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CMPEA M’tsapéré : un service de pédopsychiatrie porteur d’espoir

CMPEA M’tsapéré : un service de pédopsychiatrie porteur d’espoir

Alors que 2025 devait être l’année de la santé mentale, la psychiatrie à Mamoudzou semble la grande oubliée des services hospitaliers. Pourtant, le CMPEA (Centre Medico-Psychologique Enfants Adolescents, rattaché au CHM), situé à M’tsapéré et sa cheffe de service, le docteur Virginie Briard, parviennent à faire bouger les lignes.

Un service polyvalent dédié aux enfants et aux adolescents

Dans les locaux du CMPEA, une fresque et des dessins colorés recouvrent les murs pour accueillir les nouveaux venus. Pourtant, au cœur du service, Virginie Briard, cheffe du service de pédopsychiatrie, Latifa Hamada, Kado Massoundi, Echata Ibrahim, et bien d’autres soignants, luttent tous les jours contre la souffrance de leurs jeunes patients.
Au sein du service, l’équipe de l’UMPP, l’unité mobile de pédopsychiatrie, vient en renfort des professionnels du territoire qui s’occupent de jeunes de 0 à 18 ans. Éclairage clinique, formation ou sensibilisation grand public, l’unité mobile est chargée de recevoir les partenaires et d’assurer les conférences. C’est la même équipe qui avait dressé un bilan des conséquences psychologiques du cyclone à Mayotte le 4 juin.

En parallèle, le CMPEA assure des consultations uniquement en ambulatoire à M’tsapéré, en petite terre, et dans le nord. L’équipe est pluridisciplinaire. Si les éducateurs, les AMB, les ASH et les secrétaires sont facilement recrutés au niveau local. Les postes de psychomotriciens et d’orthophonistes en partance de la métropole, subissent plus de turn over. L’attractivité du service permet d’assurer une certaine stabilité dans l’équipe. Vingt-deux soignants ont été recrutés en deux mois !

Virginie Briard explique que les soignants reçoivent deux populations très différentes : l’une française (mahoraise ou métropolitaine) qui a les mêmes demandes que celles qu’on retrouve dans l’Hexagone ; l’autre plus précaire et souvent illégale…

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Conférence sur la mobilité intercommunale à Petite-Terre le 28 août

La Communauté de Communes de Petite-Terre (CCPT) organise une conférence de presse le jeudi 28 août 2025 à 10h, salle Ylang à Pamandzi. Autorité organisatrice de second rang, la CCPT présentera un point d’étape sur sa politique de mobilité dans un territoire parmi les plus denses de France et marqué par la présence de l’aéroport. Le président Abassi Archadi, la vice-présidente déléguée à la mobilité Nema Fazul et le directeur des mobilités Mohamed Hamissi détailleront les actions engagées et les perspectives à court terme, en présence des partenaires institutionnels, techniques et financiers.

La Jeune Chambre Économique mobilise entreprises et syndicats 

La Jeune Chambre Économique de Mayotte organise, en partenariat avec France Travail et le MEDEF Mayotte, une table ronde réunissant dirigeants d’entreprise et représentants syndicaux. L’objectif est de renforcer la collaboration autour de projets en faveur de la jeunesse et du développement économique local. La rencontre aura lieu le jeudi 21 août 2025, de 8h30 à 11h00, au Pôle d’Excellence Rurale de Coconi.

Grand Nord de Mayotte : un futur réseau de bus en projet

Grand Nord de Mayotte : un futur réseau de bus en projet

La communauté d’agglomération du Grand Nord de Mayotte a officialisé son projet de transport en commun après avoir consulté la population sur ses besoins en mobilité. Un avis de marché public a été publié le 10 août pour la création et l’exploitation de ce futur service.
Le dispositif, inspiré des expériences déjà mises en place à Mamoudzou et Dembéni avec le réseau Caribus, prévoit deux lignes de bus fonctionnant aux heures de pointe, matin et soir. Cinq véhicules devraient être mobilisés. L’accord-cadre, d’une durée initiale d’un an, inclut deux mois de préparation afin de permettre à l’entreprise retenue de se doter des moyens nécessaires.
Une grille tarifaire indicative a également été présentée : 2,5 euros le trajet unique, 5 euros la journée, 50 euros l’abonnement mensuel et 520 euros l’abonnement annuel. Le montant maximum de l’accord a été fixé à 1,4 million d’euros par an. Les entreprises intéressées ont jusqu’au 12 septembre pour déposer leur offre.

Accident à Caroni : un conducteur en fuite après une collision

Un accident de la circulation s’est produit ce lundi 18 août aux alentours de 9 heures, au carrefour de Caroni, sur l’axe reliant Choungui, Mzouazia et Chirongui, dans le sud de Mayotte. Deux véhicules, transportant chacun plusieurs passagers, sont entrés en collision. Selon les premiers éléments recueillis, un refus de priorité serait à l’origine du choc.
L’accident a nécessité l’intervention rapide de plusieurs équipes de sapeurs-pompiers, mobilisées avec trois engins pour prendre en charge les victimes et sécuriser la zone. À leur arrivée, ils ont constaté l’absence du conducteur d’une des voitures, soupçonné d’être responsable de l’accident. Celui-ci avait pris la fuite, laissant ses passagers sur place.
D’après nos informations, l’homme circulait sans permis de conduire, ni assurance, ni contrôle technique en règle. Il pourrait également se trouver en situation irrégulière sur le territoire. La gendarmerie, présente sur les lieux, a procédé à différents relevés, dont des prélèvements ADN, afin de confirmer l’identité du fuyard. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l’accident et retrouver le conducteur.

Bandrélé : vaste opération de décasage à Mgnambani

Bandrélé : vaste opération de décasage à Mgnambani

Une importante opération de décasage s’est déroulée hier matin dans le village de Mgnambani, sur la commune de Bandrélé. À la demande de la municipalité, la préfecture a mobilisé des moyens conséquents pour démanteler un site jugé insalubre et source d’insécurité publique. Selon les informations recueillies sur place, près d’une centaine de cases seraient concernées par cette opération.
Dès les premières heures de la matinée, plusieurs pelleteuses, encadrées par les forces de l’ordre, ont entrepris la destruction progressive des habitations informelles. Cette intervention s’inscrit dans le cadre de la loi ELAN, qui permet aux collectivités de saisir l’État pour faire face aux occupations illégales et aux risques sanitaires ou sécuritaires qu’elles engendrent.
Le quartier était depuis longtemps signalé comme particulièrement sensible. Les autorités relèvent des incidents récurrents : caillassages, agressions et arrestations d’individus suspectés d’infractions, souvent remis directement par les habitants eux-mêmes à la gendarmerie. Encore ce week-end, trois jeunes ont ainsi été interpellés en flagrant délit puis placés en garde à vue, dans le cadre de l’article 73 du Code de procédure pénale qui autorise les citoyens à appréhender un délinquant pris sur le fait.
Les terrains sur lesquels étaient érigées ces habitations appartiennent en partie au Département et à des propriétaires privés. Ces derniers avaient engagé des démarches judiciaires pour récupérer leurs parcelles, occupées illégalement depuis plusieurs années.
L’opération de décasage, qui devrait s’étaler sur plusieurs jours, vise donc à démanteler entièrement le site et à rendre les terrains à leurs propriétaires légitimes. Elle s’inscrit dans une série d’interventions similaires menées ces derniers mois dans différentes communes de l’île, alors que la lutte contre l’habitat illégal demeure une priorité affichée des autorités locales.

Visite d’Élisabeth Borne à Mayotte : « L’avenir du territoire, c’est sa jeunesse »

Visite d’Élisabeth Borne à Mayotte : « L’avenir du territoire, c’est sa jeunesse »

Élisabeth Borne, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, s’est exprimée lors de ses visites dans les écoles de Mamoudzou ce lundi. La ministre met en avant les priorités du gouvernement : développer la mixité de l’offre de formation, proposer des formations d’excellence aux élèves mahorais, et préparer l’avenir du territoire main dans la main avec la jeunesse, population majoritaire sur l’île. Pourtant, des contradictions demeurent…

Immersion de la ministre au cœur du dispositif « Vacances apprenantes »

Cet après-midi, Élisabeth Borne s’est rendue dans les classes du collège Hamidi-Selemani de M’Gombani pour découvrir le dispositif « Vacances apprenantes ». À leur bureau, des élèves motivés penchés sur leurs exercices de mathématique entre calculatrice et stylos. L’un des élèves de cette classe de sixième nous confie que ces cours de soutien l’aident beaucoup. La classe se retrouvera dans cette salle tous les jours de la semaine de huit heures à midi et de seize à vingt heures jusqu’à la rentrée, afin de suivre des cours de mathématiques, de français et de sport.

Le professeur de mathématiques nous présente le dispositif initié par l’Éducation nationale, et repris par l’Académie de Mayotte cet été. L’objectif ? Permettre aux élèves de renouveler leurs connaissances en prévision de la rentrée. Le professeur précise que ces cours de soutien ne sont pas destinés d’office aux élèves en difficulté. La participation se fait sur la base du volontariat des parents…

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Rentrée scolaire : Élisabeth Borne en visite à Mayotte

Rentrée scolaire : Élisabeth Borne en visite à Mayotte

À une semaine de la rentrée officielle, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Élisabeth Borne, s’est rendue ce lundi dans plusieurs établissements scolaires de Mamoudzou. Financements, chantiers de rénovation, accueil des élèves et gestion des déchets étaient au cœur de cette visite.

Des financements attendus

Accueillie à l’école maternelle et élémentaire de Majicavo Lamir, Élisabeth Borne a pu échanger avec Ambdilwahedou Soumaïla, le maire de Mamoudzou ; Daniel Fermon, le secrétaire général ; et Valérie Debuchy, la rectrice. Cette visite a été l’occasion de faire le point sur les financements attendus pour les écoles. L’objectif du maire est clair. À la question du Journal de Mayotte de savoir ce qu’Ambdilwahedou Soumaïla attend de cette journée, le maire répond : « 12 millions d’euros ». La commune n’en a pas encore vu la couleur…

« Nous ne savons pas comment va se dérouler la rentrée. Pour le moment nous n’avons toujours pas d’électricité, donc pas de lumière, pas de climatisation, et il n’y a qu’un sanitaire pour l’école élémentaire et maternelle », s’inquiète une ATSEM qui n’avait pas été mise au courant de la venue de la ministre.

Rénovation des écoles : les élus se déclarent prêts à accueillir les élèves

Deuxième étape de la visite ministérielle : le lycée Younoussa Bamana. Accueillie par le directeur de l’établissement, Élisabeth Borne a pu échanger avec l’équipe pédagogique, la rectrice d’académie Valérie Debuchy, le directeur de la DEALM, Olivier Kremer, ainsi qu’avec le conducteur des travaux…

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Visite d’Élisabeth Borne : les parents d’élèves attendent des mesures concrètes 

Visite d’Élisabeth Borne : les parents d’élèves attendent des mesures concrètes 

La ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne est arrivée ce lundi à Mayotte pour une visite placée sous haute attente. Si certains voient dans ce déplacement une forme de reconnaissance, la question de l’éducation reste au cœur des inquiétudes. Associations de parents d’élèves et acteurs du terrain dénoncent une situation qualifiée de « dramatique » et exigent des mesures concrètes.

« C’était important pour moi de venir ici, huit mois après le cyclone Chido, d’abord pour faire le point sur l’état du bâti scolaire. On a vu ce matin que de grands progrès ont été réalisés. Je pense qu’il est important de rassurer les parents et les élèves sur le fait que la rentrée va se passer dans de bonnes conditions. L’avenir du territoire, c’est sa jeunesse. », a déclaré Élisabeth Borne.

Depuis des années, l’école mahoraise fait face à des difficultés structurelles : manque de professeurs, classes surchargées, infrastructures insuffisantes, tandis que de nombreux établissements endommagés par le cyclone Chido n’ont toujours pas été reconstruits.
Pour Youssouf Ali Rafza, présidente de l’Union Départementale des Conseils Syndicaux et Fédérations de Mayotte (UDCSFM), la situation n’est plus tenable : « On avait déjà une situation très particulière au niveau de l’éducation avant Chido, et aujourd’hui elle est dramatisée. Les infrastructures ne sont pas là, on a des surcharges de classes, et les professeurs ne veulent plus venir enseigner à Mayotte à cause du manque de logements et de la vie chère. »…

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La traversée entre Dzaoudzi et Mamoudzou risque d’être fortement pertubée

La traversée entre Dzaoudzi et Mamoudzou risque d’être fortement pertubée

Le trafic des barges entre Dzaoudzi et Mamoudzou sera de nouveau fortement impacté à partir de ce mardi 19 août 2025. Après une suspension temporaire de leur mouvement jeudi dernier, les agents du Service des Transports Maritimes (STM) ont décidé de reprendre leur grève. Conséquence immédiate : une seule barge assurera les traversées, réduisant considérablement la fréquence des rotations.

« Une seule barge effectuera des rotations », a prévenu Arkaddine Abdoul-Wassion, secrétaire général de l’Union départementale des Forces ouvrières (UDFO 976). Une annonce qui laisse présager un début de journée particulièrement difficile pour les nombreux usagers, notamment en cette période de retours de vacances où la fréquentation des barges est traditionnellement élevée.

Un service d’urgence uniquement

Comme la semaine précédente, le mouvement social sera accompagné de restrictions drastiques. Les rotations seront limitées à une par heure, et exclusivement réservées aux piétons ainsi qu’aux situations d’urgence. Les automobilistes devront donc s’armer de patience, voire trouver des solutions alternatives pour se déplacer entre les deux rives.
L’UDFO insiste sur le caractère volontairement minimal de ce service, qualifié de « service d’urgence ». L’objectif, selon les syndicats, est de maintenir une continuité minimale pour les cas prioritaires, tout en marquant fermement leur opposition au projet contesté…

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Transports maritimes : « aux syndicats la défense les agents, au Département la responsabilité du service public »

Transports maritimes : "aux syndicats la défense les agents, au Département la responsabilité du service public"

Le Service des Transports Maritimes (STM) constitue depuis près d’un demi-siècle l’un des piliers de la vie quotidienne à Mayotte, garantissant la continuité entre Petite-Terre et Grande-Terre. Pourtant, sa gestion, récurrente source de débats et de tensions sociales, interroge toujours la place et le rôle du Département dans l’organisation de ce service public essentiel. À la lumière de l’histoire et des principes fondateurs des services publics, l’ancien député Mansour Kamardine appelle à une réflexion claire : aux syndicats de défendre les droits des agents, et au Conseil départemental de prendre ses responsabilités pour assurer, avec efficacité et modernité, la pérennité du transport maritime.

La question de savoir que faire du Service des Transports (STM) est tel un serpent de mer et se pose à intervalles réguliers au Département de Mayotte depuis ces 30 dernières années.
L’actualité sociale récente liée à la grève des barges nous la rappelle et me conduit à des précisions qui me paraissent utiles avant de suggérer des pistes de solution.
Ainsi, dois-je rappeler que sur un plan historique, le service public des transports maritimes de Mayotte est probablement l’un des plus vieux services publics locaux que le Département ait eu à gérer et à développer car il est destiné à assurer sans discontinuer la liaison entre les deux principales îles habitées du département Mayotte.

Pour rappel, il faut savoir qu’il a existé depuis le Territoire des Comores et a été utilisé par les autorités comoriennes dans leur politique de représailles comme moyen de pression à l’égard de Mahorais. Aussi, la lecture des archives du Haut-commissaire de la République aux Comores nous apprend-elle que le Conseil du Gouvernement des Comores avait refusé son financement. Il a fallu un certain nombre d’artifices et d’acrobaties à caractère administratif du Haut-commissariat pour obtenir une prise en charge directe depuis Paris d’une ligne de financement pour l’acquisition du Tritonis, un bateau chargé d’assurer la liaison entre ces deux îles, avant l’arrivée en 1976 des embarcations appelées « Kalboiboi »dès le lendemain de notre séparation politique.

Au lendemain de cette séparation entre Mayotte et les Comores, la Collectivité territoriale de Mayotte, ancêtre de la Collectivité départementale a eu entre autres services publics à développer, la ligne reliant les deux îles ; d’où la création depuis près de 50 ans du désormais Service des Transports maritimes qui a pu sans doute, à travers le temps, se transformer et se développer jusqu’à la situation présente.
En effet, en 1976, Mayotte est abandonnée par la France, tout en restant française. La Collectivité de Mayotte s’est trouvée, en fait, en charge d’organiser plusieurs services publics qui jadis étaient assurés par le Territoire et se sont trouvés de fait relever de la compétence de la Collectivité territoriale de Mayotte et qui, en Droit commun hexagonale ne relèvent pas forcément d’une collectivité à compétence comme celle de Mayotte. Parmi ceux-ci naturellement, il y a l’actuel Service des Transports maritimes, qui demeure une survivance de l’ancien régime des services publics gérés par la puissance publique locale. Il y a eu également, pour mémoire, entre autres, le service public des hydrocarbures, la distribution de l’eau, le service public des transports scolaires, la distribution de l’électricité (…).

Avec la modernisation de l’appareil juridico-administratif de l’île, le Conseil général puis départemental a dû, étape après étape, procéder à une mise à niveau de ses services publics dans le respect des principes généraux qui irriguent l’administration des services publics, et notamment dans le respect des lois dites de Rolland du nom du Commissaire du Gouvernement devant le Conseil d’Etat : égalité, continuité, et mutabilité. Je ne m’étendrai pas davantage sur la signification desdites lois, pour éviter un alourdissement inutile de mon exposé. Ce qu’il faut retenir ici, c’est que ces principes sont connus également sous le nom de « lois du service public », qui sont une série d’exigences s’appliquant à l’ensemble des activités du service public.

En considération de ces exigences, le Conseil départemental a développé depuis plusieurs décennies (plus de 30 ans), une politique de gestion de ces services publics, plus proche des modes standards de gestion desdits services à savoir : confier à la gestion privée tout service public à caractère industriel et commercial, ce qu’on appelle couramment, les SPIC et garder en gestion directe, les SPA (services publics administratifs). C’est ce qui explique que de la fin des années 1990 au début des années 2000, les débats au conseil général ont été vifs. Deux visions politiques différentes s’affrontaient, entre ceux qui dénonçaient la destruction du service public, notamment de l’emploi et ceux comme Younoussa Bamana et moi-même qui y voyaient une meilleure prise en compte des enjeux économiques et sociaux de l’île. Ainsi, avons-nous décidé entre autres alternatives, l’externalisation de la gestion de trois services publics majeurs du Territoire : l’éléctricité de Mayotte, les transports scolaires et les hydrocarbures, sous l’égide du président Younoussa Bamana.
À l’époque les débats étaient vifs et animés. Nous avons tenu bon car nous étions convaincus que ces orientations s’inscrivaient bien dans l’intérêt même du bon fonctionnement des services et donc de leurs usagers. En effet, nous nous étions rendu compte que le Conseil général au travers de son budget n’avait plus les moyens financiers pour accompagner le développement économique et social de l’île. Nous étions confrontés fréquemment à des pénuries de carburant et à une volatilité importante du produit de vente du carburant. Nous connaissions également la même situation au sein d’Électricité de Mayotte (EDM). Aujourd’hui, il ne vient plus à l’idée de quiconque d’imaginer une reprise en direct par le Conseil départemental de la gestion des services publics des hydrocarbures ou d’Électricité de Mayotte. Ces services sont assurés par des structures privées dont c’est le métier, avec un savoir-faire éprouvé. En un mot, le service reste toujours public sous l’autorité et le contrôle de la collectivité, mais sa gestion est privée, pour mieux épouser les règles régissant les lois du marché et de la concurrence.

Il en va de même de la gestion du service public des transports scolaires, assuré de bout en bout par des unités économiques privées, à charge pour le Département d’en supporter le coût à 100%. C’est ainsi que c’est le privé qui gère le service de ramassage des élèves dans nos communes et villages ; c’est le Département qui paye le service à hauteur de 45 millions d’euros. Ce fut la grande époque de la restructuration de l’activité économique de l’île, l’idée maîtresse étant de faire en sorte que le Département se concentre sur ce qui relève de son métier d’origine et principal : la gestion des services administratifs.
Fort de cette culture et de cette certitude, il a, sans hésité, confié en 2014, la gestion du service public du port dans le cadre d’une DSP (délégation du service public) qui est également une autre forme de gestion de service public ; l’idée de base restant inchangée à savoir que le département ne peut assurer en direct la gestion d’un service public industriel commercial, autrement, relevant de la concurrence . C’est cette même logique qui prévaut avec les initiatives annoncées par le Département de confier la gestion de la billetterie de la gare maritime dans un premier temps, et dans une seconde la gestion des bâtiments (barges) du STM à une unité économique privée.

L’idée sous-jacente ici n’est guère différente de ce qui avait motivé le Conseil général sous la présidence de Younoussa Bamana à la fin des années 1990 et au début des années 2000, pour externaliser la gestion de ces activités industrielles et commerciales que j’ai rappelées et dont, une fois encore, les plus emblématiques restent : le transport scolaire, EDM, le port de Longoni (1994). Il faut savoir à titre purement anecdotique que la Collectivité fournissait également la téléphonie et la poste. Toutes ces activités ont été transférées à la gestion privée. Le Département s’en trouve mieux garanti dans leur gestion au service de leurs usagers respectifs.

C’est la même logique qui prévaut pour le transfert de la gestion du service maritime à un opérateur privé avec, en filigrane, les mêmes objectifs d’accompagner le développement économique et social du service public du transport maritime et mettre un terme à la porosité connue de notoriété publique du produit de la vente des tickets.
En effet, si des interrogations légitimes devaient se poser sur l’opportunité de ce transfert de gestion, la réponse, la plus évidente vient des évènements liés au cyclone Chido du 14 décembre 2024, avec la destruction de deux navires les plus importants. En effet, au lendemain de la catastrophe, et à l’issue de laquelle toutes nos structures se sont retrouvées à terre, tous nos yeux se sont rivés sur les initiatives des opérateurs économiques privés de nos différents services publics pour exiger des réponses urgentes et immédiates. Ce fut le cas pour l’électricité, pour la téléphonie fixe et mobile, pour Internet, pour l’eau etc. Ce ne fut pas le cas du côté du STM, à l’égard duquel nous avions tous les yeux baissés, car nous n’avions personne sur qui déverser notre dévolu et exiger des réponses rapides et immédiates sauf sur nous-mêmes. On a vu là les limites d’être juge et partie dans une affaire pour assurer le fonctionnement ou la reprise du service des transports entre les deux îles. J’appelle donc à une responsabilité courageuse de nos élus départementaux pour conduire la dernière remise à niveau du département par rapport à ce qui se fait ailleurs par les autres collectivités locales en la matière.

Pour ce faire, il faudra sans doute expliquer d’abord aux élus eux-mêmes pour les convaincre de la différence de conception à avoir entre les différentes notions de gestion des services publics, entre privatisation et externalisation des services publics, et bien expliquer qu’aucune collectivité locale ne peut privatiser un service public, mais ce qui est possible de privatiser, c’est sa gestion. Et cela, nous le faisons avec efficience dans les transports scolaires et dans les hydrocarbures, dans les services publics de l’eau et même dans le cadre de la DSP du port de Longoni (même ici, il y a plus à dire en terme d’efficience). Au fond, dans cette affaire, notre marge de manœuvre est relativement faible, au-delà des recommandations pertinentes de la Chambre régionale des Comptes (CRC). Sur le plan budgétaire, la question posée est relativement simple : avons-nous encore les moyens pour financer à hauteur de 45 millions d’euros le fonctionnement de ce service, alors que nous n’avons pas été à même de financer à hauteur du même montant le RSA (revenu de solidarité active), et nous avons été contraints de proposer et obtenir de l’État sa renationalisation ? La difficulté ici, c’est que l’État ne nous viendra pas en aide comme il l’a fait pour le RSA, le Conseil départemental avait dans le cadre du RSA, reçu délégation pour agir au nom et pour le compte du même État. Il était donc plus facile à l’Etat de reprendre sa compétence. Dans le cas du STM, il s’agit d’un service public local par essence, qui doit fonctionner avec, avant tout et principalement, les moyens du Département.

La deuxième initiative urgente à avoir avec les syndicats des agents et dans le respect du rôle de chacun et des textes, c’est d’obtenir de chaque partenaire qu’il joue sa partition dans la limite du champ de compétences de l’autre, à charge pour les syndicats de défendre les intérêts de leurs membres, en évitant qu’il leur soit imposé d’etre soumis à un mode de gestion qui ne leur convienne pas et en ayant des garanties que ceux qui voudront partir le pourront sans difficulté dans un autre service ; et à charge pour le Département de décider sur la meilleure façon pour assurer de manière efficiente et régulière au regard des lois de Rolland : égalité, continuité, mutabilité du service public des transports maritimes. Cela veut dire que le Conseil départemental doit permettre aux agents qui ne souhaitent pas poursuivre leur carrière dans le cadre d’une organisation privée de réintégrer d’autres services publics du Conseil départemental. C’est ce que nous avions imaginé par le passé et qui a bien fonctionné aux hydrocarbures et à EDM.
Oui, je pense qu’il n’est pas de la responsabilité des syndicats d’imposer à l’Autorité publique telle ou telle mode de gestion du service public entre la kyrielle de modes de gestion que la loi lui met à disposition. L’intérêt des agents doit être porté par les syndicats. L’efficience des services publics, c’est de la responsabilité sans partage de la collectivité publique.

La Chambre régionale des comptes alerte sur de graves lacunes dans la gestion des subventions du département

La Chambre régionale des comptes alerte sur de graves lacunes dans la gestion des subventions du département

La Chambre régionale des comptes (CRC) a rendu public son cahier n°3 consacré à la gestion des subventions octroyées par le Département, et le constat est sévère. Malgré l’importance stratégique de ces financements pour l’archipel, la collectivité ne parvient pas à assurer ni la transparence, ni le contrôle, ni l’efficacité attendus dans ce domaine.

Entre 2019 et 2023, 367,56 millions d’euros de subventions ont été versés par le Département, soit près de 20 % de ses charges de gestion et dépenses d’équipement. Ces montants, destinés à soutenir des projets publics et privés dans un territoire où les besoins socio-économiques sont immenses, devraient constituer un puissant levier de développement.

Mais, selon la CRC, l’ampleur des sommes engagées contraste avec la faiblesse des mécanismes de contrôle et de pilotage.

Des obligations déontologiques largement ignorées

Le rapport pointe en premier lieu un manque de probité dans la gestion des fonds. La plupart des élus et des directeurs généraux adjoints du Département ne sont pas à jour de leurs obligations déclaratives, exposant la collectivité à des risques de conflits d’intérêts.
La mise en place, depuis 2019, d’outils de gestion tels qu’un guide de procédure et une plateforme numérique de dépôt des demandes de subvention marque une avancée. Mais leur application reste inégale selon les directions, donnant lieu à des dérogations arbitraires et à des disparités dans le traitement des porteurs de projets…

Jeux des Jeunes de l’Océan Indien : le collectif des citoyens 2018 réclame un débat public

Jeux des Jeunes de l’Océan Indien : le collectif des citoyens 2018 réclame un débat public

Après l’accueil triomphal réservé aux jeunes sportifs mahorais de retour des Jeux des Jeunes de l’Océan Indien (JJOI) aux Seychelles, l’heure est désormais à la contestation. La société civile, et plus particulièrement le collectif des citoyens 2018 est montée au créneau pour dénoncer le traitement infligé aux athlètes mahorais par la délégation comorienne, et réclamer des réponses des autorités locales et nationales.

Depuis plusieurs jours, les membres du collectif des citoyens 2018 occupent symboliquement le parvis de l’hôtel de ville de Mamoudzou. Banderoles et slogans dénoncent les humiliations subies par les jeunes sportifs mahorais lors des compétitions. Certaines pancartes s’adressent directement au président comorien Azali Assoumani.
« Nous ne leur avons pas confié nos enfants pour qu’ils servent de chiffons politiques aux Comoriens, ni pour qu’ils soient traumatisés », s’indigne une manifestante. Les femmes, jeunes et âgées, se relaient jour et nuit pour maintenir la pression. Elles accusent notamment la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (DRAJES), responsable de la délégation mahoraise, de n’avoir pas protégé les mineurs envoyés aux Seychelles.

Safina Soula : « C’est Mayotte toute entière qui a été insultée »

Parmi les voix fortes de ce mouvement, celle de Safina Soula, la présidente du collectif des citoyens 2018 qui insiste sur la portée symbolique de ce qui s’est joué aux Seychelles : « Ce ne sont pas que nos enfants qui ont été humiliés, c’est Mayotte toute entière. Je ne vois pas ce que notre île a à faire dans cette mascarade. »…

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« Le caillassage reste le point le plus critique » Frédéric Delouye, directeur de Transdev Mayotte

« Le caillassage reste le point le plus critique » Frédéric Delouye, directeur de Transdev Mayotte
Frédéric Delouye, directeur de Transdev Mayotte, en charge de l’exploitation du réseau de transport scolaire halO’ qui assure chaque jour les déplacements de près de 30 000 élèves.

À Mayotte, près de 30 000 élèves empruntent chaque jour le réseau scolaire halO’. Dans un contexte marqué par les caillassages et des tensions récurrentes, le directeur de Transdev Mayotte, Frédéric Delouye, revient sur une année 2024/2025 contrastée à l’approche de la rentrée du 25 août.

Flash Info : Comment analysez-vous la baisse de 8 % des incidents ? À quoi attribuez-vous ces résultats ? Quel sont vos axes d’amélioration

Frédéric Delouye : Au-delà de la configuration, je me dirais satisfait de ce bilan. Néanmoins on ne peut jamais se satisfaire d’une situation telle qu’on la subit tous les jours. Avec ces nombreux incidents qui se déroulent tout au long de l’année, spécifiquement au niveau des caillassages. Qui est le point le plus critique au-delà des dégâts occasionnés. Des actions qui immobilisent les véhicules et empêchent d’avoir une exploitation à 100% de nos bus. C’est toujours aussi compliqué d’amener les élèves au sein des établissements. Au-delà des dégâts matériels il y a aussi les aspects psychologiques. Beaucoup de jeunes restent traumatisés…

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Bibi Hadidja Madi-Assani, une psychologue en quête d’engagement politique

Bibi Hadidja Madi-Assani, une psychologue en quête d’engagement politique

À 35 ans, psychologue de profession et mère de deux enfants, Bibi Hadidja Madi-Assani se prépare à franchir un nouveau cap : celui de la politique. Installée depuis une 10 ans à Chiconi, elle sera candidate aux élections municipales de mars 2026 sous la bannière des Républicains. Avec un slogan en shimahorais, « Koundra tsika tani tsika  » (« construisons notre terre « ), la jeune femme entend proposer une alternative fondée sur la cohésion sociale, la sécurité et l’engagement citoyen.

C’est dans le sillage du cyclone Chido, qui a durement frappé Mayotte le 14 décembre 2024, que sa démarche a pris forme. « Ayant vécu à La Réunion, je connaissais la culture du cyclone et je m’étais préparée. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’on soit laissés seuls. On a manqué de dignité. Cette colère, je veux la transformer en action politique« , confie-t-elle.
Déjà active dans le milieu associatif, Bibi Hadidja Madi-Assani a vite constaté les limites de l’action citoyenne. « Les associations ne suffisent pas : au bout du compte, ce sont les responsables politiques qui décident« , estime-t-elle.

Une héritière de la culture politique locale

Originaire d’une lignée Soroda proche de Bamana, la candidate revendique un héritage marqué par la politique : quatre maires figurent déjà dans son arbre généalogique. « Dans les familles, il y en a qui sont shegué, il y en a qui sont moulidi, d’autres daïras. Chez moi, la politique est une culture familiale« , glisse-t-elle avec humour.

Se réclamant d’une  » droite gaulliste et républicaine « , Bibi Hadidja Madi-Assani défend une approche à la fois sociale et sécuritaire.

« À Mayotte, ce n’est pas dans notre culture d’attendre qu’on nous donne tout : c’est plutôt aide-toi et le ciel t’aidera. » Elle alerte sur la fracture grandissante entre la jeunesse et les adultes : « Les politiques ont leur part de responsabilité, car à force de vouloir tout faire à la place des gens, on leur enlève leur capacité d’agir.  »

Depuis sa permanence située sur la rocade de Chiconi, la candidate appelle les habitants à rejoindre son projet : « Notre bien-être passe par la politique. Je crois en la moralité de la vie publique.  » Sa liste reste en cours de constitution, mais une chose est sûre : à Chiconi, il faudra compter sur elle en 2026.

Comores : des Comoriens sans identités longuement détenues

Comores : des Comoriens sans identités longuement détenues

Pour des raisons de sécurité et face à la montée de la délinquance, le ministère de l’intérieur a autorisé les forces de police à procéder à des contrôles sur l’ensemble de territoire pas seulement les étrangères mais également des nationaux, dont certains ont passé de longues heures en détention suscitant un tollé.

Annoncée en grande pompe le samedi 9 août, par le ministre comorien de l’intérieur, Mohamed Ahmed Assoumani, pour lutter contre la délinquance, l’opération de contrôle d’identités a officiellement débuté, mardi dernier, d’abord à la Grande Comore, avant de s’étendre dans les autres îles. En deux jours, près de 117 personnes dont 70 Comoriens avaient été contrôlées par les agents de police déployés partout. Les étrangers en situation irrégulière, notamment des ressortissants de pays voisins sont expulsés, pendant que les nationaux, eux, sont priés de se régulariser, c’est-à-dire, se doter d’une carte d’identité nationale biométrique. Si les policiers ne manquent pas de publier sur Facebook les images de leurs opérations, des agissements constatés font déjà grincer de dents. A Moheli, où, en seul jour, 200 personnes ont fait l’objet d’interpellation, rien que dans la capitale, Fomboni, des témoignages rapportés indiquent que des nationaux auraient passé des heures en détention.  » Ceux qui avaient leurs pièces d’identité chez eux ont pu sortir. Il suffisait de joindre un proche qui transportait la carte au commissariat. En revanche, les citoyens qui n’en détiennent pas sont gardés jusqu’à 18h. Pour rentrer, ils ont laissé leurs coordonnées en s’engageant à entamer les démarches administratives pour se procurer une pièce d’identité. Ils doivent présenter un reçu de paiement ce jeudi sinon ils risquent d’être interpellés« , a confié une source sécuritaire qui a rappelé que bien avant la descente des policiers sur le terrain, une campagne de sensibilisation avait bien été menée auprès de la population.

Le non-port ne constitue pas un délit

Ces longues détentions au poste suscitent déjà des questions sur leurs bases juridiques. « On ne peut pas verbaliser ou arrêter un comorien pour non-port de pièce d’identité sur le territoire national« , a tranché, un juriste à qui Flash infos a posé la question.  » Au regard de la loi comorienne, ne pas être en possession d’une carte nationale d’identité lors d’un contrôle de police ne constitue pas un délit pénal…

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Coupe Régionale de France Féminine 2025 : le FC M’tsapéré conserve son trône

Coupe Régionale de France Féminine 2025 : le FC M’tsapéré conserve son trône

La finale de la Coupe Régionale de France Féminine 2025 qui s’est déroulée vendredi 15 avril à M’tsahara a tenu toutes ses promesses. Opposé au Club Unic Ornis de Passamainty, le FC M’tsapéré s’est imposé au terme d’un duel intense et équilibré.
Après un match disputé de bout en bout, le score était de 1–1 au terme du temps réglementaire. Les deux équipes, déterminées et solidaires, se sont neutralisées, portées par une belle intensité physique et tactique.
Il a fallu recourir à la séance de tirs au but, où le FC M’tsapéré a fait preuve de sang-froid pour l’emporter 4–2. Un succès qui a fait exploser de joie joueuses et supporters.
Avec cette victoire, le FCM décroche sa 2ᵉ Coupe Régionale consécutive, confirmant sa suprématie actuelle sur le football féminin local. Le Club Unic Ornis, malgré la déception, repart avec un parcours honorable qui laisse présager un avenir prometteur.
Cette finale 2025 restera comme une belle fête du sport féminin régional, marquée par l’engagement, la combativité et le spectacle.

Acoua : un manzaraka perturbé par des délinquants

Un moment de fête a viré au chaos, samedi 16 août, lors d’un manzaraka organisé sur l’ancien plateau sportif d’Acoua. Aux alentours de l’après-midi, un groupe de délinquants s’en est pris aux participants, provoquant la panique parmi les quelque 300 invités présents.
Selon les informations relayées par Acoua-Info, les agresseurs ont d’abord tenté de s’emparer d’une valise contenant les dons de mariage, placée près de l’estrade des jeunes mariés. Face à leur échec, ils se sont ensuite retournés contre la famille du marié : le frère a été frappé à l’aide d’un sac contenant un « embout métallique », avant que le père ne soit lui aussi agressé. Les assaillants ont finalement dérobé principalement des biens alimentaires.
Contacté, le maire d’Acoua, Marib Anaffi, a condamné avec fermeté ces actes. « C’est regrettable, car dans notre commune, nous ne sommes pas habitués à vivre ce genre d’événements », a-t-il déclaré. Pour l’heure, aucune information n’a filtré sur l’identité des auteurs. L’élu affirme toutefois sa détermination à obtenir leur arrestation et leur incarcération.
Malgré la gravité des faits, le maire a tenu à rassurer ses administrés : « On veut continuer à vivre dans la joie, on l’a toujours fait. Ce n’est pas à cause de quelques voyous qu’on va arrêter de vivre. »
Cet incident, qui jette une ombre sur une cérémonie traditionnellement symbole de partage et de convivialité, a profondément marqué la population locale. Une enquête est en cours pour identifier et retrouver les agresseurs.

Mamoudzou : la communauté malgache mobilisée contre les violences

Mamoudzou : la communauté malgache mobilisée contre les violences

Dimanche matin, la communauté malgache de Mayotte s’est rassemblée à Mamoudzou pour dénoncer les violences dont ses membres sont régulièrement victimes. Arborant pancartes et slogans « Stop à la violence », les manifestants ont exprimé leur colère et leur inquiétude face à une série d’agressions touchant leur communauté.
Quelques jours plus tôt, le vendredi 8 août, une marche s’était déjà tenue en Petite-Terre pour accompagner le corps d’Armella Florent, 19 ans, retrouvée sans vie sur la plage de Mliha Chanfi dans la nuit du 2 août. Son décès a profondément ému la communauté et suscité une vague d’indignation. Un suspect a depuis été placé en détention lundi 11 août dans le cadre de l’enquête.
Au-delà des revendications pour plus de sécurité et de justice, la mobilisation s’est aussi voulue solidaire. Grâce au soutien conjoint de la communauté malgache et mahoraise, près de 6 000 euros ont été collectés afin de permettre le rapatriement du corps de la jeune femme à Madagascar, dans sa région d’origine à Ambilobé.

Hagnoundrou : première édition réussie du Festival Mawa

Hagnoundrou : première édition réussie du Festival Mawa

La commune de Bouéni a accueilli vendredi 15 août la toute première édition du Festival Mawa, organisée par l’association Mawa Event’s. Créée en 2024, cette jeune structure entend promouvoir à la fois l’entrepreneuriat local et les valeurs culturelles de Mayotte, tout en apportant une dimension sociale forte à ses actions.
Installé sur le terrain de foot de Hagnoundrou, le festival a rassemblé habitants et curieux autour d’une programmation variée. Plusieurs artistes, dont Chaldi, Flamingo Santana, Hadj MC ou encore Chireggae Roots, ont assuré le spectacle, offrant au public une soirée festive et intergénérationnelle. Mais au-delà des concerts, l’événement se voulait porteur d’un message : créer des espaces de rencontre et d’échanges pour la jeunesse, notamment les jeunes en difficulté, déscolarisés ou sans emploi.
« On veut proposer des rendez-vous qui rassemblent toutes les générations, avec aussi des projets comme des foires pour préparer la rentrée ou mettre en avant les commerces », explique Sigo Abdourahmani, vice-président de l’association. Pour cette première édition, Mawa Event’s a pu compter sur le soutien de plusieurs partenaires locaux, ainsi que de la commune et de la gendarmerie, mobilisée pour assurer la sécurité.
Encouragée par cette première réussie, l’association espère bénéficier à l’avenir de moyens plus importants pour renforcer son action et porter le Festival Mawa dans d’autres communes de l’île.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes