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Un site de compostage installé au PER de Coconi

Un site de compostage installé au PER de Coconi
Dalila Nahouda Hanaffi, chargée de mission énergie à la 3CO, Zirari Souffou, agent technique itinérance et sentiers de randonnée à l’Office de Tourisme du Centre-Ouest, Yazid Souf, responsable du laboratoire du Pôle d’Innovation Intégré de Mayotte, et Ambdildjalilou Omar, chargé de projet compostage pour l’association Messo, ont tous participé à la confection d’un site de compostage en bambou au Pôle d’Excellence Rurale (PER) de Coconi, une initiative locale soutenue par leurs structures respectives.

Ce jeudi, au Pôle d’Excellence Rurale (PER) de Coconi, Ambdildjalilou Omar, chargé de projet environnement et compostage pour l’association Messo, a installé un bac de compostage en bambou. Cette initiative, soutenue par la Communauté de Communes du Centre-Ouest (3CO), vise à valoriser les déchets organiques locaux en réduisant leur production et en développant des pratiques écoresponsables pour le territoire.

« Valoriser une ressource qui ne l’est pas. » C’est avec cette ambition qu’Ambdildjalilou Omar, chargé de projet environnement et compostage au sein du pôle environnement de l’association Messo, a assemblé ce jeudi 26 juin un bac de compostage en bambou au Pôle d’Excellence Rurale (PER) de Coconi.

Cette initiative, soutenue par la Communauté de Communes du Centre-Ouest (3CO), s’inscrit dans une stratégie locale visant à réduire les déchets organiques et à ancrer durablement les pratiques éco-responsables dans les structures de Mayotte. Depuis le 1er janvier 2024, le tri des déchets alimentaires et végétaux est devenu obligatoire pour les particuliers comme pour les professionnels, conformément au droit européen et à la loi anti-gaspillage de 2020.

Ambdildjalilou Omar rappelle que « le compostage est un processus de transformation de déchets en engrais pour du jardinage ou un processus agricole ». À Mayotte, cette pratique présente un intérêt particulier : « Les sols sont érodés, le compost peut en améliorer la qualité », précise-t-il.

Valoriser une ressource locale

Ce n’est pas la première installation du genre. Le collège de Ouangani avait déjà mis en place un dispositif similaire. À Coconi, les bacs de compostage sont réalisés en bambou mahorais par l’association BAM. Ils sont stérilisés à l’eau de mer et ont une durée de vie estimée à six ans. Trois bacs seront installés : « un bac de dépôt, un bac de structuration et un bac de maturation, pour voir les différents processus de compostage », explique le chargé de projet.

La démarche est soutenue par la 3CO, qui cherche à encourager des solutions locales. Dalila Nahouda Hanaffi, chargée de mission du plan climat air énergie, rappelle que « depuis que le site de Chiconi est saturé, on a tout intérêt à réduire la production de déchets ». Elle ajoute que « 30 à 40 % des poubelles sont remplies par des biodéchets. L’objectif est de les récupérer et de les valoriser ».

Le PER de Coconi bénéficie de cette installation grâce à la signature de la charte écoresponsable. La 3CO accompagne également d’autres structures signataires comme l’Office de Tourisme de Mayotte.

Ce site de compostage devrait bénéficier aux usagers de la 3CO et aux agriculteurs du territoire, tout en restant ouvert à l’ensemble de la population. Il incarne une réponse concrète aux enjeux de gestion durable des déchets à Mayotte, en misant sur des ressources locales.

Un nouveau collège pour lancer le plus grand projet d’aménagement de Mayotte

Un nouveau collège pour lancer le plus grand projet d'aménagement de Mayotte
L’Epfam et le rectorat ont signé le premier acte de vente qui marque le coup d’envoi de l’ÉcoQuartier Tsararano-Dembéni.

À Tsararano et Dembéni, la signature dun premier acte de vente marque le coup denvoi concret de l’ÉcoQuartier. Un projet de 650 millions deuros, qui prévoit 2.600 logements, plusieurs équipements publics et la construction imminente dun collège de 900 places.

Ce mercredi 25 juin, à l’office notarial de Maître Pons, Yves-Michel Daunar, directeur général de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), et Valérie Debuchy, rectrice de Mayotte, ont signé la vente d’un terrain pour permettre la construction d’un collège à Dembéni. Cette cession marque le lancement des premières commercialisations dans le cadre du projet d’ÉcoQuartier Tsararano-Dembéni. Un projet de territoire, qui se concrétise après des années de préparation.

Le futur collège, baptisé Centre-Est, s’étendra sur une parcelle de 16.815 m² et pourra accueillir 900 élèves. Les travaux, d’un montant estimé à 25 millions d’euros, devraient durer 25 mois. Une avancée importante dans un département confronté à une pression démographique intense, où chaque nouveau terrain disponible est précieux. « Cest très compliqué de trouver du foncier à Mayotte, cela peut prendre des années avant de lancer un chantier d’établissement scolaire », rappelle un acteur du projet.

Le plus grand chantier de logements de Mayotte

Ce collège n’est qu’une première pièce dans un puzzle bien plus vaste. Lancé en 2017, le projet de l’ÉcoQuartier est porté par la mairie de Dembéni, la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) et l’Epfam. Il prévoit l’urbanisation de 45 hectares entre Tsararano et Dembéni. À terme, 2.600 logements sortiront de terre, dont 1.500 à livrer d’ici 2027, dans le cadre du dispositif national « Territoires engagés pour le logement ». Ce programme bénéficie d’ores et déjà d’une enveloppe de 8 millions d’euros.

Mais le projet ne s’arrête pas là : trois groupes scolaires, un city-stade, une mosquée, un centre commercial à Tsararano et 13.000 m² d’équipements publics viendront renforcer l’offre locale. Un ensemble ambitieux, pour un budget total de 650 millions d’euros, financé par l’État, le Département, l’Union européenne et les ventes de terrains.

Selon Jérôme Josserand, directeur de la Direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm), « cest le plus grand projet daménagement de logements à Mayotte dans les cinq ans à venir ». Un avis partagé par Moudjibou Saïdi, maire de Dembéni et président de la Cadema : « Ce projet permettra denraciner le rôle de Dembéni dans lagglomération quelle forme avec Mamoudzou. »

Vie chère en Outre-mer, l’État mis en cause sur ses engagements

Vie chère en Outre-mer, l’État mis en cause sur ses engagements

Le 23 juin à l’Assemblée nationale, la députée martiniquaise Béatrice Bellay a interpellé le gouvernement sur la question de la mise en œuvre d’un mécanisme de compensation des frais visant à réduire les frais sur les produits de première nécessité, prévu par le protocole contre la vie chère signé en octobre 2024. “Dans sa réponse, plutôt que d’expliquer précisément les raisons qui font que la mesure n’est toujours pas mise en œuvre, le ministre des Outre-mer reporte une nouvelle fois la responsabilité de la vie chère sur le dos des entreprises, avec une mise à l’index injustifiable de l’une d’entre elles, GBH.”, juge La Fédération des Entreprises des Outre-mer (FEDOM) dans un communiqué.

La Fedom déplore une attaque jugée infondée et rappelle que les entreprises ultramarines opèrent dans un contexte marqué par l’instabilité, les retards de paiement publics et une réglementation lourde. Elle appelle au respect des engagements de l’État et souligne que l’entreprise reste un levier central du développement économique local.

Nettoyage de l’îlot Mtsamboro le 21 juin 2025

Nettoyage de l’îlot Mtsamboro le 21 juin 2025

Le samedi 21 juin, une opération de collecte de déchets s’est déroulée sur l’îlot Mtsamboro organisée par l’association Surfrider Mayotte, spécialisée dans la protection du littoral et la sensibilisation à la pollution marine.

Trente-cinq bénévoles ont participé au nettoyage, réalisé sur la plage des Pêcheurs et dans l’arrière-plage. Cette dernière zone a été identifiée comme la plus touchée par les déchets. Au total, 6 500 litres de déchets ont été ramassés, dont 1 800 litres de bouteilles plastiques et 800 litres de cannettes, papiers et cartons.

Une nouvelle collecte est prévue le samedi 5 juillet 2025 sur la plage de Petit Moya (Petite Terre). Elle sera organisée par Surfrider Mayotte, en partenariat avec deux autres associations de protection de l’environnement : Oulanga Na Nyamba et les Naturalistes.

Fête de clôture du projet de l’agence nationale du livre ce samedi à M’roalé

Fête de clôture du projet de l’agence nationale du livre ce samedi à M’roalé

Initié par l’association du Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis , le projet « Des Livres À Soi » a été mis en place cette année à la bibliothèque municipale de M’roalé par l’Agence régionale du Livre et de la Lecture (ARLL). Ce dispositif national vise à prévenir l’illettrisme dès le plus jeune âge en formant les parents, acteurs clés de l’éveil à la lecture.

À Mayotte, 33 bénéficiaires ont participé à des ateliers autour du livre, menés en partenariat avec le Village d’Eva, le CCAS de Miréréni et la bibliothèque de M’roalé. La session s’achèvera en fête le samedi 28 juin, de 10h à 12h, avec animations, découvertes et la présence des artistes Elhad Dalane et Wéké Fils M’Colo, interprètes de l’hymne local du projet.

Ce jeudi, une journée pour découvrir le renouvellement urbain de Kawéni

Ce jeudi, une journée pour découvrir le renouvellement urbain de Kawéni

La Ville de Mamoudzou vous invite à l’événement Kawéni Ya Léo Na Messo – une journée pour découvrir la transformation du village – le 26 juin 2025 à partir de 8h30 au parc SPPM. Cet événement s’inscrit dans le cadre du volet ANRU+ du programme de renouvellement urbain (NPRU) mené à Kaweni en partenariat avec de nombreux acteurs institutionnels.

Depuis 2020, Mamoudzou déploie des projets en faveur de l’inclusion économique et sociale des habitants de Kawéni. Le programme de renouvellement urbain a pour but d’améliorer le cadre de vie grâce à des projets structurants tels que l’aménagement du campus scolaire, d’équipements sportifs, d’une résidence pour jeunes actifs et d’un jardin pédagogique.

Ainsi, l’événement Kawéni Ya Léo Na Messo permettra à la population de s’engager pour le renouvellement urbain, d’accompagner les habitants vers l’insertion à l’emploi et favoriser le développement économique du village.

La pose de la première pierre du futur stade municipal de Kawéni, un temps fort symbolique, marquera le lancement officiel de la construction de ce nouvel équipement structurant pour la jeunesse, les sportifs et les scolaires. Les visiteurs pourront également participer à un job dating, à des visites guidées des chantiers du NPRU et aller à la rencontre des partenaires présents dans le village des stands.

Ce jeudi, une journée pour découvrir le renouvellement urbain de Kawéni

La lutte contre les fraudes en tout genre s’intensifie grâce au Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude

La lutte contre les fraudes en tout genre s’intensifie grâce au Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude
Le préfet a dressé un bilan à mi-année des actions du CODAF ce mercredi dans les locaux de la préfecture de Grande-Terre.

Le préfet François-Xavier Bieuville et le procureur de la République Guillaume Dupont ont dressé ce mercredi un bilan à mi-année du Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude (CODAF) mis en place il y a tout juste un an.

Protéger les Mahorais et les entreprises qui suivent la réglementation en vigueur dans le 101ème département : tel est le rôle du Comité Opérationnel Départemental Anti-Fraude (CODAF) créé il y a tout juste un an. Co-présidé par le préfet et le procureur de la République, avec la collaboration de tous les services de l’Etat, il a pour objectif de mettre fin aux fraudes dans tous les domaines : le travail clandestin, l’agriculture clandestine, les filières de vente de viande de tortue, les marchands de sommeil, les taxis clandestins, les restaurants et supermarchés ne respectant pas les règles d’hygiène ainsi que les fraudes fiscales. Entre autres. Bref, le CODAF « ratisse large » afin de mettre Mayotte au diapason des lois françaises. « Avant mon arrivée, ce travail n’était pas fait », note le préfet François-Xavier Bieuville qui déclare qu’à présent « 30 à 40 opérations de contrôle sont désormais effectuées par mois contre le même nombre par an avant sa prise de fonction en février 2024 ».

La co-présidence de ce comité avec Guillaume Dupont, le nouveau procureur de la République depuis avril 2025, a permis la mise en œuvre d’un système « d’action/réaction » qui se veut rapide et efficace. Les sanctions sont principalement des peines d’amende car Guillaume Dupont estime que « toucher au porte-monnaie des fraudeurs leur fait plus mal qu’une peine de prison avec sursis ». A ces amendes peuvent venir s’ajouter des sanctions administratives comme une fermeture pour les restaurants, par exemple, les 2 peines étant totalement indépendantes l’une de l’autre. Le CODAF a 3 objectifs principaux : protéger la santé de la population, lutter contre les facteurs d’attractivité de l’immigration clandestine et protéger le tissu économique local.

Protéger la santé de la population

Selon le préfet, si le travail clandestin est « l’un des points qui domine » dans la lutte contre la fraude, le non-respect de la chaîne du froid par certains supermarchés et restaurants l’est également. Depuis janvier 2025, le CODAF a ainsi saisi 2 tonnes de marchandises non conformes dans les supermarchés, 890 kg de produits dans les restaurants et 103 kg de végétaux auprès des « vendeurs à la sauvette ». Il a aussi mis 4 supermarchés en demeure pour mise en conformité et adressé 13 avertissements. « La rumeur disant que nous ne nous attaquons pas aux grandes enseignes est une légende urbaine », affirme le préfet, qui précise que tous les établissements sont concernés par les contrôles, sans distinction.

Lutter contre les facteurs d’attractivité de l’immigration clandestine

Du côté de la lutte contre les facteurs d’attractivité de l’immigration clandestine, ce sont plus d’1,2 millions d’euros d’argent liquide qui ont été contrôlés à l’aéroport et à la gare maritime, avec 36 procédures rédigées. « Chaque année, environ 150 millions d’euros sont acheminés illégalement vers les Comores. C’est autant d’argent qui manque à l’économie mahoraise et à l’épargne. C’est, en outre, de l’argent souvent public puisqu’à Mayotte 80% de la commande est publique », affirme le préfet. Guillaume Dupont ajoute qu’« en droit cela s’appelle du blanchiment d’argent ». Par ailleurs, 14 procédures à l’encontre de marchands de sommeil ont été dressées et 7 autres pour vol d’électricité et raccordements illégaux. Enfin, 20 étrangers en situation irrégulière ont été conduits au CRA à la suite d’opérations menées par le CODAF.

Protéger le tissu économique local

La lutte contre les taxis clandestins, dont les taxis-motos, est une autre grosse partie du travail du CODAF. Depuis ce début d’année, 85 scooters ont été saisis lors d’opérations de lutte contre les taxis clandestins. « Une amende forfaitaire s’élevant à 500 euros est appliquée pour récupérer le véhicule, sinon il est détruit », explique le préfet, qui révèle que cette amende va être augmentée sous peu. « Si le conducteur est en situation irrégulière, il est reconduit s’il vient d’un pays qui l’autorise », ajoute-il.

1132 articles de contrefaçon ont également été détruits, 1400 kg de produits venant de la pêche clandestine ont été saisis ainsi que 295 kg de viandes d’espèces protégées. Le procureur affirme « orienter les investigations sur les filières de vente de viande de tortue afin de mettre fin au braconnage ». Enfin 33 procédures ont été engagées lors de contrôle sur la vente d’eau embouteillée et 6 embarcations illégales (barques ou pirogues) ont été saisies.

Par ces diverses actions, le préfet, en collaboration avec le nouveau procureur, entend « protéger la population et rétablir la justice et la concurrence pour les entreprises qui respectent les règles ». « En tant que 101ème département, Mayotte doit désormais suivre les mêmes règles que n’importe quel autre département français », a-t-il conclu.

Cadema : Des nouvelles élections à l’horizon

Cadema : Des nouvelles élections à l'horizon
Le Conseil d’Etat déboute Rachadi Saindou de la plupart de ses requêtes.

Suite à la décision du Conseil d’Etat concernant les requêtes de Rachadi Saïndou, la Cadema n’a plus d’équipe dirigeante, des élections sont à organiser pour désigner un nouveau bureau. Mais Rachadi Saïndou, son ancien Président, à l’origine de cette décision du Conseil d’État ne peut, pour autant, pas revenir aux affaires de cette prestigieuse institution.

L’information est quasiment passée hors des radars des médias locaux. La communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema) est privée d’équipe dirigeante depuis quelques jours suite à un arrêt du Conseil d’État en date du 18 juin 2025 (consécutif à sa séance du 4 juin 2025). La haute juridiction avait été saisie les 7 octobre 2024 et 17 avril 2025 par Rachadi Saïndou, l’ancien président de la Cadema évincé de son poste par arrêté préfectoral du 27 juin 2024 le déclarant démissionnaire d’office de ses mandats de conseiller municipal de la commune de Dembéni et conseiller communautaire de la Cadema.

L’intervention du conseil d’État dans ce dossier s’imposait en raison d’un non-respect des délais requis pour que le Tribunal administratif de Mayotte statue sur la requête introduite par Rachadi Saïndou en annulation de l’arrêté préfectoral du 27 juin 2024. Celui-ci avait porté sur une démission d’office du plaignant de ses mandats de conseiller municipal de Dembéni et conseiller communautaire à la Communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou après que le tribunal correctionnel de Mayotte l’ait déclaré coupable le 25 juin 2024 des faits de prise illégale d’intérêts, détournement de fonds publics et favoritisme. Cette condamnation avait été assortie d’une peine d’emprisonnement de 2 ans (dont une avec sursis), de 50.000 euros d’amende et d’une interdiction d’exercer une fonction publique durant 2 ans frappée d’une exécution provisoire.

Des élections avaient alors été convoquées le 11 juillet 2024 pour désigner un nouveau président et un nouveau bureau à la Cadema. Rachadi Saïndou a été remplacé par l’actuel maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi.  A l’issue de ce scrutin, l’ancien président avait saisi le Tribunal administratif de Mamoudzou pour demander l’annulation de l’arrêté préfectoral et contester les élections. Rachadi Saïndou avait en outre engagé une démarche similaire auprès du Conseil d’État à travers deux mémoires datées du 7 octobre 2024 et 17 avril 2025. Ces procédures ont donc été examinées en séance le 4 juin 2025 et une décision a été prise et rendue publique le 18 juin 2025. L’ancien Président de la Cadema a été débouté de la plupart de ses demandes. En revanche, le Conseil d’Etat a annulé trois jugements du tribunal administratif concernant son remplacement au conseil municipal de Dembéni et  au sein du conseil communautaire de la Cadema. L’instance estime que les sièges n’auraient pas dû être remplacés tant que son recours contre la décision du tribunal administratif n’avait pas été jugé. Cette décision du Conseil d’Etat va donc nécessiter l’organisation de nouvelles élections au sein de la communauté d’agglomération.

HODI ! Le guide pour bâtir face aux risques naturels à Mayotte

HODI ! Le guide pour bâtir face aux risques naturels à Mayotte

Pour accompagner les Mahorais, le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) publie HODI ! Un guide  de recommandations à la (re)construction. Pratique et illustré, composé de 10 fiches techniques. Il livre des conseils concrets pour bâtir de manière plus sûre, durable et adaptée aux risques naturels. Pour Flash-Infos, Maud Andrianarinosy, architecte-conseillère au CAUE Mayotte répond à nos questions.

Flash Infos : A partir de quels éléments avez-vous constitué ce guide ?

Maud Andrianarinosy : Après le cyclone, nous avons réalisé des diagnostics sur toute l’île : des bâtiments résidentiels, des bâtiments publics et agricoles, ce qui nous a permis de constituer une base de données sur toutes les malfaçons observées. Nous avons donc élaboré ce guide en apportant des réponses aux malfaçons identifiées : la charpente en bois ou métallique, les tôles, les dalles en béton, les structures en bois. Justement, à la fin de l’ouvrage, nous y avons ajouté les contacts utiles et rédigé les bases pour commencer sa maison sur son terrain, mais aussi pour savoir comment se renseigner sur les risques naturels.

HODI ! Le guide pour bâtir face aux risques naturels à Mayotte
Le CAUE Mayotte accompagne la reconstruction post-cyclone en mettant son expertise au service des habitants pour promouvoir des constructions sûres, durables et adaptées aux risques naturels.

F.I. : Quels sont les principaux défauts observés ?

M.A. : Il y a parfois des structures qui ne sont pas alignées. Il y a d’autres choses moins simples : certaines tôles sont parfois assemblées avec de mauvais éléments. Ce sont des principes de fixation qui ne sont pas toujours respectés. Parfois même, ce sont les fondations qui sont mal construites.

F.I. : Quels matériaux prévoir pour un habitat durable et adapté ?

M.A : Souvent, les personnes se posent la question : faut-il couler une dalle en béton ou faire une charpente en bois avec des tôles ? Cela peut faire peur à certains. La charpente en tôle, tant qu’elle est bien conçue, bien dimensionnée, bien assemblée et bien fixée, est bien meilleure qu’une dalle en béton. C’est ce que nous préconisons. Nous sommes sur un territoire sismique. Une dalle en béton, si elle n’est pas étanchée, ne sert à rien. Le béton est poreux et laisse passer l’eau, ce qui l’abîme progressivement. Ensuite, il y a les questions climatiques. Le béton retient la chaleur. Certains logements deviennent de véritables fours, dans lesquels il fait très chaud. D’autres matériaux peuvent être utilisés, comme la brique de terre comprimée, qui a un rôle d’isolant et stocke moins la chaleur à l’intérieur du logement.

HODI ! Le guide pour bâtir face aux risques naturels à Mayotte
L’ouvrage HODI se base sur les observations du CAUE Mayotte issues des diagnostics réalisés sur les bâtiments endommagés après les cyclones.

F.I. : Comment prévoir l’aération des logements ?

M.A. : On parle de ventilation. Le principe est d’avoir toujours une aération dans la largeur du bâtiment, pour que le vent traverse la façade d’une ouverture à l’autre. Le fait d’avoir de l’air qui circule dans la maison et sur le corps réduit de 4 degrés la température ressentie. C’est donc l’un des principes de base du confort thermique. On en parle beaucoup dans les constructions denses, lorsque le mur du voisin se trouve à 50 centimètres. On crée de grands espaces dans lesquels l’air ne circule pas, alors que, si l’on conçoit des pièces plus étroites où l’air peut circuler, cela réduit la sensation de chaleur et permet d’évacuer l’air chaud.

F.I. : Divers plans figurent dans ce guide illustré, comment pouvons-nous nous l’approprier ?

M.A. : Les dessins ont été réalisés par un illustrateur mais aussi architecte : son métier est de simplifier un propos par le dessin. Nous avons fait un maximum de dessins pour qu’ils soient accessibles à tous. C’est le fruit d’une réflexion approfondie. Le guide sera également traduit en shimaoré. Nous souhaitions y inclure le moins de texte possible, même si cela reste difficile de s’en passer. Il faut savoir que chaque fiche possède sa référence au Document Technique Unifié (DTU), qui définit les normes de construction pour des cas généraux. C’est aussi une aide à la vérification. Parfois, un ouvrier intervient et il est difficile de tout contrôler ; avec ce guide, on peut, en quelque sorte, suivre les travaux et savoir à quoi être attentif. Nous rappelons enfin que chaque chantier est unique, et que nous restons disponibles pour des visites et conseils gratuits.

Pratique : Le guide est disponible en mairie, en magasins de bricolage et en ligne à partir de ce 30 juin.

Les associations dénoncent une discrimination environnementale dans l’accès à l’eau potable en Outre-mer

Les associations dénoncent une discrimination environnementale dans l’accès à l’eau potable en Outre-mer

Des associations ultramarines et nationales ont publié un communiqué lundi 23 juin pour dénoncer une inégalité criante : des millions d’habitants en Outre-mer n’ont toujours pas accès à une eau potable de manière fiable. Coupures fréquentes, pollution, prix excessifs… Le rapport publié pointe une discrimination environnementale persistante. À Mayotte, l’eau n’était disponible que 8 heures tous les trois jours pendant la sécheresse de 2023. En Guadeloupe, elle reste souvent impropre à la consommation, malgré des tarifs les plus élevés de France. En Guyane, de nombreuses zones enclavées n’ont toujours pas d’accès garanti à l’eau. Les associations signataires, dont Mayotte Nature Environnement, VIVRE (Guadeloupe), ASSAUPAMAR (Martinique), Guyane Nature Environnement, Kimbé Rèd FWI (Antilles), Notre Affaire à Tous, Sillages (La Réunion), appellent l’État et les Nations Unies à réagir. Elles demandent des moyens d’urgence, la reconnaissance officielle de la situation comme une discrimination environnementale et l’implication réelle des populations dans les politiques publiques. « En 2025, on ne peut pas encore se battre pour boire de l’eau en France », dénonce Jérémie Suissa, de Notre Affaire à Tous.

Journée d’évasion à Bambo Beach ce dimanche à Bouéni

Journée d’évasion à Bambo Beach ce dimanche à Bouéni

La 2ᵉ édition des Dimanches Évasion se tiendra ce dimanche 29 juin de 7h à 21h au restaurant Bambo-Beach à Bouéni. Pensé comme un souffle de répit après les récents événements climatiques traumatisants, cet événement ouvert à tous vise à offrir à la population un moment de détente, de découverte et de partage. Au programme : animations de plage, activités nautiques, baptêmes de plongée, ateliers artisanaux, espace bien-être, coin enfants, restauration locale et concerts live. Une scène libre est aussi ouverte aux talents locaux. L’initiative se veut à la fois festive, solidaire et porteuse de développement pour Mayotte, en valorisant son terroir, ses savoir-faire et son potentiel économique. L’événement a lieu chaque dernier dimanche du mois. Le public peut obtenir des informations ou réserver en appelant le 0639 69 88 89. Les visiteurs peuvent bénéficier d’un service de navette en contactant le 0639 73 37 07 ou le 0639 48 54 64.

La fin du titre de séjour territorialisé en 2030 adopté à l’Assemblée

La fin du titre de séjour territorialisé en 2030 adopté à l’Assemblée

Ce mardi, les députés ont voté pour la fin du titre de séjour territorialisé en 2030 dans le cadre de l’examen de loi pour la refondation de Mayotte. Alors qu’elle ne figurait pas dans le projet de loi, cette mesure a été ajoutée en commission. La Rassemblement national n’a pas voté pour cette mesure, à l’exception de la députée Anchya Bamana. Marine Le Pen, au lieu de voter “contre” a appelé ses troupes à s’abstenir. Un vote du Rassemblement national qui a amené Estelle Youssouffa à déclarer à Marine Le Pen : “On peut faire de superbes scores à Mayotte, mais en fait ne pas écouter les revendications des Mahorais et des Mahoraises ».

Le directeur du CHM et son directeur de cabinet quittent leurs fonctions au 1er juillet

Le directeur du CHM et son directeur de cabinet quittent leurs fonctions au 1er juillet
Jean-Mathieu Defour et Mohamed Zoubert quittent tous les deux le CHM

Jean-Mathieu Defour, directeur général du Centre Hospitalier de Mayotte depuis 3 ans, quitte son poste au 1er juillet. A l’occasion de son départ, une cérémonie a été organisée hier au CHM. Jean-Michel Beaumarchais assurera l’intérim jusqu’au 1er septembre, date à laquelle un nouveau directeur « stable » aura normalement été trouvé par l’ARS et le ministère de la Santé.

Si Jean-Mathieu Defour, directeur du CHM depuis avril 2022, a été fort décrié de toute part pendant l’exercice de ses fonctions, ce ne sont que des éloges qui ont plu sur sa tête pour son « pot de départ ». Il faut dire qu’en 3 ans, ce directeur n’a fait qu’essuyer crises sur crises dont « le clou » a, bien sûr, été Chido. « J’ai calculé qu’en moyenne, depuis ma prise de fonction, il y a eu une crise tous les 3 mois », a-t-il révélé avant de remercier chaleureusement les équipes du CHM, qui n’a jamais fermé malgré les 90 % de bâtiments touchés par le cyclone. « Les contraintes étaient majeures, ce n’est pas facile de travailler dans un hôpital tout cassé, mais le CHM a quand même répondu présent », a-t-il affirmé avant qu’une montée d’émotion ne vienne interrompre son discours, dévoilant son humanité derrière « le masque de fer » de son rôle de dirigeant. Même à un niveau personnel, la région ne l’a pas épargné puisqu’après Chido et Dikeledi, c’est Garance qui l’a frappé alors même qu’il croyait pouvoir prendre un peu de repos à La Réunion.

Le directeur du CHM et son directeur de cabinet quittent leurs fonctions au 1er juillet
Sergio Albarello, le directeur de l’ARS, a salué « la force, l’intégrité et le sens du service public » de Jean-Mathieu Defour

Il est néanmoins satisfait de ce qu’il a pu apporter à l’établissement. « On a fait beaucoup de choses dans des conditions parfois rocambolesques », a-t-il déclaré en rappelant que le CHM était « un petit hôpital avec de gros projets » et, Mayotte, « un petit territoire avec de gros défis ». Il part à présent dans la région de Cannes où il compte prendre un peu de repos après ces 3 années « intenses ». Mohamed Zoubert, son directeur de cabinet depuis le 1er mai 2023, quitte également ses fonctions pour rejoindre la technopole de Dembeni. S’il a été remercié par Jean-Mathieu Defour pour, notamment, « le décodage local qu’il a su lui apporter », Mohamed Zoubert n’a pas caché qu’il y a eu « de fortes tensions sur les personnels médicaux et paramédicaux » au cours de ses 2 ans d’exercices et a estimé que la pire crise que le CHM ait eu à subir a été interne. « Mais on a tenu bon », s’est-il félicité.

Jean-Mathieu Defour regrette « de ne pas avoir réussi à réconcilier les Mahorais avec leur CHM »

S’il part avec « le sentiment du devoir accompli », Jean-Mathieu Defour a confié n’avoir qu’un seul regret : celui « de ne pas avoir réussi à réconcilier les Mahorais avec leur CHM ». Il faut dire que de beaux locaux et du matériel de pointe financé par les fonds européens ne servent pas à grand-chose tant que le problème des effectifs de médecins n’est pas résolu. Car un hôpital avec un effectif de médecins inférieur aux besoins réels de la population, c’est un peu comme un beau tribunal sans juges ou avocats et cela explique très certainement la frustration qu’éprouve une grande partie de la population mahoraise. Bref : les millions investis ne se voient pas au regard du quidam lambda qui tombe malade et qui ne trouve pas, au sein du CHM, ce qu’il était venu chercher : une prise en charge efficace.

Ben Issa Ousseni déplore « un turn-over trop important au sein des hauts fonctionnaires d’Etat »

Présent à la cérémonie de départ de Jean-Mathieu Defour, Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte, a salué le travail accompli par Jean-Mathieu Defour pendant ces 3 ans, sa gestion efficace des différentes crises, surtout celle de Chido, bien évidemment. Il a toutefois tenu à nous confier qu’il « déplorait le turn-over trop important des hauts fonctionnaires d’Etat ». « Je préside le conseil départemental depuis 4 ans et, pendant ces 4 années, j’en suis déjà à mon 3ème recteur, mon 3ème préfet et bientôt ma 3ème SGAR et mon 3ème directeur général du CHM », s’est-il plaint. Il estime en effet qu’avec un turn-over aussi important, établir une collaboration professionnelle efficace et sereine s’avérait particulièrement difficile. Nous noterons de notre côté qu’en outre, peu de ces hauts fonctionnaires ne prennent la peine de se renseigner sur la réalité du territoire d’une manière concrète avant leur arrivée, ajoutant bien des difficultés aux élus qui doivent « recommencer à expliquer les choses à chaque fois ».

Jean-Michel Beaumarchais, nommé directeur par intérim

En attendant que l’ARS et le ministère de la Santé ne choisissent conjointement un nouveau directeur pour le CHM, c’est Jean-Michel Beaumarchais qui en assurera l’intérim du 1er juillet au 1er septembre 2025. Venu de La Réunion, cet « homme d’administration » était au préalable directeur préfigurateur d’un projet de regroupement des EHPAD publics et, encore avant, directeur des achats et de la logistique au sein du groupement hospitalier de l’Est-Réunion. Nous ne pouvons que souhaiter que le futur directeur « stable » du CHM ait davantage de rapport avec le monde des soins afin que la future gestion du seul hôpital de l’île ne soit pas déconnectée de la réalité des Mahorais.

Aéroport de Mayotte : Un flou artistique qui inquiète les compagnies aériennes

Aéroport de Mayotte : Un flou artistique qui inquiète les compagnies aériennes

Une conférence de presse conjointe entre Air Austral et Ewa Air a eu lieu ce mardi matin à l’aéroport de Pamandzi. Les deux compagnies aériennes sœurs s’interrogent sur le futur immédiat de la desserte de Mayotte suite aux différentes déclarations gouvernementales au sujet de la construction d’une piste longue en Grande-Terre.

C’est en présence du Président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Mayotte et du directeur général de Mayotte Air Services, MM. Mohamed Al Hamidi et Moïse Issouf Ali, que les deux dirigeants des principales compagnies utilisatrices de la plateforme aéroportuaire de Mayotte, Air Austral et Ewa, ont tenu une conférence de presse mardi matin. « En tant qu’opérateurs, nous sommes très attentifs aux conditions d’opération sur la piste et, évidemment, sur les infrastructures aéroportuaires existantes. Chido a eu un gros impact et a limité nos opérations. Là où avant il n’y avait pas de limitation de mouvements, aujourd’hui nous sommes limités, sur nos appareils 777 que je ne peux pas, à priori, faire voler à plus de trois rotations. Autrement dit, six mouvements par mois ». Hugues Marchesseaux, Président du directoire d’Air Austral explique que cette contrainte ne lui était pas imposée avant le passage du cyclone Chido le 14 décembre 2024. Il pouvait faire autant de vols qu’il souhaitait en Boeing 777. Une contrainte d’autant plus sérieuse étant donné qu’un autre appareil, un 787, se trouve immobilisé en Europe. « Avant je pouvais mettre un 787 en substitution, ce qui est maintenant impossible », s’alarme t-il.

Aéroport de Mayotte : Un flou artistique qui inquiète les compagnies aériennes
Hugues Marchesseaux, président du directoire d’Air Austral et Ewa Air, (au centre) s’inquiète du manque d’informations quant à la réfection annoncée de la piste d’avion de Pamandzi.

 

Autre conséquence post Chido, le fret aérien qui est important, notamment les acheminements cargo par moyen courrier entre La Réunion et Mayotte. Actuellement, l’A 220 d’Air Austral n’a pas la capacité cargo. Habituellement, un Boeing 777 suffisait pour résorber le surcroît de fret. « Aujourd’hui si je faisais cela je puiserai sur mon quota qui est déjà très restreint de vols que je pourrai opérer avec ce type d’aéronefs. Autre souci pour nous, nous entendons parler de revêtement de piste qui se dégrade rapidement. À priori, des études auraient été fait par la DGAC, je crois même qu’EDIS l’opérateur aéroportuaire a fait ses propres études, nous attendons avec impatience qu’on nous partage les résultats de ces études que je n’ai pas à l’heure où je vous parle, pour qu’on nous dise vers quoi on tend », fait remarquer le Président du directoire d’Air Austral. Il insiste sur l’importance pour sa compagnie de connaître l’état de la piste dans le futur, quels sont les travaux qu’EDIS, le concessionnaire actuel (et ou futur) sera amené à faire pour que cette piste soit remise en état. « C’est notre question numéro 1 », a martelé l’opérateur aéronautique.

Les compagnies sont dans le flou

Les compagnies attendent également de savoir comment l’État pourrait les aider à s’organiser si la piste se construit à Bouyouni. Continuer à opérer sur l’aéroport Marcel Henry est essentiel pour Air Austral et Ewa Air. Elles considèrent être des acteurs essentiels du développement économique de notre territoire et elles entendent se battre pour continuer à le faire. Pour se faire, il leur importe de disposer d’un minimum d’infrastructures, ce qui devient compliqué par les temps qui courent faute de visibilité, à moyen terme, de ce que deviendra de l’aéroport de Pamandzi.

Trois commandants de bord mahorais en fin d’année

Hugues Marchesseaux  relève qu’il est très souvent question de la piste et très peu des infrastructures qui permettent d’accueillir la clientèle. « Nous devons les accueillir dans les meilleures conditions possibles, y compris en matière de sécurité. Là dessus nous manquons vraiment de lisibilité aujourd’hui et il y a également le long terme qui nous impose de savoir ce qui sera décidéau final et quelles sont les contraintes auxquelles nous devrons faire face ». Pour illustrer son propos, le Président du directoire d’Air Austral a pris le cas de deux avions long courrier qu’il possède actuellement, qui sont de deux types différents (B 787 et B 777), en sachant que dans les prochaines années sa compagnie sera amenée à faire des choix dans sa flotte long courrier. Cela suppose que celle-ci connaisse au préalable les contraintes avec lesquelles elle doit opérer. « En d’autres termes, aujourd’hui un Airbus plus gros que le B 330 ne peut pas se poser à Mayotte, et le B 350 ne se pose pas non plus. Nous supposons qu’il pourrait se poser demain sur la nouvelle piste. Encore faut-il que tout cela nous soit confirmé car si nous devions acheter des avions demain, il nous est nécessaire de savoir lesquels peuvent opérer sur l’aéroport actuel, et le futur, afin de faire le meilleur choix de flotte possible. Nous ne sommes pas encore dans cette position là « . De Réunion Air Services (RAS) à Air Austral, le trafic aérien a considérablement évolué à Mayotte depuis 1977 pour atteindre presque 400.000 passagers en 2025, toutes compagnies confondues. La construction récente d’un lycée dédié aux métiers de l’aéronautique aux abords de l’aéroport de Pamandzi constitue un atout supplémentaire pour les compagnies Ewa Air et Air Austral. Il leur permettra de disposer, dans un futur proche, de commandants de bord mahorais et d’une main d’œuvre locale qualifiée dans des secteurs pointus comme la maintenance aéronautique. De jeunes pilotes sont actuellement en cours de formation hors territoire et des co-pilotes (sur Ewa Air) dont 3 qui passeront commandant de bord à la fin de cette année. Pour Drissa SAMAKE, directeur général d’Ewa Air, il ne fait pas l’ombre d’un doute sur la volonté de sa compagnie de s’appuyer sur cet établissement scolaire professionnel dans un futur proche pour embaucher une main d’oeuvre locale dans des profils qui sont très spécifiques.

“Mayotte a beaucoup à nous apprendre”, La BD “Le béton et le bambou” retrace les techniques de construction traditionnelle de l’île

“Mayotte a beaucoup à nous apprendre”, La BD “Le béton et le bambou” retrace les techniques de construction traditionnelle de l’île

La bande dessinée, Le béton et le bambou, propositions pour Mayotte et le monde (éditions Delcourt), fait honneur aux pratiques traditionnelles de Mayotte en matière de construction respectueuse de l’environnement. A l’ère du tout béton renforcé depuis Chido, elle fait l’éloge des savoir-faire enseignés par les fundis du territoire.

Plonger dans les traditions de Mayotte pour s’emparer d’idées et d’outils pour construire l’île de demain. C’est ce que propose la bande dessinée Le béton et le bambou, propositions pour Mayotte et le monde. Une bande dessinée conçue à six mains, par l’architecte Matthias Cambreling, l’illustratrice Aurélia Aurita et l’anthropologue Frédéric Joulian.

Le lecteur parcourt Mayotte en compagnie des trois auteurs à la rencontre des fundis qui enseignent leur savoir-faire sur le bambou et l’éco-construction. Par exemple, Babali qui leur apprend pourquoi il ne faut pas couper les arbres près des rivières, “ça fait de la fraîcheur pour les animaux, ils mangent, boivent et dans leurs déjections il y a des graines, avec ça on gagne plein de variétés d’arbres et puis c’est l’endroit des esprits aussi”, relate-t-il. Avec ce livre, les auteurs veulent “garder la mémoire et transmettre les savoir-faire d’artisans-jardiniers merveilleux qui montrent comment grâce à une herbe -le bambou –  chacun et chacune pourrait bâtir son foyer sans nuire au vivant, aux autres et à la nature”.

La qualité des pratiques traditionnelles

En 2018, lorsque Matthias Cambreling concevait des ouvrages bois du lycée des métiers du bâtiment de Longoni, il a été amené à travailler avec des fundis “Je me suis rendu compte de la qualité des pratiques traditionnelles de gestion des milieux et de construction, à la fois dans leur capacité à maintenir les services écosystémiques de l’île, à préserver les sols, les rivières, et à ne pas utiliser de produits chimiques pour limiter l’impact sur la biodiversité”, raconte-t-il.

Dans l’album, le lecteur découvre ces savoir-faire, expliqués de façon très accessible et amusante sans jamais être rébarbatif. C’est la force de la bande dessinée, démocratiser grâce à l’illustration des idées qui peuvent être complexes. “Depuis quelques années, la bande dessinée devient un médium sérieux pour véhiculer des informations”, observe Aurélia Aurita, l’illustratrice.

Une érosion des savoir-faire

Pour les auteurs, il est urgent d’évoquer ces pratiques traditionnelles car elles disparaissent. “La jeune génération et une partie de la précédente ne voient pas l’intelligence qui les entourent”, estime l’architecte. Pourtant à Mayotte, les fundis sont encore vivants contrairement à la France métropolitaine, une chance selon lui. “Dans l’Hexagone, ceux qui détenaient ces pratiques traditionnelles sont morts, ce sont nos arrières grand-pères, nos grand-pères.”Elles peuvent apporter des réponses concrètes aux enjeux de l’île tels que la ressource en eau, le maintien de la biodiversité et le développement économique. Un rappel utile aujourd’hui tandis qu’après Chido et les nombreux bâtiments détruits, la tentation du tout béton n’a jamais été aussi forte.

“Le modèle existe depuis des centaines d’années à Mayotte, il faut le prendre. Même s’il n’est pas simple, il est le plus adapté au territoire. Il n’y a pas besoin de prendre exemple sur un modèle qui se trouve en Indonésie”, considère l’architecte. D’un point de vue environnemental “pratiquement partout dans le monde, les transferts de technologies du Nord vers le Sud ont mené à l’échec”, analyse l’anthropologue Frédéric Joulian. D’où l’importance selon les auteurs de renouer avec les techniques locales dans l’utilisation du bambou et des matériaux locaux. La BD s’intitule “Propositions pour Mayotte et le monde” car “Mayotte a beaucoup à nous apprendre, juge l’illustratrice, elle meurt de ce rêve de modernité qui nous imprègne tous”.

Il n’est pas nécessaire d’être passionné d’architecture pour apprécier la bande dessinée, ni d’être incollable sur Mayotte. Au-delà du sujet de l’éco-construction, l’album raconte aussi l’histoire récente du territoire depuis son indépendance, le tout avec des illustrations pastel de très grande qualité et des métaphores très bien trouvées. Mayotte et les autres îles des Comores sont notamment représentées comme des sœurs en conflit. Pour les amoureux ou les nostalgiques de Mayotte, le récit véhicule bien les senteurs, les goûts et les paysages de l’île aux parfums comme une madeleine de Proust.

Pratique : La bande dessinée est disponible à la librairie La Bouquinerie à Passamainty, il est aussi possible de la commander en ligne sur le site de l’éditeur Delcourt . Prix : 23,75 €

Comores : un directeur de banque condamné à 7 ans de prison pour le viol d’une adolescente

Comores : un directeur de banque condamné à 7 ans de prison pour le viol d’une adolescente
Un ancien directeur de la banque de développement des Comores a été condamné à 7 ans de prison pour avoir violé sa nièce.

Un ancien directeur de la banque de développement des Comores fait partie des condamnés pour avoir abusé d’une fille de 15 ans, enfant de l’une de ses nièces mais la cour l’a seulement condamné à 7 ans de prison ferme.

Les premières condamnations ont commencé à tomber à l’issue de la première journée des audiences de la cour d’assises ouvertes hier au tribunal de Moroni. Une affaire concernait un viol impliquant l’ancien responsable de la banque de développement des Comores (BDC). Mohamed Moussa Moudjahidi, puisqu’il s’agit de lui, était inculpé depuis avril 2024. Il vient d’être reconnu coupable pour viol commis sur une fille de 15 ans. La cour l’a condamné à une peine de 7 ans de prison ferme et une amende de 5.000 euros. Il faut savoir que le procureur général avait requis 10 ans contre l’accusé. L’avocat de la défense s’est réjoui d’avoir réussi à obtenir la réduction de la peine réclamée, pendant le réquisitoire.  Devant le président de la cour, l’accusé proche de la victime (c’est la fille de sa nièce) a nié en bloc les faits qui lui étaient reprochés. Si la petite et sa maman n’étaient pas présentes, hier, le magistrat qui présidait l’audience, a relaté la version de la petite. Tout se serait déroulé au mois de février 2024, au bureau de Mr Moudjahidi à qui il lui arrivait de garder sa petite fille quand cette dernière avait cours l’après-midi. Le jour où le viol c’est produite, la victime a quitté l’école car elle était souffrante. Mais une fois qu’elle s’est retrouvée devant son agresseur, celui-ci aurait commencé à la toucher d’abord l’épaule, ensuite les seins, avant la pénétration vaginale.

Achat de la fourniture scolaire

Malgré la description faite par la victime, qui affirmait se trouver sur le canapé le jour où elle a subi cet acte, l’accusé lui a tout nié. Il a en revanche reconnu l’existence d’une affinité familiale avec la mère ainsi que sa fille. « J’aide de temps la mère qui est une nièce à moi. Quand je fais les courses pour mes propres enfants, ou j’achète leurs fournitures scolaires, j’inclus toujours cet enfant qui pour moi fait partie de la famille. D’ailleurs elle passe souvent une partie de ses vacances chez moi ”, a indiqué Mohamed Moussa Moudjahidi. L’affaire a éclaté après que la victime a lancé devant sa maman que son oncle lui a ôté sa virginité. Ce soir-là, la fille serait rentrée tard à la maison, quand sa mère la grondait, elle en a profité pour accuser son oncle. Selon l’analyse de l’avocat de la défense, Maitre Djamal Edine-bacar, la fille voulait se servir de cette histoire pour faire taire les critiques de sa mère, convaincue que cette dernière garderait l’information pour elle.  » Il arrivait à mon client de ramener la fille chez elle. En fait, les occasions n’ont jamais manqué si réellement il était mal intentionné. Mais il ne s’est jamais rien passé. Moudjahidi est une personnalité qui avait les moyens de s’offrir de femmes autant qu’il pouvait. Il ne viendrait pas abuser de la fille de sa nièce. Je me demande pourquoi il n’y a jamais eu de confrontations entre mon client et la victime.

Un accusé acquitté

La journée d’hier a aussi vu comparaître près de 5 personnes, accusées d’agression sexuelles. Mais un seul prévenu n’a pas répondu présent. Ce dénommé, « Achakacha », qui avait obtenu une autorisation de se rendre à l’hôpital et en a profité pour s’enfuir à Mayotte. Il a écopé de 15 ans de prison ferme. On a ordonné le lancement d’un mandat d’arrêt à son encontre. Né en 1970, ce Monsieur avait touché la poitrine et les fesses d’une fillette de 11 ans de son quartier à Moroni. Il lui a d’abord remis 500 francs pour échanger en pièces. A son retour il en a profité pour la faire rentrer de force dans sa cabane et a commencé à l’embrasser avant de s’adonner à des attouchements. Le seul prévenu qui a échappé à une condamnation de la cour d’assises ce mardi est un jeune de Bangoi Kuni, localité située au nord de la Grande Comore. Il était accusé d’agressions sexuelles sur une mineure de 7 ans, d’avoir introduit son doigt dans l’anus de l’enfant, le 5 juillet 2022, il a finalement été acquitté.

Stop aux arnaques : une campagne pour protéger les ultramarins

Stop aux arnaques : une campagne pour protéger les ultramarins

L’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM) et l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) lancent une campagne de sensibilisation intitulée « Stop arnaques » pour alerter les usagers bancaires ultramarins sur les risques de fraudes financières. Malgré une meilleure connaissance des arnaques, les fraudeurs multiplient les techniques, allant des faux conseillers bancaires aux offres de crédit frauduleuses, en passant par les manipulations de chèques.

La campagne cible trois principales escroqueries : le faux conseiller bancaire qui réclame des codes confidentiels, le crédit sans condition moyennant des frais d’avance, et la fraude au chèque. Face à ces menaces, les autorités appellent à la vigilance et recommandent notamment de contacter directement sa banque en cas de doute et de toujours remplir soi-même ses chèques.

Pour toucher un large public, l’IEDOM et l’IEOM diffusent des visuels simples et clairs rappelant les bons réflexes à adopter pour ne pas tomber dans le piège.

La CAGNM consulte ses habitants sur le futur Plan Local d’Urbanisme

La CAGNM consulte ses habitants sur le futur Plan Local d’Urbanisme

La Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) organise plusieurs réunions publiques afin de présenter aux habitants le Plan Local d’Urbanisme intercommunal valant programme local de l’habitat et de développement durable (PLUi-HD). Ce document stratégique définira les grandes orientations du territoire pour les dix prochaines années, en matière d’aménagement, de logement, de mobilités, d’environnement et de développement économique.

Les premières réunions se tiendront le vendredi 27 juin 2025 à Koungou, à la bibliothèque municipale de 9h30 à midi, puis à Bouyouni, au siège de la CAGNM de 14h à 16h. Elles se poursuivront le samedi 28 juin à Acoua, sur le parking de la mairie de 9h30 à midi, et à Mtsamboro, au siège de l’Office de tourisme communautaire de 14h à 16h30.

Habitants, élus, associations et professionnels sont invités à venir nombreux pour s’informer et poser leurs questions. Toutes les informations pratiques sont à retrouver sur les réseaux sociaux de la CAGNM.

La sénatrice Salama Ramia veut « relancer l’apprentissage à Mayotte »

La sénatrice Salama Ramia veut « relancer l'apprentissage à Mayotte »

Mercredi 18 juin, la sénatrice Salama Ramia a réuni plusieurs acteurs « autour d’un projet structurant pour notre territoire », explique-t-elle pour relancer l’apprentissage. Il vise à « former des formateurs pour accompagner nos artisans et leur permettre de répondre efficacement aux marchés désormais réservés par la loi d’urgence pour Mayotte. » Celui-ci est soutenu par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat France (CMA France), en appui à la CMA Mayotte. La réunion a eu lieu avec la sous-préfète Isabelle Richard, représentant la Mission Interministérielle pour la Reconstruction et la Refondation de Mayotte (MIRRM), coordonnée par le Général Facon.

Les recommandations du Cesem pour la mise en place de la convergence économique et sociale à Mayotte

Les recommandations du Cesem pour la mise en place de la convergence économique et sociale à Mayotte

Dans un avis rendu le 19 juin, le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte, le Cesem, a rendu son avis sur la convergence économique et sociale complète dans le département. Ses membres estiment dans le communiqué de presse qu’un « alignement immédiat sur le droit commun constitue non seulement un enjeu majeur pour l’île, mais aussi un impératif constitutionnel, social et politique. Et ce, malgré une situation sociale locale extrêmement volatile. »

L’assemblée estime que la réussite de la convergence économique et sociale reposera sur deux préalables : le renforcement des services publics de l’État chargés de la gestion et du contrôle (CSSM, France Travail, DEETS, DGFIP, etc.) et le déploiement de dispositifs de soutien économique aux entreprises pour faire face à l’augmentation des cotisations fiscales et sociales. Pour mettre en oeuvre cet alignement, le Cesem soutient le déploiement de la Loi pour l’Ouverture et le Développement Économique de l’Outre-Mer (Lodeom) à partir du 1er janvier 2026. Il demande également la publication des résultats du rapport relatif « aux disparités entre les montants des prestations servies à Mayotte et ceux versés dans l’Hexagone et les autres DOM » conformément à l’article 36 de la loi d’urgence pour Mayotte votée le 24 février. Ses membres souhaitent la réalisation d’une étude d’impact avant le 31 juillet 2025 pour déterminer le calendrier de relèvement des niveaux de cotisation sociales et de contribution. Par ailleurs, pour éviter des effets inflationnistes, ils préconisent un alignement du SMIC brut sur trois ans à partir de 2026 et aussi la mise en place d’un plan d’apurement des dettes fiscales et sociales pour les entreprises, entrepreneurs et travailleurs indépendants installés et exerçant leur activité avant le 13 décembre 2024, sur le modèle de la loi du 13 décembre 2000 d’orientation pour l’outre-mer (LOOM). Enfin, ils souhaitent le report des mesures de suspension des recouvrements de cotisations jusqu’au 31 décembre 2025.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes