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Arrestation musclée à Combani

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Lundi dernier, un homme a été arrêté dans des circonstances particulièrement rudes alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle d’identité effectué par le groupe d’appui opérationnel (GAO), à proximité de l’école maternelle de Combani 1. La scène a marqué le voisinage ainsi que les quelques élèves qui y ont assisté. Ils racontent.

Ceux qui étaient présents décrivent la scène comme « digne d’un film d’action« . Lundi 15 mars, les forces de l’ordre ont procédé à une interpellation agitée qui s’est terminée devant l’enceinte de l’école maternelle Combani 1. Depuis la rue et les balcons adjacents, plusieurs témoins décrivent des actes de violence qui, une semaine après les faits, marquent encore leurs esprits.

L’événement commence à quelques mètres de l’établissement. « Je me rendais chez une amie lorsque j’ai vu une voiture se garer et plusieurs policiers en sortir« , introduit Chafika*. En voyant ces agents que les témoins décrivent comme des membres du GAO, un homme prend tout de suite ses jambes à son cou. « Il a dévalé la rue à toute vitesse, poursuivi par les policiers« , décrit-elle. Présents par hasard, deux livreurs de l’entreprise Kalo se lancent également dans la course pour stopper l’individu. « Le type a essayé de passer le portail de l’école maternelle mais un livreur l’a attrapé par le tee-shirt, ce qui l’a déstabilisé. Il est tombé de l’autre côté du portail la tête contre le sol. »

 

Tasé au sol, les mains attachées

 

Depuis son balcon, Charlotte* assiste à la suite des événements. « L’homme s’est retrouvé face aux policiers. Il a levé les poings pour se mettre en garde, mais ils l’ont rapidement maîtrisé en utilisant un pistolet taser. Je l’ai reconnu via le bruit de l’impulsion électrique« , rembobine-t-elle. Sa voisine Véronique* assiste également à l’arrestation depuis sa fenêtre : « Ils l’ont menotté avec un collier de serrage et maintenu au sol en appuyant sur ses épaules avec le genou. Un policier lui a demandé de se lever, mais il n’a pas bougé. Il a alors braqué son taser au niveau du visage et répété son ordre.” Au sol et menotté, l’homme est finalement « tasé au niveau de la jambe« . Il est ensuite embarqué avec un « tissu sur le visage, sûrement pour cacher son sang« , indiquent Charlotte et Véronique.

Si le sinistre spectacle capte l’attention du voisinage, des curieux sont aussi attirés au niveau de la rue. Alors qu’un automobiliste sort son téléphone, Véronique et Charlotte décrivent une tentative d’intimidation des forces de l’ordre : « C’est interdit de filmer ! Mon collègue relève ta plaque. Si des images circulent, on saura d’où elles viennent« , lance un policier avant de partir au volant de son Duster blanc banalisé.

« Maman, le policier a frappé un Monsieur »

Interrogé par la rédaction, le recteur Gilles Halbout, après s’être entretenu avec l’inspectrice de l’établissement, confirme les faits. Selon le responsable de l’académie, une enseignante aurait vu, quelques secondes durant, la scène depuis sa salle, où travaillaient les jeunes élèves d’une classe de grande section. “Elle nous a rapporté qu’aux alentours de 15h30, après la récréation, elle a entendu le grand portail du pré municipal (un petit jardin en lisière de l’école maternelle, ndlr) s’ouvrir. Elle a regardé depuis le pas de la porte de sa classe, qui longe la clôture”, déroule Gilles Halbout. “Elle a vu un individu jeté à terre très rapidement par trois personnes des forces de l’ordre, qui ont aussitôt fait repasser l’interpellé de l’autre côté du portail, vers la rue. Elle pensait être la seule à avoir vu cela.” Pourtant le soir-même, l’une de ses élèves, cinq ans, rentre chez elle pleine d’incompréhension et raconte tout à ses parents : “Maman, le policier a frappé un Monsieur !

L’enseignante pensait être la seule à avoir vu la scène, qui n’a pas duré plus de dix secondes. Si certains élèves avaient été choqués, elle les aurait pris en charge”, précise encore le recteur. “Elle a prévenu le responsable d’établissement et fera évidemment le suivi nécessaire. Mais il n’y avait aucun risque pour l’école qui est clôturée et dont le portail est fermé à clé. »

Ne reste plus, alors, que la version des forces de l’ordre. Également contactée par la rédaction pour faire la lumière sur les circonstances de l’interpellation, la police a expliqué que seule la préfecture était habilitée à s’exprimer sur ce genre de sujet. Or, celle-ci n’a pas donné suite à nos sollicitations.

* Les prénoms ont été modifiés

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