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Une mort naturelle pour les Mahorais décédés à Madagascar

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Alors que certaines voix, sur notre île, n’hésitaient pas à évoquer des « assassinats ciblés » concernant les Mahorais décédés sur le sol malgache en 2022, une conférence de presse a eu lieu pour éclaircir les choses et apaiser les tensions. L’occasion de revenir sur le rapatriement parfois difficile des corps des défunts.

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« La Terre Promise » et « Outrou », tels sont les noms des deux associations ayant organisé une conférence de presse vendredi matin dans les locaux de la mairie de Mamoudzou pour éclairer le public sur le sujet et mettre un terme à ces rumeurs infondées. La réalité des faits est qu’une dizaine de personnes, aux parcours divers et variés, ont trouvé la mort, à des dates et endroits différents, sur le sol malgache entre 2022 et 2023. Des décès que les autorités consulaires françaises à Madagascar reconnaissent comme étant naturels, consécutives à des maladies chroniques (à l’exception d’un, dû à une crise cardiaque).

Une situation nouvelle pour certaines familles, qui n’acceptent pas ce constat et n’hésitent pas à imaginer une « mano negra » (main noire) empoisonneuse de « touristes fortunés ». Les associations et autres structures œuvrant à la coopération régionale entre les deux îles font valoir une tout autre explication pour justifier cette situation. Selon elles, si ce nombre de décès est remarquable, il est simplement dû au fait que les Mahorais sont très nombreux à se rendre à Madagascar après deux années de pandémie de Covid 19. Par conséquent, ce qui relevait de cas très isolés s’est répandu en raison de l’ampleur du flux de vacanciers.

Un manque de coopération régionale

En revanche, ces décès ont mis en évidence des carences majeures dans les accords de coopération décentralisée entre Mayotte et Madagascar, concernant le rapatriement des corps vers notre département. Il est effectivement de tradition chez les Mahorais de rapatrier sur l’île les citoyens décédés hors territoire afin de s’assurer que l’enterrement respecte les préceptes de l’islam sunnite, les us et coutumes spécifiques à notre territoire. Des démarches que les communautés mahoraises expatriées remplissent avec le soutien des services des Maisons de Mayotte à Paris et à La Réunion s’agissant du territoire français. Rien n’est encore prévu dans les autres territoires, et notamment à Madagascar, terre pourtant très prisée par les Français. Outre l’absence de services ou d’organisations représentatives structurées se pose la question du manque de moyens de conservation des corps dans les provinces malgaches limitrophes de notre territoire.

À cela s’ajoute un autre fait. La compagnie Ewa Air, qui dessert régulièrement ces provinces, ne disposerait pas des certifications nécessaires au transport de cercueils en direction de Mayotte. En pareil circonstances, les familles concernées par ce problème sont contraintes de faire transporter les bières à Antananarivo, la capitale malgache, où elles peuvent être transportées sur des vols d’Air Austral, la maison mère d’Ewa Air, disposant elle des autorisations requises sous réserve d’un transit sur l’île de La Réunion. Autant dire un parcours de combattant, qui n’est pas à la portée de tous.

Accueillir les Mahorais dans les cimetières malgaches

Les dirigeants des deux associations organisatrices de cette conférence de presse ont donc sollicité le Conseil départemental de Mayotte, représenté à cette occasion par son premier vice-président, Salime Mdéré, lequel s’est engagé à faire remonter le problème à ses collègues. Sans engager officiellement son institution, il a reconnu l’importance de la problématique soulevée et la nécessité de lui apporter une réponse rapide, eu égard aux échanges importants et croissants entre les deux voisins. Des discussions qui se sont enchaînées durant cette conférence de presse, il est ressorti que la solution idéale passerait – à l’instar de la métropole et de La Réunion – par l’ouverture de nouvelles Maisons de Mayotte dans les provinces malgaches très prisées des visiteurs Mahorais, qu’ils soient touristes, étudiants, hommes d’affaires ou résidents temporaires, avec une forte implication des autorités consulaires françaises.

En attendant que cela puisse prendre forme un jour, il a été exprimé l’urgence d’un accord pour l’obtention de carrés dédiés à l’accueil de tombes de défunts mahorais dans des cimetières au sein des provinces concernées. Il apparaît en effet que si les rites funéraires des musulmans de Mayotte sont proches de ceux des communautés islamiques desdites provinces, ces dernières mettent en exergue le fait que Mayotte – entité française et européenne – dispose de moyens financiers largement suffisants pour prendre en charge les frais de traitement des corps préalables à la mise en terre. Vaste sujet donc, qui ne manquera pas de donner lieu à moult débats au sein de l’assemblée départementale, et probablement de la société mahoraise dans sa globalité, clergé compris.

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