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Crise sanitaire : À la mosquée de Passamaïnty, dernière prière avant le couvre-feu

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15h45. Le soleil darde enfin ses rayons sur les toitures encore ruisselantes après deux jours de pluies torrentielles. Au même moment, les premières notes du muezzin s’élèvent d’un minaret gris tendu vers le ciel clairsemé. Devant la mosquée de Passamaïnty, une dizaine de paires de savates traînent déjà à côté des flaques d’eau. Un groupe de quatre hommes, chaussures aux pieds, kofias sur le crâne chauve et masques sur le nez, profite tranquillement de la fin d’après-midi… et de leurs dernières heures de répit avant le couvre-feu. La petite équipe vient tout juste de finir la prière collective. La prochaine ? Ils la feront seuls sur leur tapis personnel, à la maison.

C’est fermé la mosquée, après, de 6h à 4h du matin”, soupire l’un des bonshommes, avec un haussement d’épaules résigné. À deux mètres de lui, en bas des escaliers, son comparse a un peu moins sa langue dans sa poche. “Regarde ! Là, tu as les heures de prière. Avec ce couvre-feu, on en loupe deux !”, s’agace ce fidèle en brandissant le planning sur une application de son smartphone. Effectivement, la prière du “Maghreb” est prévue pour 18h33, suivie de la “Icha” un peu plus d’une heure après. “La prière c’est quelque chose qui se fait en groupe”, bougonne encore le musulman, aussitôt approuvé par les hochements de tête énergiques de ses coreligionnaires.

 

“La barge à 21h ?”

 

Alors que l’arrêté préfectoral instaurant un couvre-feu à Mayotte, de 18h à 4h du matin et pour une durée de 15 jours, est en vigueur depuis jeudi soir, la bande partage un même sentiment d’injustice teinté d’incompréhension. “Si on arrête la barge à 21h, pourquoi ne laisse-t-on pas les fidèles se rendre à la mosquée ?”, demande par trois fois Abdallah Mohamadi, le plus virulent des quatre. Qui n’hésite pas à fustiger le premier concerné : “dites à votre préfet que Mayotte s’est construite avec les Mahorais. Lui part dans deux ans, et il calque ce qui se fait en métropole sur notre île. Il ne prend même pas en compte le décalage horaire !”, dégobille cet ancien enseignant et directeur d’école à la retraite. En agitant sa carte d’identité pour bien montrer qu’il ne se démontera pas. “Dites-lui bien que c’est Abdallah Mohamadi qui dit ça. Je n’ai peur de personne, seulement de Dieu !

 

Moquette et distanciation sociale

 

mayotte-couvre-feu-mosquee-1Le plus énervant, pour cet homme de foi ? C’est que la petite mosquée verte a tout mis en place pour respecter les protocoles sanitaires, et ce, dès le premier confinement, assure-t-il. D’un geste de la main, le soixantenaire invite à le suivre en haut des marches, pour montrer les croix scotchées sur la moquette, tel un jeu de morpion grandeur nature. À cette heure de l’après-midi, le seul homme encore agenouillé face à la Mecque a d’ailleurs toute la salle pour lui, 20/20 pour la distanciation sociale. “Depuis le Covid, l’affluence dans les mosquées a été divisée par cinq ou six”, acquiesce Anouoiri Chanfi, chef de service étude et partenariat au conseil cadial. À côté de ça, les cours de récréation bondées ou les queues de supermarché qui ne manqueront pas de s’étirer devant le Sodifram avant l’heure fatidique n’auront qu’à bien se tenir ! Et Abdallah d’asperger de gel hydroalcoolique les mains de qui veut. “On a même des masques pour ceux qui les auraient oubliés.” Le tout fourni par la mosquée grâce au concours des habitants du village, explique-t-il.

 

Le conseil cadial veille au grain

 

Jusqu’à ce jour, ce sont les fidèles qui ont contribué à financer le gel ou les masques”, confirme Anouoiri Chanfi. Certaines ont même investi dans des nouveaux tapis pour faciliter le nettoyage, voire ont eu recours à des vacataires pour apporter un maximum de garanties sanitaires. “La plupart, la grande majorité, ont toujours respecté les consignes, et pour le peu qui refusaient, le dialogue a permis de régler le problème”, déroule le responsable. Gage de cette bonne tenue : le conseil cadial, qui a d’ailleurs communiqué ce mercredi par la voix du Grand Cadi pour rappeler à tous les risques en cas de non-respect des consignes. Quiconque refuse de se plier au couvre-feu ou aux protocoles risque de devoir fermer ses portes jusqu’à nouvel ordre. “Nous sommes aussi engagés dans une démarche de lobbying auprès des élus pour fournir le matériel nécessaire, car il ne s’agit pas là de religieux, mais bien de santé publique”, argumente encore Anouoiri Chanfi. Et pour convaincre les plus réfractaires, le membre du conseil connaît déjà la parade : “l’Islam a pour fondement de sauver des vies”, rappelle-t-il.

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