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Protection maternelle et infantile à Mayotte : trois jours pour établir le plan d’action 2021-2023

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Le conseil départemental a invité les professionnels de la protection maternelle et infantile et les acteurs locaux à trois journées de réflexion pour définir les orientations stratégiques pour les trois prochaines années. Avec dans l’esprit de chacun, l’épineuse question des naissances, qui ont encore battu un record en 2019.

C’est ce qu’on appelle une session “brainstorming” ! Kakemonos hissés devant les portes de l’hémicycle, le conseil départemental de Mayotte s’est adonné à l’activité préférée de la nation “startup”, ce lundi, en conviant professionnels de la protection maternelle et infantile (PMI), acteurs locaux et associations pour un “atelier de réflexion stratégique”. Le but : définir un plan d’action pour la PMI sur le département, pour les trois prochaines années. “Je préfère avoir des objectifs réalistes que trop ambitieux, et trois ans me semblaient une durée raisonnable pour mettre en place un plan d’action”, explique le Dr Alain Prual, qui chapote les journées. “Ces trois jours doivent nous permettre de fixer les priorités en menant avec les professionnels et les parties prenantes une analyse approfondie de la situation… qui, si vous voulez mon avis, n’a jamais été faite avant cela”, glisse le nouveau médecin référent de la PMI, qui vient tout juste de prendre ses fonctions en juillet dernier.

À l’issue des trois jours, les participants seront amenés à formuler des “propositions concrètes qui engageront le Département dans la durée”, insiste quant à lui le vice-président en charge des affaires sociales, Issa Issa Abdou, venu lancer officiellement cette session d’ateliers. Une façon de rassurer l’assistance, alors que l’échéance électorale de 2021 approche. “Nous serons attentifs à vos travaux et nous mettrons en oeuvre vos propositions”, prend d’ailleurs le pas le Dr Abdoul-Karim Abaine, directeur général adjoint chargé du pôle santé, famille et enfance.

10.000 naissances et des défis multiples

Car il ne faudrait pas que le fruit de ce labeur finisse aux oubliettes à la prochaine mandature… surtout au vu des défis colossaux de la PMI dans un département abonné aux records, avec près de 10.000 naissances en 2019. Mais le manque de médecins, d’infrastructures, de matériel, rend la tâche des personnels en charge de l’accueil des familles et des enfants particulièrement ardue. “À M’tsangamoudji, on accueille presque tout le nord de l’île, et nos patients attendent en plein soleil. Ne serait-ce que pour demander un paravent, cela prend trop de temps !”, tance une femme dans l’auditoire.

Sans parler de l’enjeu migratoire : d’après les derniers chiffres de l’INSEE, les mères de nationalité étrangère, comorienne pour la plupart, donnent naissance aux trois quarts des bébés nés en 2019… “Comment toucher cette catégorie de femmes avec des campagnes comme “1, 2, 3, Bass” ?”, demande alors un autre participant, en référence à cette campagne des années 1990 qui avait permis de contenir les naissances. Et une autre de renchérir : “Il faut penser à l’autonomisation des femmes : on leur demande de prendre la pilule alors qu’elles ont d’autres préoccupations comme nourrir leurs enfants, et ça, ça ne passe pas par une pilule”, témoigne une infirmière. Ils auront l’occasion de répondre à ces enjeux au cours des quatre ateliers qui leur sont proposés, sur des thèmes allant de la santé de la reproduction, au suivi post-natal, à la prise en charge des mineurs, entre 0 et 6 ans.

L’argent ne manque pas

Car les problèmes de la PMI ne sont pas que financiers, bien au contraire. Alors que l’État a transféré cette compétence de l’aide sociale à l’enfance au Département depuis 2006, ce dernier hérite chaque année d’une enveloppe compensatoire, avec au moins 180 millions d’euros pour la PMI. De l’argent plutôt bien dépensé, puisque que quatre nouvelles structures, déjà financées, devront bientôt venir voir le jour, en plus des 17 PMI du territoire. “Celle d’Acoua est presque terminée, et d’autres sortent de terre à Bandrélé, Combani et Kani-Keli”, énumère Issa Issa Abdou.

Dans son dernier rapport, le Défenseur des Droits, qui alertait sur les défaillances du dispositif à Mayotte, notait ainsi, avis de la chambre régionale des comptes à l’appui, que “l’inertie du Département en la matière s’avère d’autant plus préoccupante que des financements supplémentaires lui ont été alloués par l’État”, et la collectivité dispose donc “des ressources pour assumer ses obligations”. Alors au remue-méninge !

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