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“Il faut que nous soyons tous en pleine action à Mayotte, mais pour cela nous devons avoir confiance en la machine”

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Alors que la fin de la saison cyclonique dans l’océan Indien est prévue, comme chaque année, pour la fin du mois de juin, la météo des dix prochains jours ne sera pas pour autant au beau fixe à Mayotte. En cause, un rare phénomène climatique actuellement en cours dans le canal du Mozambique. Un fait exceptionnel oui, mais pas inquiétant. Directeur territorial de Météo-France, Laurent Floch fait le point. 

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Rachat de Vindemia à Mayotte : GBH dément toute position dominante

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Mayotte : Joseph Rakotoarimalala, destin d’un comptable devenu son propre patron

Titulaire d’un BTS en comptabilité obtenue à La Réunion, Joseph Rakotoarimalala, plus communé-ment connu sous le nom de R-Lala, a longtemps cherché à s’insérer, en vain, dans ce domaine avant d’atterrir en tant qu’agent de sûreté à l’aéroport de Mayotte. Après 7 ans et demi de beaux et loyaux services, il a quitté son poste pour se lancer dans l’entreprenariat. Portrait d’un natif de Po-roani, aujourd’hui à la tête de deux entreprises et d'un club de Régional 1.

Réunis en audioconférence durant le week-end, les différents syndicats de l’île ont décidé de “tirer la sonnette d’alarme sur la situation sanitaire et socio-économique de l’île occasionnée par la survenue sur notre territoire de l’épidémie de Coronavirus” auprès des autorités en charge de la gestion de crise. Djoumoi Djoumoy Bourahima, président de l’union départementale CFE-CGC et porte-parole du collectif syndical revient ici sur le manque de transparence dénoncé et qui a prévalu à la démarche.

Flash Infos : Qu’est-ce qui a poussé vos différents syndicats, habituellement en désaccords sur de nombreux sujets, à vous réunir autour d’une lettre ouverte à l’attention des autorités ?

Djoumoi Djoumoy Bourahima : Nous avons souhaité organiser un moment d’échange et de partage entre nous sur les différents regards que nous pouvons porter quant à cette crise. L’idée commune était de signifier que dans ce moment extrêmement compliqué que nous traversons, nous souhaitions unir nos efforts pour apporter une plus value à la gestion de crise si possible, mais surtout pour s’assurer que nous soyons tous bien au courant de ce qu’il se passe afin de pouvoir en rendre compte le mieux possible à ceux que nous représentons et qui nous interpellent.

FI : Vous semblez pointer du doigt une certaine opacité dans la manière dont est gérée la crise. Sur quoi cette suspicion se base-t-elle ?

D. D. B. : Nous sommes des acteurs proches de la population et des salariés que nous représentons. Dans ce cadre, nous sommes en prise avec le territoire et les remontées du terrain nous font parfois froids dans le dos. Entre ces remontées et le discours des autorités, nous ne pouvons que constater qu’il y a des trous dans la raquette et nous considérons qu’il est de notre devoir de lever le voile afin d’instaurer la confiance nécessaire à la bonne gestion de la crise.

Par exemple, les informations que nous délivre le personnel du centre hospitalier et de tout le personnel soignant en général ne collent pas avec les informations délivrées par l’ARS quant au matériel disponible. Puisque nous sommes en guerre, il faut être pleinement conscient des armes dont nous disposons, c’est essentiel. Et s’il en manque, il faut pouvoir en réclamer. Mais pour cela, encore une fois, il faut que l’information soit transparente.

Autre exemple : la gestion des morts qui est une question essentielle dans cette crise. Quand on se penche concrètement sur l’organisation qui a été mise en place autour des deux décès survenus, on se rend compte que les familles ont été livrées à elles-mêmes sans accompagnement, sans organisation, alors que c’est un sujet très sensible. Qui fait quoi dans ce cadre ? Le manque d’organisation est palpable et inquiétant. Sur ce point, par exemple, je propose la mise en place d’une brigade mortuaire qui permettrait que tout se passe dans les meilleures conditions avec les réalités du terrain.

De manière générale, il faut aller au-delà du verbe et prouver par une information transparente que l’on peut faire confiance à une organisation. Parler de confinement ne suffit pas. L’apparition du virus est venue siffler le temps de la récréation, le temps est trop court pour fonctionner sur les schémas habituels. Il faut que nous soyons tous en pleine action, mais pour cela nous devons avoir confiance en la machine. Et si celle-ci doit être renforcée, il faut le dire. Ce qui signifie, sur le terrain, mobiliser les bonnes volontés et à l’échelle du gouvernement tirer la sonnette d’alarme. Mais pour l’heure, le manque de transparence et les exemples évoqués ne font que renforcer les doutes sur l’organisation.

FI : Au-delà d’une information plus claire, que faudrait-il faire pour que la gestion de crise colle au mieux aux réalités du terrain et qui pourrait y prendre part ?

D. D. B. : Je pense qu’il faut absolument qu’il y ait des interlocuteurs identifiés dans chaque quartier. L’administration est trop éloignée des gens. Il faut des personnes pour expliquer ce qu’il se passe concrètement, des personnes vers qui se tourner en cas de questions. Sinon, c’est la foire à la rumeur, car la confiance envers les autorités n’est pas toujours acquise. Trop peu de personnes sont correctement informées, mais il faut aller à leur rencontre. Pour tant de jeunes qui sont éloignés des structures, cela pourrait passer par les réseaux sociaux par exemple.

Si nous sommes en guerre, il faut sonner la mobilisation générale et que tous les acteurs prennent leur part de responsabilité. Il faut que l’information soit tant verticale qu’horizontale, afin que chacun dans ses responsabilités ait les moyens d’agir. Dans ce cadre, je pense qu’il faut que les autorités fassent confiance aux élus locaux comme les maires afin qu’ils puissent en lien étroit prendre des initiatives qui répondent aux besoins du terrain. Par exemple, les maires pourraient décider d’un lieu d’accueil et de désinfection des personnels soignants avant qu’ils ne rentrent chez eux et prennent le risque d’y contaminer leur famille. Ce sont des choses simples, mais qui pourraient être d’une grande utilité, surtout quand on voit la proportion de ces travailleurs dans les personnes contaminées.

Il faut que toute cette grande machine se mette en marche dans la confiance, mais aujourd’hui, nous sommes encore loin du compte.

FI : Les différents responsables à l’origine de la lettre ouverte seraient-ils prêts à prendre part à cette gestion de la crise ? Le collectif des citoyens de Mayotte qui dit être associé à la démarche menace d’actions en justice, n’est-ce pas contradictoire avec la mobilisation générale que vous appelez de vos vœux ?

D. D. B. : Si aujourd’hui, les autorités jugent notre participation utile, nous répondrons évidemment présents. Mais ce qui nous importe dans un premier temps, c’est de nous assurer que notre population est protégée afin de pouvoir à notre tour la rassurer. Pour cela, je le répète, il est indispensable que la confiance règne et que l’information soit transparente. Nous avons conscience des enjeux, mais considérons que tout l’arsenal qui existe doit être mis en place. Dans ce cadre, l’intersyndicale est bien sûr ouverte à prêter main-forte pour y veiller.

Concernant une éventuelle action en justice, nous n’en sommes pas à ce stade. Nous sommes plutôt dans une logique de jouer “le tout pour le tout” afin de sauver les meubles. Nous sommes avant tout dans la construction, dans l’intelligence collective afin de protéger au mieux notre population plutôt que d’envoyer des pics à tel ou tel responsable. Mais nous devons être entendus.

 

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