Accueil Blog Page 104

La police retrouve un chien volé et deux chiots

-
FI - breve chien commissariat

Le 3 juillet dernier, un résident de Passamaïnty s’est présenté au commissariat de Mamoudzou pour déposer plainte : « en pleine nuit, trois individus se sont introduits dans son domicile et se sont emparés de sa chienne malinoise Thaïco et de ses huit chiots de trois semaines », rapporte la Police nationale dans un post publié sur Facebook. Les investigations entreprises par les enquêteurs ont permis d’identifier rapidement l’un des auteurs. Se sachant recherché, le jeune de 16 ans s’est livré aux autorités le 24 juillet. En garde à vue, il a reconnu le vol et désigné l’endroit où se trouvait la chienne et sa portée, aux mains d’une bande de jeunes de M’tsapéré. A l’endroit indiqué par le mis en cause, la chienne et seulement deux de ses chiots ont pu être retrouvés, l’un des deux n’a finalement pas survécu à son calvaire. À l’issue de sa garde à vue, le Parquet de Mamoudzou a ordonné qu’il suive en août prochain un stage de citoyenneté à la Protection Judiciaire et de la Jeunesse.

Aujourd’hui, Thaïco, « très amaigrie, avec des blessures sur le museau et tout le corps, a manifesté sa joie de retrouver son maître au commissariat de Mamoudzou, en présence des effectifs qui se sont mobilisés pour elle », souligne la Police nationale.

Alors que se multiplient à Mayotte les vols de chiens, qui sont maltraités pour les rendre agressifs et les utiliser ensuite pour terroriser la population et commettre des exactions, la direction territoriale de la police nationale (DPTN) a intensifié son action pour lutter contre cette nouvelle forme de délinquance.

Gérant de Mayotte aluminium, Kaiz Mamodaly est décédé

-

A l’âge de 71 ans, Kaiz Mamodaly s’est éteint, ce lundi, à Mutsamudu, à Anjouan, où il menait une partie de ses affaires. Gérant de Mayotte aluminium, à Kawéni, le chef d’entreprises était également connu à Mayotte pour avoir assuré la présidence du Rotary club de Mamoudzou. La rédaction présente ses condoléances à la famille du défunt.

« La mangrove nous protège alors le minimum est de la protéger aussi »

-
la-mangrove-nous-protege-alors-le-minimum-est-de-la-proteger-aussi2
Au total, ce sont plus de trente sacs poubelles qui ont été ramassés par les soixante jeunes.

Du 26 au 28 juillet, s’est déroulé le premier festival de la mangrove à Chirongui. Organisé par l’Association Mangrove Environnement, cette première édition a débuté vendredi par une action nettoyage de mangrove avec les enfants. Le but ? Les sensibiliser à protéger cet écosystème fragile.

A peine 9 h, ce vendredi 26 juillet, Boina Saïd Boina, président de l’Association Mangrove Environnement (AME) distribue des sacs poubelles aux enfants pour l’opération nettoyage de la mangrove de Chirongui. Le rendez-vous a été donné au stade de football de la commune qui se situe dans l’arrière-mangrove.  « Quand la marée est haute, l’eau arrive jusqu’ici », fait remarquer le président de l’association.

Protectrice de la biodiversité

Ils sont près de soixante venus d’associations de Tsimkoura, Web site et la Maison de famille de la communauté d’agglomération du sud. Rencontrés près du stade, les jeunes du CCAS se sont aussi laissé convaincre de participer. « Qui peut me dire ce qu’est une mangrove ? », questionne Boina Saïd Boina. « La mangrove, c’est la forêt entre la terre et la mer, les arbres s’appellent des palétuviers. Pourquoi on doit la protéger ? », poursuit l’animateur. « Parce qu’elle protège les maisons contre les tsunamis », essaie une petite fille. « Exact, mais pas seulement. Elle protège les poissons, des espèces d’animaux. Les racines des palétuviers stoppent aussi les déchets. Alors le minimum que l’on peut faire c’est de la protéger aussi. »

Ce nettoyage de la mangrove a été organisé au début du festival de la mangrove, le premier qui a lieu à Mayotte. « Les enfants, le but c’est de nettoyer le site pour pouvoir faire les activités ce week-end », explique l’intervenant. Animations et stands de sensibilisation se sont installés en lisière de la mangrove, samedi ; et une sortie kayak de Tsimkoura à l’îlot Karoni s’est déroulée le lendemain. Ce vendredi au signal, les jeunes âgés pour la plupart de 6 à 10 ans, se sont élancés dans la mangrove armés de leur sac poubelles -presque aussi grands qu’eux- prêts à ramasser bouteilles, canettes et tous les résidus laissés par l’homme.

3.700 palétuviers plantés

Le lieu choisi par Boina Saïd Boina, fondateur de l’assocation Mangrove Environnement (AME) en 2015, n’a pas choisi. « J’ai grandi ici à Chirongui autour de la mangrove. Après plusieurs années à La Réunion, en revenant à Mayotte, j’ai remarqué à quel point la mangrove a été dévastée. » Ce choc lui fait prendre conscience de l’importance de protéger ce milieu qui « retient plus de CO2 que toutes les autres forêts », l’association est créée peu après. Hormis les actions de sensibilisation, les membres plantent également des palétuviers. Depuis sa création, 3.700 palétuviers ont été plantés. Tadjidine Madi est agent technique au sein d’AME, il est en charge des plantations des espèces. Chaque jour, il vient ici sur la plage en bordure de Tsimkoura, « aujourd’hui, la mer vient beaucoup plus loin, avec la disparition de palétuvier la mer monte davantage. Avant on cultivait le maïs sur la plage », se souvient-t-il.

« Vous avez travaillé pour votre génération »

La mangrove de Chirongui est l’une des plus riches de l’île, elle abrite sept espèces de palétuviers sur les huit que compte Mayotte. Ce vendredi, pour les enfants, cette opération nettoyage a pris des allures de jeu, à l’issue d’une heure de chasse aux déchets, un butin de trente sac poubelles remplis a été ramassé. Boina Saïd Boina félicite les jeunes : « Ce n’est pas pour moi, ni pour vos parents que vous avez travaillés mais c’est pour vous, vous avez préservé la mangrove pour votre génération », s’enthousiasme-t-il.

En détention, la militante franco-comorienne Fatima Mze Saïd privée de visites

-
en-detention-la-militante-fatima-mze-said-privee-de-visites

Selon des médias locaux, la franco-comorienne, serait visée par une plainte du directeur de cabinet chargé de la défense comorien pour diffamation. Toutefois, le conseil de la quinquagénaire connue à La Réunion où elle s’occupe des enfants placés dément avoir vu la plainte en question. 

Venue assister au mariage de sa nièce, Fatima Mze Saïd est enfermée à la gendarmerie des Comores depuis une semaine. Et les motifs de son incarcération sont sujets à des interrogations. En effet, selon des articles publiés ce lundi, par les journaux Al-Watwan et la Gazette des Comores, la militante des droits humains serait sous le coup d’une plainte, déposée par le directeur de cabinet chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali. Ce proche et fidèle de l’ex-putschiste, Azali Assoumani, réélu dans la contestation en janvier dernier, s’estimerait diffamé. Cependant, le conseil de Fatima Mze Saïd dément. « Je n’ai pas vu la plainte en question, ma cliente non plus. Elle a juste reçu une convocation comme quoi elle devait se rendre à la gendarmerie de Foumbouni (N.D.L.R. en Grande-Comore) dès réception. Sans motif et sans qu’elle ne sache qui a porté plainte « , a clarifié maître Djamal El-Dine Bacar, qui a précisé qu’à ce stade de la procédure, il peut s’exprimer en tant que conseil et non avocat. Au cours de notre entretien, ce lundi, cet avocat au barreau de Moroni a exprimé son inquiétude quant aux conditions de détention de Fatima Mze Saïd, dont le passeport et le billet ont été saisis il y a quelques jours. « Quand elle était à la brigade des recherches, elle n’a pas été bousculée ou violentée. Maintenant, elle est transférée au niveau de la brigade judiciaire, c’est compliqué de se prononcer sur son état dans la mesure où ni son mari ni sa sœur n’arrivent à la voir », a ajouté le conseil.

Pas de plainte

Ce dernier a saisi cette occasion pour démentir les informations relayées par certains médias locaux, lesquels affirment que la militante franco-comorienne de 54 ans aurait déjà ignoré des convocations qui lui auraient été adressées. « Ce n’est pas vrai. La seule convocation qu’elle a reçue est celle du 23 juillet », assure-t-il tout en dénonçant la garde à vue interminable aux allures d’une séquestration imposée à sa cliente. « La garde est vue est de 48h selon la loi. Là nous sommes rentrés dans autre chose », a relevé le conseil. Résidente de La Réunion, Fatima Mze Saïd se trouve aux Comores avec son mari depuis le 12 juillet pour des vacances. Elle est venue célébrer le mariage traditionnel de sa nièce. « Ce qui me fait peur, c’est qu’avant d’être militante, c’est d’abord une mère de quatre enfants, c’est une femme qui travaille avec le département réunionnais et qui fait office de famille d’accueil s’occupant des enfants placés par l’État. Aussi c’est une femme d’action », rappelle, son époux, Mohamed Nourdine. A l’en croire, au-delà de son militantisme (celle-ci est également porte-parole de Stop Wuambushu Réunion), Fatima s’implique beaucoup dans les actions sociales. A Saint-Denis, elle est à la tête aussi d’une association humanitaire sociale et éducative, qui s’appelle Eco-oi (Échanges Comores océan Indien). Sa mission est d’aider et accompagner les familles des compatriotes comoriens qui font l’objet d’une évacuation sanitaire (Evasan), après avoir transité le plus souvent par Mayotte.

Humanitaire

Cette assistance s’avère cruciale puisque la plupart d’entre eux ne savent pas parler français et se trouvent vraiment dans des situations très précaires. L’association fournit des repas pendant le mois de ramadan aux personnes evasanées. Pour son mari, si Fatima n’est pas libérée, tout cela risque de s’effondrer. « En tout cas je ne crains pas pour sa vie car seul Dieu a ce pouvoir de donner ou d’ôter la vie », a poursuivi l’air combatif, Mohamed Nourdine qui a partagé l’attitude actuelle de la famille de sa femme. « La famille traverse cette épreuve avec dignité surtout sa mère, ses oncles et ses frères et sœurs. On ne l’a pas mise en détention parce qu’elle a détourné de l’argent pour venir financer le mariage de sa nièce. Mais juste pour avoir exprimé son opinion », fait-il remarquer, confirmant que des membres de la famille de Fatima ont tenté de la dissuader de venir. Est-ce en raison des problèmes qu’elle a eus au moment de rentrer à La Réunion il y a presque six mois ? Fin janvier, la militante, très proche des mouvements d’opposition réclamant un état de droit aux Comores, avait été momentanément empêchée de rentrer.

Dans une vidéo qu’elle avait publiée une fois à la maison, elle dénonçait la méthode utilisée par les autorités, citant en premier lieu le directeur de cabinet chargé de la défense, complice selon la militante, des atrocités qui sont commises par ce régime. D’aucuns pensent que ce sont ses déclarations postées en ligne qui sont à l’origine de son incarcération.

« Ingénieur en mécanique ou dans l’aéronautique pourrait me plaire »

-
ingenieur-en-mecanique-ou-dans-laeronautique-pourrait-me-plaire
Plusieurs stands étaient présents pour informer les futurs étudiants sur les différentes aides et démarches relatives à la mobilité, au logement ou encore à l’installation hors Mayotte.

Alors que la rentrée dans les différentes universités du pays approche, le conseil départemental de Mayotte a organisé une réunion d’information ce lundi, à destination de celles et ceux qui s’apprêtent à quitter l’île pour étudier. Rencontre avec ceux qui décolleront bientôt pour leur avenir professionnel.

Partir à dix heures d’avion de Mayotte, c’est ce que s’apprête à faire une grande partie des néo-bacheliers à l’approche de leur rentrée universitaire. C’est pour cette raison que le conseil départemental de Mayotte a organisé une réunion d’informations pour les primo-partants ce lundi, au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. Une session bien utile, à en croire la salle comble, remplie d’étudiants aux projets divers et variés. « J’appréhende un peu mon départ pour la métropole, je voulais en savoir plus sur la situation de saturation de la filière que j’ai choisie et sur les aides à la mobilité », confie Ahmed Anli, qui part le 20 août pour Rennes où il va suivre une licence Administration économique et sociale (AES). La saturation de la filière à Mayotte peut en effet déterminer s’il aura droit à une aide de l’Agence de l’Outre-mer pour la Mobilité (Ladom) pour financer un billet d’avion pour pouvoir rentrer voir sa famille à Mayotte (voir encadré).

ingenieur-en-mecanique-ou-dans-laeronautique-pourrait-me-plaire1
La salle de cinéma Alpa Joe, où se tenait la réunion d’information organisée par le conseil départemental, était remplie.

Rayane Saindou est presque prêt pour sa rentrée au lycée Lalande à Bourg-en-Bresse où il va intégrer une classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) d’ingénieur, en spécialité Physique chimie sciences de l’ingénieur (PCSI). Celui qui est encore mineur venait à cette réunion, ce lundi, surtout pour mieux comprendre les démarches à effectuer pour assurer son futur logement étudiant. « Ça va être une vraie découverte », s’enthousiasme le jeune homme qui a étudié jusqu’ici au lycée des Lumières à Kawéni , même s’il ne cache pas éprouver un peu d’appréhension. « Je ne sais pas encore quelle spécialité j’aimerai faire, mais je pense qu’ingénieur en mécanique ou dans l’aéronautique pourrait beaucoup me plaire », projette-t-il.

« La rentrée approche »

Elijah Attoumani Saïd n’anticipe pas encore aussi loin dans le temps, mais sait déjà qu’il va faire une licence en économie et gestion à Bordeaux. « C’est la seule formation que j’ai obtenue dans mes vœux », explique le néo-bachelier, pour qui la vie dans l’Hexagone va être une véritable découverte. Pour Naira, la situation est un peu plus compliquée : elle n’est toujours pas fixée sur sa future rentrée. En effet, encore sur liste d’attente pour une licence de Droit accès santé à Montpellier, celle qui rêve de devenir ensuite sage-femme attend encore une réponse de l’université. « Je suis dans l’impossibilité de faire mes démarches pour l’instant et j’aimerais quand même prendre mon billet d’avion car la rentrée approche », s’inquiète la jeune femme de 18 ans, qui s’est rapprochée ce jour du conseil départemental et de Ladom pour s’avoir s’il y avait une possibilité de se faire rembourser le billet d’avion après-coup.

Fatima Mmadi, elle, a prévue de rester à Mayotte. Celle qui souhaite devenir infirmière et qui voulait intégrer l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) de l’île a malheureusement dû revoir ses plans. En effet, elle vient tout juste d’obtenir un titre de séjour d’un an, ce qui lui permet seulement de suivre un BTS. « Je vais aller en Gestion de la PME (N.D.L.R. Petite et moyenne entreprise). Ça m’inquiète car je n’ai jamais fait de management et j’ai suivi une filière ST2S (N. D. L. R., Sciences et technologies de la santé et du social) », appréhende celle à qui il tenait à cœur de travailler dans le domaine de la santé.

Si les avenirs de chacun sont plus ou moins certains à ce stade, il n’empêche qu’une grande partie va les conduire dans l’Hexagone. En effet, seulement 30 % des néo-bacheliers demeurent sur le territoire mahorais après le baccalauréat, faute d’une offre assez diversifiée de formation, mais pas que. « Moi, je vais à Rennes, parce que c’est vrai qu’à Mayotte, ce n’est pas forcément la meilleure atmosphère pour étudier en ce moment », indique Ahmed Anli, dont la formation est pourtant disponible à l’Université de Mayotte. « Moi, je voulais voir un autre environnement, envisager d’autres perspectives. Ici c’est vrai qu’on est un peu isolé », reconnait le futur ingénieur Rayane Saindou.

Des dispositifs encore méconnus

ingenieur-en-mecanique-ou-dans-laeronautique-pourrait-me-plaire2
Dalilou Bina, chef du service des bourses au conseil départemental, invite les étudiants à anticiper leurs demandes d’aide.

Le conseil départemental de Mayotte a jugé important d’organiser ce forum d’information, car force est de constater que les futurs étudiants semblent méconnaitre les différents dispositifs d’aides à leur disposition, alors qu’ils sont 70 % à quitter le territoire ultramarin pour leurs études. « On a commencé à préparer la rentrée universitaire 2024/2025 en novembre dernier, à informer dans les lycées. Mais encore aujourd’hui, on voit que seulement cent dossiers de primo-partants ont été déposés pour les aides qu’on propose, alors que plus de 5.000 comptes ont été créés sur notre site cette année », indique Dalilou Bina, chef du service des bourses au conseil départemental.

L’instance propose en effet 29 aides différentes, dont des bourses pour celles et ceux qui partent de Mayotte, qui peuvent aller de 161 euros à 278 euros mensuels en première année d’étude, selon le degré de priorité de la formation pour le département. « Il faut rappeler aux futurs étudiants de faire les démarches pour qu’ils soient prêts pour la rentrée », insiste l’employée du Département, qui rappelle également que toutes les informations sur les aides du Département sont disponibles sur bourses.cd796.fr. Même chose pour Ladom : si l’année dernière, 4.033 jeunes ont été accompagnés par l’organisme, elle a pour l’instant, en 2024, émis 1.800 billets d’avion, tandis que 2.000 dossiers sont en attente, pour la plupart faute d’être complets.

Des jeunes du Grand nord de Mayotte à la découverte de leur patrimoine

-
des-jeunes-du-grand-nord-de-mayotte-a-la-decouverte-de-leur-patrimoine2
A l’issue de la visite, Soumaïla Daoudou, deuxième vice-président de la CAGNM a partagé un message d’unité aux adolescents face aux divisions dans la société : « La richesse d’une culture, c’est son patrimoine. Et qu’est-ce qui nous unit ? C’est notre culture et notre histoire ».

Du 22 au 26 juillet, soixante jeunes des communes du Grand nord de Mayotte ont visité des sites patrimoniaux du territoire. Au-delà de leur faire découvrir l’histoire de l’île, le but est également de créer de la cohésion entre adolescents de villages différents.

« On entre dans un lieu sacré ici, il faut enlever ses chaussures », informe l’une des guides aux soixante adolescents présents. Ce jeudi 25 juillet, des jeunes de 14 à 18 ans sont venus visiter Joumbe Magno (Troni) au port de Longoni, un lieu de culte animiste sur une colline. Issus des quartiers prioritaires des quatre communes au nord de Mayotte (Acoua, Koungou, Bandraboua et M’tsamboro), ils ont visité le patrimoine de la communauté d’agglomération du Grand nord (CAGNM) dans le cadre de l’opération “C’est mon patrimoine”.

« La CAGNM a remporté un appel à projets lancé par la direction des affaires culturelles et par la préfecture de Mayotte. Nous nous sommes dit que la collectivité compte de nombreux sites intéressants à faire découvrir aux jeunes », indique Toiyfati Saïd, coordinatrice et animatrice de la politique de la ville au sein de la CAGNM. Chaque jour de la semaine, ils ont découvert de lieux historiques des quatre communes, par exemple les marches d’Acoua, la mangrove de Bouyouni.

« Sortir les jeunes de l’oisiveté »

Ce jeudi, des rires traversent le groupe et une complicité semble s’être installée. « Alors que des violences existent entre les jeunes des différentes communes, le but est aussi de favoriser la cohésion sociale entre eux », évoque la coordinatrice. Il s’adresse aux adolescents pour « les sortir de l’oisiveté et parce que cette tranche d’âge est la plus susceptible d’être fauteuse de troubles », souligne-t-elle. Cette semaine a été financée par la direction des affaires culturelles à hauteur de 7.000 euros, la préfecture a donné 3.000 euros et la CAGNM 10.615 euros.

A la fin de la semaine, Toiyfati Saïd est fière de voir « cette cohésion et les liens qui sont tissés » au sein du collectif. Pour autant, l’alerte demeure constante. Six policiers municipaux les escortent en permanence au cours des cinq jours. Un snap envoyé par un jeune peut prendre de graves proportions.

« Ce qui nous unit ? C’est notre culture »

« C’est vraiment beau », s’exclame Hakim, 14 ans, une fois arrivé au sommet de la colline qui surplombe le port. Au cours de la visite, les guides leur ont expliqué le caractère sacré de cette forêt où vivent les esprits des ancêtres. « Je n’ai pas l’habitude de sortir de mon village. Cette semaine, j’apprends plein de choses », se réjouit Askandary Hamidi, 14 ans, qui vit à Acoua. Ce qu’il a préféré ? « La vue sur les îlots depuis les hauteurs d’Acoua. » Une semaine d’activité bien remplie alors que le reste des vacances, « je passe beaucoup de temps sur mon téléphone », décrit pour sa part Hakim. « Moi, je dors tout le temps », soupire son voisin assis à côté.

Au terme de la visite, Soumaïla Daoudou, deuxième vice-président de la CAGNM a sensibilisé les jeunes à l’importance de la culture comme trait d’union pour les habitants de Mayotte à travers un hommage vibrant : « La richesse d’une culture, c’est son patrimoine. On ne peut pas faire vivre notre pays tant qu’on n’est pas uni. Et qu’est ce qui nous unit ? C’est notre culture et notre histoire ».

Des liaisons maritimes Mamoudzou-Iloni et depuis Longoni dans le viseur du Département de Mayotte

-
Les liaisons maritimes relieront Mamoudzou depuis Iloni pour le sud de Grande-Terre et Longoni au nord.

Le projet de liaisons maritimes se veut de plus en plus concret au conseil départemental de Mayotte. Ce vendredi 26 juillet, était organisée une réunion publique sur le sujet à la Maison des jeunes et de la culture de M’gombani à Mamoudzou afin de donner le détail du projet. Il vise la création de deux lignes maritimes pour relier Mamoudzou à Iloni au sud et à Longoni au nord. Pour donner son avis, une consultation publique est disponible en ligne jusqu’au 28 août.

Le constat

A l’approche de Mamoudzou, le réseau routier est saturé avec 11.000 véhicules par jour qui rejoignent le chef-lieu, dont environ 60 % viennent du sud de Grande-Terre et 40 % du nord. Par ailleurs, les heures de pointe sont devenues de plus en plus étendues allant de 5 h 30 à 9 h 30 puis de 15 h 30 à 18 h. Pour pallier ces embouteillages interminables, le Département de Mayotte, en tant qu’entité organisatrice des mobilités, engage la mise en place de deux lignes de transport maritime. Comme la commune d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema), elle souhaite relier Mamoudzou depuis Iloni, dans la commune de Dembéni, et mais également développer une ligne depuis Longoni au nord (voir encadré). « Une enquête menée par la direction de l’environnement, de l’aménagement, du logement et de la mer (Dealm) a montré que 60 % des personnes qui utilisent leur voiture sont enclines à changer de mode de transport », souligne Rémi Chauveinc, directeur des opérations chez Suez Consulting, l’une des entreprises conceptrices du projet.

Rémi Chauveinc (à gauche), directeur des opérations chez Suez Consulting La Réunion-Mayotte, l’une des entreprises qui travaillent sur le projet, et Zamimou Ahamadi, cinquième vice-présidente du conseil départemental, ont présenté le projet.

L’objectif

Le but visé est de désengorger la ville de Mamoudzou, de réduire le temps de trajet et de sortir du système « tout voiture ». Ce mode de transport sera plus vertueux d’un point de vue environnemental. « Prendre la navette maritime sera plus durable, plutôt que de rester pendant deux heures à l’arrêt avec le moteur allumé », indique le cadre de Suez. Il vise également à dynamiser l’activité économique autour de la mer. « Au total, nous aurons besoin de cinquante personnes uniquement pour le personnel naviguant. Par ailleurs, l’entretien des bateaux ne sera plus assuré à Maurice mais à Mayotte », détaille-t-il.

Les navettes

Pour relier Iloni à Mamoudzou et Longoni à Mamoudzou, des navettes d’une capacité de douze à vingt places assureront la liaison toutes les quinze minutes en heure de pointe et toutes les trente minutes le reste du temps. Une navette d’une capacité de cinquante places circulera aussi. Ces liaisons seront assurées du lundi au samedi de 8h à 20 h. L’objectif ? Transporter 5.000 personnes par jour. « Ces bateaux seront des navettes, pas des barges, elles ne transporteront pas de véhicules mais uniquement des passagers-piétons », précise Rémi Chauveinc. Leur coût s’alignera à celui des tarifs réglementaires des taxis.

Le projet de la gare maritime d’Iloni prévoit des arrêts de bus en connexion avec le réseau Caribus.

Les pôles d’échanges

Au-delà des liaisons maritimes, ce projet s’appuie sur la création de pôles d’échanges multimodaux à Mamoudzou, à Longoni et Iloni. Le dernier prévoira des arrêts de bus en connexion avec le réseau Caribus, des arrêts de taxis, des garages et arceaux à vélos, des stationnements pour deux roues, une file dépose minute et un parking relais de cinquante places. « Un nombre de places de parking réduit pour inciter les usagers à venir en transport en commun », décrit l’employé de Suez. Est aussi prévue une nouvelle voie permettant le bouclage de la rue de la plage vers la RN3. Elle sera mise en sens unique offrant des trottoirs et une piste cyclable sécurisés. Un ponton sur pieux long de 215m sera construit permettant aux navettes d’accoster par toutes marées, il sera équipé de dispositifs écologiques adaptés au contexte lagonnaire.

Une DSP

La création des deux lignes maritimes a été actée par le conseil départemental en 2017. Aujourd’hui, les études de maîtrise d’œuvre sont avancées. Le projet a été conçu par le groupement Suez Consulting, l’agence d’urbanisme Uni Vert Durable et le cabinet d’architecture JVO3. Les dossiers environnementaux sont en cours d’instruction. Ils vont nécessiter du temps car un diagnostic approfondi des milieux terrestres, maritimes et aérien sera réalisé. L’impact des infrastructures et de l’exploitation des lignes sur l’environnement sera également analysé. Actuellement, l’enjeu majeur identifié est la mégafaune marine. Des mesures d’évitement, de réduction et de compensation des impacts résiduels doivent donc être définies. Après ces études, les entreprises seront consultées à partir d’avril 2025. Ce projet sera mis en place via une délégation de service public (DSP). Les travaux commenceront au plus tôt début 2026, et la mise en service est annoncée pour la fin d’année 2026. Le budget global est de trente millions d’euros.

Outre les réunions publiques qui ont eu lieu jusqu’à dimanche, le Département a mis en ligne un site dédié au recueil des avis. La consultation est accessible jusqu’au 28 août sur le site consultation.mayotte.fr

Le projet de la gare maritime de Longoni avec un parking relais pour véhicules couvert et photovoltaïque.

Et les lignes d’Hamaha ou Petite-Terre ?

C’est l’inconvénient d’une compétence transport partagée par les collectivités d’un même territoire. Il est parfois compliqué de tirer dans le même sens. La liaison Iloni-Mamoudzou par exemple, la commune d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadema) a aussi un projet de navettes maritimes annoncée pour « mars 2025 ». Elle se servira du futur ponton d’Iloni en s’appuyant sur les études…du conseil départemental. A cela, s’ajoutera une autre ligne depuis Hamaha, afin d’éviter de passer par Kawéni. Rachadi Saindou, l’ex-président de la collectivité, n’avait pas exclu non plus d’autres liaisons vers Longoni ou Nyambadao grâce à des partenariats avec les intercommunalités voisines.

Autre projet pour diminuer le nombre de camions circulant dans Kawéni, le même Département souhaitait développer une ligne maritime entre Longoni et Petite-Terre en utilisant les vieux amphidromes. Un test avait même été initialement annoncé en septembre 2022. Mais comme d’autres projets de la collectivité départementale, celui-ci est resté à quai.

Crise de l’eau : le planning des coupures inchangé pour les trois semaines à venir

-
Pas de changements pour la période du 29 juillet au 18 août. L'île aux parfums reste abonnée aux coupures de 26 heures tous les deux jours.

La Société mahoraise des eaux (SMAE) a transmis le calendrier des tours d’eau pour la période du lundi 29 juillet au dimanche 18 août. Du fait du manque de production d’eau potable, le rythme demeure inchangé, les coupures de 26 heures (de 14h à 16h le lendemain) tous les deux jours sont maintenues. Pas de changements non plus prévus dans les secteurs. Outre les trois où s’appliquent des longues interruptions d’alimentation, le quatrième, celui de la zone industrielle de Kawéni, ne connaît que des coupures nocturnes.

 

Cérémonie d’ouverture des JO : « C’était cosmopolite, varié, diversifié, moderne »

-
FI - JO Paris 1
Les Phryges, mascottes des Jeux Olympiques de Paris 2024, étaient présentes dans la fan zone de Mamoudzou.

À l’occasion de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, la Ville de Mamoudzou a mis en place une fan zone et des activités sportives pour célébrer l’olympisme. Après une marche nocturne, la population s’est rassemblée dans la bonne humeur dans la fan zone, place de la République. 

À Mayotte aussi on a célébré l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris ce vendredi, avec Mamoudzou en Flamme. Sur la place de la République, petits et grands sont venus en nombre pour découvrir plusieurs animations sportives autour du basket, du football, ou encore du tennis de table, pendant que d’autres ont pu se renseigner sur différentes associations sportives ou s’amuser avec les Phryges, mascottes des JO 2024. “Je suis très heureux qu’il y ait beaucoup de monde autour de ces activités, que la Ville puisse participer à sa façon à la cérémonie. Nous sommes labellisés Terre de Jeux, donc c’est important pour nous de participer à cet événement planétaire”, nous déclare le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla, en descendant de l’estrade où ont été remis des mascottes à différents clubs sportifs mahorais.

Du monde, il y en a eu. Pas moins de 1.200 personnes étaient inscrites à la marche nocturne qui a suivi, partant à 18h30 du parvis de l’Hôtel de Ville. Avant de s’élancer dans une boucle de près de 8km, un échauffement géant à eu lieu devant la mairie, rassemblant les habitants autour de vingt minutes de fitness. La championne de triple saut, Jeanine Assani-Issouf, première athlète mahoraise a avoir participé aux JO, à ceux de Rio en 2016, était présente pour prendre part à l’activité et en a profité pour adresser des paroles d’encouragement à Raphaël Mohamed, sélectionné aux Jeux de Paris pour le 110m haies. “C’est une grande expérience de faire les JO, je souhaite bon courage à Raphaël”, dit-elle avant de rejoindre la foule pour l’exercice. 

“C’était important pour moi d’être ici”

La nuit tombée, le millier de personnes rassemblées prend le départ de la marche, derrière un véhicule orné des deux Phryges pour rappeler l’esprit olympien. “C’était important pour moi d’être ici, car j’habite à Mamoudzou et que je voulais passer cet événement avec du monde”, explique Chaïda, venue avec des amies. “Ça nous permet de sortir et de marcher en sécurité”, confie une autre marcheuse venue en famille. Les porteurs de maillots jaune fluo, distribués plus tôt aux inscrits, se sont avancé en nombre sur le front de mer jusqu’à Cavani avant de remonter la côte Sogea et passer par le centre ville pour rejoindre la place de la République, où un écran géant attendait les habitants dans la fan zone.

Une bonne centaine de personnes était présente quelques minutes après le lancement de la cérémonie d’ouverture. Dans une ambiance conviviale, le public a pu découvrir l’arrivée des premières délégations sur la Seine, la performance de la chanteuse Lady Gaga, et le véritable parcours acrobatique du porteur de flammes. Quelques applaudissements dispersés au passage de la délégation des Comores ont résonné sur la place, avant le passage de l’attendue Aya Nakamura, seule artiste à avoir vu sa performance applaudie par le public ce vendredi à Mamoudzou. “Aya elle a dead ça !”, nous lance Nazra*, visiblement venue principalement pour la performance de la chanteuse accompagnée par la Garde républicaine, étant partie peu après, avant la fin de la diffusion. 

Une cérémonie écourtée à Mamoudzou

L’effervescence provoquée par le passage de la délégation française est rapidement redescendue sur la place de la République. Alors que la cavalière missionnée pour porter le drapeau olympique s’avançait sur l’esplanade du Trocadéro avec les portes drapeaux des différents pays, extinction de la télévision : le public mahorais a été invité à rentrer chez lui pour des raisons de sécurité, peu avant 23h30. Ce, malgré les nombreux membres des forces de l’ordre présents. Une décision qui n’a pas manqué de provoquer la colère des quelques membres du public encore présents. “On ne peut jamais rien faire comme ailleurs à Mayotte”, râle une téléspectatrice en quittant brusquement sa chaise. “La fin était super”, nous confie ironiquement Jérémy, qui reconnaît néanmoins que le spectacle valait le coup d’être vu. “C’était cosmopolite, varié, diversifié, moderne”, loue Cyril, qui a assuré vouloir voir la suite le lendemain en rediffusion, pour voir Céline Dion et l’envolée en montgolfière de la flamme olympique. “Il y avait une belle représentation queer. La mode et le sport étaient là. Puis il y avait un bel enthousiasme malgré la pluie”, note Cécile, qui retient surtout le défilé de mode queer et la performance de Philippe Katerine vêtu du plus simple appareil.

 

*Nom d’emprunt

Une cagnotte pour emmener le sprinter Benj Mohamed Ousseni aux championnats du monde

-
Benj Mohamed Ousseni
Benj Mohamed Ousseni a remporté les championnats de France master au 100m et 200m en 2024.

Alors qu’il doit se rendre aux championnats du monde de 100m, 200m, et 4x100m en Suède au mois d’août, Benj Mohamed Ousseni est à la recherche de financements pour couvrir son voyage. Une démarche qu’il s’est résolu à faire face aux manques d’aides pour accompagner les sportifs mahorais de haut niveau.

Le Mahorais Benj Mohamed Ousseni, 35 ans, défendra la France pour les championnats du monde master au 100m, 200m et relais 4x100m en août. Celui qui d’entraîne à La Réunion, et actuellement en métropole, doit donc se rendre en Suède du 13 au 25 août pour la compétition. Seulement, l’athlète de haut niveau originaire de Bandrélé manque de financement, et n’a pas encore reçu les quelques aides promises par la Ville de Mamoudzou. Il doit donc avancer tous les frais. “Il y a des financements exceptionnels, mais on les reçoit souvent après coup. Cela fait qu’on n’est pas serein au moment des épreuves”, explique celui qui a remporté les championnats de France master au 100m et 200m cette année. 

“Pour aller et séjourner en Suède le temps des championnats, il y en a pour au moins 5.000 euros”, précise Chadhouli Youssouf, éducateur sportif à l’origine d’une cagnotte lancée pour permettre à l’athlète d’avoir les fonds à temps pour son voyage, qui a pour l’instant atteint la somme de 1.000 euros. Ce dernier regrette qu’il n’y ai pas plus d’aides de la part des collectivités pour pouvoir financer les séjours des sportifs mahorais de haut niveau. “On n’en a pas beaucoup, et le peu qu’on a, on a du mal à les accompagner, alors qu’ils permettent de faire rayonner notre île”, déplore-t-il. 

“Si les élus pouvaient mettre les moyens”

Pour éviter d’autres déconvenues, l’objectif de la cagnotte a été fixé à 20.000 euros, car le parcours de Benj Mohamed Ousseni ne s’arrête pas à la Suède. Le sprinter doit en effet se rendre en métropole en octobre pour les championnats de France de relais et défendre son titre de champion avec le Racing Club de Mamoudzou.  

L’athlète reste concentré et plein de gratitude pour les personnes qui l’ont aidé à arriver à son haut niveau, mais “si les élus pouvaient mettre les moyens, ce serait top”. Il espère en effet que les plus jeunes que lui n’aient pas à connaître la même situation : “On est l’avenir de demain, si un jeune qui veut faire de l’athlétisme voit comment je galère, il n’ira pas. Il faut qu’on soit un exemple.”

Pour participer à la cagnotte : https://www.leetchi.com/fr/c/ensemble-avec-benji-pour-les-championnats-du-monde-et-les-championnats-de-france-1733827?utm_source=native&utm_medium=social_sharing&fbclid=IwY2xjawEQb8JleHRuA2FlbQIxMAABHS6K6SsI9lYjNW28lc17MXKlQsIFUGxApY3WZtZpVLlYHYUpGixzh50Udw_aem_zv8OdMdx36PpzaLOyUZVhA

Le Maore Boxing club recherche des sponsors 

Le Maore Boxing club est à la recherche de sponsors en vue des championnats du monde ICO (International Combat Organisation) de kick boxing, qui se dérouleront du 11 au 13 octobre 2024 à Francfort en Allemagne. Le club mahorais va en effet pouvoir y présenter Maxime Rochefeuille, double champion de France 2024 de kick boxing et K1. “Notre boxeur, athlète émérite et exemplaire dans le sport comme le quotidien, possède déjà un beau palmarès, 23 combats dont 19 victoires”, écrit le club.

 

Une projection de debaa ce samedi à Acoua

-

Une prochaine session de mapping sur le thème du debaa a lieu ce samedi de 19h15 à 20h à Acoua, rue Zaouiyani à l’occasion de la Kermesse. Cette œuvre audiovisuelle itinérante vise à valoriser l’architecture des villages en faisant connaître les initiatives prises par la diaspora mahoraise vivant à La Réunion pour sauvegarder et promouvoir la culture de Mayotte. Ces activités culturelles et patrimoniales montrent les efforts et l’engagement de ces femmes pour lutter contre les discriminations, affirmer leur solidarité et œuvrer au dépassement des conflits et à la construction de la paix sociale.

Une cérémonie pour les jeunes diplômés suivis par l’ASE

-
FI - Breve jeunes ASE

Une cérémonie de remise de diplômes, organisée en l’honneur des jeunes suivis par la Direction de la Protection de l’Enfance, a eu lieu ce jeudi 25 juillet, à la Maison pour tous (MPT) de Dembéni. Au cours de cet événement, 86 jeunes diplômés ont été félicités pour leur réussite scolaire. “Ces jeunes, actuellement placés en famille d’accueil ou en lieu de vie et d’accueil, méritent une reconnaissance particulière pour leur détermination et leurs efforts remarquables”, note le conseil départemental.

Une journée d’informations pour les étudiants primo-partants

-

Le Conseil départemental de Mayotte et ses partenaires organisent la « Journée d’informations et d’échanges à destination des étudiants primo-partants », ce lundi 29 juillet 2024, de 08h00 à 13h00, à la salle de cinéma Alpajoe, à Mamoudzou. Cet événement est spécialement conçu pour aider les étudiants de Mayotte qui s’apprêtent à quitter l’île pour poursuivre leurs études supérieures. Il vise à leur fournir des informations essentielles à leurs vies d’étudiants et à faciliter leur intégration dans leur nouveau milieu universitaire.

Soixante élèves de Mayotte iront assister aux Jeux Paralympiques

-

Deux classes d’école primaire, respectivement de Poroani 1 et Vahibe 2, ont été retenues pour assister aux Jeux Paralympiques par le ministère des Outre-mer. En tout 60 élèves, encadrés de 8 adultes, partiront le 1er septembre prochain. Ils pourront découvrir à l’Arena de Bercy le basket fauteuil, la para-équitation au château de Versailles, le para-athlétisme au stade de France etle para-canoë à Vaires-sur-Marne.Au-delà de la découverte des Jeux Paralympiques, les élèves auront également la chance de visiter des sites phares de l’histoire de Paris et sa région, seront reçus par la délégation de Mayotte à Paris et sont d’ores et déjà invités à un « goûter JO à Oudinot » par le ministère en charge des Outre-Mer aux côtés des autres élèves des territoires ultra-marins. La Délégation générale des Outre-mer en lien avec le Ministère de l’Education nationale et de la jeunesse a attribué 174.783 euros afin de couvrir la prise en charge des transports, de l’hébergement, de la restauration sur place.

Huit jeunes de l’Office municipal des Sports de Tsingoni iront aux Jeux Olympiques

-

Dans le cadre du déroulement des Jeux Olympiques et Paralympiques, une billetterie populaire a été mise en œuvre à l’attention des publics jeunes et du public scolaire. A l’instar des autres territoires ultra marins, le ministère en charge des Outre-Mer a déployé des moyens conséquents pour permettre le déplacement des heureux élus jusqu’à la capitale. Concernant les associations de jeunesse, un appel à candidatures a été émis, l’Office municipal des Sports de Tsingoni a été retenu pour faire participer 8 jeunes aux Jeux Olympiques. Leur départ est tout proche. Ils sont soutenus par la Direction régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et au sport (Drajes) à hauteur de 15.000 euros.

Semaine de l’Excellence Sportive : « La classe sportive m’a donné les moyens d’être sélectionné »

-
FI - Semaine excellence sportive 1
Les différentes sections sportives de Mayotte se sont entraînées cette semaine. Ici les jeunes en section sportive basket-ball.

Jusqu’au 27 juillet, le Département de Mayotte organise la semaine de l’Excellence Sportive. Un événement pour promouvoir les jeunes talents mahorais et qui entre en résonance avec l’ambiance des Jeux Olympiques. C’est aussi l’occasion pour l’institution de réaffirmer sa volonté d’accompagner des sportifs de haut niveau à Mayotte. Alors qu’aujourd’hui beaucoup sont contraints de se former à La Réunion ou en métropole.

Au plateau couvert de Baobab à Mamoudzou, sur des sons afro, les jeunes de la section sportive basket-ball de Petite-Terre enchaînent les dribbles, les passes ce mardi 23 juillet. Les filles de leur côté et les garçons de l’autre disputent un match organisé dans le cadre de la semaine de l’Excellence Sportive. Des événements organisés par le Département de Mayotte du 20 au 27 juillet, à l’approche des Jeux Olympiques 2024. 

FI - Semaine excellence sportive 2
Pour développer l’excellence sportive à Mayotte, le Département consacre un budget de 800.000 €.

Cette semaine rappelle l’ambition du Département de développer l’excellence sportive en “formant les jeunes pour les amener à un haut niveau sportif ”, explique Alikarhine Ayouba, chef du service sport au Département. Pour accueillir ces jeunes talents, une section sportive dédiée au football a été créée ainsi que des pôles espoir rugby et en handball. 

Un manque d’infrastructures

Toutefois, les infrastructures sportives demeurent largement insuffisantes, obligeant des jeunes talents à quitter Mayotte pour La Réunion ou la métropole pour se former. En septembre Alan Boudra, 14 ans, va rejoindre le pôle sportif basket de La Réunion : “la classe sportive m’a donné les moyens d’être sélectionné, c’est aussi grâce au soutien de mes amis et parents”, raconte-t-il. L’objectif est ensuite sélectionné au sein d’un centre de formation d’un club professionnel. Si cet adolescent est “ravi” d’intégrer ce centre à La Réunion. Pour autant, pour des enfants d’un très jeune âge, quitter Mayotte pour un autre territoire peut être difficile, “le déracinement familial peut être compliqué”, observe Alikarhine Ayouba. Pour développer l’excellence sportive à Mayotte, le Département consacre un budget de 800.000 € par an.

“Croyez en vos rêves”

La section sportive basket-ball est née à Mayotte il y a deux ans, elle a fait naître des vocations chez des jeunes. Par exemple pour Olivia Rolland, 15 ans, qui espère dans le futur “être sélectionnée en équipe professionnelle, grâce à la section sportif je me sens soutenue”, raconte-t-elle. Elle consacre désormais sa vie au basket en y jouant “trois heures par jour”. Son credo ? “Croyez en vos rêves”, bien que la jeune fille garde la tête sur les épaules, “il ne faut pas oublier d’avoir un échappatoire si jamais le basket, ça ne marche pas”. Au total, le territoire compte 71 jeunes talents mahorais évoluant en France ou en Europe.

Sergio Albarello, nouveau directeur de l’ARS, veut « reconstruire l’offre de soins hospitaliers »

-
Sergio Albarello
Sergio Albarello a été nommé directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte en juin dernier.

Suite au départ d’Olivier Brahic, Sergio Albarello a pris le poste de directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Mayotte en juin dernier. Urgentiste militaire, il a été médecin-chef de l’Elysée pendant sept ans et est spécialisé dans la gestion de crise. Ce dernier revient sur les différents chantiers de l’ARS à Mayotte, sur lesquels il avait déjà eu l’occasion de travailler auparavant. 

Flash Infos : Vous êtes directeur général de l’Agence régionale de Santé de Mayotte depuis juin, mais vous aviez déjà eu l’occasion de travailler sur le territoire. Pouvez-vous décrire vos précédentes missions sur le sol mahorais ?

Sergio Albarello : Effectivement, je suis venu plusieurs fois sur le territoire de Mayotte. L’année passée, en juin 2023, je suis venu renforcer le SMUR, le SAMU et les urgences, suite à l’appel de renforts nationaux face à la difficulté à honorer les postes aux urgences. Donc je suis venu pendant un mois. Je suis revenu cette année à la demande du directeur général de l’ARS Olivier Brahic de fin janvier à début mars pour mettre en place ce qu’on appelait le plan de riposte choléra. J’ai été nommé directeur de crise de l’ARS dans ce cadre-là. Et en même temps, j’ai eu une activité de renfort au sein de la régulation du centre 15 de Mayotte. 

F. I. : Pourquoi avez-vous accepté ce poste ?

S. A. : D’abord, c’est une décision qui a été prise très rapidement. Je connais le territoire et ses enjeux. Le gouvernement m’a proposé ce poste. Je tiens à rappeler que c’est une nomination au conseil des ministres, sur les postes à discrétion du président de la République, donc le président a considéré que je pouvais répondre aux attentes pour pouvoir mettre en place la politique régionale de santé sur le territoire de Mayotte. Bien entendu, avec mon parcours et ce que j’ai vu sur le territoire, j’ai répondu immédiatement « oui », car il y a beaucoup de choses à faire. Il y a des choses qui ont été faites, il y a des choses qu’on doit continuer à faire et à amplifier, et mon rôle est d’apporter toute ma compétence pour pouvoir poursuivre le plan régional de santé (PRS) sur le territoire.

F. I. : Mayotte a connu 220 cas de choléra depuis le 18 mars 2024. On constate néanmoins que le nombre de nouveaux cas a diminué ces dernières semaines. Est-on bientôt sorti de cette crise et quelle est la suite pour l’ARS ?

S. A. : Je veux être très, très, prudent. Ce n’est pas une fin d’épidémie. Il ne faut surtout pas penser qu’on est en fin d’épidémie. D’ailleurs, nos experts nationaux du Haut Conseil de la santé publique nous rappellent qu’il y a des phases dans les épidémies. Moi-même, dans mon parcours professionnel, dans mes missions, j’ai déjà constaté qu’on pouvait avoir des pics de haute intensité et des creux. Aujourd’hui, nous sommes dans une phase de creux qui, d’abord, prouve que la stratégie mise en place du plan de riposte de niveau 1 et de niveau 2 a fonctionné. Aujourd’hui, on est sur un plan de riposte de niveau 3 et on va même renforcer cette stratégie en accélérant la vaccination des quartiers défavorisés. Être en période de creux nous permet de nous concentrer sur cette action. Pour tout vous dire, on a un objectif assez haut de 1.000 vaccinations par jour, c’est un objectif maximal, on est en dessous pour le moment, mais depuis dix jours, on accélère la vaccination. En même temps, le deuxième pilier de la lutte contre le choléra, c’est le vecteur hydrique, et donc la mise à disposition de l’eau potable. Cela conjugué à la vaccination permet de pouvoir gagner sur le terrain et éviter un pic de hausse sur le territoire. 

F. I. : Que fait exactement l’ARS pour permettre cet accès à l’eau potable dans les quartiers défavorisés justement ?

S. A. : L’ARS, en partenariat avec les communautés de communes, les maires, a mis en place des rampes d’accès à l’eau pour cette population. Je rappelle que le risque est auprès de cette population fragilisée. Le fait d’apporter de l’eau potable et des rampes à ces quartiers permet de lutter contre le choléra et nous avons encore dernièrement ciblé 70 sites de rampes, on a 20 rampes de plus qu’avant, et on va tendre vers 50 à 60 rampes complémentaires. 

F. I. : L’île est également dans une situation tendue concernant les effectifs du corps médical, on pense notamment à la situation actuelle des urgences. Comment attirer les professionnels de santé à Mayotte ?

S. A. : Cette problématique il faut la voir sur deux niveaux. On a une urgence aujourd’hui de répondre au besoin en offre de soin sur le territoire pour les Mahoraises et les Mahorais. Et dans l’avenir nous devons voir comment fidéliser ces praticiens. Aujourd’hui on a une urgence. Le déficit de médecins sur l’île, ce n’est pas une spécificité de Mayotte. Aujourd’hui, dans le monde, il manque 2,6 millions de médecins. La France est frappée au même titre que les autres pays, l’ensemble du territoire national est frappé par les déserts médicaux. Mais à Mayotte, cette problématique est amplifiée par le fait de la crise de l’eau, du choléra et la crise sociétale que nous avons connue. Tout cela contribue à avoir des praticiens, qui avaient l’habitude de venir en renfort chaque année sur des périodes de 6 mois, hésitant à l’idée de venir. On peut le comprendre. Cependant, une fois qu’on a fait ce constat, il faut quand-même qu’on puisse apporter une réponse. C’est ce qu’on appelle les praticiens étrangers hors communauté européenne, les PADHUE (Praticien à diplôme hors Union européenne). L’ensemble du territoire national fait appel aux PADHUE. Le décret du 3 juillet autorise Mayotte à en avoir sur le territoire, c’est donc une extension d’une mesure qui a été mise en place il y a plusieurs années dans les autres territoires ultramarins. Cette extension permet de prendre des PADHUE a titre dérogatoire. C’est le directeur général de l’ARS qui signe la dérogation d’exercice. Bien entendu, tout ceci est encadré avec un contrôle de l’ordre sur le parcours du médecin et leur diplôme. L’ARS prendra sa part de responsabilité sur les contrôles, mais en même temps il y aura un contrôle et un avis du chef de service qui souhaite avoir des PADHUE. Cela va contribuer à une stabilisation à moyen long terme, et probablement, du fait d’avoir ces praticiens, une stabilité, cela fera revenir des praticiens de la communauté européenne, car la charge de travail ne sera plus la même. Cependant j’entends les inquiétudes et c’est pour cela que nous avons renforcé ces moyens de contrôle. 

F. I. : L’offre de télémédecine va-t-elle continuer de se développer ? 

S. A. : Je tiens à rappeler que nous avons le E-Medicobus qui est exactement un mode d’exercice ambulatoire sur le territoire, qui se déplace avec la possibilité de faire de la télémédecine. Et la télémédecine s’inscrit aussi dans le développement des filières. Dans le PRS, on commence à faire des partenariats et à développer les filières sur le territoire, certaines spécialités, et en attendant d’avoir cette filière créée il faut bien que les patients puissent avoir des avis de spécialistes. Donc la télémédecine a tout son rôle avec nos partenaires de La Réunion ou de la métropole. On est conscient qu’il n’y aura pas toutes les filières spécialisées sur Mayotte, la démographie médicale étant très contrainte, c’est pourquoi la télémédecine a toute sa part dans la prise en charge. 

F. I. : Mayotte est confrontée à d’autres problématiques sanitaires : le diabète, le VIH, l’insalubrité de manière générale, avec par exemple comme conséquence des cas de leptospirose. Avec les différentes crises traversées cette année, ces dossiers sont-ils toujours autant suivis ?

S. A. : On ne va pas se mentir. Vous avez bien vu que le territoire était quand même frappé de manière successive par des crises. Le PRS, a été un travail exceptionnel mené par tous les acteurs et dont l’ARS, les collectivités territoriales et les services de l’Etat ont inscrit des axes majeurs et transversaux. Certains actes, qui auraient dû être mis en place avec un résultat plus optimal sur l’année, ont été frappés par ces crises. Cependant ces dossiers n’ont pas été oubliés. On a, par exemple, fait toute une campagne de rattrapage de vaccination pour les enfants, ce qui, aujourd’hui, donne des résultats, car on voit moins de consultations concernant le rattrapage vaccinal. On a aussi fait une grande campagne de dépistage du diabète et de l’hypertension qui a permis de faire prendre conscience à la population de ces risques et de leur demander d’adapter leur alimentation pour éviter la progression de la maladie. Nous avons une campagne de détection du cancer. Les actions de prévention sont présentes. On aurait aimé avoir une densification plus forte dès le départ, mais on avait des urgences à régler sur le territoire. Mais les autres actions n’ont pas été oubliées et aujourd’hui, le fait que nous soyons dans un creux par rapport au choléra va nous permettre d’amplifier ces actions.

F. I. : Pour finir, parmi tous ces points évoqués, quel dossier retient particulièrement votre attention ?

S. A. : Il y a beaucoup de choses qui sont urgentes. Moi, j’ai une priorité : c’est de reconstruire l’offre de soins hospitaliers sur le territoire et recréer cette confiance des praticiens, médecins, infirmiers, personnels administratifs de l’hôpital pour pouvoir, demain, améliorer l’offre et l’attractivité et donner un cadre de travail plus serein au personnel. Je sais combien ce personnel s’est engagé et s’engage encore aujourd’hui sans compter, et je tiens à les remercier de cet engagement et cette résilience. Ils ont toujours répondu présent pour pouvoir soigner l’ensemble des gens qui ont besoin de soins. Mon rôle c’est de les accompagner, améliorer leurs modes d’exercices et amener une meilleure offre. 

Une militante franco-comorienne de la diaspora arrêtée mardi

-
Fatima Mze Said
La militante franco-comorienne Fatima Mze Said vit à La Réunion et était venue pour des vacances aux Comores.

Fatima Mze Said, connue pour ses prises de position contre le régime d’Azali Assoumani, est une membre de la diaspora comorienne, installée à l’île de La Réunion et passant ses vacances aux Comores. Les motifs de son interpellation ne sont pas révélés. Un autre militant s’est vu confisquer son passeport français depuis le 11 juillet. 

C’est un séjour qui restera gravé dans sa mémoire. Arrivée dans son pays d’origine pour passer ses vacances, Fatima Mze Said dort depuis mardi dans les locaux de la gendarmerie nationale. Cette franco-comorienne de 54 ans, militante de l’état de droit, a été arrêtée dans la matinée du 23 juillet. Alors qu’elle se trouvait dans sa ville natale, Foumbouni, chef-lieu situé au sud de la Grande Comore, Fatima Mze Said s’est vu remettre une convocation. Une fois à la brigade la plus proche, les gendarmes l’informent qu’ils vont la conduire dans la capitale, Moroni. Au moment où nous écrivons ces lignes, on ignore encore les raisons officielles de son maintien en détention. Ni la gendarmerie nationale et encore moins le parquet de la République n’ont communiqué. Résidente de l’île de La Réunion, Fatima Mze Said est en train de faire les frais de ses prises de position critiques contre le régime de l’ex-putschiste, Azali Assoumani, estiment de nombreux mouvements politiques qui appellent à sa libération. Si officiellement, les motifs de son interpellation sont flous, certains y voient une sorte de règlement de compte du pouvoir qui musèle toute voix discordante. Le nom qui revient sur les réseaux sociaux est celui de l’actuel directeur de cabinet chargé de la défense, dont les relations avec Fatima Mze Said ont toujours été distendues. « Quelques jours avant son interpellation, elle n’arrêtait pas de me dire que ça sentait mauvais« , a confié, Ali Ahmed Youssouf Nachida, une amie de la militante. 

Des prises de position critiques 

Cette dernière pense, tout comme l’opposition, que Fatima Mze Said paie le prix fort de ses critiques, notamment celles qui visaient l’actuel directeur de cabinet chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali, originaire comme elle de Foumbouni. En début d’année, après avoir accompli la Umra, le petit pèlerinage, Fatima avait posé ses valises à Moroni. Et au moment de rentrer, elle avait rencontré quelques difficultés à l’aéroport. « Quand elle s’est installée dans l’avion, un agent est venu lui demander de descendre. Sans résistance, Fatima a obéi. Elle a patienté dans un bureau de l’aéroport et au bout de quinze minutes, on lui a remis un téléphone. Son interlocuteur n’est autre que le Délégué à la défense qui se présente en sauveur parce qu’il a appris son interpellation. Une fois à La Réunion, Fatima a vertement dénoncé ces intimidations. On pense que c’est ce qui a entraîné cette garde à vue« , avance, Ali Ahmed Youssouf Nachida, qui considère Fatima comme une grande sœur. 

À Foumbouni, ce direct virulent que la militante avait fait sur son mur Facebook, il y a presque cinq mois, est aussi cité comme la raison de l’emprisonnement de cette partisane d’un état de droit aux Comores. Mais ce n’est pas le seul membre de la diaspora dont le séjour ne se passe pas comme prévu. Hadji Mbae Soilihi, voix critique du régime, actuellement en vacances aux Comores, s’est vu retirer son passeport français depuis le 10 juillet. « À notre arrivée à l’aéroport, j’ai présenté mon passeport, ceux de mes enfants et celui de ma femme. On les a laissés passer. Mais bizarrement à mon tour, l’agent de la police aux frontières m’informe que la machine est tombée en panne. Tout de suite, j’ai compris que mon nom était signalé. D’autant que l’agent m’invite à partir avec les bagages car ils me rappelleraient dès que la machine sera à nouveau opérationnelle. Jusqu’à nos jours, ils ont toujours mon passeport« , a relevé Mbae Hadji de son vrai nom, Abdou Hamadi, qui a déjà saisi l’ambassade de France aux Comores ainsi que le Quai d’Orsay. Ce militant résidant en France n’a pas l’air étonné, lui qui était conscient des risques qu’il encourait en rentrant. Approchée, l’ambassade de France aux Comores a transmis cette réaction : « S’agissant de ressortissants français qui pourraient être détenus, la France exerce la protection consulaire, dans le respect de la souveraineté comorienne, comme elle le fait partout dans le monde, pour autant que les personnes le souhaitent« , a indiqué la chancellerie

“Elle a toujours milité pour les droits”

Au niveau de la société civile et de la classe politique, ces agissements du régime suscitent des réactions « Le Comred dénonce vigoureusement les atteintes aux libertés fondamentales orchestrées par le gouvernement Azali à l’encontre des mouvements de la société civile et des personnalités engagées pour la défense des droits civils et politiques aux Comores. Il exprime sa profonde inquiétude face à l’escalade des attaques, à l’intimidation contre les militants de la démocratie, ainsi qu’aux arrestations arbitraires et au harcèlement sous toutes ses formes« , a écrit dans un communiqué, publié ce mercredi, la convergence des mouvements pour la République et l’état de droit (Comred).

Ce groupement a cité le cas de Fatima Mze Said. « Ce climat de répression visant à réduire au silence les voix critiques est inacceptable. Le Comred condamne fermement ces pratiques despotiques qui cherchent à museler toute forme de contestation du régime et à restreindre les libertés fondamentales », tacle le Comred qui appelle la communauté internationale, les organisations de défense des droits de l’Homme, tous les amis des Comores et les défenseurs de l’État de droit à se mobiliser pour dénoncer ces injustices flagrantes. Sur les réseaux sociaux, beaucoup rendent hommage à Fatima Mze Said, non seulement pour son militantisme, mais surtout pour son engagement dans le social, notamment au service de la communauté comorienne. Depuis La Réunion, la quinquagénaire est connue pour son assistance en faveur des malades comoriens envoyés seuls à l’île Bourbon pour des soins. Quand elle résidait à Lyon, Fatima Mze Said avait lancé avec d’autres compatriotes une association pour aider les pêcheurs perdus dans les pays voisins à pouvoir rentrer. « Elle a toujours milité pour les droits, peu importe. À La Réunion, si un enfant malade se trouvait seul, elle se battait pour obtenir l’arrivée de l’un des parents ou d’un proche. C’est la Fatima que j’ai connue. Durant le ramadan, elle lançait des cagnottes pour aider les nécessiteux à rompre le jeûne « , a témoigné, son amie, Ali Ahmed Youssouf Nachida, contactée par Flash infos. 

La Chambre régionale des comptes épingle la gestion de la Ville de Mamoudzou

-
FI - Ville Mamoudzou rapport CRC
Malgré un redressement des finances de la Ville de Mamoudzou amorcé en 2023 “la capacité de désendettement représente encore près de 26 ans au 1er janvier 2024”, estime la Chambre.

La Chambre régionale des comptes (CRC) de Mayotte a rendu, le 10 juillet, un rapport sévère sur la gestion de la commune de Mamoudzou au cours des exercices des dernières années. Elle constate des dépenses trop importantes par rapport aux recettes et aux moyens engagés. Concernant la compétence scolaire, elle déplore que des enfants ne soient pas scolarisés normalement alors que ce poste de dépenses est très élevé.

Une situation financière critique 

La Chambre constate que sur les 22 recommandations adressées lors des examens de gestion de la Ville sur les exercices de 2014 à 2018, “une grande majorité n’a pas été mise en œuvre”. et que la “quasi-totalité des observations formulées à cette époque reste toujours d’actualité.”

Les dépenses de fonctionnement sont plus importantes que les recettes, “l’épargne brute s’est dégradée passant de 8,5 millions d’euros en 2018 à 0,1 million en 2022”. Néanmoins, la commune “a amorcé un redressement en 2023”. Insuffisant toutefois car, “la capacité de désendettement représente encore près de 26 ans au 1er janvier 2024.” La Chambre note d’importants efforts réalisés pour encadrer les processus et les procédures internes en particulier dans leurs aspects financiers mais déplore le fait que cet effort semble “peu exploité dans son application, au vu des nombreux dysfonctionnements relevés en matière de ressources humaines et de commande publique.”

La compétence scolaire, une mission difficile à assurer 

En octobre 2023, la commune comptait près de 17.000 enfants scolarisés en maternelle et en primaire, en augmentation de 18 % depuis 2018. Cependant, elle n’a pas la capacité de les scolariser tous normalement et a recours à divers systèmes dégradés (rotations, classes itinérantes, co-enseignements, etc. Malgré cela, elle ne parvient pas tous à les scolariser, en même temps, elle en accueille qui ne relèvent pas de son territoire. Une situation “porteuse de complications et de désorganisations”, estime l’institution. 

Malgré ce contexte difficile à relever, la Ville met en oeuvre des moyens considérables pour faire face aux besoins scolaires, tant en fonctionnement qu’en investissement.  “L’actualisation du plan pluriannuel d’investissement (PPI) en 2021 a intégré de nouvelles opérations concernant la sécurité (5 M€), l’éclairage (15 M€), le bâtiment (13 M€), l’enseignement et l’éducation (70 M€) et le sport et la jeunesse (50 M€)”, décrit la Chambre régionale des Comptes.

Des travaux ont aussi été mis en œuvre par la commune depuis 2018 concernant la réhabilitation des groupes scolaires, et de construction, de nouvelles écoles, de salles de classes et de réfectoires. “Leur réalisation n’arrive pourtant pas à suivre l’agenda des financements”, indique le rapport. A titre d’exemple, la Ville compte un seul réfectoire de cantine construit, mais il n’est toujours pas fonctionnel, il a accumulé au moins une année scolaire de retard.

L’accueil périscolaire est aussi pointé du doigt. Bien qu’il soit généralisé et totalement pris en charge par la collectivité, il demeure “peu développé malgré les moyens consentis”, juge la Chambre. Les animateurs même s’ils pour la plupart qualifiés “se contentent en général de garder les élèves.” La municipalité consacre 1,46 million d’euros pour les 260 animateurs employés.

Recommandations de la Chambre régionale des comptes 

Plusieurs recommandations sont définies dans le rapport. En comptabilité : “fiabiliser la comptabilité analytique par fonctions d’ici juin 2025” et “mettre en place un outil de suivi de la trésorerie pour la fin 2024.”

Concernant le système scolaire, la Chambre demande de “dresser, dès à présent, annuellement la liste des enfants résidant sur le territoire communal et soumis à l’obligation scolaire” et de “définir individuellement dès à présent, le montant et les modalités de versement et de contrôle de la bonne utilisation des subventions versées à chaque association « parents relais »”.

La réponse du maire Ambdilwahedou Soumaïla 

Le maire de Mamoudzou a répondu dans un long courrier à Nicolas Péhau, le président de la CRC Mayotte. Il reconnaît l’étendue de la tâche à accomplir : “ je suis bien entendu pleinement conscient des importants efforts que nous devons encore consentir pour porter la gestion de la Ville vers l’excellence”. En parallèle, il met entre autres sur le compte des crises successives les problèmes de gestion de la Ville. “J’appelle néanmoins votre attention sur la difficulté de la tâche qui m’incombe compte tenu du contextes de crises permanentes que connaît Mayotte depuis plusieurs années. Tous les efforts de “mise à niveau” de la gestion de la collectivité sont chaque fois mis à mal par une nouvelle crise”. Crise de l’eau, crash informatique à la suite de la panne du concessionnaire Electricité de Mayotte, opération Wuambushu, barrages et l’insécurité permanente. L’édile s’engage néanmoins “très formellement à continuer les importants efforts d’organisation, de planification et d’encadrement initiés depuis trois ans.”

 

Le trafic des barges perturbé ce vendredi (mise à jour)

-
le-trafic-des-barges-perturbes-ce-vendredi-mise-a-jour
Le trafic des barges sera fortement perturbé ce vendredi 25 juillet en raison de "Mamoudzou en flammes".

En raison de l’organisation de l’évènement « Mamoudzou en flamme », ce vendredi 26 juillet, les traversées connaîtront des perturbations.

A partir de 16h30, côté gare maritime, les barges ne prendront que les piétons et ce jusqu’à 20h00 ; et toute personne souhaitant traverser avec un véhicule ou un deux roues devra passer par le quai Colas.

A partir de 20h30, l’embarquement dans les barges, au départ de Mamoudzou, ne se fera que par le quai Colas. Les véhicules, les deux roues et les piétons pourront embarquer et débarquer.

Par ailleurs, toute personne souhaitant traverser avec son véhicule (dans le sens Mamoudzou-Dzaoudzi), après 16h30, devra passer via le rond-point SFR (Kawéni), pour atteindre le quai Colas. Les autres directions, en partant du rond-point SFR vers le rond-point Zéna M’déré, seront fermées.

Pour plus d’informations, contactez la DTM : au 06 39 29 09 15 ou au 06 39 09 17 19 ou le Centre de supervision urbaine (Ville de Mamoudzou) : au 02 69 63 77 77.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes