Hier après-midi, trois enfants ont été emportés par des vagues sur la plage de Sakouli. Un jeune homme âgé de 19 ans a tenté de les secourir, mais a lui-même été aspiré. La gendarmerie a essayé jusqu’à hier soir de retrouver le malheureux, mais ce n’est finalement que ce matin que son corps sans vie a été découvert dans le lagon. Quant aux enfants, ils ont été ramenés sur la terre ferme au moment du drame. Deux sont indemnes, mais le troisième était hier soir encore dans un état critique selon la gendarmerie. Les victimes ont été prises en charge par le Samu.
Les plages de Mayotte sont non surveillées
D’après la préfecture, le département hier n’était pas en vigilance forte houle. L’institution recommande néanmoins aux baigneurs avant de se rendre à la plage de consulter le site de Météo France (http:/www.meteofrance.yt/) pour connaître jour par jour les conditions météorologiques en mer. À savoir que la plage de Sakouli est non surveillée comme toutes les plages de Mayotte. La sécurité et la signalisation sur les conditions de baignade dans et autour de ces sites incombent aux communes. Il est donc rappelé à tout un chacun d’être vigilant et aux parents ou autres adultes de garder constamment un œil sur les enfants dont ils ont la responsabilité.
Plusieurs mois après les reproches formulés par la conseillère départementale de Mamoudzou 1 Armamie Abdoul Wassion contre des dysfonctionnements au sein du Département, son homologue de Dembeni Bicharat Payet lui a emboité le pas en révélant la semaine dernière le courrier qu’elle avait envoyé au président du Département Ibrahim Soibahadine. La femme politique n’y va pas par quatre chemins pour critiquer la désorganisation et les irrégularités au sein du Conseil départemental. Un déballage qui parfois prend des allures de règlement de comptes. Florilège des petites phrases et accusations de la présidente du Parc marin adressées au président et à l’institution.
« Si je ne vote pas pour Soibahadine Ibrahim au poste de président du Département, que dieu me punisse sévèrement pour tout le reste de ma vie ».
Dans son courrier rendu public, Bicharat Payet a d’abord souhaité revenir sur les conditions d’élection du président en 2015. Elle n’a visiblement pas digéré la cérémonie durant laquelle les nouveaux conseillers départementaux ont été réunis pour une fatiha (une prière en shimaore) durant laquelle l’actuelle directrice de communication du Département aurait fait répéter aux élus cette phrase, une sorte de serment d’engagement et de fidélité au futur président. Une pratique semble-t-elle répandue dans l’archipel des Comores au moment des élections. « On nous a traités comme des enfants , des animaux », se plaint la conseillère départementale.
« Beaucoup de gens pensent (…) que le vrai décideur du Conseil départemental, c’est votre directeur de cabinet ».
L’élue du canton de Dembeni reproche indirectement à Soibahadine Ibrahim d’être en quelque sorte la marionnette de son directeur de cabinet.
« J’ai l’impression d’avoir devant moi, le président de la République islamique fédérale des Comores ».
Par cette phrase, Bicharat Payet souhaite dénoncer le manque d’après elle, d’écoute du président. Elle lui reproche de ne pas consulter ses collègues pour des décisions comme le choix du nouveau directeur général des services en janvier dernier.
« Une dame touche un salaire au Conseil départemental depuis deux ans alors qu’elle travaille à l’hôpital ».
L’autre exaspération de Bicharat Payet porte sur les soupçons d’emploi fictif au sein du Département. Elle prend pour exemple le cas d’une femme qui toucherait un salaire depuis plus de deux ans alors qu’elle est employée du centre hospitalier. Une information que le directeur général des services lui aurait confirmée à en croire les dires de l’élue du canton de Dembeni. D’après elle, plusieurs situations de ce genre auraient été signalées au sein de l’institution.
« Le Département est en train de payer des gros salaires à des gens qui tournent en rond ».
Par cette critique, Bicharat Payet remet en question l’action de certains directeurs généraux adjoints (DGA) qui, d’après elle, bloquent le fonctionnement de leur service. « Chacun se plaint dans son coin, mais en attendant c’est tout un territoire qui est pénalisé », s’indigne-t-elle.
« On nous parle des brigadiers chargés des missions de braconnage des tortues. Est-ce que vos directeurs des services de l’environnement savent où dorment ces brigadiers au moment des braconnages? Je ne crois pas. »
La conseillère départementale fustige ici le fonctionnement du service environnemental du Département et notamment celui concernant la lutte contre le braconnage. Une situation toujours aussi critique en témoigne encore récemment l’agression dont a été victime l’organisation Sea Shepherd le mois dernier. Elle tentait d’empêcher des braconniers de sévir en Petite-Terre. « Tous ces dirigeants (NDLR: les directeurs de service) font ce qu’ils veulent car ce sont des amis et proches de … », répète l’élue départementale.
« Nous fonctionnons à la mahoraise pour ne pas dire à l’africaine ».
Bicharat Payet se plaint à travers cette phrase, du départ d’un assistant qui travaillait auprès des élus départementaux qui ne sont pas vice-présidents. Ce dernier selon elle aurait quitté l’institution dépité par le fonctionnement du Conseil départemental et n’aurait pas été remplacé ce qui aurait rajouté un peu plus de chaos à la désorganisation actuelle de l’institution qu’elle dénonce dans sa missive.
« Le chef des agents de sécurité c’est qui? (…) C’est le mari de votre directrice de communication. On le voit très rarement, pourquoi? Parce que c’est un ami ».
Bicharat Payet fustige également le fonctionnement du service sécurité. « Combien d’agents de sécurité sont-ils? Que font-ils? », s’interroge la présidente du Parc marin. Elle pointe ainsi du doigt la responsabilité du directeur de ce service qui serait selon elle, un ami du président.
« Le gouvernement français pourra mettre des milliards d’euros dans ce département, mais avec votre fonctionnement à la comorienne, ça ne marchera jamais ».
Une phrase qui résume à elle seule le sentiment de l’élue départementale concernant le fonctionnement du Département. A savoir que l’élue n’en est pas à son premier coup de gueule puisqu’en 2015 elle a déposé une plainte soupçonnant des irrégularités au sein de la Société publique locale (SPL976) service du Département. Quant à ce courrier rendu public et qui a fait grand bruit, la réaction du président et de son entourage ne manquera sûrement pas de se faire entendre. Un règlement de comptes qui nous promet quelques échanges aussi tendus que ceux engendrés par les sorties médiatiques d’Armamie Abdoul Wassion en 2016.
Alors que l’élection de Miss Mayotte 2017 approche, les 7 candidates qui participeront à la finale le 25 août prochain ont d’ores et déjà été sélectionnées. Les noms et visages des jeunes femmes qui seront appelées à prétendre au titre de reine de beauté de l’île ont été révélés lundi dernier lors d’un live diffusé sur les réseaux sociaux et organisé par le comité Miss Mayotte. Pour l’occasion, le président du comité Miss Mayotte, Yourgo Mohamed, nous en a dit plus sur ce qui attend les Mahorais et Mahoraises le jour du concours.
Flash Infos Mayotte: Vous êtes le nouveau président du comité Miss Mayotte depuis mars dernier. Vous avez remplacé Stanisla Saïd miss Mayotte 2012 qui occupait ce poste. Pourquoi avoir candidaté à la présidence du comité?
Yourgo Mohamed: Avant j’étais bénévole au sein de l’organisation du concours. Je m’occupais plus de la partie événementielle. C’est la première fois que je me retrouve à de telles responsabilités au niveau associatif. C’est un challenge que je voulais relever. En tout cas, je suis entouré d’une bonne équipe, certes restreinte (une dizaine de personnes) par rapport aux années précédentes, mais très dynamique. À noter que Frank Servel est toujours le délégué régional Miss France dans le 101ème département.
FIM: Le casting pour l’édition 2017 est déjà clôt. Et on connaît déjà les visages des 7 candidates retenues pour la « finale » le 25 août prochain. Pouvez-vous nous en dire plus?
YM: Nous avons fait notre sélection des 7 finalistes. A partir du 15 août les candidates vont passer 10 jours dans une maison où on leur apprendra à défiler sur un podium, à se présenter ou encore à communiquer sur les réseaux sociaux, en public ou avec les médias. Il nous faut une miss capable de porter la culture mahoraise, qui soit digne de représenter Mayotte. Ajouter à cela que l’élue le 25 août deviendra ambassadrice du tri sélectif à Mayotte, un sujet très important au vu de la problématique liée aux déchets que l’on connaît. Elle sera également marraine d’une association comme cela a pu être le cas avec les précédentes miss.
Des surprises à prévoir le jour de l’élection
FIM: Quelles nouveautés va-t-on trouver dans cette édition 2017 du concours Miss Mayotte?
YM: Le format sera différent cette année puisqu’en plus de la diffusion à la télévision sur Mayotte 1ère, nous allons aussi mettre l’accent sur les réseaux sociaux (Facebook, Snapchat, etc.), car les gens sont de plus en plus connectés. Des surprises seront également au rendez-vous, mais malheureusement je ne peux pas vous en dire plus pour le moment. Nous vous en dirons plus le jour de la conférence de presse le 15 juillet. Par ailleurs, nous allons promouvoir les artistes locaux lors du show afin de mettre en valeur notre scène artistique mahoraise. En tout cas, croyez-moi, ce sera un bel événement à suivre sur les réseaux sociaux et à la télévision.
FIM: Qu’attendez-vous de la future Miss Mayotte 2017 par rapport aux précédentes?
YM: On va confier plus de missions à la nouvelle miss. On souhaite qu’elle soit aussi dynamique que celles de métropole. On va axer sur son image. On va mettre les bouchées doubles sans dénigrer bien évidemment le travail réalisé les années précédentes.
Le 10 juillet dernier, l’instance paritaire de Pôle emploi mayotte s’est réunie sous la présidence de carla Baltus et en présence du directeur général adjoint de Pôle emploi, michael ohier. Le but était d’échanger sur le changement de statut de Pôle emploi mayotte en vue de sa prise d’autonomie par rapport à la réunion dont elle dépend encore.
Lors de cette réunion, il a été évoqué le passage des effectifs de 59 à 91 agents, ce qui permettra enfin d’avoir enfin un comité d’entreprise propre à mayotte et non plus rattaché à celui de La réunion. de nouveaux locaux sont également programmés à dzoumogné, à chirongui et à kawéni d’ici 2018.
Certains sujets très importants ont été abordés au cours de cette rencontre comme l’instance a sensibilisé le dga sur les mauvaises conditions d’accueil des usagers de pôle emploi à mayotte, la pertinence de la dématérialisation des inscriptions des demandeurs d’emploi, ou encore l’arrivée de psychologues du travail pour accompagner les demandeurs d’emploi. Mais l’instance paritaire a insisté que la nouvelle priorité sera l’évolution statutaire de pôle emploi mayotte à savoir sa régionalisation. « Les échanges ont été francs et directs par moment, mais cordiaux. M. Ohier s’est engagé à répondre rapidement après une étude juridique. L’instance paritaire a donné une échéance qu’elle souhaite arrêter au 30 septembre 2017 pour apporter une réponse à cette demande légitime, presque une évidence et qui n’a nullement besoin « d’analyse juridique supplémentaire selon elle », étant donné que Mayotte est Département-Région d’Outre-Mer (DROM) depuis fin mars 2011 », explique carla Baltus. L’instance paritaire souhaite associer tous les parlementaires de mayotte pour que mayotte connaisse enfin un pôle emploi régional comme dans tous les autres dom et une instance paritaire régionale. « L’évolution vers la régionalisation permettra d’accroitre les moyens humains et techniques et offrir de meilleures prestations aux demandeurs d’emploi », estime la présidente de l’instance paritaire.
Après les résultats du premier groupe la semaine dernière, ce sont les résultats définitifs du baccalauréat 2017 – c’est-à-dire y compris les admis à l’issue de la session de rattrapage – qui sont tombés.
Les résultats définitifs du bac 2017 sont tombés. Pour les trois filières générales confondues, le taux de réussite s’élève à 77,1%, soit deux points de plus que l’année précédente. Dans le détail, les élèves admis à l’examen sont 80,5% dans la série littéraire (contre 82,9% en 2016), 72,9% dans la série économique et sociale (contre 68,8% en 2016), et 79,5% dans la série scientifique (contre 76%en 2016). Si le taux de réussite est en baisse dans la série L, on note toutefois une progression sensible dans les séries Es et s. retrouvez ci-après le nom de tous les bacheliers 2017 de Mayotte, pour la section générale. Dans les séries technologiques en revanche, une baisse globale est à remarquer : seule la série st2s augmente de presque 20 points (92,3% de réussite contre 75% en 2016), et la série STMG se stabilise avec 61,4% de réussite pour 61,6% l’année dernière. Globalement toutefois, le taux de réussite est sensiblement identique à celui de l’an dernier : 63,6% cette année, contre 64,9% en 2016. En revanche, les résultats du bac professionnel sont en baisse claire : 74,3% de réussite globale en 2017, contre 78,2% en 2016. C’est surtout dans la catégorie « Service » que cette chute est marquée puisqu’elle est de plus de six points par rapport à l’an dernier : 77,5% contre 83,6. La catégorie « Production » se maintient : 69,5% de réussite pour cette session, 70% pour celle de 2016.
Après la fête de l’Aîd, certains musulmans pratiquants ont joué les prolongations. Ils ont rompu le jeûne plus tardivementque les autres. Le mois de ramadan est désormais derrière nous. Ce fut un mois de méditation pour les pieux. Les plus croyants et fidèles observateurs des cinq piliers l’Islam vont prouver leur dévotion à Allah Le Clément et Le Miséricordieux lors d’une conférence organisée au Conseil départemental ce samedi 8 et dimanche 9 juillet. Trois thèmes seront abordés : la singularité de l’Islam de Mayotte, la place de l’Islam dans la République et à Mayotte, la transmission du savoir à travers l’école coranique. Il ne manque au programme qu’un sujet : la dérive sectaire, discussion qui aurait permis d’éclairer le public sur la polémique qui fait rage sur les réseaux sociaux depuis l’implantation dans l’île de l’association Moultaknour.
Une question simple aurait pu être posée dans ce cadre : Qu’estce qu’une dérive sectaire ? Sur la base de l’expérience de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), organisme de l’État français, créé en 2002 et placé sous l’autorité du Premier ministre, qui reçoit quelques 2.000 signalements par an, la dérive sectaire peut être définie comme suit : « Il s’agit d’un dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société ». Au regard de cette définition et des accusations portées sur la dangerosité de l’activisme islamiste des dirigeants de Moultaknour et du prosélytisme religieux dont font preuve ses adeptes fondamentalistes, les participants et les intervenants auraient aussi pu se poser la question de savoir pourquoi la Miviludes n’enquête pas sur la radicalisation de la pratique religieuse à Mayotte, elle qui observe et analyse le phénomène sectaire, coordonne l’action préventive et répressive des pouvoirs publics à l’encontre des dérives sectaires.
La tenue vestimentaire de la première femme députée de Mayotte fait polémique sur les réseaux sociaux. Le châle, ou kishali à Mayotte, est un emblème de la tenue traditionnelle mahoraise. Ramlati Ali ne s’en cache pas et l’arbore fièrement.
Après une victoire houleuse en juin dernier face à son adversaire des Républicains Elhad Chakrina, Ramlati Ali voit sa tenue vestimentaire contestée. Ce fameux voile, châle ou kishali en shimaoré a été commenté à maintes reprises dans les médias et sur les réseaux sociaux. Depuis la publication de la photo officielle de Ramlati Ali sur laquelle elle pose avec son châle sur la tête, les critiques pleuvent. Le 27 juin, L’Express écrit « La députée de Mayotte, Ramlati Ali, a posé avec son voile islamique pour la photo officielle ». Sur Twitter, certains activistes d’extrême droite se sont également exprimés, traitant même le président de la République de « salaud ». Pourtant, le signe religieux ne pose aucun problème juridique en accord avec l’Assemblée nationale. En effet Le Palais Bourbon n’interdit pas clairement le port de voile dans l’enceinte du bâtiment.
La mise au point de Ramlati Ali
Ramlati Ali a dû faire une mise au point. Interrogée par La1ère.fr lundi 3 juillet, la député a déclaré: « Je suis Mahoraise, et je me respecte en tant que Mahoraise. Ce n’est pas un voile, c’est mon châle de Mahoraise. Dans l’hémicycle je me fonds dans la masse. Tout le monde n’a pas les mêmes opinions. Il ne s’agit pas d’aller faire un sujet autour de ma personne, mais de porter les sujets de Mayotte, des Outre-mer et de la nation. »
Sur Twitter, les critiques fusent
Aurélien Dutremble, responsable de la communication du Front National : « Arrivée et photo officielle à l’Assemblée nationale, la députée Socialiste-En Marche, Ramlati Ali respecte-t-elle la laïcité avec le port du voile ? »
L’association Résistance républicaine : « Ramlati Ali, la première voilée à l’Assemblée nationale, étiquetée « En Marche » : salaud de Macron ! »
Regina George : « Fallait pas coloniser Mayotte, si vous ne voulez pas voir Ramlati Ali avec un châle à l’assemblée. »
Lydia Guirous, membre du bureau politique Les Républicains : « Une députée LREM porte le voile sur sa photo officielle de l’AN. Une atteinte grave à la laïcité. » Les Rep Libéraux, collectif d’adhérents UMP et libéraux : « La députée Ramlati Ali bafoue la loi de la république en étant voilée à l’Assemblée Nationale. »
Ce samedi, à Mamoudzou, c’était le grand rendez-vous de l’année. La 34ème édition la course de pneu s’est tenue dans une belle ambiance et une belle motivation de la part des candidats. Une réussite qui permettra d’oublier l’édition interrompue de l’année dernière.
Il y a 34 ans, Jack Passe, professeur d’EPS, créait la course de pneus. Plus de trois décennies plus tard, l’évènement est devenu culte. Hors de question, donc, de la laisser filer ! Si la précédente édition avait du être interrompue à cause d’émeutes, ce n’est désormais plus qu’un mauvais souvenir, car la course de pneu 2017, qui s’est tenue samedi à Mamoudzou, a été une très belle réussite. Enfants ou adultes, ils étaient plus de 1000 à s’être retrouvés sur le bitume pour rallier la MJC de M’Tsapéré – point de départ de la course – à son arrivée, place du Marché. Et ils étaient au moins autant au bord de la route à encourager lesconcurrents. Des sourires, de la rigolade, des gamins et des parents heureux, une ambiance très bon enfant, de la musique, etc. Bref : la course de pneus dans toute sa splendeur, la course de pneus comme on l’aime.
Il faut dire que des moyens supplémentaires avaient étaient prévu pour empêcher toute tentative de débordements. Associations de quartiers, d’insertion, équipe organisatrice d’Angalia, mais aussi associations sportives, BSMA, agents de la municipalité de Mamoudzou : quelques 400 personnes assuraient l’encadrement, en plus des forces de l’ordre présentes sur des points stratégiques tout au long du parcours, de la Croix rouge et des pompiers. Enfin, n’oublions pas la démarche environnementale, puisque chaque pneu était évidemment récupéré à l’issue de l’épreuve par les agents de la commune. Retour en images sur cette très belle édition 2017.
Que sait-on vraiment, au fond, de notre lagon ? Mayotte est grande, et les scientifiques encore peu nombreux : beaucoup de merveilles restent à découvrir sous ces eaux turquoises, et peut-être que certaines n’attendent que vous…
Dans cette rubrique, nous nous efforçons à chaque parution de diffuser un peu des connaissances scientifiques établies sur les animaux qui peuplent le lagon de Mayotte. Cependant, ce savoir n’est pas fixe : il évolue en permanence, au gré de l’évolution du lagon lui-même mais aussi des découvertes scientifiques, ou de l’approfondissement de certains savoirs anciens.
Le lagon de Mayotte cache encore bien des mystères ! En effet, le CUFR – la « fac » de Dembéni – est bien récent (2011), tout comme le Parc Marin (2010), et bien peu de scientifiques ont entrepris des recherches poussées sur le lagon de l’île-hippocampe. Citons néanmoins des chercheurs comme Alain Crosnier ou Bernard Thomassin, pionniers de la biologie marine mahoraise au XXe siècle, ainsi que les diverses missions pilotées depuis la Réunion ou Madagascar par l’ORSTOM puis l’IRD et l’Université de la Réunion, et d’autres laboratoires des DOM ou de métropole. Cependant les enseignants-chercheurs en biologie marine basés à Mayotte demeurent encore peu nombreux, et ont des moyens de recherches limités, autant en termes de budget que d’emploi du temps. Les domaines les mieux balisés actuellement sont les crabes (grâce aux travaux de J. Poupin ou JM. Bouchard), les mangroves (une des spécialités du CUFR, avec E. Sucré et C. Gollety, mais aussi R. Madi Moussa), ou encore les mollusques, grâce au très impressionnant travail réalisé pour le livre Mollusques de Mayotte (M. Deuss, G. Richard & N. Verneau) mais aussi au joli site sur les « limaces de mer » animé par Philibert Bidgrain. Evidemment, les poissons demeurent l’un des groupes les plus étudiés, à la fois par les administrations nationales comme l’IFREMER mais aussi par les scientifiques (T. Claverie au CUFR), les plongeurs et des passionnés : on connaît le beau volume des Poissons de Mayotte du plongeur-photographe Marc Allaria. D’autres groupes plus restreints comme les holothuries sont également suivis du fait du braconnage qui pèse sur elles (T. Mulocheau, A. Pouget). Quant aux gros animaux, ce sont plutôt des réseaux comme TsiÔno (en partenariat avec le Parc Marin) et des associations (comme Shark Citizen et ATOLL) qui s’occupent de leur suivi, souvent grâce à des données d’observateurs volontaires.
En revanche, le corail de Mayotte, les éponges, les vers, les méduses, le plancton, les hydraires, les tuniciers et bien d’autres groupes demeurent très peu étudiés, et recèlent sans doute des espèces encore inconnues de la science… Il est difficile de s’appuyer sur les pays des alentours pour glaner des informations, puisque les sciences de la mer aux Comores, au Mozambique ou à Madagascar ne sont pas beaucoup plus développées, et la Réunion est trop lointaine et surtout trop différente pour offrir un point de comparaison vraiment pertinent. Rappelons-nous qu’une des découvertes scientifiques les plus spectaculaires du XXe siècle, celle des cœlacanthes vivants (leur ordre étant supposé éteint depuis 60 millions d’années !), a été faite pas loin d’ici, en Afrique du Sud, et que la plus importante population connue a été identifiée au large d’Anjouan, dans les années 1950… On dit que les eaux mahoraises ne seraient pas assez profondes pour en héberger, mais qui sait ? Une mission d’inventaire des eaux profondes de Mayotte vient de prendre fin au début de l’année (menée par le Muséum de Paris), et apportera sans doute son lot de découvertes surprenantes.
Pour autant, il n’est pas forcément besoin de plonger au fond des abysses pour faire des découvertes à Mayotte. L’holothurie chevelue, que l’on croyait endémique de la Réunion, y a par exemple été identifiée cette année dans 20cm d’eau, à Sakouli ! Et les photographes sous-marins qui ont l’œil peuvent tous les jours repérer des espèces ou des événements inhabituels, et les immortaliser en haute résolution pour les soumettre aux experts. C’est ainsi que Marc Allaria a photographié cette année une espèce de poisson encore inconnue des scientifiques, du genre Nemipterus, et pris la seule photo connue d’un Pseudochromis aureolineatus vivant, espèce décrite en 2004 !
►La première photo connue de l’espèce Pseudochromis aureolineatus, décrite par Anthony Gill en 2004. Crédit www.photo-sousmarine.com
Avis, donc, aux chercheurs en herbe : de nombreux trésors scientifiques sont encore enfouis sous les flots de l’île aux parfums, et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues pour en faire profiter tout le monde.
La 1ère édition des Trophées mahorais de l’environnement (TME) se déroulait samedi au restaurant La Croisette à Mamoudzou. Les acteurs du secteur (associations, entreprises, communes, le Sidevam, l’Ademe) se sont rassemblés pour connaitre les heureux lauréats. Tous partagent l’espoir de rendre un jour Mayotte propre.
Encourageante. S’il fallait résumer en un mot la cérémonie des 1ers trophées mahorais de l’environnement (TME), c’est le terme qui vient à l’esprit. Samedi dernier, ils étaient 200 invités, pour assister à l’événement au restaurant La Croisette à Mamoudzou.
Une fois les derniers participants arrivés, les premiers discours ont pu être entamés. Comme le veut la tradition, Laurent Canavate, directeur de la Somapresse (Mayotte Hebdo, Flash Infos), a introduit la soirée en souhaitant la bienvenue à l’audience. Il en a profité pour féliciter chacun des nominés de cette première édition et remercier le public de sa présence.
Ces quelques mots étaient aussi l’occasion pour lui de revenir sur les raisons qui ont poussé la Somapresse, le Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte (Sidevam) et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) à créer les trophées mahorais de l’environnement. « Face aux enjeux environnementaux de l’île, nous avons identifié ces dernières années l’arrivée d’éco-organismes et la mise en place d’initiatives associatives, scolaires ou au niveau des communes. Nous avons jugé à la Somapresse qu’il était important de les valoriser à travers cette cérémonie de remise de prix. Le Sidevam et l’Ademe ont adhéré au projet. »
La remise des trophées a débuté avec la catégorie scolaire. Le prix a été décerné au collège de Kawéni, qui mène depuis plusieurs années des actions en lien avec l’environnement. En 2016, l’un des principaux projets du collège a été mené par le professeur de biologie Alan Jamon. Il a consisté en l’évaluation de l’état de santé des coraux. Le projet a été réalisé par 29 élèves en collaboration avec le parc marin de Mayotte.
La mairie de Sada s’est quand à elle vue remettre le prix de la collectivité locale de l’année. La commune a notamment mis en place en 2014 l’opération « Sada nettoie et toi ? » Un concept nouveau, qui réunit la population, ainsi que les partenaires associatifs autour de la même cause : garder la ville propre. En 2016, quatre journées de nettoyage ont été instaurées dans la ville par quartier.
Dans la catégorie entreprise, c’est Tifaki Hazi qui a obtenu le Graal. Structure d’insertion par l’activité économique contribuant activement au développement social et solidaire de l’île, Tifaki Hazi propose depuis 2015 un service de lavage de véhicules écoresponsable : Lavéo.
Le prix de l’association de l’année a par ailleurs été attribué aux Naturalistes. Cette association créée en 1999 s’est sépcialisée dans la découverte et la protection du patrimoine et de l’environnement de Mayotte, à travers des actions d’information, de sensibilisation, de préservation et de découverte. En 2016, elle comptait plus de 1500 adhérents.
Enfin, Samina Mahamoudou, directrice de l’association « Mayotte, île propre », a été désignée personnalité de l’année. « Mayotte, île propre » a pour ambition de promouvoir le développement durable, sensibiliser la population à la gestion des déchets, sensibiliser la population à la santé et à l’hygiène publique et enfin ester en justice contre toute personne ne respectant pas le droit de l’environnement. Elle fait partie aujourd’hui des 4 associations les plus actives de Mayotte dans le domaine environnemental.
En cette période d’élections législatives, nous avons choisi pour rendre hommage à Younoussa Bamana (1935-2007) de mettre en avant son action en tant que député. A retrouver également par ailleurs sa biographie.
Après la proclamation de l’indépendance unilatérale des Comores, le 6 juillet 1975, le Parlement français prend acte de cette décision qualifiée par les 5 élus mahorais de « coup d’Etat institutionnel » en adoptant la loi n° 76-1212 du 24 décembre 1976 relative à l’organisation de Mayotte. Cette loi dispose que « Mayotte constitue une collectivité territoriale de la République française ». L’article 1er prévoit qu’à l’issue d’un délai de trois ans, la population sera consultée, à la demande du Conseil général, sur trois options : le maintien du statut de 1976, la transformation de Mayotte en département, ou l’adoption d’un statut différent. Le texte stipule, dans son article 10, que « les lois nouvelles ne sont applicables à Mayotte que sur mention expresse ».
Dans la continuité de la loi, des élections législatives sont organisées. Younoussa Bamana, est élu député à l’Assemblée nationale le 13 mars 1977. L’homme n’est pas un inconnu, loin là. C’est une figure de l’histoire de Mayotte.
Instituteur de profession, formé à Madagascar, au lycée Gallieni de Tananarive, Bamana est, en 1957, alors âgé de 22 ans, le plus jeune député des Comores. Membre de l’Union pour la défense des intérêts de Mayotte (UDIM), il siège, avec son aîné Marcel Henry, à l’Assemblée territoriale. A ce titre, les deux colistiers présentent la motion de départementalisation de leur île à la chambre des députés, motion rejetée par la majorité parlementaire. Directeur de l’école primaire de Sada, il ne se représente pas, pour des raisons professionnelles, pour le renouvellement de son mandat aux élections législatives de 1961. A la suite de la révolte des femmes mahoraises contre le transfert de la capitale de Dzaoudzi (Mayotte) à Moroni (Grande Comore), et de la rébellion qui s’ensuit, occasionné par la visite du président du Conseil de gouvernement Saïd Mohamed Cheikh, Younoussa Bamana retrouve son poste de député en 1967, sous l’étiquette du Mouvement populaire mahorais (MPM) dont il devient le porte-parole.
Orateur talentueux, le tribun cumule les fonctions de président du Conseil de circonscription qui devient, en 1973, le Conseil régional de Mayotte. Suite aux événements de Poroani, consécutifs à la visite du président Ahmed Abdallah, le député est emprisonné pendant 40 jours, accusé d’avoir fomenté des affrontements entre les Sorodas du MPM, partisans du maintien de Mayotte dans la France, et Serrez la main, favorables à l’indépendance globale des quatre îles de l’archipel des Comores. L’incarcération lui confère le statut de martyr, accroît son influence auprès de la population mahoraise.
Le 21 juillet 1975, peu après la déclaration d’indépendance des trois îles voisines, au sommet de sa notoriété, il est nommé préfet de Mayotte, chargé de l’administration provisoire. Il gère ainsi la continuité des services publics jusqu’à la nomination le 30 avril 1976 du premier préfet représentant du gouvernement à Mayotte, Jean-Marie Coussirou qui n’arrivera dans l’île qu’à la fin du mois de juillet. Son élection comme député au Parlement français, suite à l’érection de Mayotte au statut de Collectivité territoriale de la République française, ne fait que confirmer une réputation acquise de longues dates. Son engagement sincère pour l’ancrage de l’île dans la France, sa détermination, sa connaissance du territoire et son expérience administrative le hissent à la fonction de président du Conseil général de Mayotte le 6 juillet 1977.
A l’Assemblée nationale, Bamana intègre le groupe de l’Union pour la démocratie française (UDF), formation créée par le Président de la République Valery Giscard d’Estaing. Au sein de la majorité parlementaire, sa préoccupation est à la fois historique, sentimentale et pragmatique. L’attachement fidèle à la métropole lui sert de cheval de bataille pour revendiquer la fin de l’exception coloniale pour Mayotte qui demande un rattachement plus strict à la France. Ce qui s’impose, c’est un renforcement des pouvoirs des assemblées locales et l’implantation des services de l’Etat.
Le mandat de Bamana est marqué par deux difficultés majeures. La première, c’est le statut provisoire et évolutif. Un statut hybride, ni DOM ni TOM, qui hypothèque l’avenir institutionnel et handicape le développement économique, social et culturel, ainsi que l’aménagement du territoire, autres sources d’inquiétudes. Le 7 décembre 1976, le sénateur Henry et le député écrivent à tous les parlementaires français pour dénoncer l’abandon du statut départemental par le gouvernement. Le 15 décembre, le rapport de Hautecloque remis au Sénat affirme : « Il va de soi que les instituions mises en place dans le cadre du statut provisoire ne servent que la préfiguration du futur statut du Département d’Outre-mer de Mayotte ».
La deuxième difficulté est d’ordre diplomatique. Depuis 1975, la question de Mayotte a été inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations Unies. Chaque année, l’ONU a adopté une résolution affirmant l’unité et l’intégrité territoriale des Comores et rappelant la souveraineté de la République fédérale des Comores sur l’île « séparatiste ». Ces résolutions ont prié la France d’accélérer le processus de négociation en vue de « rendre rapidement effectif le retour de Mayotte dans l’ensemble comorien ».
Ces contraintes liées au processus de décolonisation des Comores, largement influencé par la politique étrangère de la France, rendent la question mahoraise quasi-insoluble. Pour preuve, sur l’instance du député, par ailleurs suppléant du sénateur Marcel Henry, un projet de loi de départementalisation est déposé le 12 mai 1976 par le Premier ministre Jacques Chirac sur le bureau de l’Assemblée nationale, mais il ne sera pas discuté en séance publique. Le texte est retiré le 30 mai 1976. Le Quai d’Orsay freine des quatre fers. Malgré le veto, les instituions de la collectivité s’organisent sur le modèle départemental : fixation par décret du 11 février 1977 du chef-lieu à Mamoudzou, arrêté créant le Service des transports maritimes, institution de l’aide sociale à Mayotte, création par ordonnances du Conseil général et des 17 communes, premières élections cantonales le 28 juin : les 17 candidats du MPM l’emportent largement dans les cinq circonscriptions. Le résultat est le même pour les scrutins municipaux. Dans l’année 1978, le progrès frémissant commence à se faire dans l’île, avec la mise en service de l’électricité dans la future capitale. Dans le même temps, un coup d’’Etat éclate aux Comores, Ahmed Abdallah, avec l’aide des mercenaires de Bob Denard, renverse Ali Soilih.
Après la dissolution de l’Assemblée, suite à un changement de gouvernement, Younoussa Bamana est réélu le 12 mars 1978. Il compte sur le nouveau Premier ministre, Raymond Barre, originaire de La Réunion, pour faire avancer ses dossiers. Matignon prête une oreille attentive. Par suite, la loi du 22 décembre 1979 réaffirme que « l’île de Mayotte fait partie de la République française et ne peut cesser d’y appartenir sans le consentement de sa population ». Cependant, le délai proposé pour consulter la population est prorogé de cinq ans, jusqu’en 1984. C’est à la fois une victoire et un demi-échec.
L’intérêt général reste le leitmotiv du député
Cette prorogation n’arrange pas les affaires de l’île. Protestant contre le statu quo, le « provisoire qui dure », Bamana quitte les travées de l’UDF pour siéger sur les bancs des non-inscrits. Il est plus libre à cette place pour critiquer l’inaction du gouvernement. Président du Conseil général, il s’indigne contre la stratégie d’affaiblissement du MPM. En effet, le 1er juin 1978 est nommé le préfet Jean Rigotard, hostile au maintien de l’île dans l’ensemble français. Ce dernier se comporte comme un gouverneur des colonies et soutient ouvertement les indépendantistes marxistes du Front démocratique (FD), les autonomistes du Parti pour le rassemblement démocratique de Mayotte (PRDM), favorables au statut de Territoire d’outre-mer (TOM), et le Rassemblement mahorais pour la République (RMPR) qui reçoit toute l’aide nécessaire afin de remporter les premières victoires aux élections municipales et cantonales.
L’intérêt général reste le leitmotiv du député. Dans ses interventions, Bamana dénonce l’abandon de l’île et réclame des crédits pour remédier aux retards structurels. Ce premier mandat est consacré à l’effort de sensibilisation des parlementaires sur le sous-développement du territoire. Le député déclare à la tribune que Mayotte a besoin d’un effort énergique de l’Etat sur deux domaines particuliers : les communications intérieures (les routes) et les communications avec l’extérieur (port, aéroport). Il cite plusieurs axes d’intervention prioritaires au nombre desquels la santé, l’enseignement, la formation professionnelle, l’électrification, l’adduction d’eau, le développement de l’agriculture et de la pêche…
Dès 1977, le député profite des questions au gouvernement pour traiter plusieurs dossiers, par exemple :
– la création d’une fonction publique territoriale pour régler les situations des agents, « gelées » depuis 1973 ;
– le rétablissement de la prise en charge par l’Etat du congé administratif des enseignements et fonctionnaires en service à Mayotte, sans préjudice sur le droit à l’indemnité de logement ;
– la soustraction de la retenue de 12% sur le logement appliquée aux fonctionnaires en service à Mayotte ;
– la modification du décret du 12 décembre 1978 qui diminue la rémunération des fonctionnaires par l’octroi d’une subvention à la SIM, ces derniers paient chaque mois jusqu’à 40% de leurs salaires au titre des loyers ;
– la transformation du Centre de formation professionnelle agricole (CFPA) de Coconi, établissement privé subventionné, doté de locaux précaires et de moyens en personnel et en matériel insuffisants, en établissement public, compte tenu du caractère prioritaire de la formation professionnelle agricole dans une île dont la population vit à 80% de l’agriculture…
Compte tenu de l’importance des besoins à Mayotte, il a fallu créer une Société immobilière d’Etat, la SIM, qui loue à des tarifs très élevés des logements vides aux fonctionnaires. Le député demande l’application du décret du 27 novembre 1967 qui fait obligation à l’Etat de fournir à ses agents un logement meuble. Toutes les administrations se conforment à la règle, sauf le ministère de l’Education. Dans la mesure où le Conseil général prend en charge les frais, le député exige le remboursement des sommes avancées et que le ministère meuble à l’avenir les logements occupés par ses fonctionnaires.
La grande préoccupation des élus demeurent la question budgétaire. Younoussa Bamana saisit à plusieurs reprises le secrétaire d’Etat aux DOM-TOM sur les conséquences financières que différents problèmes comportent pour Mayotte. En raison des charges que la Collectivité territoriale assume à la place de l’Etat, son budget est en déficit permanent. Ainsi la rémunération des instituteurs constitue à elle seule une charge annuelle supérieure à 5 millions de francs, sans parler de tous les autres fonctionnaires payés sur le budget local alors qu’ils devraient être rémunérés par l’Etat. Outre ce problème structurel de déficit, la Collectivité rencontre des difficultés de procédure qui lui font du temps et des dotations. Il n’est pas rare qu’un budget voté en janvier revienne à l’Assemblée territoriale après coupe claire plus de six mois après. Dans ces conditions, il n’y a plus de prévision, plus d’autorisation et plus d’exécution budgétaire possibles.
« Comme la Collectivité ne perçoit pas la Dotation globale de fonctionnement (DGF), il en résulte un déséquilibre budgétaire variant entre 5 et 7 millions de francs qui place le Conseil général sous la tutelle étroite et permanente des administrations centrales », déplore le député. Et d’ajouter : « A un moment où l’on parle beaucoup de développement des responsabilités locales, la responsabilité des élus mahorais c’est aussi d’exercer librement les prérogatives que la loi leur confie ». Deux notes que M. Bamana adresse au ministère de l’Education et au ministère de la santé montrent l »importance des exigences formulées auprès du secrétaire d’Etat à l’outre-mer.
Pour la santé, la question la plus importante est celle de la stagnation relative du fonds de concours versé par l’Etat à la Collectivité territoriale. De 6 millions de francs en 1976 il passera à 7 millions en 1980 soit une augmentation de 17% à peine supérieure à celle de la population. Dans le même temps, la réalisation de nouveaux équipements sanitaires, la création des secteurs médicaux de brousse provoquent une augmentation considérable – quoique souhaitable – des dépenses de fonctionnement. La croissance des effectifs et la revalorisation en 1977 des situations administratives des fonctionnaires aboutissent à une progression de la part des dépenses de personnel dans le budget. Ces graves insuffisances budgétaires sont à l’origine de l’impression déplorable que tous les visiteurs gardent de l’état sanitaire de Mayotte ; elles contraignent par ailleurs, les responsables locaux à des choix arbitraires de priorité entre la médecine préventive et le système hospitalier.
La note sur les problèmes d’éducation est également édifiante. Sur l’enseignement primaire, 30 à 4% des enfants d’âge scolaire sont effectivement scolarisés selon les secteurs de l’île. Cette situation particulièrement anormale dans un pays français depuis 140 ans tient à deux raisons :
– des locaux scolaires du primaire très insuffisants en nombre et en qualité. Il conviendrait au moins de doubler le parc des classes primaires pour arriver à une situation qui sans être satisfaisante se rapprocherait des nécessités pédagogiques.
– l’enseignement secondaire est assuré dans des conditions assez satisfaisantes, mais il convient de la compléter et de la diversifier. Tous les élèves sont scolarisés au CES de Mamoudzou-Dzaoudzi ce qui pose de considérables problèmes d’internat, spécialement pour les jeunes filles. Trois solutions sont proposées pour remédier à ce problème :
– prolonger les filières générales jusqu’au baccalauréat :
– favoriser une meilleure implantation du premier cycle par la création de deux groupes d’observation dispersée (GOD) à Mtzamboro au nord et à Sada au centre-ouest ;
– enfin, créer un LEP adapté, il n’existe à Mayotte aucun enseignement technique en dehors de formations « bricolées ».
S’agissant des formations professionnelles, deux associations créées prennent en charge, l’une la pré-formation des élèves infirmiers et infirmières, des jeunes agriculteurs, des jeunes pêcheurs et des apprentis des métiers du bâtiment, la seconde la formation continue des fonctionnaires et auxiliaires des services publics. La continuation et l’extension de ce type d’actions, animées par les Compagnons du devoir, nécessitent des moyens financiers plus importants que les 500.000 F annuels de subvention de l’Etat puisque le financement des deux associations coûte déjà 1.200.000 F à la Collectivité.
Un seul regret: ne pas avoir pu impulser l’autosuffisance alimentaire du territoire
Dans un discours à l’adresse de l’Etat et de la population, Bamana déclare : « Depuis 1976, nous savons que Mayotte restera française et, après le temps du refus de l’indépendance, vient le temps de la construction de la Collectivité territoriale. Car il nous faut désormais construire l’avenir politique, tout d’abord. Construire l’avenir économique aussi. Construire l’avenir social et culturel enfin. Un proverbe mahorais dit : « Tous préparent la terre mais la récolte choisit les hommes ». Nous devons préparer le terrain de manière que les chances de nos enfants soient égales à celles de tous les enfants français. Il n’y a pas, à terme, de développement économique possible pour Mayotte sans effort de formation professionnelle, sans une amélioration quantitative et qualitative de notre système d’enseignement ».
Le 31 août 1978, les élus obtiennent que le secrétaire d’Etat aux DOM-TOM, Paul Dijoud, fasse une visite dans l’île, il prononce devant le Conseil général un discours-programme sur le développement de Mayotte. Toutefois, le 2 octobre, maires et conseillers généraux boycottent les travaux de la commission du Plan du préfet Rigotard qui refuse d’envisager l’hypothèse départementale inscrite dans la loi. Ce dernier est remplacé le 25 avril par Philippe Kessler, ce qui permet de reprendre des relations normales avec la préfectorale et de mettre en œuvre le projet d’aménagement du territoire. Plusieurs projets sont initiés ou réalisés dans ce cadre : implantation de RFO, création Mayotte Air Service pour exploiter la ligne aérienne Mayotte-Réunion, pose de la première pierre du port de Longoni le 24 mars 1981…
Les maires prennent aussi une motion dénonçant la mesure selon laquelle la circulation des personnes entre Mayotte et les îles voisines serait assouplie voire libérée. En soutien à leur action, Younoussa Bamana évoque toute un ensemble de raisons historiques, politiques, sociales et économiques pour exiger l’arrêt de la procédure des laissez-passer qui aboutit à ce paradoxe que la circulation vers un Etat étranger est plus souple que la circulation intérieure de Mayotte à La Réunion où un passeport et un billet aller-retour sont exigés. Il refuse que le Parlement statue sur une libre circulation qui signifierait à terme un libre établissement des personnes et qui mettrait en péril la sécurité et l’ordre public à l’intérieur de la Collectivité.
Le mandat de Bamana s’achève avec l’élection de François Mitterrand en 1981. Il se consacrera désormais à sa fonction de président du Conseil général. A ce titre, l’ensemble des décisions prises par la collectivité porte sa signature. Il n’aura formulé au titre des deux mandats cumulés que le regret de n’avoir pas pu impulser l’autosuffisance alimentaire du territoire.
Cette première législature a consisté à orienter Mayotte vers son intégration dans le territoire communautaire : c’est là le point de départ d’un long parcours vers l’intégration dans l’évolution de l’outre-mer français. C’est là aussi le début d’une nouvelle étape qui, en une génération, va conduire Mayotte vers l’identité législative et réglementaire, au sein de la République française, sans dissimuler les obstacles qui seront à franchir, les retards à subir ou les remises en cause à surmonter, notamment en matière sociale.
Comme le note le professeur Olivier Gohin : « Les Mahorais ou leurs représentants nationaux et locaux ont fait preuve, par le passé, de suffisamment de constance et de maturité pour envisager sereinement cet avenir, sachant qu’au bout du compte, pour avoir été vigilants, ils resteront libres, dans cette égalité qu’ils ont voulue et dans cette fraternité qu’ils ont exprimée, par le biais du suffrage universel : avoir fait vivre une démocratie exemplaire dans cette région du monde politiquement déprimée, en permettant à une population qui est l’archétype de la « diversité » – tant louée en métropole, tant contestée outre-mer – de manifester, à de bien nombreuses reprises, son refus de l’indépendance, à contre-courant, en apparence, de nature à mettre mal à l’aise ces petits et grands théoriciens qui savent mieux que les populations concernées, contre ces populations au besoin, comment faire leur bonheur, malgré tout : l’histoire a appris, tout de même, à se méfier de ces idéologues qui crient à l’aliénation des masses et à la violation du droit international ».
Hadj Younoussa Bamana est décédé le 22 juin 2007. Son testament politique est restitué par les médailles qui lui ont été décernés : Commandeur de la Légion d’Honneur, Commandeur de l’Ordre national du Mérite Agricole, Officier des Palmes Académiques.
Biographie express de Younoussa Bamana
Younoussa Bamana, est né le 10 février 1935 à Kani-bé. Le Mzé s’est éteint le vendredi 22 juin 2007 à Mamoudzou. Considéré comme le père de Mayotte moderne, cet instituteur en fut préfet d’août à mai 1976 (« seul préfet élu de la France » avait rappelé Jacques Chirac le 20 mai 2001 à Sada), 1er député de la Collectivité territoriale du 13 mars 1977 au 22 mai 1981 et surtout président du conseil général du 6 juillet 1977 à avril 2004. Le 14 avril 2006, il est désigné président d’honneur du conseil général. Il avait commencé sa carrière politique à 23 ans, comme conseiller général à l’Assemblée territoriale des Comores. Il fut élu député des Comores le 20 août 1967 et président du conseil de la circonscription de Mayotte en 1969.
Combattant inlassable pour Mayotte française et la départementalisation de l’île, il avait été emprisonné 40 jours en 1973 par les autorités comoriennes. Pour l’intérêt de Mayotte, il avait refusé de suivre les autres îles de l’archipel dans « l’aventure de l’indépendance », à contre-courant de l’histoire lui reprochait-on à l’époque. « Je ne veux pas de votre indépendance à la merde, à la con ! », avait-il coutume de dire.
Très populaire, vivant modestement et retiré en brousse, dans sa case d’Ourovéni depuis 2004, il suivait très attentivement l’actualité locale. Malade, il a résidé pour ses dernières semaines dans le centre de Mamoudzou.
Le comité de soutien Elad Chakrina, candidat LR aux dernière élections législatives dans la 1ère circonscription, organise un rassemblement sur le parvis du comité de tourisme « place de la République » à Mamoudzou, ce vendredi 23 juin à partir de 20h. L’avocat saisira l’occasion pour expliquer sa démarche de recours contre les résultats des élections tels qu’ils sont annoncés. « Les dernières 72 h, nous obligent à être vigilant et à ne pas accepter l’annonce faite par la préfecture de Mayotte sous la pression de madame Ramlati Ali », conclut le communiqué du comité.
La fête de la musique n’est pas encore entrée dans les habitudes des Mahorais. De plus, dans un contexte de ramadan, rares sont les événements prévus ce jour pour célébrer la musique. À vrai dire une seule représentation aura lieu à savoir le concert d’Elji Massiwan Folk et Atamandjuka au M’biwi café aux Haut-Vallons à partir de 21h (gratuit). L’occasion de revenir sur le parcours de l’artiste comorien Elji auquel nous avions consacré un portrait dans les colonnes de Mayotte Hebdo en janvier 2016.
Depuis fin 2014, un nouvel artiste a déposé ses valises sur le territoire Mahorais venant s’ajouter à une longue liste de musiciens et chanteurs que l’île compte en sein. Eldji Justin Edmond plus connu sous son nom de scène Elji, est un auteur, compositeur et interprète comorien de talent. Il écume les scènes mahoraises depuis environ un an avec son groupe. Né à Moroni en 1988 et issu d’une famille comorienne et malgache, l’artiste baigne dans la musique depuis sa tendre enfance. Fils d’un père guitariste qui jouait tous les dimanches à l’église avec son orchestre et d’une mère adepte du debaa, le virus musical s’est transmis naturellement. Pourtant ses parents ne souhaitaient pas que leur enfant devienne musicien. « Ils ne voulaient pas que je suive ce chemin, car il difficile de vivre de la musique aux Comores et ma mère avait peur que je devienne un gavroche », se remémore le guitariste. La passion étant plus forte que tout, à l’instar de ses demi-frères DJ et rappeurs, Elji a lui aussi décidé de continuer dans la musique et d’en faire son gagne-pain. Dès l’âge de 4 ans, il fabriquait ses propres guitares en bois de bambou. « C’étaient des petites guitares magnégné mais j’ai toujours eu cet esprit créatif », précise-t-il en rigolant.
À l’entrée dans l’adolescence, Elji découvre sa nouvelle passion pour le hiphop. Après avoir soufflé ses 13 bougies, il intègre le groupe de rap de son quartier Mass36 (en référence à une arme à feu). En 2010 il créé un collectif de rappeurs intitulé Sud United. S’en est suivie la sortie d’une mixtape avant que chacun finalement, suive son propre chemin. De 2011 à 2013, il tente une expérience d’un autre en devant membre du centre de création artistique comorien. Une étape qui lui permet de s’ouvrir à d’autres genres, d’autres styles artistiques et musicaux. Dans la foulée, il démarre sa carrière solo et quitte le hiphop pour la massiwan (musique traditionnelle comorienne) folk. « J’adore les musiques urbaines, mais parce que nous rapions en français ou en anglais, j’avais l’impression d’oublier ma culture donc j’ai voulu revenir aux sources ».
Au-delà de son inspiration pour les grands noms de la musique comorienne, le jeune artiste a effectué son apprentissage auprès d’un musicien connu sous le nom d’Embargo. C’est notamment sur l’aspect technique (comment enregistrer ou faire des prises de voix) que son ami lui a enseigné les bases.
Également autodidacte, le griot des îles de la lune a appris la guitare en s’inspirant de ce qu’il voyait et ce qu’il entendait. « Mes sources d’inspiration en terme de guitare viennent des chansons de M’Toro Chamou mais en ce qui concerne le chant, je pioche dans diverses influences principalement reggae et m’godro ».
Sa chanson « Haki » (les droits civiques) est l’un des titres emblématiques de son œuvre. Les paroles abordent un sujet qui lui est cher à savoir l’absence de liberté d’expression en dehors de la musique aux Comores, chose qu’il dénonce à travers ses textes. « Le pays est sous-développé et dès que l’on dénonce cela le gouvernement fait semblant d’écouter », regrette l’enfant de l’archipel.
Sensible à la question récurrente des rapports tendus entre les Comores et Mayotte, l’artiste regrette le racisme de certains Mahorais envers les Comoriens. « C’est la conséquence de la délinquance qui frappe l’île actuellement », dénonce-t-il. « La justice n’est pas assez ferme. On a besoin d’un minimum de sécurité ».
Le candidat LR Elad Chakrina dans la première circonscription a fait savoir hier à travers un communiqué très succinct qu’il ne reconnait pas le résultat électoral « inversé » par la Préfecture lundi dernier et donnant finalement la victoire à son adversaire Ramlati Ali (PS). Il indique que des irrégularités « massives » constatées par son équipe auraient « entachées nettement » le résultat annoncé sans en préciser la nature. « Ce résultat a vocation à être contesté devant le juge de l’élection », a conclu dans son communiqué le candidat malheureux qui reste toujours injoignable depuis lundi dernier.
Clap de fin pour les inscriptions des adultes à la Course de pneus de Mamoudzou ce mercredi soir. Si vous souhaitez prendre part à cet événement sportif emblématique de Mayotte, il ne vous reste plus que quelques heures pour vous inscrire. Les bulletins d’inscription sont disponibles à la mairie de Mamoudzou et à l’agence Angalia ainsi que chez ses différents partenaires : Intersport, Orange (Kawéni), Air Austral (Mamoudzou), BFC (Labattoir, Sada et Combani), Total (Passamainty, Jumbo, Pamandzi, Chirongui). Le principe de la course des adultes est le suivant : une course contre la montre. Le départ se fait toutes les 1 min. L’équipe est composée de 5 personnes qui courent ensemble, chacun ayant son pneu et ses bâtons. Comme les années précédentes, l’inscription des adultes se fera par tirage au sort. Il sera réalisé, en matinée, ce vendredi sur Mayotte 1re Radio. Les différentes équipes concourront dans les 4 catégories suivantes : Gros pneus, Bouénis, femmes et hommes/mixtes.
Comment prendre un bain quand on passe sa vie dans l’eau ? La question n’est pas si bête qu’il y paraît : les animaux marins ont tout autant besoin que les terrestres de se laver, mais n’ont pas accès à un détergent lessivable… Heureusement pour eux, il existe des astuces.
Tout être vivant rejette durant sa vie différents déchets et débris, morceaux de chair morte ou accumulations de sécrétions. Ceux-ci se dissolvent souvent dans l’eau, ce pourquoi les animaux terrestres prennent souvent des bains, éventuellement dans une boue qui étouffera les parasites et adhèrera mieux aux impuretés – d’autres comme les chats, craignant l’eau, préfèrent se lécher, ce qui revient au même. Mais les animaux marins n’ont pas accès à autre chose que l’eau, et toutes les impuretés qui ne se dissoudraient pas spontanément peuvent finir par leur poser de graves problèmes, tout comme l’accumulation de parasites.
Mais finalement, que sont ces impuretés et ces parasites ? Ni plus ni moins que de la « viande », pas toujours très ragoûtante certes mais assez nourrissante pour intéresser certains animaux avides de repas facile. Nous avions vu dans une précédente chronique (MH n°792) comment les concombres de mer se nourrissaient du film de déchets organiques présent à la surface du sable : d’autres animaux font de même directement sur le corps d’autres êtres, dans une relation symbiotique à bénéfice mutuel (nourriture contre nettoyage), et constituent ainsi la guilde des « nettoyeurs ».
On trouve des nettoyeurs dans plusieurs groupes d’animaux, mais les principaux sont les crevettes et les labres (poissons parfois appelés « girelles »). Commençons par les crevettes. On trouve plus d’un millier d’espèces dans la famille des palémonidées, qui est composée de petites crevettes souvent transparentes et munies de longues pinces. Si cette famille est si diversifiée, c’est que chacune des espèces est étroitement associée à un hôte symbiotique très particulier : oursin, anémone, corail, étoile de mer, holothurie, crinoïde… Ces crevettes miment à merveille l’aspect de leur hôte, leur permettant de passer inaperçues, et vivent ainsi bien protégées sur celui-ci, se nourrissant de ses parasites ou excrétions, et parfois de débris alimentaires qui passent par là. Les plongeurs connaissent bien Periclimenes soror, la « petite sœur des étoiles », ou la belle Periclimenes imperator, la crevette impériale orange et violette (et légèrement plus généraliste en termes d’hôte). En regardant bien, quasiment tous les oursins hébergent ainsi entre leurs piquants de petits animaux, qui viennent bénéficier de cette excellente protection.
D’autres crevettes nettoyeuses sont plus spécialisées dans un service plus précis : les soins dentaires. Oubliez la grossière fraise de votre dentiste et ses appareils de torture barbares, nous parlons ici d’une technologie qui est le fruit de millions d’années d’évolution, à la pointe de la perfection médicale ! Si les crevettes du genre Lysmata ont été rendues célèbres par le film Le Monde de Némo, c’est bien la grande crevette nettoyeuse (Stenopus hispidus) qui dispose de l’outillage le plus impressionnant : trois paires de longues antennes tactiles, et surtout trois paires de pinces de haute précision et une paire de fines brosses, avec une vue perçante capable de déceler la moindre impureté entre les crocs d’une murène ou dans les branchies d’un requin…
→ Un labre nettoyeur (Labroides dimidiatus) cherche à attirer l’attention d’une demoiselle soufrée (Pomacentrus sulfureus). Crédit Frédéric Ducarme
Car ces nettoyeurs n’hésitent pas à se glisser entre les terribles dents des plus grands prédateurs, qui pour les garder en bon état ont un grand besoin de ce service gratuit ! On les voit donc souvent s’affairer au plus profond du gosier des murènes, mérous et autres géants des mers, en toute tranquillité. Certains plongeurs expérimentés arrivent même à les convaincre de leur offrir une petite inspection gratuite…
Les crevettes nettoyeuses vivent généralement dans un trou, où les clients viendront les trouver pour bénéficier de leurs services. Les labres nettoyeurs quant à eux (espèces du genre Labroides et quelques autres au stade juvénile) occupent des « stations de nettoyage », souvent sur les crêtes de récif ou les massifs coralliens isolés. Pour les appeler, les poissons doivent adopter une position précise, toutes nageoires dehors et le corps incliné, immobiles bouche ouverte vers la lumière – oui, comme chez le dentiste. Cette posture est idéale pour les photographes sous-marins, même si certains poissons changent aussi de couleur dans cette situation, souvent en plus clair, peut-être pour mieux mettre en évidence les impuretés entre les écailles. Le labre lui aussi effectue une petite danse de séduction pour attirer des clients, parfois agrémentée de massages du dos. Pourquoi cela ? Car certains, trop gourmands, mordent parfois leurs clients ! Comme sur Uber, chaque nettoyeur a donc une « réputation » auprès des clients, et certains sont contraints de charmer pour convaincre… D’autant qu’il existe aussi la blennie à dents de sabre (Aspidontus tractus), parfaite imitatrice du labre nettoyeur, mais qui au lieu de nettoyer mord un grand coup dans la chair du client avant de s’échapper !
Uberisation, concurrence déloyale, tricherie, blanchi(sse)ment de corail : à quand une moralisation de la mer ?
A l’occasion de la journée mondiale des réfugiés qui se tient aujourd’hui, Flash Infos fait le point sur la situation des demandeurs d’asile à Mayotte.
Aujourd’hui se tient la journée mondiale des réfugiés, ces hommes, femmes et enfants contraints de fuir leur pays d’origine et venant demander l’asile dans un pays tiers. Le 101ème département français accueille plus d’un millier de ces personnes déplacées. Un rapport de Solidarité Mayotte – encore sujet à modification car actuellement soumis à validation du conseil d’administration de l’association – donne quelques chiffres pour l’année 2016 qui montrent une certaine évolution de la situation. Mais tout d’abord, qui peut prétendre au statut de réfugié ? Ce statut, inscrit dans la convention de Genève, est délivré à “toute personne qui (…) craignant avec raison d’être persécutée en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays”. Le statut de réfugié peut également être accordé à qui est persécuté “en raison de son action en faveur de la liberté”.
1300 demandeurs d’asile
A Mayotte, en 2016, ce sont 1300 adultes qui ont déposé une demande d’asile auprès de la Préfecture, soit un peu moins qu’en 2015 (1409 personnes) mais plus qu’en 2014 (1075 personnes). Le nombre de mineurs isolés qui requiert une protection augmente : en 2016, ils étaient 51 enfants et adolescents à être demandeurs d’asile contre 45 en 2015 et 39 en 2014. Enfin, le nombre de nouveaux arrivants sur le territoire croît également : ils étaient 446 en 2016 contre 394 en 2015 et 301 en 2014. Ces demandeurs d’asile sont majoritairement des hommes adultes, à plus de 58 %, et beaucoup sont des mineurs accompagnés (à 30 %). Ces personnes en danger qui cherchent un refuge sur notre île proviennent de 21 pays différents, dont 14 pays d’Afrique continentale (RDC, Ethiopie, Kenya, Egypte, Ouganda, Burundi, Rwanda, Soudan, Centrafrique, etc.), 5 pays d’Asie (Bengladesh, Inde, Palestine, Syrie, Yémen) et 2 pays de la région Océan Indien (Union des Comores et Madagascar). Certains de ces pays – tels le Burundi – traversent de graves crises politiques menant à des guerres ethniques très violentes (assassinats, torture, etc.), contraignant les civils à fuir ces zones de conflits.
Rebondissement dans la première circonscription, Ramlati Ali (PS) a finalement été élue député après recompte des voix effectué depuis ce matin à la préfecture. Énorme déception pour le camp Chakrina (LR) qui avait pourtant été élu hier soir avec seulement 12 voix d’écart avec son adversaire. Entre temps, une irrégularité a été constatée dans un bureau de vote à Handrema (commune de Bandraboua) ce qui a entraîné un nouveau décompte des voix ce matin.
La candidate socialiste à été élue avec 7992 des voix contre 7938 pour Elad Chakrina.
Les résultats du second tour des élections législatives à Mayotte ont rendu leur verdict. Les candidats des Républicains Mansour Kamardine et Elad Chakrina ont été élus respectivement dans la circonscription du sud et dans celle du nord. Ce dernier s’est imposé grâce à seulement 12 voix d’écart quand son aîné lui, l’a largement emporté avec 64,61%.
Le 101ème département a une fois de plus confirmé son ancrage à droite depuis les élections municipales de 2014. Les scrutins se suivent et se ressemblent à quelques exceptions près. Hier soir, la fête était de nouveau dans le camp des Républicains un mois après le scrutin présidentiel qui avait vu une majorité d’électeurs ayant voté pour François Fillon (LR) au premier tour. Mansour Kamardine et Elad Charina se sont ainsi imposés dans leurs circonscriptions respectives. L’ancien député de 2002 à 2007 M. Kamardine revient 10 ans après son premier mandat de parlementaire. Il s’impose haut la main dans la 2ème circonscription celle du sud avec 64,61% des voix contre 35,39% pour son adversaire centriste Ibrahim Boinahery (MDM – Mouvement pour le développement de Mayotte). « Un très grand merci à la population mahoraise. Un immense bonheur m’habite. C’est un immense plaisir de revenir sur le devant de la scène », a réagi hier soir le vainqueur du scrutin dans le sud sur les ondes de nos confrères de Mayotte 1ère. « La victoire de Mansour Kamardine est un grand soulagement, après deux tentatives infructueuses (2007 et 2012). Le « Tous contre Mansour » ne pouvait pas continuer. Nous avons besoin d’une voix forte à l’Assemblée pour porter des dossiers comme l’insécurité ou l’égalité des chances », a réagi sur la 1ère Ahamada Ousséni (directeur de cabinet du président du conseil départemental) .
« En mai 2016, certains électeurs sont venus me voir pour que je me présente, mais le cœur n’y était pas. Ce soir, ces personnes sont là avec moi. Je leur dédie ma victoire (…). Je sais que la tâche est immense. Je suis prêt mentalement. J’appelle désormais à un grand rassemblement. Rien ne pourra se faire si nous ne sommes pas unis », se veux fédérateur Mansour Kamardine qui a tendu la main à Ibrahim Boinahery, le candidat malheureux du MDM. Ce dernier a admis sa défaite. « Il n’y a pas photo », sont les premiers mots que nous a livrés par téléphone l’ancien maire de Tsingoni en réaction à la publication des résultats.
« C’est la confirmation du premier tour. Les électeurs mahorais sont attachés aux partis. Mieux on est organisé, mieux les électeurs nous font confiance », a-t-il ajouté. Aucun sentiment d’échec néanmoins chez le vaincu: « il faut voir nos scores aux précédentes élections législatives. Cela fait deux ans que le MDM se reconstruit. C’est un exploit pour moi et le parti d’être arrivé au second tour. Il faut poursuivre la reconstruction ». En attendant, Ibrahim Boinahery s’est quelque peu projeté dans son avenir politique : « je vais rester dans la politique. Dans mon village Tsingoni, je fais plus de 60%, donc je ne vais pas les abandonner. La priorité c’est la reconstruction du parti ». Néanmoins, il ne dit pas encore s’il sera candidat ou pas en 2020 aux élections municipales dans son fief. Il a également appelé à se rassembler derrière le nouveau député élu Mansour Kamardine: « Mayotte n’a pas besoin d’élus qui se déchirent. Il faut donc soutenir notre député. » Pour comprendre la défaite de son candidat Saindou Assani secrétaire général du MDM, voit plusieurs explications : « nous n’avons pas fait une mauvaise campagne. Avec des moyens inférieurs à nos adversaires, nous avons mené un beau combat. Si le PS avait joué le jeu dans la deuxième circonscription, le résultat aurait été différent (NDLR: Ibrahim Aboubacar, le député sortant n’a pas donné de consigne de vote) ».
Chakrina l’emporte avec seulement 12 voix d’écart
Dans la première circonscription, celle du nord, c’est donc un autre candidat LR qui s’est imposé, mais cette fois-ci dans un mouchoir de poche. En effet, Elad Chakrina a gagné le second tour avec 50,04% des suffrages contre 49,96% pour son adversaire Ramlati Ali (PS). Seules 12 petites voix séparent les deux candidats. Un score très serré par rapport auquel la candidate socialiste injoignable hier soir, n’a pas encore réagi. Le jeune avocat quant à lui est resté prudent : « si les résultats sont confirmés, ce sera un nouveau départ et un nouveau souffle pour Mayotte (…). Nous allons nous mettre au travail le plus rapidement possible ». Pour autant, le jeune député n’a pas refusé de répondre aux questions au sujet de son avenir parlementaire et notamment la place qu’il jouera ou non au sein de la majorité présidentielle (plus de 300 sièges obtenus par « la République en marche », le mouvement du président Macron): « la majorité actuelle s’inscrit dans une démarche d’ouverture. Nous ne serons pas dans une logique d’opposition en tant que telle. Il sera important de travailler en bonne intelligence et de voir sur quels textes de loi nous pourrons nous mettre d’accord. Nous conservons notre identité politique, mais nous travaillerons avec ceux qui veulent faire avancer les intérêts de Mayotte ».
L’île au lagon sera-t-elle dans la majorité présidentielle?
C’est donc bien la principale interrogation au sein de la société mahoraise, à savoir quelle place tiendra le département à travers ses deux députés de droite dans la majorité présidentielle. Ramlati Ali était annoncée comme la candidate rattachée au projet du gouvernement Édouard Philippe.
Pour le candidat « En Marche » Jacques-Martial Henry battu au premier tour dans la deuxième circonscription, l’île risque d’être mise au second plan des priorités de la majorité en l’absence de députés soutenant le gouvernement : « Étant donné l’absence de consigne de vote de la part d’Ibrahim Aboubacar, de Daniel Zaidani et de Bacar Ali Boto, ces résultats ne me surprennent pas. Mais les électeurs mahorais vivent dans le rêve et dans l’illusion. Comment réussir avec deux députés dans l’opposition ? Comment des députés qui ne partagent pas le projet du président de la République pourraient satisfaire la population ? D’ici peu, elle va réaliser qu’elle s’est trompée ». Le secrétaire général du MDM lui a emboité le pas: « Mayotte a l’habitude de voter à contre-courant. Nous avons désormais deux députés dans l’opposition. Nous sommes partis pour cinq ans d’inertie ».
Vendredi, en début d’après-midi, une partie de l’aéroport de Pamandzi a du être évacuée en raison d’un sac suspect au niveau du restaurant. Malgré de multiples appels à destination des voyageurs, personne n’est en effet venu chercher le sac.
Étant donné que le service de déminage de Mayotte est mutualisé avec celui de La Réunion, via le groupe régional d’intervention Nedex (neutralisation, enlèvement et destruction d’explosifs), il n’y a pas de démineurs sur place. L’île au lagon ne dispose pas non plus d’outils nécessaires à l’identification des colis suspects comme les chiens détecteurs d’explosifs ou un appareil à rayon x portable. « La procédure aurait voulu que l’on fasse venir un démineur de La Réunion », affirme une source proche du dossier. Mais Florence Gilbert-Bezard, sous-préfète et directrice de cabinet du préfet, a pris la décision d’ouvrir elle-même le sac. Découvrant qu’il ne s’agissait que d’un sac oublié par un voyageur, elle a mis fin au dispositif de sécurité.
« La sous-préfète a pris des risques pour elle-même et pour l’infrastructure de l’aéroport », reprend cette source. « Comme l’activité est assez calme à l’aéroport le vendredi après-midi, le maintien du dispositif de sécurité n’aurait pas eu beaucoup de conséquences. Elle aurait très bien pu attendre la venue d’un démineur de La Réunion demain matin. Il faut vraiment que Mayotte se dote de son propre service de déminage. » La préfecture indique à ce titre qu’elle a engagé un travail avec le service de sécurité civile (fonction régalienne de l’État) pour qu’un démineur soit implanté sur le territoire. Elle ajoute qu’un maître-chien spécialisé en détection d’explosifs « devrait arriver rapidement, constituant la première pierre du service de déminage ».