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Edito. Ce que j’en pense… Mayotte a besoin de services publics efficaces et d’entrepreneurs dynamiques

Ce sont ces équipes d’agents publics, de fonctionnaires qui permettent à la population du territoire de vivre dans un cadre sain, serein, agréable, de s’épanouir. Ce sont ces administrations qui permettent à un territoire de créer les conditions favorables à son développement économique et à la création d’emplois. Si ces services publics ne sont pas là, efficaces, le territoire perd de son attractivité, perd ses cadres, ses investisseurs. Le chômage et la délinquance se développent et prennent le dessus, entraînant le territoire dans une spirale bien négative, dans laquelle nous sommes clairement. Dans le monde du travail, on distingue souvent deux grandes catégories : les salariés du privé et les agents du secteur public, si l’on met de côté les salariés du milieu associatif, qui se situent un peu entre les deux.

Dans le fonctionnement actuel de notre société, en France en particulier, il y a clairement besoin de ces deux principaux groupes de travailleurs. L’un ne peut aller sans l’autre. Globalement, le secteur privé finance le public qui crée les conditions de vie et de développement les meilleures possible. Il y a d’une part les fonctionnaires, intégrés dans l’une des trois fonctions publiques, par concours normalement. Ils assurent des missions de service public, au service du public : éducation, santé, sécurité, transports, administration de territoires, mise en place des équipements publics… Le périmètre peut parfois évoluer, au gré de changements politiques, de choix de nos élus, certains services publics devenant privés ou vice-versa, comme les télécommunications, la gestion de l’eau, de l’énergie, des ports, des aéroports ou des autoroutes. Il existe aussi un panachage avec des acteurs du public et du privé dans certains secteurs comme dans l’éducation, la santé, les médias audiovisuels, les transports aériens… voire des partenariats public-privé maintenant.

Les offres de services sont ainsi plus variées, plus étoffées. Les agents de la fonction publique territoriale ou hospitalière, au niveau national, sont à 70 % des titulaires, dans la 3ème fonction publique, de l’Etat, ils le sont à 60 %. Mais là où la différence est la plus flagrante avec Mayotte, et la plus inquiétante, c’est le taux d’agents de catégorie C, à plus de 80 % à Mayotte, alors qu’ils ne représentent que 47 % au niveau national, 20 % de catégorie B et 33 % de catégorie A. Pour faire fonctionner ces services, il faut des cadres, des projets à mettre en place, des directives à suivre, des équipes à mobiliser… d’où le gros problème à Mayotte avec les services publics, les administrations qui ne sont pas souvent capables d’assumer leurs missions, par ailleurs de plus en plus nombreuses et complexes.

Il faut reconnaître ce point essentiel là, pour envisager de chercher et trouver des réponses. Un plan de formation quand c’est possible (et les pistes d’avenir sont nombreuses, au service de la jeunesse, de la sécurité, du social, de l’environnement, du sport…), de départs en préretraite avec le remplacement par des cadres, de départs volontaires aidés, me semble primordial et urgent pour assurer une nouvelle étape dans le développement de Mayotte. Les élus et les syndicats devraient se battre pour ça, pour Mayotte, car il en va de l’avenir du territoire. L’État aurait tout intérêt à accompagner cette évolution et réparer les erreurs du passé, toutes ces embauches de complaisance. Travailler dans le secteur public, au service du public, devrait être un honneur. Les citoyens se cotisent, payent des taxes, des impôts, et les confient à certains qui sont en charge de s’occuper de l’éducation de nos enfants, de notre santé, de notre sécurité, de la bonne utilisation des 47 MJC de Mayotte (!), de l’aménagement de nos plages… Ces services-là, ces agents-là ont en main notre cadre de vie, notre avenir, nos enfants. Ils doivent certes avoir notre soutien, mais aussi conscience de travailler pour la population, le territoire où ils exercent. Ils ont un salaire, un travail garanti, et une mission de service public.

Savoir que des centaines, des milliers d’agents à Mayotte sont payés mais inactifs, inutilisés, me gène beaucoup et coûte très cher, chaque mois, d’où les taxes élevées au port, les impôts locaux, et la vie chère… D’autant que ce secteur public est en grande partie financé par le secteur privé. Le deuxième groupe de citoyens, qui travaille dans le secteur privé, est celui grâce à qui les salaires des fonctionnaires sont en partie payés. C’est ce secteur qui peut créer des emplois de manière importante, une fois tous les emplois publics occupés. C’est ce secteur-là qui doit se développer, créer de la richesse, pour disposer de moyens à même d’améliorer les services publics, mieux éclairer les rues le soir, construire de nouveaux stades ou bibliothèques, embaucher de nouveaux médecins, équiper les pompiers…

Certaines administrations sont chargées de favoriser le développement économique, la création d’emplois. Cela permettra à des pères et mères de famille, à des jeunes de travailler ici s’ils le veulent, et de gagner leur vie dignement. Pour cela, les autorités doivent pouvoir compter, s’appuyer sur les artisans, sur les entrepreneurs, sur les investisseurs. Il faut les soutenir, les encourager, les faire travailler. Il faut reconnaître leur rôle, leur courage, leur contribution, et arrêter de les accuser de tous les maux ! Pour lancer une activité économique, il faut a priori du travail et du capital. Ces deux éléments, coordonnés par un chef d’entreprise autour d’une idée, d’un projet, peuvent générer de l’emploi et des richesses. Pour appuyer cela, dans un contexte de développement économique embryonnaire et fragile, il convient de mettre en place au plus vite une zone franche globale. Ce sont ces salariés, ces entreprises, qui payeront leur contribution au fonctionnement de services publics de qualité. Plus il y aura d’entreprises, plus il y aura de travail, plus il y aura de moyens pour développer les services publics, améliorer les infrastructures, favoriser le développement économique. C’est dans cette spirale positive qu’il conviendrait d’installer Mayotte.

L’Etat, les élus, les administrations, les syndicats, les salariés du public et du privé, les artisans et les entreprises, tous les citoyens doivent chacun y apporter leur contribution. Car si un chainon des acteurs du territoire manque, cette dynamique sera très difficile à enclencher et nous marcherons sur un champ de cendres. Nous avons tous intérêt à y prendre une part active, efficace, dynamique. Former les équipes, les mobiliser, monter et faire aboutir des projets, accompagner et valoriser les créateurs d’entreprises, solliciter des financements nationaux ou européens, développer le territoire… cela prend du temps, cela demande du travail de la part de chacun et nécessite du calme et de la sérénité.

Laurent Canavate

Tournoi de Beach pétanque.Tirer ou pointer, telle est la question

La deuxième édition du Beach Pétanque, c’est ce mercredi 11 novembre sur la célèbre plage de Dzona, à Bambo Est, dans la commune de Bandrélé. Comme en 2013 lors de la première édition, le tournoi de la Société mahoraise de presse (Somapresse) rassemblera les meilleurs boulistes de l’île, mais également les amateurs de pétanque, qu’ils soient joueurs débutants ou confirmés.

La Somapresse dispose cette année encore du soutien du comité départemental de pétanque de Mayotte, pour une meilleure organisation. “Le CDPM contacte les clubs puis ceux-ci passent le message à leurs adhérents, de façon à ce que les joueurs qui souhaitent participer soient informés de la tenue de l’événement”, fait savoir le responsable des arbitres au comité, Saïndou Ahamada. “Nous apportons aussi à l’organisateur notre contribution d’un point de vue logistique”. La Somapresse encourage les clubs et les joueurs à se munir de leur propre équipement afin de faciliter le déroulement du tournoi. “Nous fournirons les boules à ceux qui n’en ont pas, dans la limite des stocks”, précise-t-elle.

Une journée à la plage avec autour du tournoi, de nombreuses opérations destinées aux petits comme aux grands : le cadre du 2ème Beach Pétanque est posé. Les passionnés, les amateurs, les novices, les curieux… Nombreux sont ceux ayant déjà bloqué leur11 novembre pour le tournoi. Et vous ?

I.M

 

Grève générale. “Le rapport de force a changé”

La chaleur n’a pas découragé les grévistes qui se sont levés tôt hier matin pour se rassembler devant le comité du tourisme. Avant que le cortège prenne la route de la préfecture, les secrétaires généraux des différents syndicats ont rappelé les revendications qui les réunissaient aujourd’hui : application du Code du travail national, indexation des salaires, attractivité ou encore “fin des attentes au droit syndical”. Durant toute la manifestation, les grévistes ont scandé le slogan “égalité et justice sociale”.

3000 personnes ont défilé selon les syndicats, une mobilisation jugée satisfaisante par les organisateurs. Elle reste néanmoins mesurée par rapport aux 43 500 actifs occupés (c’est-à-dire qui occupent un emploi déclaré) que recense l’Insee dans l’île (chiffres datant de 2014). “Tout est relatif, car Mayotte nous avons une culture syndicale naissante avec des salariés qui ont encore peur des pressions venant de leurs employeurs”, explique Anrmy Bourhane délégué syndical UI-CFDT chez SFR. Pour El Anzize Hamidou secrétaire générale de UD-FO M ayotte, un tel rassemblement n’avait plus vu le jour depuis 2011. “Ces dernières années, d’habitude on comptait 300 personnes sur un mouvement de grève générale, aujourd’hui je considère que le rapport de force a changé”, lance-t-il.

Certains syndicats n’excluent pas un blocage de l’île

Le département semble prendre conscience des enjeux en termes de droits salariaux et sa population se rassemble autour de cette idée d’égalité réelle dans les faits. La mixité qui caractérisait ce mouvement confirme cette solidarité. Mzungu, Mahorais, jeunes, vieux, agents du privé ou du public, le cortège détonnait par son mélange. À l’issue de la manifestation, les représentants syndicaux ont rencontré le préfet qui a noté leurs doléances. Mais le haut fonctionnaire de l’État a avoué son impuissance quant à l’application d’une politique qui viserait à mettre en place une égalité sociale et salariale par rapport à la métropole et à la Réunion. “Je ne suis pas ministre”, a répondu Seymour Morsy.

“Le but aujourd’hui est de montrer que nous sommes dans une démarche constructive ouverte au dialogue social”, rappelle El Anzize Hamidou avant d’ajouter, “nous ne sommes pas là pour cristalliser les déceptions des uns ou des autres au contraire, nous voulons les canaliser”. Anrmy Bourhane dénonce lui une tentative de boycott venant notamment de certains médias. “C’est à se demander si les patrons ou la préfecture n’étaient pas aux commandes, car les grévistes sont passés dans certains articles comme des délinquants prêts à rééditer les troubles de 2011 alors que c’est tout le contraire”, s’indigne-t-il. Le secrétaire général UD -FO a rappelé que si la réponse de l’État dans les prochains jours s’apparente à un “foutage de gueule” selon les termes employés par le syndicaliste, les grévistes passeront à la vitesse supérieure avec un blocage “non-violent” des principaux axes de l’île. La grève reste à ce jour suspendue jusqu’à l’arrivée la semaine prochaine de George Pau- Langevin, la ministre des outremers, l’occasion pour le mouvement de faire entendre encore un peu plus sa voix auprès de l’État.

GD

Les Naturalistes anticipent la Cop21

Une semaine avant le début des négociations internationales à Paris (du 30 novembre au 11 décembre 2015), Ibrahim Bahedja, Docteur en géographie et Maître de conférence à Mayotte, animera la conférence “Les changements climatiques : sciences, impacts et solutions”, lundi 23 novembre, à 18h, au cinéma Alpa Joe de Mamoudzou. Il sera également accompagné des conseillers techniques de l’Espace Info Energie qui aborderont la question des moyens d’action en faveur de la transition énergétique à Mayotte.
Après avoir participé à un sommet sur le climat en 2009 à Melbourne (Australie), Ibrahim Bahedja fait partie des leaders formés et accrédités par Al Gore au sein de son ONG “The Climate Reality Project” pour animer des réunions de sensibilisation et des débats sur la crise du changement climatique dans le monde. Al Gore est un ancien vice-président américain, ayant obtenu un prix nobel de la paix à l’issue de la publication de son documentaire : “Une vérité qui dérange”.
Cette conférence vise ainsi à faire comprendre les causes de cette crise planétaire et les possibilités d’actions que nos dirigeants peuvent mettre en oeuvre.
“Devenu une véritable urgence planétaire – le réchauffement climatique, qui pourrait passer pour un processus lent – se déroule à un rythme incroyablement rapide. Les savants du monde entier s’accordent à dire qu’il reste à peine une dizaine d’années pour éviter une catastrophe mondiale due au dérèglement du système climatique qui entraîne des perturbations météorologiques extrêmes : inondations, longues périodes de sécheresse, vagues de chaleur meurtrières,…” (Al Gore). 
Une prochaine conférence sera organisée le lundi 7 décembre sur la thématique “Cop21 : les mécanismes du changement climatique. La météo du futur à l’échelle mondiale et à Mayotte”. Cette conférence sera animée par Bertrand Laviec, météorologue et délégué départemental de Météo France pour Mayotte.

Le préfet répond aux questions de la CFE-CGC et l’Unsa

À la veille de la grève qui bat son plein, le préfet dû répondre à plusieurs questions posées par les syndicalistes. D’abord concernant le code général du travail, le haut fonctionnaire de l’État a répondu que les revendications dans ce domaine étaient légitimes et justifiées. La question centrale pour l’application du Code du travail reste de savoir si cela doit être immédiat ou progressif. Pour l’Unsa, cette question d’ordre législatif est d’abord à l’initiative des parlementaires élus.

“C’est bien à nos députés et nos sénateurs de convaincre sur ce point essentiel à nos yeux”.
Au mois de décembre 2015, une équipe dédiée pilotée par l’ancien directeur de la Dieccte Mayotte viendra pour des rencontres bilatérales techniques pour la transposition du code général du travail. Le préfet s’est engagé à organiser à Mayotte fin février un séminaire, avec des représentants syndicaux locaux et nationaux sur cette application du code général du travail.

Ancienneté générale des services pour le reclassement des agents des ex-agents de la CDM

Pour les agents ex-CDM, le Préfet répète à la ministre des outremers qu’au regard du reclassement des agents de l’ARS, leur ancienneté générale des services doit être prise en compte sur des bases identiques : c’est-à-dire sur les ¾ de l’AGS . La visite de la ministre des outremers entre le 9 et le 12 novembre devrait permettre d’avancer sur ce point. L’UNSA et la CFE-CGC seront reçues à cette occasion par ses conseillers pour évoquer ce point.

Pour la question urgente de l’insécurité, l’Unsa a rappelé que cette dégradation accélérée de la sécurité des biens et des personnes était un élément majeur pour la question de l’attractivité. Deux inspections générales ont été diligentées par le ministre de l’Intérieur : l’une pour la Police, l’autre pour la Gendarmerie. La volonté du préfet est de rappeler aux municipalités la mission de leurs services de police communale.

L’éclairage sur les voies publiques et la vidéosurveillance sont des priorités du préfet. Pour les questions d’économie locale, l’Unsa a rejoint la CFE-CGC sur cet aspect de la question de l’attractivité. Au 1er janvier 2016, l’intercommunalité débutera à Mayotte avec ses dotations supplémentaires spécifiques, ses transferts de compétences, et ses chartes de bonne conduite financière.

“Ce sera un moyen de contourner l’écueil du surendettement des collectivités territoriales et d’insuffler une autre dynamique”, estime le syndicat. Les financements FEDER ( Europe) – CPER ( État) n’auront plus à avoir une contribution du département pour se monter. 700 millions d’euros seront débloqués par l’Europe. Enfin, autre élément d’importance : le décret installant l’établissement public financier départemental permettra de libérer des terrains pour des entreprises.

500 visiteurs à la journée de l’élevage

Pour la troisième année consécutive, une journée de l’élevage sous l’égide du RITA (réseau d’innovation et de transfert agricole) s’est tenue ce samedi 31 octobre sur l’exploitation du lycée agricole de Coconi (site de Valarano). Cette journée, à destination des éleveurs de l’île, est organisée par l’ensemble des partenaires impliqués dans l’élevage : DAA F, lycée agricole de Coconi, CIRAD, COOPADEM – GDS, COMAVI , CAPAM , ASP, AEM, MSA et Conseil Départemental. À cette occasion, de nombreux ateliers thématiques et techniques ont été proposés : conduite d’élevage des volailles, bovins, caprins, ovins, santé animale, reproduction des ruminants, alimentation, formations, aides et règles en tant qu’éleveur. C’est une occasion pour les professionnels de l’élevage d’être informés des avancées de la recherche et de l’expérimentation, d’obtenir des conseils personnalisés sur leur production, d’assister à des démonstrations (contention, traite, insémination, échographie…) et des miniconférences, de rencontrer et d’échanger avec d’autres acteurs et partenaires. La journée de l’élevage, qui avait rassemblé en 2013 et 2014 plus de 400 personnes, a rassemblé cette année 500 visiteurs. La journée était ouverte de 8h à 15h à tous les éleveurs professionnels. Les discours officiels se sont tenus à 11h. Un parking a été situé sur le site du lycée agricole de Coconi avec mise en place de navettes jusqu’à l’exploitation.

 

Les lycéens de Kawéni expriment leur colère devant le CD

Une centaine d’élèves du lycée polyvalent (LPO) de Kawéni se sont rendus vendredi matin au conseil départemental (CD). Ils ont dénoncé les problèmes d’horaires et de capacité de bus. Alors que les élèves voulaient rentrer dans le bâtiment du CD, seule une dizaine de délégués d’élèves ont pu le faire. Ils ont été reçus dans l’hémicycle par Jean-Pierre Salinière, le directeur général des services (DGS ) et par Jacques Toto, directeur du service des transports. Étaient également présents Jonathan Morel, directeur d’exploitation du transporteur Matis, Charharmane Ben Mohamed, du groupement de transport “Tama ya leo na messo” et Alain Berna, proviseur du LPO de Kawéni.

“Nous sommes 3 à venir de Petite-Terre”, explique Cloe, une des déléguées. “Nous prenons le bus à 5h30. Le bus est plein au 3ème arrêt. Au 4ème arrêt, des élèves ne peuvent pas monter. Ils restent donc assis par terre et doivent attendre le prochain bus. Une fois arrivés à la barge de Mamoudzou, nous sommes une bonne centaine à attendre le bus jusqu’à 8h/8h30 pour aller à Kawéni. Par conséquent, nous ratons parfois les deux premières heures de cours. À 15h et à 17h, il n’y a que 2 bus de 24 places. Ce n’est pas suffisant. Alors que je me lève à 4h du matin, je ne rentre parfois qu’à 19h à la maison. Je n’ai alors plus beaucoup d’énergie pour faire mes devoirs.”

Une autre déléguée, pour sa part originaire de Passamaïnty, affirme que le bus de 5h15, qui vient de Vahibé, n’est pas assez grand pour accueillir assez d’élèves et que le bus de 5h30 ne passe plus. “Dans la mesure où je n’ai pas assez d’argent pour prendre le taxi, je suis obligé de faire du stop pour venir à Kawéni”.

“Nous allons essayer de régler le problème de la régularité des horaires pour que les élèves ne soient pas en retard”, a répondu Jacques Toto. “Il est possible qu’il y ait des retards”, a concédé pour sa part Jonathan Morel. “Mais on ne nous remonte pas forcément l’information. Nous allons faire des recensements à chaque arrêt pour voir combien il y a d’élèves le matin et combien de bus partent.”

“Ils m’ont giflé”
Mr Baco, président de la coopérative des taxis verts de Mayotte a estimé de son côté que les élèves devaient aussi prendre leurs responsabilités. “Je viens à 5h tous les jours à la barge de Mamoudzou. Quand les élèves descendent de Petite-Terre, ils trainent. Ils ne prennent pas le bus tout de suite. Les élèves sont dispatchés. Respectez les arrêts de bus ! Sans vous on ne peut y arriver.” La centaine d’élèves qui s’est rendue au conseil départemental ont aussi pesté contre les problèmes d’insécurité aux abords du lycée de Kawéni. “Hier des jeunes voyous du quartier, âgés de 14 à 17 ans, m’ont demandé 3 euros. Comme je ne les avais pas, ils m’ont giflé”, témoigne Assani. “Un ado originaire de Majicavo a été tabassé avanthier”, indique une autre élève. “Nous sommes par ailleurs très souvent victimes de vol de vêtements”. “Les médiateurs positionnés à l’entrée du collège ne sont pas des agents de sécurité”, rappelle Jean- Pierre Salinière. “On ne peut leur demander d’intervenir dans une bagarre. Il ne peuvent qu’appeler la police”. Aucun représentant de l’État ou de la mairie, chargés de la mission de sécurité publique n’étaient néanmoins présents à la réunion pour aborder ce problème d’insécurité. En ce qui concerne le problème du transport scolaire, une nouvelle réunion sera organisée aujourd’hui à 14h au lycée de Kawéni pour trouver des solutions. Elle rassemblera de nouveau les délégués d’élèves, la direction des transports du CD et les transporteurs.

 

Olivier Loyens

Smart vs MCG. La réunion du démenti

Peu coutumiers du genre, c’est pourtant bien à leur propre et unique initiative que s’est tenue, cette conférence de presse imprévue. En effet, en déplacement sur Mayotte, les quatre représentants de la COR (Coopérative Ouvrière Réunionnaise), actionnaires de la Smart à hauteur de 17%, ont rencontré la direction de MCG ce mercredi. 

Concédant une entrevue des plus cordiales, avec un réel souhait pour Ida Nel (directrice MCG) de trouver une concrète entente, le PDG de la COR, Jean-Daniel Clotagatide, accompagné des trois autres membres, a été plus que désagréablement surpris d’apprendre, à l’issue de ce rendez-vous, la validation d’un accord avec MCG et ce, à la lecture d’un article dans la presse locale.

« Nous avons le sentiment d’avoir été manipulés. Non, nous ne sommes pas là pour faire plier la Smart. Comment voulez-vous que nous la fassions plier d’ailleurs? Nous sommes actionnaires qu’à 17%! Nous souhaitons réellement trouver une solution mais aujourd’hui, nous le disons officiellement, aucun accord n’a été signé avec Madame Nel ».

Une proposition d’accord inadaptée 

Souhaitant apporter quelques précisions quant à la proposition qui leur a été soumise par la société gestionnaire du Port de Longoni (MCG), les représentants de la COR, plus que jamais main dans la main avec la Smart, ont notamment indiqué l’aberration de vouloir quantifier le nombre de chargements/déchargements de containers:

« Et lorsque la Smart a atteint son quota imposé, elle fait quoi? Les manutentionnaires en plein déchargement descendent de leurs grues et laissent la place à ceux d’une autre société? C’est inconcevable, il est impossible de partager le déchargement avec une autre société. De toute façon, il n’y a aucun intérêt économique pour Mayotte à avoir une seconde entreprise de manutention» indique Fabienne Maillot (chargée communication de la COR).

La COR également société de manutention portuaire, a avant tout souhaité s’entretenir avec la Directrice Ida Nel afin de lui exposer le mode de fonctionnement de son port à la Réunion au regard notamment de son rendement bien supérieur et de son équipement paradoxalement inférieur*.

Cet équipement toujours source de conflit qui a été acquis par l’unique décision de MCG et qui ne va, selon les dires de la COR, pas dans le sens d’une utilisation publique comme le notifie la DSP:

« Il s’agit normalement de matériel public, Madame Nel en qualité de gestionnaire du port aurait au moins dû consulter les représentants de la Smart pour tenir compte de leurs besoins et attentes et surtout, avant de demander un agrément pour défiscalisation ».

Un manque d’investissement

C’est un point qui est reproché à la société d’acconage mahoraise. Prenant appui sur les propos tenus par les représentants de la COR, le directeur Gilles Langlois (Smart) tient à rappeler que l’acquisition des manutentionnaires se limite à des engins privés de levage laissant ainsi à l’investissement public l’achat de matériels plus conséquent, en fonction du rendement portuaire. Si le rendement de Longoni devenait plus conséquent au point de nécessiter la présence d’une seconde société de manutention, cette dernière, sur un même pied d’égalité que sa consoeur déjà en place, serait en droit de louer au gestionnaire du port ce matériel public à vide. 

Si rien n’a été fait en ce sens, tient à rappeler non sans une certaine ironie Gilles Langlois, il ne faut pas oublier que « précédemment, c’est la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Mayotte, présidée par Madame Nel, qui était délégataire du port … Elle est peut être société privée mais aujourd’hui elle est délégataire d’un outil public. Elle se doit d’avoir un service public. D’ailleurs elle dit à tout le monde qu’elle investit, mais que je sache, elle attend de l’argent de l’État, du Conseil Départemental, de l’Europe; à qui est cet argent? Il est à nous tous, c’est nos impôts ». 

AOT et DSP

Souhaitant dénoncer l’aberration du jugement rendu le 9 octobre dernier par le tribunal de grande instance, le directeur de la Smart invite l’ensemble de la presse présente dans la salle, à prendre connaissance de cette fameuse DSP. Énumérant notamment la non existence du comité de pilotage de la DSP, comme le formule l’article 64, il en vient à aborder l’article 35 qui stipule les autorisations du domaine public. L’intéressé rappelle que l’expulsion de la Smart souhaitée par Madame Nel se fait au motif d’un manque d’une AOT:

« cet article 35.02 stipule mot pour mot qu’elle aurait dû proposer au Conseil Départemental un projet d’occupation temporaire du terminal. À l’heure actuelle, le Conseil Départemental n’a jamais eu ce projet donc comment voulez-vous que la Smart puisse avoir une AOT? ».

Par ailleurs, reprenant un autre article il poursuit : 

« Cette DSP est quand même bien faite, lorsque Madame Nel achète du matériel et que le montant de la facture est supérieur à 300 000 euros** il doit y avoir non seulement un appel d’offres, mais en plus de ça il doit y avoir une autorisation du Conseil Départemental ».

* Réunion: 400 000 containers traités annuellement avec 1 grue mobile / Mayotte : 50 000 et 3 grues.

 

** Pour rappel, le coût actuel de modernisation du port incluant l’achat des 3 grues, s’élève à 25 millions d’euros.


 

Droit de réponse de MCG 

Contactée par téléphone, la direction de la société MCG, se réservant un droit de réponse public, tient à soutenir qu’aucune annonce de validation d’accord n’a été indiquée au média concerné. Finalement dénoncée comme source initiale de la polémique, la société se questionne quant à un dépôt de plainte pour diffamation.

Maintenant une entrevue cordiale avec les représentants de la COR sur « un fond de bonne entente », Madame Nel confirme que rien n’est acté et qu’elle travaille en ce moment même sur l’évolution d’un nouveau protocole d’accord à soumettre à la Smart.

MCG et la COR n’ayant pu se revoir ce jeudi après-midi pour discuter notamment de ce « quiproquo », les actionnaires concernés réintégreront leur sol réunionnais ce jeudi, en fin de matinée. 

 

 

MLG

 

 

 

 

Edito. Ce que j’en pense… Des combats à mener pour Mayotte

 

Il y a eu un choix volontaire et librement consenti de lier son destin avec celui des Français. Contrairement à de nombreux territoires, il n’y a pas eu de guerre de conquête, pas de combats meurtriers, pas de guerre d’indépendance ou de libération nationale. Il n’y a pas eu de colons accaparants toute l’île jusqu’à aujourd’hui. Il y a eu cette volonté de liberté, et d’éducation.

Puis, le monde évoluant, la France a quelque peu oublié ce territoire durant des décennies. La volonté sans faille d’Anciens, leur détermination, leur vigilance leur ont permis de passer ces périodes parfois troubles sans rompre ce lien avec la France. Quand on regarde autour de nous, on comprend que ces hommes, ces femmes ont été visionnaires. Ils se sont battus pour leurs enfants, pour tous les enfants de Mayotte. Et par respect pour leur combat, nous ne pouvons pas nous permettre de tout casser aujourd’hui, pour des ambitions personnelles.

Aujourd’hui, après les combats gagnés pour la départementalisation, pour la rupéisation, toutes fraiches, il y a ce rêve d’égalité qui prend forme. Il est évidemment sain, bienvenu, légitime, surtout au sein de la République française. Il serait bien malvenu, pour quiconque, de la refuser. Il ne s’agit pas, sous prétexte de risquer de déséquilibrer la société mahoraise, de freiner cette volonté forte. Au vu de l’ensemble des changements colossaux vécus par chacun ces 20 dernières années, la capacité d’adaptation des Mahorais ne peut être remise en cause. Il convient toutefois de vérifier régulièrement que tout le monde suit, que tout le monde est bien monté dans le train… 

Et aujourd’hui, au vu de nombreux problèmes que connait l’île, on peut considérer qu’il y a quelques préalables à régler avant de relancer la machine vers l’avant. Il convient d’assimiler toutes les avancées récentes, les intégrations dans la fonction publique (sans concours !), les indexations qui font exploser les budgets des communes et du conseil départemental… 

Avec 80% des agents de la fonction publique territoriale de catégorie C, pour leur très grande majorité analphabète, avec 40 ans environ de moyenne d’âge, il conviendrait de les former car ils sont là pour encore près de 20 ans… Intégrés, ils ne partiront pas, alors autant qu’ils assurent un travail, car il faut les payer chaque mois, avec l’argent de nos impôts locaux. Et il en faut beaucoup, chaque mois…

Encadrer la jeunesse, les anciens, s’occuper de santé, d’éducation, d’environnement, des équipements sportifs, des MJC… Les pistes de travail sont nombreuses. Les élus et les syndicats doivent proposer des plans de formation, réclamer des moyens, et mobiliser les troupes, les mettre au travail ! Des outils existent comme le CNFPT, il faut les activer, les utiliser plus encore. 

Les départs à la retraite pourront être remplacés par des agents plus qualifiés, plus compétents, plus ouverts sur le monde et ses enjeux, et qui pourront enfin faire avancer les dossiers qui trainent dans tous les domaines. C’est la place de la jeunesse, formée dans de nombreux domaines, qu’il convient de préparer. On ne peut pas la laisser à l’abandon, sur le bord de la route, déçue, – un jour viendra aigrie -, alors que les besoins et les chantiers à mener sont si importants. C’est à mon avis un vrai combat à mener pour Mayotte, et pour assurer la relève. 

Le secteur public étant plutôt bien chargé, pour créer de l’emploi, ce sera dans le privé. Il faut immédiatement placer l’ensemble de Mayotte en zone franche globale. Le retour de l’attractivité du territoire sera quasi-immédiat sur le plan économique et drainera le reste. Les enseignants et les médecins, les entreprises et les investisseurs seront de retour, pour le plus grand intérêt de tous. Cela constituerait un geste fort de l’Etat en direction de Mayotte et relancerait l’île. 

Le foncier pose encore bien des problèmes. Les impôts locaux les mettent à jour sur toute l’île. Il faut finaliser la régularisation, les acquisitions, les attributions. Il faut revoir le calcul de l’assiette. Là encore l’Etablissement foncier tant promis, tant attendu va bientôt arriver. Il était temps. Il faut régler ces soucis qui peuvent dégénérer en conflits familiaux ou villageois. Il faut dynamiser le marché de l’immobilier, avec un foncier propre, sur lequel asseoir des projets, des emprunts. Il faut respecter et faire respecter les règles de la construction, de l’urbanisme, sinon d’autres problèmes surgiront demain. 

Il faut que les particuliers fassent appel aux bureaux d’études, aux architectes, aux entreprises du BTP en règle. C’est ainsi que des centaines, des milliers d’emplois seront créés, pour des ingénieurs, des architectes, des maçons, des peintres, des comptables, des carreleurs, des secrétaires, des chefs de chantier, des électriciens… Il faut mettre un terme à l’emploi de clandestins ou d’ouvriers non-déclarés le week-end. Cela tue Mayotte à petit feu, favorise ou maintient l’immigration clandestine. 

Les jeunes qui s’installent, respectent les normes et les règles contraignantes mais offrent un travail de qualité, ne peuvent pas lutter contre cette concurrence déloyale et meurent. C’est là encore à mon avis un combat important à mener pour construire solidement Mayotte de demain. 

Parmi les « problèmes » à régler, il y a la situation de la jeunesse. Sans occupation, sans encadrement, abandonnée à elle-même, sans espoir d’emploi, sans éducation de qualité, elle part dans de mauvaises directions. Alcool, drogues, délinquance, violence, cambriolages… La jeunesse ne demande qu’à ce qu’on s’occupe d’elle, qu’on lui propose des activités, du sport, des loisirs, des cours de soutien scolaire, des espoirs. 

Les adultes doivent s’occuper des enfants, y consacrer du temps, de l’argent ! Là encore, un travail impressionnant est lancé avec la politique de la ville notamment. Des projets voient le jour, sont préparés, présentés, soutenus, et financés. Les MJC doivent être réactivées dans toutes les communes, les terrains de sport doivent être entretenus, gérés, les associations dynamiques et sérieuses soutenues. Il y a là encore un vrai combat à mener, à gagner et vite. C’est notre avenir qui se joue là, mais aussi la sécurité de chacun. 

L’immigration clandestine est un autre point à aborder. C’est un élément essentiel de l’équation mahoraise à résoudre pour pouvoir reprendre la marche vers l’avant. C’est un sujet qui est de plus en plus tu. Devant l’ampleur de la tâche, on semble essayer de l’évacuer, de toutes parts. Son impact sur l’éducation, la santé, l’urbanisme, la jeunesse, l’emploi, l’environnement, la violence ne peut pas être passée sous silence. 

Là comme ailleurs, on assiste souvent à un grand silence de la part de nos élus, sur ces problèmes de société, sur ces choix à faire et à assumer. 

Des retraites décentes pour les anciens, une meilleure prise en charge des handicapés, des transports en commun et de nouvelles voies de circulation, une véritable gestion des déchets, des zones d’activité économique dans les villages, des aménagements de fronts de mer, une vraie gestion des ressources humaines avec des dirigeants courageux, efficaces… Les combats à mener pour faire avancer Mayotte ne manquent pas. 

Après la liberté chèrement gagnée avec la départementalisation, après le combat pour l’égalité en cours qui nécessite l’amélioration de notre cadre de vie, l’amélioration de la santé, de l’éducation, de notre sécurité, de l’économie pour que chacun puisse gagner dignement sa vie et proposer des emplois à une partie de la jeunesse, il restera à gagner le combat pour la fraternité. Ce sera le combat de tous ceux qui habitent et vivent à Mayotte, de tous ceux qui aiment Mayotte et travailleront pour continuer à avancer ensemble.

Laurent Canavate

 

Affaire Moula Issouf Madi. Le Parti Socialiste s’exprime

Flash Info : Face aux accusations de fraudes électorales de Moula Issouf Madi, comment se positionne le PS local, dont vous assurez l’intérim en attendant le dénouement de l’affaire ?

Abdou Ali Mlanao : Nous avons été surpris et avons découvert ces accusations dans la presse. Pour le moment, Moula Issouf Madi est présumé innocent. Nous laissons la Justice faire son travail, et nous la respectons. Nous n’avons pas eu le temps de trop nous entretenir, mais il nous a assuré de son innocence, et nous n’avons pas de doute là-dessus. Tout cela va se dénouer tranquillement. Encore une fois, la Justice est à l’oeuvre, laissons la faire son office et ne faisons pas grossir une affaire qui n’est pas du tout avérée.

FI : Quel est son état d’esprit ?

AAM : Serein. Il est lui aussi confiant et affirme qu’il n’a rien à voir là-dedans.

FI : Le parti socialiste vient d’inaugurer son nouveau siège à Combani. Dans ce contexte de renouveau, craignez-vous que, vraies ou fausses, ces accusations entachent le PS de Mayotte ?

AAM : Évidemment, nous nous en serions bien passés, le moment n’est pas idéal. Comme vous l’avez dit, nous venons d’inaugurer notre nouveau siège, nous redynamisons nos équipes depuis un an, nous restructurons notre parti : cette affaire présumée est forcément une petite tache d’huile.Cela dit, les accusations de ce type sont malheureusement courantes en politiques. Toutes ne débouchent pas sur des faits avérés. Certains en profiteront pour en faire leur affaire et essayer de nous affaiblir. Ce sont les aléas de la politique, mais nous préférons rester concentrés sur notre tâche. D’ailleurs, samedi aura lieu notre conseil. La question qui nous anime ici sera abordée, mais pas seulement : le travail continu. Moula Issous Madi y assistera si la Justice l’y autorise, et nous le souhaitons : nous avons de nombreux projets à faire avancer, et de nouvelles bases à construire pour Mayotte.

FI : Sur un autre sujet, soutenez-vous le mouvement de grève du 3 novembre ?

AAM : Nous défendons les intérêts du peuple, nous sommes donc avec lui. Toutefois, ce sentiment d’une île abandonnée par la métropole n’est pas tout à fait vrai. Il est entretenu par certains, certes, mais il ne faut pas fermer les yeux sur tout ce qui a déjà été fait : la mise en place du RSA et des allocations scolaires par exemple. C’est ce gouvernement qui les a mis en place. Ce gouvernement a bien travaillé pour Mayotte. Les Mahorais ont attendu longtemps la départementalisation, les attentes en sont automatiquement énormes, et donc le rythme n’est jamais assez rapide. C’est compréhensible, mais n’oublions pas les avancées que Mayotte a déjà connues. Nous organiserons d’ailleurs un congrès avec les militants mahorais en fin d’année, pour faire le point sur l’action gouvernementale depuis 2012 et mettre en avant les nombreuses actions menées ici.

G.V

Horaires des marées

Conseil départemental. Compte-rendu de la visite hexagonale

À cette occasion, ils ont abordé la situation budgétaire et financière difficile que traverse le département, constatée lors de la séance plénière du 6 octobre 2015. L’objectif de cette entrevue étant d’étudier les solutions envisageables pour aider le département à surmonter ses difficultés et lui permettre de faire face aux enjeux économiques et sociaux de l’île. Ils ont évoqué le dossier du passage à la fiscalité de droit commun et les difficultés ainsi générées par la prise en compte de l’année de référence 2012 au lieu de 2013, plus favorable, causant ainsi une perte annuelle d’environ 20 millions d’euros au département. Ils ont aussi abordé la revalorisation des dotations en tenant compte de la double compétence, départementale et régionale, de Mayotte, qui de p lus perçoit les dotations les plus faibles si on les compare aux autres départements d’Outremer (136 € /habitant contre 351 €/habitant en moyenne dans les autres Dom)

D’autres sujets ont été évoqués parmi lesquels, le dossier du foncier, la prise en compte des spécificités mahoraises en matière de répartition de l’octroi de mer entre le département et les communes. L’appui et le soutien de la ministre ont également été sollicités dans le cadre de prochaines rencontres prévues avec le ministère du budget et les services du premier ministre afin de poursuivre les discussions et échanges visant à apporter des solutions concrètes aux difficultés du Département.


Les départements face aux difficultés des dépenses sociales

Le Président du Conseil départemental accompagné de son Directeur de cabinet et de son Directeur général des Services, a pris part au 85ème congrès de l’assemblée des départements de France (ADF) à Troyes dans le département de l’Aube, les 14, 15 et 16 octobre derniers. Après l’ouverture officielle du congrès par Dominique Bussereau, Président de l’Assemblée des départements de France, en présence de Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la fonction publique, Soibahadine Ibrahim Ramadani a pu participer aux échanges et débats sur les sujets qui touchent directement les départements de France et d’outremer. À l’issue de ces trois jours de débats, une motion sur la situation financière des départements a été adoptée à l’unanimité par l’ensemble des membres de l’ADF. Cette motion rappelle les difficultés des départements à assumer les dépenses sociales relevant des compétences départementales et tout particulièrement celles liées au RSA , en l’absence d’une compensation réelle de l’État, à qui demande est faite ainsi de réévaluer son engagement en faveur des citoyens les plus démunis. Pour rappel, la dotation allouée en 2015 au conseil départemental est de 15,4 M€ ; les extrapolations faites par la direction du RSA font apparaître au regard des dépenses estimées pour l’année 2015 à 21 M€, un solde à charge du conseil départemental de près de 6 M€.


 

Météo. “Une fin d’année parmi les plus chaudes”

En lien avec l’épisode El Nino qui continue de se renforcer, les températures de surface de la mer devraient se maintenir au-dessus des normales dans les 3 mois qui viennent sur le canal du Mozambique. Ceci implique que les températures moyennes seront plus chaudes sur Mayotte (de l’ordre de +0,5 °), “ce qui devrait placer cette fin d’année dans la lignée des années précédentes, en cohérence avec le réchauffement climatique, et parmi les fins d’années les plus chaudes jamais enregistrées sur le département”, expliquent les météorologues. De plus, comme c’est souvent le cas pendant un épisode en cours d’El Nino, les trois prochains mois devraient être plus humides que la normale (à 60 % de chances, contre 5 % de chances d’être plus sèches que la normale).

Meurtre à M’tsangamouji

Un jeune homme aurait été victime d’un règlement de compte. Il a été agressé à son domicile alors qu’il dormait. Victime de multiples blessures, il a été admis aux urgences dans un état critique avant de décéder le lendemain dans son lit d’hôpital. Un suspect a été interpellé vendredi dernier avant d’être mis en examen et mis en détention provisoire à Majicavo. Deux autres individus potentiellement suspects, sont actuellement recherchés.

La CSSM et l’ARS posent la première pierre

Vingt-trois millions d’euros. C’est le montant de l’investissement réalisé par la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte (CSSM ) pour l’acquisition de son nouveau siège social, dont la première pierre a été posée vendredi. Le chantier va durer 22 mois pour une livraison fin 2017. Les nouveaux locaux seront situés dans le nouveau centre d’affaires de Kawéni, à proximité du rond-point de la zone Nel. Ils s’étendront sur 3 niveaux avec 6400 m² de bureaux et 154 places de stationnement. “Les usagers seront donc accueillis dans de meilleures conditions de confort”, affirme la CSSM.

Tous les services seront regroupés dans un seul bâtiment où pourront se rendre les assurés, les allocataires, les employeurs, ainsi que les retraités. “Le bâtiment sera notamment accessible aux personnes handicapées et comprendra aussi des espaces pour que les parents puissent y laisser leurs enfants”, détaille Armelle Beunardeau, chef de projet au sein de la direction nationale de la sécurité sociale. Mais n’est-ce pas contradictoire de faire venir tous les usagers à Kawéni, et dans le même temps vouloir offrir de meilleures conditions d’accueil ?

“Pas du tout”, nous répond Jean Véron, directeur de la CSSM, “car dans le même temps, nous souhaitons développer des points d’accueil de proximité, comme il en existe déjà à Hamjago et en Petite-Terre, et développer les outils en ligne, comme Améli.fr (assurance maladie).

Difficultés de communication
La CSSM depuis sa création en 1977 est installée à la place Mariage à Mamoudzou. Elle possède et loue également d’autres locaux dispersés à Mamoudzou et à Petite-Terre. “Cette dispersion engendre des difficultés de communication entre les services”, affirme la CSSM. “Un projet immobilier était donc indispensable afin de les regrouper sur un seul site.” Ce nouveau bâtiment répond aux normes environnementales avec une certification HQE. Le projet prévoit une gestion des ressources avec des équipements électriques basse consommation et une gestion des eaux de pluie pour réduire les impacts sur l’environnement.

Les nouveaux locaux de l’ARS seront également situés dans le futur centre d’affaires de Kawéni. Le bâtiment de 1719 m², réparti sur 3 étages (dont le rez-de-chaussée) et un sous-sol, permettra de rassembler les différents services en un seul lieu. Il intégrera des espaces et installations techniques liées aux activités de lutte anti-vectorielle et de santé environnementale. Il vise à améliorer les conditions de travail du personnel grâce notamment à un site sécurisé, une meilleure coordination entre les services et l’accessibilité aux personnes handicapées.

La livraison des locaux est prévue fin 2017 et l’emménagement début 2018. L’ARS OI en sera locataire, pour un premier bail de 9 ans, renouvelable par période de 6 ans. Au total, 120 agents de l’ARS OI travaillent actuellement à Mayotte et sont répartis sur quatre sites à Mamoudzou et dans sa périphérie.

OL

Edito. Ce que j’en pense… Mayotte a besoin de sérénité

Il y a certes la réalité, la crise économique qui s’installe, les incertitudes quant à l’avenir, les tergiversations politiques, la guerre dans de nombreux pays et le terrorisme qui se répand, mais à ressasser tout ça, le mélanger avec des faits divers, à occuper l’espace médiatique sur des petites phrases politiques ou des questions de personnes inintéressantes, sans évoquer de projets, de programmes, de solutions, sans agir, les inquiétudes ne trouvent pas de réponses et la violence est banalisée.

Cette violence physique, écologique, trouve, sans résistance, toute sa place dans les relations entre individus, dans les images renvoyées par le petit écran. On compte les morts dans les lycées américains, dans les attentats en Irak ou en Afghanistan, dans les navires de “migrants” en Méditerranée, sur les routes françaises… On voit des images en quasi direct. Il y a partout des “amateurs” qui filmaient. Et ces images de scoops, ces images-choc nous assaillent, inondent nos écrans et tournent en boucle, partagées à travers le monde. Cet étalement de violence et l’inquiétude face à l’avenir ont un impact évident sur notre vie quotidienne, notre état d’esprit, nos comportements.

En France, le “dialogue social” tant prôné est battu en brèche par des syndicats qui désertent les discussions, préférant des actions coup-de-poing, des manifestations qui dégénèrent et des affrontements avec les forces de l’ordre. On voit des voitures s’enflammer, des films et séries télévisées de plus en plus violents pour faire le buzz. Il finit par sembler que seuls ceux qui crient le plus fort, ceux qui cassent, ceux qui bloquent se font entendre, et alors les autorités réagissent, dans l’urgence.

Les décisions ne s’inscrivent plus dans un programme clair, bien cadré au départ. Nos dirigeants avancent à l’aveuglette, parfois portés par les sondages, par l’air du temps ou par les manifestants les plus virulents. À Mayotte comme en Métropole, ça fonctionne par à-coups. Il n’y a plus de programmes politiques en France depuis le 2ème mandat de François Mitterrand écrivait Jacques Attali. Il évoque très bien cette problématique dans sa dernière publication “Réveillez-vous !” : “la situation idéologique devient désastreuse : au lieu de penser positif, de chercher constructivement des solutions à ces problèmes encore solvables, on s’enferme, on exclue, on refuse l’autre. Partout. De mille façons.”

Le monde, la France et Mayotte en particulier, a besoin de sérénité. Les syndicats et les politiques doivent comprendre que la crise mondiale de la croissance nous touche violemment. Le rêve d’une croissance permanente, infinie a été terrassé par la réalité et les ressources limitées de la planète. Les citoyens réclament un développement durable, une planète vivable pour leurs enfants. La Cop21 nous le rappellera.

Face à cette crise et à la révolution numérique, les moyens ne sont plus les mêmes. Les cartes sont rebattues, comme lors de la révolution industrielle ou même lors du passage de l’âge de pierre au bronze, puis au fer. Il faut évoluer, s’adapter, c’est ce qui a assuré la survie de l’espèce humaine.

À l’échelle de l’histoire contemporaine, et même à très court terme, la France doit évoluer, se réformer. Et dans ce cadre-là, Mayotte doit trouver sa place.

Après des années durant lesquelles l’île a été “oubliée” de la France, Mayotte a évolué très fortement ces deux dernières décennies. On essaye de la faire rentrer dans un carcan qui est déjà remis en cause et a prouvé son inefficacité ailleurs : chômage, violence, exclusion, déficit… Ce qui a été financé pendant les Trente glorieuses, en période de plein emploi, ne peut plus l’être aujourd’hui. Partout l’État essaye de faire des économies. Les collectivités locales sont instamment priées de se serrer la ceinture, alors qu’ici elles viennent juste d’enfiler le costume de la République et de la décentralisation. Il faut faire des efforts de part et d’autre : les collectivités locales doivent gérer leurs salariés trop nombreux et trop peu formés, l’Etat doit de son côté aider à combler les retards, faute de quoi le poids de la fiscalité fera imploser cette île.

Dans cette période trouble, de fortes évolutions, de remise en cause de pas mal d’équilibres, Mayotte a besoin de sérénité, de calme, d’informations positives. Les syndicats doivent le comprendre et apaiser le climat social. Les élus doivent se faire entendre, ils doivent prendre la parole et expliquer le chemin parcouru et celui à venir. L’État doit comprendre les attentes, les retards de Mayotte, le poids colossal de l’immigration clandestine, le choix des Mahorais et l’accompagner dans cette transition. Il faut travailler ensemble, s’écouter, se comprendre.

Tout changement génère une période de transition, plus ou moins courte, durant laquelle les équilibres sont instables. Cette période de transition, dans laquelle nous sommes, nécessite toute notre attention, nos efforts, pour qu’elle se passe au mieux. Pour qu’un jour proche le problème du trop faible niveau scolaire et des salles de classe manquantes soit réglé, que l’égalité soit réelle avec nos compatriotes de Métropole, pour que Mayotte retrouve toute son l’attractivité, que l’on soit fiers de cette magnifique île et qu’elle rayonne dans la région.

Dans un monde en plein mouvement, il y a certes des endroits où la guerre sévit, mais il y en a bien plus où la paix règne, où les enfants découvrent l’école, où l’avenir se dessine sous les crayons d’ingénieurs en Afrique, en Inde, à Paris ou à Mayotte.

Le monde avance, change, comme Mayotte. Le monde a besoin de sérénité, de paix, de calme, pour que les enfants puissent retrouver le chemin de l’école avec toute la joie nécessaire et que le bruit des bombes se taise. Retrouvons l’optimisme, concentrons-nous sur ce qui marche, sur ceux qui avancent, parlons-en, prenons-les en exemple ! Un restaurant israélien propose ses repas à moitié prix pour les juifs et les musulmans qui mangent ensemble, une entreprise française prépare le carburant du futur avec des bactéries déinocoques, des jeunes de Bandrélé nettoient leurs plages, d’autres à Kawéni organisent du soutien scolaire, le Salon de la mode et la finale de la webcup régionale se tiennent à Mayotte, des écoles, collèges, lycée et MJC sortent de terre…

Ne mettez pas le feu à Mayotte, le monde brûle déjà bien assez… Faisons preuve d’intelligence, parlons-nous, échangeons, traçons l’avenir et avançons. Beaucoup trop aimeraient que Mayotte échoue, ne leur donnons pas ce plaisir, au contraire, réussissons ! Faisons les efforts nécessaires et mettons-nous au travail, avec les compétences nécessaires, autour d’une table, d’un bureau, sur les chantiers, avec des équipes mobilisées ! Mayotte et la France ont tout à y gagner.

Laurent Canavate

Football – DH – Handréma sous pression

A la veille de la 19ème journée, assisterions-nous au véritable tournant de la saison ? Dans la quête du championnat de Mayotte 2015, Handréma, M’tsapéré et Dzoumogné se livrent un duel sans merci. Une course au titre que Handréma contrôle depuis la 12ème journée et sa victoire à domicile contre le FCM (2-1, le 15 août).

Mais alors qu’il pensait avoir fait le plus dur en décrochant ce précieux succès, l’ASJH se l’est vu retirer par la commission régionale des statuts et règlements (CRSR) de la ligue de football (LMF), ce mercredi. La raison ? La présence dans le camp de Handréma de six joueurs mutés sur la feuille de match, lors de ce choc au sommet.

Une anomalie relevée par le FCM, à raison. « Après vérification du rapport d’activité 2014 validé en assemblée générale le 22 février 2015, il ressort que l’équipe ASJ Handréma est sanctionnée de deux malus de mutés au titre de la saison 2015 pour avoir été première infraction par rapport au statut de la saison 2014 », explique la CRSR dans son procès verbal numéro 17, datée du 8 octobre. « Pour dire que l’équipe ASJ Handréma est autorisée à aligner au maximum 4 joueurs mutés lors d’une rencontre saison 2015. »

Comme le démontre ci-dessous le nouveau classement – établi par nos soins, en attendant la publication officielle du procès-verbal et la modification du classement par la ligue –, cette décision est lourde de conséquences. Car le champion de DHT n’est plus à un, mais cinq points du leader m’tsapérois.

Avec une rencontre en moins, mais dont on ne sait toujours pas si elle sera reprogrammée (l’arbitre désigné pour Combani-Handréma avait décidé de ne pas faire jouer le match après que les deux équipes aient hésité à entrer dans le stade, fi 3746 du 13 octobre 2015). « Nous avons eu écho de cette information mais n’avons encore rien vu », déclare le secrétaire général de l’ASJH, Mogné Mali Djailani. « Si c’est avéré, nous ferons immédiatement appel (…) Nous ne resterons pas les bras croisés face à ce complot. »

A noter également la chute de l’ASC Kawéni, qui perd trois matchs par pénalité après avoir aligné un joueur pourtant suspendu depuis 2014. L’ASCK devient relégable à quatre journées de la fin du championnat.


 

Division Honneur (classement provisoire)

 

Pos.   Clubs                                      Pts            Matchs joués

1        M’tsapéré                                56             18

2        Handréma                               51             17

3        Dzoumogné                            51             18

4        Malamani                                48             18

5        M’tzamboro                             43             18

6        Hamjago                                 43             18

7        Bouéni                                    41             18

8        M’zouasia                                40             18

9        Vahibé                                    40             18

10      Combani                                 38             17

11      Kawéni                                   38             18

12      Tsingoni                                  25            18

I.M

Voix de l’océan Indien. M’Toro Chamou élu meilleur artiste mahorais 2015

Décerné par les Voix de l’océan Indien (VOI) ce trophée vient récompenser plus de 15 ans de carrière musicale d’un artiste qui a largement contribué à exporter la musique mahoraise en dehors de ses frontières. Avant de sortir un autre de ses tubes « Street M’godro », l’enfant du pays a commencé sa carrière dans un groupe de rap local intitulé M’tsapéré Power. Après avoir démarré sa carrière solo, c’est en 1998 qu’il sort son premier opus. Le natif de Maore a quatre albums à son actif. Mélangeant hiphop et musiques traditionnelles de Mayotte avec le M’godro, l’affranchi ou l’homme libre (M’toro en shimaoré) a toujours eu à cœur de retranscrire l’histoire, l’actualité de son île, l’amour, le désarroi ou encore l’espoir. Ses thématiques de prédilections il les a accordés à son style si singulier après l’avoir façonné en rencontrant et travaillant avec d’autres grands noms de la scène mahoraise tels que Baco ou Mikidache.

Punk Islands : son cinquième album « bientôt dans les bacs »
« Force de la parole, force de la mélodie, force du message : avec sa musique M’Toro Chamou lance un pont au-delà des différences, entre la tradition et la modernité, entre Mayotte et le reste du monde », comme ce dernier aime décrire son univers dans sa biographie en ligne. Loin des yeux, près du cœur, l’artiste vit désormais à la Réunion. Il n’a néanmoins jamais oublié d’où il venait en témoigne ses concerts réguliers dans sa terre natale. L’artiste finalise actuellement son dernier album dont on connaît déjà le nom, « Punk Islands ». La sortie du projet n’est pas encore actée, mais avec cette récompense aux VOI sa cote de popularité a de grandes chances de monter encore un peu plus dans et à l’extérieur du 101e département.

Gauthier Dupraz

Somaco : L’indépendance syndicale reprend ses droits

Non ! Les deux salariés de la société Somaco qui avaient notamment mené la grève en juillet dernier, ne seront pas licenciés. Le motif de faute lourde n’a trouvé aucune légitimité aux yeux de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dieccte), qui a fait partir en ce début de semaine, sa décision par courrier recommandé.

“Une guerre des classes…”
Dans son communiqué officiel, la FGTA -FO fait un parallèle quant à l’affaire de la société Sodifram qui avait conduit au licenciement de cinq représentants FO pour des faits similaires. Malgré la dénonciation de “ces inacceptables atteintes à la liberté syndicale et au droit de grève”, la Dieccte avait validé la décision du patronat. Ce rapport de force, Monsieur El Anzize Hamidou, maintient qu’il est nécessaire ; preuve en est, cela commence à porter ses fruits. Même s’il est question en ce jour d’une victoire, le secrétaire départemental FO, faisant allusion à l’affaire récente de la Colas quant au licenciement de 3 de ses délégués, tient à rappeler que la bataille est loin d’être terminée. “Dans ce contexte de guerre des classes, il est important de rappeler au patronat que l’égalité ne se négocie pas, tout comme la nationalité française. La liberté et l’indépendance syndicale sont mes lignes de conduite. J’espère que la Dieccte va continuer à appliquer le droit”. En ce sens, le syndicat FO encourage plus que jamais le mouvement général de grogne du 3 novembre prochain. Selon ses délégués, le blocage social est nécessaire pour justement forcer le dialogue.

MLG

Téléphonie mobile. L’autorité de la concurrence autorise Free à acquérir 50% d’Only

Cette dernière sera dorénavant contrôlée de manière conjointe par Iliad et le groupe malgache Hiridjee (Telma). Free débarque à Mayotte du moins, la société de Xaver Niel s’y installe en se voyant accorder le rachat partiel de Only. Le 15 juin dernier, l’autorité de la concurrence a agréé la reprise par Hiridjee des activités de téléphonie mobile à La Réunion et à Mayotte d’Outremer Telecom. Le groupe Altice créé par Patrick Drahi (Numericable) s’était notamment engagé à céder cet opérateur téléphonique en contrepartie de l’autorisation par l’autorité de la concurrence du rachat de SFR par Numericable. Ces activités ont été reprises par Hiridjee via sa filiale Telecom Réunion Mayotte. L’autorité autorise aujourd’hui l’acquisition par Iliad de 50 % du capital de la société Telecom Réunion Mayotte, de telle sorte qu’à l’issue de l’opération, Iliad et Hiridjee exerceront un contrôle conjoint sur les activités mobiles d’Outremer Telecom.

Pas de contre-indication par rapport aux règles de la concurrence
L’opération permettra ainsi de développer davantage la capacité des activités cédées par le groupe Altice à animer la concurrence en les adossant à l’un des opérateurs nationaux de téléphonie mobile. En outre, l’opération n’entraîne aucun chevauchement d’activité selon l’autorité. En effet, les effets d’opérations de concentration dans le secteur des télécommunications sont généralement examinés en faisant la distinction entre le territoire métropolitain et les départements et territoires ultra-marins, compte tenu de leurs spécificités. Or, Iliad n’exerce ses activités qu’en métropole, tandis que Telecom Réunion Mayotte n’est active qu’à La Réunion et à Mayotte. L’Autorité de la concurrence a donc autorisé l’opération sans engagement. Quant à savoir si des abonnements Free à 2 euros vont faire leur entrée à Mayotte comme actuellement en métropole, il est impossible pour le moment de s’avancer sur le sujet.


Iliad et Hiridjee, quelles sont ces entreprises?

Iliad est une société anonyme, qui exploite les activités de télécommunications fixes et mobiles en France métropolitaine sous la marque Free. Free Mobile est le quatrième opérateur de téléphonie mobile en métropole mais ne disposait pas, jusqu’à présent, d’activités à La Réunion et à Mayotte. Hiridjee est un groupe familial principalement actif à Madagascar dans des secteurs variés tels que les télécommunications, l’immobilier, l’énergie ou la distribution de carburants.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes