Déjà finaliste en Coupe régionale de France, le Feu du Centre réitère l’exploit en allant disputer la finale de la Coupe de Mayotte. Le club de la commune de Tsingoni a sorti l’AS Papillon d’Honneur de Mangajou (0-2), ce samedi 30 novembre. La formation de Régional 4 va affronter pour la dernière rencontre l’AJ M’tsahara (Régional 2), qui avait réussi à sortir Les Enfants de Mayotte de Bandraboua (1-1 ; 4-3 aux tirs au but), deux semaines plus tôt.
La Maison France Services de Petite-Terre fermera du 23 décembre au 3 janvier
La Maison France Services de Petite-Terre sera fermée du lundi 23 décembre 2024 au vendredi 3 janvier 2025, à l’occasion des fêtes de fin d’année. La CCPT invite ses usagers à anticiper leurs demandes. Elle rouvrira le lundi 6 janvier 2025.
Corsair innove pour transformer ses voyages
Au départ de l’aéroport de Paris-Orly, les passagers de vols Corsair pourront profiter de deux nouveaux salons, a fait savoir la compagnie dans un communiqué. Une option a ajouté lors de la réservation. Elle propose désormais un menu Burger lors de ses vols, également disponible en option à l’achat du billet, et a élargi son offre de divertissement avec l’ajout de plusieurs dizaines de films.
Le quartier de Mavadzani commence à disparaître sous les pelleteuses

Prévu depuis plusieurs mois, le décasage de Mavadzani, sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé ce lundi 2 décembre. Les démolitions de ce quartier informel qui vont durer entre deux et quatre semaines se sont passées dans le calme ce premier jour.
Les pelleteuses s’activent ce lundi matin sur les hauteurs de Mavadzani. Le décasage de ce quartier informel du village de Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, a commencé vers 8 h. Il y a un an, en novembre 2023, ce sont 466 cases qui ont été numérotées, indiquant qu’elles allaient être détruites. « Nous avons mené des enquêtes sociales auprès de 236 familles », relate Psylvia Dewas, chargée de la résorption de l’habitat insalubre à la préfecture de Mayotte, présente pour le début de l’opération. Une solution de relogement a été proposée à 156 d’entre elles. Si 33 foyers avaient déjà accepté l’hébergement proposé ce lundi en début de matinée, ils étaient 46 après le passage de 13 d’entre eux à la permanence sociale, installée à proximité du quartier depuis mercredi dernier. « Cela fait environ un tiers de personnes qui ont accepté, ce qui est supérieur à d’habitude, donc tant mieux », commente celle qui travaille sur l’ensemble des dossiers de ce type. Une satisfaction pour le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, également sur place ce lundi. « L’objectif premier est de lutter contre l’habitat indigne », appuie-t-il, rappelant que ce sont généralement « les personnes les plus vulnérables qui en souffrent, les femmes, les enfants, les personnes âgées et les mineurs isolés ». Cette opération permet donc selon lui « de les mettre à l’abri ».
Lutter contre la « violence des bangas »
François-Xavier Bieuville voit également dans ce décasage une façon de lutter contre l’insécurité. Il décrit le quartier de Mavadzani comme « une poche d’insécurité comme un certain nombre de quartiers à Koungou ». Une situation qui génère « un certain nombre d’exactions. On a ce que j’appelle la violence des bangas, des personnes qui descendent sur la route, qui font un barrage, qui volent des téléphones ».
Ce lundi matin, au premier jour de la démolition, un calme étonnant règne sur le site, seuls les sons de tractopelles se font entendre. Une ambiance très différente de celle de précédents décasages, en particulier celui de Carobolé en septembre 2021, durant lequel la mairie de Koungou avait été incendiée. Là, à Mavadzani, presque tous les habitants ont quitté leurs lieux de vie. Un calme permis grâce au renfort de deux escadrons de gendarmes mobiles, soit 144 militaires de plus. « Ils ont procédé à la sécurisation de la zone », explique Lucien Barth, commandant de la gendarmerie de Mayotte, venu sur le terrain ce lundi. « Au cours des dernières semaines, nous avons conduit beaucoup d’actions de sécurisation afin de prévenir toutes les actions d’exactions, de freinage de cette opération ou de vengeance de la part de délinquants qui voudraient éviter qu’elle ait lieu. » Les forces de l’ordre seront présentes 24h/24h jusqu’à la fin du décasage pour assurer leur mission. Les pouvoirs publics expliquent également ce bon déroulement par l’amélioration de la situation sécuritaire sur le territoire au cours des derniers mois. « Cela fait pratiquement neuf mois que je suis ici et Mayotte avance, l’île s’est apaisée sur le plan de la sécurité, on note une baisse de la délinquance générale. Nous avons encore des faits spectaculaires mais ils sont moins nombreux », se félicite François-Xavier Bieuville.
« C’est très compliqué d’aller habiter en Petite-Terre »
En descendant à travers le quartier, les mains sont nombreuses pour désosser les cases de fortune et dégager les morceaux de tôles. Le long du chemin escarpé, les habitations que l’on pouvait encore observer debout la veille ne sont plus que des tas de décombres, dans lesquels on devine plusieurs objets du quotidien, tels que des cartables, des chaussures, ou encore des ustensiles de cuisine. Des poules laissées derrière courent sur les restes des maisons de leurs anciens propriétaires. Après une marche rythmée par les signaux sonores des camions de chantier, les services de l’État arrivent aux logements d’urgence récemment inaugurés à Massimoni, en aval du bidonville. Là, une vingtaine de personnes ayant perdu définitivement leurs cases lundi matin ont trouvé un nouveau toit, pour au moins dix-huit mois, en échange d’un loyer allant de 50 à 150 euros par mois. « On a proposé cette solution à des personnes solvables », précise Psylvia Dewas, ajoutant que des hébergements gratuits mais pour des périodes plus courtes ont été proposés à d’autres. Le préfet a souhaité se rendre auprès des nouveaux locataires pour savoir comment se passaient leurs installations. « Nous n’avons pas l’électricité », se plaint l’un d’eux. Cette dernière a en effet dû être coupée pendant les travaux de démolition. Kalix, qui récupérait les clefs de son nouveau logement provisoire vendredi dernier, a commencé à installer ses affaires. « Pour l’instant, ça se passe bien », confie-t-il avant de se rendre à la permanence sociale pour finaliser ses démarches.
C’est là-bas que se rend ensuite le personnel de la préfecture présent ce lundi. Nous y rencontrons Nourdati Ahamadi, une habitante en difficulté face à la proposition de logement qui lui a été faite. « On m’a attribué une habitation en Petite-Terre ; mais c’est très loin pour mes enfants. J’en ai six, un est scolarisé au lycée de Mamoudzou Nord, un autre au collège de Majicavo et les autres sont à l’école de Koropa 3. C’est très compliqué d’aller habiter à Petite-Terre. » Par ailleurs, cette mère de famille sans emploi affirme devoir payer 200 euros de loyer, « pour moi c’est très difficile, car je suis célibataire, ce prix est très cher au vu de ma situation ».
Partir construire ailleurs
Certains habitants en situation régulière ont donc décidé de partir construire ailleurs, comme ceux en situation irrégulière, qui n’ont pas d’autres choix. Vendredi, ils étaient ainsi plusieurs à commencer à démolir leur maison de leurs propres mains, pour ne pas perdre la tôle et le bois sous les coups des engins de chantier. Pour éviter qu’un autre bidonville s’installe ailleurs, le préfet entend avoir recours aux opérations de flagrance. Lorsque la construction d’une nouvelle case de fortune est constatée, les forces de l’ordre ont 96 heures pour intervenir et la détruire, sans avoir à passer par les démarches prévues par la loi Elan.
Dans le cas de Mavadzani, la Ville de Koungou a acquis les treize hectares du site en recourant à la déclaration d’utilité publique (DUP) Vivien, qui permet d’exproprier les propriétaires pour raisons sanitaires. Cette loi a ainsi pour but de responsabiliser les propriétaires de terrains insalubres, notamment en retirant des indemnités qui leur sont versées le coût de la remise en état du site. La Ville de Koungou, une fois le foncier maîtrisé grâce à cette DUP, a pu demander à la préfecture d’enclencher la loi Elan pour procéder au décasage.
Les démolitions devraient être terminées au plus tard pendant les vacances de Noël, selon les prévisions des services de l’État. Vers lundi midi, une centaine de cases avaient déjà été détruites. Le terrain vierge doit à l’avenir servir à la construction de logements, projet piloté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Si aucune date ne peut encore être donnée concernant la pose de la première pierre du chantier, la préfecture assure que les procédures iront vite, le foncier étant déjà maîtrisé. Pour convaincre de leur volonté de construire, les membres de la préfecture se sont ensuite rendus à la cérémonie du premier coup de pelle de Carobolé, à Koungou (voir par ailleurs), où plus de trois ans après le décasage, les travaux commencent.
Le décasage de Mavadzani a commencé ce lundi matin

Le sud de Mayotte se distingue pour cette sixième édition
La cérémonie de remises des prix des sixièmes Trophées de l’environnement s’est déroulé, vendredi 29 novembre, dans la zone Nel à Kawéni. L’événement, organisé par la Somapresse (société éditrice de Flash Infos et Mayotte Hebdo) a mis à l’honneur le sud de Mayotte avec les récompenses attribuées à la commune de Bouéni (prix Mon village a du charme), à la CCSud (prix collectivité locale) et à Naïlane-Attoumane Attibou (prix de la personnalité)*.
Association : les Naturalistes de Mayotte
« Merci pour cette Semaine de l’environnement. Les associations environnementales n’ont pas toujours bonne presse, parce qu’on titille, on demande des rapports supplémentaires, des expertises, des études et on s’oppose aux interventions qui impactent les espaces naturels. »
Michel Charpentier, président de l’association.
Entreprises : Ecol’eau
« On vous remercie. Aujourd’hui, le grand gagnant, c’est l’environnement, qui est mis à l’honneur. On vend des filtres à eau, mais l’objectif, c’est d’initier un changement durable : on peut consommer différemment et protéger l’environnement. Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. »
Isaac Tamine et Nourdine Said Kalame, les cogérants.
Collectivités locales : communauté de communes du Sud
« C’est très important de se retrouver et de parler d’environnement. La CCSud s’est engagée depuis des années à travailler pour l’environnement et donc pour Mayotte. Pour mieux préserver l’environnement, il faut le connaître et l’’aimer. C’est le rôle de nos ambassadeurs. »
Bouchourani Colo, conseiller communautaire et élu de Bandrélé.
Scolaire : lycée des Lumières
« Ce sont mes deux collègues, qui en dehors de leurs heures de travail, prennent de leurs temps pour sensibiliser leurs élèves dans un lycée de plus de 1.200 élèves et notamment une classe de seconde. »
Le proviseur adjoint Jospeh Nzaou et les deux professeurs Alexis Schoone et Jocelyn Jackot.
Mon village a du charme : commune de Bouéni
« Encore merci. C’est un honneur parce que c’est une nouvelle catégorie et parce que l’environnement va nous porter à l’avenir, on en a besoin. Nous avons été nominés parce qu’il y a une opération « Sud fleuri ». Il y a beaucoup d’évènements organisés dans notre village. Nous faisons en sorte que vous continuez à venir sur Bouéni, notamment pour nos plages. »
Hadel Laou Madi, directeur général des services de la commune de Bouéni.
*Naïlane-Attoumane Attibou (prix de la personnalité) et le Parc naturel marin de Mayotte (Eaux et rivières) n’étaient pas présents lors de la remise de leurs trophées.
À Mavadzani, on se prépare au décasage imminent
Alors que le décasage du quartier informel de Mavadzani, à Majicavo-Koropa, doit commencer ce lundi (voir encadré), nous avons rencontré ce vendredi plusieurs des habitants dont la case doit être détruite. Reportage.
Le son des marteaux et le bruit de la tôle qui tombe résonnent dans le bidonville de Mavadzani, ce vendredi matin. Plusieurs habitants du plus grand quartier informel de Mayotte, situé sur les hauteurs de Majicavo-Koropa, ont décidé de démolir eux-mêmes leurs cases, plutôt que de laisser la tâche aux pelleteuses et perdre les matériaux qui leur serviront pour rebâtir une maison ailleurs. Car ce lundi, l’opération de décasage dans ce quartier de la commune de Koungou doit débuter. « On a commencé tôt ce matin », lance un des résidents en train d’apporter des plaques de ferraille vers un camion après avoir désossé sa maison. Sur les 474 habitations visées par l’opération, plusieurs dizaines auraient d’ores et déjà été désertées.
Si certains ont décidé de reconstruire ailleurs, d’autres attendent qu’on leur remette les clefs d’un des hébergements d’urgence récemment inaugurés à Massimoni, en aval du bidonville. Kalix, 21 ans, a reçu une proposition de relogement dans ce bâtiment avec sa mère et sa fratrie. Mais quand il voit la pièce quasi vide dans laquelle il va bientôt habiter avec six autres personnes, il s’inquiète. « Je ne comprends pas pourquoi ils cassent nos maisons. Ils ne construisent rien derrière après », s’interroge-t-il. Ce dernier nous conduit sur les hauteurs de Mavadzani, dans sa maison qui ne sera bientôt plus qu’un souvenir. Il est fier de présenter le pigeonnier qu’il a fabriqué, où logent également ses chèvres. « Mes pigeons, ce sont comme des fleurs, j’en ai parce que je trouve qu’ils sont jolis », commente-t-il en nous faisant visiter. Des animaux qu’il va devoir abandonner, ne pouvant pas les amener dans sa résidence temporaire. « Ce n’est pas juste ce qui arrive. Mais bon, on n’a pas le choix », se résigne-t-il.
« On a construit cette maison »
D’autres habitants dont la case a été marquée par un numéro, signe qu’elle est vouée à disparaître, ne se sont pas vu proposer de solution. En effet, le relogement n’est prévu que pour les citoyens français ou les étrangers en situation régulière. Rachida, la voisine de Kalix, est une des résidentes sans papier qui ne pourra compter que sur elle-même à partir de ce lundi. « Avec mon mari, on a construit cette maison », indique celle qui est arrivée à Mayotte, il y a treize ans, et qui habite dans cette case depuis 2014. C’est d’autant plus dur pour la maman de voir son fils détruire les murs qu’elle a bâti. « On s’était dit qu’un jour, on rachèterait ce terrain. Mais là on va en chercher un ailleurs pour enfin être chez nous », indique, entre deux coups de massue, le jeune homme qui a fait toute sa scolarité à Mayotte.
Même avec un titre de séjour, la solution n’est pas toujours évidente. Natacha, à la tête d’une famille de cinq, s’est aussi vu proposer un studio dans la résidence de Massimoni gérée par Coalia. Mais avant de devenir une voisine de Kalix, cette dernière attend de voir l’agencement de la pièce. « On doit payer environ 150 euros par mois, alors que je peux louer une autre case pour cent euros où je pourrais avoir plus d’intimité », raisonne celle qui n’arrive pas à se défaire de sa colère. « On nous traite comme des animaux. Mes enfants ont grandi dans ma maison, c’est traumatisant pour eux. »
Des relogements éloignés
Une de ses amies, qui l’a accompagnée devant la résidence, ne sait pas ce qu’elle va faire à partir de ce lundi, bien qu’elle soit sur la liste de celles et ceux qui ont droit à un hébergement de trois mois, renouvelable jusqu’à un an. « On m’a proposé un logement en Petite-Terre. Mais comment je fais, moi, avec mes enfants qui sont scolarisés à Koungou ? », questionne-t-elle, alors que la loi Vivien prévoit de proposer un hébergement d’urgence dans le secteur où la famille habitait jusqu’alors. Elle n’est pas la seule à qui on a proposé un logement éloigné. Petite-Terre, Kahani, Hajangoua… des domiciliations qui ont été refusées par les futurs décasés pour assurer la continuité de la scolarité de leurs enfants.
Alors qu’une partie des néo-résidents du bâtiment de Massimoni prend ses repères dans ce nouveau lieu de vie éphémère, un camion qui s’est rempli de tôles toute la matinée part en direction d’un nouveau quartier informel.
Ne pas revivre les débordements de Carobolé
Prévue de longue date, l’opération de Mavadzani va concerner 465 cases, soit la plus importante en termes de nombre d’habitats. Au vu de sa nature, il y a « un fort enjeu au sujet de la sécurité », admet Aurélien Diouf, le directeur de cabinet du préfet lors d’une conférence de presse, vendredi 29 novembre. Pour cette raison, le périmètre de la zone sera bouclé par des gendarmes, qui bénéficient du renfort de deux escadrons supplémentaires de gendarmes mobiles (soit 144 hommes) par rapport aux quatre qui sont en permanence à Mayotte. Les cases sont installées sur un site en relief rendant l’intervention plus complexe, celle-ci pourrait durer quinze jours. Suite au décasage, un projet d’aménagement est prévu sur ce foncier avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Du logement sera construit.
Alors que des heurts ont pu éclater lors des précédents décasages, le sous-préfet se veut rassurant et déclare que « l’expérience a parlé, nous en avons tiré les leçons ». A la préfecture, tout le monde a en tête le décasage de Carobolé à Koungou et l’incendie de la mairie qui avait eu lieu en septembre 2021. La municipalité espère d’ailleurs tourner définitivement la page en organisant, en même temps que celui de Mavadzani, une cérémonie pour le premier coup de pelle de Carobolé, ce lundi, à 10h. « Environ 420 logements créés, dont en accession, en locatifs (libre, social, très social, LLTSA) et des lots libres, plus de 2.000 m² de surfaces commerciales et services, une école, une crèche, une police municipale, un parc d’un hectare, des jardins, places publiques, espaces de jeux, etc », liste la commune qui a prévu un direct sur sa page Facebook, à partir de 10h.
Césem : « Notre institution a su évoluer et s’adapter aux défis »

C’était une plongée dans le temps, ce vendredi matin, au séminaire des 20 ans du Césem. Dans l’auditorium de la Technopôle de Mayotte, à Dembéni, plusieurs anciens du conseil économique, social et environnemental de Mayotte ont rappelé leurs débuts, quelques minutes après les discours des officiels.
Vingt ans après sa naissance, le Césem (conseil économique, social et environnemental de Mayotte) a jeté un œil dans son rétroviseur pour voir tout ce qu’il a accompli, ces jeudi et vendredi. Sur ces deux jours, c’est au cours du deuxième que le dernier né des Ceser (dans les autres territoires, ce conseil existe à l’échelle régionale) a décidé de faire une cérémonie protocolaire où les qualificatifs n’ont pas manqué pour cette structure qui est émet des avis pour aider le conseil départemental de Mayotte à prendre des décisions. « Une institution essentielle de notre territoire » pour Moujdibou Saïdi, le maire de Dembéni et président de la Cadema (communauté d’agglomération de Dembéni-Mamoudzou), « deux décennies de travail acharné », décrit Zamimou Ahamadi, la vice-présidente du Département de Mayotte. « En vingt ans, notre institution a su évoluer et s’adapter aux défis qui se sont présentés », souligne aussi Abdou Dahalani, l’actuel président du Césem, qui a fait part « d’un sentiment de fierté » et rappeler le rôle de l’instance « dans le processus de départementalisation ». « Cadres-dirigeants dans leur grande majorité, les 32 membres du conseil ont été tous animés d’une forte envie de faire réussite Mayotte et les Mahorais », rappelle-t-il.
Mais aux vingt ans du Césem, il était aussi question d’avenir. Via une vidéo, Thierry Baudet, le président du Cese (l’équivalent national du conseil) a indiqué être particulièrement attentif aux problématiques de Mayotte comme l’eau ou la loi-programme. François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, voit plusieurs points communs entre sa fonction et le Césem, « garantir le dialogue politique sur le territoire », « faire fonctionner le monde économique » et « assurer le dialogue avec les syndicats », les 32 membres du Césem étant issus du monde syndical et patronal du territoire.
« A vingt ans, on découvre tout. A vingt ans, le Césem a toute la vie devant lui », estime le représentant de l’État. « La jeunesse du Césem, ce n’est pas la seule de Mayotte. La jeunesse de Mayotte, elle est devant nous, elle nous regarde. Et cette jeunesse, elle est attentive à ce que nous faisons. »
Des débuts compliqués
Plusieurs des anciens membres du conseil (ou encore actuel) ont témoigné de son histoire. Ainsi, Soulaïmana Moussa en a été le premier président. Le patron de l’entreprise MCTP se souvient des débuts compliqués du conseil. « C’était un combat pour avoir un budget, du matériel, des bureaux », rappelle-t-il. « A l’époque, le Département n’acceptait pas les reproches. » Il parle « d’un travail collectif qui n’était pas toujours facile » et revient sur son combat pour faire que le Cesem se rapproche le plus des Cese déjà existants depuis 1982 (et la loi de décentralisation). La collectivité mahoraise, qui était appelée encore conseil général et était piloté par Saïd Omar Oili, n’avait pas trop le choix. Son prédécesseur, Younoussa Bamana, avait lancé la création du Césem par obligation. « Il fallait l’avis d’une Cese pour valider le plan d’aménagement et de développement durable (PADD) de Mayotte », redonne comme contexte Mohamadi Toumbou-Dani, qui y représentait la Caisse de prévoyance (l’ancienne CSSM). « Le Césem ne nous ratait jamais quand on faisait le budget, pour nous dire : « attention, la direction que vous prenez, ce n’est pas la bonne. Il nous proposait des solutions » », concède, de son côté, le sénateur mahorais Saïd Omar Oili via un message vidéo.
Beaucoup ont rendu également hommage à Faouzia Kordjee, présente dans la salle. « Quand d’autres étaient prêts à en découdre, c’était la maman qui nous calmer », fait remarquer Attoumani Harouna, qui est toujours au Césem aujourd’hui, où il représente les acteurs du tourisme.
La créativité et le talent au rendez-vous du Start-up week-end

En fin de semaine se déroulait le Start-up week-end à Pamandzi, 54 heures pour créer un business. Parmi les trois lauréats retenus par le jury, un vise à valoriser la filière ylang, un autre entend fournir des services numériques innovants et un autre veut lancer un parc de loisirs couvert pour enfants.
Apprentis d’Auteuil : « On observe une remobilisation en faveur de la jeunesse »

Le service de prévention et d’éducation spécialisée des Apprentis d’Auteuil a célébré ses cinq années d’exercice sur le territoire, vendredi 29 novembre, à Mamoudzou. 8.000 jeunes ont pu être sensibilisés grâce à leurs actions. Une activité saluée par les services du Département et de la préfecture de Mayotte.
« Les jeunes nous considèrent comme des héros », souligne Salim Abdou, éducateur de la prévention spécialisée au sein de la Fondation des Apprentis d’Auteuil à Mayotte. Dans la cour intérieure de l’église Notre-Dame-de-Fatima à Mamoudzou, située au 7, boulevard Halidi Sélémani, celle-ci célébrait cinq ans d’engagement en prévention spécialisée. Partenaires, accompagnateurs et bénéficiaires se sont réunis pour fêter cet événement autour d’un gâteau d’anniversaire. Plus de 8.000 jeunes sur le territoire ont été aidés depuis ses débuts.
Comme Fouad Abou, 17 ans, qui est suivi depuis un an. Grâce au partenariat des Apprentis d’Auteuil à Mayotte, il a été sélectionné pour participer à une initiative de Clowns sans frontières et a pu s’initier à l’art du clown. « Nous nous produisions devant des gens. J’ai aimé les faire rire. Nous avons reçu un certificat et une médaille pour cela », raconte-t-il. À demi-mot, il avoue qu’il souhaiterait un jour, vivre de cette passion.
Au cœur de ces actions, on retrouve les éducateurs de prévention spécialisée, dont la mission est d’aller à la rencontre des jeunes en situation d’errance dans les quartiers. Ils interviennent dans les hauteurs de Kawéni, M’tsapéré, Tsoundzou ou encore de Labattoir. Salim Abdou partage son expérience dans son nouveau métier après avoir été formateur dans l’association : « Sur le terrain ? Il ne m’est jamais rien arrivé. Notre structure est bien identifiée. La plupart du temps, les jeunes se sentent rejetés et souhaitent simplement qu’on les écoute ». Il apprécie le lien qu’il réussit à tisser avec une partie de la jeunesse qui souffre de grandes précarités. « Un jour, mon scooter a été volé alors que j’intervenais à Kawéni. Quelques jours après, ils me l’ont rendu. Il n’était plus en un seul morceau, mais au moins, il roulait encore », raconte-t-il. Malgré cette mésaventure, son enthousiasme pour son métier reste intact.
« Des acteurs actifs sur le terrain »
Ces actions de prévention spécialisée sont reconnues par Laurent Alaton, le sous-préfet chargé de la cohésion sociale à la préfecture de Mayotte. « Avoir des éducateurs présents sur le terrain, notamment en fin de journée ou le soir, comme ceux des Apprentis d’Auteuil, c’est essentiel. Une partie de notre jeunesse va bien, mais une autre est à la dérive. Il faut aller chercher ces jeunes dans les villages pour créer un lien de confiance, ce qui leur permet de rebondir. » Cette mission est également saluée par les services du Département. Ahmed Djoumoi Abdullah est chargé de mission au sein de la direction de la protection de l’enfance. Il félicite ces cinq années d’action préventive menées par l’association : « Nous avons d’abord traversé la période du Covid-19, qui a été difficile pour les professionnels. Depuis, on observe une remobilisation en faveur de la jeunesse et des familles. C’est encourageant de voir des acteurs actifs sur le terrain ».
Les services de prévention spécialisée des Apprentis d’Auteuil souhaitent encore prolonger leur mission.
L’eau non-conforme à Passamaïnty et les deux Tsoundzou
« Dans le cadre du contrôle de la qualité de l’eau, des analyses font état ce jour d’une non-conformité de la qualité de l’eau sur le système de Passamaïnty. Ces résultats imposent de prendre des mesures de précaution pour garantir la potabilité de l’eau consommée sur le réseau », prévient la Société mahoraise des eaux, dans un communiqué envoyé ce samedi. Les trois villages de Passamaïnty, Tsoundzou I et Tsoundzou II sont concernés. Il y est demandé à l’ensemble de la population de ces villages de faire systématiquement bouillir l’eau, ceci permettant de la stériliser et d’éliminer ainsi toutes les bactéries présentes. « L’eau bouillie peut ainsi être utilisée pour boire, faire à manger et se brosser les dents, sans aucun danger pour la santé. Elle doit être stockée dans un récipient dédié, conservée à l’abri de la chaleur et peut être utilisée pendant 48 heures », ajoute le délégataire du syndicat Les Eaux de Mayotte, avant de prévenir que de nouveaux contrôles sont en cours pour suivre l’évolution de la situation.
Le gasoil a augmenté de trois centimes au 1er décembre
Depuis ce dimanche 1er décembre, de nouveaux tarifs sont en vigueur dans les stations-services, les automobilistes roulant au gasoil vont voir un chiffre augmenté de trois centimes d’euros, le prix d’un litre passant de 1,45 à 1,48 euro. Le gasoil marin connaît la même augmentation (1,08 euro par litre), tandis qu’elle est d’un centime pour le pétrole lampant (1,26 euro par litre). L’essence et le mélange détaxé enregistrent au contraire une baisse d’un centime et sont respectivement à 1,74 euro par litre et 1,20 euro par litre.
« Pour le mois de décembre 2024, malgré une baisse des cours moyens mondiaux des produits pétroliers (-5,57% pour l’essence et +1,56% pour le gazole), le prix des carburants à base de gazole augmente légèrement. Cela s’explique par la dépréciation de l’euro par rapport au dollar (+2,59%) », explique la préfecture de Mayotte. Le prix de la bouteille de gaz de douze kilogrammes, lui, n’évolue pas (25 euros).
Les élections à l’Université de Mayotte devront se refaire
Les 8 et 9 novembre, les personnels de l’Université de Mayotte ont procédé à l’élection de ses représentants des personnels et des usagers des conseil d’administration, à la commission de la formation et de la vie universitaire, ainsi que celle de la recherche du conseil académique. Un scrutin entaché d’irrégularités selon un professeur qui a saisi la commission de contrôle des opérations électorales de l’établissement situé à Dembéni. Celle-ci ne lui a pas donné raison sur tout, mais a reconnu qu’il y avait lieu d’annuler les élections, le 22 novembre.
Plusieurs éléments ont motivé cette décision. Il y a déjà la connaissance tardive des candidats, puisque le dépôt des candidatures a pu se faire jusqu’au 2 novembre et la mise en ligne des professions jusqu’au 4 novembre, soit à quatre jours seulement du scrutin. Plusieurs professeurs ont également voté alors qu’ils n’exerçaient pas encore à l’Université au moment du vote, quand un autre avait dépassé l’âge pour être enseignant-vacataire (« La circonstance, selon laquelle il aurait été recruté en tant que chef d’entreprise, recrutement non soumis à la limite d’âge, n’est clairement pas établie »). Enfin, un professeur qui a présenté, le dernier jour, une liste comportant son seul nom a été écarté par l’Université de Mayotte parce qu’elle pensait que celle-ci était irrecevable. En réalité, il pouvait très bien se présenter. « Il ressort des dispositions précitées des articles L.719-1 et D.719-2 du code de l’éducation que si l’élection du collège A s’effectue bien au scrutin de liste, les listes peuvent être incomplètes. Dès lors, le président de l’Université de Mayotte ne pouvait écarter la liste du professeur pour le seul motif d’incomplétude de celle-ci », confirme la commission.
Inscriptions ouvertes pour la rentrée 2025-2026 à Mamoudzou
La ville de Mamoudzou informe la population que la période d’inscription des enfants à l’école pour la rentrée 2025-2026 sera ouverte du 2 décembre 2024 au 28 mars 2025. Les parents peuvent inscrire leurs enfants sur rendez-vous dans l’antenne du service scolaire de leur circonscription. Les parents (ou responsable légal) peuvent prendre rendez-vous, du lundi au jeudi de 8h à 12h et le vendredi de 8h à 11h, par téléphone avec le référent de la circonscription de leur lieu d’habitation. Circonscription nord
Kaweni, Mamoudzou : 0639 992859 / 0269637739, circonscription centre, Cavani, Mtsapéré, Doujani : 0269 637690 / 0269637691, circonscription sud : Passamaïnty, Tsoundzou, Vahibé. : 0269665165 / 0269665162.
Ou bien ils peuvent s’inscrire à distance en envoyant les documents numérisés par email. Les parents (ou responsables légaux) peuvent adresser l’ensemble des documents d’inscription dûment remplis et numérisés à l’adresse email de la circonscription de leur lieu d’habitation. Circonscription nord Kaweni, Mamoudzou : inscriptionsnord@mamoudzou.yt, Circonscription centre Cavani, Mtsapéré ; Doujani : inscriptionscentre@mamoudzou.yt, circonscription sud : Passamaïnty, Tsoundzou, Vahibé : inscriptionssud@mamoudzou.yt
L’ensemble des documents d’inscription est disponible ici : www.mamoudzou.yt/mamoudzou-moi/enfance-et-education/inscription-scolaire/
La quatrième édition de « Momojou en fête » dès ce mardi
Pour les fêtes de fin d’année, la Ville de Mamoudzou organise la quatrième édition de « Momojou en fête » du 3 au 8 décembre. La place de la République accueillera un village de plus de 80 exposants composés d’artisans, entrepreneurs, commerçants et associations exerçant dans l’artisanat d’art, la couture, la cosmétique locale, le secteur agricole et l’agro transformation. Cette année, l’événement propose un programme riche en animations traditionnelles et concerts d’artistes locaux. À l’affiche, retrouvez Daday, Npro Game et Youbee. Cette initiative vise à mettre en avant le savoir-faire mahorais et permet aux habitants de soutenir l’économie locale tout en divertissant en famille.
Quatrième édition du Tournoi Foot espoir les 14 et 15 décembre
L’association Petite-T’espoir organise la quatrième édition du Tournoi Foot espoir, les 14 et 15 décembre. Cet événement a pour but, dans un contexte très tendu, de partager des moments d’échange et de convivialité entre les jeunes issus des quartiers sensibles de Petite-terre et toutes les institutions de l’uniforme, de mettre en lumière le vivre-ensemble, renforcer les liens sociaux et promouvoir l’unité par la pratique du gootball en salle.Le tournoi se déroule au plateau polyvalent La Ferme Labattoir samedi 14 et dimanche 15 décembre de 7h à 17h .Inscriptions : 06 93 44 44 24 ou 06 39 39 63 17, petite.tespoir@gmail.com
Football : l’Espérance d’Iloni propulsée en Régional 1
L’équipe de football l’Espérance d’Iloni accède en Régional 1 pour la première fois de son histoire. Un moment inoubliable pour le manager de l’équipe, Mlamali, qui a propulsé ses joueurs de la troisième division au titre de champion de R2 cette saison. Pour la Ville de Dembéni, qui s’exprime sur les réseaux sociaux, « cette victoire restera gravée dans les mémoires comme un symbole de persévérance, de passion et de détermination ».
La montée tombe également à pic puisque le club peut déjà compter sur son tout nouveau terrain synthétique pour continuer à briller la saison prochaine.
Dernière formation de l’année pour observer les mammifères marins
L’association Ceta’Maore propose sa dernière formation de l’année 2024 pour devenir observateur en mer le samedi 7 décembre, dans les locaux de la Cadema, à Mamoudzou, de 8h30 à 13h. Cette formation, réservée aux adhérents de l’association, permet de découvrir les méthodes de suivi des mammifères marins à l’échelle mondiale et leur application sur le terrain à Mayotte, avec le protocole Wujua. Cette formation est nécessaire pour participer aux sorties en mer de suivi des cétacés. Il est possible d’adhérer à l’association et de régler les 20 euros de participation pour la formation en suivant le lien HelloAsso disponible sur la page Facebook de l’association. Les places sont limitées à 25 participants.
Les Prix de l’excellence économique remis ce mardi aux lycéens
La cérémonie de remise des Prix de l’excellence économique aura lieu le mardi 3 décembre à 9h dans les locaux de l’Iedom (Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer), rue de la Préfecture, à Mamoudzou. Organisé sous l’égide de la Banque de France, de l’Iedom, de Citéco et du ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse, ce prix vise à promouvoir l’excellence dans les enseignements d’économie de la série STMG (Science et technologies du management et de la gestion). Trois lauréats vont être récompensés parmi plus d’une centaine d’élèves qui ont participé à l’épreuve du concours le 20 novembre dernier.
Le Mahorais Ibrahim Oili récompensé à l’Élysée
Ibrahim Oili est lauréat du Prix France Travail de Talents des Cités pour son entreprise SOA, de réparation, réemploi et recyclage d’appareils électroménagers à Mayotte. L’entrepreneur de Bandraboua a été récompensé à l’Élysée, mercredi 27 novembre, en présence du président de la République, Emmanuel Macron. Le prix s’accompagne d’une subvention de 4.000 euros pour financer son entreprise.
« Aujourd’hui, grâce à cette victoire, il incarne l’espoir et le potentiel de la jeunesse mahoraise, un véritable modèle à suivre pour les générations futures. Félicitations pour ce parcours inspirant et cette belle reconnaissance ! », a réagi le Département de Mayotte. La députée Estelle Youssouffa, qui était présente lors la remise des prix, s’est dit « très émue d’avoir pu assister à cette célébration qui salue ce jeune entrepreneur qui permet de réparer les machines usagées, qui crée des emplois et du savoir-faire ».