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Un nouvel élan pour la jeunesse et la culture

Anne-Marie Bourrouilh, directrice de la Fédération française des maisons des jeunes et de la culture (FFMJC) est à Mayotte depuis dimanche. Son déplacement a pour premier objectif d’officialiser la prise de fonction d’un jeune mahorais en tant que représentant de la Fédération à Mayotte. Il s’agit de Dahnil Mondorha, 33 ans, détenteur de nombreuses qualifications dans le domaine de l’encadrement sportif, social et culturel.
Le Tsingonien a été engagé par la FFMJC afin d’aider la Fédération mahoraise de l’éducation populaire (Fedmaep) à se restructurer.

Actuellement à Mayotte, 23 MJC et associations oeuvrant pour la jeunesse sont affiliées à la Fedmaep. Et certaines de ses structures sont très peu actives au cours de l’année. Or, elles sont des lieux de vie « au quotidien et pour toutes les générations » selon Anne-Marie Bourrouilh.

« Nous avons un projet d’éducation populaire dans toute la France, mais à des niveaux différents selon les régions. À Mayotte, la priorité sera de former les citoyens et de mettre en place des actions sociales, éducatives et culturelles ».

Pour cela, la FFMJC et la Fedmaep commenceront par rencontrer les maires et effectuer un diagnostic général pour se faire une idée du travail qui les attend et savoir sur qui ils pourront s’appuyer.

« On se donne quelques mois, jusqu’à l’été pour nous fixer une ligne de route. D’ici là, nous devrions avoir échangé avec les élus municipaux et ceux du conseil général pour mieux connaître leur politique vis-à-vis de la jeunesse, nous devrions aussi avoir rencontré les directeurs de MJC et les associations pour mieux connaître leurs forces et leurs faiblesses. Le travail de structuration ou de restructuration passera aussi par là ».

La Fédération française des MJC, qui a 70 ans d’existence et compte plus de 500 structures adhérentes, a le soutien du Ministère de la Jeunesse et des Sports, du ministère de la Culture et du ministère de l’Outre-Mer pour ses projets de développement des MJC dans les Dom- Tom, et donc à Mayotte. Avec le recrutement de Dahnil Mondorha, la FFMJC confirme sa volonté d’agir sur l’île avec des jeunes du territoire disposant des compétences nécessaires.

« C’est la construction d’un meilleur avenir pour les Mahorais, et par les Mahorais, que nous souhaitions relancer et qui est en marche ».

I.M

Les Diablesses Rouges disqualifiées

Championnes de Mayotte indétrônables depuis quatorze ans, les M’tsapéroises du BCM viennent d’être disqualifiées de la Régionale Féminine par la Ligue régionale de basket-ball de Mayotte. Selon le procès verbal publié ce jour par la commission sportive, le BCM n’aurait pas respecté l’article 3.6 du règlement sportif de la ligue stipulant que « les groupements sportifs évoluant en RF1 devront obligatoirement présenter deux équipes de jeunes de catégories différentes (U15, U13, U11) participant au championnat dans lequel elles sont engagées. » C’est un énorme coup de tonnerre dans le basket-ball mahorais féminin qui pourrait voir sa meilleure équipe depuis plus d’une décennie abandonner son titre et descendre en deuxième division. Le club m’tsapérois a d’ores et déjà annoncé qu’il fera appel de cette décision auprès des instances fédérales du basket-ball français.

  

 

 

  

 

 

Bug au commissariat

 

Depuis vendredi, le commissariat de Mamoudzou reçoit des appels de personnes qui appellent depuis la Réunion ou encore de la région parisienne et d’autres zones de métropole.

La plupart de ces personnes ont pourtant simplement composé le 17, qui est le numéro d’urgence pour la Police nationale. Il semble que le problème soit lié à un bug du réseau informatique.

Les agents redirigent pour l’instant les plaignants vers les commissariats de leur résidence.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Pass « îles vanille » : Un outil de dévellopement du tourisme

Un nouvel outil devant contribuer au développement touristique dans la région vient d’être lancé : le Pass « Iles Vanille ».
Il est signé par la compagnie aérienne Air Austral. Cet outil vient faciliter, vers et depuis son hub de la Réunion, les déplacements entre les îles de l’océan Indien : l’Ile Maurice, les Seychelles, Madagascar, les Comores et Mayotte.
Ce produit est destiné aux passagers déjà en possession d’un billet Paris – Saint-Denis et permet, à partir de 90 euros l’aller-retour, de rejoindre les autres destinations de l’océan Indien. Air Austral et Air Seychelles font partie des quatorze compagnies qui ont signé un accord pour une meilleure accessibilité des îles Vanille dans le sud-ouest de l’océan Indien, aux côtés d’Air France, Air Madagascar, British Airways, Comair, Condor, Corsair International, Edelweiss, Emirates Airlines, Meridiana Fly, South African Airways et Transaero.

Plus de détails dans le Flash Infos du 15 avril 2014

 

 

Mayotte absente au conseil des ministres de la COI

Un conseil des ministres de la COI organisé à Moroni, c’était l’occasion rêvée pour le gouvernement français d’inviter les élus mahorais à la table des discussions diplomatiques entre la France et les Comores.

Mais, cette opportunité n’a pas été saisie. Ahamed Attoumani Douchina, ancien président du conseil général et qui a participé aux réunions de feu le groupe de travail de haut niveau entre la France et les Comores en 2008, n’a pas été intégré à la délégation française la semaine dernière.

Présent à Moroni, il avait selon lui été désigné par le CG pour représenter Mayotte suite à un courrier du ministère des Affaires étrangères transmis à la préfecture de Mayotte. Mais ces consignes n’ont pas été apparemment transmises à Claudine Ledoux, l’ambassadrice déléguée à la coopération régionale de la zone océan Indien. Du moins, c’est ce qu’elle a fait comprendre à Ahamed Attoumani Douchina.

« Je pense qu’elle a eu peur et qu’elle a paniqué. Certains journaux comoriens ont fait état de ma présence ici et c’est peut-être ce qui lui a fait peur. J’ai préféré partir, car je ne voulais pas subir l’humiliation qu’elle me demande de sortir de la salle lors des réunions. Je m’attendais à un soutien de sa part, puisque c’est elle qui avait toute la latitude pour composer la délégation française » explique Ahamed Attoumani Douchina.

Pour lui, sa non-participation à ce conseil des ministres est une affaire strictement franco-française.

« Je n’ai vu aucune pancarte, aucune banderole hostile à ma présence. Ce n’est pas une opposition des Comoriens ni des Malgaches, Seychellois, Réunionnais ou Mauriciens » insiste l’ancien président du CG. Celui-ci envisage de demander à Daniel Zaïdani d’écrire au gouvernement pour protester contre cette mise à l’écart.

En temps habituel, c’est le préfet de la Réunion qui invite en tant que représentant du gouvernement les représentants du conseil général de Mayotte et de la Réunion (la présidente Nassimah Dindar et l’ancien député Wilfrid Bertile ont représenté le département réunionnais).

Parfois, le ministère des Affaires étrangères invite directement des personnalités des collectivités dans sa délégation. Quoi qu’il en soit, il y a eu un gros loupé avec M. Douchina et c’est quelque chose qu’il faudrait régler pour les échéances à venir, puisque la COI ne peut faire semblant de nier l’existence des Mahorais dans son espace géographique.

Hier, le chargé de mission UMP Hadadi Andjilani a réagi suite à cette mise à l’écart. « La fédération UMP de Mayotte s’indigne contre ce mépris, de surcroît perpétré par un haut fonctionnaire de la République pour humilier les responsables politiques locaux. Mayotte c’est la France, son représentant a le devoir de défendre les intérêts et la place de Mayotte au sein de toutes les instances internationales de l’océan indien.

Par conséquent, le parti demande la démission de madame Claudine Ledoux qui est indigne de représenter notre pays dans l’océan Indien » a-t-il écrit dans un communiqué.

L’UMP demande également une position claire du gouvernement socialiste sur les relations qu’il entend mener avec l’Union des Comores.

Cette position sera peut-être réaffirmée en juillet prochain lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI pour lequel François Hollande a confirmé sa participation.

Le conseil des ministres de la COI n’a pas évoqué la question de Mayotte. De nombreuses questions ont été à l’ordre du jour, notamment la surveillance côtière, la stabilité politique régionale ou encore le budget de l’organisation. Pour les projets, il sera doté de 23 millions d’euros, versés en grande partie (70 %) par l’Union européenne.
Pour le fonctionnement, le budget sera de 600 000 euros, soit une hausse de 15 % et qui est à la charge des États membres.

Enfin, il a été discuté de l’éventuelle adhésion du Sri Lanka et du changement d’appellation en Commission des États de l’océan Indien.

F.S.

Adieu à la dernière chatouilleuse

Après une longue vie de combat politique, Zéna Boinali, épouse Méresse, a rendu les armes ce samedi 12 avril à l’âge de 79 ans, suite à une longue maladie. L’annonce du décès de la dernière chatouilleuse a d’abord eu l’effet d’une onde de choc. Des quatre coins de l’île, les Mahorais, toutes catégories confondues, se sont mis en route vers le domicile familial de la défunte à Pamandzi, quartier Sandravoingue, pour un dernier adieu à l’une des figures emblématiques de la lutte pour Mayotte française et bras droit incontesté de Zéna Mdéré, l’icône de ce combat.

Les femmes étaient les plus nombreuses et les premières à défiler sans discontinuer devant la dépouille mortelle de celle qu’elles nommaient affectueusement la mère Méresse.

Pas de larmes, mais un profond chagrin qu’exprimaient en choeur, les chants du chengué, sorte de prière de rassemblement accompagnant tous les grands événements à Mayotte.

Face à l’ampleur de l’afflux de la population dans sa commune, le nouveau maire de Pamandzi Mahafourou Saïdali annonce des dispositions spéciales.
L’affrètement de bus pour assurer la navette à l’arrivée des barges à Dzaoudzi. De son côté, le conseil général décide de prolonger cette mesure sur l’ensemble de l’île et annonce la gratuité de la barge pour faciliter la circulation de la population entre Grande-Terre et Petite-Terre.

A la fin de la matinée, Pamandzi était noire de monde. Toutes les personnalités politiques que compte Mayotte se sont déplacées pour rendre un dernier hommage à celle qui fut aussi la première femme à entrer au Conseil général. En déplacement à l’extérieur, le préfet de Mayotte s’est fait représenté officiellement par le secrétaire général de la Préfecture, François Chauvin.

Tous les corps d’armes étaient également représentés au plus haut niveau. Outre les personnalités, beaucoup d’anonymes qui ont connu la génération des chatouilleuses, mais également des jeunes portés par l’aura de ces personnalités qui ont marqué l’histoire de leur île ou tout simplement venus exprimer la reconnaissance « à celles qui ont permis le développement de Mayotte », ont confié certains parmi eux.

Par milliers, les Mahorais ont bravé le soleil de plomb pour toucher ou porter sur leur dos le cercueil de Zéna Méresse, jusqu’à son dernier demeure. Un adieu de toute une population à une mère, à une combattante, en reconnaissance de son engagement pour que Mayotte demeure au sein de la France.

KES

Anchya Bamana déjà en difficulté à Sada

Mercredi, réunion du conseil municipal de Sada, avec Anchya Bamana comme première magistrate de la commune. Celle qui a été élue avec seulement une vingtaine de voix d’écart a toujours les traits tirés après sa victoire. Et pour cause, l’ennemi n’est pas forcément celui que l’on croit. Déjà, la rumeur disait qu’elle aurait pu ne pas être investie comme maire, mais au final cela s’est fait. Du côté de l’opposition, la défaite est dure à avaler, même s’il y a un recours auprès du tribunal. Ils n’avaient pas trop de quoi sourire, jusqu’à cette réunion du conseil municipal de mercredi dernier. Aujourd’hui, officiellement tous se disent inquiets pour la commune qui se retrouve bloquée, mais officieusement ils ne peuvent s’empêcher de sourire.
Et comment, ne le feront-ils pas, quand la maire se retrouve en minorité en plein conseil municipal, quand les cinq ordres du jour sont rejetés notamment la délégation de signature. « Nous avons un maire sans pouvoir, avec un but non avoué de la pousser à la démission », analysent certains dans la ville.

Le conseil municipal est composé de trente-trois membres, dont huit pour l’opposition. Au moment des votes. 18 conseillers s’opposaient aux propositions et 15 étaient pour. Le calcul est vite fait, dix conseillers municipaux à priori de la majorité ont voté avec l’opposition. Les regards se tournent vers ceux que l’on nomme à Sada, « la mouvance Momoni » du nom d’un quartier de la ville. Ceux de cette mouvance ne nient pas forcément les faits.

La rancune vient de loin, d’avant les élections, au moment des investitures quant à la primaire, c’est Sidi Riffay qui est élu pour être la tête de liste de l’UMP. Mais les ténors de l’UMP au niveau du département ont soutenu la candidature de la fille du Mzé Bamana.

À un moment donné, il a failli avoir une liste dissidente dans la ville, mais au final, le malheureux se range derrière la liste menée par Anchya Bamana. Mais la pilule passe mal, quand le dénommé Sidi Riffay qui ne figure pas sur sa liste voit que ses partisans, membres du conseil municipal n’ont pas eu de poste d’adjoint. Ils ont donc décidé d’adresser un message à la maire. Le but est qu’il y ait une nouvelle désignation des adjoints, afin que les partisans de Sidi Riffay y soient. Ils se sont sentis déconsidérés, disent-ils. Ce soir une réunion a lieu à Sada réunissant les membres du parti afin de tenter de trouver une solution à la crise.

Kalathoumi Abdil-Hadi

Édito : Mayotte, une île en paix !

 

Le Mozambique a vécu près de 15 ans de guerre de libération nationale, puis autant de guerre civile, laissant des populations traumatisées, des territoires ravagés.

Mayotte a eu la chance, l’intelligence de ne pas se retrouver dans de telles situations. Mais au même titre que la démocratie, la paix est une chose fragile qu’il convient de chérir, de protéger, de défendre si nécessaire. La pauvreté, la misère intellectuelle et l’avidité sont mauvaises conseillères.

Dans un territoire en guerre, comme l’Europe le fut si souvent, les populations pensent d’abord à protéger leurs vies, leurs enfants, puis ensuite à manger, à trouver un abri le plus sûr possible, quitte à fuir dans des exodes dramatiques.

Dans un territoire en guerre, seule la survie compte. Il n’y a pas de place pour le confort, pour le surplus, pour le gaspillage. Il n’y a pas de place pour les récriminations syndicales ou les complaintes ridicules, pour les revendications superficielles ou un temps de loisir.

Il y a en revanche la place pour l’héroïsme, pour la solidarité, pour le partage. L’Homme se réfugie dans ces dernières valeurs, s’y accroche, et il lui reste l’espoir de sortir de cette nuit de mort et de violence, sortir de cette période de honte où l’homme retrouve parfois l’animal.

Mayotte n’a pas connu la guerre et c’est tant mieux. Il ne faut souhaiter à aucun territoire, à aucune population de vivre dans la guerre, pour ses enfants, pour l’Humanité.

Et en temps de paix, l’Homme peut révéler tout son génie, son intelligence. Il peut bâtir, aménager, améliorer sa vie et celle de ceux qui l’entourent. Certains prennent ce rôle entre leurs mains et s’y attellent pour des groupes, des communes…

L’Homme s’organise, gère, prévoit, imagine, rêve…

Mayotte est une île de paix, et ses enfants peuvent rêver la nuit venue. En (toute) sécurité ? Dans un lit douillet ? A l’abri de la faim ? Ce n’est pas sûr. Du tout.

Mayotte est une île en paix, mais il y a beaucoup à faire, une fois la paix (re)venue. Les territoires détruits le savent trop bien. Il faut pardonner, pour que tous se retrouvent, ensemble. Il faut ensuite travailler, sérieusement, honnêtement, pour (re)construire.

Il faut alors un toit digne pour chacun. Un rapport sur « L’habitat indigne et insalubre dans l’Outremer : un défi à relever », de septembre 2009, fait état d’un « sentiment d’échec » et de plus de 50.000 logements concernés.

Les centaines ou milliers d’enfants abandonnés, livrés à eux-mêmes dans les rues de Mamoudzou, que le Défenseur des droits Dominique Baudis devait aider, sont autant d’orphelins de guerre. L’accès de tous à l’eau et à l’électricité, un système de santé correct, des voies de communication praticables, sont autant d’éléments nécessaires à un territoire pour se (re)lever.

Mayotte n’a pas connu la guerre, mais l’abandon relatif dans lequel l’île a vécu durant des décennies la positionne comme certains théâtres de guerre.

Les infrastructures doivent être là. Un Plan Marshall, la communauté internationale, la solidarité nationale sont des vecteurs à activer pour (re)mettre le territoire sur pieds. Le chemin qui nous mènera à Mayotte 2025 doit être tracé. Il convient à chacun de participer au redressement, au redémarrage des institutions, des activités, des entreprises, du commerce.

La sécurité doit être au rendez-vous, sécurité des personnes, des biens, mais aussi sécurité sociale, pour les plus démunis, les victimes d’accidents de la vie. Une solidarité nationale s’organise.

Puis viennent ce qui est parfois considéré comme plus accessoire : la protection de l’environnement, du lagon, la culture, les loisirs, les arts…

Mayotte est une île en paix, mais tous ces combats sont à mener en parallèle. Il y a des parties de la population à tous les niveaux : certaines cherchent à manger, d’autres rigolent à Gohou, c’est ainsi, et ce sont parfois les mêmes. Il faut bâtir des maisons, des écoles, mais aussi un théâtre, construire des routes et des ports de plaisance, aménager des plages et des fronts de mer. Il faut de l’électricité pour enfin éclairer certaines maisons, mais aussi de bonne qualité, pour ne pas abimer le matériel informatique sensible et si nécessaire.

Mayotte est une île en paix, mais il faut engager sans tarder la bataille contre le chômage si destructeur pour la paix sociale, pour créer des emplois, de la valeur ajoutée, pour financer tout cela.

Mayotte est une île en paix, et c’est tant mieux !

 

Laurent Canavate

59 salariés de Cananga remerciés

« On ne se remet pas d’une telle séparation », reconnaît Mahamoud Mdallah. Le délégué du personnel et représentant syndical CGT – MA était pourtant aux premières de la longue procédure de restructuration de Cananga qui devait déboucher inexorablement à ce dénouement fatal.

Si tout le personnel des deux enseignes du groupe (Méga et Batimax) s’attendait donc à ce licenciement massif, « nul ne savait quand cela allait arriver ni sur qui. C’est ce qui a été le plus dur à gober », affirme Mahamoud Mdallah, bien mal à l’aise devant cette situation.

Soilih Ahamada, l’un des 59 salariés qui ont reçu leur lettre de licenciement mardi avec effet immédiat, n’est pas du même avis que le syndicaliste. « Ils (direction et syndicat ndlr) ont négocié ensemble, ils savaient tout et maintenant ils font semblant d’être surpris. Ils ont décidé de se passer des anciens pour laisser la place aux jeunes », accuse-t-il. Après 17 années dans la même boite, c’est un homme abattu qui s’est présenté ce mercredi pour faire ses cartons. Comme tous les autres, Soilih Ahamada est rentré à la maison sans idée claire de ce qu’il va advenir avec comme seul réconfort, une indemnité de licenciement dont il n’a pas souhaité révéler le montant.

Absent du territoire, Gamil Kakal aura échappé aux journalistes qui ont fait le siège dans la cour déserte du site pour recueillir les explications de la direction. Ces derniers se sont finalement rués que Mahamoud Mdallah, qui pour sa part, assume l’action de son syndicat.

« J’ai assisté personnellement à toutes les négociations pour m’assurer que les textes soient appliqués et qu’il n’y ait pas de dérapages. Les services de contrôle (Dieccte, Dtefp, Pôle emploi, etc.) ont fixé des critères et tous les paramètres ont été appliqués. Nous nous sommes battus pour sauver le maximum de gens, mais l’enjeu était la survie même de l’entreprise. Dans ce contexte, le licenciement était inévitable », affirme-t-il. Pour le syndicaliste, cet enjeu a été compris par tout le personnel, « c’est pourquoi vous n’avez pas assisté à un mouvement social, comme c’est souvent le cas », analyse- t-il.

Une cellule de reclassement désignée par Cananga, en l’occurrence l’ACE, a rencontré mardi les personnels licenciés pour les inciter à faire la démarche d’adhérer.
Pour les 49 salariés qui ont survécu à cette vague de licenciement, leur destin dépendra de la nouvelle stratégie qu’adoptera le groupe qui vient de se passer de Méga pour concentrer son activité sur Batimax.

Kamal’Eddine Saindou

Cinéma : le programme

 

VENDREDI 13 MAI
15h30 : Dirty Papy
18h00 : Le livre de la jungle
20h30 : Captain America : Civil War

SAMEDI 14 MAI
15h00 : Le livre de la jungle
18h00 : Truth : le prix de la vérité
21h00 : Captain America : Civil War

MARDI 17 MAI
18h00 : Le livre de la jungle
20h30 : Truth : le prix de la vérité

MERCREDI 18 MAI
15h00 : Captain America : Civil War
18h30 : Le livre de la jungle
20h30 : Batman vs Superman

JEUDI 19 MAI
18h30 : Captain America : Civil War
21h00 : Truth : le prix de la vérité

 

Retrouvez ci-dessous tous les films, les synopsis et les bandes annonces. 

Cinéma Alpa Joe: 0269 64 95 18

 


 Zootopie

 

 

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Source: Allociné


 

Batman vs superman : l’aube de la justice

Batman vs superman :l'aube de la justice

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Source: Allociné

 


 

Deadpool

 

Deadpool

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Source: Allociné

 


 

Célibataire, mode d’emploi

Célibataire, mode d'emploi

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Source: Allociné

Marées : les horaires

Mayotte : les marées à 30 jours

 

Date Marée haute Marée haute Marée basse Marée basse
heure hauteur heure hauteur heure hauteur heure hauteur
mardi 27 mai 2014 03:09 3,05 m 15:25 3,50 m 09:11 0,70 m 21:48 0,60 m
mercredi 28 mai 2014 03:51 3,10 m 16:05 3,55 m 09:50 0,65 m 22:27 0,50 m
jeudi 29 mai 2014 04:28 3,15 m 16:41 3,55 m 10:27 0,60 m 23:02 0,50 m
vendredi 30 mai 2014 05:03 3,20 m 17:16 3,55 m 11:01 0,60 m 23:36 0,50 m
samedi 31 mai 2014 05:35 3,15 m 17:49 3,45 m 11:33 0,65 m –:– –,– m
dimanche 1er juin 2014 06:07 3,10 m 18:21 3,35 m 00:08 0,60 m 12:06 0,75 m
lundi 2 juin 2014 06:40 3,00 m 18:54 3,20 m 00:40 0,65 m 12:39 0,90 m
mardi 3 juin 2014 07:14 2,90 m 19:29 3,05 m 01:13 0,80 m 13:15 1,05 m
mercredi 4 juin 2014 07:53 2,80 m 20:08 2,85 m 01:47 0,95 m 13:56 1,20 m
jeudi 5 juin 2014 08:40 2,70 m 20:57 2,65 m 02:27 1,10 m 14:47 1,35 m
vendredi 6 juin 2014 09:44 2,60 m 22:02 2,50 m 03:17 1,25 m 15:55 1,50 m
samedi 7 juin 2014 11:03 2,60 m 23:24 2,45 m 04:22 1,35 m 17:20 1,50 m
dimanche 8 juin 2014 12:19 2,70 m –:– –,– m 05:41 1,35 m 18:42 1,40 m
lundi 9 juin 2014 00:43 2,50 m 13:19 2,90 m 06:54 1,20 m 19:46 1,15 m
mardi 10 juin 2014 01:47 2,65 m 14:10 3,15 m 07:52 1,05 m 20:37 0,95 m
mercredi 11 juin 2014 02:39 2,80 m 14:55 3,35 m 08:39 0,85 m 21:22 0,70 m
jeudi 12 juin 2014 03:25 3,00 m 15:38 3,55 m 09:23 0,65 m 22:04 0,50 m
vendredi 13 juin 2014 04:07 3,15 m 16:20 3,70 m 10:05 0,50 m 22:45 0,40 m
samedi 14 juin 2014 04:49 3,25 m 17:02 3,75 m 10:47 0,40 m 23:27 0,30 m
dimanche 15 juin 2014 05:30 3,35 m 17:45 3,75 m 11:30 0,40 m –:– –,– m
lundi 16 juin 2014 06:13 3,35 m 18:29 3,65 m 00:08 0,35 m 12:14 0,45 m
mardi 17 juin 2014 06:58 3,30 m 19:15 3,50 m 00:50 0,40 m 13:01 0,60 m
mercredi 18 juin 2014 07:46 3,20 m 20:03 3,25 m 01:34 0,55 m 13:52 0,80 m
jeudi 19 juin 2014 08:40 3,10 m 20:58 3,00 m 02:20 0,75 m 14:50 1,00 m
vendredi 20 juin 2014 09:44 2,95 m 22:03 2,75 m 03:13 0,95 m 15:58 1,15 m
samedi 21 juin 2014 11:01 2,90 m 23:24 2,60 m 04:18 1,10 m 17:19 1,25 m
dimanche 22 juin 2014 12:20 2,90 m –:– –:– m 05:38 1,20 m 18:44 1,25
lundi 23 juin 2014 00:49 2,55 m 13:30 3,00 m 07:01 1,15 m 19:57 1,10 m
mardi 24 juin 2014 02:01 2,65 m 14:26 3,15 m 08:07 1,05 m 20:53 0,90 m
mercredi 25 juin 2014 02:56 2,80 m 15:13 3,30 m 08:58 0,90 m 21:38 0,75 m
jeudi 26 juin 2014 03:40 2,95 m 15:54 3,40 m 09:40 0,75 m 22:16 0,65 m
vendredi 27 juin 2014 04:18 3,05 m 16:29 3,45 m 10:16 0,70 m 22:50 0,55 m
                 
                 

        

         

        

         

 

 

© SHOM n° 502/2013 – Reproduction des prédictions de marées du SHOM pour Dzaoudzi – non vérifiée par le SHOM et réalisée sous la seule responsabilité de l’éditeur

 

Le torchon brûle encore à la CAPAM

C’est une cohabitation, comme l’a à juste titre rappelé Mohamedi Antoine, le secrétaire général de la CAPAM, et une cohabitation n’est jamais facilement gérable, surtout si elle oblige la collaboration des ambitieux et des ennemis d’hier. Lundi, le bureau de la CAPAM devait voter le budget, mais au final, ce sont les insultes qui ont fusé autour de la table.

Cette fois-ci, c’est entre le jeune Mohamedi Antoine (membre des jeunes agriculteurs) et le président Mouslim Payet que le ton monte. Lundi, lors d’une réunion de bureau pour le vote de budget, Mohamedi Antoine a présenté la rédaction d’un nouveau règlement intérieur pour la chambre. Le nouveau document est rejeté par Mouslim Payet et pour cause, il confère plus de pouvoir à son secrétaire général.

Pour le président Payet, au sein de la chambre, deux personnes ne cessent pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Il cite l’ancien président Dani Salim et Mohamedi Antoine.

Ce nouveau règlement intérieur que l’on a pu se procurer et dont des passages ont été rédigés en rouge est menaçant pour Mouslim Payet. Ainsi, il est rappelé au président que le bureau est là « pour l’assister dans l’application des décisions émanant de la session ou en son sein ».

Un autre article signale que « le secrétaire général est chargé de la coordination des affaires relatives au fonctionnement de la chambre… » et qu’il doit « avoir accès à toute la correspondance officielle de la CAPAM en entrée et sortie qui doit être enregistrée dans un registre spécial ».
Le secrétaire général « pilote la rédaction des documents de programmations, les fiches actions, les notes et les avis de la CAPAM, il reçoit le pouvoir en plus et en complément du président de négocier des moyens, de défendre les actions auprès des financeurs et des partenaires ». Le secrétaire général veut également préparer le budget.

En réaction à cette demande qui, pour Mouslim Payet, s’apparente à une usurpation de pouvoir, il a alors sorti un document envoyé par Nailati Boura Mcolo, employée de la CAPAM et actuellement en Métropole. Le document, code rural à l’appui, parle d’une délégation de signature envers le directeur de la chambre d’agriculture en toute matière, mais qui ne « signifie pas transfert de compétences ».
« Il y a une cohabitation, il faut que les gens puissent avoir les mêmes informations ».
Sur les modifications du règlement intérieur, la formulation « bureau exécutif » est qualifiée de « non réglementaire » et rappelle que le bureau n’a « pas de pouvoir exécutif ». Le document – que nous avons en notre possession – parle même de la mise sous-tutelle du président, « chose qui n’est pas possible ». « Le bureau n’a pas de pouvoir décisionnel. C’est un organe de réflexion et non d’exécution ».

Pour le document de Nailati Boura Mcolo, ce nouveau règlement intérieur confère au secrétaire général « une présidence bis ». Contacté, Mohamedi Antoine parle surtout d’un budget non équilibré et qu’à l’heure actuelle, la CAPAM a juste un budget de 732 000 Euros pour le fonctionnement et c’est tout.

Sur la modification du règlement intérieur, le secrétaire général note que le document envoyé par Nailati Boura Mcolo ne vient pas de l’assemblée permanente des chambres d’agriculture.

« On n’est pas d’accord, on ne peut pas être élu et se faire diriger par les agents. Nailati, elle, est chef de service, mais pas directrice.

Il y a une cohabitation, il faut que les gens puissent avoir les mêmes informations. Il faut qu’il y ait une concertation. Qu’il reconnaisse qu’on ait les mêmes droits c’est tout ».

En attendant, la CAPAM subit une situation de blocage. Mouslim Payet envisage de s’en référer à la préfecture et se donne une quinzaine de jours pour organiser une autre session afin que le budget soit voté.
Kalathoumi Abdil-Hadi

Élèves et enseignants en colère à Kawéni

 

Les perturbations n’ont duré que pendant la matinée, mais cette colère attire l’attention. Les élèves ne se sentent plus en sécurité à la sortie de l’établissement ni même à l’intérieur.

Les élèves de la section hôtellerie disent apercevoir des rôdeurs. Il n’y a pas de lumière, ni même d’agents de sécurité aux abords du lycée.

L’établissement possède un restaurant d’application et à un moment, il a même été envisagé que cette section n’ait plus lieu à Kawéni, à cause de l’insécurité.

Dans l’après-midi, une délégation d’enseignants a été reçue par le vice-rectorat de Mayotte afin de trouver des solutions à ces problèmes.
Mercredi, une délégation des représentants d’élèves sera également rencontrée. Le climat n’est pas apaisé aux alentours de l’établissement, alors même que le quartier abrite également des collèges et des écoles élémentaires, ainsi que des magasins.

Le lycée de Kawéni n’a pas fini de faire parler de lui, car jeudi, les enseignants prévoient de bloquer la route qui mène vers l’établissement à partir du rond-point Méga. La route en très mauvais état concentre cette colère.
Donc très tôt, à partir de 6h15, cette action aura lieu sans pour autant bloquer la route nationale.

Des tracts seront également distribués pour informer les automobilistes de cette action. Une lettre ouverte sera également adressée au nouveau maire de Mamoudzou Mohamed Majani afin d’attirer son attention sur l’état de la petite portion de route.

 

KA

Mohamed Majani, maire de Mamoudzou

L’élection du conseil municipal de la commune de Mamoudzou a eu lieu samedi. L’organisation de cette cérémonie avait été commencée la veille, car il fallait s’attendre à accueillir beaucoup de monde. Ce fut le cas le jour J, des centaines de personnes étaient venues suivre de près l’installation du nouveau maire et ses adjoints. Des chapiteaux étaient installés devant l’hôtel de ville. Le public venu nombreux pouvait suivre le déroulement des élections depuis l’extérieur, car des haut-parleurs étaient également installés pour la transmission en direct du débat.

Mamoudzou étant la commune la plus peuplée de l’île avec plus de 57 000 habitants est gérée par un conseil municipal de 45 élus.
La liste élue le dimanche 30 mars, celle du « Rassemblement, l’Ame, MDM » et menée par Mohamed Majani compte 31 personnes. Les deux dernières listes, celles respectivement conduites par Chihaboudine Ben Youssouf et Abdourahamane Soilihi, comptent chacune 7 élus.

La veille, une réunion a eu lieu à la permanence de l’UMP. Il était question d’arrêter et donner la « consigne officielle » de vote aux 7 élus du parti qui font partie intégrante du nouveau conseil municipal. Le groupe UMP avait décidé de présenter un candidat, en la personne de Said Assane Mboiboi. « C’est aussi une manière de ne pas prendre part aux manoeuvres qui tendent à contrecarrer la volonté des électeurs », argumentait le conseiller général UMP du canton 2 sur les réseaux sociaux.
La même consigne a été donnée aux élus de l’Union pour le renouveau de Mayotte conduit par Chihab.

De l’autre côté, celui de Mohamed Majani, les discussions étaient très difficiles. Certains osaient même parler de trahison. Les électeurs ont été floués, car les trois listes qui ont fusionné pour gagner les élections à Mamoudzou ne s’entendent plus. Le partage des postes des adjoints, tout en respectant la parité, semble avoir été la tâche la plus difficile, la goutte d’eau qui a fait renverser le vase.

Le Mouvement pour le développement de Mayotte (MDM) conduit par Dinouraine M’colo Mainty a été écarté de la fusion majoritaire.
Mohamed Majani dira que la tête de liste MDM lui a tourné le dos après les élections de dimanche 30 mars. Dinouraine M’colo Mainty déclare la même chose. Que s’est-il vraiment passé ? Et qui croire ?

Selon un élu de Mamoudzou, de la liste l’Ame, donc de la nouvelle majorité, avoue que les discussions ont été difficiles et tout a été décidé vendredi soir. Dans la rue, cette « trahison » était attendue, car la population se demandait toujours comment des listes au départ « massédwane » (composées d’élus de différents partis et ne partageant pas les mêmes convictions politiques) et qui ont en plus fusionné pour gagner les élections allaient pouvoir s’entendre et travailler ensemble. En même temps, certains observateurs disaient qu’il est très difficile de gérer une commune à trois et qu’on gouvernerait mieux à deux.

Samedi matin, vers 8 heures, tout semblait être joué, car les élus du Rassemblement et de l’Ame avaient passé la nuit ensemble, à Bouéni, au sud de l’île. Ces derniers étaient injoignables.
Les trois autres listes – à savoir l’Union, l’UMP et le MDM – se sont retrouvées samedi matin et ont essayé de constituer une majorité.
La tâche était difficile puisque les élus du MDM étaient divisés. La tête de liste originaire de Passamainty nous indiquera qu’un élu MDM de M’tsapéré lui avait ouvertement dit qu’il allait voter pour Majani.

Les candidatures de Mohamed Majani pour le « Rassemblement et l’Ame » et de Dinouraine M’colo Mainty pour le MDM, l’Union et l’UMP au poste de maire ont été déclarées.

L’élu de Kawéni, Mohamed Majani est élu maire de Mamoudzou à 25 voix contre 20 pour le désormais chef de file de l’opposition. Bacar Ali Boto (Ame) et Mohamed Moindjié (Rassemblement) sont respectivement élus premier et deuxième adjoints au maire.

 

Rafik

L’armée : des métiers pour la jeunesses mahoraise

 

Pour ceux qui ne connaissent pas bien les métiers de l’armée, l’image qu’on en a provient des films américains : des hommes en tenue de combat, armés jusqu’aux dents et tirant sur tout ce qui bouge. Heureusement, la réalité est plus complexe et c’est ce qu’ont voulu montrer la conseillère économique, sociale et environnementale Daourina Romouli, les anciens combattants, le BSMA, le DLEM et les représentants de l’élément de base navale de Dzaoudzi hier au lycée de Coconi.

Le lieutenant-colonel Guillaume-Barry, commandant du BSMA, a ainsi rappelé que l’armée formait des citoyens. « Il faut se lever à l’heure, se raser, ranger sa chambre, bref apprendre à vivre au sein d’un groupe. Ces règles de vie structurent le citoyen. Le militaire se met au service de la Nation en assurant la sécurité et la prospérité de la population. Il attend en retour que la Nation lui soit reconnaissante. »

Le commandant du BSMA a aussi souligné que les métiers militaires étaient ouverts à tous. « Ce sont des métiers pour les jeunes, vous êtes jeunes. Ce sont des métiers pour les sportifs, vous êtes sportifs. Ce sont des métiers pour les filles et les garçons de nationalité française.
Pour les étrangers, vous pouvez vous engager à la Légion étrangère. Il n’y a pas besoin de diplômes pour s’engager, mais plus vous êtes diplômés, plus vous avez de choix pour maîtriser votre destin au sein de l’armée. »

Les élèves présents ont pu rencontrer des anciens militaires qui ont servi dans toutes armes et qui se sont fait un plaisir de raconter leur expérience à l’instar de Saïd Mohamed, ancien radariste pendant une quinzaine d’années dans l’armée de l’air. « J’ai travaillé sur les machines qui servent aux aiguilleurs du ciel, je les réparais.

À l’époque, nous étions recrutés assez facilement, surtout quand on avait le bac. Nous avons été formés et en même temps nous étions nourris, logés et payés. L’armée c’est une grande famille et parfois, elle nous faisait oublier notre vraie famille », se souvient-il. Être militaire selon lui réclame du courage, de la patience et surtout beaucoup de travail. « Ça me fait chaud au coeur d’être là, nous avons envie de les motiver pour qu’ils puissent bâtir leur vie. L’armée, c’est aussi une voie pour s’en sortir », répète-t-il.
Daourina Romouli estime elle aussi que les métiers de l’armée sont un chemin que les jeunes mahorais, surtout ceux qui sont confrontés à des difficultés sur le marché du travail, doivent envisager. « Tout le monde ne peut pas devenir militaire et là n’est pas l’objectif de cette journée.
Nous voulons juste montrer aux élèves que cette voie existe, à eux de la prendre ou pas. »

Pour Nourdine Soilihi, âgé de 18 ans et scolarisé au lycée agricole de Coconi, ce forum a ouvert quelques ambitions. « Ça m’intéresse beaucoup. Dans l’armée, il y a beaucoup d’activités. C’est l’armée de l’air qui m’intéresse, j’ai vu des images à la télé », résume-t-il. Pour son camarade Mohamed Saïlane, c’est plutôt la gendarmerie qui l’attire. « J’ai retenu qu’il fallait être tranquille, ne pas être un délinquant, avoir un casier judiciaire vierge, être bien avec les autres et respecter les gens. Et aussi, travailler toutes les matières ».

Si ce forum peut susciter des vocations, ce sera un gros plus pour les organisateurs. Déjà, certains établissements participants ont demandé le renouvellement de l’opération. Daourina Romouli est prête pour répéter ce genre d’initiatives, à charge pour les autres parties d’en faire autant.

 

F.S.

Edito : La tempête tropicale Hellen a frôlé Mayotte

 

Des portions de routes se sont affaissées, des murs se sont effondrés, des arbres se sont abattus sur les lignes téléphoniques et surtout électriques. Il y a eu plusieurs coupures dans certaines zones du centre et du sud de l’île aussi.

 

Les équipes d’EDM ont été mobilisées pour remettre aussi vite que possible le courant aux populations inquiètes. Mais des milliers de personnes ont souffert de ce passage d’Hellen. Des dizaines de milliers de clandestins vivent dans des conditions très précaires sur les hauteurs des communes de Mamoudzou et Koungou, à Vahibé, Combani et ailleurs. De nombreuses maisons, construites en dur, ont aussi pris l’eau de toutes parts. Les caniveaux, les rivières ont débordé. Des rues, des places ont été inondées. Des glissements de terrain très dangereux se sont produits, bloquant la circulation assez rare.

 

Et quand le soleil est revenu, un constat de l’étendue des dégâts a pu être établi. Toutefois, Hellen n’était qu’une tempête quand elle est passée à près de 300 kilomètres au sud de l’île. Il est difficile d’imaginer les dégâts colossaux que provoquerait un cyclone traversant l’île.

 

Des familles tassées dans des cases défoncées par des vents vraiment violents, des amas de tôles descendant des collines, emportés par des glissements de terrains, inaccessibles aux secours, un enchevêtrement de câbles électriques de fortune, de palettes, de paraboles et d’effets personnels… Le passage d’un cyclone sur l’île serait certainement désastreux, dramatique, terrible.

 

On peut imaginer un réseau électrique coupé par des arbres tombés sur tout le territoire, des centres de secours, d’accueil… quasi inexistants. Les mairies, censées assurer les premiers secours, l’accueil dans des écoles ou autres salles communales, sont-elles prêtes ? Sont-elles rodées à ces exercices de secours ? Les clés des écoles et MJC seront-elles disponibles ?… Des stocks de secours sont-ils constitués à l’approche de la saison des cyclones ?

 

Les inquiétudes sont nombreuses au vu de ce qu’une tempête peut provoquer comme dégâts. Et après la pluie, le ciel bleu revenu, ces considérations, ces soucis sont déjà loin pour beaucoup. On verra bien si cela arrive un jour… Mais le propre des dirigeants est justement d’arranger le quotidien, et de prévoir, de préparer l’avenir.

 

Au lendemain des élections municipales, nous voilà pourvus de nouvelles équipes, qui se sont battues, qui ont été motivées pour conquérir ce pouvoir de gérer notre vie en commun. Ils ont à organiser la scolarisation, dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité, de nos enfants. Ils ont à prévoir les besoins d’aujourd’hui, mais aussi de demain, en termes d’emplois, de sécurité, de loisirs.

 

Les équipes municipales, qui ont réclamé nos suffrages, que les citoyens et les règles de la démocratie ont porté au pouvoir, doivent maintenant s’atteler à améliorer notre cadre de vie. Ils doivent créer les conditions d’un vivre ensemble le plus agréable possible. Ils peuvent pour cela s’appuyer sur la société civile, les acteurs locaux, mais surtout sur des équipes municipales qu’il convient de mettre immédiatement au travail, sur des projets qu’ils portent, des visions qu’ils ont de notre vie sur ce territoire, au quotidien. Nos nouveaux élus doivent mobiliser les équipes municipales, et utiliser au mieux l’argent que chacun va leur donner pour cette mission.

 

Les habitants, les propriétaires ou les locataires, les entreprises et les administrations, les utilisateurs du service de ramassage des poubelles et les autres vont attendre, en échange de leurs taxes et autres impôts locaux, un service de la part de leur mairie : un service de qualité, des routes, des rues et des places publiques aménagées, entretenues, des secours en cas de cyclone. On attend des crèches accessibles, des MJC actives pour accueillir les enfants, des services publics dynamiques, mobilisés, actifs, sous la houlette de leurs équipes.

 

Les artisans, les jeunes créateurs d’entreprises veulent un soutien, un appui au démarrage, avec des zones d’activités dans lesquelles ils pourront s’installer pour un prix modique… et créer de l’emploi, des richesses pour demain.

 

Le passage de la tempête Hellen doit faire comprendre que Mayotte a changé d’époque. On ne peut plus lever les yeux au ciel et implorer seulement sa clémence. Il faut se préparer, réfléchir, agir, investir. Les besoins de la population ne sont plus les mêmes qu’il y a 10 ou 20 ans. Il faut de l’eau, de l’électricité tous les jours. Des routes en bon état pour circuler. Des écoles propres et entretenues pour la réussite de nos enfants. Il faut du travail pour les plus grands. Il faut des loisirs, des lieux publics pour tous, des places, des fronts de mer, des plages aménagés, sécurisés. Des rues éclairées le soir, fonctionnant à l’énergie renouvelable et non polluante.

 

La tempête tropicale Hellen a frôlé Mayotte, mais si un jour un cyclone passe sur l’île, il vaut mieux être bien préparé.

 

Laurent Canavate

Coup de théâtre dans l’affaire de la tête de cochon

Beaucoup de monde s’était déplacé hier au tribunal de grande instance pour assister au jugement de l’affaire dite de la tête de cochon. De nombreux dignitaires religieux, des journalistes, quelques personnalités comme le conseiller général et maire de Labattoir Saïd Omar Oili, le directeur de la SIM Mahamoud Azihary, ou encore la vice-présidente de la région Réunion, Yolaine Costes, avaient fait le déplacement.

Pourtant, à la demande des avocats de la partie civile, le procès est reporté au 17 septembre 2014 en raison de l’absence des deux femmes impliquées dans l’affaire, dont l’une est suspectée d’être l’initiatrice des faits, et l’autre nie son implication. Leur absence a été vécue comme « une insulte pour les Mahorais, et un manque de courage » a tempêté Me Saïd Larifou, avocat d’une des parties civiles.

En préambule, le juge Philippe Ballu s’est attaché à dire que « cette audience doit être celle de l’apaisement, les débats doivent être dignes et sereins, dans le respect des droits des uns et des autres ». Le président du tribunal a rappelé que l’audience qui devait avoir lieu était en un sens historique puisque jamais en France, les auteurs d’un tel acte islamophobe n’ont été jugés. « Si de tels actes ont déjà eu lieu, les auteurs n’ont jamais été interpellés. Ainsi se pose la qualification pénale des faits, nous allons être les premiers à dire le droit en la matière », a solennellement lancé le juge Ballu.

Le procureur Joël Garrigue ne s’est pas opposé à la demande des parties civiles, ajoutant que son but était de savoir ce qui s’est passé quelles sont les responsabilités de chacun.

Après s’être retiré une bonne demi-heure pour délibérer, le tribunal a choisi de reporter le procès au 17 septembre 2014, « étant donné les contradictions entre les versions des parties et puisqu’aucun danger particulier ne se présente », il a ordonné la présence des trois prévenus à cette date.

 

M.C.

Gohou, une véritable star à Mayotte

« Je retrouve à Mayotte la chaleur humaine qui est la chaleur africaine », a déclaré Gohou à sa sortie de l’aéroport, encadré par la foule, les caméras et les appareils photo.

L’homme fort des Guignols d’Abidjan était très attendu sur notre île depuis quelques semaines à l’annonce de son arrivée. Pour ceux qui l’ignorent, les guignols d’Abidjan ont été, dans les années 2000, une série humoristique culte en Côte d’Ivoire, dont le succès s’est répandu partout en Afrique et dans le monde.
De son prénom Michel, Gohou joua ensuite dans la série intitulée « Ma famille ». En 2007, il tourne une nouvelle série appelée « Gohou Show ». Dans ces rôles, Gohou s’apparente beaucoup au « Banawassi » qu’on retrouve dans les contes et légendes mahorais. Un arnaqueur, un rusé, un Don Juan, etc.

« À Mayotte, dans chaque foyer, au moins trois ou quatre DVD de lui existent. Les femmes l’adorent », explique Maoré Tanchiki, l’homme qui sponsorise l’arrivée de la star à Mayotte, gérant de la société MAP. Mais cette venue est surtout rendue possible grâce à la motivation de l’association « Mayotte solidarité » et au partenariat avec la mairie de Koungou. « Une association composée de professeurs qui s’intéressent à l’épanouissement de la jeunesse de Koungou », explique de nouveau Maoré Tanchiki.

Ainsi donc, Gohou sera en représentation au stade de football de Koungou le 5 avril et le 6 avril à l’AJP de Pamandzi. Les billets sont en vente dans les magasins Fashion et Intersport.

Les places assises reviennent à 20 euros et celles debout à 10 euros. Les fonds récoltés seront partagés entre les 14 clubs de différentes équipes de jeunes que compte la commune de Koungou. D’ailleurs, ces jeunes vont eux aussi participer, puisqu’ils devront assurer la sécurité lors du show. « Ils vont avoir des tee-shirts de même couleur pour pousser les voitures à bien se garer », indique Maoré Tanchiki. Seront également sur place la gendarmerie, la société de sécurité MPS, les pompiers, la Croix rouge et le BSMA.

En attendant, la star ivoirienne se repose incognito dans un des grands hôtels de l’île, « pour ne pas être trop dérangée », précise Maoré Tanchiki.

Tout au long de la journée, Gohou a toutefois pris un bain de foule et salué ses fans, debout dans une limousine blanche.

 

 

DMH

Cyclone Hellen : la colère après la désolation à Acoua

Les habitants du quartier Angoidra, en bord de mer, pansent leurs plaies.
Beaucoup des habitants du village avaient pris leur journée pour la consacrer à nettoyer les habitations et leurs abords. La route qui mène au nord de l’île est parsemée de traces d’éboulis et de troncs d’arbre. Mais à Acoua, c’est la désolation ; et le nouveau maire, Darouechi Ahmed aura du travail pour redonner une image présentable de sa commune.
Caniveaux détruits, routes effondrées, végétations à terre… À Angoidra, certains villageois ont bien cru que le pire arrivait.

Samedi, vers 11 heures, alors que notre île n’était encore qu’en alerte fortes pluies, le canal d’évacuation d’eau a débordé et la forte houle a provoqué des inondations d’une rare violence.
« Tout s’est passé rapidement, nous étions tous à la maison, et tout à coup l’eau est entrée. En quelques minutes, nous en avions jusqu’au cou !
Nous sommes alors montés pour nous réfugier sur le toit » raconte une mère de famille. Mais la famille a échappé au pire, puisque les fondations de son domicile sont parties dans le lagon, laissant un trou béant où les vagues s’engouffrent désormais.

Dans la matinée de lundi, les habitants du quartier sinistré ont reçu la visite d’une petite délégation composée du président du conseil général, Daniel Zaïdani, du député Boinali, de l’ancien et du nouveau maire de la commune et des conseillers généraux. Mais c’est avec méfiance que les villageois ont reçu le soutien de ces élus, « Rien que d’y repenser, cela m’énerve ! Ils ne sont venus que pour être pris en photos, ils ne nous ont même pas proposé de solution de relogement » s’enflamme une villageoise qui a vu sa maison inondée et son petit atelier de réparation d’électroménagers littéralement partir à l’eau. Cette dernière affirme être allée chercher du renfort auprès de la mairie dimanche, pour se faire répondre que le premier magistrat était en « train de compter les bulletins ».

Ainsi, pour tenter d’apporter une réponse citoyenne aux manquements des politiques, le « collectif génération Acoua » a décidé de prendre les choses en main. Dès dimanche, les jeunes ont aidé les sinistrés à nettoyer le quartier pour permettre l’évacuation des eaux pluviales. Ils organisent ce soir une réunion pour trouver un moyen de venir en aide à cette population en détresse. « Je me suis dit que si nous ne faisions rien, personne ne le ferait à notre place… », invite Ainoul Foulane, le président. Le jeune homme, handballeur, déplore le manque d’initiatives et le fait que les élections municipales aient pris le pas sur la catastrophe.

Ainsi, un appel est lancé aux dons et aux bonnes volontés pour aider à reconstruire les foyers ravagés.

Mais une fois le bilan fait, une question se pose : comment a-t-on pu laisser des familles s’installer si près de la plage ? À l’origine, le quartier était composé de cases SIM, construites sur un remblai gagné sur la mer, aujourd’hui, les extensions anarchiques ont encore grignoté du terrain.
Ce week-end, la nature a repris ses droits.
La réunion publique aura lieu ce soir à 18h30 sur le plateau polyvalent du village d’Acoua.

 

M.C.

Mayotte se souviendra d’Hellen

Alors que les autorités préfectorales, suivant les informations de la station météo France de Pamandzi, avaient rassuré la population vendredi soir, en assurant que les effets de ce qui n’était encore qu’une tempête tropicale seraient minimes, Hellen a créé la surprise à tous les niveaux. D’abord parce qu’elle s’est fortement intensifiée contrairement aux prévisions annoncées, prenant de cours les automobilistes sur les routes de Mayotte, samedi dans la journée. En effet, avec les fortes précipitations et les rafales de vent, des arbres sont tombés et des coulées de boue ont coupé les routes de l’île, occasionnant de sérieux problèmes de circulation.

La préfecture avait mis en place la vigilance fortes pluies dès jeudi soir et une cellule opérationnelle départementale dès samedi pour coordonner les services de sécurité et de secours.

L’alerte orange a été décrétée dans la soirée, alors que les éléments se déchaînaient depuis déjà quelques heures.

Les rivières, gonflées par les trombes d’eau – on a relevé 239 mm de précipitations à Mtsamboro – sont sorties de leurs lits, comme à M’tsangmouji, où une vidéo impressionnante filmée par des pompiers en intervention montre une voiture se faire emporter par les flots, telle une vulgaire planche de bois.

La houle s’est rapidement intensifiée et des vagues allant jusqu’à 5 mètres ont causé de sérieux dégâts dans les marinas de Mamoudzou, Dzaoudzi et Hagnoudrou, où des esquifs se sont décrochés et fracassés contre les rochers ou échoués.

Les vols de samedi après-midi et dimanche ont été annulés et reportés à lundi par les compagnies aériennes.

Côté mer, la traversée entre la Petite et la Grande Terre, le trafic des navires du Service des transports maritime (ST M) est perturbé depuis samedi. Par mesure de sécurité et en raison des rafales de vent et des pluies, les horaires des barges et amphidromes ne sont pas respectés.

Hellen, partie des côtes mozambicaines et se renforçant dans les eaux chaudes du canal, est devenu cyclone tropical intense alors qu’il s’approchait au plus près de notre île dans la nuit de samedi à dimanche, aux alentours de 3 heures du matin.

Inondations, chutes d’arbres, coulées de boues, pannes d’électricité, effondrement de la chaussée et rafales de vent frôlant les 100 km/h, autant d’effets collatéraux qui auront inquiété les Mahorais, la plupart restés prudemment enfermés chez eux.

Notre île aura échappé au pire, car le météore n’était pas attendu, son arrivée a donc pris de court les autorités préfectorales. Les services d’intervention et de secours ont été très sollicités aux quatre coins de l’île, notamment pour dégager les routes. Des personnes mal intentionnées n’ont pas manqué de profiter de cette désorganisation pour commettre des cambriolages, comme ce fut le cas dans le chef-lieu.

Le scrutin du second tour des élections municipales a toutefois été maintenu à la surprise générale.

Hellen, poursuivant sa course vers Madagascar, s’est éloigné peu à peu dans la journée de dimanche, laissant quelques stigmates bien visibles de son passage, mais, et l’on peut s’en féliciter, aucune victime n’est à déplorer. Dimanche soir, le cyclone se trouvait à 200 km du sud de Mayotte et se rapprochait dangereusement de la côte ouest de Madagascar. Le météore devrait ensuite amorcer un demi-tour au sud et se diriger vers Juan de Nova.

Pour aujourd’hui, le temps devrait être maussade et des pluies et orages sont encore attendus.
La houle est encore très forte et la plus grande prudence est requise en mer.

 

 

M.C.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes