Accueil Blog Page 630

Football : Sélection de Mayotte

 

{xtypo_dropcap}U{/xtypo_dropcap}ne sélection complémentaire et équilibrée

C’est donc une délégation de vingt-cinq personnes qui va s’envoler ce dimanche 19 septembre pour la région parisienne. En ce qui concerne les joueurs retenus, on constate que douze clubs de l’île sont représentés. L’AS Rosador de Passamainty et le FC Labattoir sont les deux seules équipes qui comptent trois éléments dans cette sélection.

De plus, les coachs, dans un souci de complémentarité et d’équilibre, n’ont pas hésité à faire appel à des joueurs qui ne sont pas issus de la division DH. Ainsi, quatre éléments évoluent en DHT, et deux milieux retenus dans la liste jouent dans des clubs de PH Nord. Pour déterminer cette sélection les coachs ont du faire face à des choix cornéliens. Ils ne peuvent pas compter pour cette compétition sur HASSANI El-Anrif de Rosador, victime d’un claquage pendant la préparation, ni sur MLANAO El-Kabir de FCM qui est parti en métropole pour poursuivre ses études.

Le staff tient à remercier tous les joueurs qui sont passés dans le groupe pendant la préparation et a une pensée pour les quatre derniers joueurs non retenus pour cette compétition. Ces derniers, qui se sont montrés très dignes lors de l’annonce de la sélection, sont les attaquants MASSOUNDI Ambdillahi « Anelka » de l’AS Jumeaux, SAID AZALI Hazali de l’AJ Kani-Kéli et HALIDI Laboudhoi des Enfants de Mayotte de Bandraboua. Enfin, le dernier joueur non retenu est MOUHAMADI Ben Housman de Foudre 2000.

 

La vitrine du football de Mayotte

 

Les heureux sélectionnés, qui ont le privilège de participer à ce déplacement, doivent donc faire en sorte de donner le meilleur d’eux-même. La sélection séniors est la vitrine de la ligue mahoraise de football, et cette seconde participation à la Coupe de l’Outremer est une formidable exposition puisque les matchs seront retransmis sur plusieurs médias (RFO, Tempo et Eurosport). Mais cela s’annonce difficile et la sélection se déplace avec modestie et humilité.

En 2008, Mayotte avait fini sixième sur les sept participants de la compétition. Pour préparer au mieux l’édition 2010 le staff a organisé plusieurs rassemblements et regroupements de joueurs. Des stages ont également eu lieu pendant cette période, notamment à M’liha et à Majunga.

Les joueurs ont participé à plusieurs matchs de préparation. Ils ont débuté par un match nul, quatre buts partout, contre l’Association sportive et culturelle des Malgaches de Mayotte. Par la suite ils ont enchaîné deux victoires contre l’AS Rosador (3 à 1), et le FCO Tsingoni (3 à 0). Enfin, au cours de leur stage à Majunga au mois d’août, ils ont obtenu un encourageant 0 à 0 contre la sélection de Madagascar.

 

Calendrier des rencontres de la Coupe de l’Outremer 2010 (groupe A)

 

Mercredi 22 septembre à  18h30 : GUYANE/MAYOTTE (stade Michel HIDALGO ; Saint-Gratien)

Samedi 25 septembre à 15h00 : MAYOTTE/ LA REUNION (Parc des sports Louis BOURY ; Gennevilliers)

Mardi 28 septembre à 20h00 : MAYOTTE/ ST PIERRE ET MIQUELON (stade Jean ROLLAND ; Franconville)

 

Le groupe B est constitué de la Martinique, la Guadeloupe, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie.

A l’issue des matchs des deux groupes, les deuxièmes joueront la finale pour la troisième place le vendredi 1er octobre. La finale de la Coupe de l’Outremer 2010 aura lieu le samedi 2 octobre à 17h00 au stade DUVAUCHELLE à Créteil. Elle opposera le premier du groupe A au premier du groupe B.

 

Gardiens de buts

1 ISSA Naoumane (FC Labattoir ; DH)

2 Moussa Mouayadi « Sausse » (AS Rosador Passamainty ; DH)

 

Défenseurs

3 BAMANA Moussa « Mnandé » (AS Neige Malamani ; DH)

4 MOHAMED Khaled (AS Jumeaux M’zouazia ; DHT)

5 ABDALLAH Di-Donna (AS Rosador ; DH)

6 YOUSSOUF Ibrahim-Ithzak « Cissé » (FC Labattoir ; DH)

7 BACARI Madi « Gigi » (AS Jumeaux ; DH)

 

Milieux

8 BAMANA Abdoul-Karim (AS Sada ; DH)

9 HOUMADI Ahamadi « Bato » (Vahibé CO ; PH Nord)

10 BOURAHIME Darouèche « Giga » (Etincelles Hamjago ; DHT)

11 MASSON Christophe (Diables Noirs Combani ; PH Nord)

12 HADHRAMI Zainou « Zidane » (UCS Sada ; DH)

13 FILOMAR Sébastien (AS Rosador ; DH)

14 SOUDJAY Ali (Foudre 2000 Dzoumogné ; DH)

 

Attaquants

15 RAMIA Mansour (FC M’tsapéré ; DH)

16 N’DAKA El-Habib « Doug » (AJ Kani-Kéli ; DHT)

17 ATTOUMANI Kaouirdjane (FC Labattoir ; DH)

18 ANTOISSI Abdou Lihariti « Mara » (Foudre 2000 ; DH)

 

Sélectionneurs

MASSOUNDI Abidi

SUFLAJ Frédéric

 

Intendant

DJAHA Ali

 

Kinésithérapeute

PANOUILLERES Nicolas

 

Arbitre

SAID Omar (Fédéral 5)

 

Chef de délégation

MLAMALI SCYACKA Michel

 

Président

MAHAMOUDOU Enly

Le conseil général prive les élèves d’UNSS

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es professeurs d’EPS sont déterminés à lutter, mais se sentent de plus en plus désemparés. Après la natation, c’est l’UNSS, les cours et rencontres sportives de l’après-midi, qui est mise en péril faute de la participation de la Collectivité. « Depuis 2007, la subvention du conseil général baisse chaque année, cette année elle est descendue à zéro », déplore la porte-parole du Snep, le Syndicat national de l’enseignement physique, qui regroupe la quasi-totalité des enseignants en EPS.

Pourtant, à Mayotte encore plus qu’ailleurs, l’UNSS fait des adeptes. De 2.000 élèves licenciés en 2004, on arrive à 5.066 l’an dernier. « Le conseil général a un budget du ministère de la Jeunesse et des sports pour prendre en charge la licence des élèves, qui est obligatoire, ainsi que le transport pour les rencontres et le matériel », poursuit l’enseignante du Snep. « En 2007, il payait 100€ par élève, en 2008 le montant est passé à 48€ par élève, puis à 33€ en 2009. Au mois de juin, ils ont annoncé qu’ils ne donneraient rien pour 2010… »

Si on exclut les rencontres inter-établissements, qui nécessitent du transport, l’UNSS pourrait fonctionner intra-muros, seulement tous les établissements ne sont pas équipés pour les sports les plus demandés : le football et le basket, ainsi que le kayak dans certains collèges. A M’gombani, Kawéni… il n’y a pas de stade au collège, il faut donc se déplacer. Et même cette solution ne serait pas suffisante puisqu’il faudrait faire payer la licence aux élèves, soit 18€ au lieu des 2€ symboliques qui leur étaient réclamés jusque là.

 

Un possible sauvetage de l’UNSS national

 

La semaine dernière, le responsable académique de l’UNSS, Lionel Marin, a informé les 150 professeurs d’EPS concernés que le conseil général ne verserait pas de subvention, provoquant la colère de ces derniers. Sans interlocuteur privilégié, ils ont frappé à de nombreuses portes, et n’ont jamais réussi à obtenir une discussion avec Hassani Ali, pourtant conseiller général de Mamoudzou 1, responsable de la jeunesse et des sports. « Il nous a simplement fait dire que le CG n’a pas d’argent. »

En désespoir de cause, le Snep a contacté Jean Fayemendy, secrétaire national du Snep et administrateur de l’UNSS, qui leur avait rendu visite sur l’île au mois de février dernier. M. Fayemendy a suggéré au bureau national de l’UNSS de ne pas prélever immédiatement le montant des licences des élèves, leur permettant de démarrer les activités sans la subvention. Le bureau national n’a pas encore rendu sa décision, on peut comprendre sa crainte de ne jamais toucher l’argent qu’il accepterait d’avancer.

En attendant une réponse, les enseignants et les élèves sont dans l’incertitude, de même que pour la natation, sujet dont ils devaient parler ce jeudi soir avec le vice-recteur pour connaître l’avancée des discussions avec le conseil général.

 

HF

Journées du Patrimoine 2010

 

{xtypo_dropcap}D{/xtypo_dropcap}eux jours pour découvrir ou redécouvrir l’histoire de Mayotte. Avec plus de 30 manifestations sur l’île, les Journées du patrimoine sont axées, cette année, sur le passé colonial et la culture traditionnelle notamment la musique. Deux raisons expliquent le choix de ces thèmes. Tout d’abord la départementalisation de Mayotte dans les mois qui viennent est, en effet, l’occasion de revenir sur le passé de l’île. Un passé marqué par un patrimoine oral basé sur les chants, les contes et les récits. Mais la mémoire de Mayotte s’inscrit aussi dans l’histoire de l’esclavage et le passé colonial, deux sujets auxquels une exposition sera consacrée. D’autre part, ces manifestations viennent comme une ?répétition? de l’évènement national ?2011, année des Outremer français?.

 

Revenir sur le patrimoine mémoriel de Mayotte

 

Trois expositions ont pour thème l’Histoire de Mayotte. Les archives départementales ouvrent ainsi leurs dossiers sur l’esclavage et les témoignages oraux. La direction des langues régionales revient quant à elle à la version arabe et ses traduction du traité de cession de Mayotte à la France du 25 avril 1841. Toutes ces expositions seront visibles dans les jardins de la Résidence, sur Petite Terre.

Mais l’histoire de Mayotte se retrouve aussi dans la pierre. L’exposition ?Construire en terre mahoraise? en Petite Terre, dans les locaux de l’ancienne Alliance française, raconte l’histoire de la brique de terre, son évolution et l’adaptation de cette technique de construction traditionnelle avec l’architecture moderne. L’objectif est de réfléchir sur la place des matériaux végétaux et écologiques dans les constructions d’aujourd’hui. Les collèges et lycées de Doujani, M’tzamboro, Tsimkoura et Pamandzi ouvriront pour cette occasion leurs portes samedi 18 septembre pour découvrir l’architecture scolaire.

 

Sauvegarder et valoriser les musiques, danses et instruments traditionnels

 

Deuxième thème de ces Journées du patrimoine : la musique. Les Journées du patrimoine sont en effet l’occasion de présenter les résultats d’une étude de trois ans menée par l’ethnomusicologue Victor Randrianary, sur un état des lieux des musiques et danses mahoraises, dont certaines sont en voie de disparition. Le but est de sauvegarder les traditions musicales peu connues comme l’upatzu ou la flute firimbi. Les travaux de cette étude seront présentés au faré de la Case Rocher le 18 septembre à 17h45.

Le patrimoine oral est aussi mis à l’honneur avec des spectacles autour du conte mahorais. Pour écouter l’histoire de ?La princesse et son papa djinn? en shimaoré, kibushi et français ou ?La liane Lahi Rengo?, il vous faudra vous rendre dans les jardins de la Résidence le dimanche matin.

Vous pourrez ensuite enchaîner dans l’après-midi avec un spectacle de danses traditionnelles ?Ouzouri wa m’troumche? (?La beauté de la femme?) et la pièce de théâtre jouée par les Enfants de Mabawa : ?Liberté?, une pièce d’Alain Kamal Martial autour de la lutte contre l’esclavage menée par les femmes africaines. A voir sur la grande scène de Dzaoudzi.

 

Malika Ziane

Amélioration de l’offre de soins

 

{xtypo_dropcap}L'{/xtypo_dropcap}annonce au personnel de la maternité de Koungou il y a deux semaines a surpris et mécontenté certains. Prévue pour le 20 octobre, l’ouverture de la maternité de Dzoumogné devait entrainer la fermeture des maternités dites « rurales » de Bandraboua et M’tzamboro, mais pas celle de Koungou.

« On nous avait annoncé que nous ne fermerions que lorsque l’extension de la maternité de Mamoudzou serait faite, car sur les 500 accouchements par an qui ont lieu à Koungou, une partie sera déplacée à Dzoumogné, mais les femmes qui habitent Koungou et Majicavo préféreront aller à Mamoudzou qui est plus proche, mais qui n’a pas la capacité d’accueillir ce surplus », affirmait une des sages-femmes de Koungou.

A l’Agence régionale de santé de l’océan indien (ex-Dass), on répond que cette décision prise sur le tard répond à une politique de sécurité sanitaire et tend vers le modèle métropolitain. « Ça a commencé dans la Meuse à l’époque où j’y travaillais », se souvient la directrice Danielle Mouffard. « Sur les quatre maternités, trois ont été fermées pour devenir des centres de consultations où les patientes effectuaient leurs consultation lors de la grossesse, à l’exception de celle du 9e mois qui se fait sur le lieu de l’accouchement. Après l’accouchement, ces centres s’occupaient du suivi de grossesse. Mais les accouchements sont centralisés sur une grosse maternité. »

A Mayotte pour l’instant, le schéma d’organisation sanitaire élaboré au début des années 2000 prévoyait simplement la fermeture progressive des petites maternités rurales – une quinzaine autrefois – au profit de cinq maternités intercommunales plus modernes et plus sécurisées qui sont celles de Kahani, Dzaoudzi, M’ramadoudou, Dzoumogné et Mamoudzou, cette dernière accueillant tous les accouchements à risques de l’île.

 

8 M€ pour agrandir Mamoudzou

 

« Les fermetures de Bandraboua, M’tzamboro et Koungou sont prévues depuis longtemps par ce schéma. Koungou aurait du attendre l’extension de Mamoudzou, mais c’est devenu inutile car nous avons augmenté notre nombre de lits en chirurgie, donc les patientes en chirurgie gynécologique iront occuper ces nouveaux lits, libérant ainsi de la place en maternité, ce qui permettra d’accueillir les femmes de Koungou », rassure Alain Daniel, le directeur du CHM.

Dans l’idéal, les autorités sanitaires préféreraient voir toutes les femmes de Koungou ne présentant pas de grossesse à risque se diriger vers Dzoumogné, mais ont bien conscience qu’une partie de la population refusera un tel déplacement, pour des raisons financières ou par peur des contrôles de police. C’est pourquoi, sur le modèle métropolitain, la maternité de Koungou deviendra à partir d’octobre un centre de consultations.

« Si les femmes ne viennent pas aux consultations parce que Dzoumogné est trop loin, les sages-femmes se retrouveront confrontées à de nombreuses grossesses non suivies, donc risquées », explique Mme Zabibo, la cadre sage-femme. « Une sage-femme sera donc présente dans les locaux de Koungou, qui ont été rénovés cet été, pour faire des consultations, du lundi au vendredi de 7h à 14h, avec un jour par semaine un médecin qui pratiquera les examens. »

Un système pour l’instant unique à Koungou, dont le CHM fera le bilan au bout de quelques mois pour déterminer ou non sa réussite et donc sa poursuite. Avec l’ouverture – attendue – de Dzoumogné, le réseau des maternités est conforme au schéma élaboré il y a plusieurs années, et sera conforté par les travaux de Mamoudzou l’an prochain.

« L’ARS nous octroie une enveloppe de 8 M€ pour rénover notre bâtiment mère-enfant qui est vieux de 10 ans », se réjouit Alain Daniel. « Les travaux démarreront début 2011 pour 18 mois et permettront de passer de 45 à 72 lits en maternité et de 4 à 7 salles d’accouchement, ainsi que de renforcer nos moyens humains. » En attendant un lointain futur où la natalité aura suffisamment baissé pour centraliser les accouchements sur Mamoudzou et faire des autres maternités des centres de consultations…

 

Hélène Ferkatadji

 


 

Pas d’ambulance privée pour l’instant

La réorganisation de la répartition des centres hospitaliers pose la question du transport sanitaire, et de la possibilité de faire du transport privé, comme en métropole. « Nous essayons de faire venir ici le décret portant sur le transport sanitaire privé. Il y a quelques aspects à voir comme la définition des zones tarifaires, mais il est vrai que cela devient une urgence », explique Mme Mouffard.

Pour le directeur du CHM, il n’y a pas tant d’urgence car l’hôpital prend le relai. « Chaque centre dispose de 4 ambulances de jour et 3 de nuit, avec deux ou trois ambulanciers à disposition. Il peut arriver qu’il y ait des problèmes dus à des appels simultanés sur le même secteur, mais c’est maintenant réglé par la présence des pompiers qui sont en permanence à M’ramadoudou, à Chirongui et à Acoua. » On compte environ 500 accouchements par an qui ont lieu à domicile faute de temps et ensuite pris en charge par les pompiers ou les ambulanciers.

 


 

Le CHM paye pour les PMI

Nous l’avions annoncé en fin d’année dernier, depuis début 2010 le conseil général a considérablement réduit le budget des PMI, estimant qu’il n’avait pas à payer pour les soins aux sans papiers. « Le conseil général est légitime à ne plus payer ce qu’il prescrit, à savoir les vaccins, les examens de grossesse et la contraception », reconnait Mme Mouffard. Le coup de ces prestations est assuré en métropole par la CMU pour les assurés sociaux et l’AME pour les sans papiers.

Ces dispositifs, réclamés par le conseil général, n’existant pas à Mayotte, c’est le CHM qui tente de compenser avec une enveloppe de l’Etat pour payer contraception, vaccins et examens aux patientes de PMI non assurées sociales, en passant les commandes qu’il fournit aux PMI. Si l’instauration de l’Aide médicale d’Etat n’est pas prévue avant au moins 4 ans, il se pourrait qu’un dispositif similaire réservé aux soins de grossesses soit mis en place avant cela.

Stim contre Matis : fin du conflit

 
 

Après 4 jours de grève, les 90 adhérents du syndicat de transport interurbain de Mayotte (Stim) obtiennent satisfaction sur l’essentiel : le paiement d’une avance correspondant aux heures effectuées depuis le 25 août. Amine Mooland, le patron de Matis, concessionnaire du marché de transports scolaires, sauve également l’honneur : en échange du paiement, les sous traitants ont tous signé le contrat de prestations de services objet du conflit. « Nous sommes satisfaits de l’accord. Personne n’a gagné, personne n’a perdu. Le bons sens l’a emporté », se réjouit-il, indiquant qu’il restait encore sur le territoire le temps de réceptionner les factures des transporteurs et de payer la note. La manifestation des élèves qui ont bloqué l’île dans la matinée de jeudi a sans doute contribué au dénouement de la grève. De même que l’implication du directeur du travail, médiateur désigné par le préfet pour trouver une solution négociée à la crise.

 
 

Les conditions de travail étant maintenant sécurisées, sur une base légale, Amine Mooland dit pouvoir assurer le service à 100% dès ce vendredi matin. Il devra cependant engager une autre bataille juridique pour convaincre les membres du Stim d’accepter la proposition de création d’une société coopérative permettant, entre autres objectifs, de gérer préventivement les litiges qui pourraient opposer à l’avenir le concessionnaire et les contractants. Si tout le monde se satisfait de la reprise du travail, en revanche les élus subissent les critiques sarcastiques : « Une fois de plus, le conseil général a été incapable de gérer un conflit qui relève de sa compétence », ironisait un dirigeant syndical après la réunion à la préfecture.

 

Une ligne de bus interurbain

 

{xtypo_dropcap} »O{/xtypo_dropcap}n ne peut pas attendre plus longtemps… Il faut régler le problème des embouteillages à Mamoudzou », a lancé d’emblée M. Cloix, du cabinet Cloix et Mendes-Gil. Son bureau a été choisi pour la mise en place de la ligne de bus. En 2006, le Cete Méditerranée (Centre d’études du ministère de l’Equipement) avait prédit que Mayotte serait saturée en 2017. « Il semble que cela soit déjà atteint. Chaque année 1.500 nouvelles voitures s’ajoutent sur les routes de l’île », a-t-il renchéri.

Le cabinet Cloix et Mendes-Gil a dix huit-mois pour la mise en place de ce nouveau mode de transport. Durant cette période, quatre phases de travail ont été déterminées. D’ici le mois de décembre, « on va regarder les besoins en service. Une analyse socio-économique a déjà été faite en 2007 pour identifier les flux et les besoins en gares… ». Ensuite, s’en suivront des questions sur les infrastructures, ainsi que la mise en concurrence de ce nouveau marché.

Zaïnadine Idaroussi, chargé de mission au comité du tourisme, a rappelé que « les premiers concernés par ces bus étaient les passagers. Il faut que le tarif soit abordable ». Un positionnement qui a été partagé par tous. Madi Baco de la fédération des taximen a quant à lui rappelé l’importance « d’organiser des transports dans l’île », mais « il ne faut pas oublier les taximen ». A M. Cloix de rassurer : « le but n’est pas de casser les taxis qui font vivre beaucoup de familles. On veut faire quelque chose de pérenne. »

Madi Baco a été aussi rassuré par le représentant du groupe Matis qui a pris l’exemple de l’île Bourbon : « à la Réunion, les taxis ont été intégrés au réseau interurbain, donc il ne faut pas qu’ils aient des inquiétudes ». Les bus ne desserviront pas l’intérieur de Mamoudzou. Les taxis garderont leur clientèle. Pendant une heure et demie, différents points ont été abordés, notamment un service de transport autre que terrestre. « Pour solutionner le problème des bouchons, pourquoi ne pas faire des liaisons maritimes directes au départ de Pamandzi ou Mamoudzou vers différents endroits de l’île », a proposé Zaïnadine Idaroussi. Jérôme Brasseur, consultant au cabinet Cloix et Mendes-Gil répond que « c’est une des solutions que l’on étudie ».

Ces bus tant attendus règleront partiellement le problème des embouteillages dans Mamoudzou en attendant la mise en place de la ligne urbaine.

 

Kalathoumi Abdil-Hadi

03/09/10 – Observez les tortues avec Oulanga na nyamba

L'association Oulanga na nyamba ("Environnement et tortues") présente son espace muséographique appelé le "bateau de la tortue" situé en Petite Terre, à 10 minutes à pied de la barge. Le vieux bateau de pêche seychellois posé à terre en bord de lagune permet aux scolaires de venir découvrir les tortues avec, en plus du musée, le spectacle à marée haute, depuis la plateforme, de tortues de toutes tailles qui viennent s'alimenter dans le chenal de la lagune des Badamiers. Enseignants, collectivités, groupes touristiques, faites découvrir le milieu marin aux jeunes et moins jeunes ! Contactez l'association à oulanga.nyamba@gmail.com et au 0639 69 23 29. Il est nécessaire de réserver suffisamment à l'avance car la visite dépend des horaires de marées.

L'association organise également des sorties régulières d'observation des pontes de tortues, accompagnées et commentées afin de limiter les dérangements (en constante augmentation). Il est fortement conseillé aux nouveaux arrivants de ne pas se rendre sur la plage pendant la nuit sans encadrement. Pour les plus motivés et les baroudeurs, l'association organise aussi des nuits complètes sur des plages isolées (dépaysement garanti !) pour des actions de dissuasion du braconnage.

03/09/10 – Persistance et circulation de la dengue à Mayotte

Depuis le mois de mars 2010 Jusqu'-au 01 septembre 2010, il a été confirmé 75 cas de dengue et 31 cas probables. Ces cas sont autochtones. Il n'y a pas eu de dengue sévère ni de décès lié au virus. Ce sont de cas de dengue simple. Le virus est du type 3. La situation est stable mais le virus circule, notamment en petite terre ou la transmission est plus importante que dans le reste du territoire. La vigilance est recommandée à l'approche de la saison des pluies.

03/09/10 – Une quinzaine de personnes interpellées au marché de l’Aïd

Une vaste opération de contrôle a été menée par la Police Nationale, jeudi en fin de matinée sur le site du marché de l'Aïd à Mamoudzou. En raison des nombreuses plaintes pour vol à la tire, la sécurité publique a mis les grands moyens après deux jours de surveillance par la BAC, ce sont 25 fonctionnaires (BAC et BSU) qui ont été dépêchés sur la zone afin de contrôler les passants. Au terme d'une heure, les policiers sont rentrés au commissariat avec une quinzaine d'individus. "Cela ne signifie pas forcément que ce sont des voleurs, mais ces individus n'étaient pas en mesure de justifier de leur identité" soulignait le lieutenant Chamassi. Depuis le début du marché, le 16 août dernier, ce sont plus d'une dizaine de plaintes qui ont été déposées au commissariat de Mamoudzou, avec un pic en milieu de semaine dernière, où cinq plaintes ont été déposées en une seule journée.

03/09/10 – Le dauphin échoué à M’zouazia n’avait jamais été observé à Mayotte

Le dauphin qui s'est échoué lundi matin sur la plage de M'zouazia est une espèce qui n'avait jamais été observée à Mayotte, a révélé mercredi soir Franck Charlier, membre du réseau national échouages des mammifères marins et président de l'association Oulanga na nyamba. Il s'agit d'un dauphin bleu et blanc (Stenella coeruleoalba). C'est une espèce océanique présente dans la région, mais essentiellement en zone tempérée chaude (sud de Madagascar, au large de l'Afrique du sud et au sud des Mascareignes).

Elle a toutefois déjà été observée en zone tropicale mais pas dans le Canal de Mozambique avec quelques observations aux Seychelles. L'identification a été réalisée par le Centre de recherches sur les mammifères marins de l'université de la Rochelle. L'animal sera autopsié par un spécialiste à l'occasion d'une prochaine mission sur Mayotte, ceci pour tenter d'expliquer la raison de cet échouage. Cela porte désormais à 24 le nombre d'espèces observées dans les eaux mahoraises.

03/09/10 – Grève enseignante le 7 septembre

Le syndicat majoritaire du primaire, le Snuipp Mayotte, appelle les enseignants à suivre la grève nationale du mardi 7 septembre pour la défense des retraites, de l'emploi et du pouvoir d'achat. Par ailleurs, le syndicat a été reçu lundi par le nouveau vice-recteur pour l'informer de leurs différentes revendications.

Le syndicat reste sceptique sur l'affirmation de M. Perrin sur sa capacité à accueillir tous les enfants de 3 ans en maternelle. Le vice-recteur s'est engagé à demander au préfet d'intervenir auprès des maires afin que ces derniers assument leurs responsabilités en matière de construction d'écoles et de fournitures scolaires, de même il fera remonter au ministère la demande au sujet de l'indexation des salaires.

"Pour finir, la délégation du Snuipp Mayotte s'est engagée à adopter une démarche constructive avec l'administration et a demandé au nouveau vice-recteur un véritable dialogue social", annonce le syndicat, qui espère "mais sans grande conviction quand même, que le vice-recteur ne tombera pas dans les travers de ses prédécesseurs".

Football – Affaire Etincelles-FC Koropa

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}ffronter un club de l’Hexagone au 7e tour de coupe de France, tous les footballeurs en rêvent à Mayotte. Si le premier finaliste est connu (AS Sada), Foudre 2000 attend encore son adversaire. Celui-ci sera les Etincelles de Hamjago ou le FC Koropa. Les deux clubs, après avoir eu besoin de deux matches sur le terrain (le premier n’est pas allé à son terme, le second a été emporté par les Etincelles) pour se départager, ont entamé une autre confrontation, sur le papier cette fois-ci.

En effet, le FC Koropa à l’issue de la seconde rencontre de ce quart de finale a fait une évocation contre Etincelles à propos d’un joueur qui détiendrait une licence dans un club hexagonal en plus de celle détenue à Hamjago. Or, les règlements sont clairs : il est interdit pour un joueur de détenir deux licences de joueurs dans deux clubs différents.

En première instance, la ligue mahoraise a donné raison au FC Koropa. Les dirigeants d’Etincelles ont fait appel et l’affaire est en cours d’instruction. Ils reconnaissent que leur joueur a bien deux licences, mais réfutent toute accusation de tricherie. “A aucun moment dans ce dossier nous avons eu des éléments nous interpellant sur une éventuelle double licence. Notre joueur a toujours été licencié au club. Depuis 2008, il est parti étudier en Métropole, mais sa licence a été renouvelée automatiquement en 2009 et en 2010. Il n’a jamais demandé de démission et pour nous c’est tout naturellement que nous l’avons fait jouer comme les années précédentes lors des grandes vacances”, explique avec amertume le trésorier des Etincelles Askani Moussa.

Celui-ci estime que la première licence ayant été établie de bonne foi par Etincelles de Hamjago, la seconde établie à Bordeaux n’est pas valable. Par conséquent, son club ne devrait pas être pénalisé.

 

“Le joueur et son club bordelais doivent être sanctionnés, mais pas Etincelles”

 

“Les clubs de Mahorais en Métropole veulent intégrer les jeunes dans une équipe, sans se préoccuper de ce qui a précédé. Notre jeune s’est laissé emporter par cette ambiance mahoraise”, affirme pour sa part Isaka Rachidi, en jurant qu’il n’était pas au courant de l’activité footballistique de son joueur à Bordeaux.

Les dirigeants d’Etincelles considèrent que le club bordelais est en faute puisqu’il aurait du demander une démission pour son joueur. Ce dernier peut aussi être blâmé, puisqu’il aurait dû se renseigner avant de signer dans un autre club. En attendant, c’est son club mahorais qui a été sanctionné et qui risque de voir cette sanction confirmée, d’autant plus que le joueur fautif a marqué le but vainqueur contre Koropa. Il sera probablement sanctionné également.

Etincelles affirme que si la ligue de football était reliée par internet à une base de donnée informatique nationale, à l’instar de ce qui se fait au basket, l’erreur aurait pu être évitée. Le club nordiste se demande également pourquoi l’application de la règle des 50 km ne s’applique pas à Mayotte. Selon Askani Moussa, si un joueur change de club à plus de 50 km, la démission n’est plus nécessaire. Il a fait passer une pétition aux clubs de DH et DHT pour signifier que seuls les clubs mahorais sont pénalisés et souhaite un changement de règlementation à la prochaine assemblée générale.

Si cette affaire a le mérite de mettre en débats la participation des étudiants revenant en vacances à Mayotte, il semble que cela ne suffise pas à convaincre le comité directeur de la ligue pour redonner le gain de la rencontre aux Etincelles.

 

Faïd Souhaïli

Golf Club des ylangs de Combani

 

{xtypo_dropcap}C{/xtypo_dropcap}e sont les compétitions officielles qui redémarrent, mais le golf à Mayotte n’a jamais cessé durant cette période de grandes vacances. Certes, une grande partie des adhérents au club avait quitté l’île, mais quelques-uns ont profité de cette trêve scolaire pour passer du temps au cœur de ces trois hectares parfaitement tondus. Le club de Combani a vu filer, cet hiver austral, une trentaine de joueurs, mais en a récupéré près de soixante-dix déjà, alors que la saison s’ouvre à peine.

Ils sont donc aujourd’hui près de cent quarante licenciés contre une centaine en 2009/2010. Jean-Philippe Welter, directeur pro du GCY, est satisfait de cette évolution depuis les débuts du golf à Mayotte il y a cinq ans, mais son discours ne change pas : « on constate que nos adhérents sont pour la plupart des enseignants, mais le golf est accessible à tous », insiste-t-il, « il n’y a ni question d’âge ni de classe sociale pour y jouer. Il faut venir essayer ».

A ce propos, il rappelle que des initiations gratuites sont toujours ouvertes, les samedis matins entre 10h et 12h. « Là aussi, il y a une augmentation des participations », se réjouit-il. Convaincre les Mahorais de se lancer, d’essayer, les voir remplir le site et les regarder s’initier au golf, c’est tout le plaisir du pro qui n’hésite pas à participer à certaines actions pour faire connaître le club.

Comme la fameuse journée portes ouvertes du GSMA où le stand du GCY était placé juste devant l’entrée, « peut-être un peu trop devant », pense-t-il avec du recul, « les gens sont plus passés qu’ils se sont arrêtés. Il y avait un simple jeu d’essai, pas assez significatif. Mais il y a eu quand même un millier de visiteurs. Nous essaierons pour l’an prochain d’installer un grand filet autour du stand pour qu’ils puissent jouer, s’amuser un peu plus ».

 

Le GCY, un site touristique trop peu mis en avant

 

Une journée portes ouvertes, le club de Combani réalise la sienne chaque année et celle-ci attire beaucoup de monde. La prochaine journée devrait se dérouler le 13 novembre. Pour son développement, le GCY compte surtout sur des partenaires importants : MMC, Total, M. Bricolage, THB, Somaco, Lions club, GSMA, SFR, Cananga… Les compétitions officielles qui redémarrent ce mois-ci portent d’ailleurs leurs noms.

Au mois de mai, avant la trêve, le club de golf avait effectué douze compétitions et autant de tournois, dont le tournoi téléthon des Lions club, le 18 avril, où le vainqueur Anthony Bousseta, 28 ans, s’est qualifié pour la finale nationale qui aura lieu à Paris dans deux semaines. Mais pour redémarrer la saison, c’est un tournoi « convivial » et non pas officiel qui sera organisé : la « Coupe de la rentrée ». Celle-ci permettra aux anciens et nouveaux adhérents du club de se réunir, de se connaître, d’échanger, de partager un moment sportif et amical. La soirée barbecue clôturera la journée.

Niveau réaménagement, Jean-Philippe Welter a profité de la trêve scolaire pour réaliser des travaux. Ainsi, une rivière et des grills ont été aménagés, des fleurs ont été plantées autour du site et bien sûr la pelouse a été tondue, de bout en bout. « Ici, on ne fait pas de tort à la nature », déclare-t-il alors que la pluie se met à tomber, « pas d’engrais, pas d’arrosage. On fait selon le temps, selon ce que décide la nature (…). Le GCY est un site touristique, mais ceci est trop peu mentionné lorsque les responsables du tourisme mettent en avant Mayotte à l’extérieur », regrette le gérant du club.

Le pro peut néanmoins se consoler avec le retour de la section sportive de golf au collège de Tsingoni dans un premier temps. Celle-ci existait entre 2006 et 2009 avant d’être radiée du programme scolaire des collégiens en 2009/2010. « C’était à l’époque deux cents élèves qui venaient pour deux à trois heures d’initiation par semaine. C’est une bonne chose pour le club, pour le golf et pour les élèves. »

 

Ichirac Mahafidhou

 


 

Comment s’inscrire ?

Une licence de 50 euros plus une adhésion de 60 euros par mois suffisent pour pouvoir profiter du Golf club des ylangs, ouvert tous les jours de 7h à 19h.

Pour les enfants de 7 à 16 ans, une école de golf est ouverte. L’adhésion est de 240 euros l’année.

Par ailleurs, il est possible de déjeuner sur place, le GCY, en collaboration avec le restaurant l’Avalanche, propose tous les jours et sur réservation, des plats réunionnais et autres plats traditionnels mahorais.

Rentrée scolaire : « Familles de Mayotte » au secours des redoublants

Education : Rentrée scolaire - "Familles de Mayotte" au secours des redoublants

 

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap}lors que les élèves achèvent leur première semaine de cours, « plus d’une centaine » de redoublants non inscrits pour l’année scolaire 2010/2011 recherchent encore un établissement. Pour l’association Famille de Mayotte, qui depuis quatre ans accompagne au quotidien les familles dans les démarches de la vie courante, le problème est alarmant : « laisser ces enfants sans école, et donc à la maison ou dans la rue, c’est créer délibérément un système de délinquance. Ils sont exposés au danger et cela risque de nous dépasser dans quelques temps », s’inquiète Badria Madi, présidente de l’association.

64 jeunes ont répondu au communiqué de Familles de Mayotte, qui appelait au rassemblement le week-end dernier sur la capitale. Sur place, tous ont fait part de la difficulté à se réinscrire. Certains n’oublieront pas les réponses expéditives des lycées suite à leur initiative. « Lorsque j’ai démarché à Kawéni, la secrétaire m’a carrément lâché : « vous n’aviez qu’à avoir votre bac ! ». » Un autre disait qu’on lui a conseillé ironiquement d’abandonner l’école et de tenter le GSMA… « Comme si notre échec ne nous suffisait pas », déplore une élève présente le jour du rassemblement.

Toute la matinée de samedi, les membres de l’association ont relevé ces différents témoignages avant de récupérer les lettres de motivation et pour certains les bulletins scolaires présentés aux établissements scolaires pour leur réinscription. Avec ces éléments en mains, elle compte se rapprocher du vice-rectorat et du conseil général pour trouver des solutions au plus vite.

 

« Tout le monde sait. Ils doivent faire des chiffres, ils se soucient donc de la quantité au détriment de la qualité »

 

« J’espère que l’Etat et la Collectivité prendront leurs responsabilités face à ce problème », estime Badria Madi. Elle argumente : « le système qu’ils ont créé et qu’ils maintiennent est la cause principale de l’échec de nos élèves, que ce soit avant ou après le bac. Tout le monde sait comment ça fonctionne. Ils doivent faire des chiffres, ils se soucient donc de la quantité au détriment de la qualité. Beaucoup d’élèves passent en classe supérieure malgré leur niveau moyen, voire faible ou très faible même. Ce système se fait ressentir à la fin du cycle scolaire, à l’aube des examens, et bien sûr il est trop tard. Ils veulent scolariser tout le monde, mais pour avoir quoi au final ? ».

Le délégué des parents au lycée de Kahani, Chebani Allaoui n’en pense pas moins : « Un enfant qui mérite de redoubler doit redoubler », se positionne-t-il, « mais ici, on le fait passer. On croît lui faire gagner du temps, mais bien au contraire. Et les parents sont contents car leur fils ou leur fille monte de classe (…) Ce système doit s’arrêter car ça nuit fortement à l’éducation scolaire de nos enfants ».

Des résultats sont tout de même à notifier suite peut-être à ce début de mouvement. D’une part le vice-recteur a promis lundi dernier que les lycéens ayant raté leur bac pour la première fois auront une place dès ce vendredi, et d’autre part une seconde classe de sciences et technologies a été créée à Kahani. Les 14 lycéens qui avaient échoué dans cette option au bac l’été dernier (sur 30 élèves, soit près de 50%) ont donc repris le chemin des cours. Seulement, des dizaines d’autres redoublants restent sans école à ce jour. Des redoublants en terminale, en Bep, en Cap, au collège… Tous attendent sans vraiment savoir quoi faire.

L’association Familles de Mayotte assure qu’elle n’abandonnera pas le combat jusqu’à ce que tous, sans exception, puissent avoir une situation acceptable.

 

Ichirac Mahafidhou

02/09/10 – Le maire de Koungou en garde à vue

Ahmed Souffou, maire de Koungou, a été mis en garde à vue ce mercredi par la police aux frontières pour aide au séjour irrégulier. Interpellé aux premières heures de la journée à son domicile de trois étages en compagnie de six jeunes hommes en situation irrégulière, le maire de Koungou, ancien comptable de la commune et actuellement en poste à la mairie de Mamoudzou, a vu sa garde à vue prolongée. Cette interpellation fait suite à une descente la semaine dernière dans le quartier Caro Boina où habite Ahmed Souffou, qui aurait fait apparaître un 2ème compteur électrique. Celui-ci pourrait s'avérer alimenter en électricité des logements loués à des clandestins de Koungou… jusqu'à Trévani !

Les clandestins – logés dans des bangas et autres taudis insalubres sur les hauteurs de la 2ème commune de l'île – s'acquittent de "loyers" mensuels, alors qu'ils occupent un terrain… communal, classé dangereux en raison des risques d'éboulements importants. Des opposants au maire lui reprochaient régulièrement ses incessants allers-retours à Anjouan, où il loge dans un établissement hôtelier de Ouani qui n'est pas peu cher, alors que la commune est quasiment à l'abandon, les écoles dans un état déplorable, les ordures parfois ramassées… Le maire de Koungou a dormi cette nuit dans une cellule en garde à vue en Petite terre. L'enquête est en cours.

02/09/10 – Kadri signe à Cholet

Le jeune Kadri Maanroufou, ancien pensionnaire du Basket Club de M'tsapéré a intégré le centre de formation du Cholet-Basket, champion de France de Pro A de basket. Celui-ci a été repéré au sein de la sélection réunionnaise au tournoi cadets de Montaigu auquel participait également Idriss de Vautours. Jean-François Martin, entraîneur du centre de formation de Cholet était en contact avec le conseiller technique sportif de la Réunion, Daniel Martinou, depuis le mois de juin. "La sélection de la Réunion à montrée des choses très intéressantes face à des équipes du championnat de France cadets. Kadri s'est affirmé à nos yeux comme le leader offensif et défensif de son équipe. Il montre un jeu offensif très intéressant ainsi que des qualités défensives grâce à son envergure et son anticipation. Il a des qualités pour évoluer dans le championnat de France cadets.

Nous souhaitons développer son sens tactique son tir extérieur et ses qualités physique afin qu'il évoluer cette année dans le groupe espoir. Kadri va devoir avant tout montrer de grandes qualités d'adaptation afin de s'acclimater à la vie en métropole, au rythme scolaire afin de réussir son projet, au rythme d'entraînement, au climat bien différent de Mayotte ainsi qu'à l'éloignement de sa famille" détaille l'entraîneur de Cholet. Kadri est entre de bonnes mains puisque Cholet a formé notamment Antoine Rigaudeau, Jim Bilba, Rodrigue Beaubois, Mickaël Gélabale ou encore Nando de Colo.

02/09/10 – Les compétitions de golf de retour

Ce week-end, le Golf Club des Ylangs de Combani reprend ses compétitions après trois mois d'interruptions. L'activité n'a jamais cessée au cours des grandes vacances, les licenciés du GCY restés à Mayotte fréquentaient régulièrement le site. Pour la rentrée, c'est la "Coupe de la Rentrée" justement qui inaugurera cette nouvelle saison. Cet événement "amical et convivial" n'est pas officiel contrairement aux prochains tournois. Il permettra simplement de réunir les anciens et les nouveaux du club. Une soirée barbecue devrait suivre avant d'attaquer le week-end, les compétitions officielles. Contactez le Pro Jean Philippe Welter au 0639.23.9693 pour inscriptions ou plus de renseignements.

Il se bouge : Daman, réalisateur de clips vidéo et court-métrages

 

{xtypo_dropcap}V{/xtypo_dropcap}êtu comme un ministre, Daman, créateur de Daman Studio et son ami Tchoka tournent un clip vidéo au plateau polyvalent de Chiconi. Il est à la fois acteur, metteur en scène et réalisateur. Les trois caméscopes du studio ont été sortis pour l’occasion. Le réalisateur les règle afin d’avoir tous les angles, ensuite les immobilise. Silence, ça tourne !

Le scénario est digne d’un clip de gangster. Deux bandes mafieuses se rencontrent. Le chef d’une des bandes (Daman) entre en scène, il est accompagné d’une belle fille pour livrer la marchandise. L’acteur déploie son talent et marche les mains dans les poches. Tout autour des jeunes Chiconiens, acteurs pour l’occasion, observent et admirent. Un d’eux chuchote : « Il est bon lui ! ». Mais le perfectionniste considère que la scène doit être rejouée. Alors ils recommencent, l’assistance les encourage : « Vous ne devez pas rire, c’est sérieux ! ».

La scène sera répétée une dizaine de fois. Ensuite, ils rejoueront une scène à peu près équivalente avec des acteurs différents. Daman déplore l’absence des filles dans les scènes. « Quand on fait les castings, il y a beaucoup de filles qui s’y présentent. Mais après, elles ne viennent pas au tournage ! Elles disent que leurs parents ne veulent pas. Pourtant on ne fait rien de mal. » En effet, seules deux filles y participent. Le tournage aura duré deux heures avec comme décors différents lieux de la ville.

 

Un autodidacte

 

Issimaïla a 26 ans, il est étudiant en Master 2 Pro Informatique Industriel à l’université de Metz. En parallèle, il prend des cours de vidéo et de montage sur Internet. Pourquoi ne fait-il pas des études dans l’audiovisuel ? « Après mon bac, je voulais faire un BTS audiovisuel, mais j’avais des notes catastrophiques en anglais et français. Mon dossier a été rejeté ». Non dissuadé par ce refus, il continue à se perfectionner. « Vous savez, j’ai commencé avec le caméscope de ma sœur en 2004 et aujourd’hui, j’ai des projets de réalisation de clip avec le Klan Demba », raconte-t-il.

Ce jeune homme discret, consacre tout son temps et son argent à la réalisation de clips des jeunes rappeurs. De l’argent, il en perd plus que n’en gagne. Et cela l’importe peu, « c’est le début », insiste-t-il sourire aux lèvres. Il vient de débourser environs 2500 euros de ses deniers personnels pour le concert de Studio Live Riddim3. Ce dernier est un regroupement des jeunes chanteurs mahorais. Dans un même clip, il réunit divers styles de chant. « C’est ça le Riddim, ça vient de la Jamaïque », explique-t-il.

C’est la troisième année consécutive que le concert a lieu à Chiconi. Le prochain sera organisé dans un autre village.  Bien qu’en terme financier le concert n’a pas rapporté autant qu’il l’espérait, ce fut quand même un succès pour lui. « On a pu le réaliser et les jeunes de 15 à 20 ans s’y sont rendus en nombre. C’est juste que la date a été mal choisie. C’était le dernier weekend avant le ramadan. Beaucoup de gens étaient en camping… »

La camera est le moyen d’expression de ce garçon timide. « La promotion des musiques mahoraises passent par les clips et l’unité, d’où mes actions », confie-t-il tout en déplorant le manque d’aide financière dans ce secteur.

 

Kalathoumi Abdil-Hadi

Pythagore : « Ma vie c’est le slam »

{xtypo_dropcap}A{/xtypo_dropcap} comme association. Très vite, il devient lui-même chroniqueur de l’émission de slam à la radio. L’idée vient alors de créer un réseau de slameurs, d’aller à la rencontre des jeunes et de proposer à ces derniers de slamer en public : le projet « Slam Aleikoum » est né. Pythagore est choisi pour être président et « slam master », l’animateur qui met l’ambiance dans ces rencontres. Pendant deux mois, durant cet été, Slam Aleikoum organise des « combats de slam », des concours dans les bibliothèques, les brochettis dans des villes, des villages, des quartiers de l’île. Les jeunes viennent lire leur texte en public et un jury, choisi au hasard dans le public, est chargé d’élire le meilleur slameur de la soirée.  Huit clubs sont alors créés comptant vingt adhérents chacun. Dans chaque lieu, une personne est choisie pour développer localement le slam. Une véritable organisation.

Lors de ses déplacements, Pythagore emporte toujours avec lui une valise, « la valise slam », une boite en métal de 20 cm qui contient les textes de slam et des fiches techniques. Il avoue que les débuts étaient difficiles : « Lorsque j’étais à Tsingoni, je rencontre un jeune et je lui demande s’il veut écrire un slam. Il répond qu’il ne s’intéresse pas à cela. Je lui propose de venir dans nos réunions.  Je lui ai dit : « Tu n’es pas obligé de rester, pas obligé d’écrire. Viens et tu verras ». Il est venu et depuis, il est devenu le représentant slam de Tsingoni ».

« Avec le slam, j’ai appris à m‘échapper de ma prison. »

R comme révolte. Pythagore est aussi un personnage. Son physique imposant cache en réalité une personne sensible presque réservée. Rien à voir avec l’animateur des soirées slam : « c’est vrai je suis réservé. Plus jeune, je me réfugiais dans les mathématiques, un peu pour fuir quelque chose. Avec le slam, j’ai appris à m‘échapper de ma prison. Le slam m‘a libéré. Il me permet de parler de tout, même des sujets interdits ». Le slam est aussi une manière de crier sa colère autrement : « Ce qui m’énerve c’est d’entendre tout ce qu’on dit sur les jeunes. On les associe à la violence, à tous nos problèmes. C’est faux ! Et le slam est la preuve que ces jeunes ont d’autres préoccupations que la bagarre. Beaucoup parlent d’amour par exemple. En réalité, beaucoup de jeunes ne demandent qu’à s’exprimer. Mais ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’être écrivain, de donner son avis ».

T comme thèmes. Pythagore comme tout les clameurs ont des thèmes, des sujets de slam favoris : « J’écris beaucoup de slam sur l’amour, sur l’esclavage et mes racines africaines ». Il y a trois ans, Pythagore part au Rwanda et découvre  la culture des Hautes Vallées de l’Afrique, le berceau de l’Humanité : « J’ai pu ressentir cette culture africaine et les liens avec mon île. C’est de là que viennent certaines de nos croyances traditionnelles. Je ne fais d’ailleurs pas de différence entre les Noirs africains et les Noirs à Mayotte. Ce sont tous les mêmes hommes. Je n’aime pas la façon dont certains traitent les réfugiés africains à Mayotte ».

« Pour moi le slam c’est le PARTAGE ».

A comme aventure. Les rencontres qu’organise Slam Aleikoum ne s’arrêtent pas là : « Mon but c’est que le slam soit reconnu ». La formation signe des partenariats avec d’autres associations telles que les Enfants de la Lune et l’ADSM. Elle s’implique aussi dans la prévention contre le SIDA avec des opérations comme « Un slam dit, une capote offerte ». Ils ont aussi une ligne téléphonique et un blog*, et compte bien investir les cours de l’école : « on essaie de rentrer en contact avec les professeurs de français dans les écoles pour développer le concept »

G comme groupe : « Je suis le président mais en réalité nous sommes un groupe. On est aujourd’hui 400 adhérents. Notre mouvement se veut même international ». Slam Aleikoum a déjà des contacts avec Madagascar et la Réunion.

E comme expression. Le slam est avant tout un moyen de s’exprimer, de communiquer : « Contrairement à ce que l’on pense, le slam ne demande aucun effort d’orthographe. Quand j’écris, je ne fais pas attention. L’histoire, tu l’inventes dans la tête. Du moment que tu sais parler, tu es slameur. Tu peux le dire en français ou en shimaoré. Tu peux avoir six ou soixante ans, mais tu auras toujours quelques choses à dire, à raconter. Pour moi le slam c’est le PARTAGE ».

Malika Ziane

Eliasse, des projets plein la tête

 

{xtypo_dropcap}L{/xtypo_dropcap}es 15 et 16 juillet, c’est à La Rochelle, en Charente-Maritime, qu’Eliasse est monté sur scène aux côtés des autres lauréats du concours 9 semaines et 1 jour. Une belle expérience pour le musicien qui représentait Mayotte, même s’il regrette de n’avoir pu se donner d’avantage, « c’est dommage dans le sens où avec un seul morceau, on n’a pas le temps de vendre un spectacle, mais aussi parce que tout le stress d’un concert repose sur une chanson. Mais j’y allais aussi dans l’optique de rencontrer des musiciens. Chaque artiste était accompagné par un groupe de 5 musiciens et 2 choristes, je n’avais jamais joué dans cette configuration et j’ai beaucoup apprécié » relate Eliasse. Une rencontre entre professionnels était également organisée en marge des concerts mais ces derniers n’ont pas tous répondu présents, chose que regrette également le musicien qui n’a pas pour autant perdu son temps et a pris contact pour sa prochaine tournée métropolitaine prévue en janvier 2011.

« J’ai eu des bons retours sur le concert aux Francofolies puisque des spectateurs ont pris contact avec moi via mon myspace. Il y a eu également un bon feeling entre les lauréats du concours 9 semaines et 1 jour » souligne Eliasse, qui a tout de même pu échanger quelques mots avec Gérald De Palmas et Féfé, qui assuraient le show sur la même scène.

 

« Tsenga 2 » en enregistrement

 

A peine le temps de profiter de la quiétude mahoraise en période de vacance scolaire, que le musicien prépare de nouveau ses valises pour repartir en Bretagne cette fois, où il va travailler avec Mikidache et M’toro Chamou à l’enregistrement de « Tsenga 2 » durant un mois. Dans un lieu tenu secret, loin de tout, les trois compères vont répéter puis enregistrer les morceaux travaillés en amont lors d’une précédente séance de travail à Mayotte au mois de mai.

Les trois artistes vont collaborer avec le batteur Brice Wassy – qui a accompagné entre autres Manu Dibango, Salif Keita et Busi Mhlongo – et François Puyalto, bassiste de renom qui a tourné récemment avec Emily Loizeau. « Nous voulions des musiciens expérimentés qui puissent eux-aussi apporter leur pierre au projet ». Abdallah, percussionniste, membre du groupe d’Eliasse, fera également partie de l’aventure, de même que Bo Houss et Zaïnouni, pour des collaborations sur l’album. « L’idée de Tsenga 2 est de mettre sur la table des chansons de chacun et de les travailler ensemble pour que le résultat soit un vrai mélange », explique Eliasse. La sortie de l’album est prévue pour la fin du premier semestre 2011, et sera accompagnée d’une tournée en avril-mai en métropole, en juin à La Réunion et en juillet à Mayotte. La production, Bouquin Affamé, qui avait déjà produit le premier album Tsenga met clairement les moyens pour que le projet rencontre un large public.

 

Marion Châteauneuf

 


 

Trois concerts en novembre

Afin de préparer son nouvel album, mais aussi pour mieux appréhender la tournée métropolitaine, Eliasse et son groupe organiseront trois concerts en novembre dans des lieux largement connus du public mahorais. Le batteur malgache, Jimmy, sera de la partie aux côtés d’Abadallah, Manu et bien sûr Eliasse. Le groupe communiquera plus largement sur ces évènements dans un avenir proche mais on sait d’ores et déjà que les fonds récoltés serviront à financer la tournée métropolitaine de janvier, pour lesquelles quatre dates sont déjà calées à Paris, Tours, Châteauroux et Vendôme.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes