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Emmenée dans les fourrés à la pointe Mahabou

Jeudi 1er mai en fin de matinée, un homme entraine une fillette de 10 ans dans les fourrés du côté de la pointe Mahabou avec l’intention de l’agresser sexuellement. Mais la fillette se débat, parvient à échapper à son agresseur et à trouver refuge auprès d’un promeneur. La police mène l’enquête pour retrouver l’auteur de l’agression.


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Battle of the year : Atomic sort vainqueur

Treize crews se sont affrontés cette année, à coups de chorégraphies et d’acrobaties, sur la scène installée place de la République.
Cette fête du hip-hop, organisée par les associations Hip hop évolution et Attitude, est devenue un événement incontournable qui, chaque année, monte en puissance. Le paquet avait été mis sur la sécurité, et en effet, à l’exception de quelques échauffourées rapidement maîtrisées, aucun incident majeur n’est venu gâcher la soirée. Il faut dire que société privée, polices nationale et municipale ainsi que les jeunes du BSMA étaient sur le pied de guerre et veillaient au grain. La manifestation débutée sur les coups de 19 heures, aura rassemblé plusieurs milliers de personnes. Et l’on peut dire qu’Abdallah Haribou, le président d’Hip-hop évolution, a de quoi être fier de la graine qu’il a planté il y a déjà quatre ans.

Treize crews avaient été retenus pour cette édition et au terme d’un premier passage devant le public et le jury composé de trois danseurs professionnels, seuls huit ont été retenus pour accéder aux quarts de finale. C’est là que le show a débuté, savamment orchestré par MC Maleek, chargé d’animer, arbitrer et surtout faire monter la pression, sur les sons balancés par DJ Marrrtin.

Les crews se sont affrontés en battles, ces combats de danse où les participants rivalisent de technicité et de figures spectaculaires. Nul ne doute sur le fait que les danseurs de l’île sont particulièrement doués pour les acrobaties, mais la synchronisation et l’originalité des chorégraphies restent encore à travailler.

La finale a opposé, sans aucune contestation possible, les deux meilleurs groupes : Atomic de Passamainty et Team Legend de Maoudzou. Le jury a eu du mal à départager les jeunes, mais ce sont ceux d’Atomic qui ont remporté sa faveur et qui représenteront donc Mayotte lors de la finale de la Battle of the year en juillet prochain dans les arènes de Nîmes.

Cet événement mondial réunit des crews du monde entier et le niveau est tel qu’il faudra que les danseurs de Passamainty s’y préparent sérieusement. Ils bénéficieront d’un coaching avec les danseurs professionnels venus pour l’occasion dès cette semaine. Sérieux, travail et discipline, voilà ce que l’on attend de ces danseurs amateurs qui chaque année s’attirent les félicitations des professionnels qui viennent sur l’île. La passion qui les anime l’emporte sur les conditions difficiles dans lesquelles ils pratiquent leur art, sans lieu pour répéter, souvent à même le bitume, et parfois sans chaussures.

M.C.

Agression à Kawéni : personne n’a réagi

C’est aux alentours de 9 heures mardi matin qu’une jeune femme se rendant sur son lieu de travail a été violemment agressée par deux individus. Alors qu’elle circulait sur la route de la grande traversée, la victime s’est fait surprendre par deux hommes, âgés de plus de 20 ans, qui ont tenté de l’attirer vers la rivière qui circule en bordure du magasin Hyper Discount. « Ils ont surgi de nulle part, l’un s’est mis devant moi et m’a attrapé par le poignet, le second me poussait derrière pour m’éloigner de la route » relate la jeune femme, traumatisée.

Faisant preuve du courage des désespérés, elle s’est débattue, a crié, cherchant de l’aide auprès des passants et des automobilistes, en vain. À une heure de grande affluence, personne n’a daigné prêter attention à cette femme, violentée par deux hommes. Attouchée, insultée, elle leur a donné son sac, mais ils lui ont clairement fait comprendre qu’ils n’étaient pas là pour ça.

« Je me suis dit que s’ils réussissaient à m’emmener dans le caniveau, je serais morte », c’est alors qu’à coups de sac, de poings et de pieds, elle réussit à attirer l’attention d’un chauffeur de bus qui se met à klaxonner et à crier. Se sentant observés, les agresseurs finissent par lâcher leur victime, qui court jusqu’à son travail d’où elle contacte la police. Prise en charge au CHM et entendue par un psychologue, la victime se dit traumatisée et ne cesse de repenser à ce à quoi elle a échappé.

Si elle a accepté de témoigner, c’est pour dénoncer l’absence totale de réaction des témoins de la scène. Dans une profonde détresse, elle n’a pas été en mesure de décrire le physique de ses agresseurs. Elle n’a pu que donner quelques détails sur les vêtements et les chaussures des deux hommes. Mais peut-être l’un des passants pourrait donner quelques éléments permettant d’interpeller les deux individus ?

Ce fait divers rappelle l’agression d’une autre jeune femme dans le métro de Lille, il y a quelques jours. Là encore, l’agresseur a pu opérer sous le regard de témoins passifs, ayant tourné la tête, laissant la jeune femme se faire agresser. Mais cette passivité peut être qualifiée de non-assistance à personne en danger.

Indifférence, égoïsme, lâcheté… Nul ne sait ce qui a motivé l’absence totale de réaction des passants. La victime de Kawéni a eu le courage et la puissance de se défendre, de ne pas se laisser faire et à puiser dans ses dernières forces pour s’enfuir, mais le traumatisme est bien là, ancré dans sa chair. De l’avis de la police, ce n’est pas la première fois qu’une telle agression est perpétrée aux alentours de ce quartier, de jour, en toute impunité.

Solidarité et compassion, des valeurs sur lesquelles la société mahoraise s’est formée et qui semblent se perdre, à l’image d’une métropole où l’individualisme règne, ce n’est pas ça la départementalisation

. M.C.

Édito : De l’intérêt des classes moyennes

Il revient à l’Etat à assurer l’existence d’un système de santé correct, permettant d’élever l’espérance de vie. Il convient aussi, et surtout, à l’Etat à mettre en place un système éducatif efficace. Car c’est par là, et uniquement par là, que le pays, le territoire pourra se (re)lever.

 

L’éducation permet d’apprendre à lire et à écrire, la base. Elle permet aussi de mieux comprendre le monde, proche ou plus lointain, qui nous entoure. Elle permet la diffusion de connaissances techniques, scientifiques pour améliorer ensuite le quotidien. L’éducation permet de disposer de cadres intermédiaires, puis supérieurs, à même d’assurer la gestion d’équipes, de projets, de financements, à même de créer des entreprises, de permettre au territoire de disposer de moyens pour se développer et faire fonctionner ses institutions. L’éducation permet ainsi la naissance progressive d’une classe moyenne. C’est elle qui génère ensuite de l’activité, et par son pouvoir d’achat engage le territoire dans une spirale positive, vertueuse.

 

De nombreux pays, à travers l’histoire ou la géographie, nous montrent les limites d’un territoire sans classe moyenne. Il y a ainsi une classe dirigeante très limitée, qui souvent conserve le pouvoir de façon héréditaire, accaparant l’essentiel des richesses, vivant aux crochets d’une population laborieuse. Les sociétés pharaoniques, les sociétés féodales européennes ont ainsi vécu un temps, jusqu’à ce que leurs population se révoltent, à cause d’abus pyramidaux en Egypte, grâce notamment aux philosophes des Lumières en Europe.

 

Ces sociétés féodales asservissent leurs peuples, s’en servent parfois pour faire la guerre, les empêchent d’accéder aux soins et à l’éducation, les empêchant de participer au développement du pays. En maintenant ainsi leur peuple dans la misère, ces castes dirigeantes, qui se partagent le pouvoir politique et ont mis la main sur le pouvoir économique, se complaisent largement dans ce système. Elles trouvent leur compte dans l’esclavage ou des salaires de misère, un niveau d’éducation leur permettant de raconter et de faire croire ce qu’elles veulent. Mais en fait elles se tirent une balle dans le pied en bloquant ainsi leur pays, car l’équilibre est chaque jour plus précaire, le peuple plus affamé, la colère plus grande.

 

Certains pays, territoires, ont comme tous un potentiel énorme, mais ils stagnent depuis des décennies, leurs populations souffrent, sans l’espoir d’un lendemain meilleur. Il suffit alors de regarder leurs castes dirigeantes. S’ils vivent dans des conditions luxueuses, si eux et leurs enfants vont à l’université ou se font soigner dans d’autres territoires, c’est un signe… Le système a tout intérêt à être maintenu en l’état, pour eux.

 

L’aide internationale pillée un temps, au détriment du pays, la mainmise sur les ressources naturelles, sur les importations de produits de base et/ou les entreprises publiques aujourd’hui, constituent des indicateurs dramatiques. Ces pays n’ont aucun intérêt à ce que la démocratie s’installe, l’éducation se développe et le peuple s’ouvre au monde. Ceux qui sont aux manettes maintiennent une misère artificielle et la population a pour seul espoir de fuir quand elle le peut.

 

Le principe de l’ascenseur social, l’espoir d’une vie meilleure pour ses enfants, qui a pu conduire des pays à se développer, est là complètement bloqué. Le pays stagne, l’argent manque pour les infrastructures qui se dégradent, l’eau et l’électricité sont rares, les ordures s’amoncellent, mais la télé par satellite, l’information et internet ouvrent les esprits…

 

Certains pays voisins sont dans une telle situation difficile où le pouvoir se partage entre les mains de quelques familles ou clans, où la démocratie reste balbutiante avec une population peu éclairée, peu informée. Mais il faudra bien que la situation se débloque, progressivement ou violemment.

 

Mayotte a pu bénéficier de l’école de la République depuis peu. Les cadres intermédiaires et supérieurs se mettent en place progressivement, dans le public et le privé. Les entreprises se créent, se développent, difficilement, mais le tissu économique se structure. Il existe des journaux pour s’informer, comprendre les enjeux, connaître son histoire, les projets en cours, voter en son âme et conscience. La justice, l’état de droit sont en place pour offrir un cadre de liberté, de sécurité à chacun.

 

C’est l’arrivée de la classe moyenne qui permet à une société d’avancer. C’est elle qui met le plus d’espoir dans une société en mouvement, pour elle et pour ses enfants. C’est elle qui constitue le cœur du développement et fait tourner une économie par ses constructions, ses achats, ses investissements.

 

Une société figée, bloquée, bride toutes les initiatives, tout ce qui peut bousculer l’ordre établi.

 

Les classes moyennes symbolisent le progrès de la société. Elles constituent le mouvement nécessaire aux Hommes. Les classes moyennes représentent l’espoir d’un territoire.

 

Laurent Canavate

Moulidi annulé à Sada

Prévu les 17 et 18 mai prochain, le moulidi alkhadri qui devait avoir lieu à Sada a été annulé par les organisateurs. Ces derniers craignent en effet d’entrer en conflit avec les forces de l’ordre qui doivent faire respecter un arrêté municipal émis par Anchya Bamana, la nouvelle maire de la ville. Cet arrêté autorise la manifestation mais l’interrompt de 2h  à 6h du matin.

Sans structure adaptée, c’est à dire une salle insonorisée, les organisateurs craignent de voir disparaitre ces traditions alors que du côté du droit, il existe une législation pour protéger le sommeil des citoyens du tapage nocturne.

En attendant que des lieux adéquats soient construits, certains suggèrent de ne plus se munir de haut-parleurs lors de ces manifestations nocturnes. Mais ne plus les organiser serait en effet entraîner la perte d’une partie du patrimoine culturel mahorais. Avant d’en arriver là, il faudrait impérativement trouver des solutions convenables pour tout le monde.


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La préférence régionale en question

Les Femmes leaders connues pour leurs actions coup de poing et très médiatiques vont sans doute faire encore parler d’elles lundi prochain. Elles prévoient deux manifestations devant le CNFPT et EDM au nom de la préférence régionale.

Lundi donc, dès 8h les Femmes leaders menées par Sandati Abdou, Faouzia Cordjee et Moinéchat Hariti seront devant le CNFPT pour manifester contre le recrutement d’Alain Le Garnec à la direction du centre de formation des fonctionnaires (CNFPT) à la place de Jérémy Blaskez.

Il y a quelque temps de cela, elles avaient déjà manifesté contre la nomination de M. Le Garnec à ce poste. Elles lui reprochent son passé comorien. Il a été en poste aux Comores, il y a quelques années de cela et aurait déclaré être attaché à ce territoire. Les Femmes Leaders évoquent la préférence régionale et auraient souhaité l’embauche d’un Mahorais à ce poste, plutôt qu’une personne « attachée aux Comores ».

Dans l’après-midi, elles seront devant le siège d’EDM. « En réponse au non-respect de la préférence locale au sein de l’EDM. […] Ce qui a conduit au recrutement d’un étranger au sein du service. Le collectif a décidé de dénoncer cette situation à travers une manifestation devant le bâtiment d’EDM » est-il écrit dans un document confidentiel que nous nous sommes procuré.

L’étranger en question est en réalité une Française d’origine comorienne. Cependant, le collectif des femmes voudrait qu’un Mahorais soit recruté à la place de cette dernière. Il semblerait que des démarches aient été faites pour qu’un autre salarié soit recruté à la place, mais la dame en question ayant déjà signé son contrat, la société EDM semble bloquée.

Ces deux actions relancent le débat sur la préférence régionale, déjà appliquée dans certains territoires notamment à la Réunion. Une action qui impose à compétence égale d’embaucher un originaire de la région. En l’occurrence les Femmes leaders disent avoir proposé les candidatures de jeunes mahorais ayant les mêmes compétences et niveaux de formation, mais qui n’ont pas été embauchés.

Ce principe de « préférence régionale » est discriminatoire et très polémique. Les membres des Femmes leaders sont conscientes disent-elles des accusations de xénophobies et de racisme dont elles font l’objet, mais campent sur leur position.

Dans ce document, l’association apporte également des propositions sur l’immigration clandestine et la lutte contre la délinquance.

Dans d’autres domaines, les Femmes leaders dans leurs actions prévoient aussi des interventions sur l’hygiène et la santé le 31 mai à Chiconi et le 14 juin à Trévani. Parmi les activités proposées : randonnée géant, la marche des bouénis, atelier nutrition, fitness, la propreté autour de soi, table ronde sur l’éducation des enfants, etc.

Kalathoumi Abdil-Hadi

75 % des Mahorais en difficulté de lecture

Une note d’information publiée sur le site de l’Éducation nationale indique que 9.6 % des Français de plus de 17 ans présentent des difficultés de lecture. À Mayotte, ils sont 75%. Les lycéens étaient évalués lors de la Journée défense et citoyenneté.
Mayotte obtient le pire résultat, suivi de très loin par les autres Dom, Guyane en tête avec 45 % de lecteurs en difficulté. Cette évaluation a lieu chaque année. L’an dernier, les résultats étaient très semblables puisque le nombre de jeunes Mahorais en difficulté de lecture avait été établi à 74.9 %.

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Débat d’orientation budgétaire : toujours aucune transparence

La transparence et la clarté annoncées par le président Zaïdani en matière de priorité budgétaire ne sont pas encore de mise.

Ce sont les conclusions qui sont ressorties de l’assemblée du Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem) hier, en préparation de la session plénière d’aujourd’hui.

En effet, dans le compte de gestion, seules les grandes lignes apparaissent encore.
Les champs d’intervention du CG, tels que le social, la santé, l’économie, la formation professionnelle ne sont pas spécifiés. Par conséquent, l’orientation politique du département reste floue. Par ailleurs certains domaines entrent dans le champ des compétences régionales, il y aurait lieu, dans ce cadre-là de demander des compensations pour charges indues, si le travail était réalisé.

L’autre grande interrogation réside dans la date choisie pour discuter du débat d’orientation budgétaire. Dans la plupart des collectivités de France, il a lieu vers la fin du mois de décembre ou au cours du mois de janvier. Concrètement cela signifie que l’on va débattre des dépenses que l’on va faire en 2014 alors que cinq mois se sont déjà écoulés, on est donc très en retard.

Bien entendu, ces critiques sont à pondérer, selon le Cesem, car le fonctionnement du budget du conseil général a connu une amélioration sans précédent avec les deux mandats précédents.

On est passé en quelque sorte du Moyen-âge administratif à l’Époque moderne, même si la période contemporaine est encore loin.
Pour preuve, les dépenses ont été contenues et les recettes grandement améliorées. L’excédent budgétaire cumulé atteindrait ainsi 45,7 millions d’euros. Les élus ont donc réussi leur pari de rétablir les finances du département, même si l’on tient compte des 18 millions d’euros de factures en instance et les mandats qui n’entrent pas dans la comptabilité d’engagement, l’excédent budgétaire est incontestable et remarquable.

Ce qui soulève les interrogations du Cesem, ce sont les orientations budgétaires et notamment le choix d’augmenter les dépenses en matière de masse salariale et des charges de gestion courantes. Des choix qui s’expliquent par la mise en place de l’indexation, le recrutement de personnel qualifié dans le secteur social (assistantes sociales, éducateurs…) et par la nécessité de doter certains services en matériel pour pouvoir fonctionner normalement.

Si les intentions apparaissent charitables, le choix de privilégier le social et le fonctionnement des services sur les volets économiques apparaît aux yeux du Cesem comme une hérésie.
En particulier les 10 millions d’euros réservés aux besoins sociaux pour les gens n’ayant pas accès au RSA et aux autres dispositifs existants.
De l’argent qui aurait pu aller à l’aide à la création d’entreprises par exemple.

Adrien Theilleux

Hommage parisien à Zaïna Méresse

C’est lors d’une cérémonie mémorable et émouvante à l’Hôtel de Ville de Paris, le 25 avril, que la mémoire de la défunte grande dame – décorée Chevalier de la Légion d’honneur et promue au grade d’Officier de la Légion d’honneur – fut honorée. Le moment était propice au souvenir du long chemin parcouru, ce long combat mené de front par ces femmes pour que Mayotte reste française. « Nous voulons rester français pour être libres », scandait cette figure emblématique du mouvement des sorodas.
Les Mahorais présents dans la salle ont pu visionner en ouverture un court métrage sur le combat de ces femmes. Ensuite, des personnalités politiques de Mayotte, le président du conseil général, les sénateurs, mais aussi les représentants de la délégation de Mayotte à Paris et de la Fédération des associations mahoraises de métropole (FAMM), prirent la parole pour rendre un dernier hommage à Zaïna.

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Le CHM dévoile ses projets

C’est le premier hôpital de Mayotte et de la Réunion a avoir mis sur papier son nouveau contrat d’objectifs et de moyens. Un document qui fixe, pour 2013/2017 et en accord avec le programme régional de santé, les orientations stratégiques du l’établissement. L’occasion donc pour Etienne Morel, directeur du CHM et Chantal de Singly, directrice de l’ARS OI de détailler les principaux objectifs.

Parmi les priorités affichées, figure notamment la réalisation de l’hôpital de Petite-terre, « un établissement que tout le monde attend maintenant », pour Chantal de Singly. En majorité financé par les fonds européens et le ministère, il comprendra un service de soins de suite et de réadaptation (SSR), un service de médecine générale, une unité d’auto dialyse. « C’est un beau défi à relever », a ajouté Etienne Morel qui a donné une échéance à « 4 ou 5 ans ».

Les urgences ont fait « des progrès notables » et le directeur du CHM a affirmé qu’un dossier de Samu centre 15, labellisation d’un centre de régulation, avait été déposé. La cancérologie a aussi été évoquée : « Cela se structure petit à petit mais on a encore des progrès à faire. Nous allons notamment mettre en marche le dépistage du cancer du sein ».

Concernant l’activité du CHM , l’objectif est de renforcer la présence d’activités et de soins « insuffisamment installées ». Sur les 160 postes de praticiens ouverts, 65 seulement sont occupés par des titulaires, la centaine restante est assurée par des contractuels, des vacataires en mission. Et les titulaires des services d’ORL seraient sur le départ. Le CHM espère néanmoins pouvoir les remplacer et a récemment recruté un gastroentérologue et un pneumologue. Le prochain spécialiste pourrait être un cardiologue, « peut-être un neurologue, on peut rêver », souffle Etienne Morel.

Un partenariat avec le CHU de la réunion a été acté. « Les débuts sont fort satisfaisants », selon Etienne Morel. Il permet notamment à des assistants régionaux partagés de passer du temps dans les deux établissements. C’est déjà le cas avec les urgences et ce système devrait s’élargir à la gynéco obstétrique, la chirurgie…

Le directeur du CHM a affirmé « l’urgence absolue » d’augmenter le nombre de lits, 10 actuellement, dévolus aux urgences psychiatriques. Il a même dévoilé un projet de construction d’un hôpital psychiatrique dans les années à venir.

Autre annonce : pour obtenir une meilleure connaissance de l’état de santé de la population, deux personnes du service études et statistiques seront installées à Mayotte.

Dernier volet du contrat, les moyens. « La partie la plus aléatoire », selon le directeur du CHM qui a souhaité annoncé que le budget 2013 était à l’équilibre. Il atteint environ 160 millions d’euros et a « explosé en 10 ans ». Entre 2011 et 2013, il avait déjà gonflé de 18 millions d’euros.

Juliette Dussaut

Le voleur trébuche avec la caisse

Dans la nuit de mardi à mercredi, la brigade anticriminalité est appelée pour une tentative de cambriolage au restaurant Le Maki gourmand à Mamoudzou, rue Mariazé.
Deux équipes s’engagent, dont l’une à pied dans le quartier Boboka. Arrivée sur place, l’autre équipe surprend un homme avec dans les mains une caisse enregistreuse. Il est pris en chasse, mais s’engage vers le quartier Boboka en courant.
Il tombe alors nez à nez avec la première équipe de policiers et s’étale par terre dans la surprise. En se relevant, il brandit un shombo, mais les policiers lui font rapidement comprendre qu’ils n’ont pas envie de plaisanter avec lui. Il se rend donc et les enquêteurs découvrent que la caisse enregistreuse provenait d’un autre restaurant, braqué quelques minutes plus tôt.

L’enquête se poursuit pour déterminer s’il avait agi seul ou avec des complices.

 

 

Frappé à mort par un déséquilibré

Hier en fin de soirée, un fidèle sort de la mosquée quartier Madiana à Mtzamboro après une lecture du Coran, lorsqu’il est frappé violemment à la tête par un homme ayant surgi derrière lui avec un bâton.
L’agresseur est un de ses anciens beaux-frères, qui connait des troubles psychologiques. Il lâche le bâton et s’empare d’un parpaing, mais il est stoppé par des habitants du village qui le maîtrisent.
Sauf que pour la victime, il est déjà trop tard, ce dernier décède de ses blessures. A l’arrivée de la gendarmerie, le déséquilibré est remis aux forces de l’ordre.
Ces derniers souhaitent aussi relever le corps pour procéder à son autopsie, mais face au refus ferme de la famille et aux nombre importants de témoins de l’agression, ils lui remettent le corps. Il a été enterré vendredi matin. Quand à l’agresseur, il a été jugé inapte à être traduit devant la justice et interné d’office en service psychiatrie.

 

 

Présentation du drapeau sur la place de la République

Difficile de ne pas s’arrêter un instant ce jeudi, en traversant la place de la République.

Voir des dizaines d’hommes en uniforme militaire, certains portant leurs armes, prendre leur quartier près d’un marché public n’est effectivement pas familier.

Les passants qui s’approchaient à reculons sur l’esplanade de la place de la République ont été cependant vite rassurés. « C’est une présentation du drapeau. On le fait régulièrement dans différentes localités. C’est aujourd’hui le tour de Mamoudzou », explique un officier avec pédagogie.

Tout ce qu’il y a de solennel en présence du lieutenant-colonel Guillaume Barry et du commandant des troupes, le capitaine Petit.

La cérémonie marquait la fin du cycle de formation des jeunes par le BSMA. Ce jeudi, ce sont 20 jeunes qui recevaient leur Capi. Ce Certificat d’aptitude personnelle à l’insertion valide l’acquisition des savoirs être favorables à l’intégration du citoyen, de compétences professionnelles et de connaissances générales les 10 mois de leur contrat au sein du groupement du service militaire adapté.

Une manière aussi de susciter des vocations. Il est de notoriété publique que le BSMA joue un rôle considérable sinon de premier plan dans la formation professionnelle à Mayotte avec un taux d’insertion qui atteint les 80%. En dix mois, le stagiaire est initié aux techniques de recherche d’emploi, passe son permis, apprend les règles de base de la vie de soldat, prépare une attestation de formation citoyenne, passe des épreuves de sauvetage et de sécurité du travail tout en apprenant un vrai métier. Le BSMA s’engageant à insérer professionnellement leurs volontaires au moins durant un mois.

KES

Édito : Retour sur les élections avec un parfum d’amertume

Ils aiment tester de nouveaux produits, ils aiment zapper et ont soif de nouveautés, de changements. Très peu d’anciennes équipes municipales ont été reconduites. Et lorsqu’elles l’ont été, elles ont réussi à l’arraché, dans la contestation, et trainent des recours devant les tribunaux administratifs. C’est le cas à Dembéni où Soihibou Hamada l’emporte de 7 petites voix, à Chirongui où Roukia Lahadji ne devance son adversaire que de 43 voix et encore à Ouangani où Ali Ahmed Combo alias « Maradona » a semé son poursuivant de quelques dizaines de voix. A Pamandzi, l’équipe sortante s’en sort un peu mieux et à Koungou, le tout jeune maire, Assani Saïndou Bamcolo, poussé en avant en janvier 2012 pour sortir de l’impasse la commune, a réussi son pari. Mais dans les deux cas il s’agissait de triangulaires (une fausse quadrangulaire dans le cas de Koungou, puisqu’un des quatre candidats avait refusé d’imprimer ses bulletins et soutenait officieusement une de ses adversaires).

 

Le changement de têtes s’explique en partie par la jeunesse de la population, parmi les électeurs de 2014, nombreux sont ceux qui n’avaient pas voté en 2008 car ils étaient trop jeunes pour le faire. Or les jeunes, dans toutes les sociétés, et Mayotte n’y déroge pas, ont moins de conscience politique que les plus âgés. Ils votent moins et quand ils le font, ce sont pour des considérations triviales, le look du candidat, le choix familial, une certaine crédulité face aux promesses électorales, la joie d’avoir pu partager un voulé arrosé au frais de la princesse.

 

Les choix électoraux se sont aussi réalisés en fonction de considérations plus terre à terre. Beaucoup de Mahorais ont voté pour soutenir un membre de leur famille en pensant que cela lui donnait une chance d’obtenir de la reconnaissance sociale, une indemnité d’élu, de peser dans les décisions foncières, attribution de permis de construire, régularisation de terrain. D’autres ont vu la possibilité de gravir la tête des syndicats intercommunaux en devenant délégué pour accéder à une vice-présidence et toucher, là encore, des indemnités. Les élections à la tête du syndicat d’investissement le vendredi 2 mai prochain (date annoncée pour l’instant) donneront un premier aperçu de ces séquelles des municipales.

 

Les choix électoraux se sont beaucoup portés sur la personnalité des candidats, leurs traits de caractère plus que leur formation, leur parcours, leurs compétences, leurs réalisations. Ainsi, certains maires sortants, unanimement reconnus par les partenaires institutionnels, les entrepreneurs, comme de bons gestionnaires ont été déboulonnés à la grande surprise de ce petit monde de décideurs. C’est le cas de Fahardine Ahamada à Bandraboua, d’Ibrahim Boinahéry à Tsingoni.

 

De responsabilité, de mise en place de la fiscalité locale, de gestion saine des finances communales, de projets d’investissements structurants pour le territoire, il n’en a pas été beaucoup question lors de ce vote. Ce qui ressort des élections et des programmes électoraux, c’est l’absence de vision politique à moyen et long terme, le vide sidérale de la force de proposition. La donne politique a ainsi beaucoup changé. Le Mouvement pour le développement de Mayotte a perdu encore du terrain et seuls deux maires portant cette étiquette historique se sont fait élire (à Bandrélé et Mtzamboro). Changer le mot « Département » en « Développement » ne fait pas un projet politique. Il faudrait d’abord définir ce qu’est le développement pour vouloir y concourir. Le Parti socialiste a connu le même sort face à son impossibilité à se structurer, à se développer, en raison de son organisation interne, complètement inerte. Un seul candidat avec cette étiquette est passé, Ahmed Darouèche à Acoua et la tâche qui lui incombe rappelle pour beaucoup le cinquième des 12 travaux d’Hercule lorsqu’on lui confia la mission de nettoyer les Ecurie d’Augias. Surtout que la tempête Hellen n’a rien arrangé.Seule l’UMP est arrivée à tirer son épingle du jeu, malgré les nombreuses dissidences en décrochant six mairies. Cela est dû à une réflexion sur le choix des candidats, à une stratégie de conquête électorale plus qu’à une offre politique et à un véritable projet de société.

 

Les trois formations politiques (UMP, PS, MDM) sont traversées par des dissensions en interne, des querelles de personnes qui paraissent insurmontables. On a ainsi vu durant les élections des personnalités appeler à voter contre leurs « amis politiques ». De fait les partis n’ont jamais été aussi faibles et la classe politique mahoraise aussi divisée, morcelée. Et ce, au moment même où l’Europe commence à exiger des projets d’ensemble, des programmes d’investissement pluriannuel, des dossiers précis et détaillés, défendus par tous les élus mains dans la main. Sans prise de conscience rapide des enjeux, le réveil sera douloureux…

 

Adrien Theilleux

Grève au port : un accord d’entreprise en gestation

Derrière la grille fermée du port de Longoni, où flottent les drapeaux de la CGT-Ma et de FO, les deux syndicats qui ont appelé à la grève illimitée des manutentionnaires, l’activité tourne au ralenti. Un bateau à quai a pu être déchargé mardi, mais en revanche, aucun containeur n’a quitté le port.

« Pas d’entrave au travail », se félicite Vincent Lietard, directeur de développement et infrastructures de Mayotte Channel Gateway, la société qui gère et exploite le port de Longoni depuis novembre dernier.

Si l’ambiance sur le site était plutôt bon enfant ce mercredi, le bras de fer entre le personnel et la direction de la SA MCG demeure tendu. En cause, la convention collective proposée par le concessionnaire et que dénonce le personnel pour non-conformité au contrat de délégation de service public. Celui-ci donnait en effet à Ida Nel, la gestion et l’exploitation du port. Or, la SA Mayotte Channel Gateway, considère qu’elle est « une entreprise de gestion et de manutention », cette dernière selon le code APE, constituant son activité principale et la principale source de son chiffre d’affaires. Or, c’est justement l’intégration de cette activité de manutention que contestent les deux syndicats qui ont appelé à la grève.

Pour les syndicats, la SA MCG chercherait à contourner le contrat spécial de délégation et à « échapper à l’applicabilité de la Convention nationale unifiée ». Pour la direction de la société privée, qui a jusqu’au 1er mai prochain pour remettre une convention collective au conseil général, elle dit « être attachée à la CNU ». Seulement, souligne-t-elle, cette convention n’est pas totalement applicable à Mayotte. D’où la proposition d’un accord d’entreprise sur les domaines applicable, explique Vincent Lietard.

Si le directeur du développement et infrastructure de la SA MCG dit comprendre les inquiétudes du personnel, il affirme aussi que la direction s’est engagée « à assurer tous les avantages acquis » aux 63 agents qui étaient sous le régime de la CCI.

Devant la méfiance des organisations socioprofessionnelles, les parties ont donc convenu de travailler sur cet accord d’entreprise au coeur des discussions qui ont débuté hier et qui devraient se poursuivre ce jeudi matin dans les locaux de la DTE FP (Direction du travail de l’emploi et de la formation professionnelle). Des discussions qui s’annoncent difficiles, mais dont l’enjeu est de parvenir à un nouveau contrat avant le 1er mai.

KES

Mayotte prospecte au Mozambique

La semaine dernière, du 12 au 18 avril, une délégation de CET Mayotte a effectué une visite de prospection au Mozambique.
C’est la première visite prospective officielle d’une entreprise mahoraise. Cette escapade mozambicaine a été possible grâce au concours d’Ubifrance qui s’est occupé du calage de l’agenda et des prises de rendez-vous.

L’entreprise mahoraise était représentée par son directeur général Naoioui Mhohamed, qui est aussi vice-président du Medef et président de la FMBTP, et de Soizic Duret-Motard, directrice des opérations internationales, architecte et présidente du Club Export Mayotte.
Les deux professionnels mahorais sont revenus samedi à Mayotte enthousiasmés. Le bilan de leur déplacement est positif et prometteur.

L’objectif de ce déplacement au Mozambique, explique Soizic Duret-Motard, était de « découvrir et prendre des contacts » avec les entreprises mozambicaines. Le mercredi 16 avril, les deux professionnels de CET Mayotte ont été reçus à l’Ambassade de France, à Maputo. Ils étaient accueillis par l’ambassadeur de France au Mozambique, M. Sugura, le chef du service économique, M. Fouet, et la chargée de mission économique et commerciale, Mme Dick.

À en croire de Soizic Duret-Motard, « CET Mayotte s’intéresse de très près au Mozambique pour ne pas rester en marge d’un développement fulgurant où chacun peut trouver sa place ». En effet, le Mozambique connait une croissance rapide et impressionnante. De nombreux pays y sont présents. Le pays africain ne cesse d’intéresser les investisseurs. Notre interlocutrice peut citer la Belgique, la Suisse, le Japon, l’Amérique, le Portugal, l’Italie, l’Allemagne, etc., qui sont représentés par des entreprises.

« À peine une trentaine d’entreprises françaises sont au Mozambique », avance-t- elle. Si ce chiffre peut paraître important pour Mayotte, il faut savoir qu’il est moindre au Mozambique. Elle précise que ces sociétés françaises « viennent pour un coup, mais elles ne restent pas ».

Le pas franchi par les professionnels de CET Mayotte a énormément plus aux services diplomatique et économique qui les ont accueillis.

Il est important de souligner que très peu d’entreprises françaises en général et mahoraises en particulier sont sur place, alors même que le dossier déposé par CET au titre du Fonds de coopération régionale (FCR) n’a pas été retenu et ni soutenu à Mayotte.

Outre le rendez-vous « enrichissant » tenu à l’ambassade de France au Mozambique, la délégation mahoraise a pu rencontrer des bailleurs de fonds qui agissent localement, comme l’United States Agency for International Developpment (USAID), la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD), le Japan International Cooperation Agency (JICA), l’Union européenne, des investisseurs internationaux, des promoteurs nationaux, des partenaires architectes et bureaux d’études privés, des entreprises de BTP locales, etc.

Cette visite aura permis à CET Mayotte de nouer des contacts très prometteurs pour des partenariats sur des projets de construction dans le nord du Mozambique en faisant valoir ce nouvel atout d’une liaison aérienne directe d’une heure et demie de temps entre Mayotte et Pemba grâce à la compagnie mahoraise Ewa Air alors que Maputo semble bien éloignée, à presque 3 heures de vol de Pemba, peut manifester Soizic Duret-Motard.

La présidente du Club Export Mayotte imagine que la compagnie mahoraise « pourrait être intéressée par un partenariat avec le Club Export Mayotte qui pourra être un appui réel pour faire vivre cette ligne de façon régulière en incitant les entreprises mahoraises à oser tenter leur chance au Mozambique. Il semble évident et nécessaire que les entreprises mahoraises soient partie prenante dès le début de cette grande aventure et opportunité à la fois pour elles et pour la compagnie aérienne ».

La visite prospective de CET Mayotte est « avant-gardiste et très prometteuse pour celles qui suivront ». En effet, l’ouverture et le rayonnement de Mayotte dans la région passeront obligatoirement par là.

Rafik

Rohff en garde à vue

Le rappeur d’origine comorienne Rohff a été placé en garde à vue dans la nuit de lundi à mardi vers 4h30 alors qu’il s’était présenté de lui-même au commissariat.
Il serait impliqué dans une rixe advenue quartier du Châtelet-Les Halles à Paris, lundi vers 18h15 au local du magasin de Streetwear d’un de ses concurrents, le rappeur Booba. Lors de la bagarre, un jeune vendeur de 19 ans a été lynché violemment.
D’après les premiers témoignages le rappeur serait l’un de ses agresseurs. Le jeune homme a été conduit à l’hôpital dans un état grave, son pronostic vital était encore engagé mardi matin.
L’agression, qui ressemble fort à une expédition punitive, intervient quelques heures après des messages d’insultes que les deux rappeurs rivaux se seraient envoyés sur les réseaux sociaux.
Après l’annulation du concert prévu à Mayotte en février dernier, le chanteur Rohff poursuit donc sa descente aux enfers. Le rappeur aux 1,4 millions d’albums écoulés pourrait en effet être inculpé dans le meilleur des cas d’homicide involontaire, si sa victime venait à décéder.

 

 

Hishima 2014 : Les artistes aux abonnés absents

Cette année, les arts de l’image avaient été mis à l’honneur, mais les Hishima ont pour ambition de récompenser les artistes s’étant illustrés l’année précédente.

Présentée par Johnny et Stanisla Saïd, Miss Mayotte 2012, la soirée a débuté avec un discours du conseiller général d’Acoua, Soiderdine Madi, représentant le président Zaïdani parti fêter l’anniversaire de la départementalisation à La Réunion.

Les remises de prix étaient ponctuées de prestations artistiques dont on notera une fois de plus l’originalité et la beauté des chanteuses de Fleurs d’ylang, dont la charismatique leader, Zily, a livré une performance toute en émotions.

Quant au groupe Klan Demba de Chiconi, il a su réveiller un public somnolant en fin de soirée avec ses percussions rythmées.

La soirée voulait rendre hommage à trois chanteurs des années 60 à 80, « trois géants de la musique mahoraise » comme les a qualifiés le directeur de la DILCE, Alain Kamal Martial.

Baninga, Justice et Patrick Prat se sont donc succédé sur scène pour reprendre des classiques.

Kamar, qui faisait ses premiers pas sur scène en tant qu’humoriste, malgré quelques imitations bien maîtrisées, a rapidement sombré dans la facilité et la vulgarité. Dommage, car en matière de stand-up, il y a réellement un créneau à prendre et les sources d’inspiration ne manquent pas.

Le premier prix de la soirée a été remis à Kham’s dans la catégorie image, pour ses sketchs satiriques diffusés sur Mayotte 1ère. Résidant en métropole, le comique était représenté par deux amis. Ce fut ensuite le tour de Jamili, lauréat du prix du meilleur comédien, lui aussi absent, et ce fut ainsi pour l’ensemble des récompenses dans les catégories concert, où Wubani Spirit a été récompensé, clip où Chaf Masta s’est illustré et troupe de danse traditionnelle qui a salué Ouvoimoja de Mtsahara, pas un seul artiste lauréat n’était présent dans la salle, de quoi laisser planer quelques interrogations.

Malgré les quelques couacs habituels, certainement dus à un manque de préparation, le directeur de la DILCE semblait ravi du palmarès 2014. Il a par ailleurs, tenu à souligner son intérêt pour deux artistes qui se sont vus offrir des prix spéciaux, Nayl Ah et Ridjali, respectivement photographe et réalisateur. « La photographie et le cinéma sont des domaines vierges à Mayotte et je prends personnellement l’engagement ici de vous soutenir dans vos projets futurs ».

M.C.

La CFE-CGC discute à Paris

Soulaïmana Noussoura a l’habitude de se rendre à Paris pour tenter de faire avancer les sujets qui préoccupent les salariés mahorais.
Lundi, il a été reçu au palais de l’Elysée par Mme Reinauld, chargée de mission Outremer auprès de Marc Vizy, le conseiller Outremer de François Hollande. Comme d’habitude, il est revenu la nécessité de réviser l’accord cadre de la fonction publique signé en 2009 et de faire le bilan de la grève de 2011. Sur le premier sujet, des contacts vont être pris avec la ministre de la fonction publique Marylise Lebranchu.

Reçu le lendemain au ministère des Outre-mer par Nathalie Infante et Sophie Onado, conseillères de la nouvelle ministre des Outre-mer George Pau- Langevin, il a évoqué le document stratégique Mayotte 2025.

La consultation des parlementaires mahorais a débuté, comme celle du président du conseil général.

Soulaïmana Noussoura a également profité de ces rencontres pour que le sujet des retraites soit mis sur la table et qu’un rattrapage s’effectue aussi rapidement que possible (2017 maximum).

F.S.

Édito : Mayotte Hebdo passe au numérique

 L’industrie musicale il y a 20 ans, puis les films, la télévision, l’édition littéraire ont été très fortement ébranlés par l’arrivée du numérique, puis le développement d’internet. Les modèles économiques valsent et il faut s’adapter sous peine de disparaître très vite. Le presseur de CD, le fabricant et le projectionniste de bobines disparaissent très vite, comme en son temps le maréchal-ferrant, l’opératrice téléphonique ou le poinçonneur des Lilas.

La vente de disques, puis de CD, a longtemps assuré aux artistes des revenus réguliers, en fonction de leurs sorties, de leurs succès. Puis est arrivée la numérisation, le MP3, les radios numériques par dizaines de milliers, le partage de fichiers des uns aux autres, sur clé USB, puis démultiplié par des sites pirates sur internet. Des acteurs ont disparu, d’autres sont nés, certains ont su évoluer. Aujourd’hui il y a des bases de données accessibles par abonnement et les artistes gagnent leur vie surtout par les concerts, qui auparavant servaient surtout à promouvoir une sortie d’album. Ils se sont adaptés et vendent leurs morceaux sur internet. La musique continue, autrement, heureusement.

Le cinéma, la littérature suivent le même chemin. Il faut revoir le financement, le circuit de distribution, savoir qui paye pour quel service, à quel prix. L’information est sur la même voie, avant un nouveau secteur qui suit de près : l’éducation et la formation.

Pour l’information, les média étaient jusque là circonscrits à la presse écrite, radiophonique et télévisuelle. Chacun avait progressivement trouvé son rythme, son public, son prix de vente, son équilibre financier. Certains s’étaient même endormis dans des formats dépassés, avec des formules qui disparaissaient avec leurs lecteurs, comme une partie de la presse quotidienne régionale. Les aides publiques ne suffisaient plus à combler les pertes, aggravées par la concurrence progressive de nouveaux supports de publicités qui apparaissaient un peu partout, sous toutes formes, avec des panneaux de 4 mètres par 3 défigurant les abords des villes, puis des dizaines de télés gratuites sur la TNT ou sur des bouquets payants et aussi internet.

La presse papier a ainsi vu sa diffusion s’effriter petit à petit, inexorablement. Les Etats généraux de la presse en 2008 ont opté pour une disparition annoncée des aides publiques de fonctionnement, mais avec un soutien à la modernisation et la numérisation des rédactions, des processus de récolte, vérification et diffusion de l’information.

Il a fallu trouver les modèles économiques. Il y a eu un temps consacré à la course aux internautes, avec une porte où l’info était payante, sur papier, et à côté une porte où la même information était gratuite, sur internet. Quasiment tous sont revenus ou reviennent de ce mirage. Pourquoi payer alors que l’info était disponible gratuitement ? Nous avons pris le temps de voir ce qui se faisait, ce qui marchait, ce qui correspondait à vos besoins, à nos possibilités.

L’information, sérieuse, vérifiée, a en effet un coût. Il faut des journalistes, professionnels, titulaires de la carte de presse, pour réaliser un travail, qui mérite évidemment un salaire décent. Le support importe finalement peu, mais l’info compte et l’Homme en aura toujours besoin. Savoir ce qui s’est passé, ce qui se passe, ce qui se prépare, sur un territoire donné. Savoir qui fait quoi, avec qui, pourquoi, comment ?… L’information, socle de la démocratie, du bien vivre-ensemble, doit exister et se développer pour assurer son rôle d’informer bien sûr, mais aussi de lien social, de valorisation des Hommes et des territoires. L’information sert à diffuser la connaissance, à vulgariser les sciences, à (faire) découvrir son territoire et le monde, sa culture et les autres. Le journal doit servir aussi à se distraire, à s’amuser, sortir…

L’information, l’échange de données est vital pour l’Homme. A partir du moment où il y a eu plus de deux personnes, depuis l’époque où l’Homme s’est organisé en groupes, il fallait prévenir d’un danger, d’une source d’eau ou de nourriture. Le langage s’est ainsi développé pour transmettre ces informations vitales.

La pierre gravée, le papyrus, le papier ensuite, puis les ondes ont servi de support à cette diffusion. Aujourd’hui, avec des milliards d’individus connectés à internet, le passage de l’information en numérique et sa diffusion par internet sont des évidences. Internet permet de toucher directement, distinctement, quasiment n’importe qui, n’importe où sur la planète.

Les émissions télé sont désormais disponibles sur internet, en direct ou en différé, les écrans sont connectés, les uns et les autres s’expriment, réagissent en direct aux évènements, les diffusent. La presse écrite a pris ce pas depuis quelques années maintenant, avec des retours d’expérience disponibles, des échecs retentissants, des disparitions de titres, de groupes, mais aussi des succès, des exemples.

Certains journaux américains, après deux ou trois décennies de crise, regagnent des lecteurs, retrouvent leur public, par un travail de qualité, une réponse pertinente aux attentes de leurs lecteurs. En France aussi la plupart des journaux proposent désormais des formules avec un abonnement numérique, un accès à un site internet intéressant, utile.

C’est, à notre niveau, ce que nous avons mis en place à la Somapresse, avec Mayotte Hebdo. Depuis cette semaine vous pouvez acheter un exemplaire et/ou vous abonner au journal à partir de notre site mayottehebdo.com. Vous pourrez ainsi avoir accès à votre journal chaque semaine, où que vous soyez, quand vous voulez, moins cher qu’en version papier, et le lire sur votre ordinateur, mais aussi sur une tablette ou votre téléphone intelligent. Il suffit de télécharger gratuitement les applications Mayotte Hebdo. Et l’impact est positif pour la planète…

Alors n’hésitez plus, bonne lecture papier… et numérique !

 

Laurent Canavate

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes