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Dans l’Ouest, des habitants s’organisent pour offrir du réseau internet à la population

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Thomas Jacinto entre le mot de passe pour se connecter à son antenne Starlink dans les téléphones des habitants.

Alors que le réseau mobile ne revient qu’au compte goutte dans l’ouest de l’île, des habitants partagent leur antenne Starlink avec la population, pour leur permettre de donner des nouvelles et rester informés.  

« Ça c’est mon quotidien depuis dimanche », décrit Thomas Jacinto, en désignant l’attroupement présent sur la place Sicotram, à Chiconi, à côté du front de mer. Ce jeudi, une centaine de personnes est présente pour profiter d’une connexion internet. Car Thomas Jacinto et Amandine Aubert ont Starlink, un dispositif créé par Elon Musk permettant d’accéder à internet directement avec une connexion satellite. « On a pensé à rentrer l’antenne pendant le cyclone, puis elle a dû résister à la pluie », indique son propriétaire, qui n’a plus de toit. Ce jeudi, installé sur le toit de leur voiture, l’antenne est alimentée par le groupe électrogène de l’épicerie Amboirou-Market, qui en retour peut faire payer ses clients par carte. 

L’idée de partager gratuitement leur accès à internet est venue dès dimanche à ces habitants, voyant que l’ouest de l’île restait sans communication. Cet après-midi-là, Thomas Jacinto a noté 200 connexions de personnes venues pour rassurer leurs proches restés sans nouvelle depuis le passage de Chido. « C’était un moment intense, on était coupé du monde depuis plus de 24 heures », explique-t-il. « C’était un déluge de larmes et de rires, la place était chargée en émotion », raconte Amandine Aubert, qui a eu la sensation que les minutes duraient des heures pendant cette coupure. 

Jusqu’à 400 connexions mardi

Le couple a décidé de revenir chaque après-midi. 300 connexions ce lundi, 400 le mardi, de gens parfois venus de Combani pour se connecter. « Maintenant ça permet aux gens de s’informer et de moins rester dans le brouillard », explique Thomas Jacinto. Pour éviter que le réseau sature et les mouvements de foule, il a néanmoins instauré un système de rationnement à environ 100 connexions par sessions. Les bienfaiteurs restant tout l’après-midi sur place, chacun peut profiter du réseau sur une session de une heure, puis le mot de passe change pour permettre aux autres d’en bénéficier. Une logistique qui fonctionne bien pour l’instant, chacun respectant cette routine. Ce jeudi après-midi, Safia* est venue de Mangajou : « Je voulais donner des nouvelles à mes proches ». Une autre habitante vient aussi pallier le manque de réseau. « J’ai un peu de connexion avec Orange maintenant, mais ça ne marche pas très bien, alors je suis venue ici », indique-t-elle. Thomas Jacinto est heureux de voir la place Sicotram occupée : « Ça met un peu de vie, les gens sont rassemblés. » 

Le même type d’initiative s’est lancé à Sada. Etienne Mouillet, détenteur également d’une antenne Stralink tourne dans la zone depuis lundi pour en faire profiter la population. “C’est nécessaire pour tout le monde. Surtout les premiers jours, il n’y avait rien pour pouvoir avertir les familles”, explique-t-il. Le problème était de pouvoir l’alimenter en électricité. Il l’a d’abord installé à Mangajou, mais depuis, il la laisse dans les locaux de l’entreprise Electro Rapide. “Ici l’électricité est stable, il y a des locaux pour se poser”, décrit-il, le remerciant de mettre à disposition leurs locaux. En effet, moins de monde qu’à Chiconi, mais une salle de réunion calme, où naviguent une vingtaine de personnes. Pour Etienne Mouillet, même si les proches sont maintenant prévenus, il est important de maintenir la communication avec l’extérieur : “On espère pouvoir favoriser la coordination, car pour l’instant on a l’impression que c’est compliqué.” 

À Mavadzani, « personne n’est venu nous voir »

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Le quartier informel de Mavadzani, à Majicavo-Koropa, commence à se reconstruire.
Ce mercredi, quatre jours après le passage du cyclone Chido, les habitants du bidonville de Mavadzani, à Majicavo-Koropa, dans la commune de Koungou, n’ont toujours pas vu d’autorité venir s’enquérir de leur état. Des maisons détruites, pas d’eau, pas de nourriture… Les besoins sont grands.
À l’entrée du bidonville de Mavadzani, au niveau de Massimoni, la résidence où ont été relogés provisoirement les habitants du quartier récemment décasé n’a tenu qu’en partie. Un des appartements n’a plus de murs. Mais une bonne partie des cases détruites par le cyclone Chido samedi dernier se dresse de nouveau. « On récupère des tôles par-ci par-là », raconte Fayad, ajoutant que certains puisent dans leurs économies pour en acheter des nouvelles à une vingtaine d’euros la pièce.
Dans le quartier informel du village de Majicavo Koropa, la problématique du toit sur la tête se résorbe légèrement, pendant que l’accès à l’eau inquiète l’ensemble des habitants. “Il y a l’eau du puits à Massimoni, mais il y a de la boue dedans, on ne peut pas la boire”, répète une petite fille, qui se tient d’appliquer la consigne donnée par ses parents qui craignent qu’elle tombe malade. Quatre jours après le passage de Chido, ils attendent la distribution d’eau. “C’est très dur avec ma grossesse”, indique une femme enceinte. La nourriture manque aussi, surtout aux enfants qui ont faim. “Je n’ai plus de lait pour mon bébé”, déplore une mère, son enfant de deux mois dans les bras.

« On a faim »

Les enfants, qui ont pour la plupart passés le cyclone sous les tôles, s’amusent un peu avec notre appareil photo. Quelques sourires, mais le manque de nourriture ne se fait pas oublier. “On a faim”, disent-ils régulièrement. « Je n’ai plus de vêtements, ils se sont tous envolés. Mon papa est en train de réparer notre maison », décrit Naïssa. Une autre fillette de 14 ans raconte qu’elle n’a pas d’endroit pour dormir pour l’instant. « Notre maison est détruite », regrette celle qui est inquiète de ne plus avoir de cahier pour aller à l’école.
Fayad est désabusé. Depuis le cyclone, il n’a toujours pas vu un pompier, ce mercredi : « Personne n’est venu nous voir ». Plusieurs riverains confirment que depuis samedi, ils n’ont pas vu d’autorité venir s’enquérir du sort des habitants. Un homme nous indique néanmoins avoir aperçu quelques gendarmes le mardi. Une absence qui leur fait redouter d’être laissés de côté. « Il faut que l’aide arrive jusqu’ici, on est des êtres humains quand même », demande le jeune homme. Pas de tension pour l’instant, ni de pillage entre les habitants. Si chacun se concentre sur la réparation de sa propre maison, il y a quand même de l’entraide. « Mais ce n’est pas assez », tranche Assani, qui, comme d’autres riverains ayant une maison en dur, a ouvert sa porte à des habitants du bidonville, le temps qu’on vienne s’occuper d’eux.

Cyclone Chido : la population de Mayotte invitée à ne pas converger vers Mamoudzou

Avec la possibilité de prendre jusqu'à 30 litres d’essence, ce mercredi, la station-service de Kaweni a vu de nombreux automobilistes ou de scootéristes affluer.

Dans son dernier point, ce mercredi midi, la préfecture de Mayotte alerte sur les problèmes de circulation à Mamoudzou, qui perturbent le travail des secours.

Essence, réseau téléphonique, supermarchés ouverts, la tentation est grande pour les sinistrés du cyclone Chido d’aller jusqu’au chef-lieu de Mayotte, Mamoudzou. Pourtant, François-Xavier Bieuville, qui a vu ses prérogatives renforcées, demande à la population de limiter ses déplacements. « Le préfet attend de la population qu’elle limite ses déplacements au strict nécessaire, et qu’elle ne se relende notamment pas à Mamoudzou. L’engorgement des voies de communication empêche la bonne circulation des forces de l’ordre, de secours et des services concourant à la gestion de crise », rappelle-t-il. Depuis la station-service de Kawéni, une file d’attente de plusieurs heures s’est formée, ce mercredi, bloquant une partie du village au nord de Mayotte. En effet, les stations essence de Petite-Terre et de Kawéni étaient partiellement ouvertes au public de 7h à 17h. Deux consignes étaient à respecter. « Les usagers sont limités à un plein de trente litres », tandis que « le remplissage des bidons et jerricans est interdit ».

Le service des barges a été très partiellement rétabli pour permettre d’acheminer les secours et les personnels essentiels entre Grande-Terre et Petite-Terre. « Les barges ne transportent pas de passagers pour l’instant », est-il toutefois précisé.

L’eau pour 50% de la population

Sur les deux îles, les réseaux d’eau, d’électricité et de téléphonie sont en train d’être progressivement remis. Pour le premier, « la SMAE (Société mahoraise des eaux) a prévu de pouvoir approvisionner en eau 50% de la population d’ici ce mercredi soir ». Ce sera « 75% de la population d’ici la fin de la semaine ». Pour éliminer la présence potentielle de bactéries, l’Agence régionale de santé (ARS) recommande de faire bouillir l’eau pendant trois minutes avant de la consommer. Ce mercredi, des premières distributions de bouteilles d’eau ont également débuté. Concernant l’électricité, « les dégâts sont immenses. Les renforts reçus comportent en priorité du matériel destiné à la réparation électrique et les experts capable de la mener », fait remarquer la préfecture de Mayotte. Les quartiers alimentés en sous-terrain ont été les premiers à recevoir le courant, comme récemment le quartier de Cavani sud, dans la commune de Mamoudzou.

Enfin, le réseau de téléphonie est toujours. « Les efforts des techniciens ont permis de rétablir plusieurs infrastructures de l’opérateur Orange. C’est le réseau qui fonctionne le mieux à ce stade. Le réseau SFR est très endommagé, notamment le câble sous-marin entre Petite-Terre et Grande-Terre, 95% du réseau mobile est impacté et 5% des clients seulement sont couverts », est-il détaillé.

Une cellule d’urgence médico-psychologique

La préfecture de Mayotte annonce « qu’une cellule d’urgence médico-psychologique est ouverte et peut être contactée par toutes celles et ceux qui en ressentent le besoin », depuis ce mercredi. Elle est joignable au +331 44 49 24 30, de 10h à 22h, en français et en shimaoré. La création de cette cellule s’ajoute celle déjà existante d’information au public (CIP). Elle reste « activée pour répondre aux interrogations de la population, en dehors de toutes urgences ». Il faut appeler le 09 70 80 90 40.

Le président Macron à Mayotte ce jeudi

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L’Élysée a annoncé mardi soir la venue du président de la République Emmanuel Macron ce jeudi à Mayotte. Une fois le gouvernement formé, le nouveau Premier ministre, François Bayrou, viendra également sur place.

 

 

Des cagnottes lancées pour aider Mayotte

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De nombreuses associations se mobilisent pour récolter des fonds.

Depuis ce lundi, la solidarité s’organise pour aider Mayotte dévastée depuis le cyclone. Plusieurs ONG et associations ont lancé des cagnottes pour venir en aide aux habitants, ont voici quelques-unes.

Le Secours Populaire

Le Secours populaire français a lancé un appel aux dons financiers et à la mobilisation de tous pour venir en aide aux populations. Une aide financière de 100 000 euros a déjà été débloquée et l’association travaille avec des partenaires mahorais afin d’apporter un soutien d’urgence aux sinistrés, qui s’inscrira dans la durée.

La Croix Rouge

La Croix-Rouge française a également  lancé un appel aux dons. Sur le territoire mahorais, elle compte 300 bénévoles et 130 salariés.

La Fondation de France

La Fondation de France se mobilise également. Forte de son expérience dans les Antilles en 2017 (cyclones Irma, José et Maria) et en s’appuyant sur ses partenaires locaux dans l’Océan Indien, la Fondation déploie des actions de première nécessité pour venir en aide aux victimes (mise à l’abri, soutien psychologique, …). Son directeur Alexandre Giraud a déclaré lundi à La Provence avoir déjà « 700.000 euros ont déjà été collectés »

 

Tous les regards et soutiens tournés vers Mayotte

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: De nombreuses personnalités ont réagit aux dégâts provoqués à Mayotte par le cyclone Chido.

De nombreuses personnalités ont écrit des messages de soutien à destination de la population mahoraise. Tout le monde ne pourra pas les lire tout de suite, en raison de labsence de réseau sur la majorité de l’île. 

Parmi la classe politique, tout le monde est allé de sa déclaration de soutien face aux dégâts provoqués par le cyclone Chido sur X (ex-Twitter). Le cyclone Chido a très durement frappé notre île de Mayotte. Mon cœur est avec toutes les mahoraises et mahorais”, écrit le ministre Thani Mohamed-Soilihi, ce samedi, après le passage de la tempête. De son côté, Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement National (RN) à l’Assemblée nationale rédige le même jour : Mayotte qui vit déjà de multiples drames est aujourdhui ravagée par un cyclone. La solidarité nationale doit être exemplaire  pour nos compatriotes mahorais dont certains ont tout perdu”. De son côté, le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a également affiché son soutien : Jai une pensée émue pour les habitants de Mayotte, frappés par un cyclone dévastateur. Nous devons préparer nos sociétés aux effets du changement climatique. La France est responsable des bidonvilles présents sur l’île. Le cyclone détruit, le sous-développement tue.” Le président du groupe Les Républicains a lui aussi adressé un mot aux compatriotes mahorais : La solidarité nationale doit être à leurs côtés sur lensemble de larchipel.”

Du Prince de Monaco au Pape

Le joueur de football mahorais Toifilou Maoulida a remercié l’ensemble de sa communauté sur X pour ses messages et publie régulièrement des informations sur les cagnottes existantes pour soutenir Mayotte : Toutes mes pensées pour mes proches ainsi que le peuple mahorais.” Du soutien également de Monaco, de la part du Prince Albert, qui a écrit au président Emmanuel Macron : Ma Famille et la population monégasque se joignent à moi pour vous exprimer notre sincère solidarité. Nos pensées vont avant tout aux victimes et aux disparus, ainsi qu’à leurs proches.” En visite en Corse, ce dimanche, le pape François a appelé à prier pour notre île : « Prions pour les victimes du cyclone qui ces dernières heures a frappé l’archipel de Mayotte. Je soutiens par l’esprit ceux qui ont été touchés par cette tragédie. »  De son côté, le Conseil français du culte musulman (CFCM) a appelé les musulmans de métropole à « se mobiliser et à venir en aide aux sinistrés ».

Dans l’archipel voisin, le président de l’Union des Comores, Assoumani Azali, a décrété un deuil national, sans sortir de sa logique de revendication. « Un deuil national d’une semaine est décrété sur l’ensemble du territoire national, du lundi 16 au dimanche 22 décembre 2024 inclus, suite au passage du cyclone Chido qui a fait de nombreuses victimes et d’énormes dégâts matériels sur l’archipel des Comores, principalement à Mayotte. »

Une partie encore sans réseau

Nous sommes souvent sollicités pour avoir des proches aux quatre coins du département. Nous tentons de donner autant de nouvelles que nous avons, même si nous aussi nous rencontrons des soucis de réseau mobile, internet et électrique, comme une majeure partie de l’île. En effet, sur 67 antennes SFR, 59 ont été endommagées. Du côté d’Orange, ce sont 51 antennes sur 54 qui ont été touchées. Si certains s’organisent depuis toute l’île pour se rendre à Mamoudzou, où il y a le plus de chance d’avoir du réseau, il faut savoir que l’essence commence à se faire rare dans les réservoirs et que les stations service n’ont pas encore ouvert pour les particuliers. C’est pour cela que certains n’ont pas encore pu joindre leurs proches.

Cyclone Chido : le préfet Bieuville a des pouvoirs étendus depuis ce mardi

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François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, a désormais des pouvoirs étendus.

Afin de gérer la crise post-cyclone Chido, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville,  a vu ses pouvoirs renforcés, ce mardi.

Trois jours après le passage du cyclone Chido, François-Xavier Bieuville gère davantage l’urgence à Mayotte où une bonne partie des habitants manquent soit d’eau, soit d’électricité ou de réseau téléphonique, voire les deux ou les trois à la fois. Le préfet de Mayotte a, en effet, vu ses prérogatives étendues en vertu d’un renforcement de la loi 27 de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi). Cela implique « l’élargissement de l’autorité du préfet sur l’ensemble des services déconcentrés des administrations civiles de l’Etat et établissements publics de l’Etat ayant un champ d’action territorial ».

Dans les mesures en vigueur, un couvre-feu commence ce mardi, à 22h et jusqu’à 4h. Selon nos informations, le préfet de Mayotte s’est montré favorable en interne à l’instauration de l’état d’urgence, (celui-ci « ouvre des dispositions spéciales en matière d’assignation à résidence, de visite domiciliaire ou de création de périmètre de protection »), mais ça a été pour le moment écarté.

Parmi les mesures que l’Etat a lancé, il y a trois recensements. Celui des victimes qui est compliqué par le fait que beaucoup ont été enterrées rapidement selon le rite musulman ou n’ont pas été retrouvées. Le recensement des besoins sanitaires sera également fait, sachant que l’hôpital de Mamoudzou fonctionne en mode dégradé. Enfin, une liste d’hébergements d’urgence va être faite pour proposer aux habitants les plus fragiles et sans solution « des bâtiments durables ».

L’état de catastrophe naturelle en passe d’être reconnu

Le gouvernement a décidé de mettre en oeuvre « une procédure accélérée de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle ». Cela passera par un recueil rapide des demandes communales de reconnaissance, ce qui reste compliqué en raison des problèmes de communication dans l’archipel. Surtout, « seuls 10% de biens sont assurés à Mayotte ». En outre, des expertises techniques pour les demandes communales sont simplifiées afin de pouvoir être réalisées rapidement.

Des crédits de secours d’extrême urgence vont être débloqués pour « aider financièrement les sinistrés se trouvant dans une situation de grande difficulté ». Il est aussi question « d’aides réservées aux particuliers (300 € par personne)».

59 antennes SFR détruites sur 67

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Suite au passage dévastateur du cyclone Chido sur l’île de Mayotte, les équipes de SFR déploient travaillent à rétablir les communications. La tempête a causé des dégâts sur 88% du réseau SFR, qui précise dans un communiqué que 59 antennes sur 67 sont actuellement hors service. Face à cette situation, l’opérateur a mobilisé immédiatement des équipes techniques et coordonne ses actions avec les autorités locales pour prioriser la remise en service des sites stratégiques.
Pour les clients mobile SFR Mayotte, la compagnie a décidé la gratuité et l’utilisation illimitée des services de téléphonie dans les zones fonctionnelles (appels et SMS vers Mayotte, La Réunion et la métropole et internet illimité) ; pour les clients BOX de SFR Mayotte, la gratuité des appels depuis leur ligne fixe vers Mayotte, La Réunion et la métropole ; pour les clients la Carte SFR Réunion, la gratuité des appels et SMS vers Mayotte dès ce mercredi 18 décembre ; et pour les clients BOX SFR Réunion, depuis leur ligne fixe, gratuité des appels vers Mayotte. Le tout jusqu’à nouvel ordre.

La compagnie organise également une collecte de produits alimentaires et d’hygiène auprès de ses collaborateurs pour venir en aide à la population.

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Réseau Internet à Mayotte depuis le cyclone.

Macron à Mayotte « dans les prochains jours », le point sur l’acheminement des marchandises

Emmanuel Macron se rendra à Mayotte dans les prochains jours..

Les ministres de l’Intérieur et de l’outre mer démissionnaires,  Bruno Retailleau et François-Noël Buffet ont tenu une conférence de presse lundi soir à  La Réunion. Ils ont fait le point sur l’aide qui sera apportée.  

Le président à Mayotte

Le président de la République, Emmanuel Macron a annoncé lundi soir sur X se rendre à Mayotte “dans les prochains jours” et il va décréter “un deuil national”.

Les obstacles de l’acheminement jusqu’à Mayotte

Depuis La Réunion, Bruno Retailleau, le ministre de l’Interieur a expliqué les difficultés auxquelles les pouvoirs publics font face pour pouvoir acheminer de l’aide. A l’aéroport, la tour de contrôle de l’aéroport est détruite et le système de balises signalétiques est fortement endommagé. Ce qui signifie que les avions peuvent pour l’instant “atterrir que de jour”. D’ici quelques jours, les autorités espèrent pouvoir rétablir le trafic nocturne à l’aéroport pour permettre de renforcer le pont aérien entre La Réunion et Mayotte.

Concernant le transport maritime, si les “terminaux portuaires de Longoni ont souffert, ils sont aptes à rouvrir aux navires importants”, annonce le ministre de l’Intérieur.

Pour transporter les marchandises et le matériel jusqu’à Grande Terre, deux barges à fond plat peuvent à nouveau circuler et une troisième sera fonctionnel à partir du milieu de la semaine prochaine.

L’eau et la nourriture

Pour le retour de l’eau sur le territoire, l’usine de dessalement de Petite-Terre a été « remise en route », annonce Bruno Retailleau. Hier soir, il précisait que d’ici 48 heures, « les usines d’eau potables fonctionneront à hauteur de 50% des capacités ». Dans une semaine, selon le préfet de Mayotte, la capacité d’approvisionnement en eau atteindra 95 % .

À partir de ce mardi, 20 tonnes d’eau et d’alimentation seront envoyées à Mayotte chaque jour. Un porte-conteneurs de la compagnie CMA CGM partira également ce mercredi pour arriver ce week-end sur l’île, «  il comptera entre  100 et 150 conteneurs de nourriture et eau », explique le préfet de La Réunion, Patrice Latron qui supervise le pont aérien. 

Par ailleurs, un dispositif de traitement de l’eau a commencé a être envoyé, il sera opérationnel à partir de jeudi, il permettra de produire entre 200 à 250 m3 d’eau par jour.

L’hôpital

Le Centre hospitalier de Mayotte a été touché, la toiture a été très endommagée. « Il pleut dans certains services », raconte Bruno Retailleau. Les services comme celui de réanimation qui a été impacté reprennent progressivement, l’activité a repris « entre 40-45 % ».

L’hôpital sera renforcé par un hôpital de campagne installé à partir de jeudi, 90 personnes le feront fonctionner. Des services de traumatologie, réanimation et néonatologie seront aménagés.

Les renforts humains

D’ici la fin de la semaine, 1.200 personnes au total seront arrivés sur l’île pour les secours, dont 800 sapeur-pompiers. Ils effectuent entre autres des missions de reconnaissance, déblaiement et de traitement des eaux. Quatre-cent gendarmes supplémentaires vont arriver prochainement. Un couvre-feu est décrété à partir de ce mardi soir. «Il n’y a pas eu d’actes violents pour l’instant, juste un conteneur ouvert était éventré sur la voie publique et des gens sont venus se servir », illustre Bruno Retailleau.

Dédommagements

Alors que de nombreuses maisons en dur ont perdu leur toit, des bâches seront envoyées pour les protéger. Des tentes seront aussi acheminées. Pour les cadres de l’Etat qui ont perdu leurs maisons, des modulaires seront envoyés de la métropole.

Seuls 10% des Mahorais disposent d’une assurance, ce qui complique le dédommagement de la  catastrophe naturelle. Toutefois, un fond d’urgence sera débloqué pour permettre une prise en charge.

Un couvre-feu décrété de 22h à 4h dès ce mardi soir

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Le ministère de l’intérieur a annoncé ce mardi matin la mise en place d’un couvre-feu dès ce mardi soir. De 22h à 4h du matin, il est interdit de sortir. Une décision qui a été prise pour des raisons de sécurité, afin d’éviter les pillages dans un contexte de pénurie d’eau et de nourriture.

Au Sodifram de Hauts Vallons, “on a de quoi tenir quatre ou cinq jours”

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Ce lundi, il restait encore quelques produits frais livrés vendredi dernier au Sodifram de Hauts Vallons, à Mamoudzou.

Le magasin Sodifram du quartier de Hauts Vallons, à Mamoudzou, a rouvert dès le lendemain du cyclone, pour permettre à la population de tenir. Une certaine logistique a été mise en place pour tenter de garantir des ressources à tout le monde. 

Ce lundi matin, quelques habitants sont attroupés devant le Sodifram de Hauts Vallons, dans la commune de Mamoudzou, qui a rouvert dès dimanche, au lendemain du passage du cyclone Chido. Face au manque d’eau et de nourriture, tous espèrent pouvoir faire quelques stocks. Heureusement, Ramzi Boukhris, qui gère le magasin, avait reçu des livraisons vendredi. “On a de quoi tenir quatre ou cinq jours même sans nouvelle livraison au dépôt”, affirme-t-il en nous montrant son rayon frais, dans lequel on peut encore trouver de la viande, des huîtres et des fruits.

Ramzi Boukhris, qui gère le magasin, a mis en place des limites d’achat sur les produits de première nécessité.

Un sac de riz, un kilo de sucre, quatre litres de lait, un pack d’eau, quatre boîtes de tomates pelées par client… Pour essayer qu’il y en ai assez pour tout le monde, des limites d’achat ont été instaurées sur les produits de premières nécessité. C’est ce qu’est venu chercher Zakaria Loutfi, un habitant du quartier : “Je suis venu prendre l’essentiel pour les enfants : des yaourts, du lait, du riz aussi.” Face aux limites, pas de débordement. “Les gens sont compréhensifs”, assure le gérant du supermarché.

Les chèques acceptés

Si le magasin a assez d’électricité pour éclairer la moitié de ses locaux, les paiements par carte bancaire ne peuvent néanmoins plus être acceptés, et certaines caisses ne fonctionnent plus. “On accepte le paiement en espèce et aussi par chèque”, précise Ramzi Boukhris, qui espère être à nouveau livré ce mardi.

À la caisse, les paniers sont remplis de nourriture pour enfant, de lait, d’eau, de riz et de boîtes de conserve.

Concernant les pillages, il ne cache pas qu’il y a eu des essais de jeunes tentant de profiter de la situation. “On a du mal à avoir des agents de sécurité. On n’a pas encore réussi à joindre tous nos employés au téléphone, mais la police fait des tours régulièrement, ça a évité le pire”, rassure-t-il. 

Cyclone Chido : « On se demande ce que fait l’État »

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Mounaiyati montre le quartier Bandrajou, à Kaweni, où elle vivait avec sa mère et ses sœurs. En attendant, elles vivent dans le lycée des Lumières transformé en centre d’hébergement.
Sans eau, sans électricité pour une bonne partie et même largement sans réseau téléphonique, Mayotte continue de vivre des jours compliqués depuis le passage du cyclone Chido, samedi matin. Ce lundi, à Kawéni, c’est l’urgence de refaire son toit, trouver du carburant, à manger ou à boire qui domine.

« On se demande ce que fait l’Etat, ce que font les mairies »,
désespère Marie, enseignante au lycée des Lumières, alors que plusieurs ministres étaient au même moment sur le sol mahorais pour constater les dégâts du cyclone Chido (les médias mahorais n’étaient pas invités à couvrir ce déplacement). Ce lundi, dans le lycée devenu centre d’hébergement d’urgence, elle tente de joindre par téléphone la cellule de crise en métropole, qui la renvoie finalement vers la mairie de Mamoudzou et son répondeur. 2.000 personnes vivent là et y ont trouvé refuge, même tardivement. « On est arrivés vers 13h(N.D.L.R. le cyclone au stade « tropical intense » a frappé Mayotte dans la matinée). Notre maison est toute détruite, il ne reste rien, on n’a plus de papiers », raconte Rouaidat Attoumane, une mère de famille comorienne de six enfants, qui vit dans le quartier informel qui domine l’établissement scolaire. Dans leur fuite, son mari s’est blessé au pied et a dû être emmené à l’hôpital. Également dans ce centre, Mounaiyati Abdou montre dans quelle salle de classe, elle s’est installée avec sa famille. L’adolescente de 17 ans aussi vit dans le quartier juste au-dessus et qui ne ressemble plus qu’à un amas de tôles sur la colline. Plusieurs hommes sont en train de remonter des cases à la hâte. Ce n’est pas le cas pour sa famille. « On n’est que de filles », dit celle qui est scolarisée au lycée Younoussa-Bamana, un autre établissement de Mamoudzou. Elle et sa mère avaient entendu, à la radio, la veille du cyclone, qu’elle pouvait se rendre dans ce centre où on trouve pratiquement que des femmes et des enfants, ce lundi après-midi. Pas de traces d’agents municipaux. Aucune eau ni aucune nourriture n’ont été distribuées depuis la veille.

Pas d’essence

Plus loin, Kamal Nadhoim plante des clous dans la charpente d’une future case en tôles. Habitant de Lazerevouni, un autre quartier de Kaweni, il est venu aider sa cousine et sa famille, puisque sa maison a tenu, contrairement à l’ensemble des cases en tôles du plus grand village de Mayotte. Ce Grand-Comorien de 36 ans se dit incapable « de savoir où dormir ou trouver de la nourriture ». Sur les décès dans Kaweni, il dit en connaître trois, dont un mécanicien de ce quartier.
Autre scène de galère vue sur la route nationale 1, des centaines de personnes attendent désespérément à la station-service de Kawéni. Il y a quelques minutes, une distribution a eu lieu, mais elle n’a pas duré très longtemps. Au grand dam de Wamze, un habitant de Bouéni de 51 ans. Celui-ci a fait deux heures et quarante minutes de route depuis son village à l’autre bout de Grande-Terre. « J’espérais avoir de l’essence. On a des denrées alimentaires qui sont en train de pourir. Je suis là depuis 10h. Total est là à nous dire qu’ils sont en train de réparer. Finalement, il y a que les forces de l’ordre qui sont arrivées et qui ont pu se servir. Pourtant, on ne les a pas vu après le cyclone », se désole-t-il, bidon à la main.
Cette fois-ci, il repart bredouille, mais il est prêt à retenter demain. « On n’a plus le choix. »

Une visite ministérielle sans la presse mahoraise

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Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, serait à Mayotte pour voir l’étendue des dégâts après le passage du cyclone Chido, ce lundi. On est obligé d’écrire « serait » puisque les médias mahorais n’ont pas été invités. Après coup, on nous a dit que le ministre serait « passé faire un point de situation au centre de crise de la préfecture de Mayotte, à Dzaoudi, puis il a rencontré les élus à Mamoudzou.

C’est dommage, on aurait bien voulu voir le ministre pour lui demander quand est-ce que les habitants de Mayotte auront de l’électricité, de l’eau ou même du réseau téléphonique pour pouvoir répondre à leurs proches inquiets. Sans compter le devenir de tous les sinistrés, les problèmes à venir (voire déjà actuels) pour trouver de la nourriture ou de l’eau en bouteille, la peur des pillages. Mais apparemment, c’était plus important de faire des images pour la presse nationale.

Un week-end apocalyptique pour Mayotte

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Le bidonville de Cavani sud, à Mamoudzou, est reconstruit à la hâte, ce dimanche après-midi
Le cyclone Chido passé, les habitants peinent à reconnaître leur île. Les arbres soufflés, des quartiers entiers sans aucune case encore debout, les toits en tôles des maisons en dur chiffonnés comme du papier, Mayotte ressemble à une immense scène de désolation. Reportage.
En quelques minutes, samedi matin, la forte pluie a laissé le vent transformer l’épisode cyclonique en cauchemar. Les plafonds qui s’effondrent, les vitres qui explosent, les tôles qui volent, l’eau qui s’engouffre partout où elle peut sous l’œil apeuré des familles, c’est tout le 101ème Département qui a été touché. Malgré l’alerte rouge encore en vigueur, beaucoup ont choisi de sortir pour constater les dégâts ou tout simplement parce qu’il ne restait plus rien pour les protéger. La priorité a été de vite reconstruire pour mettre tout le monde à l’abri, malgré le choc et la sidération. Hors Mayotte, les téléphones ont souvent sonné dans le vide, notamment pour les proches sans nouvelles. Les réseaux téléphonique, électrique et d’alimentation en eau ont été touchés. Depuis, des quartiers dont les câbles sont électriques en sous-terrain ont pu être réalimentés. Les infrastructures de la Société mahoraise des eaux (SMAE) étant subi le cyclone, l’alimentation en eau est toujours impossible.

Des hébergements d’urgence endommagés

Dans le village de Cavani, les écoles primaires Cavani sud 1 et 2 font partie des hébergements d’urgence de la municipalité de Mamoudzou. 400 personnes du bidonville voisin, dont beaucoup d’enfants, ont pu s’y réfugier, enfin dans une partie puisque le toit a été soufflé partiellement et les salles de classe du dernier étage inondé. Dimanche après-midi, le directeur de l’école nous a fait part de son désarroi, puisqu’il n’avait plus de désinfectant pour soigner les blessés et il n’y avait pas d’eau non plus (deux packs d’eau seulement ont été apportés par la mairie). Au-dessus, la directrice de l’école maternelle est dépitée. Une bonne partie du matériel a été volé et les salles saccagées. Toutes les tôles qui couvraient les toilettes ont été prises par les habitants du quartier voisin pour remonter des cases à la hâte.
Du côté de l’hôpital, une tente a été montée, ce dimanche pour préaccueillir les blessés aux urgences. « Dans 90% des cas, c’est la traumatologie », raconte l’une des médecins-urgentistes. Ce dimanche soir, peu de patients arrivaient. 400 passages avaient été enregistrés. Mais les routes sont encore en partie entravées, empêchant les blessés d’arriver à l’hôpital.
 

Les barges échouées

Dans le port de plaisance de Mamoudzou, tous les bateaux ont été envoyés sur le front de mer, voire dans la mangrove , tandis que le ponton est en miettes. Au ponton des croisiéristes, derrière le marché de Mamoudzou, les agents de la direction des transports maritimes (DTM, ex-STM) tentent de reprendre la barge Karihani qui s’est échouée avant un grand coup dans la coque. Le Polé est à Hamaha, le George-Nahouda est sur un îlot entre Petite-Terre et Grande-Terre. Les deux nouveaux amphidromes, Imane et Chatouilleuse, ont été retrouvés à la pointe Mahabou. Un vieil amphidrome, qui appartient désormais à la préfecture de Mayotte, est actuellement dans la mangrove de Doujani.

Secours, infrastructures, bilan humain, le ministre de l’Intérieur fait le point après le cyclone

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Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, est annoncé à Mayotte pour ce lundi midi.

Les ministres du gouvernement ont tenu une conférence de presse, dimanche 15 décembre, avec le premier bilan des dégâts à la suite du passage du cyclone Chido.

 

Le bilan humain

Il est trop tôt pour donner « des chiffres précis », a affirmé Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, lors da la conférence de presse de ce dimanche soir. Le bilan provisoire est pour l’instant de « quelques morts », mais il est certainement bien plus important. Sans être allés sur le terrain car encore inaccessible par endroit, il est impossible de le connaître précisément.
Les bidonvilles construits à flanc de collines ont été « entièrement détruits », indique-t-il avec un fort bilan à craindre. « Il faudra des jours pour le connaître avec précision. »Deux réunions de crise sont prévues chaque jour.

Les secours

Pour apporter de l’aide et assurer l’ordre public, 1.600 gendarmes et policiers sont présents. Les opérations de secours sont retardés à cause des arbres au travers des routes. Forces de l’ordre, sapeurs-pompiers et agents des communes sont mobilisés.
D’ici mercredi, cinq vagues de renfort successifs vont arriver à Mayotte pour la sécurité civile, soit 800 personnes dont 210 soignants, ainsi que du matériel médical.
Après l’aide à court terme, va se poser à moyen terme la question de l’alimentation en eau et nourriture de la population mais aussi « des équipements les plus sensibles notamment la prison et le centre de rétention », alerte le Premier ministre François Bayrou, en précisant que ces questions sont « des facteurs de risques qui s’accumulent ».

Les infrastructures

La tour de contrôle de l’aéroport est détruite. En revanche, « la piste est praticable, ce qui signifie que les avions militaires peuvent l’emprunter », informe Bruno Retailleau. Un pont aérien pour acheminer eau et nourriture sera mis en place à partir de La Reunion. D’après nos informations, les deux Dash annoncés peuvent amener environ dix tonnes de fret ou entre 70 et 90 passagers, notamment pour installer l’hôpital de campagne.
Le terminal portuaire ne « semble pas avoir trop affecté », poursuit le ministre de l’Interieur. La Marine nationale va affreter deux navires : Le Champlain et le Marion Dufresne, le premier étant parti ce dimanche. Le gouvernement compte beaucoup sur l’armée pour récupérer entre autres autres des « bâches et des tentes ».
L’hôpital endommagé
Quant à l’hôpital, il a été endommagé lors du cyclone, l’électricité a été coupé temporairement et des services cruciaux ont été à l’arrêt comme celui de réanimation. Ce dimanche, les patients en réanimation étaient repartis dans cinq endroits différents. Dimanche soir, le ministre indiquait « qu’à priori il fonctionnait à nouveau ».

Dans l’ensemble du territoire, l’habitat précaire a été entièrement détruit, les bâtiments publics seront donc ouverts pour accueillir la population. Les habitats en dur ont eux aussi beaucoup souffert.

Cyclone Chido : le conseil départemental se mobilise

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Des élus du conseil départemental se sont réunis ce lundi pour déblayer les locaux du Département.

48 heures après le passage du cyclone sur l’île, des élus du conseil départemental se sont réunis aujourd’hui, ce lundi, pour une première réunion de crise.  

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Le conseil départemental s’est réuni ce lundi dans ses locaux pour une première réunion de crise.

Le conseil départemental de Mayotte a tenu une première réunion de crise aujourd’hui, ce lundi, dans ses locaux avec une dizaine d’élus et chefs de service, conduits par Abdoul Kamardine, président du Service départemental d’incendies et de secours de Mayotte. Les bâtiments du Département sont touchés et quelques élus accompagnent actuellement les pompiers dans leurs missions de désenclavement des débris. Le président du Département, Ben Issa Ousseni, est rentré de sa mission en Tanzanie en urgence, vendredi, pour être auprès de la population mahoraise. “Je tiens à saluer la mobilisation exemplaire des services de secours, celle des équipes d’intervention et celle des agents départementaux qui travaillent sans relâche pour assurer la sécurité de notre territoire”, déclare-t-il dans un communiqué. 

Plusieurs services mobilisés

Le conseil départemental a mis en place une cellule de crise dédiée afin de coordonner les actions avec les services de l’État et d’assurer une réponse rapide et adaptée aux besoins de la population. La Protection maternelle et infantile (PMI) est mobilisée pour installer des postes de secours. La Direction de l’agriculture, de la pêche et de la forêt du Département est déployée pour dégager les axes routiers. Les infrastructures et équipements du Département sont en appui aux opérations de sécurisation et d’intervention. Enfin, les travailleurs sociaux sont déployés pour aider les populations vulnérables.  

Il est rappelé à la population de suivre les consignes émises par les autorités. Il est rappelé de rester informés le plus possible, d’éviter les déplacements non essentiels et de rester dans des lieux sécurisés, de se préparer aux coupures d’eau et d’électricité, si ce n’est pas déjà le cas, en constituant des stocks, de protéger ses biens matériaux. “En ces temps difficiles, je vous invite à agir avec solidarité, prudence et responsabilité. Ensemble, nous saurons traverser cette épreuve”, écrit Ben Issa Ousseni. 

Orange se mobilise pour rétablir le réseau

Dans un communiqué envoyé ce dimanche, les équipes d’Orange Mayotte indiquent se « mobiliser pour rétablir les réseaux » à la suite du passage du cyclone Chido. Le cyclone a fait des dégâts considérables sur l’île de Mayotte. Les réseaux de télécommunications ont été fortement touchés.

Dimanche 15 décembre, les impacts pour les réseaux d’Orange étaient les suivants : 51 antennes du réseau mobile d’Orange sur 54 sont hors service, principalement en raison d’un manque d’énergie. Orange estime également qu’environ 99% de ses clients usagers du réseau internet fixe sont déconnectés. L’étendue des dégâts du réseau internet fixe est en cours d’estimation. Certaines Livebox ont été débranchées par le client pour sécuriser le matériel, ou sont en attente du retour de l’électricité.

« Les équipes travaillent étroitement avec la cellule de commandement de la préfecture, et se coordonnent avec l’ensemble des acteurs présents sur le terrain pour intervenir de façon efficace et sécurisée », annonce l’opérateur.

Dans un communiqué envoyé ce dimanche, les équipes d’Orange Mayotte indiquent se « mobiliser pour rétablir les réseaux » à la suite du passage du cyclone Chido. Le cyclone a fait des dégâts considérables sur l’île de Mayotte. Les réseaux de télécommunications ont été fortement touchés.

Dimanche 15 décembre, les impacts pour les réseaux d’Orange étaient les suivants : 51 antennes du réseau mobile d’Orange sur 54 sont hors service, principalement en raison d’un manque d’énergie. Orange estime également qu’environ 99% de ses clients usagers du réseau internet fixe sont déconnectés. L’étendue des dégâts du réseau internet fixe est en cours d’estimation. Certaines Livebox ont été débranchées par le client pour sécuriser le matériel, ou sont en attente du retour de l’électricité.

« Les équipes travaillent étroitement avec la cellule de commandement de la préfecture, et se coordonnent avec l’ensemble des acteurs présents sur le terrain pour intervenir de façon efficace et sécurisée », annonce l’opérateur.

Cyclone Chido : l’alerte violette déclenchée, l’œil va passer au dessus de l’île

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L'alerte violette est déclenchée ce samedi matin à 7h.

Le Cyclone Chido est à Mayotte. Ce samedi matin, la préfecture déclenche l’alerte cyclonique violette, soit le plus haut niveau. Entre 9h et 13h, l’œil du cyclone sera au-dessus du Nord de Mayotte : l’accalmie qu’il va provoquer n’est pas à considérer comme telle, il est impératif de rester à l’abri au moment de son passage car il sera brusquement suivi de vents très violents.

Pendant l’alerte violette, les habitants doivent rester confinés dans une habitation solide, avec stocks d’eau et de nourriture. Il ne faut sortir en aucun cas, et téléphoner seulement en cas d’extrême nécessité. Les secours ne pourront pas intervenir durant cette phase d’alerte. Il faut rester informé en suivant la radio, sites internet et réseaux sociaux pour suivre les consignes officielles. L’alerte violette sera suivie d’une phase d’alerte rouge.

La cellule d’information au public a été ouverte à 6h avec son numéro unique : 09 70 80 90 40

Des rafales de vent jusqu’à 200 km/h attendues ce samedi, annonce Météo France

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Le dernier bulletin de Météo France, paru ce vendredi 13 décembre à 17h, annonce que les premières bandes orageuses à l’avant du cyclone tropical Chido atteindront Mayotte dans la nuit, après un début de soirée calme. Elles provoqueront des averses orageuses ainsi que des vents de 40 à 50 km/h et des rafales pouvant atteindre 80 km/h. La mer sera également de plus en plus agitée. 

Ce samedi matin, le cyclone tropical intense sera au plus proche de l’île. Les dégradations climatiques seront importantes, avec des rafales de vent de 130 à 180 km/h sur une grande partie de l’île, voire 200 km/h au Nord. Il faut s’attendre à des précipitations de l’ordre de 100 à 150 mm au Sud, et 200 mm au Nord. Les pluies pourraient durer six heures. 

L’état de la mer va également se dégrader samedi matin, avec des vagues pouvant atteindre 6 à 9 m dans le lagon entre 8h et 14h. Météo France prévoit une amélioration rapide en cours d’après-midi avec l’éloignement du cyclone. 

Pour rappel, la préfecture a annoncé déclencher l’alerte cyclonique rouge dès 22h ce vendredi. Il est demandé à la population de rester confinée jusqu’à la fin de l’alerte. 

Cyclone Chido : Plusieurs hébergements d’urgence vides en début de soirée

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Le collège de Majicavo-Lamir, à Koungou, s’est transformé dès 17h, et pour tout le week-end, en hébergement d’urgence face à l’arrivée du cyclone Chido. Le personnel de l’établissement a accueilli dès les premières minutes une personne dans le besoin, à cause de fissures dans son appartement. C’est la mairie de Koungou qui organise ce dispositif. Tous les établissements scolaires de l’île se muent en hébergement d’urgence, pour abriter la population au logement précaire, alors que l’alerte cyclonique passe au rouge dès 22h ce vendredi soir. Mais en une heure, seule une petite poignée de personnes sont venues se réfugier au collège de Majicavo-Lamir.

« On est là si il y a besoin »

Même constat à Bandrélé : à 17h, pas une personne venue se mettre à l’abri sur l’ensemble des quatre sites mobilisés par la commune, malgré la circulation de navettes dès 14h pour y amener la population. « Nous on est là si il y a besoin, on ne bouge pas », assure Youssouf Abdallah, agent de la mairie de Bandrélé présent à l’école maternelle du village. Ce dernier craint pour la population vivant dans des cases en tôles, les rafales de vent pouvant atteindre 200 km/h annoncées pour samedi matin par Météo France pouvant les rendre particulièrement dangereuses. L’agent espère que ces habitants viendront dans les centres (école élémentaire de Dapani, écoles maternelles de Mtsamoudou et Bandrélé, MJC de Nyambadao), où de la nourriture et de l’eau est prévue pour les enfants.

Pour plus de renseignements, les personnes vivant dans des habitats précaires où craignant pour leur maison sont invitées à se rapprocher de leurs mairies, qui mettent en place des numéros d’urgence et orientent vers les hébergements d’urgence en dur, notamment situés dans les écoles.

Cyclone Chido : À Sada, les habitants veulent “être prêts au cas où”

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Au Sodicash de Sada, les clients s’empressent de repartir avec leurs courses.
À Sada, la population se prépare au passage du cyclone Chido annoncée à Mayotte pour cette nuit du vendredi à samedi et la journée de samedi. Pas de mouvement de panique, mais une prise de précaution par les habitants, qui constituent leurs stocks d’eau, de nourriture et de matériel pour se barricader.
Pâtes, boîtes de sardines, thon, légumes en conserve… “Je fais un stock de tout ce qu’on peut cuisiner rapidement, au cas où les magasins ferment”, indique un homme avec une boîte de champignons à la main, dans un des rayons du Sodicash de Sada, ce vendredi matin. Affirmant ne pas trop s’alarmer, il souhaite néanmoins suivre les consignes de la préfecture dans le cadre de l’alerte cyclonique orange, déclenchée ce vendredi matin, à l’approche du cyclone Chido. “J’ai déjà vécu un cyclone il y a quelques années à La Réunion. Je ne m’inquiète pas trop mais je sais qu’il faut prendre ses précautions et suivre les recommandations.” Dans cette même logique, il prévoit de ranger ce qui traîne autour de sa terrasse en prévention des fortes rafales de vent prévues dès ce vendredi soir.
Il n’est pas le seul à faire ses réserves. Une bonne vingtaine de personnes font la queue dans le magasin, vers 11h. Le mot “précaution” revient dans chaque bouche en train d’attendre de passer à la caisse. Les paniers ne sont pas pour autant débordants et les achats semblent être raisonnables. Un homme néanmoins se démarque par son chariot rempli de paquets de pâtes. « En 1984, on ne s’attendait pas aux conséquences du cyclone Kamisy. Cette fois, je préfère prendre mes précautions », indique celui qui, à l’époque, s’était réfugié à la mosquée pendant que sa maison se faisait emporter en partie par le vent et la pluie. “On n’y croyait pas à l’époque, on se disait que l’île serait à l’abri, comme pour les autres cyclones. Mais j’ai vu les dégâts, alors cette fois je veux être prêt au cas où”, ajoute-t-il, alors qu’il commence à ajouter des boîtes de thon à ses courses.

Les stocks de sardines s’amenuisent

Si les queues sont plutôt calmes du côté des clients, le passage en caisse l’est moins pour l’employée du magasin que nous interrogeons. “On a beaucoup plus de monde que d’habitude depuis ce matin. Je pense qu’on va manquer de stock pour les sardines”, constate celle qui trouve également les acheteurs plus agités que d’habitude, s’empressant d’emballer leurs emplettes avant de rentrer rapidement chez eux. Le Sodicash restera ouvert tant que l’alerte rouge ne sera pas déclenchée.

Du côté du Douka Bé attenant aux locaux de la police municipale, pas de clients au moment de notre passage. Mais le rayon de conserves déplumé trahit l’agitation de certains passés par ici. “On n’a pas arrêté. On a plein de clients venus acheter de l’eau, des légumes en boîte, des sardines”, indique le caissier, qui craint lui aussi que ces dernières viennent à manquer.

Les lampes rechargeables écoulées

Si la population se prépare au manque de nourriture et d’eau, elle s’active également pour prévenir les coupures d’électricité et renforcer ses habitations. À la quincaillerie Super Bois, située sur la route départementale, la place dédiée aux lampes rechargeables est vide. “On a vendu la dernière il y a vingt minutes”, lance Ismaël Farsi, le responsable du magasin, vers 11h40. Les panneaux de contreplaqué ont aussi du succès depuis jeudi midi. “Les gens en veulent pour renforcer leurs fenêtres et baies vitrées”, précise-t-il. Niveau stock, ce dernier ne s’inquiète pas pour les panneaux, ayant un entrepôt rempli. Il assure en avoir assez pour celles et ceux qui craignent les dégâts sur leurs maisons. S’il est plutôt serein, il ne voit pas moins l’agitation chez certains de ces clients : “On voit que ceux qui ont vécu Kamisy en 1984 sont inquiets.”

À la quincaillerie Super Bois, on ne vend que du contreplaqué et des lampes rechargeables depuis jeudi midi. Le stock de lampes a été écoulé.
Ce vendredi après-midi, la préfecture a annoncé le passage de l’alerte cyclonique au niveau rouge à partir de 22h ce vendredi. Il est demandé à la population de restée confinée.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes