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Pour Ahmed, “la pauvreté à Mayotte n’existe pas quand on ne la voit pas”

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À Mayotte depuis 2016, Ahmed et sa femme n’ont pas attendu la propagation du Coronavirus pour distribuer des kits alimentaires aux populations les plus défavorisées. Depuis plus de trois ans, le couple alloue 200 euros par mois pour venir en aide à quatre familles situées dans le quartier de La Vigie, en Petite-Terre. À ses yeux, le véritable secret d’un élan de solidarité efficace est un canal direct entre les donateurs et les receveurs.

Alors que les communes et les autorités se plient en quatre pour mettre sur pied une distribution alimentaire efficace, dans le respect des gestes barrières, certains habitants prennent des initiatives individuelles pour venir en aide aux populations les plus défavorisées. C’est le cas notamment d’Ahmed et son épouse, qui au passage n’ont pas attendu la propagation du virus et le confinement pour faire preuve de solidarité. “Cela s’appelle la Sadaqa dans la religion musulmane”, précise-t-il en toute humilité. En arrivant à Mayotte en 2016, le couple d’enseignants s’interroge sur la manière de rendre service aux plus démunis. Le déclic intervient quelques mois après leur arrivée sur l’île aux parfums lorsqu’ils se rendent compte que l’une de leurs élèves n’a plus de chaussures et de cahiers… “Nous avons alors décidé de donner de l’argent à un ami qui allait directement dans les bangas.”

Rapidement, ils décident de se rendre directement sur place, dans le quartier de La Vigie, pour découvrir la réalité du terrain et faire connaissance avec les habitants. “Ma femme et moi avons la chance d’avoir un travail, donc tous les mois, nous allouons un budget de 200 euros pour confectionner des kits alimentaires que nous distribuons à quatre familles”, confie-t-il, un peu timoré à l’idée d’évoquer cette entraide. Un lien fort se tisse tout naturellement entre cette classe sociale qui a les moyens et celle qui n’a rien. La barrière de la langue se révèle être anecdotique, les uns comme les autres échangent simplement “en montrant des objets ou en faisant des signes”. “Quand nous allons chez eux, nous ne sommes plus des profs, mais des amis. Ce sont des relations extraordinaires. À chaque fois que nous nous rencontrons, c’est un plaisir ! Nous voyons grandir ceux que nous avons eus à l’école. Et s’ils ont un problème, ils savent qu’ils peuvent compter sur nous”, relate Ahmed, avec une empathie certaine. Une générosité que savent leur rendre en classe les enfants. “Ils travaillent et s’investissent davantage. Les tout petits sont beaucoup plus éveillés avec ma femme, ils font l’effort de parler en français par exemple.”

“Ils se sentent beaucoup plus visibles”

Avec le début du confinement, tout bascule. Les rencontres comme les besoins alimentaires. “Avant, nous restions manger ou alors nous partagions un verre ensemble. Un moment durant lequel nous parlions de tout et de rien. Depuis, nous nous contentons de donner les colis et de partir”, souligne-t-il, avec un pincement au cœur. Mais pour cette tranche de la population, l’annonce des mesures drastiques en termes de restriction de déplacement les enfonce encore davantage dans la misère. Le riz, les sardines et les coulis de tomate ne suffisent plus pour survivre à l’intérieur de quatre tôles… “Ils se sentent beaucoup plus visibles comme il y a moins de monde dans les rues.” Faute de documents en règle, il leur est impossible de se déplacer pour aller chercher de l’eau ou même de se rendre dans une pharmacie pour acheter des médicaments.

Si Ahmed agit de son propre chef, il se rend bien compte des difficultés rencontrées par son entourage qui souhaiterait prendre le même chemin que lui. “La solidarité est réelle, mais les gens ne savent pas comment aider.” Selon lui, la défiance à l’égard des institutions et des associations ne leur donne pas envie d’emprunter cette voie officielle. “Quand je propose d’acheter des kits, ils acceptent

de participer, car ils ont trouvé un canal direct. Malheureusement, la pauvreté n’existe pas quand on ne la voit pas…”

 

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