« Le badminton est un sport assez confidentiel ici »

De lundi à mercredi, la Ligue mahoraise de badminton a proposé à plusieurs professeurs de suivre une formation dans le but qu’ils enseignent ensuite cette discipline à leurs élèves. Un premier pas pour populariser ce sport encore en marge à Mayotte.

Proposer autre chose que du foot ou du basket aux scolaires, c’est l’objectif de la formation qui s’est tenue pendant trois jours dans le gymnase attenant au collège Bouéni M’Titi, dans la commune de Dzaoudzi-Labattoir. Ce mercredi, dernier jour d’entraînement pour la douzaine de professeurs d’Education Physique et Sportive (EPS) ou des Ecoles sont venus découvrir le badminton. « Nous avions vingt personnes inscrites, soit le nombre maximum de places. Mais avec les barrages, tous n’ont pas pu venir », commente le président de la Ligue mahoraise de badminton, Matthieu Gouzou, créée il y a un an.

Il s’agit de la première formation proposée par la ligue. À son issue, les participants obtiennent un certificat reconnu internationalement et qui appuie leur qualité d’instructeur dans ce sport de raquette. Elle est prise en charge par la Ligue et ouverte à tous, en témoigne le fait que la plupart des apprentis présents ce mercredi débutent dans cette discipline. « Le badminton est un sport assez confidentiel ici. Peu de Mahorais le pratiquent. Le but de cette formation est de développer cette activité sur l’île », explique le président de la ligue, lui-même professeur d’EPS au collège de Kwalé, à Tsoundzou 1.

Trois jours intenses et sources de courbatures

Pour accomplir cette mission, un instructeur agréé est venu spécialement de La Réunion. Il s’agit de Didier Nourry, également coordinateur technique régional pour la Ligue nouvelle du badminton réunionnais. « Je suis relativement surpris par le niveau des participants. Il y a du progrès », constate celui qui souhaite démocratiser le badminton. Il se réjouit également de voir que cette formation, suivie sur le principe du volontariat, ait attiré autant de monde.

Loin de simplement s’échanger le volant par-dessus les filets, les badistes (joueurs de badminton) suivent des exercices spécifiques, qu’ils pourront ensuite reproduire avec leurs différentes classes. « Double indien » pour apprendre à limiter son nombre de fautes, travailler ses services avec un adversaire qui doit récupérer le volant dans une corbeille… Ce sont trois jours intenses et sources de courbatures qu’ont passé les professeurs.

« On a moins l’habitude des sports de raquette à Mayotte »

« Je ne fais pas encore de badminton avec mes élèves, mais je suis venu ici avec l’objectif de mettre cela en place, et aussi par plaisir », explique Ulysse, professeur d’EPS au collège de Majicavo, dans la commune de Koungou, pour justifier sa présence.

« On propose du badminton à nos élèves depuis l’ouverture du gymnase dans notre établissement il y a un an », commencent Robin et Benjamin, tous les deux professeurs d’EPS au collège de M’Gombani, à Mamoudzou. « On a moins l’habitude des sports de raquette à Mayotte, alors on voulait en proposer », poursuit Benjamin. « Avec cette formation, on a du contenu concret, des ressources vidéo qu’on pourra utiliser avec nos élèves », conclut Robin, qui est content d’avoir plus d’éléments pour mieux structurer ses cours.

« On fait avec les moyens qu’on a dans nos établissements. D’habitude je propose de l’athlétisme, du football ou du basket à mes élèves. J’aimerais leur proposer autre chose avec le badminton et nous sommes en train de voir avec le Ligue comment on pourrait avoir du matériel », nous confie Soraya, professeur des écoles à Pamandzi. Tout comme les volants dans le gymnase de Labattoir ce jour-là, tous espèrent que le badminton pourra décoller à Mayotte.

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