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02/06/2010 – Littérature

 

 

{xtypo_dropcap}D'{/xtypo_dropcap}origine sénégalaise mais vivant au Bénin, Ken Bugul, de son vrai nom Mariétou Mbaye, était à Mayotte la semaine dernière en vue de participer au café littéraire organisé au Gîte du mont Combani par la Bibliothèque départementale de prêt, sur le thème de la polygamie. Profitant de son bref séjour pour s'imprégner de l'ambiance mahoraise, l'écrivain a tenu à rencontrer les jeunes des lycées de Petite Terre et de Mamoudzou dans la journée de vendredi. "J'ai demandé à vous rencontrer car vous êtes tous ma source d'inspiration", a-t-elle déclaré d'emblée à son jeune public.

Deux classes de seconde étaient conviées à rencontrer l'écrivaine, et si l'échange était plutôt improvisé, les jeunes ont pris plaisir à écouter le récit de Ken Bugul, puis à lui poser des questions. Car si l'histoire de cet écrivain a intéressé ces adolescents, c'est certainement parce qu'ils y ont trouvé un écho particulier.

Née au Sénégal en 1947, alors que le pays était encore une colonie française, Mariétou Mbaye a vu le jour dans une famille musulmane traditionnelle. Elle fut la seule fille de sa famille et l'une des premières de la région de Thiès à être scolarisée. Un baccalauréat en poche, elle fuit sa région natale pour échapper à un mariage forcé et continue son cursus jusqu'à l'université. "Je faisais la honte de ma famille car je n'étais pas mariée et je n'intéressais pas les hommes puisque j'avais la tête trop pleine d'idées", raconte-t-elle.

 

Un exemple de courage pour les jeunes Mahoraises

 

Dans les années 70 elle part en Europe, en Belgique puis en France. "Là-bas j'ai vécu des choses terribles, comme des choses extraordinaires", précise-t-elle, et à son retour au pays c'est un accueil froid qui lui est réservé car elle ne correspond pas au mythe de la réussite métropolitaine : "je n'étais pas bien dans ma peau et les gens m'en voulaient car je n'étais pas revenue avec des valises pleines de trésors".

C'est ainsi qu'elle commence à écrire, pour purger son âme et coucher sur papier toutes ces aventures. "J'ai montré le cahier d'écolier dans lequel j'avais tout écrit à une amie de ma mère, une des rares femmes de cette génération qui savait lire. Sans me le dire, elle l'a envoyé à un éditeur qui m'a contacté pour publier mon premier livre, "Le baobab fou" en 1982".

Dès son premier ouvrage, Mariétou Mbaye prend un pseudonyme, Ken Bugul qui signifie en wolof "celle dont personne ne veut", un nom que l'on donne traditionnellement aux filles pour conjurer le mauvais sort, "sous-entendu même la mort n'en voudra pas", explique l'écrivain.

Ce premier roman en grande partie autobiographique lui vaudra les foudres de la société bienpensante de son pays, "un scandale a éclaté : comment une femme, africaine et musulmane peut-elle remettre en cause les traditions de la société sénégalaise ?".

Les lycéens subjugués par le récit de l'auteur ont pris plaisir à poser des questions sur la vie de cette femme qui a remporté le grand prix littéraire de l'Afrique noire en 1999 pour "Riwan ou le chemin de sable".

Une vraie belle rencontre pour ces jeunes qui n'ont pas souvent l'occasion de rencontrer des auteurs. Une rencontre de celles qui suscitent des vocations et le goût de la lecture, surtout lorsque l'intervenant est aussi ouvert et humble que l'est Ken Bugul.

 

Marion Châteauneuf

02/06/2010 – Tournage

 

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}idée a émergé il y a à peine huit mois dans la tête de Philippe de Grissac, écologiste de la première heure et co-auteur du Guide des oiseaux de Mayotte. "Le film s'attache à montrer une image positive de Mayotte en donnant la parole aux Mahorais qui s'engagent dans la protection de leur environnement. Notre mot d'ordre est l'éthique, tant dans nos rapports avec les gens que nous rencontrons que dans notre travail en général", explique M. de Grissac, producteur du film.

En quelques mots il a su convaincre son ami de longue date Tony Dickinson, dont la société LV Prod, établie à Londres est producteur exécutif sur le projet. Après cinq mois de travail pour préparer le terrain et notamment mobiliser les différents partenaires, l'équipe de tournage, composée du réalisateur Oliver Dickinson – qui compte près d'une dizaine de documentaires à son actif – de l'assistante de réalisation Alexia Dickinson et des deux producteurs, a posé ses valises sur l'île pour cinq semaines de tournage.

"Il s'agit d'un documentaire montrant l'évolution des relations entre les habitants et leur environnement naturel. Nous examinerons les effets de la création du parc marin sur leur vie quotidienne, leurs efforts pour sauver le lagon nourricier", explique Oliver Dickinson, le réalisateur franco-britannique.

Car si beaucoup pensent que les Mahorais ne se soucient pas de leur lagon, ce film de 52 minutes va mettre un terme à cette croyance absurde. Nombreux sont les membres d'associations villageoises, qu'elles soient environnementales ou culturelles, à avoir répondu présents à l'appel de l'équipe de tournage. Cette dernière vogue d'ailleurs de surprise en surprise au fil des prises de vue, en constatant l'engouement que crée le tournage.

 

Un documentaire voué à faire le tour du monde

 

Si toute l'équipe parle d'éthique, c'est parce qu'elle "n'est pas là pour se servir de Mayotte comme d'un décor exotique". En effet, LV Prod verse un don à toutes les associations qui mettent leurs adhérents au service du tournage. D'autre part, les droits du documentaire seront rétrocédés gratuitement à la Collectivité afin que celle-ci puisse projeter le film à la population. De même, aux termes des 5 semaines de tournage, l'équipe devrait posséder dans les 150 heures de rush, et si le choix des images sera difficile pour arriver à un film de 52 minutes, les images seront mises à la disposition des associations ayant participé au tournage.

"Mayotte est un microcosme, miroir du monde" souligne Philippe de Grissac. Si la création du parc marin fut le point de départ du projet, elle est aussi le sujet central du film : "nous demandons à tous les intervenants leur avis sur ce dossier. La problématique du film est : est-ce qu'on peut parler d'avenir sans protection du lagon ?", explique Oliver Dickinson.

Une large place sera également donnée à la culture, avec l'intervention des Enfants de Mabawa, des groupes Kinga Folk et Racines et de la troupe de débaa d'Acoua. Le chanteur Eliasse a également été contacté pour composer une chanson pour la bande-son du film.

"Les veilleurs du lagon" a pour vocation d'être diffusé dans des festivals dédiés à l'écologie, l'écotourisme et la protection des espèces vivantes, de renommée internationale. Ce qui permettra non seulement de faire connaître l'île, mais aussi et surtout au travers de ses habitants. C'est d'ailleurs pour cela que le conseil général et les ministères de l'Outremer et de l'Ecologie ont manifesté leur soutien à la production. Sur place, le Conservatoire du littoral, l'Office national de la chasse et de la faune sauvage et de 13 autres partenaires apportent leur soutien logistique au tournage.

 

Marion Châteauneuf

 

Le documentaire devrait voir le jour d'ici la fin d'année 2010 et la première du film devrait être organisée à Mamoudzou.

01/06/10 – Nouvelle grève des instits

"Même si le secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique se trompe sur la situation à Mayotte, il nous conforte dans l'appel à la grève du 1er juin. Obligeons donc le gouvernement à acter le principe de l'indexation des salaires au plus tard en janvier 2011." Renforcés dans leur combat par la déclaration de Georges Tron au sénat, qui annonçait au sénateur de Mayotte Adrien Giraud que l'indexation des salaires n'était pas envisagée pour le moment, les instituteurs lancent un nouvel appel à la grève pour ce mardi, avec rassemblement devant la préfecture. Objectif : être le plus nombreux possible, et obtenir l'assurance de l'indexation des salaires pour 2011.

01/06/10 – Noyade à Tahiti plage

Un homme de 25 ans s'est noyé du côté de Tahiti plage, dans la commune de Sada. Il était aux alentours de 15 heures dimanche après midi, lorsque l'individu a plongé. Ne le voyant pas revenir, sa compagne a rapidement donné l'alerte. L'hélicoptère et une vedette de la gendarmerie ont été envoyés sur place pour retrouver le disparu. Le maire de la commune de Sada, Ahamada Binali, a lui aussi mobilisé l'équipe de police municipale pour aider les gendarmes, en vain. Selon un témoin, la nuit tombée, les recherches ont été interrompues. Ce n'est que tard dans la nuit, qu'à force de persévérance, le frère du défunt a retrouvé le corps. Il était une heure du matin.

01/06/10 – B. Lancar : « En politique, le pouvoir se prend ! »

Après trois jours passés sur l'île, Benjamin Lancar, président des jeunes UMP national a manqué de mots pour qualifier la qualité de l'accueil que lui avaient réservé ses coreligionnaires de la section Jeunes UMP 976. "J'ai passé un moment exceptionnel auprès de  personnes qui ont une passion, un enthousiasme et une envie incroyable. J'ai beaucoup appris à leur contact et c'est sans aucun doute l'accueil le plus exceptionnel que j'ai jamais eu" a-t-il déclaré hier avant de s'envoler pour la Réunion. Un premier déplacement outremer au programme chargé que le conseiller régional d'île de France n'est donc pas près d'oublier. Après avoir animé un débat conférence samedi au sein de l'hémicycle, durant lequel les jeunes UMP ont fait valoir leurs principales propositions concernant les problématiques du territoire -l'université, la piste longue, l'accession au statut de RUP, l'emploi…- M. Lancar s'est rendu dimanche à un congrès de la fédération à Chirongui.

Un rendez-vous au cours duquel il a réaffirmé, en présence des cadres du parti, le soutien des Jeunes Populaires à la section locale des jeunes UMP. "Ils ont tous compris ! Nous nous battons pour que les jeunes UMP soit une vraie force politique, et l'on peut dire que c'est réellement le cas ici. Ils sont précurseurs dans beaucoup de domaines, en ayant par exemple un conseil d'administration important qui respecte la parité, et ils ont réussi à remettre le parti à flot tout en lui redonnant une base populaire importante en moins de six mois : c'est un mouvement exceptionnel !" Le président national, qui n'a pas caché son enthousiasme, a également promis d'épauler les jeunes UMP pour les prochaines campagnes, tout en consacrant la reconnaissance du mouvement au niveau national puisque 9 neuf grands électeurs régionaux prendront par à l'élection du président national des Jeunes Populaires en septembre.

Au sujet des tensions au sein de l'UMP locale, selon M. Lancar "le parti ne doit pas être dans des questions de personnes mais de projets. Il ne faut pas rentrer dans ces querelles et continuer à travailler, à faire des propositions. C'est ce qu'a comprit la section jeunes UMP 976, dont le discours sur le renouvellement paye! En politique, le pouvoir se prend, et j'observe qu'ils n'ont jamais été aussi bien placé pour le faire grâce à un travail de terrain et à une véritable force de proposition". Un message clair lancé à Ambdil Wahedou Soumaïla et à Moussa Mohamadi, respectivement délégué départemental et président des JUMP 976, dont les cellules cantonales présenteront prochainement leurs candidats pour les régionales 2011. Des candidatures qui devront toutefois être validées par le comité départemental de l'UMP.

31/05/10 – La dengue toujours présente

Dans le cadre de la surveillance épidémiologique renforcée mise en place à Mayotte, de nouveaux cas de dengue ont été mis en évidence. Le bilan épidémiologique au 26 mais s'élève à 32 cas confirmés (dont 11 cas autochtones), 19 cas probables (dont 16 cas autochtones). Les cas confirmés sont répartis sur l'ensemble de l'île et aucune forme grave n'a été identifiée. La tendance à la baisse de la circulation du virus de la dengue à Mayotte observée la semaine précédente n'a pas été confirmée. L'identification de cas confirmés autochtones indique une circulation locale. Le nombre de cas confirmés de dengue sur l'île reste toutefois faible, sans détection de foyers. En cas d'apparition brutale de fièvre éventuellement associée à des maux de tête, douleurs musculaires, éruptions cutanées, nausées, vomissements, saignements ou fatigue, consulter rapidement un médecin.

31/05/10 – La grève terminée

A la suite de la tenue exceptionnelle de la Commission consultative du travail (CCT) vendredi, l'intersyndicale a annoncé que le mouvement de grève de mercredi et jeudi ne serait pas  reconduit. Au terme des discussions, les syndicats ont obtenu un avis favorable de la préfecture et des représentants des employeurs pour un rehaussement du Smig net à 1.055€ au premier janvier 2011, soit le montant actuel du Smic métropolitain net. Concernant le droit du travail, les syndicats ont obtenu que les conventions collectives qui sont applicables dans les départements d'Outremer soient appliquées à Mayotte dès avril 2011. De même, le Code du travail devrait être appliqué dès avril 2011. Les dispositions qui ne pourront pas être appliquées directement, ainsi que les éventuelles adaptations des conventions collectives, seront évoquées lors de la prochaine CCT du 8 juin.

Lors de cette CCT, le directeur de la CSSM devrait venir faire un exposé aux syndicats du projet de transformation de la Caisse. L'arrêté interministériel de redressement du plafond de cotisation doit être pris avant fin juin 2010, pour une mise en application à partir de juillet. Les syndicats ont également obtenu que le délai de carence passe de 5 à 3 jours en mars 2011. Enfin, concernant l'indexation, le préfet n'est pas revenu sur les propos du gouvernement, les syndicats ont demandé que des discussions sur le sujet aient lieu sans délais. Ils demandent également à ce que les minima sociaux, qui débuteront en 2012 à 25% des montants de métropole, comme le prévoit le Pacte pour la départementalisation, passent dès 2013 à 50%. La demande a été transmise au gouvernement via le préfet.

31/05/10 – Sport / Basket-Ball : Doublé pour le BCM

Le flambant neuf plateau polyvalent de Doujani a accueilli des finales de basket-ball samedi (les panneaux du gymnase de Kavani sont cassés depuis plus de 2 ans et les équipes qualifiées étaient grandes-terriennes). Ce sont les équipes de Golden Force de Chiconi et de Scolo Dunks de Boboka (Mamoudzou) qui ont ouvert le bal pour la Coupe de la ligue. Ce sont les Chiconiens qui se sont imposés 83 à 74 devant des supporters qui se sont fait entendre. Ensuite, le BC M'tsapéré et le Scolo Dunks chez les dames ont disputé la finale de la Coupe de Mayotte féminine. Si le début de rencontre a été accroché puisque les deux équipes étaient à 16 partout à la fin de la première-mi-temps, le BCM a déroulé par la suite en disposant facilement de leurs adversaires sur le score de 61 points à 37. Mariame Hassani et ses coéquipières réalisent donc le doublé coupe-championnat et se qualifient pour la prochaine CCCOI. Elles n'y iront pas seules puisque leurs homologues masculins se sont aussi imposés contre l'Etoile Bleue de Kawéni 90 à 74. Belle soirée donc pour le BCM qui réalise un doublé de coupe cette saison.

28/05/10 – Echec des négociations à Air Austral

La grève des hôtesses et stewards d’Air Austral adhérents du SNPNC (un des trois syndicats de la compagnie) a été reconduite ce jeudi pour 96 heures. Dans la matinée, la direction est finalement revenue sur sa décision de se mettre à la table des négociations à la condition que le mouvement de grève cesse, et a ouvert ses portes aux grévistes du SNPNC.

“M. Ethève (le PDG d’Air Austral) les a reçu ce matin (Ndlr : jeudi matin), mais au bout d’une heure ils ont décidé de reconduire leur mouvement”, explique Alain Abadie, directeur commercial d’Air Austral. Les grévistes souhaitent une meilleure répartition des horaires de travail et donc de la rémunération, dénonçant les disparités salariales existant entre les nouveaux venus et ceux qui sont dans l’entreprise depuis longtemps. Jusqu’à présent, aucune perturbation n’a été signalée sur les vols de la compagnie, bien que le mot d’ordre de grève soit désormais valable pour Mayotte aussi. “La porte est toujours ouverte pour des négociations et nous avons enregistré le retour de certains grévistes”, fait remarquer Alain Abadie.

28/05/10 – Phrase de la semaine : « Le fonctionnement des stations-service, c’est inadmissible ! »

Alors que la longue file de voitures s'allongeait autour de la station-service de Kawéni ce jeudi après-midi, comme souvent ces dernières semaines, et alors que les autres stations de l'île restaient fermées, des clients ont commencé à s'énerver. Et il y a de quoi !

Lors du choix de Total pour récupérer le service des Hydrocarbures, il avait été fait cadeau de la patente pour 10 ans, mais la compagnie française devait ouvrir rapidement des stations à travers toute l'île. La population attend toujours, alors que le parc automobile explose. Les fermetures le week-end et chaque jour férié, les horaires trop limitées, l'absence de station ouverte 24h/24 avec des cartes, les pompistes parfois seuls alors que les files s'allongent, la gestion aléatoire des bidons malgré cette spécificité locale, l'absence de pompes spéciales pour les scooters et autres deux roues, marquent un mépris total des clients "captifs" qui pourraient générer des colères plus violentes, déclaraient des automobilistes ce jeudi à la station de Kawéni.

28/05/10 – Gendarmes et pompiers sauvent une fillette de la noyade

Mardi 25 mai, il est aux alentours de 15h30 lorsque deux gendarmes du Gir roulant sur la rocade au niveau de M'tsapéré sont interpellés par des enfants en train d'arrêter les véhicules.

Après s'être arrêtés pour voir ce qu'il se passe, les jeunes expliquent aux forces de l'ordre qu'une fillette est en train de se noyer. Ces derniers ont tout de suite sauté à l'eau pour récupérer la victime, âgée de sept ans. Après l'avoir hissée hors de l'eau, ils ont essayé de la réanimer, alors qu'elle ne respirait plus et se trouvait dans un état d'inconscience avancée.

Pendant que le premier gendarme pratiquait les gestes de premier secours sur la fillette, le deuxième a prévenu les pompiers qui sont arrivés sur place très rapidement. Une voiture de police a également fait le déplacement afin d'essayer d'identifier la victime. Ils ont découvert que les parents de la victime sont en situation irrégulière. La petite fille a été transportée au CHM de Mamoudzou, saine et sauve. Par la suite, les gendarmes sont restés encore sur place pour expliquer aux enfants le danger que représente la baignade à cet endroit.

28/05/10 – Assemblée Générale du CDTM le 9 juin

Suite à l'annulation de l’assemblée générale du 19 mai à cause de l’absence de quorum, le président Chanfi convie les adhérents à participer à l’assemblée générale ordinaire qui aura lieu 9 juin, au siège du comité départemental du tourisme. Quel que soit le nombre d'adhérents à jour de leur cotisation ce jour-là, les décisions votées seront entérinées.

A l'ordre du jour, le rapport moral 2009 du président, la présentation des comptes 2009, bilan et comptes de résultats, la certification des comptes 2009 par le commissaire aux comptes, le rapport d’activité 2009 du directeur, les perspectives 2010 et présentation du plan d’actions 2010, et le vote du budget 2010.

Le CDTM fait savoir que ne pourront participer et voter à l’assemblée générale que les adhérents à jour de leur cotisation au 8 juin 2010. Ceux qui n'ont pas encore payé leur cotisation 2010 sont invités à se rapprocher de Oumy Achirafi au 0269 61 09 09.

28/05/10 – Les billets pour la Coupe du monde ont disparu

A 15 jours du début de la Coupe du monde de football qui se déroulera en Afrique du Sud, les personnes intéressées par le pack de la ligue mahoraise de football sont sans nouvelles. La ligue avait lancé en grande fanfare une campagne d'information avec pour partenaire la société WIP et le voyagiste de la FFF Couleur en novembre dernier promettant un pack pour trois matches dont deux de l'équipe de France et à moins de 2000 € s'il y avait plus de 150 candidats. Mais, il y a eu moins de candidats prévus, avec prix de 2600 € package comprenant deux matches (France-Mexique et Cameroun- Danemark, 3 nuits à Johannesburg et 2 à la Réunion et des modalités de paiement contraignantes, annoncées une semaine avant le 31 mars).

Les personnes qui se sont désistées et qui avaient versé un acompte de 200 € ont du mal à récupérer leur argent, d'autant plus que les organisateurs (ligue, WIP, Couleur ?) se donne le droit de garder 100 € pour "frais de dossier" (vu le peu de dossiers, on se demande bien pourquoi). Les autres qui comptaient faire le déplacement malgré tout n'ont toujours aucune nouvelle. Ainsi, une entreprise voulait offrir ce voyage au meilleur de ses commerciaux pour les motiver, alors qu'une radio comptait faire gagner deux packs à ses auditeurs. Tant pis pour eux, ils regarderont la compétition à la télé au lieu de se retrouver au Soccer City de Soweto au cœur des concerts de vuvuzela !

28/05/2010 – Sport : Jeux des Rup

 

 

{xtypo_dropcap}C’{/xtypo_dropcap}est ce vendredi que les Jeux des régions ultra périphériques (Rup) 2010 prennent fin. Comme la Martinique et la Guadeloupe, Mayotte n’a pas présenté de délégation pour ces Jeux. Celle-ci, composée de 70 personnes, était pourtant bel et bien prête à s’envoler pour Paris, et rejoindre les Açores depuis la capitale française. Que s’est-il donc passé ?

Madi Vita, président du Comité régional olympique et sportif (Cros) a fait appel vendredi dernier aux présidents des ligues et comités mahorais pour répondre à toutes les interrogations. Ainsi, en précisant ne "rejeter la faute sur personne", le coordonnateur de la délégation a déclaré que "c’est tout un ensemble qui fait que nous en sommes là. C’est une situation très difficile (…), mais mon regret le plus profond se tourne vers les jeunes qui se sont préparés jusqu’au bout".

En retraçant "le pourquoi du comment", ce dernier explique que le dossier pour le budget des Jeux des Rup n'a été voté que fin mars par la commission des finances du conseil général, ce qui a retardé la réservation des vols qui ont été effectués mi-avril, aussitôt que le dossier a été signé par cette même commission. Les années précédentes, ce dernier était voté fin janvier au plus tard.

Suite à cela, un autre souci s’est posé : il n'y avait plus que 37 places pour le vol Paris/Açores. "Nous attendions la réponse du directeur de l’agence de voyages que nous avons relancé à plusieurs reprises, pour savoir si nous pourrions obtenir des places pour toute la délégation, mais jusqu’à mercredi (ndlr, mercredi 19 mai), nous n’avions toujours pas eu de réponse (…) Après mûres réflexions, nous avons pris la décision d’annuler le déplacement."

 

"Cette expérience pourrait traumatiser ces jeunes à vie"

 

Il y avait une solution : payer un charter pour un aller simple entre Paris et les Açores, à plus de 1.200 euros par personne, "soit plus cher que le vol Mayotte/Paris !". Un choix improbable pour le Cros, d'autant plus que le retour n'était pas garanti. Madi Vita assure que la commission d’organisation des Jeux était informée en temps et en heure de ce qui se passait. Aussi, d’un point de vue extérieur, Mayotte ne rencontrera pas de souci suite à cette participation avortée. La Guadeloupe s’était désistée début mai après avoir rencontré le même problème, avec la même compagnie !

En interne, le Cros ne s’en sort pas trop mal non plus financièrement parlant, car quasiment aucun frais n’a été engagé. Sur son budget de 206.000 euros dédié à ces Jeux, seul 10% a été utilisé pour l’équipement de la délégation mahoraise. Finalement, les quelques présidents autour de la table (la majorité n’ayant pas répondu présent à l’invitation du président du Cros) s’accorderont pour dire que la gêne restera psychologique, en particulier pour ces jeunes, âgés de treize, quatorze et quinze ans.

"Ça fait un an qu’ils préparent ces Jeux. Cette expérience pourrait les traumatiser à vie", affirme Badirou Abdou, délégué de la ligue de handball qui propose un autre déplacement sportif, dans la région, et distribuer l’équipement disponible aux jeunes, "pour masquer cet échec". Ce qui est possible selon Madi Vita : "on peut revoir l’utilisation des fonds avec l’accord du financeur, mais si autre chose est programmé, il serait peut-être préférable que l’on conserve les équipements…".

Aux Açores, la délégation mahoraise devait présenter six sports : le handball, le tennis, le tennis de table, le volley, le judo, le basket. La ligue d'athlétisme, une discipline qui pourtant dans cette compétition réussit chaque année à Mayotte, n'avait même pas présenté de liste pour se rendre à ces Jeux…

 

Ichirac Mahafidhou

28/05/2010 – Education : Forum de l’apprentissage

 

 

{xtypo_dropcap}B{/xtypo_dropcap}oulangers, coiffeuses, cuisiniers, ouvriers du bâtiment, menuisiers,… Vendredi, les quatre Unités de formation par apprentissage (UFA) de l'Education nationale, situées à Kahani pour la mécanique auto, Kawéni pour les services, Chirongui pour les métiers du bois et Dzoumogné pour ceux du bâtiment, ainsi que l'UFA agricole du lycée de Coconi, ont tenu toute la journée des stands présentant les métiers enseignés, aux côtés des stands informatifs de la DTEFP, de la Mission locale, de Ladom, etc.

Collégiens, demandeurs d'emploi de moins de 26 ans, chefs d'entreprises, membres de la CGPME, se sont succédés sur ces stands pour découvrir les avantages de cette formation. Grand succès pour les stands de l'UFA de Kawéni, où les jeunes apprentis offraient aux officiels en visite des cocktails de jus de fruits servis par un futur Tom Cruise, ainsi que du pain et des viennoiseries fraîches. Les apprenties coiffeuses proposaient la coupe gratuite aux volontaires. Le président du conseil général, le préfet et le vice-recteur ont eux aussi sillonné les différents stands à l'issue de la table ronde qui a réuni professionnels et enseignants pour réfléchir au développement de l'apprentissage dans l'île.

"L'apprentissage agricole vient répondre à la problématique de l'emploi. Les professionnels de l'agriculture ont répondu présent lorsque nous avons cherché des maîtres d'apprentissage, car cette formation répond à un besoin", a réaffirmé le proviseur du lycée agricole de Coconi qui a rappelé qu'un partenariat avec le GSMA commencera à la rentrée prochaine.

 

Revaloriser l'apprentissage

 

Le cas de l'agriculture est contraire aux autres domaines de formation, pour lesquels les candidats à l'apprentissage sont nombreux mais les entreprises manquent. Ce qu'a rappelé le vice-recteur qui a plaidé pour une installation de nouvelles entreprises sur l'île, surtout dans le domaine industriel, tout en reconnaissant que pour certains domaines de pointe, il faudra continuer à envoyer les jeunes se former en Métropole, via Ladom. Le président du conseil général a lui insisté sur "le grand chantier qui débute, en partenariat entre le conseil général, l'Etat et l'Europe".

Il a annoncé le développement de ces formations en apprentissage – dispensées par le vice-rectorat mais financées par la CDM – développement "en quantité mais aussi en qualité. Il faut faire de ces jeunes des modèles de réussite." Dernier à prendre la parole devant les apprentis et les exposants présents, avant de cosigner le contrat d'objectifs et de moyens avec le président Douchina, le préfet à rappelé que sur les 4.500 jeunes qui sortent chaque année du système scolaire, seuls un tiers s'insèrent dans la vie professionnelle.

"Ici comme ailleurs, les parents ont l'obsession de la voie d'enseignement général, il faut valoriser ceux qui se forment par apprentissage, qui peuvent aller du diplôme du CAP jusqu'à celui d'ingénieur." M. Derache a précisé que le développement économique de Mayotte passait par l'installation de nouvelles entreprises, dans l'agriculture, le BTP, le développement durable,… qui permettront de former plus de jeunes. Il a toutefois insisté sur l'intérêt du passeport mobilité professionnel, qui leur permet de s'essayer aux conditions de travail métropolitaines. "Soyez fiers de votre formation !", a-t-il conclu.

 

Hélène Ferkatadji

28/05/2010 – Education : Prévention

 

 

Le film réalisé par First Prod pour l'occasion vise à choquer, pour faire parler les jeunes sur le sujet.

 

 

{xtypo_dropcap}"S{/xtypo_dropcap}top aux violences". C'est le slogan inscrit sur une banderole accrochée à l'entrée du collège de M'tsangamouji, c'est aussi celui du petit film réalisé par First Prod et diffusé aux élèves lors des interventions sur la justice. Destiné à informer les futurs citoyens de leurs droits et devoirs, ce partenariat Justice-Education est en place depuis deux ans.

L'année dernière, le procureur Thomas Michaud et le juge pour enfants Michel Sastre étaient intervenus dans plusieurs établissements, auprès des élèves mais aussi de leurs parents, "pour travailler avec eux sur l'autorité, les empêcher de démissionner", explique la présidente du TPI Marie-Thérèse Rix-Geay.

Les deux hommes ont quitté Mayotte mais les actions continuent. Cette année c'est Caroline Ballerini, capitaine de police et chargée de mission territoriale d’accès au droit, qui intervient dans une dizaine de collèges depuis janvier et jusqu'à la fin de l'année, touchant ainsi plus de 1.500 élèves. Axée sur la prévention des phénomènes de violence, l'intervention de Mme Ballerini a profité mardi matin à tous les élèves de quatrième du collège de M'tsangamouji, une commune qui a connu récemment des épisodes de violences entre jeunes, qui n'ont toutefois pas touché l'établissement.

En introduction de l'intervention, le court-métrage de 3minutes "stop violences" est projeté aux élèves. Sur le modèle des spots de prévention anglo-saxons très "choc", ce spot présente trois personnages qui racontent leur histoire. Un petit garçon battu par son père devant sa mère silencieuse, une adolescente hébergée chez son oncle, exploitée et battue par la femme de celui-ci, et une jeune mariée enceinte battue par son mari. Les personnages sont filmés de dos, on ne voit que leurs cicatrices et leurs hématomes.

 

Droit local et droit commun

 

Les différentes situations du film permettent à Mme Ballerini d'aborder la violence sous différents thèmes. Celui des punitions par les parents tout d'abord. Les jeunes semblent conscients du fait que la gifle est autorisée, mais pas les coups de ceintures que reçoit Karim, le petit garçon du film. L'intervenante fait un parallèle entre le rapport bêtise-punition et le rapport infraction-sanction. Elle apprend ainsi aux jeunes que les violences volontaires peuvent conduire à la prison et, au grand étonnement de plusieurs, que le viol est considéré comme aussi grave que le meurtre.

Tout au long de son dialogue avec les jeunes, très participatifs, Mme Ballerini leur fait comprendre la différence entre le droit local et le droit commun. "Vous êtes bientôt des adultes, vous devez connaître les lois françaises." Ainsi, le cas de la jeune mariée lui permet d'aborder les violences conjugales, de rappeler que dans le droit français on ne peut arranger de mariage, que le consentement de l'épouse est obligatoire, de même que pour les rapports sexuels entre mari et femme. Le concept de viol conjugal fait tiquer les jeunes, qui, comme leurs aînés masculins, ont du mal à concevoir qu'un homme doive avoir l'autorisation de sa femme pour avoir des rapports sexuels avec elle.

L'intervenante rappelle également les conditions d'âge : 18 ans pour se marier, 15 ans pour avoir des rapports sexuels, et tente de leur faire comprendre qu'un majeur qui épouserait devant le cadi une fille de moins de 15 ans serait condamnable par la justice pour détournement de mineure.

 

Parler

 

Point commun à tous les personnages du film : le silence. Le petit Karim n'ose même pas dire à son meilleur ami qu'il est battu; l'adolescente se heurte au refus de l'écouter de sa mère et ne va pas au lycée quand ses marques sont trop visibles; la jeune mariée pleure en silence, sans comprendre pourquoi son homme la bat… Caroline Ballerini incite les jeunes à la parole, leur fait énumérer les adultes auprès de qui ils peuvent s'adresser, leur apprend comment on porte plainte, en précisant qu'une victime sans papier reste une victime, et qu'elle sera entendue par la police.

La discussion se poursuit sur les violences autres que physiques : verbales, psychologiques,… et sur le casier judiciaire. Car l'intervention consiste à leur apprendre leurs droits et à délier les langues des victimes, mais aussi à leur faire comprendre à quoi ils s'exposent en se rendant coupables de violences, ou pire. Mme Ballerini leur explique ainsi que plusieurs professions leurs seront interdites s'ils ont un casier. "Vous n'avez pas forcément été éduqués dans la loi française, vous devez la connaitre pour votre vie d'adulte."

Exceptionnellement lors de cette séance, les jeunes ont ensuite pu poser leurs questions au vice-recteur, à la présidente du tribunal de première instance, à l'assistante sociale et à l'infirmière du collège. Dans la plupart des établissements, ces séances ont été précédées d'un travail avec les personnels d'éducation sur le règlement, le respect et la prévention de la violence.

 

Hélène Ferkatadji

28/05/2010 – Concours Talents

 

 

{xtypo_dropcap}M{/xtypo_dropcap}écanicien bateau de formation, il se rend compte rapidement qu’il s’est trompé de voie et c’est lors d’un séjour dans une exploitation avicole en Métropole, dans le Morbihan, qu’il se découvre une passion pour le métier d’éleveur. Une fois son BEP en poche, il repart s’installer à Mayotte avec un projet bien précis en tête. "Je ne suis pas resté en Métropole, parce que j’ai une chance, c’est que ma famille a du terrain, du foncier sur l’île. C’est un élément très important quand on veut se lancer ici". Il décide de monter une exploitation avicole biologique.

Aujourd’hui, il possède trois bâtiments dans le sud de Mayotte. Pour les poulets de chair, 3 bâtiments accueillent les animaux depuis déjà un mois et pour les poules pondeuses bio, les commandes de bâtiments sont lancées. Les produits en résultant devraient arriver sur le marché début novembre.

Ce qui a poussé Mhamadi a posé candidature au concours Talents de la création d’entreprise, c’est tout d’abord la satisfaction d’avoir été épaulé administrativement dès les débuts du projet par la Boutique de gestion. Ce sont eux qui ont proposé à ce dernier de participer au concours. "Je me suis tout de suite dit que ce serait une chance super, qui pourrait me permettre de faire connaître mon projet."

Ce que souhaite avant tout Mhamadi avec son projet, c’est pouvoir offrir aux consommateurs des produits de qualité, sains, élevés sans produits chimiques. Un produit biologique. "J’ai découvert le bio en Métropole, je suis sûr que c’est possible d’installer ce mode de production à Mayotte. Nous sommes sur une île, adopter le bio est plus aisé. Mais ça va être dur, très dur d’installer le bio. Je ne veux pas élever des animaux en cage, comme la concurrence, mais en plein air. Les normes sont draconiennes. Au niveau de la nourriture par exemple, je vais l’acheter en Métropole, mais elle mettra trente jours à arriver".

L’éleveur pourra la stocker durant un mois et demi, ce qui nécessite avant tout des fonds de réserve. Pour l’instant, il n’existe pas de label bio qui certifiera l’exploitation de Mhamadi, mais il en existe un à la Réunion. Des techniciens seront régulièrement envoyés sur Mayotte pour vérifier la structure afin d’être réellement reconnue comme exploitation biologique.

A l’avenir, 6.000 poules de ponte et de chair vont devoir fournir viande et œufs. Le problème qui se pose aujourd’hui est la commercialisation des produits. "Pour l’instant, j’ai trouvé un client qui serait prêt à m’acheter 80% de ma production. Il reste 20% avec lesquels je compte développer la vente directe, mais aussi adhérer à la l’institution "Bienvenue à la ferme" qui est basée en Métropole. Cela va attirer les gens sur l’exploitation et ainsi pouvoir faire connaître les produits."

A l’heure actuelle, l’éventuel futur lauréat compte sur ce concours pour avant tout se faire connaître et démocratiser le marché bio, qui devrait au fil du temps trouver son public à Mayotte. "On ne peut pas dire que les produits ici soient mauvais, le manioc, les bananes poussent sans produits ajoutés, là se trouve aussi la difficulté. Il va falloir marquer la différence. Mais je vais mettre l’accent sur les prix."

En effet, l’éleveur projette d’être moins cher que le principal producteur de l’île. "D’après mes calculs, j’arriverai à m’en sortir si je vends mes produits moins chers. Après, mon principal combat sera de me faire reconnaître comme producteur bio, suite à cela le prix du produit bio trouvera sa place."

Le concours Talents de la création d'entreprise, qui en est à sa 4ème édition, a d’ores et déjà permis à de jeunes entrepreneurs de mener à bien leurs projets qui participent, chacun à leur niveau, au développement de Mayotte. Cette année, 62 candidats dans les catégories "dynamiques rurales", "services" et "commerce et artisanat" ont déposé un dossier. 25 ont été retenus sur les critères suivants : le parcours du candidat, la viabilité économique du projet et les démarches de création. Pour chaque catégorie retenue, la dotation sur Mayotte, grâce à plusieurs partenaires, offrira la somme de 5.000 euros pour le lauréat. En septembre, un jury national de Talents  se réunira à Paris pour la sélection des lauréats nationaux 2010.

 

Mathilde Fischer

28/05/2010 – Politique : Elections régionales de 2011

 

 

{xtypo_dropcap}Q{/xtypo_dropcap}uels sont les fondements, l'idée génératrice de la création de cette fédération des partis progressistes de Mayotte ?

Très simplement sur la base d'un constat. Les difficultés des politiques menées actuellement par la Collectivité départementale sont croissantes. Essentiellement dans le domaine de la gestion financière et budgétaire et dans le management des ressources humaines. Mais le plus choquant pour nous, c'est l'absence de politique qui place l'homme et la population en son cœur. Nous avons complètement oublié que dans un pays, avant le territoire, il y a le peuple. Nous, nous voulons replacer l'homme au centre du contexte social, économique et culturel.

De même, nous déplorons l'absence d'actions d'aménagement du territoire, même s'il faut prendre en compte les effets de la crise économique. Il n'empêche que l'emploi, les opérations d'aménagement, les constructions sont en hibernation.

Sur la base de ce diagnostic, nous avons constaté que l'agent responsable de ces pathologies, c'est ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui. De la réunion de l'ensemble des forces de l'opposition est donc née la Fédération des partis progressistes de Mayotte. Elle regroupe l'ensemble des forces qui ne sont pas représentées dans la majorité actuelle du conseil général.

Soit le Néma de Saïd Omar Oïli, le Modem, PSRM, PSM de Raos, les Verts, le Parti du renouveau de Chihaboudine Ben Youssouf Hila et le MPM. Nous laissons la porte ouverte à l'Alliance de Bacar Ali Boto et au Parti socialiste, mais sont exclus la fédération UMP locale avec son allié le Nouveau Centre.

Pour nous, être progressistes, ça implique de faire en sorte que les Mahorais trouvent tous leur place au sein de ce territoire. Métaphoriquement, c'est de nous assurer que personnes ne reste sur le quai au départ du train. Que chacun trouve sa place dans un des wagons.

 

Votre objectif, ce sont les régionales de 2011. Pensez-vous que les divisions nées de l'éclatement du MPM et celles qui apparaissent au grand jour actuellement à l'UMP vous laissent une carte à jouer ?

Lorsque vous avez à gérer un territoire, il faut d'abord s'entendre au sein de sa propre famille politique. Ces distorsions ont trop coûté à la Collectivité. Ainsi, notre premier objectif c'est d'arriver en rangs unis. D'abord l'ancien MPM, et puis essayer de rallier à notre cause ceux qui sont partis au MDM. Ce n'est pas gagné d'avance, mais nous avons déjà fait un grand pas avec le rattachement du MPM.

Une fois que nous avions rallié les familles, il fallait fédérer les différentes maisons du village, soit tous les partis que je viens de citer. Maintenant, nous allons réfléchir à comment, à partir de cet ensemble de forces progressistes, nous allons travailler pour arriver à un consensus. Notre objectif est d'aboutir à la production d'une plateforme commune que nous mettrons à disposition de la population lors de l'université de la rentrée politique, en septembre.

 

 

"On ne peut pas décemment faire reposer sur les Mahorais tous les devoirs républicains et repousser aux calendes grecques l'application des droits sociaux individuels et collectifs"

 

 

Cette plateforme devra reposer sur les principaux axes de votre programme politique : quels sont-ils ?

Notre programme est essentiellement axé sur deux piliers fondamentaux de la vie de n'importe quelle société : d'abord l'individu, l'homme, la personne humaine, la population, et ensuite la reprise de l'activité économique et son appropriation par les Mahorais eux-mêmes.

Sur le plan social, nous mènerons un combat sans relâche pour supprimer les carences du Pacte pour la départementalisation. La République est une et indivisible, l'on ne peut pas avoir deux types de Français : les mêmes droits sociaux, mais aussi les mêmes devoirs pour les Mahorais.

On ne peut pas décemment faire reposer sur les Mahorais tous les devoirs républicains et repousser aux calendes grecques l'application des droits sociaux individuels et collectifs, alors que le 29 mars dernier, au bout de cinquante ans de combat politique, les Mahorais ont démontré, à contre-courant de l'histoire, que cet amour pour la France ne se démentira jamais. Les Mahorais sont des Français à part entière, tout en possédant une culture différente. A nous de démontrer que l'on peut être égaux tout en étant différents. C'est ce constat qui animera la première logique de notre plateforme.

Deuxième point : s'attacher sérieusement à faire remonter tous les indicateurs du bilan économique mahorais, qui est aujourd'hui catastrophique. A Mayotte, le PIB par habitant s'élève péniblement à 4.000€ par an. A la Réunion 16.000 €; en Europe : 32.000€. Pourquoi cette différence énorme alors que les Mahorais sont des Français et aujourd'hui des Européens? On va nous dire qu'il ne faut pas avancer trop vite. Nous répondrons qu'il ne faut plus laisser Mayotte à la traine.

Le taux de chômage. Les chiffres officiels annoncent 30%, mais nous savons tous que la réalité est bien plus énorme encore. 21% de la population est en-dessous du seuil de pauvreté avec moins de 1.000 euros par an. Si nous prenons le seuil de pauvreté de la nation, la proportion s'élève à 89%. 40% vivent dans des habitations précaires et insalubres. Ce n'est pas normal ! Ce sont toutes ces carences qui perdurent anormalement au sein d'un département français que nous voulons corriger.

Autre thème de campagne : l'éducation. Combien de temps l'Etat considéra-t-il encore que ce n'est pas un chantier prioritaire. Nos enfants sont des citoyens de la République, ils ont droit aux mêmes chances et à la même qualité d'enseignement que leur camarades de la nation.

 

Quelles sont vos propositions concrètes en matière de politique économique et budgétaire locale pour justement améliorer la santé de tous ces indicateurs ?

On ne peut pas aujourd'hui nous dire que nous ne pouvons pas avoir les mêmes prestations que les autres citoyens de la nation pour la seule raison qu'il y a des difficultés liées à l'immigration clandestine. L'argument qui consiste à dire qu'il faut contenir le développement économique de peur que celui-ci nourrisse l'appel d'air à l'immigration est entièrement fallacieux. Je prendrais l'exemple ultramarin français de la Guyane, et les exemples européens de la Grèce et de l'Espagne qui attirent respectivement des flux migratoires importants respectivement de la Turquie et du Maroc.

Pour lancer notre croissance économique, c'est une première contradiction qu'il convient de lever. Puis, pour le pérenniser, il faut absolument que le développement économique se fasse avec les Mahorais. Aujourd'hui, a qui appartient l'économie mahoraise ? Lorsque j'observe les industries, les semi industries, le grand commerce, la distribution… je me demande quelle est la place des Mahorais ?

S'il l'on veut que cela change, concrètement, il faut porter nos efforts sur l'accompagnement des Mahorais dans leur inscription au tissu économique réel, par une politique synergique et concertée de l'éducation, de la formation, d'aide à la création et au développement, mais aussi de sollicitation des banques et des aides nationales et européennes. Tout cela doit être animé par une volonté et un dynamisme politique implacable, pour que demain plus personne ne puisse nous opposer notre retard en matière de développement comme un obstacle à l'accession à l'égalité sociale et au statut de région ultra périphérique européenne.

Cela passe aussi par un renouvellement de notre relation avec l'Etat. Il faut stopper au plus vite cette dialectique de culpabilisation envers les Mahorais. Par exemple, en 2000, lorsque la Collectivité départementale a été créée, l'un des éléments soulevé à l'époque pour ne pas lancer le processus de départementalisation était que les Mahorais étaient analphabètes. La France est arrivée à Mayotte en 1841. Elle a eu 150 ans pour éduquer les Mahorais. Elle ne l'a pas fait et n'a jamais montré une réelle volonté de le faire. Il faudra changer cela, car il y a des choses qui ne peuvent se faire ici que si la France le souhaite.

 

Cette sollicitation importante de l'Etat providence que vous évoquez nécessitera un intense travail de lobbying de la part des élus, à Paris et sûrement aussi à Bruxelles. Disposez-vous d'hommes et de femmes politiques suffisamment expérimentés et armés pour relever ces défis ?

En 2011, nous placerons les hommes qu'il faut ! Aujourd'hui, la Collectivité est gérée par des hommes qui ne sont absolument pas concernés – et encore moins personnellement – par tous les problèmes que j'évoque. Nous investirons des hommes volontaires, qui aiment ce qu'ils sont en train de faire et qui s'investissent dans leurs missions au service de la population.

 

 

"Les voyages : on n'a pas besoin d'être 40 pour négocier un dossier à Paris. La masse salariale : trop de postes inutiles ou doublés, qu'il faudra petit à petit diminuer"

 

 

Votre fédération a su s'entourer de leaders ou de figures politiques qui ne sont pas âgés certes, mais qui ont déjà une expérience certaine du terrain et de l'exercice du pouvoir. N'est-ce pas un handicap au moment où la jeunesse mahoraise appelle de ses veux une "régénération" de la classe politique ?

La fédération regroupe en son sein un alliage intéressant des générations. Effectivement, des cadres sont là, mais nous bénéficions de la fraicheur des idées de la jeunesse, prédominante dans la société mahoraise contemporaine avec 56% de la population, grâce à des partis comme le PCR et le PSM qui brassent beaucoup de jeunes. Le Modem contribue lui à mon sens à la continuité de ce que nos anciens ont bâti et apporté. Il nous appartient de construire un consensus entre les différentes classes d'âges.

Pour nous, la plus grande difficulté, ce sera de sortir le débat politique qui a était gelé durant des années autour de la question de l'évolution statutaire. Le combat pour le département s'est inscrit dans un débat tellement manichéen que nous retrouvons cette séquelle dans tout les dialogues politiques d'aujourd'hui.

Pour faire une analogie qui illustre cette aberration, je dis souvent que le département, c'est comme la Résistance en Métropole durant la Seconde guerre : ceux qui n'étaient pas résistants étaient collaborateurs. Pour le département, c'était la même chose : soit vous étiez pour, soit vous étiez taxé de serre-la-main ou d'indépendantiste.

Maintenant que nous avons dépassé ce mythe, il faut construire. Et les forces progressistes sont dans une optique de construction réelle.

 

Si demain votre fédération est amenée à prendre des responsabilités au sein de l'hémicycle, vous n'ignorez pas que vos choix politiques seront conditionnés par le plan de redressement. Comment allez-vous vous positionner par rapport à cela ?

Nous prendrons immédiatement les décisions qui s'imposent, et qui malgré leur simplicité n'ont jamais été prises. On ne peut dire que l'on est un département de plein exercice tant que l'on gardera des spécificités qui sont présentées comme des mesures de transition.

Je prends un exemple : l'Institut de formation des maitres (IFM). Dans quel autre département trouve-t-on un tel institut au statut provisoire ? Partout ailleurs, on trouve des Institut universitaire de formations des maitres (IUFM) qui forment des professeurs des écoles !

Ce changement ne demande pas de moyens, mais ne viendra que d'une seule volonté politique pour que l'Etat accepte de décréter clairement que l'IFM devient un IUFM et d'honorer sa compétence.

De manière générale, la Collectivité ne doit plus supporter la charge des domaines qui relèvent de la compétence de l'Etat. Et pour aller plus loin, l'Etat doit également exercer pleinement et entièrement sa compétence dans ses domaines réservés, et s'affranchir d'une gestion provisoire: nous ne voulons plus de lycées "boites d'allumettes" !

D'autant que demain, il viendra nous dire que ces établissements ne sont pas aux normes, avant de lancer un ultimatum à la région en disant : "c'est votre compétence, trouvez les moyens". Nous, nous monterons aux créneaux pour demander à l'Etat de mettre aux normes ces établissements avant d'en accepter la gestion.

Deuxième schéma opérationnel : Tout faire pour ne pas laisser trainer pendant 25 ans la mise en place des prestations sociales à l'identique de la Métropole, sans quoi nous allons vider Mayotte de sa population. Déjà, 20.000 de nos semblables vivent à la Réunion. Il faut pousser l'Etat, en avançant des arguments – qui ne manquent pas – et des dossiers, pour qu'il fasse avancer plus vite la question de l'application effective des minimas sociaux.

Il faudra ensuite bousculer les dossiers lourds comme la piste longue. Nous n'attendrons pas cinquante ans cette fois-ci, alors que tout le monde connaît l'importance pour le développement d'une économie insulaire de pouvoir jouir d'un tel outil de désenclavement.

Enfin, dans une des collectivités les plus jeunes de France, comment ne pas mettre en place la restauration scolaire ? Ce sera également un chantier prioritaire pour notre fédération, comme la création d'un centre universitaire émancipé de la tutelle de la Réunion. Cette émancipation devra ensuite gagner d'autres institutions, comme la Caf ou le Pôle emploi.

Et pour assainir les finances de la Collectivité, bien sûr, arrêter enfin le gâchis ! Les voyages : on n'a pas besoin d'être 40 pour négocier un dossier à Paris. La masse salariale : trop de postes inutiles ou doublés, qu'il faudra petit à petit diminuer. Ce sont des engagements d'amélioration de la gouvernance forts de notre fédération.

 

Très clairement, quels sont vos objectifs électoraux ?

Une dernière série de réunions fixera d'ici septembre une stratégie politique consensuelle ou les postes clefs seront répartis. Ce document plateforme fera office de fil conducteur. Mais dans tous les cas, la fédération investira un seul candidat par canton. Selon nos estimations, nous pensons pouvoir enlever une quinzaine de sièges à l'assemblée.

 

Propos recueillis par François Macone

28/05/2010 – Evénement : Tara Océans un mois à Mayotte

{xtypo_dropcap}R{/xtypo_dropcap}ecouvrant les 2/3 de notre planète, les océans produisent la moitié de l’oxygène que nous respirons et sont le deuxième poumon de la Terre après les forêts. Ils abritent en effet d’immenses prairies de plancton et d’autres micro-organismes qui constituent, par leur activité photosynthétique, une immense pompe à oxygène. Le corail et le plancton calcifiant sont aussi un important puits à gaz carbonique qui absorbent plus de la moitié du CO2 rejeté dans l’atmosphère par les activités humaines. Le déclin actuel de leur population est donc une importante source d’inquiétude. Le futur de l’humanité dépend ainsi largement de la sauvegarde des océans. On estime pourtant que 98% de la biodiversité marine nous est aujourd’hui inconnue.

« Il y a entre 10 et 100 milliards de micro-organismes dans un litre d’eau de mer. On a largement sous-estimé la complexité de ce monde », nous explique Colomban de Vergas, chercheur au CNRS et coordinateur scientifique de Tara Oceans depuis son embarquement à Maurice, lors de la visite organisée jeudi matin sur le bateau avec des techniciens de la Daf. Tara Oceans est une expédition exceptionnelle qui parcourt pendant 3 ans les mers du globe, des atolls coralliens tropicaux à l’Antarctique, des isthmes moyen-orientaux au passage du nord-ouest, sous la direction d’Eric Karsenti, directeur d’unité à l’EMBL (Laboratoire européen de biologie moléculaire) d’Heidelberg.

Une telle étude globale de l’environnement marin, avec les technologies d’aujourd’hui, n’a jamais été réalisée. Le programme rassemble une équipe scientifique internationale et multidisciplinaire inédite. Plus de 12 domaines de recherche associent océanographes, biologistes, généticiens et physiciens de prestigieux laboratoires. Le personnel scientifique à bord tourne toutes les 3 semaines et l’équipage tous les 3 mois.

Une vue globale de tout l’écosystème du plancton

Grâce à une pompe péristaltique qui permet de prélever du plancton jusqu’à 150 mètres de profondeur et un système de filtration pour séparer les différents micro-organismes en fonction de leur taille, les scientifiques utilisent un séquenceur génétique dernier cri qui permet de séquencer l’ADN et l’ARN des animaux, des bactéries et des virus présents dans les échantillons.

Ils mesurent également les nitrates, les silicates et les phosphates grâce à une rosette qui permet d’effectuer différents prélèvements jusqu’à 1.500 mètres de profondeur. Dans le laboratoire embarqué, les scientifiques utilisent une flowcam, qui permet de faire des photographies du plancton jusqu’à 200 microns et un FRRF (Fast repetition rate of fluorescence) qui permet de mesurer en continu la fluorescence des algues pour avoir une indication de l’état de santé du phytoplancton.

On trouve environ un milliard de marqueurs ADN sur chaque station (étape du navire) et il y en a 400 prévues à travers la planète pour l’ensemble de la mission : le comptage des séquences permet de compter les micro-organismes. « Ca permet de tout embrasser d’un coup, comme si on arrivait dans une forêt et qu’on pouvait savoir où sont tous les arbres », explique Colomban de Vergas. « On peut dénombrer tous les micro-organismes jusqu’à saturation : c’est le début de l’écologie microbienne, qui nous permet d’avoir une vue globale de tout l’écosystème. »

Des milliers de nouvelles espèces vont ainsi être découvertes, grâce aux prélèvements envoyés au Génoscope d’Evry. « Il est très rare de pouvoir voir un écosystème dans son ensemble : celui du plancton est le plus simple car il y a peu de spéciation. Ce monde est pourtant déjà très vaste, avec des milliers d’espèces d’animaux, des dizaines de milliers d’espèces de protistes (cellules avec un noyau), des millions d’espèces de bactéries et un nombre encore plus grand de virus qui n’a pas encore été défini ».

Mercredi, le lagon de Mayotte a été la 44ème station de prélèvement, sur les 400 sites prévus à travers les océans du globe.

Renforcer les connaissances scientifiques et la conscience environnementale

Déjà connus par ses précédentes expéditions et propriétaires, le Dr Jean-Louis Etienne et Sir Peter Blake, les voyages de Tara sont aujourd’hui dédiés à la recherche scientifique relative à l’impact du réchauffement climatique. La goélette d’expédition a été acquise en 2003 par Etienne Bourgeois, directeur général de la société Agnès B. Lors de sa dernière expédition sur l’océan Arctique en 2006-2008, la goélette a dérivé sur la banquise pendant 507 jours. Les résultats scientifiques de Tara Arctic sur l’impact du réchauffement climatique sur la banquise arctique ont été présentés lors de la Conférence de Copenhague en 2009.

Grâce à l’association de la taxonomie classique et des nouveaux systèmes d’imagerie cellulaire 3D, de classement des cellules et de génomique, une banque d’archives unique sera générée. La Bio-bank sera gérée par des instituts internationaux renommés et intégrera les connaissances existantes à celles de l’expédition. Une telle source d’information permettra à l’ensemble de la communauté scientifique internationale d’enrichir substantivement son approche des modèles océaniques, comme l’évolution de la vie sur Terre. Elle constituera un point de référence et une source d’études pour des générations de chercheurs.

Tara Expéditions veut proposer aux scientifiques une plateforme exceptionnelle d’observation et d’expérimentation en explorant des régions difficiles, inaccessibles et en affrontant des conditions extrêmes, mais aussi renforcer, à travers ces aventures, la conscience environnementale et les connaissances scientifiques du public et notamment des enfants.

De la même manière que pour ses précédentes expéditions, Tara Oceans porte un important programme de sensibilisation et d’éducation. Une conférence était organisée jeudi après-midi dans l’hémicycle, en partenariat avec la Daf, le parc naturel marin et le conseil général, pour communiquer au public ce travail nécessaire aux générations futures pour protéger notre planète.

Julien Perrot

Plus d’infos sur www.taraexpeditions.org


 

L’expédition en chiffres

150.000 km à parcourir en 3 ans

60 escales dans 50 pays

Plus de 100 scientifiques directement impliqués

50 laboratoires et instituts mobilisés dans 15 pays

20 types d’expérimentations et d’analyses réalisées par jour

14 personnes à bord réunissant marins, scientifiques et journalistes

Plus de 50 partenaires, mécènes et fournisseurs

80.000 exemplaires en français et anglais du journal Tara Océans, édition semestrielle

45.000 exemplaires en français et anglais du journal Tara Junior

1.000 enfants inscrits au Club Tara Junior dans le monde.

Les caractéristiques de Tara

Chantier : SFCN à Villeneuve la Garenne

Architectes : Bouvet et Petit

Pavillon : Français (Registre international français)

Longueur : 36 mètres

Largeur: 10 mètres

Tirant d’eau : 1,50 mètre – 3,50 mètres

Poids : 120 tonnes

Matériau de la coque : Aluminium

Mâts : 2 de 27 mètres

Voilure : 400 mètres carré

Propulsion : 2 x 350 chevaux

Energie : 2 x 22 kW et 1 x 40 kW (Norme « Environmental Protection Agency »)

Dessalinisateur : 300 litres/heure

Réservoir de fuel : 40.000 litres

Réservoir d’eau : 6.000 litres

Réservoir d’eaux usées : 7.000 litres

Couchage : 14

Autonomie : 5.000 milles

Système énergie éolien de 3 kW

Moyens de communication : Eutelsat, Fleet Broad Band, Radio HF, Standard C

Météo : Station Bathos II Météo France, thermosalinomètre

Océanographie : Treuil océanographique de 3.000 m

Science : Cabine dédiée microscopie et informatique, laboratoire humide

Matériel : Compresseur de plongée et matériel pour 4 personnes, 2 semi-rigides de 30 et 40 CV

Chauffage : Chauffage central, isolation de 150 mm en polyuréthane

Traitement des ordures : 1 broyeur et 1 compacteur de déchets

Port de rattachement : Lorient

27/05/10 – La grève générale reconduite ce jeudi

L'intersyndicale UTFO, CGT-Ma, Cisma-CFDT et CFE-CGC appelle à la reconduite du mouvement de grève générale ce jeudi au rond-point El Farouk (SFR) à 7h, en soutien à la mobilisation des salariés au niveau national. Mercredi matin, la manifestation a réuni 550 personnes selon la police, 2.000 selon les organisateurs. La fonction publique était bien évidemment très représentée dans les rangs des manifestants, même s'il y avait également des salariés du secteur privé. Leur grève a provoqué la paralysie du port de Longoni, la fermeture des stations-service et la perturbation des rotations des barges réduites à un service minimum. Après être parti du rond-point Mahabou vers 8h45, le cortège s'est dirigé vers Kawéni puis a remonté jusqu'à la préfecture aux alentours de 11h15. Les délégations syndicales n'ont pas été reçues par le préfet ou un de ses sous-préfets. Selon la préfecture, la raison est le refus des leaders d'attendre qu'un créneau se libère pour les accueillir.

D'après les leaders syndicaux, la faute reviendrait aux représentants de l'Etat, qui leur ont demandé de réduire leur délégation à quatre personnes, alors qu'habituellement il y a trois délégués par syndicat. "On ne peut changer comme ça la délégation, nous avons besoin de témoins", explique Boinali Saïd, le secrétaire général de la Cisma-CFDT, "ils ont prétexté un problème de chaises, ils se sont moqués de nous, donc on a déclenché les hostilités". Salim Nahouda, le secrétaire de la CGT-Ma, évoque une "humiliation" et exige des excuses publiques.

Les manifestants se sont ensuite rendus au conseil général où ils affirment avoir reçu le soutien des élus présents. "C'est très positif car tous ont adhéré, quelque soit leur bord politique", se félicite Hamidou Madi M'colo, secrétaire général de l'UTFO. Une déclaration commune de principe, demandant l'ouverture immédiate des négociations, a été rédigée et attendait d'être validée par le comité d'organisation mercredi soir, annonce-t-on du côté des syndicats. "La méthode de la préfecture est très mal perçue et on va le faire savoir", prévient Soulaïmana Noussoura, le président de la CFECGC. La quinzaine de revendications listées par les organisations syndicales tournent toutes autour de l'extension la plus rapide possible de tous les dispositifs du droit commun à Mayotte et l'alignement du Smig et des prestations sociales sur les niveaux et plafonds métropolitains, qui doivent tous bénéficier d'un indice correcteur lié à la cherté de la vie dans un territoire éloigné.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes