L'ACTUALITÉ DE MAYOTTE 100 % NUMÉRIQUE

Les infos de Mayotte depuis plus de 20 ans !

Une révolution technologique qui ne règle rien pour les barges

À lire également

Mayotte : « Clouée au sol depuis le 19 mars », Ewa Air tente de passer la crise

La compagnie mahoraise détenue à 51% par Air Austral et qui compte aussi la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte parmi ses actionnaires, espère voir bientôt le bout du tunnel. Pour maintenir la flotte pendant le confinement, Ayub Ingar, son directeur général délégué, a tenté d’organiser quelques vols. Ce mardi, c’est ainsi un avion-cargo qu’il devait réceptionner à l’aéroport de Pamandzi. Il revient pour le Flash Infos sur cette opération, et sur l’activité d’Ewa Air depuis le début du confinement.

Pourquoi 180 passagers ont vu leur vol Mayotte-Réunion annulé ce vendredi ?

La reprise des vols commerciaux par Air Austral est encore timide. Et ce vendredi 3 juillet, 180 passagers ont vu leur réservation annulée à la dernière minute à cause d’une restriction de la capacité de voyageurs à l’arrivée, à l’aéroport de Saint Denis.

Circulation alternée : A partir du 19 juin, ce sera moitié-moitié dans Mamoudzou

L’arrêté de circulation alternée pendant un mois a été rendu public, ce jeudi 1er juin. Dès le 19 juin, les véhicules venant de l’extérieur...

Mayotte : les bus scolaires sont parés pour la reprise mais roulent à vide

Tous les bus scolaires sont à nouveau de service, mais les élèves se font rares. La société qui est en charge, Carla Mayotte Transport Baltus, fait respecter les mesures barrières avec les moyens du bord. Cependant, la gérante s’inquiète particulièrement pour la prochaine rentrée qui arrive à grands pas alors que rien n’est prêt.

Présentée au public (à grand renfort médiatique) comme le moyen efficace de résoudre les problèmes de fraude aux tickets d’embarquement dans les barges entre Petite et Grande-Terre, la carte électronique à recharge multiple n’apporterait aucune solution. Pire, elle serait source de gêne inattendue. 

Ne soyez surtout pas pressé si vous souhaitez prendre la barge du côté de la gare maritime de Mamoudzou. La grogne comme à monter de nouveau chez les usagers du service des transports maritimes (STM) du 101e département français. Les interminables queues sont à nouveau de retour. Il y a quelques semaines en arrière, le conseil départemental de Mayotte (CDM) annonçait la mise en service d’une technologie révolutionnaire sensée permettre de lutter les fraudes massives à l’embarcation de véhicules dans les barges circulant entre les deux îles principales de notre archipel. En effet, la revente de tickets sous le manteau avait suscité une colère légitime auprès de certains usagers et l’exécutif du département avait fini par admettre l’important manque à gagner pour ses recettes. Il faut dire que ce problème est loin d’être nouveau sur l’île et aucune des majorités qui se sont succédé au conseil départemental de Mayotte n’ont été en mesure de le solutionner durablement. Chacun y est allé de sa recette personnelle, mais très peu ont réussi à les mettre en pratique. Le projet de passer à un contrôle électronique des passagers et des véhicules afin d’endiguer la fraude (à défaut de réussir à y mettre un terme définitif), n’est pas nouveau. Il était déjà dans les fonds baptismaux avant la transformation de l’île en département d’outre-mer (DOM).

« Des ordres venus d’en haut »

De lenteurs administratives en grèves et diverses obstructions organisées, le postulat est resté avant que la révolution technologique tant attendue n’ait eu lieu que depuis peu, il y a à peine quelques semaines. Mais dans les faits et de l’aveu même des usagers, rien de nouveau sous le soleil du STM (service de transport maritime). « C’est le même bordel qui perdure, on perd encore plus de temps qu’avant et ça n’avance pas », lance Nour C., une chef d’entreprise dans la zone industrielle de Kawéni. Elle doit se rendre à Pamandzi pour prendre l’avion, ce jour-là. Elle s’impatiente et fini par exploser. « Mais madame, je vous demande juste de me vendre un ticket véhicule de quinze euros, pas me faire une carte d’abonnement. Je vais encore rater mon vol pour la métropole avec vos bêtises »… Sa colère laisse indifférents des dizaines de personnes qui font la queue de part et d’autre des trois guichets du STM à la gare maritime de Mamoudzou. D’une voix nasillarde, la guichetière lui explique qu’elle a l’obligation de lui vendre la nouvelle carte électronique rechargeable sans quoi elle ne saurait embarquer à bord d’une barge. Aussi modernes qu’elles se veuillent, ces opérations alourdissent davantage une prestation déjà très compliquée pour des personnes maniant au quotidien des sommes importantes appartenant au contribuable mahorais. « C’est toujours la même chose chaque jour. Comment voulez-vous que je sois à l’heure à mon rendez-vous à l’intercommunalité de Petite-Terre à ce rythme-là ? Ces gens ne se rendent pas compte du tort qu’ils nous causent, balance un autre usager pressé de prendre la barge pour Dzaoudzi. Imperturbable et bien polie, la guichetière explique qu’elle fait de son mieux, qu’elle est désolée et surtout qu’elle ne fait qu’exécuter « des ordres venus d’en haut ! »

La fraude demeure

Sous couvert d’anonymat, des usagers de la barge, mais aussi des fonctionnaires du Département, confient que ce nouveau système en service actuellement favorise encore plus la fraude (qu’il est supposé juguler) que dans le passé. « La seule chose qui change, c’est que les tickets qu’on pouvait négocier en douce sur place ou en ville, à prix réduit ou coûtant, n’existe plus. Mais la fraude perdure plus que jamais, si ce n’est d’avantage. Et nos chefs le savent très bien, c’est un secret de polichinelle », constate l’un de ces derniers. Pour notre compréhension, il explique la nouvelle astuce en vogue. Si vous connaissez un agent à l’embarquement, vous faites mine de présenter votre carte d’abonnement en prenant soin de mettre un billet de banque plié sous celle-ci. N’étant soumis à aucun contrôle hiérarchique, le concerné fait disparaitre le billet dans sa main en faisant mine de réaliser la transaction électronique. Et le tour est joué. Pis, il confie que cette pratique est connue de plusieurs niveaux de leur hiérarchie et « bénéficierait de la compréhension de certains patrons ».

Au-delà de telles affirmations, il convient surtout d’admettre qu’il y a urgence pour le conseil départemental de Mayotte de revoir la copie des divers et variés plans ou scénari présentés en vue d’une refonte du service des transports maritimes (STM) s’il veut éviter une banqueroute de cette entité déjà engluée dans d’innombrables problèmes structurels.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1086

Le journal des jeunes

À la Une

Wuambushu 2 : « Ça bouscule les quartiers, parce qu’on va chercher les gens »

Quelques maires et conseillers départementaux de Mayotte ont pu rencontrer François Xavier Bieuville, ce vendredi, en fin de matinée, dans l’hémicycle Bamana du conseil...

Le corps d’un jeune homme retrouvé avec « une plaie au cou » à Tsingoni ce vendredi

Ce vendredi matin, le cadavre d'un jeune homme d'une vingtaine d'années a été découvert à Tsingoni, par la police municipale, sur la voirie. Il...

Migrants à Cavani : « Ça prendra du temps, il faut le reconnaître », estime François-Xavier Bieuville

Après l’opération de recensement de ce mercredi, une autre de nettoyage est intervenue, ce vendredi matin, devant le stade de Cavani, boulevard Marcel-Henry, à...

Trois cas autochtones de choléra confirmés à Koungou

Depuis lundi, trois cas de choléra dits « autochtones » ont été confirmés dans la commune de Koungou. Un homme, une femme et un bébé, qui...

Les migrants de Cavani chassés de la rue

Depuis les environs de 9 heures, ce vendredi 26 avril, un important dispositif de gendarmes et de policiers bloque l’accès au boulevard Marcel-Henry, devant...