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« Plus de 300 jeunes placés n’ont pas d’éducateurs »

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Cela fait à peine deux mois qu’elle a pris ses fonctions et pourtant Taslima Soulaimana, la nouvelle directrice régionale aux droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes a de grandes ambitions pour la femme mahoraise. Elle est cependant consciente que la tâche ne sera pas si facile. 

Le viol, une perversion cachée dans la société mahoraise

Le viol est un mal invisible, et à Mayotte on profite de cette invisibilité pour ne pas en parler. Dans une société où le sexe est tabou, les victimes d’agressions sexuelles sont trop souvent réduites au silence. Cependant, les langues commencent à se délier, et les victimes veulent désormais se faire entendre malgré les nombreuses barrières qu’elles doivent franchir.

Pauvreté : La dichotomie mahoraise

Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

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C’est un ras-le-bol qui a poussé les demandeurs d’asile africains à manifester ce lundi 20 juillet devant la mairie de Mamoudzou. Ils réclament de meilleures conditions de vie et une meilleure prise en charge de la part des associations et de l’État, mais les moyens mis à disposition à Mayotte ne sont pas suffisants. 

La Journée internationale des droits de l’enfant, qui a lieu ce lundi 20 novembre, est à l’origine d’une semaine de différentes animations et conférences organisées par le Département depuis le 14 novembre et jusqu’au 25. Ce vendredi, l’Observatoire départemental de la Protection de l’Enfance (ODPE), créé en 2022, a présenté son rapport sur la Protection de l’enfance à Mayotte.

Plus de 2.000 signalements

De plus en plus d’enfants sont confiés à la protection de l’enfance. De 1.864 informations entrantes (N.D.L.R signalements) en 2021, elles étaient 2.347 en 2022. Soit une augmentation de 26%. Au 31 juillet 2023, 1.190 mineurs étaient suivis par la Protection de l’enfance. Une situation préoccupante, sur laquelle Saindou Attoumani, conseiller départemental, n’a pas manqué d’alerter lors de son discours d’ouverture lors de la conférence de vendredi dans l’hémicycle Bamana, à Mamoudzou : « Nous devons gagner le défi immense de protéger les enfants ». C’est dans ce but qu’a été créé l’Observatoire départemental de la protection de l’enfant en 2022. Son objectif est notamment de dresser un tableau de la situation, en exploitant les chiffres de l’Aide sociale à l’enfance (Ase) et de la Cellule de recueil des informations préoccupantes du Département (Crip). Si un premier rapport a été présenté en septembre, cette journée internationale est l’occasion de présenter les résultats de ces recherches à nouveau.

 

29% de familles nombreuses à Mayotte

Avant tout, quelques chiffres ont été évoqués pour replacer les données sur la protection infantile dans leur contexte et mieux les comprendre. Ainsi, le Département a tenu à rappeler le fait que les enfants représentent la majorité de la population : 53% des habitants de Mayotte ont moins de 19 ans. L’importante précarité au sein du territoire est également à retenir, avec 77% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. Mayotte a ainsi un des plus grands nombres d’enfants par femme du pays, avec une moyenne de 4,6 enfants contre 1,8 en métropole, et 29% des familles sont considérées comme des familles nombreuses (trois enfants ou plus), contre 4% en Hexagone.

 

88 millions d’euros de déficit en 2023

Si le nombre de familles d’accueil sur le territoire a augmenté ces dernières années, passant de 83 en 2016 à 252 en octobre 2023, ainsi que le nombre d’établissements d’accueil, avec 24 créés ces dernières années, ces moyens ne suffisent pas à accompagner l’ensemble des mineurs qui en ont besoin. L’observatoire parle d’un réseau saturé. « On doit pousser les murs en respectant le nombre de places physiques, mais en devant faire des dérogations, car cela ne correspond pas au nombre de places légales », admet Abdou-Lihariti Antoissi, directeur de l’Ase. Si les organismes se débrouillent pour qu’ils aient un toit, il est encore plus compliqué d’accompagner correctement les mineurs confiés à l’Ase. « Plus de 300 jeunes placés n’ont pas d’éducateurs », constate Amani Halidi, responsable ODPE. Un contexte qui pousse à prioriser les situations urgentes, et délaisser celles qui le sont moins. En cause, un manque de moyens criant. « On dépense plus que ce qu’on reçoit », explique Abdou-Lihariti Antoissi. On constate ainsi qu’en 2023, le budget de l’Ase est représenté par un déficit de plus de 88 millions d’euros. Le sous-préfet Cédric Kari-Herkner, présent ce jour-là, s’est voulu compréhensif et rassurant, tout en rappelant que l’Etat participe, mais que les délais administratifs sont souvent longs au vu du caractère urgent du sujet : « On ne va pas laisser la situation en l’état ».

 

Les négligences, première cause de maltraitance

Les négligences lourdes envers les mineurs concernent 61% des cas de maltraitance, et la violence physique, 21%. Le Crip note aussi de nombreuses conduites à risque chez les enfants, comme les actes de délinquance, l’absentéisme scolaire ou encore l’addiction aux drogues et aux médicaments. « Le comportement qu’on retrouve le plus est la fugue et l’errance, qui représente 42% des comportements à risque », note Amani Halidi. Concernant les suivis entamés pour des questions de santé, on retrouve 72% de cas déclarés pour des grossesses précoces, qui ont concerné 309 mineures en 2022. « On a des cas dans lesquels des jeunes filles de parfois juste 11 ans sont enceintes », déplore la responsable ODPE.

 

Des recommandations du Crip

Pour améliorer cette situation, le Crip a émis dix-huit recommandations qui consistent notamment à améliorer le repérage des situations de maltraitance, que ce soit au niveau des violences physiques, des violences sexuelles ou encore des négligences. Mieux former les professionnels à identifier ces situations et à signaler les violences s’impose aussi comme une nécessité. Il faudrait également mieux saisir les indicateurs, réflexion faite après avoir constaté que plusieurs données sur certains dossiers étaient mal enregistrées. Recruter un médecin référent sur la protection de l’enfance dans le département fait également partie de ces recommandations.

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