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Un millier d’élèves de toute l’île s’affrontent au cross académique

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Les benjamines féminines ont ouvert le cross académique, organisé par l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) Mayotte, en se lançant en première depuis la ligne de départ sur un parcours de deux kilomètres sur le terrain de M. Bahedja, à Chiconi.

Ce mercredi matin, des collégiens et lycéens de l’ensemble de l’archipel mahorais ont couru lors du cross académique, organisé par l’Union nationale du sport scolaire (UNSS) Mayotte à Chiconi. Un rendez-vous annuel célébrant le sport et l’endurance. L’occasion pour les jeunes de montrer leur compétence sportive à l’issue des différents cross d’établissement, et de décrocher une place pour le cross national qui aura lieu en métropole en mars 2025.

Cap sur une meilleure connectivité́ aérienne de îles de l’océan Indien ?

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De gauche à droite, Christophe Ritter, dirigeant fondateur de la société Milanamos, Hugues Marchessaux, PDG d’Air Austral, Alan Renaud, ancien ministre des Transports de la République des Seychelles et directeur général d’Air Seychelles, Mawahiboudine Matroukou, président du cluster aéronautique de Mayotte, et Jonathan Lacombe, directeur de l’aéroport de Mayotte.

Lors de la deuxième journée du Forum économique des îles de l’océan Indien, ce mercredi, la question des liaisons entre les territoires de la zone a été posée. Mais entre le manque d’attractivité et les taxes, les obstacles sont nombreux.

« Dans notre région, nous ne connaissons pas nos voisins » s’exclame Alan Renaud, ancien ministre des Transports de la République des Seychelles et directeur général d’Air Seychelles. Lui, qui vient pour la première fois à Mayotte, s’étonne d’avoir mis près de 48 heures à venir sur l’île aux parfums. Et pour cause, la déserte entre les îles de l’océan Indien est loin d’être idéale. Lors de la deuxième journée de la quatorzième édition du Forum économique des îles de l’océan Indien, plusieurs acteurs du secteur aérien se sont réunis pour discuter des améliorations de la connectivité des îles de la région.

Une partie de la solution se trouve dans le développement du tourisme des îles, pour Alan Renaud, qui participe au projet « îles Vanilles » qui vise à transformer l’océan indien end destination touristique. « Il y a un travail à faire au-delà des compagnies aériennes pour susciter l’intérêt. Il y a un marché local dans le tourisme » et si ce dernier se développe, les compagnies aériennes civiles suivront, selon le spécialiste des transports. Il dénonce un manque d’attractivité de la zone qui ne permet pas aux acteurs aériens de voir le plein potentiel de la région. Si les différents territoires présentent des caractéristiques parfois très différentes, notamment en termes de législations, de modalités d’entrée, de compagnies aériennes, l’ancien ministre y voit tout même la possibilité de créer une « complémentarité » et une « synergie ».

Les taxes de la discorde

Mais encore faut-il avoir la flotte nécessaire pour s’ouvrir à d’autres destinations. Le nouveau PDG d’Air Austral, Hugues Marchessaux, souligne que la compagnie et sa filiale mahoraise Ewa pourrait imaginer de nouvelles routes, mais leurs moyens sont encore trop limités. « En moyen-courrier, nous n’avons que trois avions, dont un qui a malheureusement des problèmes de moteurs », explique le PDG. Pas de solutions avant 2025 pour la compagnie, alors elle « a dû faire un choix et supprimer certaines dessertes ». « Mais on essaie d’être là où la demande est plus forte », justifie-t-il, dont c’est la première apparition officielle depuis sa désignation au poste mi-octobre.

Si la compagnie n’a pas une flotte complète, elle n’est pas non plus prête à assumer l’augmentation des redevances, qui constitue un frein supplémentaire à l’élargissement de la desserte aérienne régionale.  En effet, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA), dite taxe Chirac, devrait augmenter. Elle passerait de 2,63 euros à 9,50 euros par billet et passager.

Si le projet n’est pas encore voté, certaines compagnies aériennes, comme Air France, ont annoncé vouloir augmenter par anticipation le prix des billets. « C’est un non-sens économique total », commente, stoïque, le nouveau président d’Air Austral. « On doit payer pour décarboner le train, je suis sûr que les Mahorais en sont ravis », ironise l’homme, qui met un point d’honneur à préciser que la compagnie aérienne n’a pas les moyens de prendre en charge cette taxe. « On me fait beaucoup remonter la problématique des prix des billets, mais il faut comprendre que dans son prix, la part qui revient à la compagnie n’est que de 50 % », explique Hugues Marchessaux, alors même qu’Air Austral est régulièrement accusée d’entretenir la vie chère.

Des explications qui n’ont pas convaincu une partie de la salle, qui a exprimé son mécontentement.

Pesticides dans l’air à Mayotte : « des résultats plutôt rassurants »

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Bruno Brouard-Foster, directeur de Hawa Mayotte, a présenté les résultats des études menées sur Grande-Terre pour détecter les pesticides dans l’air.

L’équipe du plan Ecophyto Mayotte a organisé la matinée de l’agroécologie au lycée agricole de Coconi, ce samedi 2 novembre. Des conférences étaient consacrées aux pesticides dans l’air à Mayotte et aux alternatives à leur utilisation dans les cultures.

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Juliette Paineau, chargée de mission animation du Plan Ecophyto, a présenté les alternatives aux pesticides à mettre en œuvre dans les cultures.

Sur le territoire, l’association Hawa Mayotte surveille la qualité de l’air. Ce samedi 2 novembre, son directeur Bruno Brouard-Foster a présenté les enjeux autour des pesticides dans l’air à Mayotte. Utilisés à des fins agricoles (herbicides, fongicides ou encore insecticides), ces produits phytosanitaires peuvent se retrouver dans l’air pour plusieurs raisons : à cause de l’érosion des sols qui en sont chargés, parce qu’ils se sont volatilisés, à la suite d’une dérive lors de leur application, de par leurs transformations chimiques ou car ils ont été transportés avec les conditions météorologiques.

À Mayotte, un site de mesure situé dans le golf de Combani est dédié à la surveillance des pesticides dans l’air. Cet endroit a été choisi car il se trouve sur le bassin maraîcher du territoire et à proximité des premières parcelles agricoles. Alors que les produits phytosanitaires ont de multiples effets sur la santé et l’environnement, et entraînent une toxicité aiguë et/ ou chronique, une campagne exploratoire a été lancée en 2018 pour étudier leur présence et quantité.

Menée sur un an et financée par le ministère de l’Environnement, cette campagne, renouvelée trois ans plus tard entre 2021 et 2023, a permis de rechercher 77 molécules. « Au terme de ces deux études, une dizaine de molécules ont été détectées avec des concentrations très très faibles sous les limites de quantification », souligne Bruno Brouard-Foster. Le lindane, un insecticide, est celle qui revient le plus fréquemment. «Des résultats plutôt rassurants », selon le spécialiste qui se demande néanmoins « si on ne passe pas à côté de certaines molécules ». Pour des résultats plus complets, « il faudrait instrumenter un deuxième site de mesure dans une autre localisation », estime-t-il. Mais cela représente un coût financier important. Pour l’instant, il n’existe pas de réglementation fixant des normes de qualité et des seuils pour les produits phytosanitaires dans l’air. “Il est donc compliqué de comparer les concentrations obtenues sans recommandations sanitaires”, convient le chercheur.

Présents dans les anti-moustiques, sprays…

Hormis l’agriculture, il ne faut pas négliger « l’importance de ces produits dans notre quotidien sur la santé», précise le chimiste. Ils se retrouvent aussi dans les anti-moustiques, les sprays ou encore dans les spirales. « Quand on brûle une spirale, ce qu’on inspire n’est pas bien connu mais est potentiellement dangereux », alerte-t-il.

Pour ne plus dépendre des pesticides, plusieurs alternatives existent, comme la prophylaxie, une technique pour prévenir l’apparition et la propagation des maladies et ravageurs des cultures. “Pour cela, il faut les surveiller régulièrement, couper et détruire les organes touchés et ne pas oublier de désinfecter et nettoyer le matériel”, précise Juliette Paineau, chargée de mission animation du Plan Ecophyto. Il est aussi possible de lutter physiquement contre les ravageurs en installant des filets anti-insectes ravageurs, pour prévenir notamment la présence de la mouche des solanacées qui peut entraîner jusqu’à 100 % de pertes de rendement. Par ailleurs, il y a l’option qui consiste à introduire des espèces auxiliaires qui sont des prédateurs naturels des ravageurs, avec la larve de coccinelle, prédatrice des pucerons par exemple. Ou encore de répandre dans les champs des préparations naturelles peu préoccupantes, fabriquées à partir de matières premières d’origine naturelle et utilisées comme protection des plantes. Si malgré ces techniques, il y a besoin d’avoir recours aux produits phytosanitaires, la chargée de mission rappelle qu’une formation est obligatoire pour les agriculteurs professionnels, elle est dispensée au Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Coconi.

La nouvelle carte des quartiers prioritaires contestée

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Kani-Kéli (sur la photo) comme Bouéni ne comptent plus de quartiers prioritaires de la politique de la ville avec la nouvelle carte dévoilée par la préfecture de Mayotte.

Deux communes du sud de Mayotte, Kani-Kéli et Bouéni, ne vont plus bénéficier du dispositif quartiers prioritaires de la politique de la Ville selon la nouvelle carte présentée par la préfecture de Mayotte, le 7 octobre. Une annonce qui ne passe pas auprès des maires, en colère de perdre un soutien financier important.

Avec stupeur, les maires de Kani-Kéli et Bouéni ont appris, le 7 octobre, que leurs communes ne vont plus bénéficier du dispositif quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Les 17 édiles de Mayotte étaient réunis à l’occasion du comité territorial de la politique de la ville organisé par la préfecture pour présenter les quartiers prioritaires retenu à Mayotte par Paris.

Au nombre de 36 actuellement, il passerait à 28 à partir de janvier 2025, date d’effet de la nouvelle géographie prioritaire. Au total, six villages sont sortants, M’tsangadoua, Bouéni, Chiconi, Kani-Kéli, Choungui et Chirongui et quatorze sont entrants (lire l’encadré). Cette nouvelle carte n’est pas encore définitive. Les services de l’État déclarent être encore à ce jour « dans une phase de consultation des élus ».

« Un choix d’abord dommageable pour la population »

Abdou Rachidi, le maire de Kani-Kéli, demande au préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville de « revoir sa copie » car il est « inadmissible » que la commune sorte du dispositif. Lui et Mouslim Abdourahaman, le premier magistrat de Bouéni, lui ont adressé, chacun de leur côté, un courrier. « La fin du QPV aura de graves conséquences à Kani », estime le premier. « Cela va pénaliser la jeunesse ». Dans le cadre du QPV, la municipalité bénéficie d’aides financières pour mettre en place des animations auprès des jeunes et des personnes du troisième âge. De même, des fonds sont attribués pour prévenir la délinquance avec le conseil local et intercommunal de sécurité et de la prévention de la délinquance (CLSPD). « Nous risquons de perdre tous ces moyens », alerte l’élu de la commune la plus au sud de Mayotte. En effet, le dispositif quartier prioritaire de la ville offre au territoire des leviers importants en matière de lutte contre l’oisiveté, de prévention de la délinquance, d’éducation, de renouvellement urbain et d’insertion.

« C’est un choix d’abord dommageable pour la population », déclare Abdou Rachidi. « Nous sommes une commune rurale, en proportion, il y a autant de délinquance à Kani-Kéli qu’à Mamoudzou, si l’État nous lâche, on est cuit. Cela provoquera des débordements, ils vont s’amplifier. » Grâce au QPV, la commune touche entre 80.000 et 90.000 euros de subventions chaque année. Une somme similaire est perçue par la municipalité voisine, Bouéni, financée à hauteur de 87.000 euros. « C’est énorme pour une petite ville comme Bouéni. Il permet le recrutement d’emplois aidés, par exemple chargé de mission ville, adultes-relais », affirme son maire, Mouslim Abdourahaman, qui s’inquiète d’être contraint de les licencier au début d’année 2025.

Pour actualiser les zones reconnues quartier prioritaire, faute de données fiscales disponibles, tout comme la Guadeloupe, la Guyane et Saint-Martin, les services de l’État se sont appuyés sur les indicateurs socio-démographiques de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ont été pris en compte ; la part des personnes sans emploi, celle de non-diplômés, de logements sans accès intérieur à l’eau courante, non équipés en électricité, classés en habitation de fortune et la part de la population du village dans la population de la commune. Pour obtenir une connaissance plus précise et actualisée des territoires, quatre variables complémentaires ont été intégrées à la méthode grâce à la data-science. Il s’agit de la densité de la population, du taux de croissance de la population, de la part d’habitat informel et de la part d’équipements culturels et sportifs.

Souhait d’intégrer Hajangua

Moudjibou Saïdi, le premier magistrat de Dembéni, se dit de son côté « déçu » qu’Hajangua ne soit pas reconnu comme QPV aux côtés de Dembéni, Tsararano et Iloni qui le sont. Selon lui, la localité en aurait besoin à la suite des événements récents qui l’ont secouée. « Depuis presqu’un an, nous y avons enregistré une hausse des actes malveillants. Nous avons assisté à un meurtre à Hajangua en août dernier, un jeune y a aussi été séquestré et est devenu tétraplégique. Moi, je souhaite qu’on encadre la jeunesse de ce village, qu’on l’insère. » Un encadrement et une insertion que la mairie ne peut assurer seule selon l’édile.

Les élus de Mayotte exclus de la nouvelle géographie des quartiers prioritaires espèrent donc que, d’ici janvier 2025, le préfet « saura [les] comprendre » et changera d’avis.

Quatorze villages entrants

Dans la nouvelle carte des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) -elle n’est pas encore définitive- les deux villages de M’tsahara et Tsingoni deviennent des poches de pauvreté, c’est-à-dire qu’ils ne sont plus des QPV, mais peuvent bénéficier de crédits politique de la ville.

Par ailleurs, quatorze nouveaux villages sont entrants. A Mamoudzou, cela concerne Tsoundzou I, Tsoundzou II, Vahibé, Passamaïnty. Pour Bandrélé et Koungou, il y a trois villages. Dapani, Bambo-Est et Hamouro pour la première commune. Trévani, Majicavo-Lamir et Kangani pour la deuxième. A Chirongui, les villages de M’ramadoudou et Malamani, Mangajou dans la commune de Sada et Sohoa dans celle de Chiconi complètent la liste.

De nouvelles technologies pour la police scientifique

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En collaboration avec la police scientifique de La Réunion, celle de Mayotte se dote de nouvelles technologies pour renforcer l’efficacité de ses investigations. L’odorologie lui permet désormais d’identifier les présences humaines sur un lieu d’infraction à partir des odeurs, et la caméra Theta lui offre dorénavant une vue immersive et détaillée en 360 degrés des scènes de crime.

Taslima Soulaimana va recevoir l’Ordre national du mérite

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La directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité, Taslima Soulaimana, va recevoir la médaille de l’Ordre national du mérite lors d’une cérémonie qui se tiendra le 11 novembre à 9h30 au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. C’est le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, qui lui remettra sa distinction.

La place publique de M’tsamoudou inaugurée ce samedi

La place publique de M’tsamoudou, dans la commune de Bandrélé, sera inaugurée ce samedi 9 novembre, à partir de 8h. Une animation debaa est prévue, qui sera suivie par les discours du maire et des officiels du conseil départemental et de la préfecture. Une visite du site est également prévue.

Éducation : les inscriptions pour la maternelle ouvertes à Koungou

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Les inscriptions scolaires de l’année 2025/2026 sont ouvertes jusqu’au 31 janvier 2025 pour la maternelle, et les enfants nés entre 2020, 2021 et 2022. Les dossiers d’inscription sont disponibles en ligne sur le site web : villedekoungou.fr. Les versions papiers des documents sont disponibles aux mairies annexes de Longoni et Majicavo-Koropa.

Le trail du Gouverneur revient le 1er décembre à Mamoudzou

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L’association Run976 organise le trail du Gouverneur, le 1er décembre à Mamoudzou. Une marche (dix euros) et un trail (vingt euros) ont lieu. Départ du terre-plein à Mtsapéré à 7 h. Inscriptions :  www.sportpro.re

L’inauguration du local Ceta’Maroe reporté

L’association dédiée à la protection des mammifères marins reporte l’inauguration de son nouveau local au vendredi 31 janvier 2025. Celle-ci devait initialement se tenir, ce vendredi, mais l’avancement des travaux a pris du retard. Le nouveau local se situera au 26 rue Vitta Lemengo à Pamandzi.

Les acteurs du tourisme mahorais à Colmar

Du 9 au 11 novembre au parc des Expo de Colmar, l’Agence d’attractivité et de développement touristique de Mayotte, (l’AaDTM) participera au salon international du Tourisme et des Voyages (SITV), une opportunité unique de promouvoir Mayotte, auprès de visiteurs internationaux. Le SITV sera couplé avec Solidarissimo, le salon européen dédié au tourisme solidaire et à l’économie durable qui fête ses quinze ans, cette année.

Les enseignants grévistes forcent l’entrée du rectorat pour être entendus

Les enseignants grévistes du premier degré ont forcé l'entrée du rectorat pour y rencontrer le recteur, ce mercredi matin. Dans le jardin de l’administration, ils promettent de poursuivre leur mobilisation.

Un rassemblement d’enseignants grévistes du premier degré, réunis ce mercredi par la fédération syndicale unitaire et le syndicat national unitaire des instituteurs professeur d’enseignement général de collège (SNUIPP-FSU), était organisé devant le rectorat de Mayotte à Mamoudzou. Ils ont forcé l’entrée des lieux pour rencontrer le recteur Jacques Mikulovic, mais celui-ci était absent. Dénonçant une inégalité de conditions de travail avec leurs confrères du territoire national, ils promettent de poursuivre leur mobilisation.

« On nous a reproché la manière dont on a pu rentrer, il n’y a pas de soucis. L’objectif pour nous est de poursuivre le dialogue, approfondir le travail entamé, et sortir rapidement de cette grève », indique Rivo Rakotondravelo, secrétaire du SNUIPP-FSU. Ce mercredi 6 novembre, une cinquantaine d’enseignants ont forcé l’entrée du rectorat pour pouvoir y rencontrer le recteur, Jacques Mikulovic. Parmi les revendications, les grévistes mettent en avant une inégalité de traitement entre les enseignants nés à Mayotte et ceux provenant du territoire national. À l’appel du syndicat SNUIPP-FSU, depuis le début de la semaine, les professeurs du premier degré sont en grève. Ainsi, il y a en avait 530 au premier jour, soit 19,83% du premier degré mahorais. Cela a abouti à la fermeture de sept écoles (une à Bouéni, une à Dembéni, une à Koungou, une à Tsingoni et trois à Sada).

Les requêtes englobent l’augmentation de l’indexation des salaires (pour s’approcher de celle de La Réunion 53%), l’alignement des allocations familiales, le versement de l’indemnité de remboursement partiel des loyers, fixation de seuils maximum par classe, la garantie de la liberté pédagogique ainsi que l’obtention de tickets-restaurants. Cette dernière est une promesse émise par le rectorat depuis 2022.

« Il faut des réponses »

Face à ses revendications, plusieurs rencontres ont eu lieu entre le rectorat et le syndicat. « On nous dit que nos revendications sont légitimes, mais il faut des réponses », explique le syndicaliste. Un certain nombre de revendications ne peuvent aboutir qu’avec l’approbation du ministère de l’Éducation nationale. Aurélien Plomb, conseiller syndical SNUIPP-FSU et professeur des écoles, s’insurge : « Je suis originaire de l’académie de Paris en tant que professeur titulaire, je dispose d’allocation que les enseignants mahorais n’ont pas ». Il milite aussi pour la fixation de seuils maximum au sein des classes. « En métropole, en maternelle, ils sont treize par classe. À Mayotte, on est à trente, et cela risque encore d’augmenter », fait-il observer.

Les enseignants grévistes promettent de réitérer leur mouvement de grève, ce jeudi, dès 8h30.

 

On regarde déjà vers l’autre au lancement du forum économique

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Les premières tables-rondes ont commencé au quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien, ce mardi, à Dembéni. Ici, celle sur « la dépendance de nos îles aux intrants et matières premières agricoles non-régionales ».

Ce mardi, à la Technopôle de Mayotte, à Dembéni, s’est lancé le quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien. Pour son premier jour, l’événement ayant lieu jusqu’à jeudi, une table ronde était consacrée à la dépendance des îles aux intrants et matières premières agricoles non-régionales. 

Dans la Technopôle nouvellement inaugurée, une partie des 200 acteurs économiques attendus ont déjà pris place au quatorzième forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI), ce mardi. Coorganisé par Cap Business Océan Indien et l’Adim (Agence de développement et d’Innovation de Mayotte), en partenariat avec la Chambre des Commerces et de l’Industrie, l’événement qui s’étire jusqu’à jeudi s’intéresse au potentiel économique développé au sein de Madagascar, les Comores, Seychelles, La Réunion, Maurice et bien sûr Mayotte. Il a pour thème, cette année, « Produire régional ».

Des territoires habitués à l’exportation

Ainsi, une dizaine de tables-rondes sont prévues pour permettre aux participants d’évoquer les contraintes d’une coopération entre les six iles, de discuter de leurs dépendances aux intrants et aux matières premières non régionales, voire des bassins de production déjà existants. C’était le cas de la table-ronde consacrée à la dépendance aux intrants et matières premières non régionales, ce mardi après-midi. « Dans un monde globalisé, la question des intrants et des matières non régionales est devenue centrale », explique Asna Saïd Allaoui Bacar, directrice à l’AMS, une entreprise comorienne qui commercialise des jus de gingembre local. Un propos contextualisé par Vincent Hornsperger, chargé de mission stratégie bas carbone et économie circulaire pour Cap Business Océan Indien. « L’île Maurice importe 50% de sa consommation et 30% de ses légumes. La Réunion importe, elle, 142 millions d’euros de produits agricoles sylvicoles », rappelle-t-il. Ces chiffres montrent à quel point les territoires insulaires peuvent être dépendants des uns et des autres. C’est d’autant plus vrai localement, Mayotte important largement plus qu’elle produit. 

Pourtant, il existe des contre-exemples. A Kahani, Guillaume Rubin, président-directeur de la société Ekwali-AVM, connue pour sa marque « Mon Pouleti », pense pouvoir identifier d’autre candidat potentiel au sein de zone de l’océan Indien afin de développer son chiffre d’affaires, malgré le peu de production céréalière possible dans la région. 

La grève suspendue dans l’attente de nouvelles discussions

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Le mouvement des barges a repris progressivement, ce mardi matin, avec la suspension de la grève des agents du conseil départemental.

Un accord a été trouvé, lundi soir, entre l’intersyndicale et le conseil départemental de Mayotte. Cependant, le mouvement n’est pas terminé, la grève est suspendue et est conditionnée à de nouveaux échanges prévus au cours de la semaine prochaine.

Est-ce que le retour à la normale ne sera que temporaire ? Si un accord a bien été trouvé, lundi soir, les négociations vont continuer entre les syndicats et le conseil départemental de Mayotte. Les premiers ont obtenu ce qu’ils souhaitaient, un calendrier de discussions dès la semaine prochaine auquel participera Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental de Mayotte. En retour, celui-ci a eu l’assurance que la plateforme de revendications puissent se réduire à quelques points les plus importants.

En tout cas, la réunion de lundi après-midi a été fructueuse. On connaît les « deux avancées significatives » obtenues par les grévistes. La première est la suspension de la délibération de la commission permanente sur le travail porté à 1.607 heures par an. Le calcul réalisé par le Département de Mayotte et voté par les élus de la commission à l’unanimité comprenait 36 heures et 30 minutes de travail. Cette durée est censée dégager quatre jours supplémentaires pour les fêtes religieuses musulmanes qui sont fêtées habituellement sur le territoire. Ben Issa Ousseni a accepté que la délibération soit revue, l’intersyndicale préférant que ces quatre jours (Aïd-el-Fitr, l’Aïd-el-Kebir, la Nuit de l’Ascension (Lailat al-Miraj) et le Maoulida (fête de la naissance du Prophète)) soient considérés comme des « fêtes traditionnelles », prenant exemple sur d’autres collectivités. Sur ce point du quota d’heures, les syndicats assurent justement que le Département n’est pas en mesure de les faire respecter, car il n’y a pas de « contrôle de gestion du temps automatisé » sur les nombreux sites de la collectivité, comme la loi le demande. Et pas question de faire pointer un service plutôt qu’un autre, les syndicats y verraient « une rupture d’égalité entre les agents du Département », fait remarquer Haoussi Boinahedja, secrétaire départemental de la CGT-Ma.

La cité administrative au budget 2025 ?

La deuxième revendication où il y a des avancées porte sur la future construction de la cité administrative de Coconi. Les agents, notamment ceux qui convergent de toute la Grande-Terre vers Mamoudzou, y sont largement favorables. « C’est maintenant une question de santé publique », défend le syndicaliste, en prenant exemple sur les employés du CD qui se lèvent à 3h ou 4h du matin pour se rendre dans le chef-lieu de Mayotte. Ben Issa Ousseni lui-même a défendu le projet lors de sa rentrée politique. Cependant, les syndicats attendent plus que des mots dorénavant. Cette cité est promise depuis des années et la présentation d’un nouveau projet en comité social territorial (CST), alors qu’il l’avait été par deux fois au cours d’autres comités, a laissé sceptiques les syndicalistes. Cette fois-ci, ils le veulent dans le prochain budget 2025, ce à quoi le président du conseil départemental de Mayotte s’est montré favorable.

Pour les autres sujets, il a été convenu que le cycle de réunions de la semaine prochaine permettra de se pencher sur des problèmes au sein des services. Ce cas par cas va ainsi concerner en premier lieu la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM), qui ouvrira le bal des discussions. Le président du conseil départemental a fait part de son souhait d’avoir un dialogue franc aussi bien sur l’administration que des dysfonctionnements qui y sont relevés de la part des agents. Au cours de sa rentrée politique, Ben Issa Ousseni n’a pas fait mystère de changements sur les liaisons maritimes, avec le développement de celles-ci sur Grande-Terre. 

Il faudra pour cela convaincre un service qui a cette possibilité de rapidement semer la pagaille lors des mouvements sociaux. Car, si les agents du conseil départemental de Mayotte ont repris le travail, ce mardi, sur les quais, il a fallu s’armer un peu de patience. En début de journée, seuls les amphidromes circulaient et sans réellement d’heures fixes. La situation s’est peu à peu améliorée au cours de la matinée, avant une reprise totale du service à la mi-journée.

Ces cinq entreprises ont choisi d’agir sur leur environnement

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Jusqu’au dimanche 24 novembre, les votes sont ouverts sur notre site dédié aux sixièmes Trophées de l’environnement (environnement.yt) organisés par la Somapresse, qui édite Mayotte Hebdo et Flash Infos. Ils permettent de départager et surtout mettre en valeur les personnes, les collectivités, les entreprises et les associations qui œuvrent dans ce domaine à Mayotte. Ce mercredi, on vous présente cinq entreprises implantées localement qui préservent l’environnement par leur action.

Terralink, la technologie au service de l’agriculture

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Terralink s’est donné la mission de relever les différents défis agricoles auxquels sont confrontés les professionnels du secteur sur l’île : le manque de professionnalisation, les rendements faibles ou encore l’absence d’autosuffisance de Mayotte en termes d’alimentation. “Nous avons travaillé intensivement pour développer une solution numérique qui connecte les agriculteurs locaux à des opportunités de financement tout en leur offrant des outils pour optimiser leurs rendements”, détaille Yankoub Ibrahim, qui a fondé l’entreprise en 2024. Pour cela, la société propose différentes solutions technologiques à travers une application afin d’accompagner ceux qui travaillent la terre ainsi que les investisseurs potentiels. Ainsi, les agriculteurs peuvent lancer des financements participatifs, et avoir accès à de nombreuses données : par exemple, des drones permettent de mesurer précisément les surfaces agricoles, et avec des capteurs connectés IoT, Terralink peut effectuer des diagnostics des sols complets. Cela peut entre autres permettre de définir quelles espèces sont les plus à même de pousser avec un rendement optimal sur la parcelle. À termes, Terralink aimerait venir en aide à d’autres territoires dans la région de l’océan Indien. “En aidant les agriculteurs à choisir les cultures adaptées aux conditions locales, nous réduisons le gaspillage de ressources et prévenons l’épuisement des sols”, met en avant Yankoub Ibrahim.

Ecol’eau veut réconcilier les habitants avec l’eau du robinet

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Ecol’eau a été créé pour répondre à la crise hydrique que subit l’île depuis plus d’un an et à l’importation massive de bouteilles d’eau en plastique. “On a constaté une rupture entre la population et l’accès à l’eau potable au robinet”, expliquent Isaac Tamime, diplômé en marketing commercial et en entrepreneuriat, et Nourdine Said Kalame, diplômé en physico-chimie de l’atmosphère et du climat, qui ont fondé la société. Pour y remédier, ils ont décidé de proposer une large gamme de filtres à eau, incluant des filtres à gravité, sous-évier et sur-évier, afin qu’il y en ait pour tous les portes-monnaie. “Une seule cartouche de filtre peut traiter l’équivalent de plusieurs milliers de litres d’eau, évitant ainsi des milliers de bouteilles plastiques dans l’environnement”, mettent en avant les entrepreneurs, qui ont reçu leur première commande de filtres diversifiés cette année. Mais la mission qu’ils se sont donnée ne s’arrête pas à la vente de produits. Ecol’eau fait aussi de la sensibilisation auprès des habitants sur la gestion de l’eau. Une activité qui a été saluée lors du concours Innov’action, dont la start-up est ressortie lauréate. 

Ylanga Ecoshop veut bannir le plastique du quotidien

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Ylanga Ecoshop, s’est donné le défi de proposer aux Mahoraises et Mahorais des produits zéro-déchet dès 2021. C’est la crise du manganèse qui fait germer l’idée dans la tête d’Anaïs Abdou, qui part alors en quête de filtres à gravité pour l’eau du robinet. En voyant sa quantité de déchets plastiques diminuer, elle veut alors trouver d’autres alternatives aux produits emballés dans cette matière. Elle découvre alors des solutions pour avoir gel douche, lessive, brosse à dent ou encore protection hygiénique sans produire de déchet plastique. Elle décide de partager ces découvertes en créant sa propre entreprise, d’abord sur internet. En 2024, l’entrepreneuse a connu un nouveau tournant : l’ouverture du Ylanga concept store, à Chirongui. Si le début d’existence de la boutique physique a été perturbé par les barrages en début d’année, elle propose de nombreux produits respectueux de l’environnement et zéro-déchet, ainsi que des produits de créateurs locaux, pour favoriser les circuits courts. À cela s’ajoute une partie salon de thé, faisant de ce concept store un lieu convivial dédié au respect de la planète. 

ETPC collecte les déchets inertes

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Depuis plusieurs mois, l’entreprise ETPC (Entreprise de Travaux Publics et de Concassage) a commencé à collecter les déchets inertes de construction, comme les gravats, les parpaings cassés ou les morceaux de béton. Elle a donc ajouté à son réseau de six points de vente sur le territoire, un nouveau service de collecte de déchets. Les artisans et les entreprises du secteur du BTP pourront bientôt apporter gratuitement ces déchets s’ils sont correctement triés. “Après les avoir collectés, on les rassemble sur des plateformes de traitement, comme à Koungou pour les préparer, en enlevant la ferraille du béton armé par exemple ”, détaille Frédéric Polenne, gérant de l’entreprise. Puis, à l’aide d’un concasseur, les matériaux sont transformés pour fabriquer du sable ou des gravillons qui peuvent servir à nouveau dans les constructions. Ce dernier assure que le flux est croissant et permet une nouvelle activité basée sur le recyclage. “La filière existe maintenant”, se félicite le dirigeant, rappelant néanmoins qu’elle n’en est qu’à son démarrage. Il est maintenant possible de se débarrasser de ses déchets sans les jeter au bord de la route ! “Si on peut produire la même chose à partir d’une nouvelle ressource, cela permet de ne pas prélever ces matériaux dans la nature et de la préserver.”

Aquarium Kanoa veut relancer l’aquaculture

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Sittirati Mohamed a décidé de créer Aquarium Kanoa en 2023 afin de relancer l’aquaculture sur l’île. “C’est une filière quasi morte sur le territoire, pourtant elle était très prometteuse il y a une dizaine d’années”, déplore-t-elle. Pour le moment, l’entreprise fait surtout un travail de structuration avec les institutions, de nombreuses autorisations étant nécessaires pour installer ce type d’activité. À termes, Aquarium Kanoa compte élever des poissons sur terre, en bassin. Pour résoudre le problème de trouver des juvéniles, nécessaires à ce type d’exploitation, la société veut proposer de la capture et culture de post-larves. Cette pratique est plutôt connue pour son respect des milieux marins : cela consiste à prélever les espèces au dernier stade larvaire, avant qu’elles ne rejoignent et colonisent les récifs. Lors de cette migration, une grande majorité des post-larves meurent à cause des prédateurs. Il s’agit donc d’en prélever plusieurs avant ce tri de la nature. Cela évite de capturer des juvéniles déjà installés dans leur milieu. “On voudrait ainsi faire une nurserie pour fournir des juvéniles aux pisciculteurs”, développe la conseillère agronome de métier. Cette activité devrait aussi permettre d’établir une typologie plus complète des espèces présentes dans le lagon mahorais. 

Vous pouvez retrouver toutes les catégories et voter pour désigner les lauréats 2024 sur notre site environnement.yt

« Avec la mutinerie, le personnel a été touché psychologiquement »

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Emmanuel Baudin, secrétaire général de Force ouvrière (FO) Justice (quatrième en partant de la gauche), et Vincent Pardoux, secrétaire régional FO Justice La Réunion-Mayotte (cinquième) sont venus visiter le centre pénitentiaire de Majicavo-Koropa, ce mardi, accompagnés par le secrétaire local du syndicat, Mouhamadi Houmadi (deuxième).

La mutinerie qui a eu lieu à la prison de Majicavo-Koropa, le 28 septembre dernier, ont montré qu’il était plus que jamais nécessaire de répondre à la problématique de la surpopulation carcérale (avec 686 détenus pour 278 places) dans l’unique centre de détention de Mayotte. C’est dans l’optique de réfléchir à des solutions que les représentants national, régional et local du syndicat Force ouvrière Justice ont visité l’établissement pénitentiaire, ce mardi.

Six mois de prison ferme pour un chantier qui a provoqué la mort d’un petit garçon

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Interrogée par les gendarmes de la brigade de M’zouazia en mars 2023, la propriétaire de la maison avait montré peu de compassion pour la victime de 6 ans.

Le 18 novembre 2022, un petit garçon de 6 ans mourait au dispensaire de M’ramadoudou, après avoir été blessé sur le chantier d’une maison à Poroani. Ce mardi, la propriétaire, qui n’a aucun lien avec la victime et était absente lors du procès, a été condamnée à un an de prison dont six mois avec sursis pour homicide involontaire et des travaux sans permis de construire. Elle devra également détruire l’ouvrage dans les six mois sous peine de payer des jours-amende de cinquante euros.

A Poroani, dans la commune de Chirongui, deux enfants avaient pour habitude de jouer sur le troisième étage encore en construction d’une maison. Facilement accessible depuis l’arrière puisqu’il était au niveau du terrain, le chantier était complètement ouvert. En effet, la propriétaire, qui est agente d’accueil au Département de Mayotte, y vivait épisodiquement, son mari et ses enfants étant à La Réunion. C’est son époux, d’ailleurs, qui était chargé de faire les travaux du troisième étage. Mais faute d’argent, ils avaient été interrompus quelques mois auparavant. Le petit garçon de 6 ans habitant dans le quartier, accompagné d’une petite fille, y venait fréquemment au milieu des fils attachés à des poteaux d’environ 350 kilogrammes chacun fixés de façon magnégné au sol. Le 18 novembre 2022, la structure n’a pas tenu et est donc tombée sur les deux enfants, blessant la fille à la hanche et de manière plus grave le garçon. Alertés par le bruit, les voisins et les parents ont trouvé les deux bambins sur le chantier. « Le père du petit garçon se souvient que son fils lui a dit : « Papa, j’ai mal » », raconte Alexandra Nicolay, la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, ce mardi matin. Ce même 18 novembre 2022, le petit garçon de 6 ans est finalement décédé au dispensaire de M’ramadoudou des suites de ses blessures. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Car la mère, qui était en train de préparer le repas pendant l’accident, ne souhaitait pas porter plainte et a même refusé l’autopsie de son fils.

« Il est mort parce que c’était son jour »

Ce n’est que quelques mois plus tard, en mars 2023, que l’affaire a été relancée par la même personne, qui, cette fois, a décidé de porter plainte. En effet, la propriétaire de la maison lui avait promis de l’argent, mais n’a jamais honoré sa promesse. Celle-ci a donc été placée en garde à vue. Étonnée de la plainte, elle a montré peu de compassion pour la victime. Aux gendarmes de la brigade de M’zouazia, elle a même déclaré : « L’enfant est mort parce que c’était son jour ». Sur le défaut de permis de construire, elle a expliqué qu’elle avait fait une demande auprès de la mairie, mais que celle-ci avait tardé à l’instruire. Après des vérifications, aucune requête de ce genre n’a été effectuée auprès de la mairie pour cette maison. Seule la demande de régularisation du terrain a bien été réalisée et était toujours en cours en 2023. Concernant les travaux, l’expert mandaté s’est montré très critique. « Il a écrit que jamais un professionnel du bâtiment ne ferait un poteau de 350 à 360 kilogrammes fixé avec de l’acier de quatre à cinq centimètres seulement. Il n’y avait aucune chance que ça tienne », cite la présidente du tribunal correctionnel. 

Fanny Gauvin, vice-procureure placée, juge le comportement de la prévenue « complètement irresponsable » et regrette son absence à la barre. « Elle n’a pas du tout envie d’assumer les conséquences. C’est une double injustice pour les familles. » Elle requiert douze mois de prison avec six mois de sursis, ainsi qu’une peine complémentaire dont le but est la démolition de l’ouvrage dans les six mois, avec une astreinte de cinquante euros par jour tant que ce n’est pas effectué. Le tribunal l’a suivi dans ses réquisitions et y ajoute une amende de 3.000 euros avec sursis.

Le procès du maire de Bouéni renvoyé à la fin novembre

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Mouslim Abdourahamane, maire de Bouéni.

Mouslim Abdourahamane, le maire de Bouéni, est poursuivi pour de multiples atteintes à l’accès aux marchés publics et des prises illégales d’intérêts (pour un total de 27 infractions) dans le cadre de ses fonctions. Alors que son procès devait se tenir ce mardi matin, lors d’une audience du tribunal correctionnel de Mamoudzou, il a été reporté au 26 novembre. En effet, la présidente du tribunal n’est autre que la juge de la détention et des libertés qui a dû statuer sur le contrôle judiciaire du maire et des chefs d’entreprise impliqués dans l’affaire. Il y avait donc incompatibilité.

« Ce qu’elle veut, c’est qu’on l’entende »

Parfois, des faits arrivés pendant l’enfance peuvent ressurgir quand la victime prend conscience de leur gravité. C’est exactement ce qu’il s’est passé pour une collégienne de Passamaïnty en avril 2024. Plutôt discrète, celle-ci s’est mise à souffrir de crises d’angoisse et a fini par se confier à l’infirmière de son établissement scolaire. Alors qu’elle avait entre trois et cinq ans, son oncle âgé à l’époque d’une vingtaine d’années avait frotté son sexe contre le sien, profitant d’un moment seul avec elle. Ne sachant pas ce qu’elle venait de vivre et parce que ce proche atteint d’un handicap mental (il est sous tutelle depuis 2010) n’avait pas recommencé, elle avait tu l’histoire et n’a jamais voulu déposer plainte.

Les éléments physiques et les traumatismes de la jeune fille âgée de quinze ans démontrent, pour les psychologues, qu’elle a « tous les signes qu’elle a vécu une violence sexuelle étant plus jeune ». Le prévenu âgé de 33 ans maintenant avait avoué à demi-mot les faits, mais peine à répondre, ce mardi matin, au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Son frère, qui assure la tutelle, tente de le défendre en disant qu’il est parfois accusé de choses qu’il n’a pas faites. « Ce qu’elle veut, c’est qu’on l’entende », lui réplique Alexandra Nicolay, la présidente du tribunal correctionnel, rappelant qu’il n’y a pas de plainte et que les familles continuent de vivre côte à côte. Un discours que tient également Fanny Gauvin, la vice-procureure placée. « Ce type de procès va permettre à la victime de se reconstruire », argue-t-elle, regrettant que le prévenu « n’ait pas pu s’amender » lors du procès. Elle requiert « une peine d’avertissement. Il doit entendre que des faits graves ont été commis », soit trois ans de prison avec sursis, une interdiction d’activités bénévoles avec des mineurs pendant trois ans, une peine d’inéligibilité de cinq ans (une peine obligatoire) et une inscription au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violente). Le tribunal l’a suivie dans ses réquisitions.

« La mer, ce n’est pas une zone de non droit »

Un armateur-chauffeur de taxi a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour de la pêche maritime sans autorisation et l’exécution d’un travail dissimulé. Alors qu’il conduit des taxis, l’homme de 37 ans, originaire d’Anjouan, est aussi propriétaire de plusieurs bateaux. Sauf que par deux fois, le 20 juin 2023 près de Moya et le 8 septembre 2023, les Affaires maritimes sont tombées sur ses kwassas faussement immatriculés et sans permis de navigation. A leur bord, à chaque fois, trois étrangers en situation régulière, mais sans contrats de travail, exerçaient la profession de pêcheurs pour son compte. Ce mardi matin, une nouvelle fois, le père de treize enfants raconte qu’ils venaient de déclarer ses embarcations. « C’est marrant, les documents dont vous parlez, personne ne les a jamais vus », lui répond la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, Pascaline Pillet. Présentant ses excuses, le prévenu admet qu’« il y a des choses qui se sont passées qui n’étaient pas prévues ». Fanny Gauvin, qui représentait le Parquet, rappelle que « prendre la mer, c’est comme prendre la route (N.D.L.R. l’homme a été condamné deux fois pour conduite sans permis de conduire en 2005 et 2007), vous ne pouvez pas vous lancer sans permis, sans carte grise et sans assurance. La mer, ce n’est pas une zone de non droit ». Elle demande quatre mois de prison avec sursis, 1.000 euros d’amende et la confiscation des scellés (les deux bateaux ont toutefois été détruits), mais consent à la restitution des GPS aux pêcheurs. Hormis pour l’amende, le tribunal se conforme aux réquisitions.

La Croix-Rouge et le Fmapar souhaitent coordonner leurs actions

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La convention, ratifiée par Hadurami Bacar, président de la Fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités (Fmapar), et Kadafi Attoumani, directeur régional de la Croix-Rouge, est entrée en vigueur à sa signature, ce mardi 5 novembre.

Les deux organismes ont signé, ce mardi, une convention de partenariat pour conjuguer leurs réseaux et leurs services, pour aider les cocos et bacocos. Une coopération très attendue par le président de Fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités (Fmapar), Hadurami Bacar. 

« J’attendais ce moment depuis longtemps », s’exclame Hadurami Bacar, président de Fédération mahoraise des associations des personnes âgées et des retraités (Fmapar). Sa fédération et la Croix-Rouge Mayotte ont signé, mardi 5 novembre, une convention de partenariat. Le but, mutualiser les actions et surtout les réseaux pour un meilleur accompagnement des personnes âgées de l’île. « Elles sont pudiques, ne demandent pas l’aide dont elles ont besoin », contextualise celui qui a créé la Fmapar en 2008. « A cette heure, des personnes âgées de Kani-Kéli ne savent pas où se trouvent Pamandzi ou M’tsamboro », se désole le président. Un partenariat qui, il l’espère, contribuera à « réduire leur précarité » et à rompre leur isolement, encore important sur l’île.  

Un public encore difficile à identifier

Concrètement, il permettra à la Fmapar de diriger les personnes en demande vers la Croix-Rouge et surtout de bénéficier de ses services. « Nous allons mettre à profit l’ensemble de nos dispositifs. On a un service de soins infirmiers à domicile qui peut être mobilisé », explique le directeur territorial de la Croix-Rouge, Kadafi Attoumani. L’association peut également aider les seniors à faire des démarches administratives, comme pour une demande de carte d’identité, mais aussi juridiques pour l’accès à un logement. Ils peuvent également bénéficier des bons alimentaires ou encore accéder à la « vestiboutique », boutique solidaire de vêtements. Les deux organismes évoquent aussi la possibilité de mettre en place des formations, notamment pour aider à adopter une alimentation plus saine et lutter contre la malnutrition. 

Un projet en pourparlers pendant près de six mois, entre les deux entités. Si la Croix-Rouge est déjà au contact des seniors mahorais notamment via son pôle de Services de soins à domicile (Ssiad) qui aident les personnes âgées et/ou en situation de handicap, la Fmapar a développé une proximité non-négligeable avec le public, encore difficile à identifier. 

« L’idée, c’est que la fédération nous fasse remonter les besoins, puisque c’est elle qui est à leur contact », précise le directeur. Une « relation de confiance » s’est créée entre les ainés de l’île et la Fmapar, qui profitera à la Croix-Rouge, selon Hadurami Bacar. Il entend bien effacer la « mauvaise image » de cette dernière et l’intégrer aux prochaines actions de la fédération, pour qu’elle soit identifiable à son tour. Pour acter le partenariat, qui entre vigueur dès le 5 novembre, la Croix-Rouge s’est dotée d’une référente Fmapar pour coordonner les prises de contact et les actions. « Nous ne pourrons pas être partout », prévient tout de même le directeur, à l’attention notamment des autres acteurs du quotidien, comme les centres communaux d’action sociale (CCAS). Il en appel à leur collaboration, surtout dans l’orientation des personnes en demande vers l’association. Et elles sont nombreuses à Mayotte : 65% des 75 ans ou plus déclarent avoir au moins un problème fonctionnel en 2023, selon l’Insee.

La Ville de Dembéni retenue pour le concours Europan

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L’écoquartier Tsararano-Dembéni composé de 2.600 logements, dont les travaux ont débuté, fait partie d’un programme de restructuration de la commune.

Du 17 au 19 octobre, la Ville de Dembéni était représentée à Madrid dans le cadre du forum Europan, un concours d’architecture et d’urbanisme. La commune a présenté son projet pour la commune en intégrant les défis que posent l’urbanisation informelle et les risques environnementaux.

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Le maire de Dembéni, Moudjibou Saïdi, est très fier de voir sa commune participer à ce concours.

Quel est le point commun entre Dembéni et Barcelone ? Les deux villes ont participé à un forum dans le cadre d’Europan à Madrid du 17 au 19 octobre. Une participation ayant conduit la commune à être retenue pour le concours Europan, un concours thématique d’idées et de projets d’architecture, d’urbanisme et de paysage européen

La participation de Dembéni est portée par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam). Elle est motivée par le fait que la commune a été retenue en décembre 2023 par le gouvernement dans le cadre de l’Opération d’intérêt national (OIN). L’OIN ambitionne à Dembéni une transition « du bidonville à la ville », en traitant à la fois les symptômes et les causes profondes de l’urbanisation spontanée. Étaient présents à Madrid pour représenter la Ville Rachad Mohamed Dhoiffir, élu à la mairie en charge de l’aménagement, Raynald Vallée, président du conseil d’administration de l’Epfam et Esteban Ris, chargé d’opérations urbaines à l’Epfam.

La candidature se concentre sur le site Dembéni-Iloni dans le cadre de la 18e session du concours qui a pour thème « Ressourcer ». Les équipes ont exposé les défis qui se posent dans la commune, à savoir l’urbanisation informelle rapide qui se confronte à des risques environnementaux majeurs, notamment ceux touchant la mangrove et ceux liés aux ravines.

« La stratégie d’ensemble vise à créer un pôle central à Dembéni, tout en régénérant le lien entre les espaces habités et les milieux naturels sensibles », résume l’Epfam. L’objectif est de faire de Dembéni, une ville relais d’équilibre à l’échelle de Mayotte afin de désengorger Mamoudzou. D’autres chantiers dans la commune s’inscrivent dans ce sens, tels que l’écoquartier avec la Zone d’aménagement concerté (ZAC) Tsararano-Dembéni, le campus universitaire et le programme Action cœur de ville qui vise à revitaliser le centre-bourg.

« 400 habitats précaires dans la mangrove »

Le projet présenté à Madrid prévoit d’atténuer les vulnérabilités, concernant notamment l’occupation informelle et à risque de certaines zones, alors que « près de 400 habitats précaires sont implantés dans la mangrove », illustre l’Epfam. A titre d’exemple, dans le quartier Msakouani, une centaine de cases en tôle se trouve dans le creux des ravines. Ses habitants sont particulièrement vulnérables aux inondations et glissements de terrain. Les porteurs du projet proposent donc sur ces lieux un reprofilage, une renaturation des cours d’eau et un renforcement des berges, en parallèle des solutions de relogement pour les populations.

Une réflexion est aussi développée autour de la préservation de la mangrove, un écosystème ressource et protecteur. Celle-ci est en effet une zone tampon contre les aléas et une réserve de biodiversité. Les acteurs de l’aménagement prévoient donc d’y créer des corridors écologiques et sentiers éducatifs mais également de la valoriser comme lieu de vie et de bien-être, tout en impliquant les habitants dans sa gestion.

A l’issue du forum, la municipalité a été sélectionnée pour participer au concours. Au total, trente-six sites européens dont dix français (dont Dembéni) vont tenter leur chance. Son maire, Moudjibou Saïdi, est très fier. “Depuis vingt-cinq ans, c’est la première fois qu’une collectivité d’Outre-mer est retenue”, réagit-il. Désormais, les équipes ont jusqu’au 29 juin 2025 (date limite du rendu) pour peaufiner la candidature. Le premier élu se dit “très confiant” quant au succès de sa commune.

Festival Laka : la courses de pirogues à M’bouini ce dimanche

Pour la dixième année, le Parc naturel marin de Mayotte organise avec ses partenaires (la commune de Kani Kéli, La communauté de communes du Sud, son office du tourisme et l’association Laka 976)  le festival Laka autour de la course de pirogues, “Le défi du Fundi” . Elle a lieu à la plage de M’bouini dans la commune de Kani-Keli de 9 h à 16 h30. La journée de courses commence à 9 h par le défi des fundis adultes, à 10 h celui des jeunes fundis, à 12 h le défi des fundis entreprises, associations et collectivités, à 14 h30 la finale et à 16h la remise des récompenses.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes