L’artiste réunionnais d’origine mahoraise Oumar Ali, débute prochainement le tournage de Anasheed Voice en Égypte. Ce projet vise à mettre en avant l’art du Anasheed, un genre musical nourrit par la spiritualité et la tradition. L’Égypte a été choisi pour le cadre que son héritage culturel offre. La diffusion de Anasheed Voice est prévue pour le mois du Ramadan, une période symbolique qui donnera une résonance particulière à ce programme.
Les feux de forêt se multiplient avec la culture sur brûlis, comme à Acoua

L’incendie ayant déjà ravagé vingt hectares de forêt à Acoua est toujours en cours, ainsi que d’autres déclarés ces derniers jours sur l’île. Des feux provoqués par la pratique du brûlis, davantage prisée depuis que le cyclone Chido a ravagé les cultures.
Le feu de forêt qui a commencé à frapper Acoua ce vendredi n’est toujours pas totalement maîtrisé ce mercredi et a touché une trentaine d’hectares, mobilisant une vingtaine de pompiers. « Le feu est partiellement maîtrisé, mais pas totalement. On a encore des hommes sur le terrain », indique ce mercredi en fin de journée Costa Bacar, responsable de la communication du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Mayotte. Plus d’une vingtaine de personnes ont dû être évacuées par la gendarmerie, indique la préfecture dans un communiqué. « Ces feux, d’origine accidentelle ou volontaire, ont causé des destructions importantes des quelques végétations encore présentes, mettant en péril la sécurité des populations vivant à proximité et l’écosystème local », écrit la préfecture de Mayotte.
« Les feux en ce moment sont tous liés aux arbres tombés avec Chido, qui ont séché depuis, ce qui favorise leur prise de feu », précise-t-il. La sécheresse des arbres tombés le 14 décembre est donc en cause, ainsi que des rafales de vent pouvant pointer jusqu’à 80km/h. Ces conditions impliquent des flammes rampantes se propageant rapidement et qui sont donc plus difficiles à maîtriser.
15 feux sur 20 dus aux brûlis
À cet incendie s’ajoutent d’autres feux de forêt actuellement en cours, à Kawéni, Combani et Vahibé depuis mardi. En tout, ils ont brûlé plus de 100 hectares. « Ces incendies ont lieu en pleine forêt, dans des endroits inaccessibles. Il y a des difficultés d’accès pour les pompiers », ajoute le responsable de la communication du Sdis de Mayotte.
Ces différents feux ont été causés par la pratique de culture sur brûlis. Cette méthode de défrichement des parcelles par le feu est souvent utilisée pour la fertilité à brève échelle qu’elle peut conférer aux sols. Depuis le cyclone et la perte de nombreuses cultures, cette pratique s’intensifie. « Sur vingt feux qu’on a recensés, quinze étaient liés à la culture sur brûlis », constate Costa Bacar. « Malheureusement, cette pratique a un impact sur les forêts de Mayotte », ajoute-t-il, insistant pour rappeler que cette méthode de défrichement est interdite.
La préfecture de Mayotte a communiqué ce mercredi soir en rappelant cette interdiction sur l’ensemble du territoire. « Ces feux de forêts, souvent causés par des brûlis volontaires, représentent une menace grave pour notre environnement, et notre faune déjà très affaiblie par les derniers événements climatiques qui ont frappé Mayotte », indique-t-elle, ajoutant que bien qu’ancienne, cette pratique met en danger les écosystèmes et les vies humaines, en plus de polluer l’air et de favoriser l’érosion en fragilisant le sol. De plus, cette pratique limite « l’infiltration et le stockage de l’eau en profondeur, mettant à mal à terme la ressource en eau du territoire ».
Chez les enseignants, la grève se poursuit
Depuis lundi, plusieurs enseignants de Mayotte sont en grève pour réclamer la généralisation de l’aide exceptionnelle de 2.000 euros. Ils dénoncent aussi des conditions de travail qu’ils doivent subir dans des écoles partiellement détruites. Leur mouvement se poursuit, avec une nouvelle mobilisation prévue jeudi.
« Une rentrée bâclée » : c’est l’inscription écrite à la craie blanche, en contrebas de l’enceinte du rectorat de Mayotte. Ce mercredi 29 janvier, une centaine de professeurs grévistes se sont rassemblés au croisement de la rue Sarahangue et de l’avenue Zoubert Adinani. Une mobilisation débutée lundi, qui marque aussi la rentrée scolaire. Le cyclone Chido, survenu il y a six semaines sur l’île de Mayotte, a fait 39 morts selon le bilan provisoire officiel et a endommagé plusieursinfrastructures des établissements scolaires, à l’image du lycée Younoussa Bamana, situé à quelques mètres de là.
À la veille d’une possible rencontre avec Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les professeurs grévistes souhaitent rappeler leur revendication principale : la généralisation de l’aide exceptionnelle de 2.000 euros sans condition, qui a été versée peu après la tempête aux agents dont l’indice de rémunération était inférieur à 448.
Sur le trottoir, une enceinte et un micro ont été installés. Rivo Rakotondravelo harangue son public : « Nous voulons être traités sur un pied d’égalité, nous ne demandons pas plus, mais cette aide ! » Un discours apprécié par Hadidja Saindou, professeur des écoles à Labattoir : « Mayotte est déjà discriminée par rapport aux autres départements, et là, on effectue une discrimination entre les professeurs de Mayotte », remarque-t-elle.
La mobilisation continue ce jeudi
D’après les chiffres du Syndicat National Unitaire des Instituteurs, professeurs des Ecoles et éducateurs (SNUIPP) , environ 5.000 sur 9.000 enseignants auraient perçu cette aide exceptionnelle. « Il y en a qui n’exercent plus à Mayotte et qui ont perçu cette aide, d’autres, sans doute, sont décédés et ont perçu cette prime », s’amuse Rivo Rakotondravelo, porte-parole des grévistes du jour.
La seconde revendication porte sur les conditions de travail, après le cyclone. « Mon école a été vandalisée, mes affaires ont disparu et je dois accueillir mes élèves ? Et pour leur expliquer quoi ? Moi-même, je ne sais pas comment contenir ma frustration, mon désarroi et ma douleur. » Selon Said Anssiffoudine, secrétaire général du syndicat Snuipp Mayotte, « nous sommes d’accord pour que les enfants puissent reprendre les cours, mais pas dans n’importe quelles conditions. On ne va pas se mettre en danger, et l’école avec nous ». Les professeurs souhaitent aussi obtenir les rapports des commissions ayant permis la réouverture des établissements. Les professeurs grévistes se donnent à nouveau rendez-vous ce jeudi à 8h pour donner suite à leur mobilisation, alors que la ministre de l’Éducation nationale entamera une visite de deux jours sur l’île, dans le but de « faire le point sur la reprise des enseignements, l’acheminement des fournitures scolaires et d’identifier les prochaines étapes pour le plan ‘Mayotte Debout’ pour le champ de l’Éducation nationale », indique son cabinet.
La CGT Educ’action Mayotte écrit à Élisabeth Borne
Le syndicat CGT Educ’action Mayotte a rédigé une lettre à l’attention d’Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, qui visitera les établissements scolaires mahorais pour faire le point sur la rentrée ces jeudi et vendredi. Le syndicat demande notamment à ce que la reconstruction demandée par Chido n’efface pas les défaillances qui étaient déjà à combler avant le cyclone. Il demande par exemple que la caisse de retraite complémentaire Ircantec soit déployée à Mayotte pour les contractuels, comme dans le reste de la France, ainsi qu’une revalorisation de la grille indicaire pour les non titulaires. Concernant les titulaires, la CGT demande à « mettre fin aux nombreuses discriminations qui touchent principalement la population établie depuis longtemps sur l’île » en retirant par exemple les conditions de mobilité ou de changement de résidence administrative qui s’applique à l’octroi de bonus spécifiques. Le syndicat demande également à ce que les enseignants du 1er et 2nd degré soient traités de la même manière. Enfin, le syndicat demande un statut spécifique pour les établissements scolaires de l’île afin que les moyens soient mis pour que les enfants puissent bénéficier des meilleures conditions d’apprentissage.
Labattoir célèbre la victoire historique du Vautour Club

Un bain de foule et d’amitié a accueilli les Vautours de Labattoir, vainqueur de leur homologue de Gennevilliers, le samedi 25 janvier. Le Vautour Club a eu droit à un accueil hors normes dans les rues de Labattoir ce mercredi. Une communion indispensable pour la suite des évènements dans une quinzaine de jours.
Un défilé hors norme dans la ville, des accolades et des cascades de colliers de fleurs multicolores, des embrassades suivies de pas de danses à l’extérieur de l’aéroport Marcel Henry : le temps était à la fête à l’occasion du retour à Mayotte ce mercredi 29 janvier des basketteurs du Vautour Club, sortis victorieux des 16e de finale de la Coupe de France de basket qui les a opposé à leurs challengeurs métropolitains de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), ce samedi 25 janvier. Pour rappel, le score a été de 79 à 76. « Salut les gars ! Vous avez fait fort, c’est bien. Encore merci pour Mayotte », leur lance un habitant venu les accueillir. Les expressions de joie et de satisfaction ont fusé de toute part à l’attention des héros du jour. La moitié du Conseil municipal de Dzaoudzi-Labattoir a fait le déplacement à l’aéroport de Pamandzi pour marquer le coup, mais pas qu’elle seulement. Beaucoup de personnes étaient venues de Pamandzi et de Grande-Terre (notamment des anciens joueurs de Vautour installés là-bastel que Luc Pascal Bruno, une figure légendaire des premières gloires de l’équipe) pour saluer, chaleureusement, des sportifs décontractés, particulièrement heureux de rejoindre leur île natale.
Si des concerts de klaxons avaient retentit dans Labattoir la nuit du 25 janvier à l’issue du match qui avait opposé le mythique club de basketball de Dzaoudzi-Labattoir à Gennevilliers, ce mercredi 29 janvier, c’est en pleine journée que les klaxons ont repris du service en début d’après-midi, au sein d’un énorme cortège de 60 véhicules qui a escorté,depuis l’aéroport de Pamandzi, le bus transportant les basketteurs de la ville et leur dirigeants, le maire Houmadi Mikidache en tête. Les préparatifs sont allés bon train depuis trois jours et se sont accélérés dans le courant de la matinée. Partisans irréductibles ou occasionnels, ils ont été nombreux à arborer la couleur verte emblématique du club sous des formes aussi diverses que variées. Des écharpes, des foulards ou des kémba-flex pour les uns, des salouvas et bandeaux accolés aux vitres des véhicules pour les autres, voire même des rubans attaché sur les portails et les devantures des magasins dans la rue de commerce. La ville s’était bien préparée à accueillir les héros du jour. « Ce sont nos enfants, ils nous ont fait honneur, à nous Labattoiriens mais aussi à l’ensemble des Mahorais, alors il est normal que nous leurs montrions à notre tour, notre reconnaissance et notre affection « , déclare fièrement Échat Abdallah, une passionaria du club, toute de vert vêtue bien entendu. « Notre victoire, c’est avant tout celle de toute Mayotte et de la jeunesse « , assure Inzoudine, soutien inconditionnel de la première génération de basketteurs du Vautour Club.
Se détendre pour mieux préparer l’étape d’après
Après un parcours limité dans la ville, le cortège a fini par s’arrêter sur le parking du collège Bouéni M’Titi, qui permet d’accéder au gymnase « Mamina Cicili », retenu pour accueillir les héros du jour. Au rythme d’un Chigoma, bien maîtrisé et sous des applaudissements nourris de la foule, Houmadi Mikidache, le maire, Abdallah Abdallah Djaha, le président du club, suivis de plusieurs notables richement vêtus pour la circonstance, ont ouvert une procession menant les basketteurs de Vautour vers le gymnase. Danses et prises de paroles ont été suivies par une remise officielle d’un chèque de 25.000 euros aux victorieux Vautours de Labattoir, « en témoigne de la gratitude de la ville et pour leur permettre de bien préparer l’épreuve suivante qui les attend« , a indiqué le maire au moment de sa remise. « J’éprouve une joie inexprimable cet après-midi, c’est la première fois qu’un club de l’Océan indien atteint les 8ème de finale de la coupe de France de basketball. C’est une occasion exceptionnelle de tourner la page du cyclone Chido et de montrer que Labattoir et Mayotte regorgent de talents. Au nom de la commune, j’ai remis un chèque de 25.000 euros à nos héros, une façon de contribuer au développement de cette discipline et les aider à aller plus loin« .
Le maire qui avait fait le déplacement en métropole avec les membres du Vautour Club a indiqué avoir eu l’occasion de visiter un certain nombre d’infrastructures sportives de haut niveau (en leur compagnie), des infrastructures que Mayotte peut se permettre d’accueillir sur son sol selon ses dires. « Dès que nous aurons finalisé le complexe sportif en cours de réalisation non loin d’ici, je pense que nous disposerons de quelques éléments nécessaires à nos basketteurs pour mieux s’épanouir et les aider à aller de l’avant. Ma conviction est qu’il faut se surpasser pour aider les jeunes à aller encore plus loin dans ce genre de compétition, parce que nous ne manquons pas de talents à Labattoir« , a fait valoir Houmadi Mikidache. Autre personnalité majeure du club à faire part de sa joie à l’occasion de cet accueil exceptionnel réservé aux membres du Vautour Club, Abdallah Abdallah Djaha : « La victoire de Vautour Club n’est pas tombée du ciel, nous l’avons construite et préparée il y a 5 ans dans le cadre d’un projet à long terme. Les fruits ont muri et commencent à tomber de l’arbre, nous avons pris le temps de partir en métropole pour nous acclimater afin de ne pas tomber pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Aujourd’hui, nous savourons en famille, une victoire bien méritée, mais nos pensées sont déjà braquées sur notre prochain retour en métropole, à Paris, pour le 8ème de finale. Il nous faut se présenter là-bas de manière très appliquée pour réussir à réaliser un autre exploit. Il va nous falloir bien préparer cette rencontre historique pour éviter tout regret à nos compatriotes mahorais« . Ce mercredi, Labattoir a pris tout le temps nécessaire pour savourer l’exploit au national du Vautour Club dans la joie et l’allégresse.
Une professeure récolte 43.000 euros pour fournir des repas dans les bidonvilles

Au lendemain de Chido, face au manque d’aide dans les bidonvilles, Sara Minas, une professeure, s’est organisée pour y acheminer avec des bénévoles jusqu’à 300 colis alimentaires par jour. Récit.
Très inquiète pour ses élèves qui étaient dans des cases en tôle pendant le cyclone, Sara Minas est allée dès le lendemain à leur recherche dans les bidonvilles de Majicavo et Kawéni. « Très vite, ce qui est ressorti, c’est que les habitants n’avaient rien à manger », raconte la professeure au collège de Majicavo. « Quand les distributions alimentaires ont commencé, le temps qu’ils descendent des collines, il n’y avait déjà plus rien ». Avant Chido, « les habitants allaient à la campagne chercher du manioc, des bananes et ils vendaient le surplus ». Mais le cyclone a frappé et tous les arbres ont perdu leurs fruits. En voyant des enfants déshydratés et des mamans en pleurs, la jeune femme commence à faire des courses pour aller les distribuer à ses élèves dans les bangas. « Je prenais sur ma propre paie, ce n’était pas viable », analyse-t-elle aujourd’hui.
Johan Reboul, influenceur connu sous le pseudonyme « Le Jeune Engagé » sur les réseaux sociaux (179.000 followers sur Instagram) contacte Sara Minas d’abord pour en savoir plus sur la situation à Mayotte. « Très vite, je lui parle de ce que je vois, notamment l’aide humanitaires qui n’arrive pas dans les quartiers informels ». L’idée de lancer une cagnotte pour acheter des vivres émerge. Une fois en ligne, elle atteint 15.000 euros en 12 heures. « Ca m’a fait peur que ça aille si vite, je me suis dit que toute seule, je ne pourrai pas gérer l’achat et l’acheminement de nourriture, j’ai demandé à Johan de mettre la cagnotte en pause le temps de m’organiser et de trouver des bénévoles ». En parallèle, Sara a lancé un groupe WhatsApp pour communiquer sur ses maraudes. « Ce jour-là, j’ai la surprise de voir 20 bénévoles pour m’aider à distribuer, prêts à faire ça tous les jours ».
Une logistique se met en place pour acheter et acheminer les colis alimentaires. Chacun d’entre eux est composé de 5 kg de riz, de boîte de pois-chiches, sardines, couches etc.. La professeure les a conçus pour une famille de 8 personnes pour tenir une semaine. « En général, entre 6 et 8 personnes vivent dans une case », a-t-elle observé lors de ses maraudes quotidiennes. La professeure a pensé à tout, ses colis sont conçus pour avoir à utiliser très peu d’eau sauf pour le riz et pour qu’il soit équilibré elle a même calculé le nombre de calories nécessaires par personne pour une semaine.
5.000 euros de courses chaque jour
La machine se met donc en route. Chaque matin, les bénévoles se donne rendez-vous, un premier groupe devant le Carrefour des Hauts-Vallons, un autre au niveau de HD à Kawéni. « Nous dépensons 5.000 euros de courses par jour pour distribuer 300 colis environ. Le directeur de Carrefour a été très arrangeant, ils nous laissaient venir à 7h30 avant l’ouverture du magasin pour faire les courses ». Ensuite, des voitures acheminaient les denrées dans les bidonvilles de Kawéni et Majicavo. Au total, la cagnotte a atteint 43.000 euros. La somme de celle-ci a été dépensée au fur et à mesure pour pouvoir livrer la nourriture tout de suite.
Aujourd’hui, Sara et son groupe ont terminé les maraudes. «On avait dit qu’on arrêterait quand la vie quotidienne reprendrait, nous avions tous des métiers à côté ».Une décision difficile à vivre pour la jeune femme. « Les habitants de ces quartiers ont toujours besoin de nourriture, même pendant les distributions, nous n’avions jamais assez de colis pour tout le monde ». A la fin de leurs actions, il restait 2,000 euros sur la cagnotte. Les bénévoles ont décidé de les verser à l’association Espoir Majicavo. « Une association du village qui connaît très bien les habitants et les chemins qui mènent vers les bangas et qui saura distribuer aux plus vulnérables », confie-t-elle.
Élisabeth Borne en visite à Mayotte jeudi et vendredi
Dans le cadre de la rentrée des élèves à Mayotte, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, prévoit de rendre visite au département ces 30 et 31 janvier. Ce déplacement doit lui permettre de faire le point sur la reprise des enseignements, l’acheminement des fournitures scolaires et d’identifier les prochaines étapes pour le plan « Mayotte Debout » pour le champ de son ministère. Elle ira également à la rencontre des personnels, des élèves et de leurs familles pour leur apporter son soutien. Manuel Valls, ministre des Outre-mer, doit également venir à Mayotte sur ces mêmes dates.
Basket-ball : le Vautour de Labattoir opposé à Cergy-Pontoise le 15 février
Au prochain tour du Trophée Coupe de France, les Mahorais du Vautour de Labattoir rencontreront les Spartiates de Cergy-Pontoise, le samedi 15 février, à 20h (heure de Paris). Ce huitième de finale se déroulera en région parisienne face à une équipe de Nationale masculine 2 (le quatrième échelon français) qui a facilement sorti Bastia (123-54) au match précédent.
Aidés de Kadri Moendadze (ici en photo lors de la victoire contre Le Tampon), les joueurs de Petite-Terre devront donc encore réaliser un exploit comme lorsqu’ils ont battu Gennevilliers (NM2), ce samedi 25 janvier, 79 à 76.
Des éducateurs sportifs de M’tsangamouji au Danemark
La ville de M’tsangamouji pilote un programme Erasmus+Sport de développement du sport pour l’égalité dont l’objectif principal est une meilleure intégration des jeunes et des femmes au sein des clubs sportifs de la commune. Financé par l’union européenne, ce projet a permis une démarche partenariale avec la commune de Copenhague au Danemark. « Le Danemark cochait toutes les cases pour notre projet : un pays avec un haut niveau dans les deux disciplines football et handball au niveau féminin, nordique avec une culture très différente de la nôtre, et surtout des décennies d’expérience dans les projets sportifs sociaux » explique Ibrahima Said Maanrifa,le maire de M’tsangamouji. Actuellement six éducateurs sportifs des clubs de l’ASCJ Alakabaru, Tchanga Football Club, ASC Wahadi, ACSJ Mliha, Alakarabu Handball et Tchanga Handball sont en mobilité à Copenhague depuis le 21 janvier pour une immersion dans les clubs partenaires. Outre les observations des pratiques sportives, la démarche est novatrice car elle permet d’appréhender l’ensemble du système : le mode de management des clubs, la gestion et l’utilisation des infrastructures sportives, les écoles de sport, le système éducatif danois, et des échanges avec les dirigeants, les coachs et les joueurs, et les interactions entre les clubs et la commune de Copenhague. Ambassadeurs de leurs clubs, l’objectif pour les éducateurs mahorais est de capitaliser sur ces expériences, de témoigner des pratiques observées, et de les adapter pour les mettre en place, en partenariat avec la commune de M’tsangamouji.
Lancement de la Communauté Hack The Box Océan Indien
L’Observatoire de la cybersécurité de l’océan Indien (OCOI), en partenariat avec le FABLAB-H3O, annonce le lancement de la Communauté Hack The Box Océan Indien. Cette initiative vise à créer un réseau de passionnés par la technique en cybersécurité dans la région de l’océan Indien. La Communauté Hack The Box Meetup Océan Indien s’engage à sensibiliser et à éduquer sur les enjeux de la cybersécurité tout en renforçant les capacités locales. Cette communauté offre une plateforme pour l’apprentissage, le partage et le soutien mutuel. Elle est ouverte à tous les passionnés, professionnels, étudiants et toute personne intéressée par la technique. Les sessions en ligne auront lieu une fois par mois, le mercredi à 21h (heure Réunion). La première session de cette communauté se tiendra le mercredi 29 janvier 2025 à 21h. Les inscriptions se font sur le Meetup de la communauté accessible via ce lien : https://www.ocoi.org/hack-the-box-oi/.
Au collège de M’tsangamouji, une rentrée légèrement touchée par le mouvement de grève des enseignants
Le 27 janvier, les élèves du collège de l’île aux Parfums, dans la commune de M’tsangamouji, font leur retour à l’école après le passage du cyclone. Malgré les dégâts subis par l’établissement, il a rouvert suite à l’approbation du rectorat de Mayotte. Cependant, l’établissement se trouve également confronté à un mouvement de grève des enseignants.
« C’est quand même un peu précipité », lance un parent d’élève aux abords du collège de l’île aux Parfums de M’tsangamouji. Ce lundi 27 janvier, six semaines après le cyclone Chido et toute la semaine, les élèves sont invités à reprendre le chemin de l’école. D’après le recteur de Mayotte, Jacques Mikulovic, 30 établissements sur 33 ont été en mesure d’ouvrir leurs portes. Seuls le collège de Chiconi, le collège de Kwalé et le lycée de la cité du Nord restent fermés pour l’instant.
Sur la route du collège à M’tsangamouji, des élèves traînent des pieds. Une élève ne peut s’empêcher de sourire en retrouvant son établissement. Les surveillants à l’entrée exigent les carnets scolaires. « Des élèves ont perdu leur carnet durant le cyclone, d’autres sont abîmés », admet l’un d’eux au portail. Le collège de M’tsangamouji a été légèrement endommagé par Chido. Trois bâtiments ont été touchés. Après les réparations et le passage des observateurs du rectorat, l’établissement a été autorisé à rouvrir ses portes.
Une reprise modulaire après six semaines de pause
C’est une rentrée modulaire tout au long de la semaine qui a été prévue. Les sixièmes auront une matinée, puis suivront les cinquièmes et les quatrièmes jusqu’à la fin de la semaine. En tout, 28% des enseignants n’effectueront pas leur rentrée. Aucune démission n’a été enregistrée, selon la direction. Les professeurs sont invités à recréer le lien avec leurs élèves avant les premiers exercices. Une cellule psychologique a été mise en place pour recueillir la parole des élèves qui auraient subi un traumatisme après le cyclone.
Cette rentrée est aussi marquée par un mouvement de grève de la part de l’intersyndicale. Deux revendications sont portées par ce mouvement de grève : la généralisation de l’aide exceptionnelle de 2.000 euros et l’indexation de la rémunération des enseignants à 75%. D’après la direction du collège de l’île aux Parfums de M’tsangamouji, le mouvement de grève serait très minoritaire au sein de l’établissement. Taoubati Omar y accompagne des élèves en situation de handicap (AESH) depuis trois ans. « J’ai appris que l’enseignant de mon élève était gréviste, mais je comprends ce mouvement de grève », raconte-t-il. Parents et personnel de l’établissement disent comprendre les raisons de cette grève. C’est aussi le cas de Haidar Hassoumani, co-président de la Fédération des Conseils aux Parents d’Élèves (FCPE). À nos confrères de Mayotte la 1ère, il se dit opposé à cette rentrée dégradée : « Il faut que les autorités puissent apporter des réponses à leurs revendications », explique-t-il. Il ajoute : « Il faut aussi accélérer les projets de construction des lycées de M’tsangamouji, Chirongui et de Kwalé, ainsi que d’autres établissements, qui sont en suspens depuis des années. »
Le ministre des Outre-mer Manuel Valls et la ministre de l’Éducation nationale Elisabeth Borne sont attendus ces jeudi et vendredi dans le 101e département.
Une rentrée entre joie et inquiétude au collège de Pamandzi
Les élèves mahorais sont retournés sur le chemin de l’école ce lundi matin. Au collège Zena M’déré, à Pamandzi, si la joie se voit sur les visages de ceux qui retrouvent leurs camarades plus d’un mois après le cyclone Chido, l’inquiétude face à cette rentrée dégradée demeure.
Devant le collège Zena M’déré, à Pamandzi, les élèves sont attroupés vers 8h. Six semaines après le cyclone Chido, il est l’heure pour eux de revenir sur les bancs de l’école. Des conversations animées pour se raconter le mois dernier, des rires, un silence difficile à obtenir lorsque le principal, Éric Muller, le demande pour appeler les classes à entrer, des casquettes récalcitrantes sur les têtes… De loin, le tout pourrait avoir l’air normal. Seulement de loin. Ce 27 janvier, quinze jours après la date initialement prévue pour l’ensemble des 1.400 collégiens, seuls les troisièmes franchissent les portes. Pour l’heure, l’établissement, comme la majeure partie de ceux de l’île, fonctionnera en accueillant un niveau par jour. Et il s’agit ici d’une école relativement épargnée, comme nous le confirme la principale adjointe, Morgane Renard, indiquant que 90% de l’établissement est en capacité d’accueillir les élèves.

Si Fazina Colo est heureuse de voir ses enfants rejoindre les bancs de l’école après un mois et demi restés à la maison, elle s’inquiète du nombre de professeurs présents. « Je ne sais pas si ils sont tous là », indique-t-elle. Sur ce point, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, venu rendre visite aux collégiens ce lundi, avec le recteur de l’académie de Mayotte, Jacques Mikulovic, indique que 80% des professeurs de l’établissement sont présents. La principale adjointe indique de son côté que 90% d’entres eux devraient être là d’ici la semaine prochaine.
« On a des examens à préparer »
Ilida, élève de troisième, se réjouit de retrouver sa classe. « C’est déjà bien qu’on retourne à l’école, car on a des examens à préparer », explique l’adolescente de 15 ans. Si la joie de se retrouver est palpable, dans les classes, d’autres sont moins enthousiastes. « C’était compliqué, et là on ne sait pas trop comment ça va se passer », dit-une élève, à sa table. « Je n’avais pas envie de revenir, je voulais rester en vacances », indique un autre.

« Il faut qu’on travaille à cette adaptation », relève le recteur. Il insiste notamment sur le dispositif de l’école ouverte pendant les vacances, qui permet aux élèves volontaires de suivre les cours, sur lequel il compte pour aider à rattraper les deux semaines de retard. Il explique également que quatre établissements vont bénéficier d’un accompagnement expérimental, « pour apporter du contenu autrement ». Enfin, sur un retour à la normale espéré, il déclare : « À partir de la semaine prochaine, tous les élèves seront accueillis sur toute la semaine, il y aura des adaptations en terme de contenu, puisque certains établissements ne seront pas à jauge complète. »
Une manifestation devant le rectorat
Pour l’heure, trois établissements du second degré et 39 écoles n’ont pas fait leur rentrée ce jour, les lieux n’étant pas encore sécurisés, et le collège de Kwalé accueillant encore des exilés. Le préfet de Mayotte indique que le travail se poursuit pour la sécurisation des lieux, et renforcer celle des établissement qui peuvent déjà accueillir des élèves. La sécurité périmétrique sera également renforcée, pour permettre aux enseignants et aux élèves de rejoindre les établissements sereinement.
Malgré une rentrée dégradé, il a souhaité partager son sentiment de « bonheur de voir les choses se faire comme elles se font, c’est-à-dire de voir des établissements ré-ouverts, de voir des élèves qui sont revenus sur le chemin de l’école, d’avoir des enseignants qui sont présents, et d’avoir une vie d’éducation, essentielle à la république, qui reprend ».
Mais ce bonheur n’est pas partagés par tous. En parallèle de cette visite officielle, dans un des établissements les moins touchés de l’île, une centaine d’enseignants se sont rassemblés devant le rectorat, à l’appel de l’intersyndicale, notamment pour demander la sécurisation des établissements et la généralisation de la prime Chido.
Le collectif Ré-MaA critique les prises de position des politiques réunionnais
Face aux tensions exprimées plus ouvertement contre les Mahorais au cours des dernières semaines, le collectif Ré-MaA réagit dans un communiqué contre la classe politique réunionnaise. « Nous dénonçons avec la plus grande fermeté l’attitude persistante du maire de Saint-Benoît qui, à chaque fait divers de violence, se permet de désigner systématiquement les Mahorais comme étant les seuls responsables des problèmes sociaux à La Réunion. »
Ses membres critiquent l’attitude des partis de gauche : « Les Insoumis, les Socialistes et les écologistes s’opposent de manière injustifiée à des projets qui vont dans l’intérêt de nos compatriotes, tout en réclamant les mêmes mesures sur leurs propres territoires. Le vote contre la loi d’urgence pour Mayotte, qui visait à reconstruire les infrastructures et les services publics de l’île, est un exemple flagrant de cette opposition systématique. » Ils critiquent aussi « la politique actuelle qui consiste à concentrer une forte communauté dans des zones résidentielles spécifiques, créant ainsi un sentiment de communautarisme. Ce ne sont pas les locataires qui choisissent leur lieu de résidence, mais bien les élus en collaboration avec les bailleurs sociaux. Plutôt que de favoriser leur dispersion et leur intégration, on les exclut. Cette stratégie engendre la marginalisation et aggrave les tensions sociales. »
A La Réunion, une manifestation contre les Mahorais ce samedi
Ce samedi 25 janvier, une centaine de manifestants se sont réunis à Saint-Denis, pour « alerter sur la montée de la délinquance à La Réunion », selon nos confrères de Réunion La 1ère. Durant le rassemblement, “des termes très violents et très insultants ont été proférés à l’égard des personnes arrivant de Mayotte”, indique la même source.
L’importance de bien gérer ses déchets après Chido
« Le passage du cyclone Chido a produit énormément de déchets de tout type sur le territoire et a également mis en évidence de nombreux déchets abandonnés », analyse le Réseau d’Education à l’environnement et au développement durable de Mayotte. Les conséquences du cyclone « ont rendu la population plus productrice de déchets dans un contexte où les installations pour le traitement ont été fragilisées », poursuit-il.
En résumé les déchets jetés au sol peuvent devenir des foyers de maladies graves mettant en danger votre santé ainsi que celle de vos proches notamment en attirant de nombreux nuisibles comme les rats et les moustiques. Les pollutions liquides finiront dans les rivières et le lagon qui est déjà fragilisé depuis le cyclone. Le réseau insiste donc : « Triez vos déchets et déposez-les dans les espaces dédiés. »
La rentrée scolaire reportée dans les écoles de Passamaïnty
La Ville de Mamoudzou informe ce dimanche que la rentrée scolaire dans les écoles primaires de Passamaïnty est reportée au mercredi 29 janvier 2025 le temps que l’Agence Régionale de Santé (ARS) de Mayotte puisse réaliser des tests complémentaires concernant la potabilité de l’eau.
Mayotte : Orange conçoit un Camion connecté pour une connectivité nomade et solidaire
Ce camion innovant, SafetyTruck, développé en début d’année à Mayotte en partenariat avec Orange Innovation, offre un accès Wi-Fi gratuit et nomade, sur l’ensemble de l’archipel avec une autonomie de 2 jours sans rechargement grâce aux batteries solaires. Piloté par une équipe de techniciens Orange, le SafetyTruck circulera à travers différentes communes de l’île pour fournir un accès Wi-Fi gratuit là où la connectivité fait défaut, appuyer les interventions de la Croix-Rouge Française, en aidant à reconnecter les populations en difficulté, proposer des services complémentaires, tels que la recharge de batteries d’appareils mobiles et à faciliter l’accès à des services médicaux et administratifs, notamment grâce à la téléconsultation sécurisée avec des professionnels de santé.
Une rentrée inégale six semaines après Chido
Un mois et demi après le cyclone Chido à Mayotte, les élèves reprennent le chemin de l’école ce lundi. La rentrée scolaire a été reportée de deux semaines par rapport à la date initialement prévue. Alors que beaucoup d’établissements sont encore endommagés, elle se fera de façon dégradée. Précisions sur son déroulé.
Six semaines après le cyclone Chido et deux semaines après la tempête Dikeledi, c’est une rentrée particulière qui attend les 118.000 élèves de l’académie. Elle sera d’abord inégale, les établissements n’ayant pas été impactés de la même manière. « Concernant le premier degré, 158 écoles ouvriront, 39 ne seront pas ouvertes », a précisé ce vendredi Jacques Mikulovic, le recteur de Mayotte, sur Mayotte la 1ère.
Dans le second degré, « 30 établissements seront ouverts sur 33, trois resteront fermés à savoir le collège de Kwalé, le collège de Chiconi et le lycée de la Cité du Nord », a continué le recteur. Ils rouvriront au plus tôt la semaine prochaine. « On espère que dans la semaine on résoudra ces difficultés pour pouvoir les ouvrir le 3 février », a-t-il souligné. Au collège de Kwalé, des migrants ont été installés par la préfecture pour répondre à un besoin d’hébergement, les évacuations ont commencé ce vendredi. Parce qu’il est encore occupé, la rentrée est décalée.
A lycée, 2.400 élèves au lieu de 650
Dans les établissements qui vont accueillir les élèves dès ce lundi, beaucoup vont fonctionner en rotation, c’était déjà le cas avant Chido en particulier dans les écoles primaires. Au lycée de Sada par exemple, le bâtiment principal est très endommagé et ne peut pas recevoir de public pour le moment. « Sur 2,400 élèves, seuls 650 seront accueillis en même temps », décrit Olivier Thomas, professeur de physique-chimie dans l’établissement. La priorité est donnée aux classes à examen, les premières (pour le bac de français) et les terminales tandis que pour l’instant, les secondes auront cours qu’un jour par semaine.
Demain, le plus jeune fils de Fatima Mouhoussini n’ira pas à l’école. Scolarisé à Chiconi 5 en classe de CM1, le bâtiment restera fermé jusqu’à la fin des travaux. Il ne reprendra pas cette semaine, ces jours-ci seuls les classes de CP et CE1 seront accueillis dans un autre établissement. Déléguée des parents d’élèves et vice-présidente de la Fédération des conseils des parents d’élèves (Fcpe) Mayotte , cette maman salue cette décision « prise avec le rectorat et la municipalité », car « la sécurité des enfants » est pour elle la priorité. Elle est par ailleurs « mitigée sur le fait que cette rentrée se fasse assez rapidement car nos établissements ne sont pas tous prêts ». Son fils aîné commencera les cours en dernière année de BTS maintenance des systèmes au lycée de Kahani cette semaine.
Le rectorat a aussi communiqué sur le nombre d’enfants concernés par une radiation pour s’inscrire dans une autre académie. « Dans le premier degré, on a reçu des demandes pour 343 élèves, soit 0,5 % », indique le recteur. « Dans le second degré, cela concerne 575 enfants, soit 1 % ».
A Dembéni et Mamoudzou, “Aujourd’hui 95 % des voiries sont dégagées.”

Un bilan des actions menées par la Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema) a été présenté ce vendredi 24 janvier. Des distributions alimentaires vont se poursuivre, la collectivité prévoit de remercier les agents à l’occasion de plusieurs journées spéciales.
“Après Chido, des milliers de tonnes de déchets se sont accumulés sur nos routes”, décrit Ambdilwahedou Soumaïla, le vice-président de la Communauté d’agglomération de Dembéni Mamoudzou (Cadema). Ce vendredi 24 janvier, la collectivité a fait le bilan des opérations menées en termes de propreté urbaine depuis le passage du cyclone Chido et de la tempête Dikeledi. “Nous avons mobilisé l’ensemble des partenaires et agents et aujourd’hui 95 % des voiries sont dégagées. La circulation est revenue à la normale”. Soixante-deux entreprises ainsi que les agents des communes et les 300 de la Cadema ont participé à ces opérations.
L’un des défis a été d’identifier des zones tampons pour regrouper les déchets. A Mamoudzou, elles sont au nombre de cinq, à Tzoundzou 2, M’tsapéré, Kawéni, Vahibé et Passamaïnty et à Dembéni, au parking Caribus. Le 18 décembre, 6.000 tonnes avaient été récoltées, soit 40 % du volume total. D’ici la fin du mois de janvier, la Cadema espère que l’ensemble des zones tampons seront vidées. “Il reste encore beaucoup à faire”, convient le maire de Mamoudzou. “Beaucoup ont perdu leur toit, des entreprises ont été touchées. Nous allons réfléchir à la façon dont la Cadema peut les aider”.
Des distributions alimentaires vont continuer, le Conseil départemental de La Réunion va aider à acheminer des colis alimentaires. “Le président du Conseil départemental de La Réunion devrait venir bientôt sur le territoire pour nous accompagner sur le plan alimentaire”, a précisé la directrice de cabinet de la Cadema, Josiane Ropauld. Des distributions à destination des seniors seront mises en place en lien avec les Centres communaux d’action sociale (CCAS).
Du lait, des dattes acheminées pour Le Ramadan
Des associations musulmanes de l’île Bourbon vont aussi aider la collectivité en donnant des provisions pour le Ramadan. “Elles ont prévu d’envoyer du lait, des dattes, de l’eau de rose sucrée, du riz”, indique-t-elle. Par ailleurs, La Réunion connaît une surproduction de bananes cette année, “ cinq conteneurs de bananes seront envoyés”.
Pour remercier l’engagement des agents lors des épisodes météorologiques particulièrement éprouvants, la collectivité prévoit une journée spéciale le 14 février “en guise de reconnaissance”, souligne Moudjibou Saïdi, le président de la Cadema. Une prime exceptionnelle sera versée aux agents qui ont œuvré au lendemain de la catastrophe. Le 22 février, un grand voulé sera également organisé avec les agents. De son côté, la Ville de Mamoudzou prévoit d’organiser un foutari le 2 mars ouvert à toute la population pour que la vie normale et les événements conviviaux soient de retour.
Le secrétaire général de l’UNSA-Police pour montrer son soutien
Deux hauts responsables du syndicat UNSA Police étaient en visite à Mayotte pour manifester leur solidarité avec les policiers mahorais. Une présence physique qui a permis d’aborder des dossiers importants avec la direction de la police vendredi matin.
Le secrétaire général du syndicat UNSA Police, Thierry Clair, était en visite à Mayotte en fin de semaine dernière. Ce déplacement vise avant tout à manifester le soutien de l’organisation syndicale aux collègues sinistrés par le cyclone Chido. C’est aussi une manière d’appréhender les difficultés qu’ils peuvent rencontrer, « de façon très terre à terre, sur des choses très pratico-pratiques,».
« Bien sûr, nous avons un contact permanent avec le délégué UNSA Police de Mayotte. Marc Le sage, notre secrétaire national qui m’accompagne [dans cette visite] et qui, parfois, est en contact 3 à 4 fois par jour avec nos collègues locaux», précise Thierry Clair.
Les deux syndicalistes ont été reçus, vendredi matin, par le directeur de la police à Mayotte, un entretien à l’issue duquel les représentants nationaux de l’UNSA Police ont indiqué aux médias locaux qu’un certain nombre de problèmes avaient pu être réglés, d’autres restaient en suspens ou en attente d’une réponse venant de Paris. Thierry Clair a indiqué qu’ils allaient [avec son collègue] présenter au niveau national quelques propositions faites localement dans le but de faire avancer les choses. « L’objectif, c’est d’une part les effectifs, les moyens qui sont donnés, l’indemnitaire, la reconnaissance de nos collègues ». Au syndicaliste de préciser la présence sur le sol mahorais de policiers ayant demandé leur fidélisation et qui attendent toujours. L’UNSA Police a demandé une classification des différents dossiers de manière à ce que les policiers ayant leurs centres d’intérêts matériels et moraux à Mayotte soient facilités dans le cadre des mutations. De même que les policiers originaires de Mayotte actuellement en fonction en métropole puissent revenir sur le territoire « parce qu’ils connaissent bien le terrain et le tissu social et qu’il est important de pouvoir profiter de toutes leurs connaissances ».
« Etre présent physiquement aux côtés de nos collègues »
Autre sujet abordé, la situation de policiers métropolitains en fin de contrat et qui désirent (pour certains) rester dans l’île, et à l’inverse, des fonctionnaires qui ne sont pas en fin de contrat mais qui veulent repartir dans l’hexagone. « Il nous faut quantifier l’ensemble des demandes et des sollicitations qui sont vécues, sachant que familialement les situations diffèrent d’un policier à un autre. On se doit donc d’être le plus proche, d’accompagner à la fois nos collègues» a affirmé le secrétaire général. Il a rajouté, « Outre les conditions de travail, il y a aussi l’aspect matériel, et je pense qu’il était vraiment important pour UNSA Police d’être présent physiquement aux côtés de nos collègues en mettant en avant l’aspect humain, on n’est pas là seulement pour s’envoyer des e-mails, des Whatsapp et des coups de téléphone, c’est ce qui a motivé notre venue sur le territoire ». A l’instar de milliers d’habitants de Mayotte, de nombreux policiers ont perdu (totalement ou en partie) leurs habitations ou leurs bateaux, une aide maximale de 3000 euros pourrait leur être proposée, à compléter par les interventions des assurances pour ceux qui en ont pris.
« Ce qui est le plus important c’est le niveau indemnitaire sur l’indexation » a avancé Thierry Clair qui précise que c’est un travail qui a été engagé bien avant le cyclone Chido. Le souhait de l’UNSA Police est de voir les policiers mahorais obtenir le niveau d’indexation (actuellement à 40 %) le plus élevé, insuffisant compte tenu de la cherté de la vie sur le territoire. Celui-ci a notamment pris pour exemple concret, « l’évolution pharaonique » du niveau des loyers depuis le passage de Chido.
Zoom sur les mesures de la loi d’urgence pour Mayotte

La loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale, ce mercredi 22 janvier, avec 446 voix pour, 2 contre et 110 abstentions. En voici les principales mesures.l
Après l’adoption du texte par l’Assemblée nationale, le projet comprend 45 articles, contre 22 initialement. Parmi les principales mesures, la mise en place d’un établissement public dédié à la reconstruction, intégrant les missions de l’Etablissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam), le transfert temporaire à l’État des compétences de construction et de réhabilitation des écoles publiques, afin de répondre à l’urgence éducative. Il permettra l’adaptation des règles d’urbanisme et de commande publique pour simplifier et accélérer les projets de reconstruction, tout en favorisant la participation des entreprises mahoraises. Il facilitera les dons à destination de Mayotte sur le modèle de la reconstruction de Notre-Dame. Il prévoit la mise en place de différentes mesures sociales temporaires en faveur de la population et des professionnels.
Au cours des débats au sein de l’Assemblée nationale, certaines mesures ont été introduites et donnent les moyens d’agir plus rapidement sur le terrain, des adaptations aux règles de la commande publique pour favoriser les entreprises mahoraises, l’interdiction de la vente de tôles aux particuliers pour lutter contre l’habitat illégal, complétée par une aide à la reconstruction des toits et une ordonnance pour lutter contre « les bidonvilles », permettant des mesures rapides face à ce fléau.
Lors de l’adoption du texte, Manuel Valls, le ministre a déclaré : « Nous ne transigerons avec rien pour reconstruire l’île sur des bases plus saines, pour changer son visage et, à travers elle, la vie des mahorais. Ce projet de loi est donc une réponse incontournable, mais il n’est qu’une première réponse. » Le texte doit maintenant être voté par les Sénateurs.