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“Si on n’a pas les moyens de se procurer des préservatifs à Mayotte, on dit inshallah je n’aurai rien”

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Le 1er décembre marque la journée mondiale de lutte contre le Sida. À Mayotte, les actions de prévention et de sensibilisation se multiplient, mais il reste encore beaucoup à faire. Cependant, les efforts payent car la société mahoraise est de plus en plus sensibilisée à la cause.

C’est le nombre de personnes testées positives au VIH officiellement à Mayotte en 2019. Un chiffre à relativiser puisqu’il varie en fonction des arrivées et des départs sur le territoire. Chaque année, l’Agence régionale de santé Mayotte recense 50 nouveaux cas. Toutefois, en raison du manque de dépistages, les professionnels et les associations estiment qu’ils ne reflètent pas la réalité du terrain. Parmi ces malades, les femmes sont surreprésentées, non pas parce qu’elles prennent des risques mais plutôt parce qu’elles se font plus dépister. “On leur propose automatiquement de faire le dépistage pendant leurs grossesses. Pour l’heure, elles représentent 60% des personnes positives à Mayotte”, indique Flore Chauvin, chargée de mission en santé sexuelle au service prévention de l’ARS. Et comme derrière femme enceinte, il y a un homme, “on peut facilement considérer qu’ils sont tout aussi touchés. Malheureusement, on ne les voit pas”, regrette Flore Chauvin. Pourtant, les lieux de dépistages sont multiples sur l’île. Chaque individu, mineur ou majeur, peut se rendre au centre hospitalier de Mayotte au service Action de santé pour effectuer un dépistage complet de toutes les infections sexuellement transmissibles. Il s’agit d’un test anonyme et gratuit.

L’association Nariké M’sada, qui se trouve à Cavani, propose également des TROD, test rapide d’orientation et de diagnostique, gratuitement. Le résultat est disponible en quelques minutes, mais il est recommandé de le conforter avec des analyses biologiques. Enfin, il est toujours possible de se faire dépister au laboratoire privé, avec une ordonnance. Malgré cela, le dépistage se fait encore timide chez nous. “Le problème c’est que tout est centralisé à Mamoudzou. Le dépistage doit aller vers les gens et non le contraire”, estime Moncef Mouhoudhoire, directeur de la structure associative. Raison pour laquelle, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida, l’ARS Mayotte et Nariké M’sada se déplacent dans 7 communes de l’île du dimanche 29 novembre au samedi 5 décembre.

Le difficile accès aux préservatifs

Les associations et l’ARS multiplient les campagnes de prévention, mais un problème majeur se pose sur l’île. Il est difficile pour une grande partie de la population de se protéger. Les plus concernés : les personnes en situation financière précaire et les adolescents. “Si on n’a pas les moyens de se procurer des préservatifs à Mayotte, on dit inshallah je n’aurai rien. Les pharmacies sont éloignées de beaucoup de villages et les lieux pour trouver des protections gratuites sont très limités”, affirme Moncef Mouhoudhoire. Pourtant, les acteurs concernés se sont investis pour faciliter l’accès aux préservatifs. “On a fait signer à toutes les communes la déclaration de Mayotte, le 30 novembre 2018. Elles se sont engagées à améliorer l’accès aux préservatifs de n’importe quelle manière. Depuis 2018 jusqu’à maintenant, personne n’a rien fait”, rappelle amèrement le directeur de Nariké M’sada. Une inaction qui ne concorde pas avec le travail quotidien des associations. En effet, il n’est pas cohérent d’inciter la population à porter des préservatifs, si elle ne peut s’en procurer facilement.

Les mentalités évoluent dans le bon sens

“Le VIH et le Sida restent tabou à Mayotte, car cela touche l’intimité, mais il faut noter une évolution des mentalités au fil des années. Les gens se font de plus en plus dépister”, constate Moncef Mouhoudhoire. Certaines personnes osent même s’afficher sur des panneaux publicitaires ou à l’écran. “Il y a quelques années, on avait du mal à trouver des gens pour poser pour les affiches de prévention, aujourd’hui c’est plus facile”, indique le directeur de Nariké M’sada. Les publicités ont également favorisé la démocratisation du débat autour des maladies et infections sexuellement transmissibles. Les couples n’hésitent pas à aller se faire dépister ensemble, en guise d’ultime preuve de confiance et d’amour. Selon Moncef Mouhoudhoire, “il faut inviter le sujet du dépistage au sein du couple parce qu’à Mayotte on est souvent dans des relations avec des partenaires multiples. On ne juge personne mais on demande juste aux gens de se protéger et de protéger leur entourage”. Alors on ne le répètera jamais assez, mais sortez couverts !

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