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Gueules d’Amour se reconstruit à petits pas

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Le viol, une perversion cachée dans la société mahoraise

Le viol est un mal invisible, et à Mayotte on profite de cette invisibilité pour ne pas en parler. Dans une société où le sexe est tabou, les victimes d’agressions sexuelles sont trop souvent réduites au silence. Cependant, les langues commencent à se délier, et les victimes veulent désormais se faire entendre malgré les nombreuses barrières qu’elles doivent franchir.

Pauvreté : La dichotomie mahoraise

Le chiffre est l’un des plus parlants pour décrire la situation de Mayotte. Régulièrement employé, il va désormais changer. La part de la population vivant sous le seuil de pauvreté national passe en effet de 84% à 77%. Une baisse qui ne doit pas masquer une autre réalité : les inégalités de vie se sont creusées.

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C’est un ras-le-bol qui a poussé les demandeurs d’asile africains à manifester ce lundi 20 juillet devant la mairie de Mamoudzou. Ils réclament de meilleures conditions de vie et une meilleure prise en charge de la part des associations et de l’État, mais les moyens mis à disposition à Mayotte ne sont pas suffisants. 

Attaquée le 22 décembre dernier, l’association Gueules d’Amour a tout perdu. En plus des 15 chiens volés, les boxes pour accueillir les animaux ont été entièrement détruits. Depuis un mois, les bénévoles tentent de reconstruire, grâce aux dons.

Ils ont détruit les boxes de ce côté, et là-bas”, explique Tyler Biasini, gérant du refuge, en faisant le tour de son terrain. Sur place, trois hommes s’affairent à la reconstruction. “Il ne nous reste que la toiture à faire, c’est le plus rapide.” Si les boxes centraux sont en plein chantier, d’autres attendent encore leur tour, faute de moyens. Après l’attaque du 22 décembre dernier, aucune aide de l’État n’a été fournie au refuge.“Pourtant, on s’occupe d’un problème d’utilité publique”, tance le président de l’association.

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En effet, le nombre de chiens errants pullulent à Mayotte. À la suite de quoi, des groupes de jeunes les dressent ou les affament pour terroriser la population. “Ils les utilisent dans des cambriolages ou pour directement agresser les gens. Une dame me racontait hier que ça lui était arrivé”, souligne Tyler Biasini. Et les meutes s’attaquent même aux troupeaux ! Gnombés, chèvres et poules deviennent leurs nouvelles proies… “La semaine dernière, un agriculteur m’expliquait qu’ils avaient tué l’une de ses bêtes. Il était désespéré parce que les chiens ne mangent pas un zébu entier. C’est un manque énorme pour lui, quand on sait qu’il y a parfois pour 10.000 euros de viande.” Le plus inquiétant, selon lui ? Les événements de ce type sont de plus en plus récurrents, mais personne ne réagit.

 

Le silence des institutions

 

C’est un silence complet qui plane du côté des institutions face à la situation du refuge. Seule association gérant le problème des animaux errants sur l’île, le refuge “semble être totalement oublié”. Si Tyler Biasini multiplie les demandes auprès du Sénat, du conseil départemental et de la mairie d’Ongojou, toujours rien n’a été mis en place depuis la fin d’année dernière. Un immobilisme ambiant qui ne l’étonne plus, alors qu’il attend “un tampon” du Département depuis des mois, pour enfin alimenter le terrain en électricité.

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Heureusement, la population a réagi. Plusieurs associations ont envoyé des dons mais aussi des matériaux pour faire peau neuve. “Les gens se sentent concernés par la situation, mais on a encore besoin de subventions.” En plus des boxes à reconstruire et du système électrique à installer, l’association aimerait aménager une nouvelle clôture autour des 7.500m2 de parcs et embaucher des employés, comme un gardien. En attendant, depuis l’attaque, Tyler s’est réinstallé sur place. “Personne n’a envie de venir ici, c’est isolé, il fait noir, ça peut faire peur, donc je reste ici, comme ça il n’y a pas de problèmes.

L’homme a lancé ses derniers appels à l’aide au gouvernement et aux élus de Mayotte. Il espère, enfin, avoir une réponse. Pour le moment, le refuge s’en sort grâce aux dons, autant des particuliers que des associations.

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