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Une tribune contre les propos sur l’esclavage d’un candidat réunionnais

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Lors de son intervention au journal de Réunion La 1ère, le 18 juin, Johnny Payet, un candidat du Rassemblement national a indiqué ne pas commémorer la fête de l’esclavage, qui est célébrée le 20 décembre à La Réunion, arguant que « l’esclavage, ça empêche d’avancer ». Cette prise de position n’a pas manqué de faire réagir sur l’île Bourbon, mais également un groupe d’ultramarins qui ont signé sous le nom de « Les Jeunes Ultramarins Engagés » une tribune « apolitique mais profondément citoyenne ». « À travers cette tribune, nous, jeunes ultramarins de tous horizons, élus nationaux et locaux, personnalités publiques, travailleurs, étudiants, créoles engagés, affirmons notre indignation face à cette tentative de minimiser notre histoire et notre devoir de mémoire. Ces propos ne sont pas seulement une offense aux souffrances endurées par nos ancêtres, mais aussi une insulte à notre patrimoine collectif et à nos valeurs républicaines. L’abolition de l’esclavage est une page fondamentale de notre histoire, commémorée selon un calendrier national. Elle incarne notre engagement à ne jamais oublier les horreurs de l’esclavage et à honorer les luttes pour la liberté et la dignité humaine », font valoir les auteurs, qui estiment que « l’extrême n’est pas la réponse ».
Lien pour signer la tribune : https://forms.gle/Tm5iLJvM8ex1E4xYA

Flotte de pêche : le Département ouvre sa plateforme numérique

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La direction de l’agriculture de la pêche et de la forêt (service Pêche et Aquaculture) informe les acteurs du monde marin, notamment les marins-pêcheurs et autres porteurs de projets résidant sur le territoire, de l’ouverture de la plate-forme numérique du Département pour le dépôt de leur dossier, jusqu’au 16 août 2024, sur lecdsoutientmonprojet.fr

Les porteurs de projet peuvent, en effet, y déposer leurs demandes d’aides financières pour l’achat d’un navire de moins de douze mètres, sur la base du règlement de la commission européenne, en date du 27 Juin 2014, concernant les aides de minimis en faveur de la transformation et de la commercialisation des produits de la pêche et de l’aquaculture, à hauteur de 30.000 euros.

Pour cela, il convient de fournir des pièces justificatives et documents (liste jointe en annexe). Et en cas de difficultés dans l’utilisation de la plateforme, un accompagnement est possible avec une personne ressource de la Capam.

Pour tout renseignement, vous pouvez contacter la direction concernée au 02 69 66 12 37, au 02 69 66 20 14, au 06 39 67 09 70 ou au 06 39 04 56 58.

L’Expo Made in Mayotte met en avant les artisans locaux

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L’association Made in Mayotte organise la 14e édition de l’Expo Made in Mayotte à l’intérieur du Comité du Tourisme Mayotte, à Mamoudzou. L’événement se tiendra du mardi 25 juin au samedi 13 juillet, du lundi au vendredi de 8h à 16h45 et le samedi de 9h à 15h. Cosmétiques, accessoires, peintures, illustrations… De nombreux produits faits main par une quinzaine de créateurs locaux et créatrices locales seront disponibles sur les étals. Le public pourra également profiter de différents ateliers créatifs.

De nouveaux horaires pour les navettes de la Cadema

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Depuis le mardi 18 juin, la Communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a modifié les horaires des navettes pour la ligne Vahibé Passamaïnty, la ligne Hauts de Mamoudzou et pour la ligne du sud au nord de la Cadema. Les nouveaux horaires sont consultables sur les réseaux sociaux de la communauté d’agglomération. Il est rappelé aux usagers de conserver leur titre de transport distribué à l’entrée du bus pour pouvoir effectuer le trajet retour, et que des agents de sécurité sont présents au niveau des parkings relais.

Oulanga Na Nyamba fait sa Fête de la Musique

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À l’occasion de la Fête de la Musique, ce vendredi, l’association de protection des tortues marines Oulanga Na Nyamba convie le public à la restitution du projet Vigie 2023/2024, de 9h à 12h au Dagoni la Vigie. Danse afro, chant des tortues marines, danse traditionnelle ou encore capoeira sont au programme. L’objectif du projet Vigie est de sensibiliser les usagers au littoral mahorais.

La déchetterie mobile à M’tsamboro ce samedi

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La déchetterie mobile du Grand Nord sera présente dans la commune de M’tsamboro ce samedi 22 juin, de 8h à 12h, place de la Mairie. Quatre bennes seront positionnées afin de récupérer les déchets verts, encombrants, ferraille, déchets électroménagers et ampoules. L’apport des déchets est gratuit. Les déchets suivants ne sont pas acceptés : batteries automobiles, piles, pneumatiques usagées, bouteilles en verre, papier et carton.

Aller chercher de l’eau, un risque pour les migrants de Cavani

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Les migrants aux abords du stade doivent se rendre à Massimoni pour pouvoir avoir de l’eau.

Depuis le 22 mars et la fin du démantèlement du camp du stade de Cavani, à Mamoudzou, de nombreux migrants d’Afrique des Grands lacs et de la Corne de l’Afrique restent sur le trottoir à ses abords. Privés d’eau potable, ceux qui restent prennent le risque de se faire agresser à chaque fois qu’ils vont puiser de l’eau à Massimoni.

Il est 16h15, ce jeudi, lorsque les pompiers viennent évacuer un des migrants aux abords du stade de Cavani. Une demi-heure plus tôt, ce dernier a reçu un coup de machette au bras alors qu’il allait chercher de l’eau à la rivière Massimoni. « Ça arrive tout le temps. On s’est presque tous déjà fait agresser en allant là-bas. Soit on veut nous prendre de l’argent, ou bien notre téléphone, soit on nous frappe », déplore Nur, qui s’est lui-même vu délester de son portable et de quarante euros, en échange d’un coup de chombo au niveau du bassin.

« On a besoin d’eau pour boire, pour se laver, pour notre santé. Sans eau, on ne peut pas cuisiner. L’eau, c’est la chose la plus importante », insiste de son côté Arun, qui lui a perdu son téléphone pour pouvoir remplir un jerrican.

Tous subissent la peur de faire les quinze minutes de marche qui séparent le trottoir du stade au point d’eau dissimulé près de l’association Solidarité Mayotte. S’ils s’accordent tous pour dire que des agressions ont toujours eu lieu dans cette zone, ce serait de pire en pire. « Si seulement on nous laissait nous servir en eau avec les bouches à incendie, ce serait magnifique », rêve Shabani Ali, en pointant du doigt celle qui se trouve sur le trottoir en face.

« J’ai toujours réussi à fuir »

Ce dernier, arrivé du Burundi il y a un an, a toujours puisé son eau à Massimoni, aussi bien quand il habitait à côté de Solidarité que depuis qu’il occupe les abords du stade. « J’ai toujours réussi à fuir quand on voulait m’agresser », arrive-t-il à dire en riant. Celui qui a récemment obtenu un titre de séjour nous propose de nous conduire le long du trajet qu’il fait parfois cinq fois par jour pour trouver de l’eau. « Mais c’est risqué », alerte-t-il. Après être passé derrière le stade, avoir remonté la rue Babous Salama et croisé les locaux fermés de l’association en charge de l’hébergement d’urgence, nous arrivons à la source. Là, des enfants font leur toilette, à côté des murs de tôles qui séparent la rue des cases de fortune. « Les agressions ont lieu partout, soit sur le trajet, soit ici. Cela arrive souvent qu’on nous jette des pierres », relate notre guide.

Un homme se brosse les dents à côté d’un des deux tuyaux dont l’eau, stockée dans un bassin surplombant, s’écoule. En regardant l’intérieur dudit bassin, l’eau est trouble, et des poissons y nagent. « On sait que ce n’est pas potable, mais on n’a pas le choix », soupire Shabani. Sur le retour, ce dernier déplore que le robinet que pouvaient utiliser les migrants qui occupaient l’intérieur du stade de Cavani ne soit plus accessible. Malgré la situation, le ressortissant burundais ne cherche pas à se plaindre outre mesure.

« On est reconnaissants que la France, que la République, nous accueille, nous offre sa protection », insiste-t-il à plusieurs reprises.

« Des indicateurs de performance pour évaluer l’efficacité des mesures prises »

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En cas de victoire, Madi-Boinamani Madi Mari entend mettre en application des indicateurs de performance vis-à-vis des actions de lutte contre l'insécurité et l'immigration illégale à Mayotte.

Circonscription sud. Candidat au scrutin législatif du 30 juin et 7 juillet, Madi-Boinamani Madi Mari (Agir) avait échoué de peu à se qualifier pour le second tour en 2022. Accompagné de Toiyfati Saïd, celui qui a reçu le soutien de Renaissance entend fixer un objectif de résultat sur l’action de l’État à Mayotte en matière de lutte contre l’immigration clandestine.

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C’est en enfants de la moitié sud de Mayotte que Madi-Boinamani Madi Mari et sa colistière Toiyfati Saïd mènent campagne en terrain connu.

Si vous étiez député, qu’est-ce que vous feriez pour…

Limiter l’immigration irrégulière ?

Madi-Boinamani Madi Mari : Il faut fixer un objectif de résultat sur l’action de l’État en matière de lutte contre l’immigration clandestine et de restauration de la sécurité publique. Il s’agira de mettre en place des indicateurs de performance pour évaluer l’efficacité des mesures prises. Nous exigerons l’augmentation des contrôles aux frontières en renforçant les ressources humaines et technologiques, afin de mieux détecter et empêcher les entrées illégales.

Nous développerons des partenariats internationaux pour mieux gérer les flux migratoires et organiser les retours des personnes en situation irrégulière. Nous accroîtrons la coopération avec les pays d’origine et de transit des migrants pour lutter contre les réseaux de passeurs. Nous lancerons des campagnes de sensibilisation dans les pays d’origine pour informer sur les risques de l’immigration clandestine et les voies légales d’immigration.

 

Renforcer la sécurité ?

M.-B.M.M. : Nous agirons pour faire doter notre département d’une cité judiciaire moderne pour renforcer les moyens dédiés à la justice, lutter contre l’impunité et sécuriser les Mahorais. Cette cité regroupera les tribunaux, les bureaux des juges et les services d’aide aux victimes. Nous exigerons le respect de la règlementation pénitentiaire européenne en augmentant les moyens humains dédiés au centre pénitentiaire de Mayotte et en construisant une deuxième maison d’arrêt pour réduire la surpopulation carcérale et améliorer les conditions de détention.

Nous agirons pour une création d’une cour d’appel indépendante, pour Mayotte, distincte du parquet général de La Réunion, afin de définir et de conduire une politique pénale plus adaptée au contexte local. Nous exigerons l’éradiquerons les zones de non-droit en intensifiant les opérations de police dans les zones sensibles, en augmentant les moyens et la présence policière. Nous défendrons la mise en place d’un centre éducatif fermé pour les jeunes en difficulté, afin de lutter contre la délinquance juvénile et les violences urbaines, en offrant des programmes de réinsertion, de formation professionnelle et de soutien psychologique.

Garantir une eau quotidienne ?

M.-B.M.M. : Nous plaiderons pour des investissements substantiels dans la modernisation et l’extension des réseaux de distribution d’eau potable. Cela permettra d’assurer une couverture optimale et continue sur l’ensemble du territoire. Nous préconiserons la construction de nouveaux réservoirs et stations de traitement pour augmenter les capacités de stockage et garantir la qualité de l’eau distribuée.

Nous soutiendrons l’adoption de technologies innovantes, telles que les systèmes de collecte des eaux de pluie et les unités de dessalement, pour diversifier les sources d’approvisionnement en eau. En tout état de cause, nous défendrons la libre administration des collectivités dans l’exercice de leurs compétences, afin de garantir une gestion locale efficace et adaptée des ressources en eau.

Faire aboutir une loi Mayotte ?

M.-B.M.M. : Nous veillerons à ce que la loi Mayotte soit clairement définie, notamment en ce qui concerne ses objectifs, tout en s’assurant de ne pas s’écarter de l’assimilation législative et en garantissant la libre administration des collectivités. Cela signifie que les spécificités locales seront respectées, mais que Mayotte restera alignée avec le droit commun. Nous travaillerons à renforcer le statut de Mayotte en tant que département et région d’outre-mer (Drom) à part entière, avec des droits et des devoirs similaires à ceux des autres Drom. Nous nous assurerons que ce projet de loi ne soit pas utilisé comme un prétexte pour éloigner Mayotte du droit commun.

Nous nous engagerons à garantir que les Mahorais soient pleinement intégrés dans le processus décisionnel concernant les affaires de leur territoire. Cela impliquera la mise en place de mécanismes de gouvernance locale, c’est-à-dire une participation active et majoritaire des représentants locaux dans les établissements publics tels que la CUF (Commission d’urgence foncière, l’Epfam (Établissement public foncier et de l’aménagement de Mayotte) et autres prévus par la loi Mayotte.

Cette loi Mayotte doit être l’occasion de lever les obstacles législatifs et réglementaires qui bloquent les projets structurants du territoire. Ces mesures visent à assurer que Mayotte soit traitée avec l’égalité et le respect qu’elle mérite, tout en maintenant son intégration au sein de la République et en assurant une gouvernance inclusive.

Améliorer l’attractivité du territoire ?

M.-B.M.M. : Il n’y a pas d’attractivité sans sécurité. Nous devons donc garantir un environnement sûr pour attirer les investissements et les visiteurs. Nous mettrons en place des mesures pour pallier les problèmes d’insécurité. Nous encouragerons les investissements dans le développement des infrastructures de transport, de communication et des services publics pour rendre le territoire plus accessible et plus attractif pour les entreprises et les touristes. La modernisation des réseaux, du ports et l’agrandissement de l’aéroports sera une priorité pour faciliter les échanges et encourager les investissements.

Nous agirons sur l’amélioration des services de santé, d’éducation et de logement pour offrir une meilleure qualité de vie aux habitants, rendant ainsi le territoire plus attractif.

Préserver l’environnement ?

M.-B.M.M. : Avec sa biodiversité marine et terrestre riche et variée, soumise à de forts risques naturels et à une forte pression démographique, notre île doit se doter de moyens conséquents pour protéger son environnement et réussir sa transition écologique.

Nous devons nous préparer à de grands bouleversements, notamment en ce qui concerne le retrait du trait de côte et submersion marine. Les communes du sud, notamment Bouéni, Kani-Kéli, Chirongui et Bandrélé sont les plus exposées à ce risque majeur.

Développer quelles infrastructures ?

M.-B.M.M. : L’impulsion du développement de notre territoire nécessite au préalable la réalisation des infrastructures routière, portuaire et aéroportuaire plus adaptées. Nous exigerons et nous suivrons la réalisation de la piste longue promise par le président de la République, pour donner à l’aéroport de Mayotte sa vocation internationale et son autonomie.

Arriver à la convergence sociale ?

M.-B.M.M. : Nous exigerons l’alignement des aides sociales sur le droit commun pour permettre aux Mahorais d’obtenir les mêmes aides que tous les Français. Nous demanderons le déplafonnement des cotisations des retraites à Mayotte afin de permettre à nos retraités de vivre dignement. En somme, nous exigerons l’application du code de la sécurité sociale et l’alignement de toutes les prestations sociales à Mayotte pour l’égalité sociale au plus tard le 1er janvier 2027. En effet, en tant que citoyens français ayant les mêmes devoirs, les citoyens mahorais doivent avoir les mêmes droits que les autres citoyens de l’Hexagone et des territoires d’Outre-mer. Nous soutenons la mise en place de l’Aide médicale d’État (AME) pour assurer les besoins de santé des publics les plus fragiles. Nous exigerons également la modification des articles du code de la santé publique qui dérogent au droit commun sans justification portant sur l’installation des pharmacies ou l’autorisation d’exercice de professionnels de santé venus de l’extérieur de l’Union européenne.

La biographie du candidat

Âgé de 37 ans, le directeur général des services de la mairie de Chiconi est un ancien militant au sein du parti UMP, puis LR depuis 2002 avant de rejoindre le parti Agir la droite constructive. Il bénéficie pour cette élection du soutien de La Renaissance, sans toutefois être investi officiellement par Ensemble. A la manœuvre dans l’élection de Bibi Chanfi et Saindou Attoumani aux dernières élections départementales de 2021, il compte rejoindre un groupe situé au centre ou de la droite s’il est élu. Au niveau associatif, il est impliqué dans sa commune puisqu’il est le président du club de football ASO Espoir de Chiconi. « En tant que candidat de la circonscription 2 à Mayotte, je souhaite continuer à défendre les idées de la droite républicaine et du centre pour l’intérêt de notre pays, et plus particulièrement du 101ème département de France », fait-il valoir.

Une partie du Sud privée d’eau en raison d’une casse sur la conduite du réservoir de Chirongui

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L'eau a dû être coupée dans une grande partie du Sud pour préserver les stocks résiduels des petits réservoirs.
L'eau a dû être coupée dans une grande partie du Sud pour préserver les stocks résiduels des petits réservoirs.

L’eau a dû être coupée urgemment ce vendredi matin pour une grande partie des villages du Sud de Mayotte. La SMAE – Mahoraise des Eaux explique que cette coupure est due à une casse sur la conduite d’adduction et distribution du réservoir de Chirongui. “Celui-ci étant complètement vide à cette heure, il est impératif de préserver les stocks résiduels d’eau dans les petits réservoirs secondaires qui en dépendent pour leur remplissage”, explique la SMAE dans un communiqué. 

Afin de préserver l’eau des plus petits réservoirs, Bandrélé, Bambo-Est, Mtsamoudou, Musicale Plage, Chirongui village, Bambo-Ouest, Hagnoundrou, Moinatrindri Bas, Mzouazia ; Kani-Bé, Kani-Kéli et Mbouenatsa sont impactés par cette coupure. 

La SMAE – Mahoraise des Eaux ne peut pas encore préciser l’heure de remise en service du réseau, une évaluation précise de l’état des stocks d’eau résiduels dans ces réservoirs secondaires devant être réalisée.

« On peut mettre tous les barbelés possibles, les gens continueront à se déplacer »

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Mikhaël Saïfy est le candidat de Lutte ouvrière, il estime que l’immigration irrégulière ne disparaîtra pas malgré les moyens engagés à Mayotte.

Circonscription nord. Mikhaël Saïfy est le candidat Lutte ouvrière dans la première circonscription de Mayotte pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Juriste de profession, militant depuis dix ans au sein du parti classé à l’extrême-gauche, il se présente pour la première fois à une élection.

Si vous étiez député, qu’est-ce que vous feriez pour…

Limiter l’immigration irrégulière ?

Mikhaël Saify : Je ne limiterai pas l’immigration irrégulière, je suis pour la liberté de circulation absolue de tous, peu importe les zones du monde. C’est totalement anachronique et vain d’empêcher des gens qui sont dans des états de souffrance et de misère de quitter leur territoire. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux sont prêts à mourir. Entre Mayotte et Les Comores, des milliers de personnes sont mortes depuis le visa Balladur. Malgré tout, les gens continuent à traverser. On peut mettre tous les barbelés possibles, les technologies militaires les plus innovantes pour repérer les traversées, les gens continueront à se déplacer. C’est logique parce que la production étant mondialisée, des îlots de prospérité au milieu d’un continent africain totalement ravagé, cela attire.

Renforcer la sécurité ?

M.S. : Je pense que si des gens ont des comportements violents, c’est parce qu’ils évoluent eux-mêmes dans un environnement qui l’est. Moi, je ne suis pas hors sol, j’habite à M’tsangadoua et je travaille à Mamoudzou, je fais ce trajet tous les jours en scooter, parfois, je suis en danger. J’ai été attaqué, mes proches aussi. Je pense que les personnes qui agressent, qui caillassent, qui peuvent tuer ont un terreau fertile à la violence. S’ils vivent dans des bidonvilles et qu’ils n’ont pas d’eau, pas de nourriture, s’ils se font traquer par la police, non pas pour ce qu’ils ont fait mais pour ce qu’ils sont, comment peuvent-ils être apaisés ? Pour assurer la sécurité, une procédure pénale existe, c’est très simple à mettre en place mais cela nécessite des moyens. Comme dans les autres domaines, nous n’en avons pas. Notre sécurité est défaillante à Mayotte, au même titre que la qualité des services publics : école, santé, loisirs, nous n’avons rien. Tout cela est un terreau très fertile pour la violence.

Garantir une eau quotidienne ?

M.S. : La problématique de l’eau à Mayotte ne date pas d’hier, depuis les années 1990, il en manque. La France sait produire de l’eau. Aucune région en France à part dans les départements et régions d’outre-mer manque d’eau. Ce qui pose problème pour l’eau, c’est que ce sont les grands groupes capitalistes qui font la pluie et le beau temps et qui n’en ont strictement rien à faire qu’on ait de l’eau ou pas. La Société mahoraise des Eaux (SMAE), qui est une filiale de Vinci, a empoché. On a eu de l’eau dix-huit heures sur trois jours et on a eu des factures exorbitantes à plusieurs centaines d’euros (N.D.L.R l’État a pris en charge les factures quand le rythme de l’approvisionnement en eau est passé à un jour sur trois). Cela, on ne peut pas l’accepter. La seule chose qui fait qu’on pourrait en avoir, c’est la mobilisation. Le fait qu’on se réveille et qu’on lutte. Les travailleurs qui produisent l’eau pourraient prendre le contrôle des entreprises.

Faire aboutir une loi Mayotte ?

M.S. : Je comprends que la population ait beaucoup d’attentes et qu’ils veulent du changement. Je comprends que les Mahorais ne veulent pas dépenser 800 euros dans le caddie pour leurs courses, alors que le salaire minimum est à 1.334 € brut. Moi, je suis juriste et j’applique les codes. Peu importe les codes qu’on utilise, il existe toujours des dérogations pour Mayotte et elles sont toujours en notre défaveur. Je suis hyper méfiant quand on parle d’une loi Mayotte. Par ailleurs, la mesure phare est là encore une dérogation, la dérogation au droit du sol. Une mesure qui va encore diviser la classe des travailleurs, cela va permettre à certains de pointer du doigt un bouc émissaire, celui qui vient ici pour avoir la nationalité et qui prend toutes nos richesses. La loi Mayotte telle qu’elle est présentée ne combat pas le bon ennemi. Elle nous divise, elle insulte notre intelligence, elle souille notre humanité, elle ne défend pas nos intérêts. Nos intérêts, c’est uniquement la lutte de classes.

Améliorer l’attractivité du territoire ?

M.S. : Si les gens n’ont pas nécessairement envie de venir à Mayotte, c’est parce qu’il n’y a pas d’eau, c’est parce qu’on a du mal à scolariser la totalité des enfants. C’est parce que si on a un problème de santé, on va poireauter toute une journée au Centre hospitalier de Mayotte et peut-être qu’on ne sera pas pris en charge. Si on a un problème d’attractivité à Mayotte, c’est parce qu’on a un chômage endémique et on n’a pas le contrôle sur la production. A Mayotte, nous n’avons que notre force de travail et nous pouvons seulement la mettre au service des capitalistes qui nous exploitent. C’est contre tous ces gens qu’il faut se battre pour que le territoire soit plus attractif. Concernant l’attractivité, nous ce qu’on demande c’est que les gens vivent dignement de leur travail.

Préserver l’environnement ?

M.S. : Mayotte est un endroit significatif pour les déchets parce qu’ils ne disparaissent pas, ils sont partout à nos pieds. On les voit sur la plage, dans les rues. Sur l’environnement, la problématique ce n’est pas l’être humain, ce n’est pas le consommateur, c’est le mode de production. Par exemple, un capitaliste peut vendre son Coca dans une bouteille en plastique plutôt qu’une bouteille en verre parce que cela lui coûte moins cher, peu importe si cela vient ensuite souiller les plages du tiers-monde. Tant qu’on ne mettra pas fin à cette logique capitaliste qui gaspille et qui pollue, il n’y aura pas de solution.

Développer quelles infrastructures ?

M.S. : Il faut développer le réseau d’eau, développer les routes, les usines pour éliminer les déchets, construire suffisamment d’écoles. Il faudrait développer les infrastructures de loisirs. Il faut développer le logement parce que des personnes vivent dans des bidonvilles. Il faudrait tout développer, on est dans une situation de sous-développement qui ne peut pas avoir d’autres réponses que celle-là.

Arriver à la convergence sociale ?

M.S. : A Mayotte, on est discriminés et méprisés au point que le salaire minimum est inférieur à la métropole alors que la vie est plus chère sur notre territoire. Cela n’a été modifié par aucun gouvernement, ni aucun député. Cela se décline dans toutes les autres prestations À Mayotte, le revenu de solidarité active (RSA) est de 317 euros contre 635 euros en métropole. Les pensions sont aussi plus basses ici. La convergence est donc nécessaire mais elle est insuffisante. Nous, il faut qu’on lutte pour imposer une augmentation des pensions, des allocations et des salaires. Pour que l’on puisse vivre dignement, la moindre des choses serait de les indexer aux prix.

La biographie du candidat

Mikhaël Saïfy, 36 ans, habite M’tsangadoua dans la commune d’Acoua, il milite depuis une dizaine d’années au sein de Lutte ouvrière. « Je fais partie d’un parti qui n’attend pas les élections pour changer le sort des travailleurs. Je crois au militantisme sur le terrain là où tout se passe et notamment sur les lieux de travail », explique-t-il. Né à Montpellier, il déménage à La Réunion pour ses études de droit avant de s’installer à Mayotte, il y a quatre ans. Actuellement juriste au rectorat, il a multiplié par le passé les petits boulots en tant que salarié pour McDonald’s ou comme manutentionnaire entre autres.

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Kick-boxing : Le Super Fight 976 continue de prendre de l’ampleur

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Les combattants venus de France hexagonale, Belgique, Grèce sont arrivés ce jeudi, à Mayotte.

Devenu un gala de référence dans l’océan Indien, le Super Fight 976 a lieu, ce samedi, à partir de 18h, au gymnase Jean-François Hory, à Mamoudzou. Preuve de sa popularité, des délégations de Grèce, Belgique, métropole ou La Réunion viennent s’y affronter ou défier les meilleurs combattants mahorais

Choléra : un nouveau foyer à Doujani avec douze cas détectés au lendemain de l’Aïd El-Kébir

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Un troisième foyer a été détecté dans le sud de la commune de Mamoudzou. Santé Publique France a comptabilisé douze cas à Doujani, les 17 et 18 juin.

Après Passamaïnty et Tsoundzou 1, un nouveau foyer a été découvert dans la commune de Mamoudzou, dans le quartier de Doujani à M’tsapéré. Santé publique France y comptabilise douze nouveaux cas en une semaine. Désormais, le choléra se concentre principalement à Mamoudzou, « la quasi totalité des cas détectés dans la semaine du 12 au 18 juin, 26 sur 27 cas, ont été localisés dans la commune de Mamoudzou », indique Santé publique France, dans son rapport hebdomadaire, ce jeudi 20 juin. Le vingt-septième a été découvert à Chirongui.

La fête de l’Aïd-El-Kébir célébrée il y a quelques jours a-t-elle eu une incidence sur les contaminations ? Parmi les 27 nouveaux cas signalés en une semaine, 17 ont été recensés « pour la seule journée du 18 juin, le lendemain des rassemblements à l’occasion de la fête religieuse, contre 28 lors de la semaine glissante précédente », est-il précisé.

Sur l’ensemble du département de Mayotte, le nombre de contaminations recensés depuis le 18 mars s‘élève désormais à 193. Aucun nouveau cas de choléra a été signalé à Koungou depuis le 6 juin. A Anjouan, l’île comorienne la plus touchée par l’épidémie de choléra, une large campagne de vaccination a démarré, ce mercredi 19 juin, pour tenter de l’enrayer.

Le Festival Hippocampus à Bandrélé ce samedi

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Le Festival Hippocampus du spectacle vivant aura lieu ce samedi, à partir de 14h, au M’haju, à Musicale Plage, dans la commune de Bandrélé, organisé par l’association Hippocampus. Le public pourra profiter de contes, de numéros de cirque, de musique et de danse. Sont prévus des contes de La Réunion et de Mayotte avec Zanpyér et Abdou N’tro ; le spectacle circassien Wayili wa sikana de la compagnie Rêvons l’envers ou encore une prestation de hip-hop par le Feedback crew. L’entrée est à 15 euros, à 10 euros pour les adhérents, et gratuite pour les enfants de moins de 12 ans.

Les barges perturbées ce mercredi

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La navigation des navires de la direction des transports maritimes a été quelque peu perturbée ce mercredi par des arrêts techniques en raison de visites du bureau Veritas pour le contrôle de sécurité. Le navire Karihani a été arrêté de 8h à 12h, Imane de 14h à 17h. L’amphidrome Chatouilleuse sera elle arrêtée de 14h à 17h, ce jeudi.

Un gala de kick-boxing aux dimensions internationales

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Le Centre multisports de M’roalé (C2M), en collaboration avec la Ligue mahoraise de kick-boxing, Muaythaï et Disciplines Associées (LMKMDA) et sous l’égide de la Fédération Française de Kick-Boxing, Muaythaï et Disciplines Associées (FFKMDA), organise la 3e édition du Super Fight 976. Ce gala se déroulera le samedi 22 juin, de 18h à 21h30 au gymnase Jean-François Hory de M’gombani, à Mamoudzou. Au programme, treize combats qui verront se confronter de jeunes Mahorais issus des différents clubs de kick-boxing de l’île ainsi que de jeunes Réunionnais, en Junior (17-18 ans) et Senior “Classe B” (amateur). Le gala sera également ponctué par la venue de combattants professionnels de France métropolitaine, de Belgique, de Grèce et de La Réunion. En effet, le gala sera le théâtre d’une première à Mayotte : deux ceintures ISKA (International Sport Kickboxing Association), une des fédérations les plus populaires au monde, seront en jeu, à savoir une ceinture européenne et une ceinture mondiale. La pesée officielle des combattants se déroulera la veille, à partir de 15h à la piscine Koropa.

La culture et le patrimoine à l’honneur à Bouéni

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Le collège de Bouéni organise la 5e édition du festival “Culture et Patrimoine 2024” le jeudi 27 juin à 8h, au plateau sportif du collège, à Bambo-Ouest. Depuis son ouverture en 2020, le collège perpétue ce festival en mettant à l’honneur le patrimoine et l’histoire de Mayotte à travers des danses traditionnelles et des expositions. Le public pourra découvrir des chants traditionnels, des scènes de vie avec des accessoires d’antan, un défilé de salouva, ainsi que différentes danses traditionnelles comme le M’godro, le Wadaha, le M’biwi ou encore le Debaa. Le festival se terminera vers 11h30.

L’assemblée générale des Taxis Vanille le 13 juillet

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Les adhérents de la coopérative Taxi Vanille 976 sont convoqués à une assemblée générale ordinaire le samedi 13 juillet de 8h à 14h au restaurant Les délices d’Alice, à M’tsangamouji.

Comores : Près de 9.100 personnes vaccinées contre le choléra à Anjouan

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Une campagne de vaccination est en cours à Anjouan, l’île comorienne la plus touchée par le choléra.

L’île comorienne la plus proche de Mayotte reste de loin la plus touchée par l’épidémie de choléra avec 120 victimes sur un total de 142 enregistrés dans tout le pays. Elle a lancé une phase de vaccination pilote et démarré officiellement sa campagne, ce mercredi. Celle-ci a été axée sur les élèves, une façon de les rattraper avant leur départ en vacances, a expliqué la docteure Hayiriat Bint Hakim, responsable de la vaccination à Anjouan.

« Cette loi Mayotte n’aura de sens que si elle contribue au développement du territoire »

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Daniel Martial Henry est candidat dans la deuxième circonscription de Mayotte. Même s’il n’est pas investi par le camp présidentiel regroupé sous la bannière Ensemble. Il affiche les couleurs du parti dont il est le président local, le Modem.

Circonscription sud. Président du Modem mahorais, Daniel Martial Henry a choisi de se présenter aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. En compagnie de Jeanne Bébé, il vise la deuxième circonscription de Mayotte et axe sa campagne sur le développement économique du territoire.

Si vous étiez député, qu’est-ce que vous feriez pour…

Limiter l’immigration irrégulière ?

Daniel Martial Henry : Nous avons investi deux élus en 2022 avec l’un qui disait qu’il serait « la voix de Mayotte » et une autre qu’elle serait la plus à même de mettre fin à l’immigration. Et la situation a dégénéré, on se retrouve avec un camp de migrants qui n’existait pas il y a deux ans. Sur ce terrain-là, il ne faut pas être démagogique, mais pragmatique. La solution est double. C’est d’abord un combat juridique avec un démantèlement des lois et des dispositifs incitatifs à l’immigration. Le droit d’asile est applicable à Mayotte depuis 2001, par exemple. Avant, on ne connaissait pas d’immigrés au titre du droit d’asile, d’où la corrélation entre les lois qui nous sont appliquées et l’immigration. Il ne faut pas non plus d’avantages sociaux, ni d’allègement des conditions d’obtention des visas. Enfin, il faut passer par le co-développement régional. Nous avons beaucoup de Comoriens avec la nationalité française qui sont entreprenants. Pourquoi ne pas imaginer un dispositif de soutien financier pour un accompagnement à la création d’entreprises à Anjouan dans des secteurs de production intéressants pour Mayotte ? Cela leur permettra de créer des emplois chez eux. L’avantage est que les Comoriens comprendront que nous ne les haïssons pas, mais que nous sommes fatigués. Car l’immigration amène de la violence.

Renforcer la sécurité ?

D.M.H. : A court terme, la réalité nous fait se rendre à l’évidence, il faut des mesures coercitives, arrêter avec l’angélisme à la française. On considère que ces enfants sont des anges, des petits toutous qu’on ne doit pas toucher. Il faut appliquer le code pénal, même sévèrement, et peu importe l’âge. Nous n’avons pas non plus les infrastructures de formation qualifiante dans des secteurs d’avenir. Il faut donc conditionner les peines au suivi de formation en métropole. Soit l’enfant fait trois mois de prison, soit il passe deux ans de formation en métropole. Pour ceux qui ne sont pas « rattrapables », la privation de liberté devrait se faire sous forme d’emprisonnement en métropole, loin des familles et dans des conditions climatiques différentes. On peut espérer comme ça qu’ils reprennent leurs esprits. A moyen et long terme, il faut renouer avec un développement économique réel. C’est là où le Modem serait le plus efficace. Nous nous engageons à accompagner le territoire pour ce développement et mettre en place une stratégie d’industrialisation de produits consommés localement. Je pense à la filière volailles, aux produits manufacturés, au mobilier d’équipements, à la farine de manioc, etc… Ce sont des secteurs générateurs d’emplois pour la jeunesse car ils nécessitent peu de temps de formation.

Garantir une eau quotidienne ?

D.M.H. : Il faut la retenue collinaire, car les osmoseurs nécessitent des entretiens permanents, souvent coûteux. La politique de l’eau, c’est une politique du long terme, sur cinquante ans, voire cent. Une civilisation qui n’arrive pas à maîtriser les enjeux liés à l’eau, c’est une civilisation qui est vouée à sa belle mort. Il faut aider les Mahorais sous forme de subventions à l’équipement de matériels de récupération et de stockage d’eau de pluies. Si cela coûte 3.000 euros par foyer en achat de matériel et son installation, cela sera moins cher que les osmoseurs, même si je ne dis pas qu’ils sont inutiles.

Faire aboutir une loi Mayotte ?

D.M.H. : Cette loi n’aura de sens que si elle contribue au développement du territoire. Avant de parler de loi Mayotte, on doit définir les axes de développement, étudier les marges de manœuvre et déréglementer en adaptant la loi à nos objectifs. Nous ne concevons pas la loi Mayotte comme une baguette magique qui va faire de Mayotte une île merveilleuse, mais plutôt un moyen qui accompagne notre stratégie de développement. Cette loi, ce n’est pas au gouvernement de la faire, mais c’est nous, les Mahorais, qui devons dire ce qu’il faut mettre dedans. Pour l’instant, ils ont juste dit : « On a faim, il faut du pain ». Non, il faut dire qu’on ait tous les ingrédients et que le gouvernement nous apporte simplement la levure.

Améliorer l’attractivité du territoire ?

D.M.H. : On sera attractifs avec une politique cohérente de développement. Tout le monde sait que la pauvreté, le chômage ou le décrochage scolaire sont tous des maux qui génèrent de l’insécurité. Si nous avons une politique qui permet de convaincre que Mayotte peut renouer avec le développement, nous pouvons dans un premier temps encourager les investisseurs à venir sur le territoire. Il y a eu des pays qui ont été dans un marasme pire que chez nous. Madagascar, par exemple, s’est enfoncé dans la violence dans les années 2000. La première des choses qu’a fait le président Marc Ravalomanana est de vouloir relancer le développement économique de son pays en confiant un plan à un cabinet américain d’Harvard. Les études ont abouti au Madagascar action plan, qui a permis aux bailleurs de fonds de venir sur le territoire. Il y a encore des problèmes, bien sûr, mais cela montre qu’il faut passer par ce développement économique.

Préserver l’environnement ?

D.M.H. : Il faut accompagner le conseil départemental de Mayotte dans un premier temps. Il faut redéployer ses effectifs vers des services liés à l’environnement. Il faut mettre l’accent sur le reboisement et la garde forestière. Il faut créer des emplois spécifiques pour ce sujet. Cela va permettre à l’horizon de quinze ans de favoriser le ruissellement dans les nappes phréatiques et refaire vivre les cours d’eau. Il faut appliquer localement le principe du pollueur-payeur et créer une taxe spécifique pour les entreprises qui génèrent des dégradations. Il faut développer des unités de recyclage sur le territoire.

Développer quelles infrastructures ?

D.M.H. : L’infrastructure numéro 1 est la construction d’un second bâtiment du Département à Combani et d’une sous-préfecture. Le village deviendrait ainsi un pôle administratif et économique du versant ouest de Mayotte. Cela permettrait d’y déployer le personnel du Département habitant dans l’ouest pour éviter une convergence vers Mamoudzou, source d’embouteillages. L’activité économique est très impactée par ces bouchons. Bien sûr, il faudra aussi faire sortir de terre des projets déjà ciblés, le second hôpital de Combani, les nouvelles brigades de gendarmerie ou la seconde prison. Mon deuxième projet est la construction d’hôtels avec la création d’un établissement public. Il faut une agence d’investissement avec une politique de partenariat public-privé pour convaincre des investisseurs extérieurs. Car, pour l’instant, les grands groupes ne veulent pas s’implanter à Mayotte du fait de nos difficultés. Il faut également une compagnie aérienne mahoraise dans laquelle les collectivités seraient les premiers actionnaires, puis au bout de huit à dix ans, la compagnie deviendrait 100% privée. Il faut aussi une banque de développement local qui pourrait apporter des financements de quasi-fonds propres à des entreprises-clés. Elle se ferait rembourser au fur et à mesure. A l’horizon de quinze ou vingt ans, elle deviendrait privée.

Arriver à la convergence sociale ?

D.M.H. : Elle se présente à mes yeux sous deux façons. Sur la solidarité nationale, conformément au pacte de la départementalisation de 2009, le rattrapage se ferait au gré de l’évolution économique de Mayotte. On doit donc se développer pour financer notre action sociale. On ne peut pas faire de rattrapage social à Mayotte si on ne développe pas notre économie. Sinon, les aides sociales qui sont une exception en métropole seront généralisées à Mayotte. Deuxièmement, nous devons être en capacité de définir nous-même comment accompagner notre population vulnérable en prenant en compte nos dimensions sociale et culturelle. La population mahoraise est une population débrouillarde, il y a celles et ceux qui font les brochettes, la pêche, l’agriculture vivrière, le marché de la rue. Ces gens-là doivent être accompagnés pour une insertion économique. Il serait judicieux de mettre un financement collectif ou individuel adapté à la réalité locale. L’exemple du shikowa (tontine) est parlant. Beaucoup de Mahoraises arrivent à s’équiper grâce à ce système. On pourrait l’institutionnaliser ou le bancariser.

Ils sont aussi candidats dans la deuxième circonscription de Mayotte : Mansour Kamardine (Les Républicains), Madi-Boinamani Madi Mari (divers centre), Kira Bacar Adacolo (USM/Front populaire), Anchya Bamana (Rassemblement national), Soula Saïd Souffou (MDM), Manon Moreno (Reconquête) et Ahumad Salime (divers droite).

La biographie du candidat

Président ou pas président du Modem ? Daniel Martial Henry l’assure, le chef d’entreprise de 52 ans garde sa fonction au sein du parti de François Bayrou, ce dernier étant l’un des composants de l’alliance Ensemble avec Renaissance et Horizons. Le doute a subsisté quand le fils du docteur Martial Henry a présenté sa démission à la direction du parti afin « d’être plus en phase avec la population ». « L’état-major m’a appelé pour que je reste et m’a assuré qu’il n’y aurait pas d’investiture Ensemble dans ma circonscription », raconte celui qui se présente finalement avec les couleurs du Modem. De fait, l’un de ses concurrents, Madi-Boinamani Madi Mari, a le soutien de Renaissance au niveau local, sans avoir non plus l’investiture Ensemble.

Les Supers jeunes de Bandrélé ont besoin d’un coup de pouce pour Taïwan

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Des jeunes de tous horizons de l’association Super Jeunes de Bandrélé espèrent recueillir assez d’argent pour pouvoir représenter Mayotte à Taïwan.

En janvier dernier, les Supers jeunes de Bandrélé ont rendu fier Mayotte avec leur participation au concours du chant folklorique diffusé sur France 3, où ils ont décroché la troisième place. Sélectionnés pour participer à un show à Taïwan en août, l’association a lancé une cagnotte pour financer le voyage. Trois questions à Chafika Mady, porte-parole des Supers jeunes de Bandrélé, à la fois chorégraphe et chargée de mission au sein de l’association.

Flash Infos : Pouvez-vous rappeler votre aventure au concours de chant folklorique en janvier dernier ?

Chafika Mady : Notre association est partie représenter Mayotte lors du concours de chant folklorique à Strasbourg en janvier dernier qui a été diffusé sur France 3. Nous étions 39 des Supers Jeunes de Bandrélé, des jeunes avec des papiers, d’autres sans. Tous ensemble, nous avons présenté les traditions du territoire en chansons et danses et costumés. Nous avons chanté « L’éclipse en pleurs » tirée d’une légende qui raconte une éclipse pendant laquelle les Mahorais pensaient qu’ils seraient dans le noir à tout jamais. Nous avons aussi chanté « l’Eau sacrée » qui évoque l’eau ramenée par les pèlerins de la Mecque pour soigner. Avec nos prestations, nous avons terminé à la troisième place du concours !  C’était une expérience formidable pour les jeunes. Le soir du concours, ce n’était pas forcément évident, il fallait danser à 1 h du matin, nous avions froid. Mais nous avons reçus beaucoup d’encouragements. C’était un moment incroyable que nous n’oublierons jamais.

F.I. : Grâce à votre performance au concours, vous êtes invité à Taïwan. Qu’allez-vous y faire ?

C.M. : Nous sommes invités à Taïwan pour un show qui va réunir plein de pays. L’événement est organisé en juillet et août, mais nous sommes invités du 9 au 18 août. Là-bas, nous allons donner deux représentations par jour. Nous allons représenter Mayotte pour montrer que ce n’est pas seulement une île de la délinquance mais aussi une île avec de belles cultures et de belles choses à découvrir. A côté des chants, des jeux, des manifestations et un concours de lecture sont aussi organisés. Nous allons aussi préparer des plats typiques de Mayotte et expliquer nos traditions.

F.I. : Pour financer ce voyage à Taïwan, vous avez lancé une cagnotte.

C.M. : Oui, nous venons de mettre en ligne une cagnotte Leetchi, puisque l’événement est organisé à l’étranger, nous n’avons pas le droit aux mêmes subventions que pour le concours à Strasbourg. Nous avons ouvert une cagnotte de 20 000 € pour nous permettre de financer les billets d’avion pour 33 personnes et nos tenues. Sur place, l’organisation prend en charge les frais de logement, nourriture …. Pour nous aider à partir, nous aimerions avoir le soutien de tout Mayotte. Nous sommes prêts, il nous manque seulement l’argent pour financer les billets et les costumes.

Le lien de la cagnotte : Cagnotte : Les super jeunes au concours national à Taïwan – Leetchi.com

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Flash infos Mayotte du Jeudi 15 mai 2025
Jeudi 15 mai 2025

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Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes