C’est dans le cadre de sa tournée mondiale pour la sortie de son premier album « Akwaba Inisiene » (« Bienvenue en Afrique ») qu’Aly Keita, joueur de balafon, fera escale à Mayotte le 26 septembre. A peine son album sorti, il a été classé dans le top 20 européen des « world music charts ». Cet album rend hommage à la fois au pays où il a grandi, la Côte-d’Ivoire, et à son pays d’origine, le Mali; « Akwaba Inisene » signifie la même chose en Baoulé qu’en Malinke : « Bienvenue en Afrique ». Issu d’une famille de musiciens, Aly Keita a grandi au milieu d’instruments traditionnels tels que le djembe et la kora. Mais son instrument de prédilection deviendra le balafon qu’il construira très jeune de ses propres mains et dont il jouera sans relâche pour briller aujourd’hui aux côtés des meilleurs : Omar Sosa, Rhoda Scott, Etienne M’Bappé, Linley Marthe, Paolo Fresu, Paco Séry, Trilok Gurtu, HansLudemann ou Joe Zawinul… Aly Keita sera en concert le dimanche 26 septembre au cinéma Alpa Joe, à partir de 19 heures. Entrée : 10€.
Les parents bloquent l’école maternelle à Chiconi
Depuis vendredi matin, l’école maternelle de Chiconi Kavani est fermée par des parents d’élèves en colère. La raison : depuis la rentrée scolaire, une classe de moyenne section n’a pas d’instituteur. D’après les parents, un remplaçant assure la classe le mardi et le mercredi, et le reste de la semaine, les élèves sont répartis dans différentes classes. Cette situation devient problématique dans la mesure où certaines classes se retrouvent avec 42 élèves. « Vous imaginez un instituteur devant s’occuper de 42 élèves de maternelle, c’est impossible. Jusque là personne n’est venu nous parler, ni le vice recteur ni même la mairie. On ne s’arrêtera pas tant qu’il n’y aura pas un instituteur pour cette classe, » s’exclame une mère de famille. Pour l’heure, la grille de l’école reste cadenassée. Les instituteurs sont contraints de rester dehors, impuissants face à l’obstination des mères.
Exonération de charges : le Medef à la relance
« Le Medef réclame la convocation extraordinaire des conseils d’administration de la CSSM et de la CACM au plus tard le mardi 21 septembre sous l’égide de Monsieur le Préfet ou de son représentant pour décider l’exonération de toutes les charges sociales du mois de septembre 2010 et ainsi compenser forfaitairement les blocages de l’activité économique depuis le début de l’année », écrit le président du Medef Mayotte Michel Taillefer dans un communiqué. Ce dernier, qui avait appelé les chefs d’entreprises au calme lors des récents blocages orchestrés par les transporteurs du Stim, estime qu’à « situation exceptionnelle, solution exceptionnelle »: les entreprises mahoraises qui ont toutes été pénalisées par les successifs mouvements sociaux de la rentrée doivent désormais être dédommagées. Ce mot d’ordre, s’il est entendu, pourrait préfigurer de la visite sur l’île d’une mission interministérielle chargée de déterminer les possibles modalités d’exonération de charges atronales et de création de zone franche d’activité, comme cela est déjà en vigueur dans l’ensemble des autres Dom.
21/09/10 – Mort d’un pêcheur à Majiméouni
Un habitant de Tsimkoura, porté disparu depuis jeudi dernier, a été retrouvé sans vie samedi matin dans la mangrove de Majiméouni, petite localité se trouvant au carrefour de M'zouasia (Bouéni). Parti pour ramener de quoi se nourrir sur les eaux du sud, le pêcheur n'a plus regagné la terre, contrairement aux deux personnes qui l'accompagnaient. Ce sont ces derniers qui ont alerté les gendarmes, en vain. C'est ce mardi que le corps devrait être rendu à la famille du défunt pour qu'elle puisse procéder aux obsèques.
Les parents bloquent l’école maternelle à Chiconi
Depuis vendredi matin, l’école maternelle de Chiconi Kavani est fermée par des parents d’élèves en colère. La raison : depuis la rentrée scolaire, une classe de moyenne section n’a pas d’instituteur. D’après les parents, un remplaçant assure la classe le mardi et le mercredi, et le reste de la semaine, les élèves sont répartis dans différentes classes. Cette situation devient problématique dans la mesure où certaines classes se retrouvent avec 42 élèves. « Vous imaginez un instituteur devant s’occuper de 42 élèves de maternelle, c’est impossible. Jusque là personne n’est venu nous parler, ni le vice recteur ni même la mairie. On ne s’arrêtera pas tant qu’il n’y aura pas un instituteur pour cette classe, » s’exclame une mère de famille. Pour l’heure, la grille de l’école reste cadenassée. Les instituteurs sont contraints de rester dehors, impuissants face à l’obstination des mères.
Exonération de charges : le Medef à la relance
« Le Medef réclame la convocation extraordinaire des conseils d’administration de la CSSM et de la CACM au plus tard le mardi 21 septembre sous l’égide de Monsieur le Préfet ou de son représentant pour décider l’exonération de toutes les charges sociales du mois de septembre 2010 et ainsi compenser forfaitairement les blocages de l’activité économique depuis le début de l’année », écrit le président du Medef Mayotte Michel Taillefer dans un communiqué. Ce dernier, qui avait appelé les chefs d’entreprises au calme lors des récents blocages orchestrés par les transporteurs du Stim, estime qu’à « situation exceptionnelle, solution exceptionnelle »: les entreprises mahoraises qui ont toutes été pénalisées par les successifs mouvements sociaux de la rentrée doivent désormais être dédommagées. Ce mot d’ordre, s’il est entendu, pourrait préfigurer de la visite sur l’île d’une mission interministérielle chargée de déterminer les possibles modalités d’exonération de charges atronales et de création de zone franche d’activité, comme cela est déjà en vigueur dans l’ensemble des autres Dom.
Les fournitures scolaires devront encore attendre à Mamoudzou
Alors qu’il y a quelques jours, les parents de l’école de Tsoundzou 1 criaient leur colère quant à l’absence de fournitures scolaires pour leurs enfants, un conseil municipal à la mairie de Mamoudzou devait avoir lieu samedi pour résoudre le problème. Il s’avère en effet que, contrairement à ce qu’affirmait le chargé de développement éducatif à la mairie de Mamoudzou, Daroussi Ahamadi, les fournitures scolaires n’ont pas encore été commandées. Le conseil municipal devait donc prendre les dispositions pour lancer les commandes, mais la réunion a été annulée en catastrophe la veille à 15h. Les conseillers municipaux n’ont pas eu d’explications précises, mais il semblerait que le maire Abdourahamane Soilihi alias « Ladjo » ait eu peur de se retrouver en minorité samedi puisque certains de ses adjoints l’ont menacé de voter contre le budget modificatif et la commande des fournitures scolaires. En attendant que les élus de la majorité retrouvent leur cohésion, les élèves dans les écoles apprennent sans cahier ni stylo. Au mieux, ils les obtiendront dans 3 mois, soit après le 1er trimestre. Quant à ce conseil municipal, on ne sait pas encore à quelle date il sera reporté.
Education, les contractuels bientôt titularisés
Le 15 septembre dernier, le secrétaire général du Snuipp Mayotte, Rivomalala Rakotondravelo, s’est rendu à Paris au ministère de l’Education nationale pour rencontrer le conseiller technique du Ministre chargé des affaires financières, budgétaires et de l’Outremer, en compagnie de Sébastien Sihr et de Philippe Dupont, respectivement secrétaire général et secrétaire national du Snuipp. S’agissant du dossier des contractuels que le syndicat mène depuis 2007, le représentant du Ministre a annoncé que les projets de décret sur la titularisation des instituteurs contractuels ont beaucoup avancé et qu’ils seront probablement publiés avant la fin de l’année et mis en œuvre en 2011. Il a aussi précisé que la titularisation concernera l’ensemble des contractuels recrutés après juillet 2003.
Le CSA intervient auprès de M6 à cause d’un reportage sur Mayotte
Lors de son assemblée plénière du 29 juin 2010, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a décidé d’intervenir auprès de M6 après avoir constaté, dans l’émission Enquête exclusive diffusée le 11 octobre 2009, un reportage intitulé « Mayotte : les aventuriers de la France perdue », « dans lequel ont été insérées des images d’archives sans qu’aucune incrustation n’apparaisse à l’écran pour en informer les téléspectateurs, ce qui est en contradiction avec l’article 22 de la convention de la chaîne qui lui prescrit de faire preuve de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information et de veiller à l’adéquation entre le contexte dans lequel les images ont été recueillies et le sujet qu’elles viennent illustrer ». Dans ce reportage, les images des émeutes du 27 mars 2008 occupaient une bonne partie du reportage et avaient été insérées de telle façon qu’elles semblaient illustrer le quotidien de la vie à Mayotte.
Les fournitures scolaires devront encore attendre à Mamoudzou
Alors qu’il y a quelques jours, les parents de l’école de Tsoundzou 1 criaient leur colère quant à l’absence de fournitures scolaires pour leurs enfants, un conseil municipal à la mairie de Mamoudzou devait avoir lieu samedi pour résoudre le problème. Il s’avère en effet que, contrairement à ce qu’affirmait le chargé de développement éducatif à la mairie de Mamoudzou, Daroussi Ahamadi, les fournitures scolaires n’ont pas encore été commandées. Le conseil municipal devait donc prendre les dispositions pour lancer les commandes, mais la réunion a été annulée en catastrophe la veille à 15h. Les conseillers municipaux n’ont pas eu d’explications précises, mais il semblerait que le maire Abdourahamane Soilihi alias « Ladjo » ait eu peur de se retrouver en minorité samedi puisque certains de ses adjoints l’ont menacé de voter contre le budget modificatif et la commande des fournitures scolaires. En attendant que les élus de la majorité retrouvent leur cohésion, les élèves dans les écoles apprennent sans cahier ni stylo. Au mieux, ils les obtiendront dans 3 mois, soit après le 1er trimestre. Quant à ce conseil municipal, on ne sait pas encore à quelle date il sera reporté.
Education, les contractuels bientôt titularisés
Le 15 septembre dernier, le secrétaire général du Snuipp Mayotte, Rivomalala Rakotondravelo, s’est rendu à Paris au ministère de l’Education nationale pour rencontrer le conseiller technique du Ministre chargé des affaires financières, budgétaires et de l’Outremer, en compagnie de Sébastien Sihr et de Philippe Dupont, respectivement secrétaire général et secrétaire national du Snuipp. S’agissant du dossier des contractuels que le syndicat mène depuis 2007, le représentant du Ministre a annoncé que les projets de décret sur la titularisation des instituteurs contractuels ont beaucoup avancé et qu’ils seront probablement publiés avant la fin de l’année et mis en œuvre en 2011. Il a aussi précisé que la titularisation concernera l’ensemble des contractuels recrutés après juillet 2003.
Le CSA intervient auprès de M6 à cause d’un reportage sur Mayotte
Lors de son assemblée plénière du 29 juin 2010, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a décidé d’intervenir auprès de M6 après avoir constaté, dans l’émission Enquête exclusive diffusée le 11 octobre 2009, un reportage intitulé « Mayotte : les aventuriers de la France perdue », « dans lequel ont été insérées des images d’archives sans qu’aucune incrustation n’apparaisse à l’écran pour en informer les téléspectateurs, ce qui est en contradiction avec l’article 22 de la convention de la chaîne qui lui prescrit de faire preuve de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information et de veiller à l’adéquation entre le contexte dans lequel les images ont été recueillies et le sujet qu’elles viennent illustrer ». Dans ce reportage, les images des émeutes du 27 mars 2008 occupaient une bonne partie du reportage et avaient été insérées de telle façon qu’elles semblaient illustrer le quotidien de la vie à Mayotte.
La marine nationale recrute
Internet Haut débit : lancement des travaux de Lion II
Jeudi prochain devrait se dérouler la signature du contrat de construction et de maintenance par le président du consortium du câble sous-marin Lion II, marquant le lancement d’une première tranche de travaux de pose du câble en fibre optique entre la Réunion, le nord de Madagascar et Mayotte.
Selon nos informations, ce consortium serait actuellement composé par des représentants d’Orange France Télécom et de la Société réunionnaise de radiophonie, filiale de SFR. Toutefois, suite au résultat de l’appel à manifestation d’intérêt lancé il y a quelques mois, l’association des opérateurs Outremer Télécom et STOI au consortium est encore en discussion.
En suspens également le niveau de défiscalisation que pourrait accorder Bercy à l’investissement du consortium, le montant de la subvention à la réalisation de cette équipement que devrait fournir le ministère de l’Outremer et les conclusions de l’Arcep concernant l’encadrement et la portée des modalités de facturation des services par les opérateurs.
Si cette signature apparaît comme la volonté des opérateurs actuellement associés « de matérialiser des avancées concrètes et significatives et matière d’accès aux technologies de la communication en faveur des Mahorais », comme l’indique une source proche du dossier, « elle ne représente qu’une étape du projet. En effet, des réflexions à venir doivent déterminer dans quelles mesures la connexion internet à Mayotte peut être sécurisée ». Ainsi, une deuxième tranche du projet devrait selon toutes vraisemblances raccorder Lion II aux câbles optiques Seacom, Teams et Eassy à hauteur de Mombasa, au Kenya.
Toujours selon nos informations, le nouveau réseau devrait offrir lors de sa mise en service un débit de 20 gigabits/s, pour une capacité totale du câble de 1,3 terabits/s. A titre de comparaison, le câble Safe, qui relie aujourd’hui l’Afrique du Sud, la Réunion, Maurice, l’Inde et la Malaisie, à une capacité de 220 gigabits/s. Lion II devrait être opérationnel d’ici fin 2011.
FM
Une nouvelle pharmacie à M’tsapéré
Une délégation de Mayotte à Top résa
Les exposants ultramarins devraient également recevoir la visite et les encouragements de la ministre Marie-Luce Penchard. « L’édition 2010 du salon IFTM-Top Resa va s’ouvrir dans un climat plus optimiste que l’an dernier. Les exposants ont davantage le moral car tous les indicateurs sont en croissance. Mais il ne faut pas se leurrer, nous sommes encore dans la crise », avait déclaré Vincent Lhoste, directeur du salon, à Relaxnews, le 23 août dernier.
“Consommons les produits mahorais”
Installation du conseil de surveillance de l’ARS-OI
L’installation du conseil de surveillance s’est faite conformément au décret du 7 juillet 2010. Ce décret adapte, dans le contexte de l’océan indien, le décret du 31 mars 2010 qui institue les instances de gouvernance des ARS. Cette première réunion a permis de doter le conseil de surveillance d’un deuxième vice-président en la personne de Philippe Doki-Thonon, président du conseil d’administration de la caisse générale de la sécurité sociale de la Réunion.
Le conseil de surveillance est une instance de l’ARS-OI composée de 27 membres désignés par arrêté ministériel : des représentants de l’Etat, de l’assurance maladie, des collectivités territoriales, des associations d’usagers et des personnalités qualifiées.
Cette instance aura pour mission d’émettre un avis sur le plan stratégique régional de santé, sur le prochain Contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) de l’Agence. Le CPOM est un contrat signé entre le ministère du travail, de la solidarité et de la fonction publique, le ministère de la santé et des sports et l’Agence de santé océan indien. Il formalise les engagements de l’ARS-OI pour la population de la Réunion et de Mayotte, pour la période 2010 à 2013.
Nouveaux professeurs à Lov’dance
En danses de salons, il y a Michèle, présente depuis le mois de mars dernier. Lov’dance envisage l’ouverture d’un deuxième cours pour les plus confirmés, tout en conservant les cours de base pour les débutants. Chaque semaine au programme, il y a quatre types de madison, la valse, le rock, le chacha, la biguine, le mambo… et prochainement la country, le 2/2/1 de Tahiti et le tango de salon seront abordés. Les cours se déroulent à Koropa. Pour tout renseignement : mopwillaume@stoinet.com.
Justice – De l’utilité de porter plainte
{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}algré mon petit salaire, j’essaye de faire plaisir de temps en temps à mes enfants. Dernièrement, j’ai acheté un jeu vidéo à mon garçon. Malheureusement, celui-ci a été volé voilà 3 semaines. Le voleur est connu. J’ai alors porté plainte, comme tout le monde me l’a conseillé. Mais il ne s’est rien passé. Le voleur a été relâché par la police parce qu’il était mineur. Il n’a donc reçu aucune sanction. Il continue à errer dans les quartiers du village en toute impunité et avec fierté. Et moi, je ne reverrai plus jamais le jeu vidéo de mon gamin. J’ai levé les deux mains au ciel, en murmurant « Alhamdulilah ».
Moi je suis Jean-Pierre. Métropolitain, 45 ans, professeur de mathématiques au collège de M’gombani. Je viens d’arriver à Mayotte. Cela fait à peine 1 mois que je suis là. Ma famille doit me rejoindre dans les prochains jours. Je suis arrivé à Mayotte avec quasiment rien. Juste le nécessaire, dont un ordinateur portable qui me sert de compagnon, en attendant impatiemment que mes proches soient à mes côtés. Depuis que je suis arrivé, j’apprécie énormément cette île. L’accueil chaleureux des habitants, leur sourire et leur gentillesse. La beauté du paysage, la chaleur.
Dimanche dernier, en revenant de la plage de Sakouli, j’ai eu la désagréable surprise de retrouver ma fenêtre cassée. Je me suis douté qu’il manquerait certaines affaires dans la maison. Effectivement, mon ordinateur ne faisait plus partie des objets remplissant la maison. J’ai alerté la police, comme le veut la procédure. Après enquête, un de mes voisins des « cent villas » a décrit aux policiers des individus « louches » qui traînaient dans le coin dimanche dans l’après-midi.
Cela ne fut pas très dur pour les forces de l’ordre de les reconnaître. Ils étaient trois, et apparemment très connus des services de la police. Ils ont été emmenés au commissariat, puis relâchés. Aucun d’entre eux n’avait 18 ans. Tous des mineurs. Mon ordinateur ne reverra plus jamais mon domicile. Et mes trois « copains » sont repartis dormir chez eux, en toute liberté. Mon voisin m’a dit qu’ici, dans ce genre de cas, il faut s’en remettre au bon Dieu. Mais je ne suis pas très croyant.
Moi c’est Habib, neveu d’Ibrahim. Je viens de me faire voler une grande partie de mes habits par le même gamin que celui qui est passé chez mon tonton. Quand je l’ai attrapé, il m’a dit texto : « C’est moi qui ai volé tes habits et tu peux me faire ce que tu veux. Je n’ai peur ni de toi, ni de la police. De toute façon si tu m’emmènes à la police, ils vont me relâcher car ils ne peuvent rien faire contre moi. Je suis mineur ».
Excédé par son arrogance, et sachant qu’il avait raison vu ce qui s’était passé avec mon oncle, j’ai décidé de me faire justice moi-même. Le bon Dieu m’excusera de ne pas avoir pensé à lui cette fois-ci. Je l’ai tabassé dans les règles de l’art avec 3 de mes collègues. Deux jours plus tard, la police est venue me chercher chez moi, ainsi que mes trois collègues. Le gamin a porté plainte et nous nous sommes retrouvés poursuivis pour « violences aggravées en réunion sur mineurs » ou quelque chose comme ça.
Nous sommes passés en comparution immédiate après 2 jours de garde à vue. On a écopé chacun de 6 mois de prison avec sursis et 2.000 € à verser à la « victime » pour « dommage et intérêts ». Pendant l’audience, le voleur n’a même pas été jugé. Il est reparti libre, comme le jour où il a volé chez tonton Ibrahim. Mais ce coup-ci, voler lui aura rapporté 2.000 €. Une belle récompense. Et moi qui me suis fais voler, j’ai perdu mes habits, 2.000 € et ma virginité aux yeux de la loi.
Moi c’est Mireille, originaire de Vendôme, Mahoraise d’adoption. Je vis à Mayotte depuis 20 ans, mariée à un Mahorais. On ne m’a rien volé. Ne vous étonnez pas, cela existe encore des familles qui n’ont subi aucun vol. Mais j’entends, vois et décris. Entends ces familles qui se plaignent, de plus en plus, de s’être fait voler par des mineurs face auxquels la machine judiciaire à Mayotte reste impuissante. Vois ces bandes de jeunes qui se forment dans les divers villages de l’île. Volent régulièrement. De la radio aux habits, en passant par les bicyclettes.
Ils ne vont plus à l’école. Errent à longueur de journée dans les quartiers. Ils ne comprennent certainement rien à la justice. Mais ils savent une chose : en tant que mineur, s’ils n’ont fait « que » voler, la police ne leur fera rien. Je ne sais pas si c’est la loi française qui dit ça. Mais c’est comme cela que ça se passe à Mayotte. Ces gamins connaissent tous les policiers. Et ils apparaissent dans tous les documents de la police nationale.
Les scènes sont régulières. Ils volent, ils se font attraper, on porte plainte, ils sont relâchés car mineurs. Le voleur est libre et le plaignant ne retrouvera jamais ses objets volés. Et la justice est passée par là. Les lois ont été appliquées. Finalement, certains s’emportent et se font justice eux-mêmes. On est à 95% musulmans, mais on ne s’en remet pas à Dieu pour tout.
Mais le souci, c’est que la loi française interdit formellement de se faire justice soi-même. Les familles volées se retrouvent avec des poursuites judiciaires, des peines de sursis, du ferme et des amendes à payer. Le voleur ne sera pas touché. C’est un mineur. Et un mineur dans la justice française à Mayotte, c’est un enfant. On ne touche pas à un enfant, même s’il est capable de pénétrer dans une maison et d’y voler un téléphone portable, de l’argent, des bijoux, une télé, un jeu vidéo, un vélo, des habits, un ordinateur, une radio et tout autre objet qui l’intéresse.
Là-bas, au tribunal, on vous dira que quand on se fait voler, la seule réparation possible est de porter plainte. Mais après avoir porté plainte, on retrouvera l’auteur des faits dans les rues comme si de rien était. Il n’aura eu qu’à sortir une pièce d’identité pour se faire relâcher. Et celui qui s’est fait voler n’aura que ses yeux pour pleurer, ses deux bras et un ciel pour s’en remettre au bon Dieu qui ne répare pas grand-chose en général. Elle est là l’utilité de porter plainte à Mayotte quand on s’est fait voler par un mineur.
Propos recueillis par un citoyen mahorais inquiet