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L’état des écoles primaires de Dembéni provoque la colère des parents et des enseignants

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À Tsararano ce lundi matin, les enseignants ont exercé leur droit de retrait pour protester contre l’état des locaux.

Deux écoles de la commune de Dembéni étaient fermées ce lundi matin. À l’école T7 de Tsararano, les enseignants ont exercé leur droit de retrait tandis qu’à Iloni, ce sont les parents eux-mêmes qui ont bloqué l’école. Le tout sensiblement pour les mêmes raisons : l’état de vétusté des locaux ainsi que leurs manques d’hygiène et de sécurité ne permettant pas aux élèves et aux professeurs de travailler dans de bonnes conditions.

Lundi matin dès 7h, un groupe de parents d’élèves campe devant l’école primaire d’Iloni. Les deux portails cadenassés et enchaînés empêchent quiconque d’y entrer. Leurs raisons ? Protester contre l’état de délabrement des locaux de l’école qui n’a même pas l’électricité. « Par temps de pluie, nos enfants n’arrivent même pas à voir ce qui est écrit au tableau ou dans leurs livres », explique Halim, le papa de deux petits scolarisés dans cet établissement. « Nous avions déjà alerté la mairie à ce sujet avant les vacances de mars, mais malgré les promesses, rien n’a été fait alors ça suffit ! » D’autant plus qu’à ce problème d’électricité viennent s’ajouter des soucis de sécurité. L’un des murs barrant l’accès de l’école s’est effondré, facilitant ainsi les intrusions. « La dernière fois, un délinquant a pénétré dans l’enceinte et a poursuivi l’un des enfants. Heureusement que le directeur s’en est aperçu et a pu lui porter secours », raconte encore Halim. Par ailleurs, cet effondrement a pour conséquence que les barbelés, censés éviter justement ces déconvenues, se trouvent désormais au sol, risquant de blesser les enfants.

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Les parents d’élèves de l’école d’Iloni ont posé une lourde chaîne sur le portail de l’école pour empêcher
quiconque d’y entrer.

L’hygiène dans les toilettes, régulièrement inondées, est également problématique et l’école ne bénéficie même pas de photocopieur pour permettre aux professeurs de travailler correctement. Les parents pointent aussi du doigt le manque de sûreté aux abords de l’école. « La route est dangereuse, il faudrait que la mairie mette des agents pour garantir la sécurité de nos enfants », poursuit Halim. Toujours à Dembéni, l’école de Tsararano souffre peu ou prou des mêmes problématiques, d’où le droit de retrait de ses enseignants ce lundi. Toutefois, le directeur ne peut s’exprimer plus largement sur ce sujet polémique, faute d’autorisation de la part de sa hiérarchie.

Quelques réponses apportées aux parents

Face à cette grogne, Moudjibou Saïdi, le maire de la commune, décide de se rendre dans la matinée à l’école d’Iloni pour tenter de calmer les esprits des parents contestataires. « Il va engager les travaux électriques dès ce mardi et fournir un photocopieur », relate le porte-parole. Autre promesse : l’installation dans les plus brefs délais des nouveaux sanitaires déjà réceptionnés. En revanche, aucune annonce relative aux problèmes sécuritaires ! Les parents restent donc sur le qui-vive. « Nous lui laissons jusqu’à la fin de la semaine pour trouver une solution, sinon nous recommencerons nos opérations de blocage », indique Halim.

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L’un des murs extérieurs de l’école d’Iloni s’est effondré depuis longtemps, menaçant la sécurité des enfants.

Si l’état des locaux des écoles du premier degré est une compétence qui relève de la commune, le recteur Gilles Halbout accorde son soutien aux enseignants de Tsararano, qui exigent des conditions de travail dignes. « Je suis solidaire de leur cause, mais pas de leur façon de faire. Je condamne en effet la fermeture des écoles en l’absence de danger imminent », déclare-t-il. Il confie en outre qu’une partie des fonds européens pouvait être transférée aux collectivités pour réaliser des travaux dans les établissements scolaires, mais que très peu de mairies en avaient fait la demande. « C’est déplorable, car nous allons devoir rendre cet argent à l’Europe », regrette Gilles Halbout, tout en précisant par la même occasion que Dembéni fait partie des bons élèves dans ce domaine. « Le dossier a enfin été remonté, mais à cause des nombreux changements de personnels et autres tracas administratifs, cela a pris beaucoup de temps », précise le responsable de l’académie. Une manne financière qui pourrait permettre d’atténuer les tensions dans un avenir plus ou moins proche.

“Si j’avais le film sur mon téléphone, je voudrais le revoir tous les jours”

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Jeune acteur de "Tropique de la violence", Fazal Bacar-Moilim est actuellement au RSMA de Combani.

Tourné à Mayotte, “Tropique de la violence” est arrivé sur les écrans de métropole, la semaine dernière. Un événement important pour Fazal Bacar-Moilim à qui le réalisateur Manuel Shapira a confié le rôle important de Bruce, le caïd. Rencontre avec le jeune homme de 20 ans, aujourd’hui au régiment du service militaire adapté (RSMA) à Combani.

À travers l’écran, il joue Bruce, un garçon plein d’assurance, autoritaire et manipulateur. Un méchant qui prend un malin plaisir à entraîner Moïse, le personnage principal de “Tropique de la violence”, dans le milieu difficile des bandes de Kawéni. Dans la vraie vie, Fazal Bacar-Moilim est davantage un jeune timide de 20 ans, encore hésitant face aux questions. “C’est un faux timide, prévient toutefois Chakri, son ami, lui aussi acteur dans l’adaptation du livre de Natacha Appanah, projetée dorénavant en métropole. Il n’a pas l’habitude de parler avec des étrangers. Il ne se comporte pas comme ça avec ses copains. Il est même plutôt rigolo.”

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L’acteur joue Bruce, le caïd qui accueille le jeune Moïse dans sa bande de Kawéni.

Confirmant l’analyse de son copain, Fazal a beau répondre “rien du tout” quand on lui demande ce qui a changé dans sa vie avec ce film, il ne cesse d’esquisser un sourire quand on en parle. Faire un film, il ne l’avait jamais imaginé avant de rencontrer le réalisateur Manuel Shapira alors qu’il traînait à Kawéni, là où il vit toujours avec sa mère. “Je me suis dit que ça serait bien de le faire. C’est quand même le premier film fait à Mayotte”, se souvient-il. Épaté par la façon dont il a joué pendant les essais au lycée des Lumières, Manuel Shapira lui a confié le rôle du chef de bande. Le comédien Dali Benssalah, qui sortait pourtant du tournage du dernier James Bond, s’est dit aussi “bluffé” par le garçon. Un compliment qui arrache à nouveau un sourire à ce dernier.

“Ça me rappelle quand on faisait du business”

Avec sa voix grave, son vécu, son accent marqué et hésitant, Fazal s’est approprié facilement son personnage. La drogue, les vols, les bandes, il a connu ça lui-même. “Il y a des scènes qui me rappellent quand on faisait du business”, admet-il. Le tournage à Mayotte et à La Réunion n’a pas été pourtant une colonie de vacances avec ses copains. Il a dû apprendre son texte, des répliques souvent beaucoup plus longues eu égard de l’importance de son personnage. Une vraie difficulté pour celui qui a arrêté l’école en cinquième sans savoir lire et écrire. Alors que le réalisateur lui a proposé le rôle de Bruce, le garçon avait alors demandé à pouvoir apprendre le temps du tournage.

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Fazal partage l’affiche avec Dali Benssalah, l’un des méchants du dernier James Bond.

Pudique, cette aventure l’a beaucoup marquée. Il voit d’ailleurs ou discute souvent avec les autres acteurs du film. “On est resté amis. Ça m’a permis de connaître de nouvelles personnes, les producteurs, les acteurs, des gens de métropole, de La Réunion”, fait-il remarquer. Le résultat de son travail aussi, il en est très fier. Même après avoir vu plusieurs avant-premières, il ne s’est pas lassé et attend la première occasion pour se le repasser. “Si j’avais le film sur mon téléphone, je le regarderais tous les jours’, explique-t-il.

Un nouveau statut dans son quartier

Et chez lui, à Kawéni, il a vu la différence avec le regard que lui portent les autres. En effet, l’équipe du film avait organisé une séance en plein air dans son village, le vendredi 4 février. Sa famille, ses amis ont pu voir ce dont il parlait depuis un an et demi. “Depuis, les gens me demandent des photos”, raconte-il, sourire aux lèvres. “Dès qu’on me reconnaît dans la rue, on me dit : “ça va la star ?””

Aujourd’hui au régiment du service militaire du service adapté (RSMA) de Combani, le jeune homme vient de commencer une formation de maçon-carreleur, qu’il doit terminer en fin d’année. Une autre vie bien cadrée et loin de la rue, mais aussi loin des plateaux de cinéma. Pourtant, si on lui proposait, “j’en referais”, assure-t-il, avant de reprendre le chemin de la caserne.

Philippe Martinez : « Nous sommes toujours dans un département de la République qui n’a pas les mêmes lois que les autres »

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Arrivé dimanche 27 mars à Dzaoudzi, le secrétaire général de la confédération générale du travail profite de son déplacement de deux jours à Mayotte pour rencontrer les travailleurs et les institutions de l’île. En poste depuis sept ans, le syndicaliste s’était déjà rendu dans le 101ème département français en 2018.

Flash Infos : Quel est l’objectif de votre venue à Mayotte ?

Philippe Martinez : Je suis venue sur l’île il y a trois ans et demi, aujourd’hui je me rends à nouveau dans ce territoire afin de voir les évolutions et me rendre compte par moi-même de la situation. Ce qui pour moi est tout naturel pour un syndicaliste qui s’intéresse à ceux qui travaillent.

FI : Comme vous l’avez rappelé, vous êtes venus rencontrer les travailleurs mahorais il y a un peu plus de trois ans, quels constats pouvez-vous faire aujourd’hui ? Qu’est-ce qui a changé ?

P.M. : Je n’ai noté pratiquement aucune avancée. Il y a toujours autant de discriminations à Mayotte. Que ce soit en termes de droit social, de salaire ou encore concernant les retraites. Nous sommes toujours dans un département de la République qui n’a pas les mêmes lois que les autres. La principale avancée que nous pouvons souligner concerne la mise en place du conseil des prud’hommes en début d’année, mais qui a encore quelques difficultés à se mettre en place.

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FI : Vous avez rencontré ce lundi le préfet de Mayotte, délégué du gouvernement, Thierry Suquet. Quelle a été la teneur de vos échanges ?

P.M. : Mon entretien avec Thierry Suquet a été l’occasion de réaffirmer certaines choses, notamment le fait que nous n’avons pas besoin d’une loi Mayotte pour réaffirmer le code du travail sur le territoire. Une loi qui traite des problématiques locales a un sens, en revanche le droit devrait s’appliquer dans le 101ème département français comme partout ailleurs et avec lui les conventions collectives ou encore le montant du salaire minimum. Nous avons eu un débat très intéressant.

FI : Alors que nous sommes en pleine période électorale, votre venue a-t-elle un lien avec le calendrier présidentiel ?

P.M. : Ma présence à Mayotte n’a rien à voir avec les élections. Des rencontres avec les différents syndicats ont lieu régulièrement à Paris. Nous sommes en lien constant avec les représentants de la CGT au niveau local afin de porter leur voix. Plus nous nous voyons, plus nous progressons. Comme les départements d’Outre-mer sont très loins, parfois ceux qui nous gouvernent les oublient et nous devons faire remonter les problèmes jusqu’à la capitale.

FI : Globalement, vous tirez un bilan assez pessimiste de votre visite au sein du 101ème département, qu’espérez-vous pour l’avenir des travailleurs mahorais ?

 P.M. : J’espère que les choses vont bouger et que les conventions collectives vont pouvoir être appliquées comme elles devraient déjà l’être. J’ai rencontré un échantillon représentatif de travailleurs : dans l’éducation, la santé, à la prison, au conseil départemental, au port de Longoni, mais aussi dans le privé. Les mêmes problèmes liés aux salaires, aux retraites et à une forme d’autoritarisme patronal dans le privé reviennent toujours. J’ai eu des échanges très intéressants avec mes interlocuteurs qui montrent la réalité du monde du travail ici.

Retour sur terre pour les nageurs de l’hippocampe tour

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Les athlètes de l’hippocampe tour ont terminé leur épopée aquatique dimanche 27 mars. Partis de la plage de N’Gouja le 25 mars à 17h15, les sportifs ont relié ce même rivage deux jours plus tard à 14h30 après pas moins de 127 km autour de l’île. Dans un lagon pas toujours turquoise ce week-end, les quatre nageurs, trois femmes et un homme, ont marqué l’histoire du territoire en étant les premiers à se lancer dans une telle aventure. Pour que le rêve devienne réalité, ils ont été accompagnés et soutenus par trois kayakistes, quatre logisticiens et des équipages du service départemental d’incendie et de secours mais aussi de la société nationale de sauvetage en mer. Une belle mise en valeur pour le lagon et la nage en eau libre, qui continuera à couler des jours heureux à Mayotte.

Une conférence du Parc marin sur « L’impact du volcan sous-marin sur les écosystèmes profonds »

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Le Parc naturel marin de Mayotte vous convie ce jeudi 31 mars à 18h au restaurant la Croisette à Mamoudzou pour rencontrer les experts de l’Institut français de la recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) qui démarrent l’exploration des écosystèmes profonds liés au volcan

Exploration des grandes profondeurs sur différents sites autour du volcan sous-marin, définition des habitats, présentation des moyens d’observation des espèces associées, hypothèses à vérifier sur les prochaines missions… Le rendez-vous du Parc va vous permettre d’entrer en contact avec la démarche scientifique mais également avec ces milieux très particuliers, à l’aide d’outils pédagogiques : maquette du volcan, vidéo d’exploration en réalité virtuelle, jeu des boites mystères, exposition…

La conférence pédagogique évoquera « L’impact du volcan sous-marin sur les écosystèmes profonds » à travers divers moments d’échanges : l’introduction par le directeur délégué du Parc, Christophe Fontfreyde, la projection du film « Une mission scientifique à la découverte du volcan sous-marin » réalisé par Pascal Créségut pour l’Ifremer, la diffusion de vidéos des habitats explorés autour du volcan sous-marin de Mayotte et de la zone du fer à cheval lors de la mission GeoFLAMME 2021, commentées par Marjolaine Matabos et Pierre-Marie Sarradin, de l’unité mixte de recherche biologie et écologie des écosystèmes marins profonds à l’Ifremer. Il y aura également une table ronde pour échanger avec les intervenants et des ateliers participatifs pour apprendre ou se rappeler les bases de la démarche scientifique, visiter une source hydrothermale en réalité virtuelle, comprendre le fonctionnement des outils d’exploration de ces milieux extrêmes, et toucher du doigt les conclusions de l’exploration GeoFLAMME qui permet de formuler des hypothèses pour ensuite aller faire les observations afin de construire la connaissance.

92.000 électeurs inscrits sur les listes électorales

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Au 9 mars 2022, 92.000 électeurs sont inscrits sur une liste électorale principale d’une commune de Mayotte. Depuis le 24 mai 2021, fin de la période d’inscription avant les élections régionales et départementales, le nombre d’inscrits a augmenté de 1.300 personnes (+ 1.5%). D’un côté, 5.670 personnes ont été inscrites ou réinscrites sur la période, dont 2.640 jeunes, nés en 2003 et début 2004, inscrits d’office sur les listes électorales. De l’autre, 4.400 personnes ont été radiées des listes électorales, dont 350 pour cause de décès. Le solde net lié à la démographie (différence entre le nombre de jeunes atteignant l’âge électoral et les décès) est donc positif : + 2.290. Il explique l’essentiel de la hausse du nombre d’inscrits sur les listes électorales. En contrepartie, le nombre d’inscrits volontaires sur listes électorales (2.750) est inférieur au nombre de radiations liées à un déménagement (3.950).

On compte un peu moins de femmes inscrites sur les listes électorales que d’hommes : elles représentent 49,3 % des électeurs à Mayotte, qui est le seul département de France où le corps électoral est majoritairement masculin. En lien avec une population bien plus jeune qu’ailleurs, le corps électoral mahorais l’est également : 38% des inscrits sur listes électorales ont entre 18 et 29 ans (19 % au niveau national), tandis que 5% ont 70 ans et plus (20% au niveau national).  Mamoudzou est la commune qui compte le plus d’électeurs inscrits (16.500), suivie par Koungou (6.500) et Dzaoudzi (6.200).

Covid-19 : légère hausse des indicateurs

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En semaine 11, avec 46 confirmés, le taux d’incidence s’élevait à 16.5 cas pour 100.000 habitants, soit une hausse de 10% par rapport à la semaine précédente. Les derniers résultats de criblage font état d’une circulation évocateurs du variant Omicron à 100% avec le sous-lignage BA.1.

Avec 962 tests pour 100.000 habitants en semaine 10, le taux de dépistage passait sous la barre des 1.000 tests pour 100 000 habitants pour la première fois depuis la semaine 23 de l’année 2021. En semaine 11, il avait légèrement augmenté (+3%) et s’élevait à 993 tests. Le taux de dépistage avait progressé dans toutes les classes d’âges à l’exception des plus de 65 ans, où il a baissé de 10%. En semaine 11, le taux de dépistage était supérieur à 1.400 tests chez les plus de 15 ans et inférieur à 150 tests chez les 0-14 ans.

Toutefois, le dernier passage aux urgences remonte à la semaine 6. Il n’y a aucune nouvelle admission à l’hôpital pour Covid-19 au centre hospitalier de Mayotte depuis la semaine 8 et aucun cas n’est actuellement hospitalisé.

Le pont de Mangajou fermé de 21h à 4h30 du lundi 28 mars au vendredi 8 avril

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Ce lundi 21 mars, une phase importante du chantier s’est terminée avec l’ouverture à la circulation du pont de Mangajou sur une voie par alternance. La dernière phase est maintenant entamée avec la démolition de la déviation provisoire pour terminer les travaux de finition que sont le revêtement de chaussée, les trottoirs et les divers équipements de sécurité de l’ouvrage. Afin de rattraper le retard dû aux importantes précipitations de début mars qui ont engendré des dégâts assez importants sur les travaux déjà réalisés, il a été demandé à l’entreprise de travailler également de nuit depuis le début de semaine dernière. L’ouverture totale du pont avec une circulation sur deux voies est ainsi prévue dans deux semaines. Cette dernière phase de travaux va toutefois nécessiter la fermeture de la route la nuit. La direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) informe ainsi l’ensemble des usagers que la RN2 sera fermée à la circulation, excepté pour les véhicules de secours, au niveau du pont de Mangajou de 21h à 4h30 du lundi 28 mars au vendredi 8 avril (sauf le week-end du 2 au 3 avril). Tous renseignements sur ces restrictions de circulation peuvent être obtenus auprès d’Annick Giraudou du service infrastructures, sécurité et transports au sein de la DEAL de Mayotte au 02.69.60.92.73.

Mamoudzou 2030 : un projet tentaculaire estimé à plus de 400 millions d’euros

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Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, a exposé vendredi 25 mars 2022 son grand projet de ville à l’horizon 2030, qui comporte 123 actions réparties en six thématiques principales et répondant à 30 objectifs opérationnels. Le budget nécessaire à sa réalisation représente un montant de plus de 400 millions d’euros.

« Nous sommes sur une dynamique positive et dans une démarche engagée. » C’est en résumé le message porté par Ambdilwahedou Soumaïla, lors de la présentation ce vendredi 25 mars 2022 de son grand projet de ville intitulé Mamoudzou 2030. Il faut dire que le maire n’a pas froid aux yeux au moment d’exposer sa vision pour l’avenir : 123 actions, 6 thématiques principales, 30 objectifs opérationnels et 400 millions d’euros… Des chiffres vertigineux qui peuvent donner le tournis !

Mais commençons par le commencement. Tout part d’un diagnostic réalisé en janvier 2021 avec l’appui d’un cabinet d’expertise. En à peine six mois, le premier magistrat réussit à fédérer l’ensemble des élus – majorité et opposition confondues – autour de cette ambition commune et partagée, qui « a été adoptée à l’unanimité, ce qui est rare pour être noté, par le conseil municipal ». De quoi dérouler le tapis rouge et engager les transformations nécessaires dans le but de répondre aux besoins de « tous les habitants de Mayotte » sur les dix prochaines années.

Pour réussir son pari, Ambdilwahedou Soumaïla se concentre sur six axes stratégiques : la propreté urbaine, « la grande cause communale », la tranquillité publique, « la sécurité est un droit fondamental », l’excellence sportive mais aussi éducative, « à destination de cette jeunesse débordante d’énergie », l’aménagement, « territorial et équilibré », ou encore l’attractivité, « à travers l’accompagnement des porteurs de projets ». Des enjeux primordiaux pour faire de Mamoudzou, « une ville moderne, propre et sûre ».

Liaisons inter villages, front de mer, logements…

Plus concrètement, de nombreux chantiers vont se mettre en route au cours des trois calendriers envisagés. L’un des plus emblématiques et attendus, le stade de Tsoundzou 1, doit même débuter dès le mois de mai. D’autres plus audacieux tels que la mise en place de liaisons inter villages sur l’ensemble du territoire communal, pour éviter d’emprunter les routes nationales, risque de prendre plus de temps. « Nous allons recevoir les premières propositions le 12 avril prochain », prévient le maire. « Nous exploiterons toutes les pistes existantes, comme celle allant de Kwalé au collège de Passamaïnty. »

Selon Ambdilwahedou Soumaïla, il ne fait aucun doute que Mayotte ne peut se construire tout seul dans son coin. Exemple probant avec le front de mer de Mamoudzou. « Beaucoup de projets n’aboutissent pas pour la simple et bonne raison qu’il faut les mener en commun. Quand nous déposerons ce dossier, nous le ferons tous ensemble (avec les quatre partenaires financiers), ça aura tout de suite plus de gueule », assure-t-il. Même stratégie concernant la rénovation urbaine de Kawéni, dont la deuxième phase de l’ANRU est en cours de réalisation avec la sortie de terre prochaine d’un gymnase, d’un internat et d’une cuisine centrale pour les établissements scolaires. Une zone sur laquelle l’équipe municipale nourrit de grands projets structurants, à l’instar de « la création de logements intermédiaires », annonce Hamidani Magoma, le deuxième adjoint de la ville. Car oui, si « nous devons tenir compte de la misère de la population, ce n’est pas normal de vivre dans des bidonvilles, nous ne pouvons pas nous concentrer uniquement sur du (très) social. Il faut aussi penser aux richards », renchérit l’édile. En d’autres termes, il compte reconquérir le foncier dans les hauteurs.

100 millions d’euros pour Mamoudzou

Pour réaliser ce plan d’actions de grande envergure, la municipalité prévoit un budget d’un peu plus de 400 millions d’euros. Une somme colossale qui reste malgré tout atteignable grâce aux partenaires et financeurs institutionnels (Europe, État, Département, communauté d’agglomération, rectorat), prêts à soutenir la démarche. Pour sa part, la ville de Mamoudzou entend bien apporter 100 millions d’euros au pot commun. Un montant vraisemblablement voté le 2 avril prochain. « Tout est organisé pour que nous augmentions nos recettes sans toucher aux taux d’imposition », confie Philippe Ramon, le directeur général des services de la mairie. Comment ? En faisant passer son assiette fiscale de 20% à 50%, voire 60% d’ici la fin de la mandature. Si l’optimisme est de mise, rendez-vous en 2030 alors.

279.3 kg de déchets sous-marins ramassés dans les eaux de l’îlot M’Bouzi

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La réserve naturelle de l’îlot M’Bouzi, gérée par les Naturalistes de Mayotte, a lancé ce vendredi 25 mars une grande opération de nettoyage de ses fonds marins. Avec l’aide bénévole de deux clubs de plongée et du Parc naturel marin, cogestionnaire de la réserve pour la partie marine, ils ont ramassé 279.3 kg de déchets en tout genre.

Vendredi 25 mars près du ponton de Mamoudzou, quatre personnes s’affairent à trier des déchets aux relents d’iode. Bouteilles en plastiques, cannettes et même vieilles valises jonchent le sol, trouvés dans les fonds marins de l’îlot M’Bouzi. Ne renâclant pas à la tâche, Nicolas Gommichon et Anrif Hamidou, les gardes de la réserve naturelle, s’affairent à les trier pour établir des statistiques, aidés en cela par Louis Maigné, le conservateur en personne, et Léa Bernagou, garde et animatrice du plan national d’action en faveur du dugong. Pendant trois heures, de 8h à 11h, des plongeurs du Parc naturel marin, aidés par des plongeurs bénévoles des clubs Nautilus et Hippocampe, ont écumé les fonds marins de l’îlot pour y ramasser un maximum de déchets, contribuant ainsi à rendre la réserve plus propre.

Le plastique reste le déchet le plus présent

Plusieurs opérations annuelles de nettoyage de la réserve sont prévues dans le cadre du plan de gestion 2018-2027. Elles sont tantôt terrestres, tantôt sous-marines. L’opération de ce vendredi était la première opération de nettoyage sous-marin de 2022. « Il y a encore plus de déchets dans l’eau que sur terre, car ils y restent plus longtemps. Les déchets terrestres sont souvent évacués par les marées et entraînés vers le large », confie Nicolas Gommichon. Ce dernier précise aussi que c’est surtout la partie nord de l’îlot, celle qui fait face à Mamoudzou, M’Tsapéré et Passamaïnty qui a besoin d’être nettoyée car elle reçoit et stocke les déchets en provenance de ces villages. La face sud est beaucoup plus propre car moins exposée aux activités humaines. Le garde explique aussi que les opérations de nettoyage des déchets sous-marins s’avèrent plus complexe que celles terrestres dans la mesure où les déchets sont plus difficiles d’accès. Le professionnalisme et la bonne volonté des plongeurs leur ont néanmoins permis de ramasser 279.3 kg de déchets.

Sur ce nombre, les agents de la réserve ont compté 117kg de plastique, 111kg de cannettes, 9.5kg de bois, 24kg d’encombrants, 14kg de verre et quatre pneus. Le plastique arrive donc en tête de cette triste compétition, suivi de près par les cannettes. Une preuve de plus que les différentes campagnes de sensibilisation menées par les associations environnementale ne sont pas un luxe sur l’île aux parfums. Les déchets trouvés ont ensuite été placés dans une grande benne bleue et pris en charge par la mairie de Mamoudzou, partenaire de l’opération pour y être enfouis à l’installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) de Dzoumogné.

Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron demande aux Mahorais leur soutien “pour poursuivre son engagement »

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Emmanuel Macron espère faire mieux qu'en 2017 où il avait terminé troisième au premier tour, derrière François Fillon et Marine Le Pen.

Comme il l’avait fait avec l’ensemble des Français pour annoncer sa candidature, le président de la République Emmanuel Macron a choisi de s’adresser aux Outre-mer via plusieurs lettres, une pour chaque département ou territoire. Dans celle adressée aux Mahorais, on retrouve des anciennes promesses, des plus récentes et un bilan de son action.

Cette semaine, les Outre-mer avaient une large place dans l’agenda d’un président de la République redevenu candidat. Émission spéciale avec nos confrères de la 1ère, envoi d’une lettre à chaque Dom-Tom, l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a voulu mettre l’accent sur un électorat qui se déplace moins dans les urnes, mais où les résultats diffèrent complètement d’un territoire à l’autre. Au premier tour en 2017, à Mayotte, François Fillon (32.6%) et Marine Le Pen (27.2%) avaient nettement devancé le candidat En marche (19.2%). Cette fois-ci, le président de la République prend la plume pour une longue lettre à destination des Mahorais, rappelant au passage sa venue en octobre 2019. “Au cours des cinq dernières années, vous avez pu éprouver mon engagement pour vous. J’ai désormais besoin de votre soutien pour le poursuivre.”  Dans sa missive, il promet tout d’abord de “vous protéger” à la fois de l’immigration clandestine, de la délinquance, de la criminalité, de l’habitat illégal, des catastrophes naturelles et du Covid-19. Pour les trois premiers, il s’appuie sur le nombre d’expulsions ces cinq dernières années (100.000) ou une augmentation de “près de 40%” des effectifs de police et de gendarmerie. Sur ces thématiques, il compte prendre “des mesures radicales […] pour rendre ce territoire moins attractif aux étrangers”. Sans chiffrer, il évoque “un renforcement des moyens de la police, de la gendarmerie et de la justice”.

La piste longue une nouvelle fois promise

En matière de santé, il rappelle que c’est pendant son mandat que l’agence régionale de santé à Mayotte a été créée et l’hôpital de Petite-Terre construit. Ce dernier remplace d’ailleurs l’ancien site de Dzaoudzi et le dispensaire de Labattoir. “Un second hôpital sera construit pour permettre un meilleur accès des Mahorais du centre et du sud de l’île”, défend-il. Le président de la République évoque également la piste longue de l’aéroport, chose déjà promise en 2019. “Oui, on la fera ! Je vous le dis très clairement : pas d’études d’impact pour savoir s’il faut faire ou pas, elles ont été faites plusieurs fois”, avait-il dit à l’époque. Deux ans et demi plus tard, celui-ci s’engage à nouveau à mener le projet “à terme”.

Il aborde la question de la convergence sociale à faire “au plus vite”. “Pour que vous ayez davantage de droits en matière de retraite ou de protection sociale”, précise-t-il, sans se risquer à dévoiler un calendrier. Il se félicite ensuite “qu’en 2021, nous n’avons jamais créé autant d’emplois à Mayotte”, oubliant de mentionner que le niveau de l’emploi en 2021 a retrouvé en fait celui de 2019, selon l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Ce n’est pas le seul “oubli” car si le code du travail est bien appliqué depuis le 1er janvier 2018 et le mandat d’Emmanuel Macron, il a été voté en 2016, sous la mandature précédente.

À deux semaines de l’échéance, le président de la République essaye de rallier une dernière fois les voix des Mahorais en souhaitant qu’ils se déplacent à une élection qui n’intéresse d’habitude qu’environ 40% d’entre eux.

 

Et la deuxième prison ? Et la cité judiciaire ?

Lors du récent déplacement d’Éric Dupond-Moretti à Mayotte, le ministre de la Justice en avait profité pour annoncer deux nouvelles importantes. Premièrement, il promettait la construction d’une deuxième prison, visant à soulager celle de Majicavo qui connaît un taux d’occupation de 180%. La deuxième est la construction d’une cité judiciaire. Le lieu était même déjà trouvé puisque le conseil départemental avait proposé son site de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Deal) à Kawéni.

Point d’annonce de ce genre dans cette lettre entre bilan et programme. Pourtant, chez les Jeunes avec Macron, on l’assure, c’est toujours à l’ordre du jour. A contrario, le président cite un centre éducatif fermé pour mineurs. Un projet qui n’avait pas emballé le Garde des Sceaux lors de son passage à Mayotte. Celui-ci avait alors visité le quartier des mineurs de la prison, qui accueillait 25 jeunes sur 30 places.

Ramlati Ali : « J’ai donné le meilleur de moi-même au cours de mon mandat »

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Députée de la 1ère circonscription de Mayotte, Ramlati Ali a transmis à la presse son bilan de fin de mandat la semaine dernière. Profitant de son retour tout récent sur l’île aux parfums, nous l’avons invitée dans les locaux de la rédaction pour la faire réagir sur les principaux points. Si elle estime « avoir donné le meilleur d’elle-même », elle a évidemment fait avancer certains domaines plus que d’autres. Interview.

Flash Info : Dans quel secteur pensez-vous avoir fait avancer le plus de dossiers au cours de votre mandat ?

ramlati-ali-donne-meilleur-cours-mandatRamlati Ali : De par ma profession, j’ai beaucoup travaillé sur le secteur de la santé, un besoin fondamental à Mayotte qui se heurte à des difficultés d’ordre structurel. Je me suis battue pour la création de l’agence régionale de santé de plein exercice qui a finalement vu le jour en 2020 et je ne cesse de rappeler l’urgence de la construction du 2ème hôpital au centre de l’île. L’idéal serait que chaque personne ne se trouve pas à plus de 30 minutes d’un lieu de soin, ce qui n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui même si la mise en place de l’hélicoptère du CHM a contribué à améliorer les choses.

En termes de moyens humains, j’ai milité pour le développement de la formation médicale afin de créer un vivier de professionnels de santé sur le territoire. J’ai ainsi contribué à la création au centre universitaire de formation et de recherche en 2020 du parcours Licence Accès Santé. Par ailleurs, j’ai également fait en sorte de mettre en place le parcours de soins coordonné à Mayotte avec désignation d’un médecin traitant. Les médecins installés à Mayotte ont ainsi désormais les mêmes avantages que sur le territoire national, ce qui contribue à augmenter l’attractivité de l’île. Beaucoup de médecins du CHM se sont lancés dans le privé grâce à ce nouveau système, ce qui contribue à un meilleur maillage du territoire. Afin de lutter contre le désert médical, j’ai déposé des amendements tout au long de mon mandat pour introduire des activités de santé à Mayotte dans le champ des zones franches d’activités nouvelles générations afin d’encourager l’attractivité médicale.

FI : Y a-t-il un domaine où vous auriez aimé faire plus ?

R.A. : Le secteur qui me laisse « un goût de trop peu » est celui de l’agriculture. J’ai investi ce domaine en faisant adopter un amendement pour que tout soit informatisé et pour que les agriculteurs bénéficient d’une mutuelle fonctionnelle. J’ai également œuvré pour revaloriser leurs retraites. Cependant, l’agriculture à Mayotte est un domaine complexe qui se heurte au gros problème du manque de foncier. Les conditions de travail sont très difficiles et l’accès à l’eau sur les terrains pose problème. J’ai fait ce que j’ai pu, mais j’aurais voulu en faire davantage car je suis très sensible au fait que les Mahorais puissent manger local et bio pour lutter contre le surpoids et tous les problèmes de santé que cela génère.

FI : Vous avez sollicité 800.000 euros de budget supplémentaire pour renforcer la surveillance des frontières par drones et vous avez déposé plusieurs amendements pour mieux encadrer le droit du sol. Pourtant, les kwassas en provenance des Comores continuent d’affluer à Mayotte. Quel est selon vous le point de blocage ?

R.A. : Le problème avec la lutte contre l’immigration clandestine est que nous n’avons pas toutes les billes en main. Nous dépendons de la bonne volonté des Comores. L’accord-cadre que nous avons signé avec ce pays en 2019 n’a malheureusement pas été entièrement respecté, mais nous avons pu constater que dès lors que les Comores acceptent de surveiller leurs côtés, les kwassas diminuent immédiatement. La solution réside donc dans la poursuite de la coopération régionale entre nos deux pays. Il faudrait aussi que les forces de l’ordre puissent aller plus loin dans l’océan afin d’arrêter les kwassas en amont sans que les guetteurs ne puissent se prévenir entre eux. Bref, le gouvernement continue de travailler sur la question. De mon côté, je n’ai eu de cesse de plaider pour une véritable insertion de Mayotte dans son bassin régional. J’œuvre également pour la reconnaissance internationale de Mayotte et appelle au soutien renforcé de l’État à réaffirmer la souveraineté française.

FI : Qu’avez-vous fait au cours de votre mandat concernant la question de la délinquance juvénile ?

R.A. : Je me suis mobilisée sur cette urgence sécuritaire de manière constante en alertant les autorités compétentes pour assurer le maintien de l’ordre public et en proposant des mesures complémentaires. Lors des Assises de la sécurité à Mayotte, j’ai notamment proposé l’accroissement de la capacité d’accueil en détention pour les mineurs à la prison de Majicavo et la création d’un établissement pénitentiaire pour mineurs. Je soutiens la proposition de déployer un plan Harpie à Mayotte à l’image de l’opération Harpie en Guyane contre l’orpaillage clandestin. La réponse de l’État doit être plus ferme pour endiguer ce fléau qui freine notre développement.

FI : La transformation du port de Longoni en grand port maritime est une question qui vous tient à cœur. Quelles avancées avez-vous obtenues dans ce domaine ?

R.A. : En effet, la question du port s’est imposée à moi dès le début de mon mandat avec la grève des dockers. J’ai aidé à calmer la crise en faisant intervenir Paris. J’ai permis de rendre applicable à Mayotte la convention collective nationale unifiée port et manutention (CCNU). Ainsi, les dockers mahorais peuvent désormais disposer des mêmes droits que leurs collègues ultramarins et hexagonaux. J’ai été interpelée par beaucoup de travailleurs qui m’ont fait part de nombreux dysfonctionnements au sein du port. Mayotte ne peut pas vivre sans importations et, en outre, le port de Longoni pourrait contribuer à développer le tourisme en accueillant des bateaux de croisière. Pour moi, il n’est donc pas bon qu’il soit tenu par un privé. J’ai alerté le gouvernement sur la nécessité de réformer son statut afin de le transformer en port d’État avec le statut de grand port maritime, à l’instar des autres départements d’Outre-mer.

F.I : Dans votre bilan, vous indiquez qu’une concertation est en cours avec Cédric O, secrétaire d’État en charge du numérique, pour installer le très haut débit à Mayotte. Le projet a-t-il avancé depuis ?

R.A. : Lors du projet de loi finance pour 2022, j’ai en effet plaidé et déposé un amendement pour que Mayotte s’inscrive pleinement dans le Plan France Très Haut Débit (THD) en demandant une enveloppe financière dédiée. À l’origine, quatre millions d’euros seulement étaient fléchés pour Mayotte, car le ministère n’était pas conscient du retard de l’île en la matière. Or, nous avons tout particulièrement besoin de ce très haut débit, notamment pour permettre le développement de la télémédecine. J’ai donc fait en sorte d’augmenter cette enveloppe à 22 millions d’euros et Cédric O a d’ores et déjà promis de nous l’octroyer.

La poissonnerie G la pêche, exemple d’entreprenariat de proximité pour les jeunes

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Dans le cadre de la semaine de l’emploi maritime, vendredi 25 mars, le gérant de la poissonnerie G la pêche à Labattoir a ouvert les portes de son entreprise à une dizaine de demandeurs d’emploi. L’objectif ? Créer des vocations et promouvoir les métiers dans ce domaine souvent délaissé par les nouvelles générations.

“La volonté et le courage, voilà ma formation !” Créateur et gérant de la poissonnerie G la pêche en Petite-Terre, Gihed Abdou fait l’éloge de l’entreprenariat auprès de ses visiteurs. Chambre froide, machines à écailler ou encore à découper, autant d’outils professionnels que découvrent les onze demandeurs d’emploi. Parmi eux, six jeunes issus des Apprentis d’Auteuil Mayotte Oumeya en formation découverte des métiers. Stylo à la main, ils enchaînent les questions et n’en perdent pas une miette. “Comment avez-vous financé vos appareils ?”, “Combien avez-vous d’employés ?”, “Comment rémunérez-vous les pêcheurs qui travaillent avec vous ?” Des interrogations diverses et variées auxquelles le gérant de G la pêche se fait un plaisir de répondre.

Un gage de qualité

Propriétaire de deux bateaux, l’armateur livre sa précieuse marchandise aux quatre coins de l’île : Bandraboua, Sada et bien évidemment Petite-Terre. La pêche des cinq navires, avec lesquels la poissonnerie travaille, fournit les Mahorais au quotidien. “Je me suis inspiré du modèle de Coca-Cola et je livre mes produits afin que tout le monde puisse consommer du poisson local”, explique le gérant. Chez G la pêche, tous les poissons sont “vidés, écaillés et étiquetés”, un savoir-faire qui se monnaie et crée de l’emploi.

“Notre valeur ajoutée se traduit par les préparations que nous proposons aux clients.” Brochettes, assaisonnements, l’équipe de G la pêche est aux petits soins pour ses acheteurs qui reviennent sans hésiter. “Nous vendons ce qui a été pêché en mer. Si les bateaux n’ont pas pu sortir ou que les stocks sont écoulés, il faut attendre que l’on puisse pêcher à nouveau. On n’importe pas. Quand il n’y a pas, il n’y a pas”, insiste le poissonnier.

Un métier, une passion

Avant d’ouvrir son entreprise G la pêche, Gihed Abdou avait obtenu un baccalauréat en commerce et un diplôme universitaire de technologie (DUT) aquacole. Toujours dans le milieu aquatique, il partage aujourd’hui sa passion. “Ici je me sens comme à la maison, je ne regrette pas du tout d’avoir poussé la porte de la boutique. L’équipe m’a accueillie à bras ouverts et j’ai trouvé ma voie”, témoigne Djaïda Djaffar Ali, employée depuis bientôt un an. Pour cette jeune maman, la poissonnerie a été une bouffée d’air frais. Comme elle, l’entreprise a pris sous son aile plusieurs jeunes, formés et employés par la suite. “Je suis fière d’être ici et j’encouragerai d’autres filles à faire de même pour s’émanciper.” Une démarche féministe et courageuse saluée par l’ensemble des demandeurs d’emplois qui se rêvent déjà eux-aussi derrière la caisse de la petite échoppe…

Fournir les Mahorais en eau, « c’est sportif »

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Une casse à l'usine d'eau potable de l'Ourouveni engendre des perturbations sur le réseau, ce jeudi 3 novembre.

Bien qu’habitant le 101ème département français depuis 2011, les Mahorais n’ont, pour certains, toujours pas d’accès à l’eau potable. Pire, l’intégralité de la population de l’île subit des coupures hebdomadaires durant plusieurs mois tous les ans. La SMAE – Mahoraise des Eaux doit en fait faire face à une production trop faible, malgré le débordement des retenues collinaires, comme nous l’explique sa directrice, Françoise Fournial.

Mayotte Hebdo : Au mois de février, nous sommes passés de deux à une seule coupure d’eau hebdomadaire. Pourquoi la fin des coupures n’intervient-elle que cette semaine ?

Françoise Fournial : Oui, on ne fait plus de coupures d’eau depuis lundi, comme annoncé par le SMEAM [Syndicat mixte d’eau et d’assainissement de Mayotte, NDLR]. On essaie de voir si le système tient, car c’est assez sportif. Nous espérons donc que le système tiendra.

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M. H. : Quand l’on voit les retenues collinaires déborder, et notamment celle de Combani, le manque d’eau potable est difficile à comprendre pour les foyers mahorais. Comment leur expliquez-vous ?

F. F. : Ce qu’il faut expliquer, c’est que n’est pas une problématique de ressource. La ressource, on l’a. C’est une problématique de capacité de production. La population mahoraise étant en augmentation exponentielle, la consommation augmente chaque année. À tire d’exemple, nous avons posé cette année plus de 2000 nouveaux compteurs sur notre réseau. Il y a plus de tirage, et, à un moment, les installations sont en limite de capacité de production. Effectivement, la retenue de Combani est pleine, celle de Dzoumogné l’est presque, il y a de nouveau de l’eau dans les rivières, mais il faut que nous l’envoyons chez les abonnés, là est la difficulté. Nos usines tournent au maximum de ce qu’elles sont en capacité de produire.

M. H. : Le port de Longoni, pour adapter ses équipements, doit courir après l’augmentation de la population mahoraise. Vous considérez-vous dans le même cas de figure ?

F. F. : Oui, c’est ça. Le SMEAM a fait quelques travaux pour essayer de compenser cette capacité de production : un nouveau forage a été mis en service à Poroani, deux forages sont passés d’une capacité de production de 30 mètres cubes à 50 m3… De notre côté, on essaye d’optimiser au maximum tous nos ouvrages. Mais il y a des adaptations à faire, des équipements à ajouter, pour avoir une exploitation plus fluide.

M. H. : Et pourquoi dites-vous que c’est sportif ?

F. F. : Une usine, normalement, devrait tourner 20 heures sur 24. Nous, on tourne 24 heures sur 24 au maximum de notre capacité. Donc, s’il y a le moindre incident sur ces usines ou sur le réseau, ça a tout de suite un impact sur la distribution d’eau et sur les abonnés. Les capacités de stockage sont aussi inférieures à ce qu’elles devraient être : beaucoup de nos réservoirs ont une capacité de stockage de 3 à 6 heures, alors qu’elle devrait être de 24 heures. C’est pour cela que je dis que c’est sportif, c’est qu’on n’a pas le droit d’arrêter, à aucun moment, on n’a pas le droit à l’erreur. Donc le fait de lever les tours d’eau est une bonne chose, je pense que c’est ce qu’attend la population, mais il faut voir que le fait de lever ce dernier tour d’eau tend encore un peu plus la production. S’il y a un problème, les réservoirs se vident, et ça a un impact sur la population via des coupures inopinées.

M. H. : Quels projets sont prévus pour améliorer la production, et en finir avec ces coupures annuelles ?

F. F. : Nous ne sommes qu’exploitants, c’est le SMEAM qui porte tous les projets d’investissement, et beaucoup de choses sont en cours. Le problème, c’est qu’un projet ne sort pas de terre en deux minutes, il faut un certain temps d’étude, lancer les marchés, la réalisation… De nouveaux forages, plus rapides, et de nouvelles stations de dessalement sont par exemple discutés. Mais dans l’immédiat, il faut faire avec ce qu’on a.

M. H. : À plusieurs reprises, des enfants se sont noyés dans les retenues collinaires, en s’y baignant. Des gens y font aussi leur lessive. Quelles mesures de sécurité sont mises en place pour empêcher cela ?

F. F. : Le SMEAM a des agents postés sur site pour empêcher les gens d’y accéder. Mais s’ils ne respectent pas les consignes, c’est compliqué…

Petite enfance : les engagements de la ville de Mamoudzou

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À l’occasion de la semaine de la petite enfance, l’adjointe au maire de Mamoudzou, Nourainya Loutoufi, a participé au forum des métiers qui s’est tenu sur la place de la République. L’élu en a profité pour rappeler que la jeunesse et l’enfance sont au coeur des priorités de la municipalité. Avec 36 écoles, dont 12 maternelles qui accueillent les enfants dès l’âge de 3 ans, l’équipe municipale prend des mesures majeures en procédant à d’importants travaux de rénovation nécessaires à la sécurité et au bien-être des petits. La ville compte aller plus loin en développant une véritable offre d’accueil des tout petits. À cet effet, plusieurs projets sont en cours de développement.[IT_EPOLL id= »1″][/IT_EPOLL] Il y a deux semaines, la directrice de la caisse de sécurité sociale de Mayotte et la municipalité échangeaient sur un projet ambitieux pour les enfants. Celui de la construction du Pôle petite enfance au quartier de M’Gombani, d’un montant de plus de deux millions d’euros.

Le Département peaufine l’organisation et le management de ses grands événements

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Ce jeudi 24 mars s’est tenue une conférence grands évènements, au conseil départemental, présidée par la 4ème vice-présidente, en charge de sports, de la culture et de la jeunesse, Zouhourya Mouayad Ben et le 1er vice-président, en charge de l’aménagement du territoire, des infrastructures et du foncier, Salime Mdere, qui était en visioconférence en présence des directeurs et des chefs de services de la collectivité.

Cette conférence portait sur l’organisation et le management des grands évènements sur le territoire notamment les manifestations inscrites dans l’agenda de l’office culturel départemental, comme le FATMA prévu en avril prochain, le Festival de Mayotte (FM), le Festival musique urbain (FMU), la participation sur le RIDA (concert à Bordeaux), les scènes ouvertes, le concours voix des Outre-mer. Avec l’ouverture prochaine du cinéma, il y aura aussi un Festival de cinéma, et surtout l’organisation des jeux des îles 2027 que Mayotte souhaite accueillir.

Pour renforcer son expertise dans l’organisation d’événements culturels et sportifs, le conseil départemental a sollicité l’éclairage d’Algoé Consultants, une société de conseil et d’accompagnement en management de projets, d’organisation, de développement et de ressources humaines, qui possède des expériences en la matière comme l’organisation de la Coupe du Monde de football en 1998… La vice-présidente a souligné le fait que « les questions juridiques, organisationnelles, logistiques et techniques sont d’autant plus importantes qu’elles renvoient aussi à des enjeux de responsabilité pour les élus et dans une moindre mesure pour les cadres ». Des échanges ont permis de débattre des modalités d’organisation des évènements sportifs et culturels, avec des éclairages précis.

Création du cluster maritime à Mayotte

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Le cluster maritime français annonce la création du cluster maritime de Mayotte, à l’issue de l’assemblée générale constitutive le mercredi 23 mars 2022 à Mamoudzou. Dans la continuité du travail mené par le conseil départemental, qui a établi une stratégie d’économie bleue pour le territoire, la chambre de commerce et d’industrie a été chargée de mettre en œuvre ce cluster maritime mahorais. Depuis près de trois ans, le cluster maritime français a, quant à lui, fortement soutenu cette démarche et apporté un concours technique à cette constitution.

Les acteurs de la filière maritime de Mayotte peuvent désormais s’appuyer sur cette nouvelle structure pour développer l’économie maritime territoriale, pour peser dans le débat public et, ainsi, s’inscrire dans une démarche économique, créatrice d’emplois et de valeurs, pour le territoire et la région. Le cluster maritime français se félicite de cette création et souhaite la bienvenue à ce frère mahorais. « Ensemble, nous travaillerons au développement économique, social et environnemental du territoire, pour et par les activités économiques maritimes », précise Alexandre Luczkiewicz, le responsable des relations et des actions ultramarines. « C’est aussi l’occasion pour le cluster maritime de Mayotte de rejoindre notre réseau des clusters maritimes d’Outre-mer, ceux de Saint-Pierre-et-Miquelon, de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, de La Réunion, de la Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française. »

La constitution de ce huitième cluster maritime d’Outre-mer, à Mayotte, confirme la stratégie globale de s’appuyer sur la croissance bleue pour développer les territoires ultramarins, en général, et de poursuivre le renforcement de l’économie maritime française dans l’océan Indien en particulier.

MayBiotech lance un projet pour la valorisation économique des espèces végétales envahissantes

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Lauréat le 16 mars dernier de l’appel à projets Innovation Mayotte financé par le conseil départemental et l’agence de développement et d’innovation de Mayotte, MayBiotech répond à des enjeux d’actualité comme l’agriculture et l’alimentation durables. La start-up mahoraise de biotechnologie se lance sur le projet « Valorisation des espèces végétales envahissantes : une alternative aux intrants chimiques dans les exploitations agricoles », en partenariat avec l’institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, le parc naturel marin et SantéSocioVéto. L’objectif ? Étudier le potentiel antiparasitaire des plantes envahissantes et développer des nouveaux aliments pour animaux à destination des élevages locaux (volailles, etc.).

Consacré par la signature d’un contrat de prestation le 15 février dernier, le partenariat entre MayBiotech et l’INRAE permettra de réaliser au cours de l’année 2022 les premières étapes du volet de recherche. Les effets antiparasitaires des plantes sélectionnées seront analysés par Fabrice Guegnard et le docteur Claude Charvet (INRA) à l‘aide de tests phénotypiques sur les parasites les plus fréquemment rencontrés dans les élevages. En parallèle, le volet sociologique dirigé par le docteur Jacques Cabaret (SantéSocioVéto) consistera à mener une enquête semi-directive sur les pratiques d’utilisation des traitements antiparasitaires et l’acceptation de solutions alternatives dans les élevages de Mayotte. Le projet accordera aussi une place importante à la formation des étudiants mahorais. Ainsi, Nazra Baco, étudiante en Master 1 Infectiologie Cellulaire et Moléculaire, Immunité de l’université de Tours, rejoindra l’équipe INRAE, pour réaliser son stage de M1 dans le cadre du projet.

Le Département défend ses projets devant la commission des opérations infrastructures à Bruxelles

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Le 1er vice-président du conseil départemental, Salime Mdere, en charge de l’aménagement et des infrastructures défendait ce mardi 23 mars les dossiers du Département lors de la présentation des enjeux et objectifs de l’Union européenne dans le domaine des transports. La collectivité a ainsi mis en avant les projets de transports maritimes pour le court terme, de boulevards urbains de Mamoudzou à moyen terme et de liaison ferroviaire à plus long terme pour accompagner la transition écologique.

L’ensemble des intervenants de l’UE a ainsi pu prendre la mesure de la situation complexe de Mayotte en termes de déplacement. La présidente française de la commission des transports à Bruxelles s’est engagée à considérer Mayotte comme une véritable région à part entière pour les échanges et la gestion des dossiers. Un contact direct est ainsi établi avec les représentants français à Bruxelles. Les énergies d’avenir pour le transport étaient à ce stade limités à l’électrique et au gaz. La délégation mahoraise a donc demandé à étendre la réflexion à d’autres énergies comme la géothermie et les biocarburants.

Une grosse partie des explications a porté sur la suppression des véhicules carbonés avant 2035. Les représentants de Mayotte ont également tenu à faire noter que l’Europe pouvait également être non continentale. Un maillage des infrastructures de distribution de carburant, surtout électrique, est en cours d’étude pour des financements européens. Une volonté d’imposer des transports propres est clairement affichée : Mayotte s’inscrit de plain-pied dans cette approche.

MayAventure remporte la finale académique du concours C’Génial

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Quatre équipes de collégiens ont présenté leurs projets innovants – jeu d’aventure éducatif, banga connecté, bateau bus automatisé, recyclage du plastique – ce jeudi 24 mars lors de la finale académique du concours C’Génial. Tous les élèves ont pu mettre en lumière leur goût de la science et des nouvelles technologies. L’établissement scolaire de Kani-Kéli représentera Mayotte au mois de mai pour la grande finale nationale.

« Éteins les lumières ! » Le nez collé sur la tablette, Herimiatsa déroule ses instructions, les yeux rivés sur la réplique d’un banga connecté installé sur la table. « Ouvre la fenêtre », renchérit Mariane, sa camarade de la classe 402 à K2. Derrière elles, Doryan déroule son speech d’une main de maître : « C’est un mélange entre la maison traditionnelle et les nouvelles technologies, qui permet de ne pas détruire la nature qui l’entoure, de communiquer sans fil, mais aussi de respecter l’environnement, la faune et la flore ».

Réunies au sein de l’amphithéâtre du collège de Kwalé, quatre équipes de collégiens s’affrontent ce jeudi 24 mars pour la finale académique du concours C’Génial. « L’idée est d’apporter la culture de projets aux élèves et de leur donner le goût des sciences », résume Assad Mogni, le référent de l’événement sur le territoire. À quelques minutes du passage du jury pour désigner le grand vainqueur, la tension est palpable !

Un stress également présent auprès des élèves engagés pour défendre les couleurs de l’établissement scolaire Ylang-Ylang de Kani-Kéli. Devant trois ordinateurs, Mouridi teste MayAventure, un jeu d’aventure éducatif qui met en valeur le patrimoine, les traditions et la culture de Mayotte. « Les personnages sont interactifs et posent des questions », dévoile fièrement l’adolescent, malgré les difficultés rencontrées pour dessiner l’île aux parfums sur le logiciel similaire à « Scratch ». « Il y a aussi des quiz, des dialogues, des photos et des énigmes », ajoute Sami, par-dessus son épaule. Eh oui, tous les détails comptent. Il ne faut surtout rien oublier…

L’innovation au cœur des projets

À quelques mètres de là, Ayal partage ses impressions avec trois de ses copains. « Quand on fait fondre le plastique, ça dégage du gaz, donc il faut se protéger les narines », met en garde l’élève de cinquième à Kwalé. Leur projet ? La transformation de bouteilles en pavés écologiques ! De quoi donner des idées novatrices à leur professeur de technologie, Jean-Claude Nyumuyantu. « Les Japonais ont solutionné leurs problèmes de tremblement de terre grâce à l’élastomère. […] Je ne vois pas de développement futur sans une réflexion écologique. J’appelle cela la nouvelle pensée technologique… »

Et justement, c’est également tout le sens du bateau bus automatisé dévoilé par trois classes de troisième du collège de Dembéni. « Nous voulions proposer une solution alternative pour diminuer les embouteilles et la pollution », confie Yanis, au moment de procéder à une ultime démonstration. « Regardez, s’il y a un obstacle, le navire s’arrête. Nous le déplaçons alors manuellement pour le remettre sur le chemin. » Une simulation de transport maritime qui repose sur des capteurs révolutionnaires et un guidage GPS millimétré. « Ils ont créé un programme complexe pour arriver à ce rendu », précise l’enseignant Robin Leclerc.

Autant de présentations innovantes qui donnent du fil à retordre aux différents jurés (inspecteur de l’Éducation nationale, président du parc naturel marin, représentants de la MGEN et de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement, etc.). « Nous avons été agréablement surpris par l’ensemble des projets », insiste Assad Mogni, avant d’annoncer le verdict.

Et c’est finalement l’équipe de Kani-Kéli avec le projet MayAventure qui remporte l’édition 2022. Pour elle, le concours ne s’arrête pas là. Rendez-vous le 18 mai, en distanciel, pour la grande finale nationale de C’Génial.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes