Accueil Blog Page 103

Huit ans de prison pour avoir agressé sexuellement ses cousines

-
huit-ans-de-prison-pour-avoir-agresse-sexuellement-ses-cousines
Nafouandine a été condamné à 8 ans de prison par le tribunal correctionnel de Mamoudzou.

Un trentenaire a été condamné ce mardi pour avoir agressé sexuellement ses trois cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans. Les faits qui se sont étalés sur deux ans ont été révélés par l’aînée de la famille en 2022. Le tribunal correctionnel de Mamoudzou l’a reconnu coupable, et l’a condamné à huit ans de prison ferme. Il devra indemniser les trois victimes à hauteur de 35.000 par personne, ainsi que la mère de famille.

« Je ne me rappelle pas », martèle le prévenu, Nafouandine*, tandis que la présidente du tribunal correctionnel de Mamoudzou, Ariane Balg, le questionne dans la salle d’audience ce mardi 10 septembre. Alors qu’il était hébergé par sa tante à Bandraboua depuis son départ d’Anjouan, l’homme a commis des agressions sexuelles sur ses trois petites cousines, alors âgées de 6 ans, 8 ans et 11 ans entre 2016 et 2018. Toutes décrivent le même scénario : il profitait de l’absence de sa tante pour frotter son sexe contre le leur, les pénétrer et les forcer à faire des fellations. Pour qu’elles gardent le silence, il menaçait la plus petite, Sarah** 6 ans, de la frapper, disait à Samira**, 8 ans, qu’il faisait la même chose à ses sœurs et que cela ne mènerait à rien de parler tandis qu’il disait à l’aînée, Emma**, 11 ans, qu’il ferait du mal à sa mère. Toutes ont gardé le lourd secret. La mère n’aurait rien vu, même si elle évoquait les voir mal à l’aise en la présence de Nafouandine, « je pensais que c’est parce qu’il les frappait ». Ce que reconnaît l’homme, qui n’a pas voulu d’avocat, est qu’il les « embêtait » parce que, selon lui, elles traînaient après l’école. Emma, qui s’est absentée de cours pour assister au procès, tient à préciser qu’elles rentraient toutes directement après les cours. Pour Emma, le calvaire cesse lorsqu’elle est en cinquième et qu’elle riposte aux énièmes coups que lui assène son cousin. Lui déménage quelque temps plus tard au fond de la cour de la maison, après son mariage.

Un développement psychique compromis

Tout explose le 19 août 2022, lorsque Sarah revient du champ accompagnée de son beau-père avec une somme d’argent. Sa grande sœur la questionne, et la petite confie que son beau-père l’a violée. Emma se livre alors sur les agissements que lui faisait subir son cousin. Nafouandine et le beau-père sont escortés par les membres de la famille au commissariat, en pleine nuit « pour ne pas alerter les voisins », raconte la mère des trois filles. Elles portent toutes plainte et racontent les mêmes faits, qui sont requalifiés en agressions sexuelles. Si le beau-père s’est enfui, le trentenaire est quant à lui interrogé, mis en examen et placé en détention provisoire. Pendant la garde à vue, il ne nie pas les faits « si elles le disent, c’est possible, je ne sais pas » et évoque des trous de mémoire ou de la sorcellerie. A la barre, il nie les faits et maintient être victime de sorcellerie et d’acharnement. Pourtant, les examens médico-légaux corroborent la version des trois sœurs. Les examens psychologiques évoquent des troubles du développement chez la petite Sarah, conséquence possible des agissements de l’homme.

La peur au ventre

Au cours de l’audience, il demande pardon à la famille, et précise : « Je ne suis pas méchant, elles ne doivent pas avoir peur de moi ». La peur, c’est pourtant ce qu’il inspire à la famille, l’une des filles quitte d’ailleurs l’audience et ne reviendra qu’à la fin de celle-ci, insiste Maître Mélanie Trouvé. L’aînée espère « qu’une peine lui permettra de comprendre que ce qu’il a fait est mal et qu’elle sera suffisamment longue pour éviter qu’il reconnaisse les gens à qui il a fait du mal ». La mère déclare avoir enchaîné les hospitalisations depuis les révélations de ses filles. Une autre émotion domine dans la salle, la culpabilité, celle que les trois expriment de ne pas avoir parlé plus tôt, surtout chez Emma, la grande sœur : « Si j’avais parlé plus tôt, il n’aurait peut-être pas fait subir ça à mes sœurs ».

Leur mère et elles, constituées partie civile, ont demandé une indemnisation financière. Le ministère public, en la personne de Stéphanie Pradelle, préconise de le maintenir en détention, le risque de récidive est trop grand. Il est finalement condamné à 8 ans d’emprisonnement avec maintien en détention. Cette peine est assortie de l’interdiction de contact avec les trois victimes pendant 10 ans et l’interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant la présence de mineur. Après avoir purgé sa peine de prison, il devra commencer un suivi socio-judiciaire durant cinq ans. Chaque sœur obtient la somme de 35.000 euros de dédommagement et la mère de famille 12.000 euros.

*Habituellement, lorsqu’un prévenu est condamné à plus d’un an de prison ferme, nous déclinons son identité complète. Néanmoins, dans un souci de protection de l’anonymat de ses victimes, appartenant à la même famille, nous avons décidé de ne pas indiquer le nom complet du condamné.

** Nom d’emprunt.

Huit mois de prison ferme pour tentative d’agression sexuelle

Alors que la jeune femme sortait dans sa cour pour se rendre aux toilettes dans la nuit du 16 juin 2022 à Mamoudzou, elle tombe nez à nez avec un homme cagoulé et armé d’une machette. Il la menace, lui plaque l’arme contre la cuisse et tente de la faire taire. Elle se débat et réussit à le désarmer. Lorsqu’il prend la fuite, la mère et la sœur, alertées par les cris de la victime, réussissent à l’immobiliser. Il parvient tout de même à s’échapper en laissant derrière lui l’arme, ses tongs, et le téléphone de la victime, qu’il avait subtilisé. Toutes les trois parviennent à identifier leur voisin, un homme âgé de 23 ans au moment des faits, qui avait fait des avances à la jeune fille, qu’elle aurait déclinées quelque temps auparavant. Déjà condamné pour des faits de vols avec violence, il a été reconnu coupable de tentative d’agression sexuelle et de vol et doit purger une peine de huit mois de prison ferme.

Une fillette de deux ans victime d’attouchement

 Dans la nuit du 29 juillet 2024, les pompiers et la police sont appelés pour une agression sexuelle sur un enfant de 2 ans. Sa mère, qui les a appelés, raconte alors avoir surpris son voisin de palier seul dans sa chambre avec sa fille née en 2022. Plus tard dans la soirée, cette dernière adopte des comportements inhabituels, en évoquant celui qu’elle appelle « tonton ». Il reconnaît avoir frotté son sexe contre la cuisse de la jeune fille, mais nie avoir voulu « aller plus loin ». « Je n’ai pas pénétré », tient à rappeler l’homme à la présidente du tribunal. Il a été condamné à 16 mois de prison, dont 6 de sursis probatoire.

Comores : La condamnation de la Yemenia Airways confirmée par la cour d’appel de Paris

-
comores-la-condamnation-de-la-yemenia-airways-confirmee-par-la-cour-dappel-de-paris
152 personnes ont péri dans le crash d’un avion de la Yemenia Airways en 2009. Photo d’illustration.

Insatisfaite du verdict prononcé par le tribunal correctionnel en 2022, la compagnie aérienne avait fait appel. Mais sans surprise, elle se fait à nouveau condamnée et est donc reconnue coupable d’homicide et blessures involontaires. La partie civile se dit satisfaite de la décision.

La compagnie yéménite va-t-elle encore se pourvoir en cassation ? Si ses avocats ne se sont pas encore exprimés, l’hypothèse n’est pas à exclure, puisque la loi leur offre cette possibilité. En attendant, les proches des victimes qui ont péri dans le crash du 30 juin 2009, sont soulagés d’apprendre la condamnation de la Yemenia Airways. Ce 10 septembre, la cour d’appel de Paris a en effet confirmé la peine requise le 28 mars. Celle-ci reconnaissait la culpabilité de la compagnie poursuivie pour « homicide et blessures involontaires ». Le verdict de ce mardi intervient six mois après un long procès en appel, qui a duré près de quatre semaines.

Pour la première fois, un responsable de la Yemenia Airways avait été entendu par visioconférence. Mais voilà que la partie civile obtient à nouveau gain de cause quinze ans après la catastrophe qui a emporté 152 personnes, dont 11 membres d’équipage au large des Comores. Une victoire bien accueillie par les proches des victimes. « L’association des familles des victimes de la catastrophe de la Yemenia Airways ne peut qu’exprimer sa satisfaction et son soulagement en ayant pris connaissance de la décision de la Cour d’appel de Paris qui vient reconnaître la totale responsabilité pénale de la compagnie aérienne« , a réagi le président de l’association des familles, Saïd Assoumani. « Cette condamnation est aussi le résultat de quinze années de combat judiciaire des familles de victimes et de l’Association Afvca qui ont su assumer seules les difficultés morales et matérielles découlant de la perte de leurs proches, mais en plus, ont dû surmonter les multiples difficultés causées par cette compagnie aérienne qui a multiplié les initiatives dilatoires« , a-t-il poursuivi, dans un communiqué de presse qui a souligné l’attitude de la compagnie marquée par une constante résistance à l’indemnisation des victimes jusqu’à s’abriter à l’étranger. Yemenia Airways a refusé la présence personnelle de ses représentants légaux à deux reprises devant leurs juges.

“Une satisfaction pour les parents des victimes”

Aujourd’hui, l’arrêt de la Cour ordonne l’affichage du dispositif de la décision dans les locaux des aéroports de Paris Charles De Gaulle et de Marseille aux frais de la compagnie. Engagé lui aussi dans ce combat, l’avocat Saïd Larifou a exprimé sa joie. « La décision rendue ce matin est une satisfaction pour les parents des victimes de ce crash. Malgré toutes les tentatives et les manœuvres employées par la compagnie Yemenia pour échapper à une condamnation pénale, la Cour d’appel, après examen des éléments du dossier et les plaidoiries, a confirmé sa culpabilité et les indemnisations accordées aux victimes de nationalité française ou des étrangers qui ont pris l’avion au départ des aéroports Français« , a déclaré, à Flash Infos, Maître Saïd Larifou, contacté quelques heures après la sortie du jugement. L’avocat franco-comorien reconnaît toutefois que les autres doivent s’armer de patience pour obtenir des réparations, la justice française n’acceptant que les plaintes des victimes binationales.

Le conseil de la partie civile a par ailleurs exprimé sa désolation par rapport à l’attitude des autorités judiciaires comoriennes qui dans ce dossier, malgré les plaintes déposées par les victimes, n’ont rien fait. Le 19 juin 2022, après la condamnation en France de la compagnie yéménite, les familles restées aux Comores ont réclamé un procès à Moroni. Mais force est de constater que leur doléance est restée lettre morte. Pourtant, c’est ce même collectif qui s’est battu jusqu’à obtenir dans le volet civil, des indemnisations des proches comoriens. « Moi-même ainsi que mon confrère Didier Jaubert du barreau de Paris ne baisserons pas les bras, ce déni de justice pour les autres victimes doit et prendra fin« , a promis Maître Saïd Larifou.

Mauvaises décisions des pilotes

Durant le procès en appel tenu devant la Cour d’appel, du 5 au 28 mars 2024, la responsabilité de la Yemenia Airways avait été soulevée. Il a par exemple été démontré que l’accident était causé par une série de manœuvres de l’équipage. Les experts appelés à la barre ont relevé que les pilotes ne s’étaient pas bien préparés avant l’atterrissage. « Ils ont pris des décisions hâtives, et auraient dû utiliser le pilote automatique, mais il y est apparu qu’ils ne le maîtrisaient pas. Les pilotes n’avaient pas non plus suffisamment de formation leur permettant de se poser dans un aéroport comme celui de Moroni« , relatait l’association des familles des victimes de la catastrophe aérienne de la Yemenia Airways (Afvca). Le copilote n’était pas exempté de reproches, lui qui a passé dix-sept ans de sa carrière dans un autre domaine avant de monter à bord des gros avions. Quant au défaut des feux clignotants de l’aérodrome, il n’a à aucun moment joué un rôle dans l’accident, ont conclu les spécialistes. Ces témoignages avaient permis à la procureure de prononcer la condamnation de la Yemenia Airways avec une amende maximale de 225.000 euros. Si l’association estime qu’une telle sanction est insuffisante, comparé au nombre de vies perdues, elle espère tout de même que la compagnie aérienne et ses assureurs assumeront leurs responsabilités en procédant au règlement des indemnisations allouées aux parties civiles et aux ayants droits de victimes non encore indemnisées.

Coupure d’électricité à Tsingoni, ce mercredi, pour maintenance

-
EDM coupure Tsingoni

Dans le cadre de travaux de maintenance sur le réseau électrique, Electricité de Mayotte (EDM) informe ses clients qu’une coupure d’électricité est programmée ce mercredi 11 septembre, à partir de 12h. Cette interruption concernera le poste 93000 situé dans le secteur de Tsingoni et devrait durer environ 3 heures.

200 personnes rendent hommage aux enfants décédés à Sakouli

-
FI - Marche blanche Sakouli 1
Environ 200 personnes étaient présentes, ce mardi matin, pour rendre hommage aux deux victimes de l’accident de Sakouli.

Face au drame qui s’est produit mercredi dernier à Bandrélé, la population a souhaité rendre hommage aux deux enfants qui ont perdu la vie, percutés par un chauffeur au niveau de Sakouli. Une marche blanche qui visait aussi à pointer du doigt le non-respect de la sécurité routière. 

Ils étaient près de 200 ce mardi matin à Bandrélé, pour rendre hommage aux deux enfants de la même fratrie décédés mercredi dernier, percutés par un chauffeur à Sakouli, alors qu’ils étaient sur le chemin de l’école. On voulait montrer notre soutien à la famille, mais aussi lancer un message aux services compétents pour sécuriser la route nationale », déclare le maire de la commune, Ali Moussa Moussa Ben, qui veut que l’État développe la signalisation sur ce type de tronçon.

Au début du cortège, qui a quitté Hamouro vers 7h30 pour s’avancer vers Sakouli, se trouvait la famille des victimes, suivie d’anonymes et d’enfants. Ils portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des appels à la justice et au respect de la sécurité routière. Les personnes présentes étaient toutes très touchées par la situation. “Ce sont des enfants qu’on avait en cours l’année dernière, on voulait montrer notre solidarité”, commente un des instituteurs de l’école de Hamouro. Originaire du village et présent pour deux semaines de vacances à Mayotte, l’athlète Benj Mohamed Ousseni, qui s’entraîne habituellement à La Réunion, a tenu à être présent pour soutenir la famille endeuillée. “Je pense que c’est aussi important d’être là pour montrer aux jeunes les dangers du non-respect du code de la route”, ajoute-t-il.

Des habitants en colère

“Ici, les gens respectent trop peu la signalisation. Là, le chauffeur allait trop vite, en plus il a voulu faire un dépassement dans un virage. On ne veut plus que ça arrive”, décrit un autre professeur des écoles, qui estime que les dos d’âne construits dans les villages ne suffisent pas à ralentir les véhicules. “La demande était forte pour organiser cette marche parmi la population de Hamouro, qui veut manifester sa colère. Je la comprends, car ce n’est pas la première fois qu’il y a un accident sur cette ligne”, développe le maire.

FI - Marche blanche Sakouli 3
Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, a prononcé un discours au milieu de la foule pour rendre hommage aux deux enfants.

La procession s’est rendue sur le lieu de l’accident, afin d’observer une minute de silence, avant de se rendre au cimetière de Hamouro, où reposent désormais les deux victimes de 4 et 5 ans, pour un dernier moment de recueillement. Un troisième membre de la fratrie, également fauché ce matin-là, est, aux dernières nouvelles, toujours à l’hôpital dans un état critique, selon plusieurs villageois. Le conducteur, né en 2003, a été interpellé le jour du drame. Une enquête pour homicide involontaire et blessures involontaires est en cours.

La CGT Éduc’action Mayotte appelle à la grève ce mardi

-

La CGT Éduc’action Mayotte appelle l’ensemble du personnel de l’éducation à une première journée de grève au sein des établissements du premier et du second cycle ce mardi 10 septembre, dans le cadre de l’intersyndicale nationale (FSU-SNUipp, CGT Éduc’action et SUD). Ce mouvement social a comme objectif de boycotter les évaluations appliquées à tous les niveaux, dans une optique d’agir contre leur standardisation. “Les évaluations normalisées se multiplient dans le parcours de l’élève : évaluations nationales, Pix, evalangue, … Loin d’être des « outils au service de la réussite des élèves », ces évaluations sont plutôt des outils de sélection des élèves et de mesure de performance des établissements”, écrit le syndicat dans un communiqué. Une autre journée de mobilisation interprofessionnelle en ce sens est prévue le 1er octobre.

Plus de 3.000 participants au Grand Majimbini

-
plus-de-3000-participants-au-grand-majimbini

Le trail du Grand Majimbini a eu lieu ce week-end à Mamoudzou. Plus de 3.000 participants ont effectué le trail ou une des randonnées. Les sportifs ont pu s’engager sur l’un des trois parcours prévus, à savoir un trail de 16 km ou une marche de 6 km ou 11 km, des parcours qui s’étendaient sur les crêtes de Doujani et Cavani. Un fitness géant a clôturé la matinée avant la remise des prix.

Une manifestation contre les tarifs d’Air Austral ce samedi

-

La lutte contre les tarifs pratiqués par Air Austral sur ses billets d’avion continue pour les collectifs. Face à une situation stagnante, ils appellent l’ensemble de citoyens à se joindre à eux ce samedi 14 septembre pour une manifestation qui se tiendra à partir de 7h sur la place de la République, à Mamoudzou, en même temps qu’une autre à La Réunion, qui se déroulera sur la place du Gouvernement, en face de la préfecture de Saint-Denis. “Nous, citoyens de Mayotte, dénonçons avec fermeté la politique tarifaire d’Air Austral qui impose des prix exorbitants pour les vols au départ de notre département. Cette situation est inacceptable et injuste, surtout dans un contexte où la continuité territoriale est un droit constitutionnel”, développent les collectifs dans un communiqué. Depuis le 14 août, ces derniers manifestent contre la cherté des billets d’avion, qu’ils ont commencé à appeler à boycotter la semaine dernière.

Les affaires progressent à Mayotte, en dépit des blocages en début d’année

-

Malgré l’impact du mouvement social de ce début d’année à Mayotte, l’Indicateur du climat des affaires (ICA) progresse légèrement selon l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer (IEDOM). Il gagne 2,5 points au deuxième trimestre 2024. Toutefois, l’activité du secteur marchand continue de se dégrader. Selon l’IEDOM, « Les trésoreries se détériorent et les chefs d’entreprises indiquent avoir pratiqué une baisse des prix sur ce trimestre. En outre, ils annoncent avoir réduit leurs effectifs. » Seul le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) a su augmenter son activité. Pour le troisième trimestre 2024, les professionnels de la construction sont optimistes et s’attendent à un maintien de leur activité.

Le maire de Pamandzi tente de rassurer sur le budget de la commune

-

L’analyse de la chambre régionale des comptes (CRC) avait révélé la semaine dernière des déficits importants dans le budget prévisionnel de 2024 de la commune de Pamandzi, en Petite-Terre. Le maire Madi Madi Souf a toutefois tenu à rassurer ses habitants sur la maîtrise du budget dans un communiqué : sur l’exercice 2023, un excédent budgétaire d’environ 1,3 million d’euros est à noter tout comme une baisse de 6% de la masse salariale, par rapport à 2020. Il rappelle également que l’Etat a accordé à la commune plus d’un million d’euros d’aides, qui sera récupéré cette année et permettrait d’équilibrer le budget de 2025.

Le taux de participation aux élections européennes chute à Mayotte

-

Un rapport partagé par le sénateur Saïd Omar Oili, qui analyse les résultats des élections européennes 2024 dans les outre-mer, démontre une baisse de participation à Mayotte de 8 points entre 2019 et 2024. Si toutes les listes perdent des suffrages, les Républicains accusent la chute la plus importante, avec 1.100 voix de moins par rapport à 2019.

Mayotte en santé : Le recours à la contraception trop rare chez les jeunes Mahorais

-
mayotte-en-sante-le-recours-a-la-contraception-trop-rare-chez-les-jeunes-mahorais
Karima Madi, épidémiologiste à Santé publique France a présenté l’étude Unono Wa Maore.

Une étude sur la sexualité des jeunes de moins de 30 ans à Mayotte a été présentée ce lundi pour ce premier jour du colloque Mayotte en Santé. Menée par Santé publique France, elle montre les lacunes en matière de recours à la contraception des plus jeunes et en particulier des femmes. Elle souligne aussi comment l’absence de diplômes rend les femmes plus vulnérables aux violences sexuelles.

mayotte-en-sante-le-recours-a-la-contraception-trop-rare-chez-les-jeunes-mahorais
Dans le public, on retrouve de nombreux professionnels de santé.

La réduction des risques, parcours de vie et de santé est le thème de cette troisième édition du colloque Mayotte en Santé, qui se tient jusqu’à jeudi au Pôle d’excellence rurale de Coconi (Ouangani). Dans ce cadre, Karima Madi, épidémiologiste à l’antenne Mayotte de Santé Publique France, a présenté, ce lundi 9 septembre, l’enquête Unono Wa Maore, qui porte sur la sexualité des jeunes de moins de 30 ans à Mayotte avec un focus sur le premier rapport sexuel.

“Les femmes veulent préserver leur virginité plus longtemps”

Dans le cadre de cette étude réalisée en 2018, 834 jeunes tirés au sort de 15 à 29 ans ont été interrogés à leur domicile. Premier constat, 33 % des hommes ont eu leur premier rapport sexuel avant 15 ans contre 10 % des femmes. Ces dernières sont plus nombreuses à commencer leur sexualité entre 20 et 29 ans. “Les hommes ont tendance à commencer leur vie sexuelle plus tôt et les femmes plus tardivement”, souligne Karima Madi. Des pratiques qui s’inscrivent dans des normes culturelles et sociales, avoir une vie sexuelle tôt pour un homme étant une façon de “prouver sa virilité” alors que les femmes “veulent préserver leur virginité plus longtemps”. L’étude montre une corrélation entre le niveau de diplôme et l’âge du premier rapport : parmi les hommes qui ont commencé à être sexuellement actifs avant 15 ans, 45 % n’ont pas de diplômes ou celui-ci est faible.

La question du consentement lors de ce premier rapport a aussi été interrogée, 7 % des répondants disent avoir été forcés, contre 93 % non forcé. Cela représente 11 % des femmes interrogées contre 2 % des hommes. Parmi les personnes qui ont eu un rapport sous la contrainte, tous ont un niveau de diplôme faible voire nul. “Les femmes vulnérables d’un point de vue économique sont plus exposées à des situations de coercition”, conclut l’étude.

74 % des femmes pas protégées lors du premier rapport

Le recours à la contraception contre les grossesses est plus important chez les hommes, 49 % des hommes se protègent alors que 74 % des femmes ne se protègent pas. Ce constat s’observe également pour la protection contre les infections sexuellement transmissibles (IST), 47 % des hommes utilisent une contraception contre 19 % des femmes.

Si on compare ces chiffres à la France métropolitaine, dans l’Hexagone les différences sont moins marquées entre les hommes et les femmes. En revanche, de la même façon, les femmes sont aussi les principales victimes d’un premier rapport forcé, c’est le cas d’environ 6 % des femmes en métropole. Là-bas, le recours à un moyen de contraception est bien plus répandu qu’à Mayotte (85 % des jeunes femmes et 79 % des jeunes hommes). “Cela peut s’expliquer par le coût, l’accès restreint aux services de santé, les barrières culturelles et les idées fausses sur la contraception”, décrit Karima Madi. L’étude préconise de “renforcer l’éducation sexuelle dans les écoles pour promouvoir des comportements sexuels responsables, sensibiliser les jeunes à la notion de consentement et de respect mutuel pour réduire les violences.”

Cette présentation a suscité de vives réactions dans la salle. “L’enquête date de 2018, depuis les évolutions ont été phénoménales. Sur le territoire, aujourd’hui il y a plus d’offres en termes de prévention et d’initiatives pour accompagner les jeunes au début de leur sexualité”, juge une auditrice. Les jeunes ont été tirés au sort grâce à leur adresse connue par l’Insee, une méthode problématique selon une partie du public. “Les habitants des bangas ne sont pas consultés, avec cette méthodologie, on ne touche pas vraiment le coeur du sujet”, regrette une infirmière scolaire à Doujani. En revanche, d’autres professionnels comme une infirmière scolaire à Sada retrouve dans cette étude des réalités qu’elle rencontre dans son établissement. “Dans l’établissement, l’année dernière, on comptait 43 élèves enceintes, et la majorité d’entre elles ont un faible niveau de diplôme, bac professionnel, CAP comme dans les chiffres montrés”.

Le colloque Mayotte en Santé continue

L’événement au Pôle d’excellence rurale de Coconi se poursuit jusqu’au 12 septembre, de 8h à 16h. Ce mardi par exemple, il sera expliqué comment le VIH est pris en charge à Madagascar à 10h30, une présentation de la médecine et santé à Mayotte sur la période coloniale et postcoloniale aura lieu à 9h15 et en lien avec les addictions, une conférence sur les représentations des consommateurs et des consommations aura lieu à 8h30.

Sans repas, le colloque est gratuit. Pour assister à une journée de conférences, avec repas, le coût est de 20 euros. Le programme complet du colloque à retrouver sur le site www.mayottesanssida.fr. Il est également possible de suivre les tables rondes en visioconférence sur ce même site.

Du blues dans les rangs de la police municipale de Dzaoudzi-Labattoir

-
du-blues-dans-les-rangs-de-la-police-municipale-de-dzaoudzi-labattoir
Des policiers municipaux de la commune de Dzaoudzi-Labattoir décrivent un mal-être à cause d’une augmentation de leurs missions sans revalorisation financière.

Des départs de cadres vers d’autres collectivités locales, une grogne qui n’est plus cantonnée aux seuls couloirs de la municipalité, des policiers de Dzaoudzi-Labattoir font état d’un malaise palpable. Mikidache Houmadi, le maire, reconnaît qu’un rôle plus important en soutien des opérations de pacification des quartiers est demandé, mais refuse toute augmentation des salaires, arguant qu’il ne peut les revoir à sa guise.

Des agents de police municipale qui font part de leur désarroi à la presse, c’est un fait rarissime. Le service est le premier à faire les frais des luttes intestines qui secouent en interne la municipalité de Dzaoudzi-Labattoir depuis plusieurs mois. En interne, on estime que les recrutements ont été pour l’essentiel « le fait du prince ». Résultat des courses, c’est en bout de chaîne que les failles apparaissent et que les premiers craquements se font sentir. Après s’être fait reconduire par le maire dont ils dépendent directement sur le plan réglementaire, et après s’être confiés ici et là à des élus municipaux, y compris les membres de l’opposition, en vain, une partie des agents de la police municipale a décidé de crever l’abcès en étalant au grand jour les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien dans l’exercice de leurs missions.

« Nous n’avons plus rien à cacher parce que nous avons épuisé tous les recours possibles pour nous faire entendre de nos autorités tutélaires. Depuis le départ de l’ancien chef (N.D.L.R. l’ex-maire Saïd Omar Oili est devenu sénateur le 11 septembre 2023), nous sommes déconsidérés par nos responsables qui nous ignorent complètement. Si nous étions autrefois accusés d’être une garde prétorienne au service du maire, au moins nous évoluons dans un cadre de travail clair, ce qui n’est absolument plus le cas aujourd’hui. On ne sait même plus si la commune a encore une politique sécuritaire à proprement parler », confie un premier agent. Un deuxième dénonce une déviation de leurs missions premières au profit d’un rôle « de supplétifs de la gendarmerie nationale ».

Une nouvelle mission

Il explique que ses collègues et lui n’interviennent plus sur le terrain qu’en appui d’opérations de pacification de quartiers ou d’arrestations de bandes de délinquants, une mission qu’il considère pouvant être réalisée par les forces de gendarmerie sans besoin d’un grand renfort de policiers municipaux. Il poursuit que si la tâche est certes nécessaire, leur travail premier visant à rassurer les administrés de leur commune l’est tout autant. Contacté par nos soins, l’actuel maire de Dzaoudzi-Labattoir, Mikidache Houmadi, confirme une évolution des missions des policiers municipaux. Il a reconnu l’augmentation de la charge de travail dont il est fait état en raison des opérations conjointes de pacification de quartiers.

Autre élément expliquant le malaise, le départ de trois agents qui ont demandé à intégrer d’autres polices municipales en Grande-Terre. Une situation inquiétante pour d’autres cadres du service qui craignent un effet domino. « A chaque fois que nous essayons de sensibiliser le maire actuel sur cette réalité, il nous renvoie vers le conseiller municipal chargé de la sécurité et notre directeur actuel, seuls à avoir évoqué ces questions avec lui. Le souci est que nous savons pertinemment que le courant n’est pas au beau fixe avec le premier et que le second qui est un ancien gendarme n’est autre que le chantre de ce rôle de supplétif qui nous est désormais dévolu. Il oublie qu’il ne porte plus son ancien képi », regrette le même agent. Pour le successeur de Saïd Omar Oili, les faits soulevés ne sont pas suffisants à ses yeux pour parler de « malaise » dans sa police. Il estime par ailleurs qu’il est indélicat par les temps qui courent de court-circuiter son collègue en charge de la sécurité, pour cause d’instabilité de sa majorité actuelle. Il défend son le directeur de sa police municipale en qui « bénéficie de toute sa confiance ».

Une grogne sur les salaires

Dernier point, la grogne porte également sur des considérations salariales et d’heures supplémentaires qui ne suivent pas la surcharge de travail née de la multiplication des opérations de soutien aux gendarmes sur le terrain. « Lorsque nous lui parlons d’augmentation légitime de salaires, nos élus nous répondent augmentation de moyens matériels pourtant déjà à niveau optimal. » Sur ce sujet, le maire justifie son refus d’augmentations salariales par le fait qu’il est en présence de fonctionnaires soumis au respect d’une certaine grille salariale qu’il ne peut revoir à sa guise.

L’un des trois agents ayant préféré intégrer les services de police d’une autre collectivité reconnaît que la situation au sein des services de Dzaoudzi-Labattoir l’a poussée à partir. « Pensez-vous que j’aurais choisi de renoncer à travailler dans ma ville natale si je n’étais pas sujet à de véritables problèmes ? », demande-t-il, tandis qu’une deuxième à préférer s’abstenir de réagir, évoquant le souhait de ne pas se créer d’ennuis.

Un projet de fusion refusé

En parallèle de la situation des policiers de Dzaoudzi-Labattoir, il y a un autre sujet qui suscite le mécontentement, le projet « présenté » à l’approbation des élus communautaires visant à fusionner les polices municipales de Dzaoudzi-Labattoir et Pamandzi pour les placer sous l’autorité du président de l’intercommunalité de Petite-Terre, aujourd’hui Archadi Abassi. Côté Pamandzi toutefois, c’est un refus sans détour en raison de très nombreux aspects techniques et politiques. « La mission de police municipale est une compétence exclusive du maire qu’il exerce sur la base d’un plan de sécurité propre. Elle n’a pas à être déléguée à un président de l’intercommunalité qui n’a pas rang d’adjoint au maire », tranche El-Amine Abdouroihamane, l’élu en charge de la sécurité à Pamandzi.

Comores : Des expulsés de Mayotte accusés de répandre le vandalisme à Moroni

-
comores-des-expulses-de-mayotte-accuses-de-repandre-le-vandalisme-a-moroni
Plusieurs personnes ont retrouvé les fenêtres de leur voiture brisées et les objets de valeur à l’intérieur, dérobées. Photo d’illustration.

De plus en plus de vols utilisant le même mode opératoire sont constatés à Moroni. Quatre suspects se trouvent déjà en détention provisoire à la prison et sont soupçonnés, entre autres, de dépouiller les voitures pour y dérober des objets de valeur. Plusieurs avancent que les suspects sont des individus ayant été expulsés de Mayotte.

Le 23 juillet, entre 18h et 19h, le cri du cœur venait d’un avocat très connu. Alors qu’il avait garé sa voiture, le temps de faire quelques courses dans un supermarché, situé à quelques mètres de l’Assemblée Nationale, au sud de Moroni, Maître Idriss Mze Mogne a retrouvé la vitre de l’une de ses portières cassée. Le malfaiteur en a profité pour dérober de nombreuses affaires personnelles, dont son ordinateur portable, deux cartes bancaires, des chéquiers, des clés usb et plus de 400 euros. En découvrant cela, l’avocat a lancé un appel sur sa page Facebook, implorant qu’on lui remette au moins le PC. Un mois plus tard, il n’a jamais retrouvé ses objets. « J’avais déposé plainte et laissé au passage mon numéro. Mais je n’ai reçu aucun appel. Je déduis donc qu’il n’y a aucun indice me concernant. En revanche, je compte me présenter à la gendarmerie pour m’imprégner de la situation« , se confie ce lundi l’avocat, qui est loin d’être l’unique victime de ce genre d’actes.

Depuis trois semaines, la brigade de recherches s’est mise au travail et a fini par mettre la main sur un groupe de gens qui pourraient être liés à ces vols qui touchent pour le moment Moroni. Parmi les suspects appréhendés, il y a des refoulés de Mayotte. Le chef du parquet de la République, Ali Mohamed Djounaid, a confirmé à Flash Infos l’arrestation suivie du placement en détention provisoire à la prison de Moroni de quatre personnes. Les prévenus sont visés par quatre chefs d’inculpation : association de malfaiteurs, vol en bande organisée, recel de vol et faux et usage de faux.  « Une information est ouverte pour retrouver tous les coauteurs et complices en fuite« , a ajouté le parquetier. Selon le magistrat, il s’agirait en fait d’une bande de malfaiteurs constituée en trois groupes, dont les similitudes du mode opératoire ont suscité la curiosité.

Les documents de voyage ciblés

Les informations communiquées par le parquet de Moroni, révèlent de surcroît un autre business dont personne ne redoutait l’existence. Il s’avère que l’un des groupes n’était pas seulement chargé de vandaliser les voitures et de cambrioler les objets de valeurs. Ils s’intéressaient aussi aux documents de voyage. « Les autres membres recherchaient par la suite des personnes voulant se rendre en France et recrutaient des gens capables de falsifier les documents au profit des plus offrants moyennant des sommes importantes« , a détaillé le parquetier Ali Mohamed Djounaid. A l’entendre, c’est grâce à deux actes commis en deux jours successifs que les enquêteurs sont parvenus à établir un lien. D’abord le 17 août : vers 11h, une personne a garé sa voiture près de la Meck Moroni, l’une des plus importantes institutions de microfinance du pays, pour y effectuer une opération. A son retour, il a constaté que la vitre de la portière a été cassée et son sac, qui se trouvait sur les sièges arrière, disparu, alors qu’il contenait de l’argent et des documents de voyage. La victime a porté l’affaire devant la brigade de recherches. Le lendemain, vers 19h, cette fois-ci au sud de la capitale, un véhicule a été vandalisé pendant que le propriétaire effectuait la prière du soir dans une mosquée située à côté d’un stade de football pour amateurs. Des sommes d’argent et des documents de voyage français ont, là encore, disparu. Grâce aux investigations menées par les enquêteurs, il a été établi que le modus operandi était celui d’un même réseau. Et les refoulés de Mayotte sont pointés du doigt.

Un nouveau mode opératoire

Ces derniers temps, ces jeunes sont associés à la recrudescence de ces pratiques qui, selon la population, n’existaient pas avant. Le 27 août, dans un entretien accordé au quotidien comorien de service public Al-watwan, un officier de la brigade centrale de police de la capitale accusait ouvertement les jeunes refoulés de Mayotte lors de l’opération Wuambushu d’avoir exporté ces actes. Pour appuyer son argumentation, le chef des enquêtes au sein de la police avait cité les techniques utilisées comme le fait de casser les vitres des véhicules. « Ces actes ne cessent de grimper, des délits qui étaient moins fréquents il y a encore deux ans. Le mode opératoire évolue passant de simples cambriolages à des méthodes plus musclées « , relatait Chaabane Mohamed, qui avait énuméré le cas d’un vol de 8.000 euros, soit quatre millions de francs comoriens. Depuis plusieurs mois, Moroni, la capitale de l’Union des Comores, fait face à une multiplication de vols, devenus de plus en plus récurrents. Ceux-ci visent surtout les voitures garées dans des lieux spécifiques. Le mode opératoire reste le même : des vitres brisées et disparition de tous les objets de valeurs qui se trouvent à l’intérieur des véhicules. Dans la majorité des cas, avant de passer à l’acte, les voleurs attendent que les propriétaires rentrent à la mosquée ou dans les supermarchés, surtout quand il commence à faire nuit. Certains pour protéger les vitres, préfèrent désormais ne pas verrouiller les voitures.

Chômage : « On atteint un sommet, c’est rarement vu »

-
FI - Insee 1
Loup Wolff, directeur interrégional de l’Insee La Réunion-Mayotte et Véronique Daudin, cheffe du service régional de l’Insee à Mayotte.

Le marché de l’emploi se dégrade à Mayotte, avec un taux de chômage historiquement haut à 37 %. Les crises sociales des deux dernières années ont affecté les créations de postes. Du côté des entreprises, le nombre de créations se stabilise, avec une hausse importante dans le domaine du service aux entreprises.

C’est un chiffre frappant. À Mayotte, en 2023, seules 29 % des personnes de 15 à 64 ans ont un emploi. “Des résultats qui se dégradent depuis 2019”, présente Véronique Daudin, cheffe du service régional de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) à Mayotte, lors de la présentation des résultats relatifs au marché du travail ce vendredi 6 septembre. Cette année-là, il était de 34 %. Par comparaison, à l’échelle nationale, le taux d’emploi est de 68 %. Au cours des dernières années, ce sont les hommes qui ont le plus souvent perdu leur travail alors que l’emploi féminin se stabilise. Cela s’explique par le fait qu’à Mayotte ces derniers ont plus tendance à avoir un métier que les femmes, ils sont donc plus impactés par la baisse du taux d’emploi.

Une activité ralentie par les crises

Le taux de chômage continue de grimper. Il s’élève à 37 %, soit 7 points de plus qu’en 2019. “On atteint un sommet, c’est rarement vu. Habituellement, ces pourcentages concernent des tranches de la population, les seniors ou les jeunes mais pas l’ensemble de la population”, analyse la statisticienne.“En 2005 à La Réunion, le chômage était de 33 %, ces taux sont rarement atteints mais cela arrive”, nuance-t-elle. Pour l’ensemble de la France, il s’établit à 7,3 %. 

FI- Insee 2
Le taux de chômage s’élève à 37% à Mayotte pour l’année 2023. Graphique : Insee.

“Le plus inquiétant, ce sont les créations d’emplois qui peinent à redémarrer”, observe Véronique Daudin. Une conséquence des crises et mouvements sociaux de 2022 et 2023. “Ces dernières années, l’activité économique a été considérablement ralentie par les opérations Wuambushu et les périodes de blocages”, indique-t-elle. En parallèle, le marché du travail n’arrive pas à absorber l’arrivée des nouveaux actifs. La création d’emplois ne suit pas le rythme de la croissance de la population.

Du côté des entreprises, 1.750 ont été créées en 2023, un nombre proche de l’année précédente. “Après un boom des créations d’entreprises en 2018 et 2021, on observe une stabilisation qui interroge”, déclare Loup Wolff, directeur interrégional de l’Insee La Réunion-Mayotte. Ces créations sont à 40 % des micro-entreprises. En revanche, les créations de sociétés et d’entreprises individuelles classiques reculent. 

La parité dans la création d’entreprises

Dans les secteurs de l’industrie et de la construction, la baisse est importante, respectivement de -28 % et de -15 %. Des taux compensés par les domaines du service aux entreprises (+18 %), du commerce et de la réparation automobile (+3%). Autre fait marquant : l’exacte parité homme-femme dans les créations d’entreprises dans le 101e département français. Les femmes représentent un créateur d’entreprise sur deux. Tandis qu’en métropole, en 2023, 43 % des entreprises sont créées par des femmes et 57 % par des hommes.

La population réelle de Mayotte sera connue en décembre 2025

Loup Wolff, le directeur interrégional de l’Insee La Réunion-Mayotte, se trouve actuellement à Mayotte pour rencontrer les maires des 17 communes afin d’évoquer le recensement. Alors que depuis 2017, les résultats sont des estimations de population, en décembre 2025 seront publiés les chiffres sur la population réelle dans le 101e département. 

Le recensement publié est le fruit d’une nouvelle méthode de collecte d’abord appliquée en métropole puis en outre-mer dans le cadre de la loi relative à l’égalité réelle outre-mer. “Avant à Mayotte, un recensement général était réalisé tous les cinq ans. Désormais, le recensement est continu, tous les ans, ⅕ du territoire est interrogé”, explique le directeur interrégional. Pour cela, les agents se rendent dans les logements pour recenser le nombre d’habitants. 

Autre nouveauté, avec cette méthodologie, le travail est mené conjointement par l’Insee et par les communes. Ce sont des agents communaux qui effectuent le recensement. Ils appliquent cette méthode depuis quatre ans. En février-mars 2025, il s’agira de la dernière collecte avant les résultats définitifs de la population en décembre. Ils permettront de connaître le nombre d’habitants dans le département, mais aussi par commune, il donnera également un descriptif du bâti et enfin la part de la population native française et la part native étrangère.

La CGT Éduc’action Mayotte appelle à la grève ce mardi

-

La CGT Éduc’action Mayotte appelle l’ensemble du personnel de l’éducation à une première journée de grève au sein des établissements du premier et du second cycle ce mardi 10 septembre, dans le cadre de l’intersyndicale nationale (FSU-SNUipp, CGT Éduc’action et SUD). Ce mouvement social a comme objectif de boycotter les évaluations appliquées à tous les niveaux, dans une optique d’agir contre leur standardisation. “Les évaluations normalisées se multiplient dans le parcours de l’élève : évaluations nationales, Pix, evalangue, … Loin d’être des « outils au service de la réussite des élèves », ces évaluations sont plutôt des outils de sélection des élèves et de mesure de performance des établissements”, écrit le syndicat dans un communiqué. Une autre journée de mobilisation interprofessionnelle en ce sens est prévue le 1er octobre.

Une marche blanche ce mardi pour les enfants victimes de l’accident de Sakouli

-
marche-blanche-mardi-pour-enfants-victimes-laccident-sakouli
Deux enfants sont morts dans un accident de la route le 4 septembre dernier à Sakouli.

Une marche blanche aura lieu ce mardi matin, à partir de 7h, en hommage aux enfants qui ont perdu la vie dans un accident de la route mortel le 4 septembre dernier. La population est invitée par le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben à rejoindre cette marche qui fera l’aller-retour Hamouro-Sakouli.

Un préavis de grève déposé par la CGT Educ’action

-

Le syndicat CGT Educ’action a déposé un préavis de grève du jeudi 12 septembre au samedi 12 octobre auprès de l’académie de Mayotte et des pôles de l’Université. Le syndicat réclame notamment une aide à l’installation pour les contractuels CPE, la construction d’établissements scolaire à « taille humaine », ainsi que l’abrogation de différentes réformes en cours.

Procès du lynchage d’un Guadeloupéen et d’un Mahorais

-

Le 4 septembre, trois hommes étaient jugés au tribunal de Carcassonne pour le passage à tabac d’un Guadeloupéen et d’un Mahorais lors d’une fête de village à Verzeille (Aude) en juillet 2022. Simple bagarre alcoolisée ou lynchage raciste ? C’est ce que les magistrats cherchent à déterminer. La décision du tribunal a été mise en délibéré et sera rendue le 13 novembre. La procureure de la République demande 18 mois d’emprisonnement avec sursis pour Kévin E, l’un des prévenus, mais également l’interdiction de détenir une arme ainsi qu’un stage de citoyenneté. Douze mois d’emprisonnement avec sursis ont été requis à l’encontre de Ludovic B, le deuxième prévenu, adjoint au maire du village, mais aussi l’interdiction de détenir une arme et d’exercer une fonction publique pendant un an. Le parquet requiert soixante-quinze heures de travaux d’intérêt général pour Yannis A., le troisième et, pour lui aussi, l’interdiction de détenir une arme et un stage de citoyenneté.

L’eau coupée plus tôt à Doujani ce samedi

-

La coupure d’eau a dû être avancée ce samedi à Doujani, la faisant passer de 14h à 12h. La SMAE a dû opérer ainsi en raison des travaux de raccordement de réseaux nécessaires dans le cadre de l’opération Caribus. La distribution de l’eau a repris aux alentours de 18h.

Les Jeux de Bazeilles ont eu lieu au RSMA

-
les-jeux-de-bazeilles-ont-eu-lieu-au-rsma

La semaine dernière, le RSMA (Régiment du service militaire adapté) a organisé ses traditionnels Jeux de Bazeilles. Marsouins, bigors et volontaires se sont disputé sept jeux pour mettre à l’épreuve leur force, courage et esprit d’équipe. L’athlète olympique Raphaël Mohamed, arrivé en demi-finale du 110m haies aux Jeux olympiques de Paris, a participé avec les volontaires à l’épreuve de 50m box jump.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1116

Le journal des jeunes