de mieux réussir le développement économique et social de notre île.

Pour ma part, j’ai l’ultime conviction que parce que nous sommes des hommes et des femmes rationnels et pragmatiques et parce que nous avons à coeur l’avenir de nos enfants, nous opterons pour la deuxième solution, celle qui peut faire de Mayotte une île paradisiaque dans l’océan Indien, pour notre plus grand bonheur.

 

 

Bacar Ali Boto

Ancien 1er vice-président du conseil général

Ancien DGS de la commune de Mamoudzou

Ancien président du CA de la Sim

Président de l’Alliance pour un développement maîtrisé et solidaire

12/03/2010 – Tribune libre : L’identité nationale

 

 

 

{xtypo_dropcap}P{/xtypo_dropcap}eut-être bien, car à y regarder de près les négociations vont bon train puisque du maillot orange (celui de prisonniers vivant dans un non-lieu où les droits ont très peu de sens) on passe au maillot bleu (celui du supplice de Tantale : presque tricolore, mais pas assez). Hourra ! Qu’on allume le feu de joie : on a conquis une couleur du drapeau tricolore.

Et bien non ! Nous Mahorais, Français depuis 1841 n’entendons aucunement négocier notre identité. Et si on a applaudit notre Président lorsqu’il a martelé que "Mayotte, c’est la France", ce n’est pas par pur analphabétisme, ni par amour de la rhétorique. Non ! C’est parce que cette forme de tautologie résume avec acuité notre projet de Andriantsouli à la génération actuelle : la France et rien que la France. Notre droit à la singularité, notre droit au choix.

Personne n’a le droit de nous démembrer, de s’approprier notre langue pour parler à notre place, et la République se doit de protéger avec véhémence ses propres enfants : nul orphelin dans notre territoire, soit on est Français, soit on ne l’est pas – donc la négociation d’identité doit être jetée violemment, dans la plus béante des fosses sceptiques.

Ainsi, en tant que premier mahorais judoka ceinture noire, ayant fait six ans de sport-études et actuellement sélectionné pour le championnat régional; en tant que Mahorais et Français; en tant que jeune de Mayotte – j’invite le représentant du Gouvernement à exprimer son indignation face à cette situation insultante pour notre République.

J'exhorte les Mahorais à ne pas participer à ces Jeux des îles car il en va de notre dignité. Soyons les fiers rois (1) et non maouré (2). Apportons notre grain de sel au concept d’identité française : il ne se négocie pas mais pour reprendre Renan, c’est un plébiscite de tous les jours.

 

(1) Raha-chiri: jeu de mot développé dans la tribune libre « les rois et le trône de l’identité»

(2) Maouré : "bave visqueuse"

 

M. Yazidou

12/03/2010 – Tribune libre étudiante

 

 

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}e ce fait, beaucoup d’étudiants, comme des lycéens, se rendent à Mayotte grâce à l'aide du conseil général pour y effectuer leurs stages. Comme vous le savez, même les lycéens qui sont aidés par leurs  professeurs n'arrivent pas à trouver un stage en entreprise en Métropole, quand aux étudiants, ils doivent par leurs propres moyens trouver une entreprise qui les accepte.

Pourtant, nous avons appris que le conseil général étudie actuellement l'idée de supprimer prochainement les aides accordées (titres de transport aérien) aux élèves pour venir effectuer leur stage à Mayotte. Ce qui va pénaliser encore une fois une catégorie de jeunes (les jeunes Mahorais) déjà refusés par les entreprises en Métropole. D'ailleurs, nous avons appris que des étudiants ont reçu cette année un courrier de refus pour venir effectuer leur stage à Mayotte.

Avec la crise économique, il est vrai que le conseil général de Mayotte est soumis comme beaucoup de collectivités territoriales à une gestion financière difficile. Cependant, il nous semble qu’il est également du rôle du conseil général de maintenir cette aide pour favoriser la formation des jeunes mahorais et l’accompagnement dans leurs efforts.

C’est ainsi qu’au nom de l’ensemble des associations étudiantes mahoraises en Métropole, appuyées par la Famm et le Comité Mayotte département, nous tenons à vous exprimer notre inquiétude quant à la suppression des titres de transport pour effectuer un stage. Le conseil général reste et doit être le premier acteur accompagnateur des jeunes mahorais dans leurs études et assumer ce rôle primordial, car notre île en a besoin. Conscients qu'il faudra redéfinir les conditions d'attributions des billets d'avion pour les stages, il nous semble prématuré de les supprimer catégoriquement maintenant, car vous pénaliserez davantage l’ensemble des jeunes mahorais.

Vous remerciant de l’attention que vous porterez à notre message, nous vous prions de croire monsieur le président, Messieurs, Mesdames les conseillers généraux de Mayotte, notre sincère considération.         

 

M. Abdoul-Anzize, Pdt Ngema

M. Assani, Pdt Ulem

Mme S. Maliki, Pdte Famm

E. Madi, Pdt Comadep

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes